Parmi les premières réactions que j’ai reçues suite à l’ouverture de mon blog, figurait en bonne place la question de la péridurale. Plusieurs d’entre vous m’ont rappelé l’importance de la péridurale pour éviter la douleur pendant l’accouchement et étaient mal à l’aise face à mes critiques insidieuses de cette technique. Une personne m’a même soutenu que le simple fait d’interroger la péridurale était anti-féministe.
Pour moi, la péridurale n’est pas en soi féministe ou anti-féministe, tout comme elle n’est en soi ni anti-raciste, ni homophobe, ni communiste. La péridurale n’est qu’une technique médicale d’analgésie. Elle n’a une portée féministe ou pas qu’à partir du moment où se pose la question de son utilisation.
Ce qui est par contre indéniablement féministe, c’est considérer que toute femme doit être libre. Les femmes, comme les hommes, sont des adultes doués de raison et de discernement, capables de poser des choix librement consentis. Ce principe s’applique à tous les aspects de l’existence, donc aussi à la péridurale. Je ne suis pas contre la péridurale. Je suis contre l’obligation de la péridurale. Je suis pour la liberté totale des femmes face à la péridurale. La liberté de la prendre ou de ne pas la prendre. La liberté de commencer à accoucher sans péridurale, puis de changer d’avis en cours de route. La liberté, de coûte que coûte, tenir jusqu’à la naissance sans analgésie. La liberté de ne pas vouloir sentir le moindre tiraillement dès le début du travail. Cette liberté doit être respectée, de façon inconditionnelle.
Or si la péridurale a constitué un indéniable avancée féministe en permettant à une majorité de femmes occidentales de ne plus accoucher dans la souffrance, se pose aujourd’hui la question de la liberté d’accoucher sans péridurale. Les raisons qui incitent les femmes à demander la péridurale sont évidentes et largement connues et je ne vais donc pas les rappeler. Beaucoup de raisons peuvent par contre pousser des femmes à choisir, en pleine conscience, de ne pas utiliser d’analgésie. En voici quelques unes :
- Les phobies diverses : la phobie des piqûres et des aiguilles, ou la révulsion à l’idée d’une injection dans la colonne vertébrale. Mais aussi la peur de la paralysie plus ou moins temporaire. Une amie m’a par exemple expliqué comment elle ne supportait pas l’idée d’avoir les jambes paralysées pendant l’accouchement, ce qui l’aurait empêché de s’enfuir s’il y avait le feu ou tout autre danger dans l’hôpital (et elle a donné naissance ses trois enfants naturellement).
- L’envie de dépassement de soi, la volonté de tester les limites de son corps, de transcender ses capacités physiques : il s’agit d’une démarche similaire à celle des sportifs de haut niveau. Aborder l’accouchement comme une épreuve sportive, appréhender l’éventuelle douleur des contractions comme toute douleur musculaire inhérente à l’effort. Et surtout éprouver une sensation de puissance et de réussite, une satisfaction à la naissance au moins aussi intense et explosive qu’à la victoire d’un sprint ou au franchissement de la ligne finale d’un marathon.
- La volonté d’être entièrement maître de son accouchement : refuser de dépendre d’un anesthésiste, de se soumettre aux injonctions de sages-femmes, de subir l’accouchement, de rester passive pendant que d’autres personnes extraient leur bébé de leur corps. Certaines femmes veulent être pleinement actrice de cet événement, être libres de bouger, manger, boire, crier, accoucher dans la position qu’elles souhaitent. Elles se considèrent capables plus que tout autre intervenant de mettre au monde leur enfant et veulent le faire en pleine capacité physique.
- Les convictions politico-philosophiques : considérer l’accouchement comme sacré et refuser l’analgésie pour des raisons religieuses de type « tu enfanteras dans la douleur ». Ou au contraire considérer que l’accouchement est naturel, en soi non douloureux et que la malédiction biblique « tu enfanteras dans la douleur » n’est qu’une injonction patriarcale. Le choix peut aussi être écologique comme vouloir limiter au maximum l’utilisation de substances chimiques ou accueillir son enfant sans le droguer dès la naissance. Ou encore l’envie d’accoucher à domicile, en maison de naissance, dans l’eau, avec les dauphins, ou n’importe quelle autre idée à laquelle chaque femme peut donner un sens profond et légitime.
Il existe une raison supplémentaire, sur laquelle je vais un peu plus m’attarder, qui poussent certaines femmes à accoucher naturellement: éviter les conséquences de la péridurale. Certes la péridurale est une technique sûre, aux risques très faibles et aux effets secondaires limités. Néanmoins opter pour la péridurale implique d’office le choix d’un accouchement médicalisé, avec son lot de routines et protocoles hospitaliers, et donc ses conséquences à plus long terme. La péridurale ralentit le travail et allonge la durée de l’accouchement, ce qui nécessite l’injection d’ocytocine artificielle qui perturbe ensuite l’équilibre hormonale et induit donc des risques de complications ultérieures, à maîtriser par de nouvelles interventions. La péridurale impose l’immobilité et restreint le choix des positions, ce qui rend plus difficile la progression du fœtus et conduit à plus de complications qui entraînent un plus grand recours aux extractions instrumentales et augmentent les risques de césarienne. Ces interventions ont pour conséquence une convalescence post-partum plus longue, souvent accompagnée de douleurs. Même sans aller jusqu’aux interventions obstétriques lourdes, le simple effet de l’analgésie empêche le corps de s’adapter aux signaux qui seraient normalement perçus. Le passage du bébé dans les voies génitales maternelles exige un assouplissement des tissus, un étirement des ligaments et un écartement des os du bassins qui doivent se faire progressivement et au rythme le mieux adapté au corps de chaque femme. Lorsque vous voulez assouplir vos jambes, vous commencez par un échauffement, puis vous étirez vos muscles progressivement. Un tiraillement puis une douleur produite dans vos tissus vous signalent la limite acceptable de l’exercice et vous incite à vous relâcher, changer de posture, puis recommencer en allant un tout petit peu plus loin. Après quelques jours, vos muscles et ligaments auront acquis de la souplesse et vous permettront de faciliter d’autant mieux l’exercice suivant. Imaginez maintenant qu’on vous endorme les jambes, qu’on les écarte au maximum et même au-delà de l’acceptable, sans respecter cette fine progressivité. Sur le moment même, vous ne ressentirez pas de douleur, mais il est fort probable que le niveau de douleur après le réveil soit au moins équivalent à celui ressentit lors de vos exercices et dureront peut-être même plusieurs jours. C’est ainsi qu’une amie m’a raconté son accouchement sous péridurale, très confortable et sans douleur. Elle suivait à la lettre toutes les indications de son gynécologue, en poussant avec cœur, enthousiasme et allégresse. Mais elle a ensuite souffert le martyr (ce sont ses mots) pendant un mois en soignant ses tissus forcés, ses déchirures et ses différentes blessures. Étrangement, ces conséquences et risques de douleur à plus long terme de la péridurale sont peu étudiés et peu communiqués. Certaines femmes, bien informées ou ayant vécu les traumatismes d’un précédent accouchement hyper-médicalisé, font dès lors le choix d’un accouchement sans péridurale, par simple rapport coûts-bénéfices, par pur calcul rationnel entre le risque de douleurs pendant l’accouchement et le risque de souffrance pendant la convalescence.
Il existe donc de multiples raisons légitimes et rationnelles qui peuvent pousser une femme à refuser la péridurale. Ce choix doit être pleinement respecté par le monde médical. Non pas par simple acceptation théorique sur le mode « d’accord, on ne vous pose pas la péridurale et débrouillez-vous », mais en adaptant toutes les conditions de l’accouchement à ce choix.
Un accouchement sans péridurale respectueux de la femme exige un personnel médical plus nombreux, mieux formé à l’accompagnement de la naissance, et une organisation hospitalière plus adaptée. Alors qu’avec la péridurale, une sage-femme peut s’occuper simultanément de plusieurs parturientes en les surveillant à distance depuis une salle de monitoring, puis en se limitant à un passage régulier dans les différentes salles pour observer la progression du travail sur des femmes bien sagement couchées et silencieuses, un accouchement physiologique demande une présence continue d’une même sage-femme, capable d’accompagner la parturiente y compris dans des moments d’intenses émotions, et d’apporter le soutien nécessaire pour respecter ses volontés jusqu’au bout du processus. Malheureusement dans beaucoup d’hôpitaux, la pression est grande sur les femmes pour qu’elles acceptent d’emblée la péridurale. Lorsqu’elles tentent malgré tout d’accoucher sans analgésie, les sages-femmes s’empressent de lui proposer cette solution au moindre signe de découragement, là où une simple parole réconfortante ou une main chaleureuse posée sur l’épaule peut redonner la vigueur nécessaire pour aboutir à la naissance tout à fait naturellement. De nombreux témoignages évoquent même un personnel médical odieux envers les femmes refusant la péridurale, les traitant sans ménagement, ou tenant des propos humiliants de type « c’est l’autre originale, là, qui veut faire sa maligne, et bien qu’elle assume et qu’elle nous foute la paix ».
En plus du personnel hospitalier, une autre personne fait souvent pression sur la femme en faveur de la péridurale : le futur père. Parmi les réactions à mes précédents billets, un homme a dit sous forme de clin d’œil « pour ma part, quand ma femme a accouché sous péridurale, j’ai beaucoup moins souffert et je me suis beaucoup plus rapidement rétabli ». Il a entièrement raison. Pendant l’accouchement, l’homme occupe une position très délicate. Alors qu’il s’apprête à revêtir le rôle de protecteur de la femme et de l’enfant que la société lui assigne, il peut se retrouver dans une situation d’extrême impuissance. Il est tenu d’assister sans broncher au spectacle de sa femme se tordant de douleur, autour de laquelle s’affaire une équipe médicale qui l’exclut, et sur le corps de laquelle des inconnus pratiquent des gestes non explicités y compris sur les parties les plus intimes de son anatomie. Lui, l’homme à qui la société assigne le rôle de dominant, de décideur, sur qui repose traditionnellement le couple et la famille, habitué à agir en toute circonstance, est au moment de l’accouchement réduit à être un témoin passif de ce qui ressemble à une séance de torture de sa tendre épouse. Certains hommes vivent mal cette épreuve, en sortent avec des traumatismes plus ou moins importants et développent des symptômes ressemblant étrangement à des dépressions post-partum. Dans ce contexte, il est fréquent que des maris exercent une pression plus ou moins douce, plus ou moins subtile pour que leur femme acceptent la péridurale.
La péridurale a donc des aspects très féministes en supprimant la douleur et en permettant à de nombreuses femmes d’éviter des souffrances. Mais elle a ôté aux femmes la possibilité d’exercer leur libre arbitre et d’être respectée dans leurs choix lorsqu’elles refusent cette technique. L’équipe médicale nie de ce fait le droit des femmes a avoir des opinions politiques et philosophiques, ignore leur volonté d’être maître de leur propre corps et n’imagine même pas qu’elles puissent avoir des ambitions de dépassement de soi. Vous pensez bien, ce ne sont que des femmes, qui d’ailleurs ne connaissent rien aux techniques de pointe qui ont sont utilisées dans les hôpitaux… Soyez gentille, faites comme tout le monde, acceptez la péridurale. Arrêtez vos frivolités et ne perturbez pas l’organisation du service. Et surtout, écoutez votre mari.
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je suis infirmière et la péridurale n’est absolument pas une obligation: ça reste le choix de la femme enceinte au moment de l’accouchement.
J’ai connu des femmes qui n’en voulaient pas et qui au moment de l’accouchement la demandaient .J’ai connu des femmes qui pendant tout la grossesse répetaient qu’elles n’accoucheraient pas sans péridurale et n’ont pas demandé de péridurale à l’accouchement.
Il y a bien des façons de rendre la péridurale “obligatoire” et de faire en sorte que la femme soit précisément à l’origine de la demande alors qu’elle n’en voulait pas et qu’avec du soutien elle aurait pu aller au bout de son projet initial…
Oui, je suis tout à fait d’accord avec cette remarque. Pour ma part, je n’en ressentais pas le besoin, je “gérais” très bien ma douleur. Le personnel médical a fait pression sur moi en m’affirmant que bientôt l’anesthésiste ne serait plus dans le service et que je ne pourrais plus changer d’avis. On m’a aussi affirmé que j’avais demandé la péridurale aux cours d’accouchement alors que j’avais dit “si j’en ressens le besoin” (hors ce n’était pas le cas). J’ai donc, sous la pression accepté cette péridurale que je ne voulais pas, par peur de ne pas être aidée par la suite. Car je savais qu’on ne m’aiderai pas. Qu’on me blâmerai, qu’on m’humilierai, qu’on me ferait regretter ma décision, au lieu de m’accompagner. Mon entourage, et surtout ma belle mère estime que j’ai eu de la chance car j’ai eu un “bel accouchement” selon elle (puisque pas de complications : episio, instruments, déchirures…). Et bien moi je dis NON. Non je ne suis pas satisfaite. Je sais qu’il y a bien pire. Mais j’ai subit mon accouchement, et cela m’a en quelque sorte traumatisée. Je me suis sentie rabaissée, comme un morceau de viande inerte qu’on traite avec froideur. Le personnel me l’a fait ressentir…
Quand je suis arrivée, on m’a dit que je n’étais pas en train d’accoucher car je n’hurlais pas de douleur. Quand on m’a examinée, ça a été sans aucune délicatesse, en me faisant extrêmement mal, au point de saigner. Quand on m’a posé cette péridurale et que j’ai eu peur, on s’est ouvertement moquée de moi !
Alors oui, il y a beaucoup de manière pour forcer les femmes à prendre la péridurale.
Je suis également infirmière mais beaucoup plus lucide de la façon dont certaines femmes en arrivent à devoir prendre la péridurale…. Cette espèce de pression que le milieu médical a d’infantiliser un maximum les patients, ici une femme enceinte. C’est le plus souvent fait de manière insidieuse et c’est franchement gerbant.
A croire que du moment que l’on porte la blouse blanche, on détient tout le savoir et que l’on sait mieux que les autres. Personne ne peut prétendre connaitre mieux son corps qu’une femme qui va donner la vie. Il suffit de lui laisser se réapproprier ses sensations, et de lui faire confiance.
Quand je lis ce genre de commentaires, je me rends compte que je n’avais vraiment plus ma place dans cet univers hostile.
c’est faux, les incitations sont nombreuses et les sage femmes ne savent bien souvent pas quoi faire quand la parturiante est en phase de désespérance notamment, elles ne sont pas formées à l’accompagnement sans péri et ceci est un fait indéniable. Des milliers de femmes témoignent mois après mois des incitations et tentatives d’obligation de l’imposer. elles témoignent de la difficulté à tenir tête dans ces situations. Ce n’est hélas pas parce qu’on est infirmière que l’on a forcément la connaissance de la globalité et large majorité de la situation.
« Une amie m’a par exemple expliqué comment elle ne supportait pas l’idée d’avoir les jambes paralysées pendant l’accouchement. »
« Certaines femmes veulent être pleinement actrice de cet événement, être libres de bouger, manger, boire, crier, accoucher dans la position qu’elles souhaitent. »
Mais depuis quand la péridurale paralyse t-elle les jambes ?
Qu’on donne le choix aux femmes est une nécessité évidente, et ce choix se doit d’être éclairé …or cet article est un ramassis de clichés parmi les plus ineptes qui ne servent qu’à une chose : faire croire que la péridurale est une tragédie pour la femme (et pour son bébé aussi, vu comme vous considérez qu’il arrive au monde camé).
J’ai du mal à faire la différence entre cet article, et ces articles de femmes qui ont avorté et expliquent comme c’est une tragédie (ces auteures qui ne sont que des fondamentalistes qui avancent masqué-e-s).
Les jambes peuvent être paralysées, les miennes l’étaient pendant l’accouchement (enfin une seule !)
Ma soeur a eu une jambe paralysée avec la péridurale. La péridurale dite “ambulatoire”, sans immobilisation ni risque de paralysie n’est que peu développée en France (contrairement aux pays anglo-saxons)
Moi, je la voulais, et je suis arrivée à l’hosto dilatée à 9 cm (trop tard…). Mais dans l’idéal, j’aurais voulu une ambulatoire (non pratiquée dans cet hosto).
Peut-être pour ça que j’ai attendu autant avant d’y aller, cette crainte d’être immobilisée ?
(Au final, c’est APRES que je me suis sentie entravée. Par cette stupide intra-veineuse qui n’a servi à rien.)
C’est curieux comment on arrive à faire croire aux femmes que l’analgésique utilisé pour la péridurale n’aurait aucune incidence sur le bébé alors que dans le même temps et pendant toute la grossesse on les met en garde contre l’utilisation de médicaments en leur disant que c’est dangereux pour le bébé!
Bien sur que la péridurale passe la barrière du placenta et c’est la raison pour laquelle il y a des détresses respiratoires du bébé fréquentes après la pose de la péridurale qui nécessite en conséquence la pose d’un monitoring en continu.
Nous réagissons toutes de façon différente à la péridurale (de plus tous les anesthésistes n’utilisent pas exactement les mêmes produits dans les mêmes dosages), des femmes qui ne sentent plus leurs jambes, ce n’est pas rare.
J’ai moi-même été paralysée des 2 jambes pour la naissance de mon 2ème enfant, j’étais incapable de les faire bouger d’un centimètre…
Je ne vois aucun cliché dans ce billet, mais une réalité quotidienne vue dans nos maternités. Et oui, le cocktail utilisé pour la péridurale contient des dérivés morphiniques, vous pensez que les produits utilisés ne passent pas dans le système sanguin du bébé ? Quelle femme qui accouche sait de quoi cette anesthésique est composé ?
Bref, ce n’est pas le sujet, j’aimerais simplement que TOUTES les informations au sujet de la péridurale (et tant d’autres choses !) passent, c’est uniquement dans cette mesure que les parents pourront faire un choix éclairé.
Réaction à ce billet un peu moins enthousiaste qu’au précédent! Je pense que votre propos aurait gagné à être un peu plus modéré – et équilibré – et il ne serait pas étonnant qu’il attire d’autres commentaires outrés, à l’image de ceux qui me précèdent déjà. D’abord, je trouve qu’il n’aurait pas été inintéressant de rappeler les raisons qui conduisent beaucoup de femmes à demander la péridurale, des raisons que vous expédiez pourtant d’un simple revers de main. Il y aurait au contraire beaucoup à dire, sur la représentation que ces femmes ont de l’accouchement, sur l’image qu’en donne notre société, sur l’influence qu’exerce aussi l’histoire familiale en la matière et les récits qu’en ont fait les mères, les tantes, les sœurs… Mais, à vous lire, il n’y aurait qu’une seule raison de vouloir la péri (le refus de la douleur) et des dizaines pour la refuser! Et si vous dites que recourir ou non à la péridurale devrait rester le choix de la femme, on se demande bien quelle est celle qui – correctement informée, j’entends – voudrait la demander après avoir visualisé cette image de la parturiente inerte et écartelée sur son lit (!) et lu la longue liste des effets négatifs que vous décrivez dans votre billet. Ce catalogue est assez anxiogène! Ensuite, ces effets, s’ils existent, sont considérablement exagérés: les doses d’anesthésiants injectées aujourd’hui n’induisent que très rarement une paralysie des jambes et beaucoup de femmes qui ont eu la péridurale ont malgré tout ressenti les contractions, la descente du bébé et son passage au moment de l’expulsion. Pour la même raison, la péridurale n’implique pas une immobilité totale: on peut malgré tout adopter différentes positions (y compris à 4 pattes) pour accompagner la descente du bébé (à condition de le savoir, bien sûr, et ne pas se laisser clouer au lit par l’équipe médiale) Et vous ne parlez pas de la péridurale ambulatoire qui permet aussi de continuer à marcher pendant le travail! Quant à la description que vous faites du rôle de l’homme pendant l’accouchement, là encore, il frise la caricature! J’ai accouché de mon deuxième enfant sans péridurale, par choix, pour des raisons que vous avez en partie évoqué (après un premier accouchement déclenché qui s’était terminé par césarienne, j’avais besoin de me prouver que j’étais capable de mettre mon bébé au monde): mon homme est resté à mes côtés tout du long, m’a encouragé, soutenu et accompagné jusqu’au bout. En aucun cas, il n’a été réduit à l’impuissance ou à la passivité, bien au contraire!
Lorsque vous dites à la fin de votre billet: “[la péridurale] a ôté aux femmes la possibilité d’exercer leur libre arbitre et d’être respectée dans leurs choix lorsqu’elles refusent cette technique”, je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas la péridurale qui a ôté cette liberté aux femmes mais le recours systématique à cette analgésie et les pressions qu’on exerce sur elles pour qu’elles la prennent. Cela fait une énorme différence. Je comprends tout à fait votre position car le refus de la péridurale, assez minoritaire dans notre société, se heurte trop souvent à l’incompréhension et à des jugements expéditifs et erronés et on peut déplorer le manque d’accompagnement par les équipes médicales des femmes qui font ce choix. Mais, sous couvert de défendre les femmes qui veulent accoucher de manière physiologique, vous basculez dans l’excès inverse et en venez à diaboliser la péridurale. Je trouve cela dommage car, encore une fois, cela conduit à opposer un camp contre un autre (les anti- contre les pro-), ce qui, dans l’optique du féminisme, est contre-productif. A mes yeux, c’est du même ordre qu’opposer “allaitantes” et “biberonnantes”. A part diviser les femmes entre elles – et donc les affaiblir – je ne vois pas bien ce que cela peut apporter…
« A mes yeux, c’est du même ordre qu’opposer « allaitantes » et « biberonnantes ». A part diviser les femmes entre elles – et donc les affaiblir – je ne vois pas bien ce que cela peut apporter… »
Exactement.
En gros le message est : « Tu crois que tu sais ce que tu veux, mais en fait non, laisse-moi te montrer ce que devrait désirer une femme qui sait ce qu’elle veut. »
Les vieux réflexes de définition de La Femme Idéale.
(P.S.: pourquoi est-ce toujours des femmes qu’on attend qu’elles se dépassent ?)
Euuh… Ça me pose un petit problème, michel v, de constater que vous approuvez mon commentaire :). Parce que j’ai trouvé le vôtre inutilement agressif et au moins aussi excessif que ce que vous prétendez dénoncer dans l’article. Je ne considère pas que les reproches formulés dans ce billet à l’égard de la péridurale soit “un ramassis de clichés ineptes” car ils sont tout à fait fondés (je trouve juste qu’ils auraient pu être un peu nuancés). D’autre part, lorsque vous dites “Qu’on donne le choix aux femmes est une nécessité évidente”, sachez que cela n’a rien d’évident au contraire, quand on sait à quel point il peut être difficile pour une femme d’imposer ce choix de refus de la péri face à son entourage et aux équipes médicales. Enfin, je n’ai pas bien compris l’analogie que vous établissez avec les récits d’avortement et qui, là, pour le coup, me semble déplacée.
Pardon, j’admets avoir la subtilité d’un rhinocéros enragé.
J’ai trouvé l’article inutilement alarmiste sur les dangers de la péridurale, surtout concernant le danger pour le bébé, ça m’a fait sortir de mes gonds.
Une petite séance de relaxation ne fait jamais de tort.
Donc, suivons ce raisonnement, cachons les “effets secondaires” de la péridurale pour ne pas faire culpabiliser celles qui vont la choisir malgré tout, ne parlons pas des bénéfices de la norme biologique qu’est l’allaitement pour ne pas faire culpabiliser celles qui optent pour le biberon etc.
Pas très féministe tout ça…ça me donne la sensation qu’on réduit la femme à une pauvre petite chose sans cervelle à laquelle on ne doit surtout rien dire qui puisse la faire réfléchir et s’interroger sur ce qui est estimé comme la norme sociétale…ça ne me parle pas du tout…
Donc, d’après vous, il y a les “bons” choix et les “mauvais”. Et les femmes qui réaffirment leur désir d’accoucher sous péri même en ayant reçu une information complète? Et les femmes qui ne souhaitent pas allaiter, même lorsque des âmes charitables leur ont rabâché sur tous les tons que le lait maternel, c’est quand même ce qu’il y a de mieux pour leur bébé (mais dans l’unique souci, évidemment, de leur apporter une information éclairée, pas du tout de les faire culpabiliser ou d’insinuer qu’elles seraient de mauvaises mères si elles s’obstinaient dans leur choix, hein?)?
Vous êtes capable, vous, de faire la différence, entre un enfant de 8 ans qui a été allaité et un autre, du même âge, à qui ont aurait donné le biberon? Vous seriez alors très forte parce que personne n’est capable de le faire. Dans un pays développé comme le nôtre, les différences, si elles existent, sont infinitésimales et ne justifient en RIEN qu’on jette la pierre aux femmes qui décident de dire merde à la norme biologique, et qui font comme bon leur semble. Car comme le dit très justement Marie dans son billet, les femmes, les mères, sont toutes soucieuses du bien-être et de la santé de leurs petits. Et si nous sommes biologiquement faites pour concevoir un bébé, mener une grossesse à son terme, accoucher et allaiter, nous sommes aussi des êtres de culture qui n’avons aucunement l’obligation de nous soumettre à ces impératifs biologiques. Nous vivons dans des sociétés qui nous donnent la possibilité de nous en affranchir, sans malgré tout faire courir un risque à toute l’espèce. On peut le déplorer ou s’en réjouir mais c’est ainsi.
Une femme qui ne veut pas être mère, c’est tout aussi féministe qu’une femme qui veut 10 enfants. Une mère qui refuse d’allaiter – pour un bon millier de raisons que vous n’avez pas à juger – c’est tout aussi féministe que celle qui veut allaiter jusqu’aux 3 ans de son enfant. Et si vous considérez que les femmes qui ne souhaitent pas allaiter sont en réalité des ignorantes qui n’ont pas eu la chance d’avoir accès à l’information, c’est que vous êtes en réalité aussi méprisante, condescendante et paternaliste (ça se dit, pour une femme?) que ces médecins qui, du fait de leurs 12 années d’étude, s’estiment plus compétents que les parturientes quand il s’agit de grossesse et d’accouchement! Ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait féministe…
Parce qu’à bien y réfléchir, la phrase qui sert de titre au billet publié par Marie-Hélène hier: “Tu mets ta vie et celle de ton bébé en danger, idiote”, c’est en fait ce que vous, vous pensez des femmes qui veulent un accouchement sous péri, et qui ne souhaitent pas allaiter, non? Je me trompe?
Merci Petrolleuse
Merci pour vos commentaires.
Je suis entièrement d’accord avec pétrolleuse et toutes les nuances que tu apportes (merci de les avoir écrites). Peut-être n’étais-je pas assez précise dans mon introduction, mais le but de mon article était de répondre à des réactions de type « la péridurale est une avancée féministe, interroger la péridurale est anti-féministe ».
Il y a quelques années (avant d’avoir accouché), j’étais totalement convaincue de l’intérêt de la péridurale et il me semblait évident que j’allais l’utiliser le jour où j’accoucherais. J’ai été très déstabilisée par le témoignage d’une proche qui n’en voulait pas et qui a donné naissance à tous ses enfants sans. Pourtant elle était féministe, très diplômée, hautement qualifiée, elle avait un poste à responsabilité et avait en général beaucoup de lucidité dans la vie en plus d’être sensible au bien-être et apprécier le plaisir. Bref, pas du tout l’image d’une sombre idiote soumise aux injonctions patriarcales, ni d’une masochiste finie. Moi-même j’ai commencé ma grossesse avec l’idée de demander la péridurale pour mon accouchement, puisque le discours dominant nous pousse vers cette technique et que tout est organisé pour et autour d’elle. Ce n’est qu’après un long cheminement personnel, beaucoup de discussions et de lectures, et surtout la rencontre avec des sages-femmes très intéressantes, que j’ai remis en question l’idée d’utiliser la péridurale d’office et par principe (et finalement non seulement je ne l’ai pas utilisée, mais en plus je n’ai pas ressenti de douleur).
Le but de mon billet était de mettre en évidence des raisons qui peuvent pousser certaines femmes à ne pas vouloir de péridurale. Ce sont toutes des raisons que j’ai entendues. J’ai voulu démontrer que ce sont des raisons au moins aussi valables et légitimes que les raisons qui poussent d’autres femmes à vouloir la péridurale. J’ai voulu démontrer que les femmes qui veulent accoucher sans péridurale ne sont ni masochistes, ni soumises aux religions patriarcales, ni incultes, et qu’elle posaient ce choix de façon libre et réfléchie. Mais c’est vrai que je n’ai peut-être pas été assez précise dans mes propos et que le billet peut ressembler à un plaidoyer à charge contre la péridurale, ce qui n’est pas le but. Bref, il y a encore beaucoup à dire sur ce sujet, et c’est tant mieux 🙂
Lorsque j’ai accouché de ma première fille (2 mois avant terme), l’accouchement a duré 48 heures. Ma sage femme (jai eu un suivi global et un accouchement en plateau technique) n’a pas pu rester en permanence avec moi pendant 48 heures et dès qu’elle n’était pas là le personnel de la maternité faisait pression sur moi pour que j’accepte la péridurale. Une sage femme m’a même dit, si vous n’acceptez pas la péridurale ça finira en césarienne! Quel est le rapport à part faire peur pour me contraindre à accepter une péridurale que je ne souhaitais pas. Au final, j’ai pas eu de péridurale, ma sage femme ne m’a pas embêté avec la stagnation du travail at tout s’est bien passé. Mes choix ont été respectés et c’est l’essentiel.
En fait ce que vous dites là, surtout
“J’ai été très déstabilisée par le témoignage d’une proche qui n’en voulait pas et qui a donné naissance à tous ses enfants sans. Pourtant elle était féministe, très diplômée, hautement qualifiée, elle avait un poste à responsabilité et avait en général beaucoup de lucidité dans la vie en plus d’être sensible au bien-être et apprécier le plaisir. Bref, pas du tout l’image d’une sombre idiote soumise aux injonctions patriarcales, ni d’une masochiste finie.”
me semble encore plus convaincant que l’article lui-même, ou du moins encore mieux à faire réfléchir et choisir. En complément du passage où vous expliquez, en gros et si j’ai bien compris, que la péridurale *empêche* l’accouchement (naturel) et ainsi *force* la (sur)mécalisation.
Je viens de comprendre un truc en écrivant (et sollicite des commentaires) : il n’est pas normal d’employer le même terme “accouchement” pour
* un événement et un processus naturels, donc le sens immémoriel du terme, partagé avec tous les autres mammifères, partagé (communié) en autonomie ave son bébé
* ce qui se passe en hôpital de nos jours, en France surtout, que je ne sais même comment qualifer
Ca n’a rien à voir. C’est même 2 contraires. Pensez au terme d'”accoucheur” : c’est de l’hétéronomie, une chose imposée par autrui, à l’opposé du processus naturel. Comparez aussi avec l’opposition apprendre/enseigner (s’il y a total enseignement, il y a totale absence d’apprentissage!).
Et on peut encore moins dire d’un bébé ainsi “accouché”, surtout sous péridurale (sans parler de césarienne), qu’il est né…. !
Ca va vous paraître carrément alien, peut-être, mais un jour j’ai eu l’intuition qu’on m’avait volé ma naissance, et ce sentiment m’a accompagné longtemps. Etj’ai eu l’intuition aussi que c’est une des raisons pour lesquelles j’ai temps de mal à accomplir des choses (un facteur parmi d’autres, sans doute). J’ai vérifié ensuite et ma mère m’a confirmé.
Pourquoi on peut pas corriger ses propres commentaires, sur ce blog ? Ou y a qqch que je vois pas ?
Un bébé né sous péridurale “ne serait pas né” ?
C’est assez incroyable de lire ça. Je ne sais plus quoi dire, mais franchement… désolant. Les bébés nés sous péridurale, et même ceux nés sous césarienne sont bien nés, ne vous en déplaise, pas dans les meilleures conditions peut-être et encore cela reste à prouver.
D’ailleurs, un bébé né de manière tout à fait physiologique peut souffrir pendant que sa mère vit un accouchement de rêve.
Je regrette de voir de tels propos, absolument caricaturaux et dépourvus de toute nuance, sur un blog qui se veut féministe, et prétend défendre la cause des parturientes, mais qui diabolise finalement la péridurale, et tente de culpabiliser celles qui devront y avoir recours, sans parler des naissances par césarienne.
Et contrairement à ce qui se dit un peu partout sur ce blog, la péridurale, posée à bon escient, NE RALENTIT PAS LE TRAVAIL. (Elle peut même l’accélérer).
Pour le reste, si cela peut vous rassurer, je suis une maman-péri, j’en suis fière, mon bébé est né, vivant, et il va très bien. Merci.
Madame Lahaye, je ne vous entends toujours pas condamner les propos de Spir sur le fait qu’un bébé né sous péridurale ne serait pas “né”. Ou encore qu’on ne peut pas appeler “ce qui se passe à l’hôpital de nos jours” un accouchement. Spir nous cite également vos propos : “En complément du passage où vous expliquez, en gros et si j’ai bien compris, que la péridurale *empêche* l’accouchement (naturel) et ainsi *force* la (sur)mécalisation.”
Voilà, j’aimerais fort vous entendre commenter ce point de vue, et re affirmer haut et fort qu’un accouchement, même à l’hôpital, même avec de l’aide (péri, et malheureusement si nécessaire, césarienne), ça reste un accouchement, et pour bébé, une naissance. (même si je n’ai pas besoin de vous pour le savoir, je vous rassure, mais simplement, puisque vous êtes à l’origine de ce mouvement, montrez-nous clairement où vous voulez en venir, soyez claire, et assumez l’ensemble de vos propos, afin que les mamans qui viennent témoigner ici sachent de quelle manière et dans quel sens elles seront écoutées et soutenues dans leur démarche / ou pas.)
Enfin, je pense que définitivement, ce serait bien que ce blog affiche clairement sa couleur. Pourquoi ne pas le rebaptiser “explorations en faveur de l’accouchement naturel ou à domicile” ?
Vous avez le droit de créer un blog en faveur de l’AAD, ou pro accouchement naturel. En revanche, il faut le baptiser comme tel, plutôt qu’avancer plus ou moins masquée en pensant qu’ainsi vous arriverez mieux à vos fins. Vous ne trompez finalement pas grand monde, et je ne suis pas la seule ici à trouver que vous déviez du but initial : le féminisme affiché.
Et pour Gwen : si vous lisez bien ce blog, vous verrez un peu partout les réactions des mamans et Madame Lahaye elle-même, qui sous-entendent qu’un accouchement vécu comme trop douloureux et nécessitant un vrai soulagement de la douleur est dû à des problèmes psychologiques. Ici on peut rappeler que jusqu’à il y a peu, l’ulcère de l’estomac était considéré comme ayant une origine psychologique. Et puis, on a découvert helicobacter pilori. je me dis que pour l’accouchement, c’est un peu pareil. On a longtemps pensé que c’était un processus naturel, que c’était la nature qui décidait (ou Dieu, etc, selon les croyances à la mode du moment et les cultures…), donc la médecine ne s’y est malheureusement pas beaucoup intéressée, laissant cela aux mains des matrones (d’ailleurs je suis toujours très choquée quand je vois des mères employer ce terme ici et le magnifier), et plus tard des sage-femmes, de plus en plus qualifiées au fil des époques. La médecine évoque maintenant beaucoup le rôle des hormones, qui est certes non négligeable, mais n’a pas fini de découvrir tous les tenants et aboutissants du processus d’accouchement, nous sommes d’accord là-dessus, et donc les causes des possibles dysfonctionnement. D’où le “c’est psychologique” mis à toutes les sauces. Et je crois vraiment qu’il faut être très prudents avant d’attribuer des causes psychologiques à un dysfonctionnement / dérèglement physiologique. Cela laisse la porte ouverte à bon nombre de pathologies physiques non soignées car “psychologiques”, il en va de l’accouchement comme d’autres domaines.
@Maryline
Bien sûr que si que la péridurale ralentit le travail, voire le met à l’arrêt (le plus souvent).
Et ça tombe sous le sens. Dans la mesure où ça supprime les réactions des nerfs, les muscles (qui sont contrôlés par ces derniers) ne peuvent plus faire leur travail. C’est pour ça que les médecins sont obligés de donner de l’ocytocine (qui est comme un antidote de la péridurale), qui lui stimule les nerfs (d’où le retour des douleurs quand l’ocytocine est injectée). S’il y a autant d’épisiotomies et de césariennes, de recours aux forceps et à l’expression abdominale (appuyer très fortement sur le ventre) ça n’est pas pour rien. C’est parce que le travail n’avance pas.
Sinon, vu le nombre et le sens de vos interventions, j’ai la méchante impression que vous êtes en fait un agent de l’industrie médicale venu faire de la propagande cachée.
@ Aixur et @ Maryline
La réalité, c’est qu’on en sait rien…
Certaines études tendent à montrer que la péridurale, parce qu’elle vient interférer avec le ballet hormonal/neuronal/musculaire qui est en cours pendant l’accouchement (sans parler du fait que, souvent, elle oblige à adopter des positions allongées qui n’aident pas vraiment la gravité, en tout cas, tant que l’usage de la péridurale ambulatoire ne sera pas plus développé), vient ralentir ce dernier. Mais d’autres études ne trouvent pas du tout ces résultats.
Au final, je pense qu’il faut surtout se souvenir que l’accouchement est un phénomène complexe, qui fait intervenir de très nombreuses réactions, notamment hormonales, que l’on connaît finalement encore assez mal (par exemple, on ne sait toujours pas ce qui provoque le début du travail). Et comme on touche à un événement très fort dans une vie, il n’est pas impossible de penser qu’une bonne dose de psychologie vient aussi s’en mêler.
Une femme qui “perd les pédales” (et non, cette expression n’est pas désobligeante, c’est quelque chose que j’ai vécu) et est entrée dans un tunnel de souffrance dont elle ne voit pas la sortie peut se retrouver dans la situation assez désespérante d’un travail qui n’avance pas/plus. Une des explications pouvant être qu’elle en train de faire des pics d’adrénaline (hormone du stress qui vient contrecarrer l’action de l’ocytocine). Dans ce cas, la péridurale, à la fois par le soulagement apporté, voire “simplement” par le fait d’apparaître comme une porte de sortie de cette spirale infernale, peut très probablement détendre, et donc stopper/réduire cette production d’adrénaline qui vient parasiter le déroulement, et donc, au final, contribuer à relancer le travail. En tout cas, elle peut être UNE des méthodes qui marchent.
Autrement dit, gardons l’esprit ouvert et évitons les généralisations à outrance…
Et @Aixur, sur le dernier commentaire, on va peut-être éviter la théorie du complot 😉
@Gwen
Non, on sait parfaitement ce qu’il en est. La péridurale ralentit le travail, voire l’arrête complètement. C’est archi clair. Peut-être que vous faites référence à l’étude parue vers octobre 2017 disant que la péridurale ne ralentit pas le travail. C’est du bidon cette étude. Il est clair que c’est une commande de l’industrie médicale pour faire taire les critiques vis à vis de la péridurale.
L’orthodoxie médicale commence à paniquer en voyant que les femmes prennent de plus en plus conscience que la péridurale ralentit le travail, est une cause majeure des épisiotomies et des césariennes, et est donc une arnaque. Et du coup, elle commandite des études truandées pour éviter que ces idées ne se répandent encore plus. Mais bon, ça n’étonnera personne. Il y a longtemps que la crédibilité de la médecine officielle est tombée à zéro.
Le seul truc intéressant de cette étude, c’est qu’elle m’a permis d’apprendre que, comme je le subodorais très fortement, les médecins diminuent souvent drastiquement la dose de péridurale, ou l’arrêtent carrément en “fin de travail”, c’est à dire en réalité quand ils sont enfin prêts à s’occuper de la patiente. Donc, pour que l’accouchement puisse se finir, il faut arrêter la péridurale. Le problème, c’est que du coup, la douleur revient, ce qui fait que la péridurale n’a servi à rien par rapport à un accouchement naturel. L’accouchement a duré plus longtemps, est donc plus épuisant, et il est aussi douloureux à la fin. Géniale comme technique.
Evidemment, en plus, on ajoute de l’ocytocine, puisque l’effet de la péridurale peut durer encore des heures après son arrêt (environ 6h). Donc, même le seul arrêt de la péridurale n’est généralement pas suffisant pour finir dans des temps raisonnables.
@ Aixur
Bon… Je crois que c’est clair pour tout le monde. Vous n’aimez pas du tout la péridurale. Ni d’ailleurs les médecins.
Pas de soucis, je respecte.
Si non avez vous de l’info quand les reptiliens illuminati vont prendre le pouvoir du monde. Je demande pour un ami.
Roh… Non du tout. Ohlàlàlàlà ! d’abord je ne fais aucune propagande pour la péridurale ou contre la péridurale, je pense que vous m’avez mal lue. Simplement je ne veux pas laisser dire n’importe quoi.
Ensuite je suis justement ici pour témoigner de mon cas : la péridurale dans mon cas, a plutôt accéléré / débloqué le travail. Je n’ai pas eu besoin de recevoir d’ocytocine.
Pourtant j’étais allongée sur le dos pendant la majeure partie du temps passée sous péri.
J’ai bien reçu une épisio, mais ça, je l’ai expliqué, c’était plutôt dû au manque de personnel et à l’organisation de l’hôpital qu’à la péri en elle-même. Car personne n’a été là au moment où je sentais qu’il était temps que je commence à pousser puisqu’un autre accouchement était en cours et une seule sage-femme pour tout le monde.
Après je ne suis absolument pas pour ou contre la péri, mais pour une solution adaptée à chaque accouchement. Puisqu’il faut le re préciser, je le re précise. Contrairement à beaucoup ici qui diabolisent carrément la péridurale sans que cela semble vous choquer.
Mon discours est plutôt “à chacune ses choix, ses convictions”. En revanche, désolée, je tiens à témoigner de mon vécu de maman qui pourrait vous enrichir au même titre qu’un témoignage de péri ratée ou d’accouchement 100% naturel réussi, si vous me lisiez sans à priori. Et j’ai bien précisé dans mes autres commentaires que je n’ai aucune connaissance médicale, je rajoute que je ne suis derrière aucun lobby, je suis simplement une maman qui a beaucoup souffert pour mettre son enfant au monde, et que la péri a aidé.
@Maryline
La péridurale est une authentique saloperie.
Libre à chacune de la réclamer*, mais TRÈS rares sont les femme qui prennent une péri en sachant ce pour quoi elles signent.
http://www.mamancherie.ca/fr/infos/41-pregnancy-a-birth/97-the-hidden-risks-of-epidurals
*Auquel cas il est normal qu’elle y ait accès.
@Louis
Dites moi une chose Louis, pourquoi vous êtes allés à l’hôpital avec votre femme? Sachant que vous craignez les microbes et vous êtes tellement au courant de tout ce qui touche à l’accouchement ? Pourquoi ne pas accoucher chez vous? En France ce n’est pas interdit. Contrairement à d’autres pays et qq états américains. Vraiment j’aimerai savoir
Jepasseparlà : En France les sages-femmes qui accompagnent les accouchements à domicile sont complètement lâchées par leurs consœurs et ne peuvent pas payer l’assurance au coût exorbitant qui couvrirait leur pratique. C’est pourquoi il est très difficile d’en trouver une. En théorie on peut accoucher chez soi, en pratique, dans beaucoup de régions, c’est impossible d’accoucher chez soi accompagnée.
@ Jepasseparlà
On est allés à l’hôpital parce qu’on a douté au bout d’un jour de contractions, on en est repartis parce qu’ils ont violé ma femme au lieu de faire une écho. On y est retournés parce qu’en plus, ils ont rompu la poche et que ça a induit une infection.
@ Zab,
Les SF ne sont pas “complètement lâchées par leurs consœurs ” parce que quand on s’installe en libéral et sur son propre compte, c’est chacun pour sa pomme. Ce sont à la fois les avantages et les inconvénients du statut. Et toutes les assurances Pro coûtent TRÈS cher. Elles sont calculées selon un algorithme qui prend en compte la fréquence du risque et le coût éventuel du pépin, aussi rare soit il. Tout en garantissant un bénéfice de la structure de la dite assurance. Qui emploie du monde, a des investisseurs ect. Et dans un système libre l’état n’a pas à intervenir dedans. Ça serait, hum, un peu totalitaire de sa part. Ou alors en passant par la caisse. Mais est-ce que c’est à la société de payer pour le choix de certains?
Pour info, bis : en Belgique, les prix sont normaux (1000 euros environ). Les assureurs belges font-ils dans le bénévolat ?
@Zab.
Dans le meilleur des mondes on fera ce qu’on veut. Entre temps nous sommes soumis aux lois physiques et de la finance.
Certes les SF suivent des accouchements supposés sans risque mais les GO aussi. Et les GO ont tous les outils nécessaires sous la main. Ils sont entourés d’autres SF, anesthésistes, pédiatres… alors que les SF sont seules sur le front. Si j’ai bien compris elles (ils) facturent un accouchement entre 800 et 1300 euros. Donc ce qui leur fait défaut c’est surtout le petit nombre de patientes qui se tourne vers elles.
D’ailleurs savez-vous ce qui remboursent les assurances belges. Qu’est ce qu’elles prennent en charge au juste. Sachant ce qu’une anoxie de la naissance peut entraîner comme dommages …
Il y a deux ans j’ai laissé tomber mon projet de m’installer à mon propre compte justement à cause des cotisations… le calcul ne tenait pas la route. C’est le cas de nombreux métiers. Je dis pas que c’est chouette…
Je suis abasourdie que des SF continuent quand même à exercer sans assurance. Je trouve ça grave! Surtout si leurs patientes ne sont pas au courant.
bonjour, merci pour ce billet qui explique bien que les femmes ne souhaitant pas avoir “forcément” recours à la péridurale, ne sont pas des folles furieuses!!!
Je dois dire que ce thème me touche directement, j’ai moi-même eu deux accouchements dans péridurale, pour la bonne mais excellente raison qu’on ne peut pas me la poser (rare mais c’est tombé sur moi). Pour mon premier accouchement ça a été une véritable horreur, un calvaire, une boucherie, dont, 14 ans et demi plus tard, je ne me suis toujours pas remise… (ni physiquement, ni psychologiquement). Pour mon dernier accouchement par contre je n’ai pas eu mal…En fait si, sans doute au moins un peu, mais j’avais travaillé sur moi, j’avais établi un projet de naissance, j’étais dans l’acceptation et je n’essayais pas/plus de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit et ça fait toute la différence, du moins pour moi.
Entre mes deux enfants j’ai ,hélas, du subir une IMG à 5 mois de grossesse et très sincèrement c’est quelque chose que je ne souhaite à personne. Subir la souffrance (qui est quand même intense) d’un accouchement pour mettre au monde un bébé mort…Là je pense que la péridurale est tout simplement salvatrice…La souffrance psychologique est telle que croyez moi, elle était déjà suffisante pour m’envoyer aux limites de la folie et je n’avais pas besoin de gérer en plus la douleur physique. Seule la pensée de ma fille ainée, qui avait tant besoin de moi, m’a permit de survivre à toute cette horreur.
Bref, disons que je pense être pas trop mal placée pour parler de l’absence de péridurale alors qu’on aurait plutôt eu envie d’en bénéficier!
A ce jour je dirais que autant pour mon dernier accouchement je suis ravie de ne pas l’avoir eue, autant pour le premier la nausée me gagne encore en repensant à tout ce que j’ai traversé (21 heures, quand même, et un bébé en état de mort apparente à la naissance qui a du être réanimée (et est allée très bien par la suite) et pour moi-même début d’hémorragie de la délivrance…)
Je pense sincèrement qu’on ne peut pas se permettre de juger qui que ce soit. Quand je vois la façon très différente dont j’ai vécu mes accouchements, je peux dire que d’un accouchement à l’autre on peut en avoir besoin, ou pas. Si tous les accouchements ressemblaient à mon dernier, non seulement la péridurale n’existerait pas (du moins en obstétrique) mais en plus la profession de sage femme n’aurait jamais vu le jour! ^^
Je tiens quand même aussi à souligner qu’un accouchement est un moment très important de la vie d’un couple, mais que s’il peut être un rite de passage pour une femme, pour un homme, pour un couple, en aucun cas on ne devrait culpabiliser une femme qui souhaite que sa souffrance physique soit soulagée. Cela ne fait pas d’elle une chochotte ou une mauvaise mère. Pas plus que le fait de vouloir se passer d’analgésie fait de la future maman une héroïne ou une bonne mère ou une inconsciente qui va le regretter…
Pour toutes les lectrices qui seraient passées à côté de ce témoignage de “vivie”.
Il me semble que c’est assez éclairant, sur le fait que chaque accouchement est différent, et que ce n’est pas parce qu’on a pu se passer de la péri pour un premier enfant que l’on pourra faire sans pour le deuxième, le troisième, le cinquième… et inversement. La douleur n’est pas la même d’un accouchement à l’autre, n’a pas la même intensité, et il faut en rester conscientes avant de condamner les méthodes d’accouchement non physiologiques. Savoir que l’on peut vivre l’enfer et que cela aura de graves répercussions notamment sur notre bien-être psychologique, mais aussi physiques (vivie nous parle quand même de 14 ans après…).
Vivie nous éclaire aussi sur l’importance de soulager la douleur physique dans le cas d’un évènement traumatisant comme l’IMG…
Voilà. A méditer.
Chère Maryline,
Je vous confirme, pour l’avoir vécu lors de ma première grossesse, que l’expérience d’une IMG est psychologiquement traumatisante.
Pour compléter certains commentaires que j’ai postés et apporter mon petit élément personnel de réponse à certaines questions que vous avez pu poser, cet accouchement m’a fait réaliser à quel point le corps et l’esprit peuvent jouer ensemble ou complètement se bloquer mutuellement pendant le travail, et aussi à quel point la douleur est un phénomène bien plus complexe que ce que l’on croit.
Pour cette IMG, la péridurale a été posée avant même que l’oxytocine ne me soit injectée, donc autant dire que je n’ai pas senti la moindre contraction. Et pourtant, avec le recul, et après trois autres accouchements depuis (un avec péridurale et les deux derniers sans péridurale), il reste mon accouchement le plus douloureux. Cela peut sembler paradoxal, mais j’ai eu mal, pas seulement psychologiquement mais aussi physiquement, mal partout, mal tout le temps, pendant toute la durée du travail. Beaucoup plus mal que pendant mes accouchements sans péridurale.
Depuis, j’ai notamment lu le livre de Julia Bonapace (que je permets de vous suggérer d’ailleurs), qui consacre un chapitre entier au concept de la douleur. Où l’on se rend compte que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la douleur n’est pas systématique/mécanique/linéaire. Plusieurs composantes peuvent être présentes :
– la composante nociceptive = liée à la lésion réelle (l’étirement du col de l’utérus, des ligaments…)
– la composante sensori-discriminative = le phénomène physique impliquant les fibres nerveuses qui permet de ressentir l’intensité et le seuil de la douleur (composante qui peut être modulée, par les massages, le bain, le mouvement ou la péridurale)
– la composante motivo-affective = psychologique, qui permet de juger de l’aspect désagréable de la douleur (composante qui peut être modulée par la relaxation, le soutien psychologique…)
– la composante cognitivo-comportementale = la manière dont la personne exprime son expérience de la douleur.
Tout cela pour vous dire qu’on peut avoir horriblement mal pendant un accouchement avec péridurale, parce que même si on est soulagée de l’intensité de la douleur (composante 2), on peut être en train de vivre une douleur émotionnelle terrible (composante 3). C’est ce qui m’est arrivé pendant mon premier accouchement.
Et, à l’inverse, pendant un accouchement sans péridurale, on peut ressentir quelque chose de très intense (composante 2), mais bien aller (composante 3). C’est ce qui m’est arrivé pendant mes deux derniers accouchements.
Donc, quand certaines femmes affirment qu’elles ont eu mal lors de leur accouchement sans péridurale mais que c’était gérable, elles ne sont pas forcément en train de mentir, ou de minimiser, ou ont eu la chance d’avoir un accouchement “facile”. C’est sans doute qu’elles ont réussi à utiliser des techniques permettant de jouer sur les composantes de la douleur pour pouvoir la gérer. Mon expérience personnelle est que cela peut s’apprendre (alors que je ne suis franchement pas orientée yoga/méditation… à la base), mais que cela ne se fait pas seule (implication de mon mari) et qu’il faut que l’équipe médicale joue le jeu (en n’imposant pas des protocoles qui cassent tout). Je précise que je n’ai pas eu des accouchements courts ni non douloureux. Et je précise que, même si je garde un bien meilleur souvenir de mes accouchements sans péridurale (notamment pour les suites de couches infiniment plus faciles), je n’ai pas pour autant honte ou mal vécu mon second accouchement sous péridurale. J’en avais besoin, je l’ai demandée, et j’ai été bien contente de l’avoir. Simplement, j’ai largement préféré faire sans les fois suivantes.
En ce qui concerne la dimension corps/esprit, ce qui m’a frappée, c’est qu’au bout de 14 heures de contractions, j’en étais à peine à 5-6 cm de dilatation. Il était 22h, j’y étais depuis 8h du matin, je voyais déjà la sage-femme se demander ce qu’elle allait bien pouvoir faire de plus après avoir augmenté les doses plusieurs fois. A ce stade, d’épuisement aussi bien physique que psychologique, je me suis endormie. Et quand la sage-femme est repassée 45 minutes plus tard, j’avais accouché pendant mon sommeil. Cela m’a un peu choquée sur le coup, mais a posteriori, j’ai réalisé que l’accouchement n’était pas “que” un événement physique, mais qu’il portait aussi un bonne dose de psychologie. Clairement, je ne VOULAIS pas accoucher, parce que je savais que ce serait la fin pour mon bébé. Donc, en dépit de toutes les doses d’hormones qu’on pouvait m’injecter, ma tête bloquait tout. Et quand finalement, mon cerveau a accepté de se mettre en pause, mon corps a fait ce qu’il avait à faire, et qu’il savait faire si ma tête voulait bien lui ficher la paix.
Et typiquement, c’est ce que j’ai réussi à faire les deux dernières fois : mettre le cerveau en pause pour qu’il arrête de compter, d’anticiper la contraction d’après, de faire des courbes d’avancement de la dilatation… Et cela marche beaucoup mieux !
Merci Gwen
Vos interventions sont très pertinente le détail apporté à la composition de la douleur est très enrichissant, il complète ce que Maïtie Trélaud, et l’hypnonaissance expliquent, les muscles longs et circulaire le rôle des hormones du mouvement l’ouverture du col du bassin du périnée, le besoin de calme et détente….un travail synthèse sur les explications de la douleur en mettant en commun ces oeuvres seraient une bonne idée
J’ai fait connaissance avec les écrits de Julie bonapace grâce à la SF qui animait les cours de prépa à l’accouchement. C’est fou tout ce qu’on s’efforce à croire tant que ça touche à cette chose mystérieuse que c’est l’accouchement. Là je subis les suites d’une opération des dents de sagesse et malgré la méga dose d’anti douleurs j’ai tjs mal. Ça doit être à cause de la composante motivo-affective ou peut-être cognitivo-comportementale. Bref la seule chose qui me soulage c’est qu’il n’y encore personne pour m’expliquer “la réelle raison” de ma douleur. C’est… reposant. Là douleur est un vaste pays où je me suis égarée malheureusement plus d’une fois. Et finalement aucune homéopathie mentale n’aide autant que les bons vieux opiacés
Composante 1 et 2 et partiellement 4, votre façon personnelle d’exprimer la douleur…
Où est le problème? Je me suis coupé un petit bout de doigt l’autre jour et j’ai trouvé ça bien plus atroce qu’accoucher…
Le problème c’est qu’on est en train de complexifier qqch de très simple fondamentalement.
-T’as mal, ok prends des cachetons et attends que ça passe. Non, tu préfère souffrir pour des raisons qui te regardent !? Ok attends que ça passe tout court. Moi aussi je me demande où est le problème ? Pour revenir au sujet remplaçons cachetons avec péridurale.
Btw vous vous rendez pas compte de la chance que vous aviez d’avoir un accouchement moins douloureux qu’une coupure de la main.
Puis je vois pas en quoi ma façon personnelle d’exprimer la douleur peut jouer dans l’intensité de celle là ? C’est exactement ce que j’essaie de dire. On cherche midi à 14H là !
Ok, alors vouspassezparlà depuis longtemps, pourquoi venir ici si le sujet ne vous intéresse pas…
Perso quand j’ai mal à la tête, si je reste à la maison ça devient pénible, si je sors me détend, me repose, me fait plaisir ça passe ou est beaucoup moins pire, parce que je pense à autre chose. Je trouve ce type de douleur “sourde” bien plus semblable qu’aux contractions qu’une blessure “douleur vive”. Si vous voulez continuer de croire que la péridurale est fantastique c’est votre affaire! Moi ça m’intéresse de creuser le sujet parce que comme vous dîtes j’ai eu la “chance” avec une super préparation et confiance, comme plusieurs mamans d’ailleurs, d’ avoir un accouchement épanouïssant et la “malchance” avec une équipe médicale, et un accouchement artificiellement provoqué et péridurale de subir un accouchement atroce, car au fait tu subis la cascades d’effets secondaires… Et des mois de chocs traumatiques…mais oui la médecine c’est la délivrance… Ha et pour deux grossesses très semblables en passant… Chacune croit ce qu’elle veut! Moi je dis qu’il n’y a rien de terrifiant à donner naissance dans les conditions physiologiques/naturelles, et leur “aide” y peuvent se la…lol
+ 10000. Je suis toujours choquée qu’on essaye de m’expliquer que le jour J, la douleur était dans ma tête. Alors que pour une crise d’appendicite, on ne mettra pas en doute ma parole quand je dirai que ça fait très mal.
Exprimer sa douleur en tant que parturiente est mal venu, selon le stade du travail on ne nous croit pas forcément, et partant de là, on ne cherche pas à savoir si quelque chose peut nous soulager, puisque nous créons nous-même / inventons cette douleur, par la toute puissance de notre esprit.
Je retrouve le concept ici, sur ce blog “féministe”, et dans les paroles de certaines mamans , ça me change de mon séjour à Guantanamo / en maternité.
Je suis par ailleurs toujours très choquée des propos que je lis ici contre la péridurale, choquée que l’autrice du blog ne réagisse pas.
Pour les tenants de l’accouchement naturel : et si cet accouchement est horriblement long est douloureux, vous proposez quoi, en dehors de l’homéopathie et de la respiration ? Parce que bon, dans mon cas, j’avais ces deux moyens à ma disposition, je les ai utilisés, et mon homme m’a massée aussi, mais tout ceci n’a plus suffi après un certain nombre d’heures de contractions. Et pour la suite, vous proposez quoi quand la parturiente commence à tourner de l’œil de douleur ? De continuer les malaises pendant des heures ? Vous me faites peur là…
Le +10000 c’est pour Madame jepasseparlà, bien sûr, je ne voudrais pas qu’il y ait de malentendu. Vous avez raison, on ment beaucoup aux futures mères.
Félicitations Myriam, vous venez de résumer dans un seul commentaire les choses que je reproche à ce blog : prendre une expérience personnelle pour une généralité, être sur la défensive quand on ose sortir du “mainstream” du blog et faire l’amalgame de plusieurs éléments. Vous mélangez un simple mal de tête avec la migraine chronique qui nous rend photosensibles et nauséeux. Auquel cas on peut sortir mais avec un masque de soudure 🙂 plus encore vous semblez ignorer la douleur très aiguë de la rage de dents et de l’algie vasculaire. Je sais pas si dieu existe mais cette dernière doit être une de ses punitions. Effectivement leur point commun c’est que “c’est dans la tête ” tiens un tumeur cérébral c’est aussi dans la tête.
“pourquoi venir ici si le sujet ne vous intéresse pas…” le sujet m’intéresse bcp au contraire, ce que j’aime pas c’est la tournure que prend le discours.
J’ose même aller plus loin et suggérer que le traumatisme de votre premier accouchement est du à votre désaccord de départ d’accoucher dans un hôpital. C’était pas votre souhait mais votre famille a exercé une pression sur vous. Vous n’avez pas osé s’opposer ni à eux ni à la proposition médicale du déclenchement. Vous vous êtes sentie dépossédée de votre accouchement mais pas à cause de la péri. Jeune vous vous êtes pas sentie traitée en adulte. À mon avis c’est bien là le souci. À contrario la deuxième fois vous avez résisté dans vos idées et assumé jusqu’au bout. Le processus physique de l’accouchement en tant que tel est secondaire dans l’histoire.
Et oui je persiste et signe. Vous avez eu de la chance avec un accouchement qui dure du souper à minuit. Avec un bébé bien placé et un cordon qui ne se coince nul part’ ni ne s’en roule au tour du cou. Et sans une hémorragie de la délivrance. On PEUT avoir lu des milliers de livres et être préparé mentalement comme un yogi, ça ne servira à rien dans ce cas. Et je dis ceci avec bcp de sympathie envers vous.
Et encore une chose. Là manière dont la grossesse se déroule ne prédit en aucun manière l’accouchement qui suit.
Je suis sincèrement ravie que vous ne trouvez pas terrifiant de donner naissance mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Justement parce que des fois C’EST terrifiant. Nier ce fait revient à remplacer les actuelles injonctions soit disant patriarcales avec des nouvelles pseudo féministes. Et ce qui me fait réagir.
Je suis toujours d’accord avec toi ! J’avais une amie sage femme qui m’a dit un jour que c’était stupide et masochiste d’accoucher sans péridurale car accoucher est “la pire douleur du monde” (elle n’a pas d’enfants) ; le pire c’est quand elle m’a raconté qu’avec ses copines sage femmes elles faisaient des paris sur “quand va-t’elle craquer ?” si une femme arrive en disant qu’elle ne voudra pas de péridurale. Faire accoucher sans péridurale mais comme si on l’avait (couchée sur le dos, monitoring continu, pas de soutien moral…) c’est cruel et parasite la liberté de choix péridurale ou pas, car le débat devrait plutôt être naturel/surmédicalisé, la péridurale n’est pas le seul acte médical “en trop”, elle fait partie d’un ensemble. Donc je trouve cet article parfaitement justifié et pertinent, le choix, peu de femmes l’ont : encore une de mes amies qui voulait un accouchement naturel a cédé à la péridurale la semaine dernière, car elle ne supportait plus les contractions couchée sur le dos et on la poussait à prendre la péridurale, et au lieu de ressortir plus forte de son accouchement, elle a cru que son corps était plus faible qu’elle croyait et c’est bien triste.
Concernant la raison biblique “tu enfanteras dans la douleur”, je préfère le point de vue de Michel Odent : dans la bible, Marie accouche dans une étable, dans la chaleur et la sécurité, au milieu de mammifères comme elle, et dans le calme : il n’est pas question de douleur.
Merci Vivie, Eowarandra et Mathilde pour vos témoignages.
Il est fondamental de témoigner parce que la parole des femmes est souvent tue. Parmi les réactions que je reçois suite à la mise en ligne de mon blog, une des plus virulentes vient d’un médecin (par ailleurs ami) qui n’a pas conscience de la réalité de ce qui se passe dans les salles d’accouchement, et qui me tient des propos “mais où vas-tu chercher ça, la médecine sauve des vies tous les jours, regarde la mortalité périnatale au Congo”. Bien sûr la médecine sauve des vies. Evidemment qu’en Occident, nous avons la chance de ne plus risquer notre vie en mettant nos enfants au monde. Mais vu l’importance que l’accouchement a dans la vie d’une femme (et d’un couple), un accouchement réussi ne se résume pas à “j’en suis sortie vivante et mon bébé aussi”. Il y a tellement d’autres aspects à prendre en compte comme le respect de l’intégrité physique de la femme, son libre arbitre, son estime de soi, ses opinions politiques et philosophiques, son histoire personnelle, l’impact psychologique à long terme, sa vie sexuelle future, sa relation avec son enfant et son conjoint, tous les aspects symboliques de la naissance, etc. Malheureusement la médecine conventionnelle actuelle ne se focalise que sur une seule chose, la sécurité, et sacrifie tout le reste. Je suis pourtant persuadée qu’on peut sans problème concilier haut niveau de sécurité et respect de la femme dans toutes ses dimensions.
D’avance pardon à mes “ami(e)s” pour ce témoignage de “liberté totale” vécue…
“LA” péridurale : je l’avais oubliée, celle-là ! J’ai 61 ans, j’ai accouché de mon aîné sous péridurale, méthode “révolutionnaire” à l’époque… Résultat : forceps, épisio, déchirures, stress du papa ! Je subis toujours les conséquences de cette révolution en me faisant pipi sur les chaussettes, quand ça n’est pas caca !!! Aucune des soignantes (mes sœurs pourtant !) n’a évalué cette technique responsable de cette gêne, qui au fil du temps, est devenu une “infirmité”, et va savoir, peut-être aussi responsable de mes 3 hernies discales dont 2 opérées avec succès (c’est bien entre L5 et S1 qu’on pose le cathéter ???)… Evidemment, la déontologie, assortie d’une certaine préséance, m’interdit de mettre en cause cette “attrape-nigaude”, et je dois prendre sur moi et faire avec jusqu’à la fin de ma vie ! Heureusement, mère Nature m’a généreusement dotée d’une grand sens de l’adaptation ! Mais j’espère que ma fille, née naturellement un beau matin de printemps, et qui souhaite une ribambelle d’enfants dans sa maison, ne s’en laissera pas autant compter le moment venu… c’est pourquoi je lui poste dès maintenant cet article “révolutionnaire”…!
Merci Seguy pour ton témoignage, qui fait d’ailleurs écho à des témoignages similaires d’amies qui ont accouché sous péridurale il y a une vingtaine d’années.
C’est toujours difficile de chercher à fournir un maximum d’informations sur les risques sans contribuer à augmenter le niveau d’anxiété général. Ce qui m’a frappé durant mes nombreux mois de recherches qui ont précédé l’ouverture de ce blog, c’est que malgré toutes mes recherches, je n’ai trouvé aucune étude qui étudiait les conséquences de la péridurale sur le long terme. Il y a beaucoup d’études qui confirment que les risques de la péridurale sont infimes au moment de son utilisation. Beaucoup d’études confirment que les effets secondaires sont limités (nausées, maux de tête, augmentation de la température corporelle) toujours uniquement au moment de son utilisation et dans les jours qui suivent. Mais très peu sur l’impact plus général de la péridurale sur les pratiques médicales, et rien sur les conséquences 10, 20 ou 30 ans plus tard.
Le problème étant : dès qu’on commence à rentrer dans une structure, le protocole rend l’accouchement tellement douloureux, qu’accoucher sans péridural relève de la torture. déclenchement, rupture artificielle de la poche des eaux, allonger une femme (le nombre de témoignage où des femmes souffraient le martyre sur le dos et dès qu’on les asseyait pour la péridurale, se demandait pourquoi elle l’avait demandée…) tous ces trucs qui multiplient par 500 une douleur déjà bien présente 🙁
Je rejoins les propos de La sorcière, il est vrai que rien n’est fait pour apaiser la douleur, bien au contraire ! Et ce dans beaucoup de maternités ! Donc oui on prend la péridurale, et non ce n’est pas un choix.
Pour être sûre d’avoir le choix, j’ai accouché de mon deuxième enfant chez moi. J’aurais pu demander un transfert en hôpital pour avoir la péri, mais quand on est libre de ses mouvements, que le travail avance sans stress et que la poche des eaux se rompt naturellement 3 minutes avant que le bébé glisse hors de soi ( sans instruments et sans qu’on nous appuie sur le bide), on n’en veut pas !!!
Et absolument toutes les mamans que je connais et qui ont accouché naturellement ne reviendraient jamais à un accouchement sans péri. Alors que l’inverse est si fréquent !!!
Pardon pour la faute, dans l’avant dernière ligne il faut lire SOUS péri 🙂
Je pense que dans la majorité des salles d’accouchement, l’obligation de la péridurale n’est pas explicite mais insidieuse.
Si on ne vous apprend pas à vous détendre, à bien respirer, à accepter la douleur, si on vous laisse seule dans un endroit stressant en train de vivre un phénomène inconnu, si au contraire on vient constamment vous importuner, qu’on vous empêche de bouger, de manger …. Toutes les conditions sont réunies pour que vous ne parveniez pas à gérer la douleur et que vous réclamiez la péri à corps et à cris …
Une mesure de base pour que la majorité des accouchements à risque se passe bien, ce serait d’attribuer une sage-femme à chaque femme en travail qui arrive à la maternité, la même sage-femme resterai dans la salle avec elle du début à la fin … Elle pourrait soutenir, encourager, rassurer … Ce jour-là, il y aura moins de péri, moins de césa, et plus de bébés et mamans respectés et en bonne santé !
C’est marrant, j’ai eu l’impression contraire à cette pression pour la péridurale que vous évoquez lors de mes deux accouchements, en particulier du premier. L’anesthésiste avait d’abord refusé la péridurale, et la morphine parce que le travail ne se faisait pas assez vite. La sage-femme désemparée et débordée me laissait “gérer” toute seule, dans l’intimité et l’angoisse la plus totale. Lorsque, enfin, on a consenti à me faire la péridurale (avec l’arrivée d’un autre anesthésiste), ô miracle, le travail s’est débloqué, j’ai enfin accouché une heure plus tard avec,enfin,sérénité et bonheur, alors que la douleur avant était telle, ainsi que mon incompréhension, (ajoutez à cela les effets des “gaz hilarants”,qui ne font pas rire du tout mais dépossèdent encore plus) que j’étais persuadée que mon bébé et moi allions mourir, et que personne ne s’en rendait compte.
Ce n’est évidemment qu’une expérience parmi mille autres qui iront dans un sens tout autre, mais l’opposition systématique entre la péridurale “imposée”, qui “dépossède les femmes de leur accouchement” et l’accouchement naturel, signe de liberté pleine et entière, me semble très superficiel.
Plutôt que de continuer à alimenter des arguments parfois un peu douteux opposant de façon naïve nature et culture (et la culture, c’est mal, bien entendu), il me semble qu’on gagnerait à développer des péridurales plus légèrement dosées que jadis, comme celles dont j’ai bénéficié du reste, permettant de sentir tout sauf l’insupportable douleur. Ou bien les techniques de péridurale ambulatoire dont vous parlez. Ou de favoriser un meilleur accompagnement des parturientes qui ne souhaitent pas du tout de péridurale. Bref jeter bébé avec l’eau du bain me semble peu convaincant…
Et voilà, un autre commentaire qui ressemble à mon vécu, et confirme que la péridurale, ce n’est pas le diable, et que oui, ça peut “débloquer” la situation. à ne pas oublier. Par pitié pour celles qui n’accouchent pas facilement. Et que vous condamnez, sans la péri, à de longues heures de calvaire.
Re-Bonjour Maryline,
Encore une fois, vous constaterez en lisant la réponse de Marie-Hélène Lahaye (16 octobre 2013 16h52) que vous êtes bien plus en phase que vous ne le pensez 😉
“Claire, en effet, la péridurale pour avoir un effet relaxant lorsque la femme est trop stressée ou crispée. Je ne suis pas du tout contre la péridurale. Elle est très utile pour bon nombre de femmes (…) Rien que l’existence de la péridurale est en soit très bénéfique pour toutes les femmes, y compris celles qui n’en veulent pas, parce qu’elle leur permet d’arriver sereine à leur accouchement en se disant « si ça ne va pas, je peux toujours la demander ». C’est en tout cas dans cet esprit-là que j’étais”
Je pense que cela rejoint votre opinion (et la mienne au passage) ?
Bonjour et merci pour cette plume acérée! Tu dis en dix mille fois mieux ce que je pense et en plus tu me permets de me questionner sur des points auxquels je n’aurais pas réfléchis…
J’aimerais ajouter un point essentiel pour moi au choix de la non péri. Il me semble qu’on oublie un acteur principal dans tout accouchement: le bébé. J’ai choisi un accouchement naturel (mon but était de repousser au maximum la péri et finalement on a accouché sans, très belle expérience!) pour accompagner mon bébé dans cette tempête de contractions qui le poussent et le compriment très fort, et dans un passage restreint et étroit, qu’est le bassin. Je trouvais que la péri m’aurait coupé d’être avec mon bébé et de travailler avec lui. Si on ne sent plus ou en tout cas beaucoup moins, comment peut-on être à fond dans ce travail d’équipe? Les souffrances fœtales que l’on peut, dieu merci, aujourd’hui détecter grâce au monito, ne sont pas des signes anodins. S’il y a parfois souffrance fœtale c’est bien parce que c’est un exercice de haut niveau pour le bébé aussi. Et se couper de cette douleur je pense conduit le bébé à faire le travail seul , et ça me fendait le cœur d’avance, de le laisser déjà gérer seul cette première épreuve de la vie. J’aimerais savoir si l’on a déjà étudié ce phénomène, c’est à dire l’intensité physique qu’un bébé reçoit pendant l’accouchement? Car c’est bien beau de philosopher sur les progrès féministes ou pas de la médecine (tu comprendras mon ironie j’espère), alors que pour moi l’essentiel est ailleurs…
Pour moi aussi l’accompagnement de mon bébé a été fondamental dans le choix d’accoucher sans péri. Je ne voulais pas le laisser seul lors de sa venue au monde. Le livre de Leboyer “Une naissance sans violence” m’a beaucoup aidé dans ce cheminement car il se place du coté du bébé et non de la mère.
Pour aller dans ce sens (et celui des commentaires de Géraldine et Julienne plus bas) je voudrais partager un extrait du livre “une naissance heureuse” d’Isabelle Brabant, que Marie-Hélène a interviewé dans un autre article de ce blog (sage-femme québécoise) : “En enlevant la sensation de douleur chez la mère, la péridurale met fin à sa production d’endorphines. Par le fait même, cela interrompt le flux d’endorphines qui se rendait au bébé par l’intermédiaire du placenta et qui jouait le même rôle que pour la mère : adoucir l’expérience du travail. Le bébé vit donc les heures de contractions qui restent avant sa naissance dans toute leur intensité.” (page 492, encart “la péridurale ne soulage pas les bébés”).
Cela me paraît être une explication rationnelle de l’augmentation des souffrances fœtales sous péridurale.
Elle écrit ensuite (et cela, c’est pour Pétrolleuse !) “Bien sûr, il arrive que le choix d’une péridurale s’impose, lors d’un travail qui ne progresse plus, où l’épuisement de la mère a […] faute d’énergie, interrompu le lien de pensée entre elle et son bébé. Après une période de récupération, elle lui permettra de se recentrer sur son bébé et de l’aider, physiquement et psychiquement, à franchir les dernières étapes de la naissance”.
Oui, la péridurale est un outil fantastique dans bien des cas, et non, il ne doit pas être imposé et surtout, toujours présenté aux femmes avec tous ses avantages et inconvénients (C’est d’ailleurs une obligation légale d’après la loi Kouchner ! Le médecin ne peut pas décider de passer sous silence une partie des effets d’un acte ou traitement !) afin qu’elles puissent exercer leur droit au choix éclairé et conscient !
Entièrement d’accord avec la Sorcière et Dophinel.
Claire, en effet, la péridurale pour avoir un effet relaxant lorsque la femme est trop stressée ou crispée. Je ne suis pas du tout contre la péridurale. Elle est très utile pour bon nombre de femmes. Par exemple, certaines femmes ont des peurs et des blocages liés à leur vie. On pourrait leur dire d’aller faire 15 ans de psychanalyse, mais il est bien plus utile pour elles de bénéficier d’une péridurale après 9 mois pour accoucher dans de bonnes conditions. Rien que l’existence de la péridurale est en soit très bénéfique pour toutes les femmes, y compris celles qui n’en veulent pas, parce qu’elle leur permet d’arriver sereine à leur accouchement en se disant “si ça ne va pas, je peux toujours la demander”. C’est en tout cas dans cet esprit-là que j’étais. Et comme tu le dis, le fait de l’interroger permet aussi de l’améliorer. Par contre, je relève dans ton témoignage ” La sage-femme désemparée et débordée me laissait « gérer » toute seule, dans l’intimité et l’angoisse la plus totale.” Pour moi le problème se situe là. Les femmes ne sont pas prises en charge correctement, le personnel n’est pas assez nombreux, et finalement la péridurale est une solution bien commode pour les hopitaux qui peuvent ainsi réduire leur personnel et augmenter leur rentabilité. Je ne suis pas sûre que ce soit toujours dans l’intérêt des femmes qui accouchent.
Julienne, le bébé. Vaste question. La place du bébé dans l’analyse politique et féministe globale sur la naissance fait en soi partie d’un pan entier de réflexion. Je compte l’aborder, mais je dois encore un peu cogiter.
Ma plus grande motivation pour éviter la péridurale: accompagner mon bébé!
Ce sujet est aussi lié à la raison d’être de la douleur. Elle est pour moi une façon de guider la mère dans une position la moins inconfortable et qui donc facilitera la descente du bébé. Elle l’aidera donc de toutes ses trippes (hihi) et on en revient au travail d’équipe… Un coach sportif sait que la cohésion de son groupe arrivera plus vite suite à une souffrance Ensemble, un dépassement de soi Ensemble.
Bref je m’égare…
Et j’attends avec impatience tes pensées sur la place du bébé dans l’accouchement.
Encore une fois, je tiens ici à exprimer ma déception face à la teneur d’une majorité des commentaires et à la tournure que prend ce blog. Je ne vois en effet rien qui le distingue de tous ces blogs pro-accouchement physio, pro-allaitement et pro-maternage comme il y en a déjà beaucoup et dans lesquels on porte beaucoup de jugements péremptoires sur celles qui veulent autre chose que ce que la Nature a prévu pour elles. Dans ton premier billet, tu écrivais « tout ce qui entoure l’accouchement en tant que tel semble embarrasser les féministes. » C’est vrai et c’est ce qui m’avait semblé si prometteur. Mais si finalement, ce blog n’a pour seul but que de prendre la position située à l’exacte opposée de celle incarnée par Elizabeth Badinter et d’affirmer qu’accoucher sans péri, c’est PLUS féministe qu’avec, je vois pas bien en quoi c’est censé faire progresser la cause des femmes. C’est pourquoi j’approuve totalement le commentaire publié par Claire ci-dessus.
Je suis notamment choquée par le fait que tu suggères que les femmes qui veulent accoucher sous anesthésie sont en réalité – je caricature à peine – des névrosées qui devraient se faire soigner (« 15 ans de psychanalyse »? Ô_o). Comme celles qui prétendent que celles qui ne veulent pas allaiter ont en réalité des choses à régler avec leur corps et la perception qu’elles en ont. Mais la douleur d’un accouchement peut parfois être destructrice!! C’est s’aveugler que de prétendre le contraire. La Nature, contrairement à ce que certaines voudraient croire, n’est pas toujours bien faite. Je connais une femme qui, après une naissance hyper-médicalisée en structure, a voulu accoucher à domicile auprès d’une SF très expérimentée. Elle a vécu un accouchement par les reins extrêmement douloureux et, épuisée et désespérée par 9 heures de contractions devenues insupportables, elle a exigé le transfert à la maternité pour y avoir la péri. Finalement, elle a donné naissance à son fils sans anesthésie car le bébé était déjà là mais elle a aujourd’hui encore les larmes aux yeux lorsqu’elle pense à cette douleur qui l’a littéralement broyée. Elle est où, la toute-puissance du féminin dans ces cas-là? Je pense encore à un passage du livre de Chantal Birman « Au monde. Ce qu’accoucher veut dire » qui évoque le souvenir d’une femme subissant une véritable torture (sens étymologique du mot « travail »…) qu’en tant que sage-femme, et malgré tous les conseils et le soutien qu’elle a pu lui prodiguer, elle n’a pas réussi à soulager (à une époque où la péri n’existait pas). Une femme qui, là encore, n’a pas dû sortir grandie de cette expérience terrible. Je pense enfin à nos mères, et surtout à nos grands-mères, qui ont accouché pour beaucoup à domicile, sans anesthésie, en présence d’autres femmes de la famille, et qui se moquent des jeunes femmes d’aujourd’hui lorsque ces dernières affirment leur désir d’accoucher sans l’aide que la médecine leur apporte aujourd’hui. Pourquoi ce mépris à l’égard de celles qu’elles considèrent comme des enfants gâtées, si c’est si merveilleux que ça, l’accouchement physio?
J’ai choisi pour ma part de vivre un deuxième accouchement qui soit le plus « naturel » possible et cela restera une des plus belles expériences vécues au cours de ma vie. J’ai allaité ma fille aînée pendant 3 ans et j’allaite encore son petit frère qui vient juste d’avoir un an. Ce sont MES choix, j’ai réussi à les imposer et les faire accepter, en douceur, sans agressivité, à l’équipe médicale, à mon entourage et je ne me suis pas sentie jugée. Je n’ai pas le sentiment de faire partie d’une minorité opprimée. Et je ne prétends pas pour autant pouvoir transposer mon expérience aux autres Je suis d’accord avec toi pour dire qu’il y a des combats à mener: pour l’humanisation des naissances en structures (et n’oublions pas les césariennes!) pour l’AAD, pour les maisons de naissance… Mais non pas pour les imposer à toutes mais pour ELARGIR les choix possibles en matière d’accouchement et s’adapter à la diversité des femmes. Pour l’allaitement maternel, non pas pour pouvoir se gargariser de pourcentages toujours plus élevés, mais pour apporter un vrai soutien à celles qui veulent allaiter. Et pas en finançant de coûteuses campagnes d’information qui ne font que répéter sur tous les tons que « le lait maternel, c’est ce qu’il y a de mieux pour le bébé », histoire de faire culpabiliser celles qui ne veulent pas allaiter (et provoquer une réaction de rejet à l’égard de celles qui font la promotion de l’allaitement maternel) et désespérer celles qui auraient voulu mais qui, faute d’accompagnement, n’ont pas pu.
Je le répète: diviser les femmes entre elles, porter des jugements sur leurs choix – même avec les meilleures intentions du monde – c’est affaiblir la cause du féminisme. Et faire ses propres choix ne signifie pas pour autant que ceux des autres sont moins bons. Un peu de solidarité entre femmes, face à la violence verbale, physique, aux atteintes à leur dignité, à leur intégrité, dont elles font encore trop souvent l’objet, notamment au sein du monde médical, serait bienvenue…
+10000. Je ne l’avais pas encore lu ce commentaire, et ce conseil de Mme Lahaye de faire 15 ans de psychanalyse si on choisit la péridurale. C’est très éclairant sur les convictions de l’auteure de ce blog. Et de celles qui la suivent
PS : définitivement, Madame Lahaye, vous pouvez rayer le mot “féministe” de vos convictions. Merci. Mettez juste “explorations autour de l’accouchement”. Ce sera plus clair.
Pardon : “explorations autour de l’accouchement NATUREL”. Ce sera plus clair.
Bonjour Maryline,
Je vous suggère de lire la réponse apportée par Marie-Hélène Lahaye elle-même au commentaire de Pétrolleuse (il est juste en dessous).
Où vous constaterez qu’elle n’a ABSOLUMENT jamais écrit ou même sous-entendu que les femmes qui ont fait le choix de la péridurale ont besoin d’aller faire une psychanalyse…
A force de sortir des expressions de leur contexte, on en arrive à lui attribuer des opinions à 10 000 km de son propos de départ 🙁
Reprenons quand même son texte : “Je suis pour la liberté totale des femmes face à la péridurale. La liberté de la prendre ou de ne pas la prendre (…) Cette liberté doit être respectée, de façon inconditionnelle (…)” On ne peut quand même pas faire beaucoup plus clair !
Vous ne pouvez pas non plus lui mettre sur le dos TOUS les commentaires (dont certains, je vous l’accorde, manquent parfois un peu de subtilité ou d’empathie) pour caricaturer l’ensemble du blog !
Bon, et je précise si vous avez des doutes que j’ai accouché 2 fois avec péridurale (dont pour mon premier accouchement qui était malheureusement une IMG) et 2 fois sans péridurale, donc je ne suis pas une “extrémiste” 🙂
Pétrolleuse, je ne comprends pas ton procès d’intention. Je suis entièrement d’accord avc toi. Quand j’ai écris ceci “Par exemple, certaines femmes ont des peurs et des blocages liés à leur vie. On pourrait leur dire d’aller faire 15 ans de psychanalyse, mais il est bien plus utile pour elles de bénéficier d’une péridurale après 9 mois pour accoucher dans de bonnes conditions.”, j’insiste sur “par exemple” et “certaines femmes”. Oui, il y a certaines femmes (pas toutes heureusement) qui, en raison de traumatismes liée à leur vie, ont du mal à accoucher. J’ai pris cet exemple précis pour illustrer une situation (parmi bien d’autres) où la péridurale est très utile. J’ai pris cet exemple pour illustrer l’absurdité qui consisterait, pour les partisans de l’accouchement naturel exclusif, à dire à ces femmes “régler vos problèmes et vos traumatismes et vous verrez, vous n’aurez pas besoin de péridurale”. Donc ça rejoint entièrement ton point de vue.
@Jepasseparlà.
Sur la douleur, je pense sincèrement que nous perdons notre temps, vous m’accusez d’être sur la défensive, de prendre mon expérience personnelle comme une généralité. Je suis désolée mais dans ce cas pourquoi avoir discrédité le message de Gwen, très modéré je trouve, qui décompose seulement certaines composantes de la douleur? J’ai dit que je trouvais ça intéressant et elle affirme que dans des cas la douleur est réelle et physique, oui pour certains cas, comme ce semble être le cas de Maryline c’est douleur eux . Ce que je dis, mon message est le suivant par rapport à la médecine et la société, elles amplifient la terreur du phénomène de l’accouchement, alors que la majorité du temps, il n’y a pas matière à s’inquièter, et il faut laisser la femme libre d’agir à sa guise de laisser la physiologie faire son œuvre. Je ne referai pas un exposé sur la physiologie, soyons à l’écoute l’une de l’autre…
Ensuite, sur ce que vous nommez de mon traumatisme, oui il y a de cela, un question d’affirmation de soi, absolument je vous donne raison. Par contre, je vous interdis, lol , de banaliser et de dire que ce n’est que cela. Refuser le déclenchement, on a beau dire que j’étais jeune, est-ce facile de refuser? Non, il y a très peu, dans mon entourage je n’en connais qu’une qui a osé refuser le déclenchement…et Marie-Hélène qui affirme aussi que sa sage-femme à beaucoup aidé à faire ce choix. Et pour choisir d’accoucher à domicile au Québec on se met sur une liste d’attente alors il y a plus de chances que ça aurait été un refus. Mais pour la colère “aiguë” il y a de cela oui.
Pour vous dire, j’étais pétrifiée, tellement que je ne pouvais pas fuïr, récemment sur Twitter une vidéo traitant du traumatisme lors d’un viol montrait justement cette situation, et pourquoi les femmes disent ensuite pourquoi est-ce que je ne me suis pas défendue ? C’est un mécanisme du cerveau pour ne pas faire un arrêt cardiaque, mourrir, et je vous jure que je n’éxagère pas. J’étais tellement tendue dès le début, qu’on a dû me piquer 5fois… c’était un cauchemar pour moi, je ne voulais pas vivre ça. Subir quelque chose dans votre chair que vous êtes fortement opposée, c’est forcément un traumatisme, et inacceptable. J’ai l’impression de n’avoir jamais eu de premier accouchement, c’est encore vrai, justement dans le traumatisme on mentionne justement que la “victime” à souvent le sentiment d’avoir été spectatrice, de ne pas l’avoir vécu, d’avoir un profond détachement avec l’évènement, exactement mon cas! Et ce qui pour moi à été le bout, c’est qu’on ait voulu m’envoyer en césarienne, c’était le bout du cauchemar, je m’imaginais vraiment mourrir sur la table d’opération… Et c’est mon expérience, mais tout ce gâchis pour RIEN, aucune raison, c’est normal ça? Acceptable? Souhaitable? Voilà ce que donne la médecine bien trop souvent…
Je n’ai jamais dit que c’était à cause de la péridurale seulement que vous glorifiez cette méthode censée être la perle, donner aucune douleur/souffrance. En fait, en citant les 4 éléments énumérés par Gwen, dans mon cas, être déclenchée de cette façon, on agresse le corps, le contraint à s’ouvrir, à forcer au delà de ses forces…
J’ai quand-même le courage de témoigner de façon peu anonyme, il est facile de me retracer, et de me faire attaquer sur ses témoignages, parlez-moi de votre cas. J’ai une fierté sans frontières, d’avoir été au bout de ce que je pense, de désobéir à la société, ça n’a pas de prix, êtes-vous allés au bout de quelque chose, librement? Ça donne des ailes, et oui peut-être parce que je n’arrive pas bien avec les gens, je reste certaine que ce deuxième accouchement n’aurait jamais été aussi bien avec la médecine, d’abord on aurait pas toléré le retard…
@ JePasseParLà
Je suis toujours aussi perplexe face à votre réponse à mon commentaire sur les composantes de la douleur… Je rappelle que mon propos était que la douleur n’est pas qu’un “simple” phénomène nerveux, mais un phénomène plus complexe, qui résulte d’une combinaison d’éléments qui vont influencer la façon et l’intensité avec laquelle cette douleur est vécue. Et donc que la réponse à apporter à un phénomène complexe ne peut par définition pas être standard.
“C’est fou tout ce qu’on s’efforce à croire tant que ça touche à cette chose mystérieuse que c’est l’accouchement” => En l’occurrence, l’auteur de cette analyse de la douleur est le Dr Serge Marchand, qui travaille sur l’accompagnement des personnes atteintes de douleurs chroniques, pas grand chose à voir donc avec un militant extrémiste de l’accouchement naturel…
Vous avez aussi les études du Pr Ruth Defrin qui montrent que le stress provoque une intensification significative de la sensation douloureuse et une diminution considérable de la capacité du corps à inhiber la douleur
Ou encore une étude israélo-américaine révélant que le contact physique (en l’occurrence, se tenir la main) mène à une diminution de la sensation de douleur.
=> Le point commun de toutes ces études est qu’elles ne viennent jamais nier la douleur exprimée par les personnes, elles viennent essayer d’en expliquer les mécanismes pour essayer de soulager au mieux (et aussi qu’elles ne sont pas liées spécifiquement à l’accouchement)
“Et finalement aucune homéopathie mentale n’aide autant que les bons vieux opiacés” => Certes, mais ce n’est pas sans risques non plus, notamment quand on parle de douleurs chroniques. Tout le monde ne réagit pas bien, il peut y avoir des effets d’accoutumance, de dépendance… Il ne s’agit pas d’ignorer le fait que les anti-douleurs médicamenteux peuvent être UNE des solutions à la douleur, il s’agit de rappeler qu’ils ne sont pas l’UNIQUE solution.
Vous résumez finalement assez bien l’approche trop souvent adoptée par la médecine en France : “Tu as mal, prends ton cacheton et ne fais pas ch*” (et dans le cas de l’accouchement “Tu as mal, prends la péridurale et ne fais pas ch*”), sans proposer de solutions alternatives, voire sans même admettre que des solutions alternatives soient possibles, et peut-être mieux adaptées selon les patients.
Conclusions : Encore et toujours, il faut avoir le choix. Et non, le choix n’est pas aussi manichéen que vous l’affirmez : péridurale ou souffrance. Il y a toute une palette de solutions, dommage qu’elles ne soient pas plus connues/exploitées dans les maternités françaises.
Et encore et toujours, il faut être écoutée/entendue pour être soulagée selon ses besoins personnels et pas selon un protocole standard.
Bonjour Gwen. Oui, c’est bien là le problème. Il existerait toute une palette de solutions, en dehors de la péridurale.
Ceci dit, quand on parle de “toute une palette de solutions”, il faut savoir de quoi l’on parle. Est-ce que c’est vraiment une analgésie, une vraie, ou c’est juste une méthode fondée en grande partie sur la psy et la crédulité des femmes, auquel cas cette méthode ne soulagera pas réellement en cas de douleurs intolérables, et ce n’est pas trop acceptable non plus de laisser croire aux primipares que les douleurs de l’accouchement se gèrent très bien en respirant profondément et en se récitant un petit mantra du genre “bébé descend dans son toboggan, les oiseaux chantent, le soleil brille, je suis zen”. Ce sera vrai pour environ 20 % d’entre elles, 40 % y arriveront en s’accrochant avec des croûtes de melon, 20 % souffriront beaucoup, et environ 20 % se retrouveront direct en enfer.
Votre commentaire sur les différentes formes de la douleur est valable, simplement, il faut être quand même super prudents avant de dire d’une maman qui exprime sa douleur que cette douleur exprimée n’est pas réelle. C’est ça que je reproche au monde médical, c’est de ne pas prendre en compte ce que les femmes (patients de manière plus générale) expriment.
De partir du principe que voilà, ce Monsieur est très angoissé, donc il se plaint pour rien. On ne vérifie pas. On dit que c’est dans la tête. Et donc on ne cherche pas à soulager.
Je suis quand même persuadée que quand on est dans la phase “cognitivo-comportementale”, à exprimer sa douleur, donc, en général, c’est qu’on a réellement mal. Je ne vois pas pourquoi on l’exprimerait sinon. Remettre cette expression de la douleur en cause, et de manière encore plus systématique s’il s’agit d’une femme en train d’accoucher, ça interroge, tout de même… ça fait aussi que l’on tourne en rond, à dire : bon, elle a réellement mal, là, ou elle fait semblant pour se faire plaindre ? Est-ce qu’un accouchement fait réellement mal ?
Et pendant ce temps, les femmes qui ont la chance de bien accoucher s’en sortent bien, les autres pédalent dans la semoule avec pas de solution ou des solutions inadaptées. Et en plus, on les pénalise une deuxième fois en les jugeant. Inacceptable.
Chère Maryline,
“Est-ce que c’est vraiment une analgésie, une vraie, ou c’est juste une méthode fondée en grande partie sur la psy et la crédulité des femmes” => Encore une fois, les études que je cite ne sont pas focalisées sur l’accouchement, elles ont vocation à trouver des solutions autres que strictement médicamenteuses pour soulager les personnes confrontées à la douleur (pour quelque raison que ce soit). Et aussi surprenant ou incroyable que cela puisse vous paraître, ce que vous qualifiez avec une certaine méfiance de “méthodes psy” (j’imagine que vous mettez là-dedans la méditation ou la sophrologie) peuvent très bien fonctionner sur certains patients (si, si, même des patients qui ont “vraiment super méga” mal à la base). Donc, si ça marche pour eux, pourquoi les gaver d’office d’anti-douleurs ? Pour avoir vu une de mes grands-mères transformée en “junkie” parce que la seule et unique méthode de soulagement qu’on lui ait jamais proposée c’était la morphine à hautes doses, je vous assure que ça fait réfléchir.
“ce n’est pas trop acceptable non plus de laisser croire aux primipares que les douleurs de l’accouchement se gèrent très bien en respirant profondément et en se récitant un petit mantra” => Je vous rassure, dans la maternité dans laquelle j’ai accouché les premières fois (99% de péridurales), le discours c’était plutôt “ça va être horrible, épouvantable, la douleur la plus atroce de votre vie, donc débrouillez-vous pour atteindre les 3 cm, et à partir de là, la péridurale sera là et vous n’aurez plus qu’à faire ce que la sage-femme vous dira”. Discours que, personnellement, j’ai trouvé hyper anxiogène et pas franchement aidant… Et quand, pour mon 2e accouchement, j’ai demandé si on “avait le droit” d’accoucher sans péridurale, on m’a répondu “Oui, oui, vous pouvez, après tout, il y a des femmes qui aiment souffrir. Et puis quelques hurlements, ça met de l’ambiance dans les couloirs” (si, si, véridique).
Donc on peut reprocher plein de choses à ce blog (enfin, surtout à certains commentaires), mais c’est quand même en venant ici que j’ai “découvert” qu’il y avait d’autres méthodes de soulagement que la péridurale et d’autres façons d’accoucher que sur le dos, ligotée par les fils du monitoring/tensiomètre/perfusion, les pieds dans les étriers. Et que si on refusait l’hyper-médicalisation de son accouchement en l’absence de signes d’alerte, on n’était pas forcément une folle furieuse complètement inconsciente.
“il faut être quand même super prudents avant de dire d’une maman qui exprime sa douleur que cette douleur exprimée n’est pas réelle” => On est bien d’accord, c’est d’ailleurs pour cela que je ne me suis jamais permise d’écrire cela… Pour votre info, dans le livre de Julia Bonapace, quand elle parle de la composante “cognitivo-comportementale”, c’est carrément dans l’autre sens : elle alerte sur le fait que les femmes autochtones (elle est québécoise) s’expriment peu pendant le travail parce que culturellement, il ne faut pas crier pendant l’accouchement (et que du coup, il ne fallait pas en déduire qu’elles n’avaient pas mal). Je la cite : “Il faut donc éviter de présumer de la douleur ou de quantifier les sensations que vit la femme, mais plutôt lui demander de les évaluer. Comme c’est une perception, seule la femme en travail peut dire si elle va bien ou pas”.