Parmi les personnes qui pourfendent mes billets figurent des femmes protégeant bec et ongles le pouvoir médical qui leur aurait sauvé la vie ainsi qu’à leur bébé. En énumérant les complications qui ont nécessité l’usage de machines bruyantes, de substances pharmaceutiques et d’improbables instruments, elles affirment qu’elles seraient mortes en couches si elles avaient dû donner naissance il y a deux siècles. Il est indéniable que la mortalité périnatale était monstrueuse à cette époque et que de nombreux progrès médicaux ont eu lieu depuis lors. Cependant, lorsque l’on se penche sur les causes de décès maternel avant le XXe siècle, il n’est pas si évident que l’armada médicale actuelle et son utilisation ostentatoire soient les principaux facteurs de la baisse du nombre de décès liés à l’accouchement.
Pour commencer, au XVIIIe siècle, les gens mourraient facilement. L’espérance de vie était de 27 ans pour les hommes et de 28 ans pour les femmes, tandis qu’un bébé sur quatre ne fêtait pas son premier anniversaire. Les mauvaises conditions de vie, le logement précaire, les épidémies récurrentes et une médecine peu efficace et difficilement accessible décimaient les populations occidentales. Même si les historiens peinent à déterminer avec précision chaque cause exacte de décès maternel, ils se rejoignent pour affirmer qu’accoucher exige un effort physique équivalent à l’enchaînement du marathon de Berlin à celui de New-York, ce qui pouvait s’avérer fatal pour des paysannes rescapées de maladies diverses et fragilisées par une santé vacillante. Les famines et carences alimentaires, facteurs de rachitisme entraînant des déformations du bassin, achevaient de noircir le tableau des ravages de l’accouchement. La mortalité maternelle était alors de plus de 10 décès pour 1000 naissances, soit cent fois supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui.
La fièvre puerpérale était l’autre principale tueuse des futures mères. Avant la découverte de la théorie microbienne au milieu du XIXe siècle, les hôpitaux étaient des mouroirs pour les femmes n’ayant pas de toit pour accoucher. Les prostituées enceintes et les petites bonnes mises à la porte suite à leur grossesse y subissaient des examens gynécologiques de la part d’étudiants en médecine ayant préalablement autopsié des cadavres dans la morgue de l’hospice. Le lavage des mains ne faisait pas partie des habitudes des praticiens, encore moins la désinfection du linge et des instruments. La croyance voulait que ce mystérieux mal emportant les mères soit dû à l’air vicié, ce qui incitait les membres du personnel médical à ouvrir les fenêtres plutôt qu’à mettre en place les règles d’hygiène les plus élémentaires. C’est ainsi que les femmes accouchaient le lundi, étaient terrassées par de fortes fièvres le jeudi et mourraient d’une septicémie le dimanche. Ce n’est qu’en 1847 que le docteur Semmelweis fit le lien entre les manipulations de corps en putréfaction et l’examen des parties génitales des parturientes pour expliquer la transmission de cette maladie mortelle. Il faudra néanmoins attendre les travaux de Pasteur afin que les principes d’asepsie deviennent la norme dans les hôpitaux à la fin du XIXe siècle.
Les étudiants en médecine n’étaient pas les seuls meurtriers de femmes enceintes. Les matrones, par leur incompétence, leur portaient main forte. La période entre la fin du Moyen Age et le XVIIIe siècle était marquée par la vaste entreprise de soumission des femmes qu’était la chasse aux sorcières. Parmi les victimes de ces assassinats de masse figuraient les sages-femmes, accusées d’user de magie pour soulager les maux, mais surtout de connaitre des méthodes de contraception et d’avortement que notre société occidentale, soudain intéressée par l’accroissement démographique, s’est mise à pourfendre. Ces détentrices de savoir ancestral furent remplacées dans les villages par des matrones dont la principale qualité était leur dévotion au clergé. Pour devenir matrone, et donc être appelées au chevet des parturientes, il leur suffisait d’avoir elles-mêmes accouché et d’être nommées dans cette fonction par le curé. Aucune formation ne leur était proposée puisque leur rôle consistait plus à baptiser en urgence des nouveau-nés en mauvais état que de veiller à la bonne santé des futures mères. Les archives regorgent de descriptions de leurs pratiques funestes telles que des tentatives d’extraction du bébé en le tirant par un membre finissant par se détacher du corps, des décollements du placenta par traction violente sur le cordon provoquant des hémorragies fatales, ou des mises en morceaux de fœtus qui étaient extraits en pièces détachées de l’utérus à l’aide de crochets. Tous les États européens et d’Amérique du Nord livraient les femmes enceintes à l’ignorance des matrones, à l’exception notable de la Suède, de la Norvège, du Danemark et des Pays-Bas. En effet, dans ces pays, le pouvoir politique investissait dans la formation des sages-femmes et leur permit d’exercer leur art jusque dans les zones les plus reculées. Il les autorisa même à utiliser l’instrument relevant du privilège strictement masculin dans tout l’Occident : le forceps. Ce soutien aux sages-femmes permit à lui seul de faire chuter de moitié la mortalité maternelle dans ces quelques régions d’Europe.
Enfin, une série de décès maternels du XVIIIe siècle s’enracinaient dans les discriminations sexuelles et la piètre condition des femmes. Ainsi, le risque de mort augmentait pour les futures mères d’enfant illégitime, dont l’exclusion de leur communauté les forçait à émigrer vers les villes et à accoucher dans les hôpitaux contaminés, ou vers un autre village où elles devaient faire face seules à la violence et l’incompétence des matrones. Quant aux femmes ne procréant que dans les liens du mariage, elles courraient deux fois plus de risques de mourir en couche à partir de leur douzième enfant. Le chiffre de 26 décès maternels pour 1000 naissances chez ces mères de famille très nombreuse illustre le statut peu enviable des femmes d’antan, souvent mariées très jeunes et assignées à la perpétuation de l’espèce durant leur courte vie.
Le nombre de décès en couches s’est effondré en Occident juste après la deuxième guerre mondiale. L’amélioration générale des conditions de vie des populations et la systématisation des règles d’hygiène et d’asepsie y ont fortement contribué. La mise au point des antibiotiques, de la transfusion sanguine et de la césarienne (depuis lors pratiquée avec des instruments préalablement désinfectés) a complété ces progrès en permettant une réponse judicieuse aux rares urgences vitales. Depuis 1950, la mortalité n’a plus baissé que de façon marginale pour atteindre aujourd’hui 0,1 décès maternels pour 1000 naissances. Pourtant, c’est précisément à partir de 1950 que les femmes ont commencé à subir une médicalisation de plus en plus lourde, avec un accroissement d’actes médicaux de plus en plus invasifs et des protocoles hospitaliers s’approchant peu à peu des pires pratiques carcérales. Les déclenchements artificiels du travail sont par exemple passés en France de 8,5% en 1972 à plus de 20% aujourd’hui, tandis que le taux de césariennes qui s’élevait à moins de 5% en 1960 atteint plus de 20% en 2014.
Il n’est donc pas impossible qu’une mère d’aujourd’hui soit morte en couche si elle avait dû accoucher au XVIIIe siècle. Surtout si, durant son enfance, elle a subi de graves privations de nourriture ayant perturbé son développement osseux. Ou si elle travaille comme domestique et a été violée par son patron puis contrainte d’accoucher dans un hospice. Ou encore si elle vit dans un village reculé n’offrant qu’une matrone comme option d’accompagnement. Voire si elle a déjà onze enfants. En tant que femme vivant au XXIe siècle, il est cependant beaucoup plus probable qu’elle ait subi une série d’actes médicaux inutiles ayant perturbé la naissance de son enfant. Il est bien plus vraisemblable qu’elle ait vu son accouchement accéléré, normalisé et optimisé en fonction de l’organisation du service hospitalier plutôt qu’en réponse à sa propre physiologie. Il n’est pas exclu que cette avalanche de gestes intrusifs et violents ait finalement rendu indispensable une prise en charge en urgence au bloc opératoire. Mais il est évident que, quoi qu’il soit arrivé, les médecins lui auront asséné la bouche en cœur qu’elle serait morte s’ils n’étaient pas intervenus.
Merci pour ce merveilleux article qui remet les pendules à l’heure. Moi aussi j’avais des idées un peu bizarre après mon premier accouchement. Je pensais que mon bébé serait mort (!) si j’avais accouché chez moi avec une sage femme… Parce qu’il avait eu besoin d’un coup de pouce pour respirer. A l’époque, j’avais même pas capté que ce geste avait été pratiqué par une sage femme, avec une pompe en plastique qui tiendrait dans un sac à main.
Les matrones font froid dans le dos 🙁
Bonjour Marie-Hélène,
Bravo pour cet article bien écrit, parfaitement documenté ! Cela ajoute de nouveaux arguments aux futures conversations sur le sujet …
Merci pour ce beau travail !
Merci ! Ce rappel historique est super intéressant et bien fourni ! 🙂
Et surtout, ça permet de rappeler que, non, la médicalisation à outrance ne sauve pas des vies… 😉
Pour avoir subi une césarienne en urgence suite à la souffrance foetale de mon bébé qu’on a ainsi sauvé, je peux affirmer que oui, il y a non pas 2 siècles mais 60 ans, je ne serais peut etre pas morte, moi. Mais elle, si.
Tout comme on pourrait dire que si vous aviez été en maison de naissance au Québec (je ne connais pas la France) ou à domicile avec une sage-femme québécoise, vous auriez possiblement eu un accouchement totalement différent et un bébé qui n’aurait pas eu de détresse fœtal car n’ayant pas eu a subir des interventions médicales inutile comme la péridural sans doute et le pitocin, si tel est votre cas.
Mon garçon aussi est né par césarienne d’urgence. Il allait parfaitement bien même après 38 de travail éprouvant pour moi. C’est du moment que j’ai décider (oui, moi sans aucune pression extérieur même si j’étais a l’hôpital) de prendre la péridurale que tout a commencer à mal tourner pour mon bébé. La péridurale a eu pour effet d’arrêter le travail, du pitocin a donc été ajouter et le petit coeur de mon bébé là mal supporter, donc césarienne.
Hypothétiquement parlant, avoir eu un suivit sage-femme, elle aurait été a mes coté tout le temps (je n’ai pas vu souvent une infirmière dans ma chambre a l’hôpital, sauf pour un tracé de temps en temps), et aurait détecter, sans doute, la mauvaise présentation de mon fils. Elle m’aurait suggérer, très certainement, des positions pour facilité sa rotation. Sans doute que le travail aurait alors été plus efficace et plus rapide. Ou pas.
Impossible de le savoir. Chaque histoire, chaque accouchement est différent.
Mais de dire qu’il n’y avait aucune autre possibilité? Je ne suis pas d’accord. Malheureusement, c’est la cascade d’intervention qui, bien souvent, cause la souffrance fœtal.
Bonne réflexion.
Eh non, je vivais un accouchement de rêve, sans douleurs, dans le respect de mon corps, sans péridurale ni “picotin” (qu’est ce que c’est?). aucune intervention.
“pitocin” c’est l’ocytocine de synthèse (syntocinon en France, me semble-t-il).
On en injecte souvent aux femmes en travail, sans toujours le leur dire.
J’ai accouché jeudi d’une merveilleuse petite fille de 4,500 kg, mon cinquième enfant, à la maison, sans sage-femme, dans le plus strict et tendre respect de ma seule famille : mon mari et mes enfants. Un accouchement dans la douceur, pratiquement sans aucune douleur !
Je ne pense pas qu’un tel accouchement eut été possible à l’hôpital…
Merci pour ces articles !
Merci pour ce petit bijou !
J’aime la rigueur de votre recherche et ce beau féminisme. Je découvre votre blogue par ce billet, et ça me donne envie d’explorer.
Je partage avec grand plaisir.
Bonjour
je trouve votre article passionnant, parce qu’il ouvre de nombreuses pistes de réflexions.
Néanmoins, je voudrais vous apporter mon témoignage d’une professionnelle de la santé vivant dans un pays Africain, où les taux de mortalité périnatales dans les campagnes sont encore très élevés, alors qu’ils sont, en ville, assez proches de la moyenne des pays développés, avec une médicalisation importante de l’accouchement qui se passe en très grande majorité à l’hôpital, mais nettement moins importante qu’en France pour des raisons économiques, les examens sont plus limités, la notion de césarienne de confort n’existe pas vraiment, etc…
D’un point de vue hygiène, nutritionnel, etc… il y a aujourd’hui peu de différences entre une marocaine des couches populaires qui vit à la campagne ou à la ville. Ce sont d’ailleurs les mêmes, le plus souvent, le Maroc connaît un gros exode rural.
Nous avons la chance d’être un pays qui ne connaît pas de famine ou de carence alimentaires graves, si les connaissances en hygiène sont très loin d’être parfaites, il y a une forte sensibilisation effectuée depuis des années, paradoxalement, certains centres de santé sont moins hygiéniques que les maisons où les femmes accouchent encore beaucoup à la campagne.
Je précise tout cela, car la situation est réellement différente pour d’autres populations, notamment les nomades, ou les populations sahéliennes.
Pourtant, la médicalisation est clairement le facteur important qui fait chuter la mortalité périnatale. Les centres de santé ou les maisons des mères (projet de l’Unesco) sont construits pour accueillir les femmes pour leur accouchement. Ce ne sont pas des hôpitaux, mais il y a un personnel médical formé, et surtout une ambulance prête à emmener les femmes en urgence dans un hôpital quand les choses s’annoncent mal.
En moyenne, dans chaque centre, ce sont entre cent et deux cent femmes qui bénéficient chaque année de ce transfert hospitalier.
Le problème, c’est que quand ça dérape, il faut pouvoir agir très vite. La surmédicalisation actuelle que vous dénoncez, est liée, si j’ai bien compris, à une logique de gestion des “flux de production”. Elle est liée aussi à d’autres choses, comme un refus du risque, et la recherche de plus en plus fréquente de responsabilité médicale quand un accouchement se passe mal.
La plupart des femmes qui ont été sauvées par un transfert en urgence dans un hôpital étaient des femmes en bonne santé, qui n’avait pas été mariées de force à 14 ans 😀 mais qui avaient eu leur premier bébé vers 19 ou 20 ans, sans être violées, qui avaient un squelette normal.
Vous souhaitez un juste ré-équilibrage, face à une médicalisation que vous jugez excessive. Mais si vous voulez mourir en couches, il y a des tas de possibilités pour le faire, dans des conditions générales nettement meilleures que celles d’il y a deux siècles.
Les progrès mêmes de la science médicale, l’identification des risques d’éclampsie, par exemple (plus liée à la femme qu’aux conditions “socio-économiques”) et leur traitement préventif sont liés à cette même médicalisation. L’éclampsie, aujourd’hui, est la cause de mortalité périnatale la plus importante en Afrique.
Merci pour votre témoignage et vos réflexions.
Mon propos n’est pas de rejeter la médicalisation. Mon propos est féministe et consiste à faire respecter les droits fondamentaux des femmes. Notamment le respect de leur intégrité physique (d’où la notion du consentement éclairé), le respect de leur dignité humaine au sens large (bienveillance, respect de sa santé physique et mentale, etc) et le respect de leur liberté (leur permettre de décider du lieu et des conditions d’accouchement).
Le problème dans la médecine en général, c’est que ce respect des droits fondamentaux n’est pas la priorité des professionnels de la santé. La plupart des médecins sont dans une logique de domination et de pouvoir. Ils savent, contrairement aux patients. Ils prodiguent soins et conseils, et les patients sont priés d’obtempérer. La co-construction d’un traitement par le dialogue entre le malade et le médecin est encore au stade expérimental.
L’accouchement a en plus ceci de particulier qu’il n’est pas une maladie. Or il est traité exactement selon la même logique que pour les pathologies. Les médecins/gynécologues/obstétriciens savent, contrairement à la femme. Ils prodiguent soins et conseils, et les femmes sont priées d’obtempérer. Le paradoxe, c’est que la personne la plus apte à accoucher, c’est la femme elle-même. C’est là que commence la violence. Pour ne prendre qu’un exemple basique : forcer une femme à accoucher sur le dos, les jambes dans des étriers, c’est extrêmement douloureux et ça complique l’accouchement. Et pourtant, cette position reste encore la référence dans de nombreuses maternités. Pour une question de confort pour le médecin. Pour une question de pouvoir aussi, parce que permettre aux femmes d’accoucher par elles-mêmes et mettre à leur disposition le confort nécessaire prive les médecins d’une grande partie de leurs fonctions. Quand tout va bien (dans 90% des cas), ils sont juste des spectateurs passifs et doivent se contenter d’observer avec humilité la naissance se produire.
Sur la question des risques et de l’urgence. Je ne connais pas le détail de la situation au Maroc. Mais pour avoir longuement discuté de cette question avec des sages-femmes en Belgique, il est démontré que dans beaucoup de situations les problèmes surviennent précisément à l’hôpital. Par exemple, lorsqu’on accouche à la maison ou en maison de naissance, que l’accouchement semble mal se présenter et que la sage-femme propose un transfert vers un hôpital, les dangers n’ont pas lieu sur place, ni même dans la voiture qui conduit la femme à l’hôpital. Les vrais dangers surviennent précisément à l’hôpital parce qu’un temps très précieux est perdu à cause du protocole qui consiste à réévaluer les risques. La logique voudrait que lorsqu’à domicile, la sage-femme appelle l’hôpital en disant « l’accouchement se présente mal, préparez la salle d’opération pour une césarienne, nous arrivons dans une demi-heure », l’hôpital obtempère. Et bien non. Arrivée à l’hôpital, la femme en train d’accoucher doit être réexaminée en profondeur, selon le protocole particulier de l’hôpital, pour seulement être prise en charge après tout ce processus. C’est là que les choses virent au drame. Parce qu’il y a une culture médicale radicalement différente entre les sages-femmes pratiquant des accouchements à domicile et les médecins traditionnels dans les hôpitaux. Pourtant il ne faudrait pas grand-chose pour que la médecine soit réellement au service des femmes qui ont des difficultés lors de l’accouchement.
On en arrive à la question de la peur. Accoucher fait peur. Et les médecins contribuent grandement à cette culture de la peur, sur le mode “si je n’étais pas là, vous seriez morte; si vous ne faites pas ceci ou cela, votre bébé mourra”. On n’est plus dans une logique rationnelle ni dans un respect mutuel. On entre dans une logique de domination qui consiste à faire peur à la femme pour obtenir son allégeance au pouvoir médical. Quand vous écrivez “Mais si vous voulez mourir en couches, il y a des tas de possibilités pour le faire,” qu’est-ce que vous cherchez à démontrer ? Vous pensez sincèrement que j’ai envie de mourir ? Vous pensez sincèrement que mon souhait est la mort des femmes ? Vous pensez sincèrement que je suis une psychopathe qui a des envie de meurtre en utilisant la technique de l’écriture de textes politiques sur l’accouchement ? Vos propos ne sont qu’une illustration de cette volonté de domination des femmes en leur refusant la capacité à réfléchir par l’utilisation de la peur. Même si vous semblez ouverte à la réflexion (ce qui est tout à votre honneur), vous gardez au fond de vous ce réflexe de la menace de mort comme argument d’autorité pour refuser la discussion et la remise en question.
Encore une fois, je ne suis pas contre la médecine. En particulier lorsqu’il y a des pathologies (et typiquement le cas de pré-éclampsie que vous citez). Mais elle ne doit pas déposséder les femmes de leur capacité à accoucher, encore moins les déposséder de leurs droits fondamentaux.
Pour le cas du Maroc, l’épisio et l’ocytocine sont des actes de routine en milieu hospitalier.
Quant à la césarienne de convenance, elle existe bel et bien. Entre les médecins que ça arrange (la majorité des accouchements en clinique se fait par césarienne) et les femmes traumatisées par un 1er accouchement par voie basse ou les récits des copines (tous à l’hôpital bien sûr), beaucoup choisissent cette option. Surtout que souvent rien n’est fait pour les aider à gérer la douleur, et qu’on propose rarement la péri, donc le choix se fait entre souffrir sans soutien de la part des sf ou “choisir” la césarienne pour abréger les dites souffrances…
Pour les chiffres, un article cite : “En 2012, le taux de césarisation a atteint les 55%. Il est de 59% dans les cliniques privées et de 21% dans le public.” (https://www.medias24.com/SOCIETE/3684-Accouchement-le-taux-de-cesarienne-atteint-un-niveau-epidemique.html). J’avais aussi lu 35% pour le public et 70% pour le privé. Mais même sans avoir de chiffres exactes, il est clair que le taux de césarienne est bien trop élevé, surtout dans le privé…
Quand à l’accouchement à la maison pratiqué en campagne, il n’est nullement comparable à ce qu’on trouve en France. Généralement, il n’y a pas de sf mais une ou des femmes expérimentées (qui sont parfois mieux que les sf, mais pas toujours). Par ailleurs, la physiologie n’est pas forcément respectée : on oblige parfois les femmes à se mettre sur le dos par exemple.
Et puis pour la question du transfert, elle ne se pose même pas dans certaines régions puisque l’hôpital se trouve à plusieurs heures de route, donc s’il y a un problème…
Et les critères pour un AAD ne sont pas toujours aussi sévères qu’en France. Tout simplement parce que comme je le disais, dans certaines régions la question du choix ne se pose pas, sauf à faire une césa programmée… et encore faut-il avoir les moyens !
Bref, le match AAD/hôpital au Maroc n’est pas du tout le même qu’en France, puisque les principes de base sont totalement différents.
Reste qu’à choisir, je préfère accoucher avec une femme expérimentée chez moi plutôt que de risquer de mettre les pieds en structure hospitalière où j’ai un très fort risque de subir une épisio et de l’ocytocine (et quoi d’autre ?!), et peut-être même une césarienne…
Bonjour,
Le portrait que vous dépeignez du Maroc me semble exact de ce que je constate sur place. Les naissances en cliniques me semblent des “boucheries” de ce que j’entends. Ma belle-soeur à choisie la césarienne de “confort. Moi de mon coté j’ ai donné naissance à la maison presque seule, je raconte mon récit ici sur ce blog. Les critères sont moins élevés et ça m’arrangeait je ne voulais pas être prisonnière d’un autre protocole ou structure et j’ai eu raison je pense car je me suis rendue à 42 sem 3jours….bref je ne vais pas radoter encore. Voici mon récit de naissance si vous voulez: http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2015/06/08/les-mensonges-de-la-peridurale/
Bonjour,
Votre commentaire m’est précieux dans le sens où il confirme qu’une césarienne “de confort” serait moins douloureuse qu’un accouchement par voie basse sans soutien, sans soulagement de la douleur. ça fait partie des questions que je me posais, suite à mon vécu. Et aussi parce que je connais des femmes autour de moi qui ont très très bien vécu leur césarienne et ses suites, et ça m’a faite réfléchir… En résumé, il vaut mieux une césarienne programmée qu’un accouchement par voie basse qui se passe mal.
Il est vrai qu’avant l’accouchement, surtout pour un premier enfant, on n’envisage pas une césarienne de confort. Cela se fait très peu. Et ce même quand il y a un doute sur le fait que l’on soit trop étroite. Ma sage-femme m’avait dit : “on laisse toujours aux mamans leur chance d’accoucher par voie basse” (pour justifier le fait qu’on laisse souffrir inutilement des femmes au bassin manifestement trop étroit). Chance, vraiment ?
De mon côté, je suis en train de me demander s’il n’y aurait pas plutôt là-dessous des questions de coûts. Une césarienne, c’est une opération, ça demande l’intervention de plus de professionnels, du matériel… Un accouchement par voie basse et notamment sans péridurale, ça coûte beaucoup moins cher, juste le prix de la chambre et le salaire de la sage-femme, et si c’est à la maison sans assistance médicale, c’est totalement gratuit.
Je souhaiterais faire ici ce petit rappel : en 1994, Simone Veil a permis l’accès à la péridurale remboursée à 100% pour toutes les femmes en France… Cela a été considéré comme un progrès, et de mon point de vue, c’en est un réellement.
Ce qui me fait peur, mesdames, quand je vous lis, c’est que si l’on suit vos précieux conseils, on finira par accoucher chez soi comme autrefois, sans soulagement réel de la douleur (c’est à dire encore moins de soulagement qu’à présent, car rassurez-vous, le soulagement réel de la douleur, il n’existe pas pour tout le monde, et pas dans tous les types d’accouchement).
Je ne comprends pas que l’on puisse à ce point cracher sur les soins offerts. Je plaide plutôt pour une amélioration des conditions d’accouchement et suites d’accouchement à l’hôpital, il n’y a pas besoin d’aller au Maroc pour trouver des récits de boucherie, et de non soulagement de la douleur / accompagnement lors des douleurs. Cela se passe ici en France, sous vos yeux, tous les jours, et c’est souvent lié à un manque de moyens – manque de personnel. C’est cela qu’il est urgent de pointer. Le manque crucial d’accompagnant(e)s à la naissance. Le manque crucial de moyens. Et certainement certains protocoles à remettre en question.
Une césarienne coûte plus chère, justement… je suis désolée mais votre argument ne tient pas parce que des césariennes, on en fait trop. Les taux préconisés par la HAS sont largement dépassés en France. On fait trop et trop vite des césariennes.
J’ai eu les 2, un VB sans péri pour ma 1ere et une césa sans travail parce que l’obstétricien qui m’a examinée a peur des bébés en siège (je l’ai appris 3 ans plus tard… j’avais des doutes sur l’utilité de cette césa, ce que m’ont confirmées 2 Sf différentes 3 ans plus tard). Sachant que j’ai eu les deux, je peux un peu comparer. Les douleurs de l’accouchement VB sont dures, certes mais une fois que le bébé est né, on n’a presque plus mal. La césarienne, on n’a pas mal pendant “l’accouchement” mais les suites merci bien, juste horrible, je n’ai pas réussi à me lever le lendemain, je tombais dans les pommes. Je ne pouvais pas prendre ma fille dans son berceau toute seule pour la mettre au sein. Je ne pouvais pas allaiter dans la position que je préfère à cause de la cicatrice. Je ne pouvais pas m’occuper de mon bébé ! C’est juste horrible. J’ai détesté. D’autant plus que leur césarienne de merde n’était pas justifiée.
Sinon, la péri 100% remboursée, heuuu oui, sauf si l’anesthésiste fait des dépassements d’honoraire de malade, ce qui arrive aussi, hein… Quand on n’a pas de mutuelle Gold, ça coûte cher.
Le débat n’a pas à être césarienne versus voie basse mais juste d’avoir un accouchement respecté. Point barre.
Pour mon prochain, j’espère un AAD, avec une SF rien que pour moi pendant tout mon accouchement et pas une qui navigue entre 5 parturientes et qui risque de partir avant la fin de mon accouchement.
En vous lisant, je me dis surtout, concernant la césarienne, que les douleurs post-opératoire aussi dépendent de chacune… je connais plusieurs femmes qui ont subi une césarienne et ne décrivent pas ces douleurs.
En revanche, la douleur, pour mon propre accouchement VB, me faisait tomber dans les pommes…
Le vrai problème, et vous le pointez, ce sont les césariennes non justifiées… c’est souvent le cas pour les bébés en sièges, les obstétriciens n’aiment pas ça, et c’est souvent un accouchement très douloureux à la clé… rien à voir avec une présentation du par le sommet (il paraît)… Je suis d’accord, ne portons pas le débat sur “césarienne versus voie basse”, mais il faut quand même s’interroger sur la nécessité de s’acharner à faire une VB quand on se doute que ça ne pourra pas passer…. (gros bébé pour petite maman, bassin trop étroit, etc…) parce que là, bonjour les dégâts !
les maternites sont inutiles car elles coutent cheres a la secu.sauf quand elles sont indispensables.le gvt va apprecier cete appel a faire des economies.en suede dans les annees 70 l ccuchement a domicile etait tres a la mode;mais une ambulance equivalente de notre samu attendait a la porte
Ouais et même que c’est toujours comme ça aux Pays Bas…
Ça, ça s’appelle une légende urbaine ><
C’est un fantasme bien gaulois qu’au Pays-Bas une ambulance attendrait devant la porte pendant l’accouchement à domicile !!
Ça n’existe tout simplement pas.
C’est bien beau de faire un article entier pour répondre à celle qui vous signale qu’elles seraient mortes sans assistance médicale, mais vous partez de plusieurs biais fâcheux :
-D’une part, raconter sa propre expérience ne veut pas dire que toutes les femmes mourraient de la même façon ! Si elles ont eu besoin d’assistance médicale aujourd’hui, qui êtes vous pour dire que ce n’est pas grâce aux progrès de la médecine qu’elles ont accouché?? Expliquez leur ce qu’elles aurait du faire, si elle avait été privé de soin médicale dans leur cas?
-Vous supposez que c’est l’acte médicale lui-même qui est à l’origine de la complication, ce qui est quand même très fort ! Supposer c’est bien, mais visiblement, c’est la seule information non sourcé ! Que faites vous des cas avéré d’urgence survenu à Domicile? C’est de la faute des médecins aussi? Ou vous allez leur rejeter la faute sur elles, les culpabilisant d’avoir mal fait quelque chose?
-Vous parlez de l’armada médicinale actuelle qui n’aurait servi à rien, mais étrangement, vous mentionnez bien que beaucoup de femme mourraient car déjà fragilisé…par la mauvaise hygiène de vie, certes, mais aussi par les maladie. Est ce que les femmes ne sont-elle pas, justement, moins fragilisés par ces mêmes infections soignées par la médecine actuelle? Je rappelles aussi que les règles d’hygiènes découlent des découverte de la médecine(après tout, à la renaissance, l’eau était “vecteur de maladie”)
-Vous parlez de la médecine aujourd’hui comme d’une obligation, mais beaucoup de pays ont des taux d’accouchement à domicile beaucoup plus grand ! En France, le choix est toujours possible, mais si le taux est si marginal, outre le discours, c’est surtout qu’on vit dans une société du risque zéro, et que beaucoup de gens estiment le risque moins grand à accoucher dans un milieu médicalisé et comment leur donner tord? Sans aucune assistance médicale (puisque vous avez l’air de cracher dessus), vous préconisez quoi en cas d’hémorragie chez soi? Ou d’éclampsie? Le risque reste faible, mais pourquoi en voulez vous aux femmes qui ne veulent pas le courir?
J’avoue que je n’ai jamais réellement réfléchis sur les cause d’un tel pourcentage en France, de femmes choisissant l’AAD , et je ne saurais que conseiller ce choix …mais la virulence de vos précédents billets me laissent perplexe ! Dire son soutien à une pratique, oui, combattre les idées reçu, oui…mais de là à comparer la médecine moderne à une torture, à des pratiques non-étudiés, barbare et seulement de soumission, ou d’aller systématiquement contre des méta-étude plutôt claire qui cite quand même des risques supplémentaires (http://www.ajog.org/article/S0002-9378(12)01074-5/fulltext#sec2)
Non !Ce n’est pas de la méta-information tronqué qui fera avancer le sujet, et je préfère largement le post de Samira, beaucoup plus pertinent. Ce n’est pas non plus en crachant sur la médecine qu’on pourra “sécuriser” les rares complications d’AAD : Comment dans ce cas, faire appel rapidement aux mêmes médecins sur qui vous crachez?
C’est d’autant plus dommage qu’une grosse partie de votre billet est fondamentalement vrais et qu’il y a matière à réflexion sur le sujet! Mais je ne cautionne vraiment pas la démarche qui est anti-constructive au possible.
Signé : un père de famille et sa femme, qui ont opté pour l’AAD
Etienne, je ne sais pas trop à qui vous vous adressez. Je suppose qu’une partie de votre message s’adresse à Ziel qui a commenté plus haut. Je me limite donc à répondre à vos remarques qui concernent spécifiquement mon texte.
« -Vous supposez que c’est l’acte médicale lui-même qui est à l’origine de la complication, ce qui est quand même très fort ! Supposer c’est bien, mais visiblement, c’est la seule information non sourcé ! Que faites vous des cas avéré d’urgence survenu à Domicile? C’est de la faute des médecins aussi? Ou vous allez leur rejeter la faute sur elles, les culpabilisant d’avoir mal fait quelque chose? »
Sur la question des actes médicaux qui en entraînent d’autres, oui, c’est scientifiquement démontré. Par exemple par cette étude-ci : http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM198602203140809
De même lorsqu’on compare les statistiques d’intervention médicale entre un hôpital et une maison de naissance, on constate que, toutes données également pas ailleurs, il y a 4 fois plus de risque de césarienne à l’hôpital qu’en maison de naissance. Par exemple, cette étude-ci : http://www.nascerebene.ch/files/1513/4866/5900/Laccouchement_en_maison_de_naissance_plus_physiologique.pdf
Ça ne veut pas dire que TOUTES les complications sont dues au médecin. Ça veut juste dire qu’il y a une série de complications directement provoquées par les médecins. C’est quand même grave, non ? Ça devrait susciter des vagues de protestation. Bizarre que les gens ne s’en indignent pas.
« -Vous parlez de l’armada médicinale actuelle qui n’aurait servi à rien, mais étrangement, vous mentionnez bien que beaucoup de femme mourraient car déjà fragilisé…par la mauvaise hygiène de vie, certes, mais aussi par les maladie. Est ce que les femmes ne sont-elle pas, justement, moins fragilisés par ces mêmes infections soignées par la médecine actuelle? Je rappelles aussi que les règles d’hygiènes découlent des découverte de la médecine(après tout, à la renaissance, l’eau était « vecteur de maladie »
Oui, justement, vous dites la même chose que moi : les femmes sont en meilleure santé non pas parce que dans les hôpitaux il y a des grosses machines qui font BING et des instruments en tout genre appliqués sur toutes les femmes, y compris celles qui sont en bonne santé (d’où mon expression « armada médicale ») ; mais précisément parce que les conditions de vie de la population et l’hygiène dans les hôpitaux s’est améliorée. Bien sûr que les règles d’hygiène ont été découvertes par des médecins (qui ont d’ailleurs fait l’objet de critiques acerbes de leurs collègues). Exactement comme les médecins d’aujourd’hui sortent bon nombre d’études qui démontre les effets nocifs des protocoles actuels dans les hôpitaux et qui plaident pour une réduction des gestes invasifs (voir par exemple l’interview de l’obstétricien Michel Odent http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2014/09/03/michel-odent-cest-la-science-qui-fera-evoluer-les-conditions-daccouchement/ ).
« -Vous parlez de la médecine aujourd’hui comme d’une obligation, mais beaucoup de pays ont des taux d’accouchement à domicile beaucoup plus grand ! »
Bien sûr qu’il y a le choix. Sauf que l’écrasante majorité des femmes ne le savent pas. Parce que l’écrasante majorité des gynécologues ne leur parle ni d’accouchement à domicile, ni de maison de naissance, ni d’alternative à l’hôpital. Tout simplement parce que dans la culture des gynécologues et des médecins, le seul endroit « sûr » pour accoucher, c’est l’hôpital. Les pouvoirs publics en rajoutent une couche en poussant les femmes vers les grosses structures hospitalières au nom de leur « sécurité ». Seules les femmes très informées peuvent exercer un choix.
« En France, le choix est toujours possible, mais si le taux est si marginal, outre le discours, c’est surtout qu’on vit dans une société du risque zéro, et que beaucoup de gens estiment le risque moins grand à accoucher dans un milieu médicalisé et comment leur donner tord? »
C’est faux. En France, les femmes n’ont plus le choix. La France est un des rares pays occidental où les maisons de naissances sont interdites (la loi sur les soi-disant maisons de naissance n’est de que de la poudre aux yeux). La France est un des rares pays occidental qui poussent les sages-femmes accompagnant les accouchements à domicile à abandonner leurs activités en raison d’un montant d’assurance prohibitif. La France est un des rares pays qui a fermé ses maternités de proximité et force les femmes à accoucher dans des usines à bébés avec une médicalisation outrancière. En France, les femmes n’ont plus le choix.
« Sans aucune assistance médicale (puisque vous avez l’air de cracher dessus), vous préconisez quoi en cas d’hémorragie chez soi? Ou d’éclampsie? Le risque reste faible, mais pourquoi en voulez vous aux femmes qui ne veulent pas le courir? »
Ah mais je veux que les femmes meurent dans d’atroces souffrances, vous n’avez pas compris ? Surtout qu’elles agonisent dans leur sang, dans une grosse mare bien rouge au milieu de leur salon, c’est quand même très esthétique, vous ne trouvez pas ? Non mais franchement, respirez un grand coup, calmez-vous, et reposez-vous la question de mes intentions réelles. Où ai-je dit que je refusais toute intervention médicale ?
« J’avoue que je n’ai jamais réellement réfléchis sur les cause d’un tel pourcentage en France, de femmes choisissant l’AAD , et je ne saurais que conseiller ce choix …mais la virulence de vos précédents billets me laissent perplexe ! »
Oui, les féministes sont toujours trop virulentes. Qu’elles parlent du viol, de la violence conjugale, de l’inégalité salariale, du non partage des tâches ménagères, des stéréotypes de genre, de l’image des femmes dans la publicité ou de l’absence de toilettes publiques, il y aura toujours des hommes pour leur reprocher leur virulence. C’est un grand classique. Tout simplement parce qu’elles transgressent les codes féminins qui leur impose gentillesse, douceur et discrétion.
J’ai des doutes sur l’honnêteté de votre signature, sans compter que “un père de famille et sa femme (sic)”, c’est le témoignage de votre femme qui m’aurait intéressé dans le cas où elle aurait accouché à domicile, pas le votre, parce qu’autant que je sache vous n’avez jamais été “enceinte” et n’avez jamais accouché.
Et vous ne connaissez pas la situation en France, vous dites n’importe quoi à ce sujet, de ce fait ce que vous dite à propos d’autres pays est sujet à caution et demande à être vérifier. En France il est quasiment impossible d’accoucher à domicile, le nombre de sage-femmes qui le pratique le font sans assurance et dans l’illégalité et sont très rares, ce n’est que le bouche à oreille qui permet de les connaître, et il vous faut de la chance pour qu’elles n’aient pas un planning complètement plein. Donc le choix n’existe pas et c’est pour cette raison que c’est très marginal, alors que le nombre de femmes qui souhaiterait le faire augmente.
Le lobby médico-pharmaceutique fait la pluie et le beau temps en France, et les méthodes des médecins accoucheurs sont tout à fait à l’image de ce qui est décrit dans l’article, ça s’est même aggravé depuis 25 ans, entre le moment où j’ai accouché et où ma fille a accouché ! Et ma fille n’a pas plus pu accoucher à domicile il y a 3 ans que moi il y en a 29, faute de trouver une sage-femme le pratiquant dans notre zone géographique !
Libre à vous d’être un grand défenseur de la cupidité des lobbys mais faites le à visage découvert et non en cherchant à vous faire passer pour ce que vous n’êtes pas ! Et il n’y a pas que l’accouchement qui pose problème avec ces lobbys qui sont un facteur de destruction de toute politique cohérente et pertinente de santé publique en France, une médecine du Dr Schnock, traitant tout bien portant comme un malade, et fabriquant des malades à la chaîne !
Que ne vous ai-je connue avant.
Votre texte est magistral
je vous mets directement en lien sur mes sites
Comme je suis blogueur invité au monde, je suis certain que la lecture de celui-ci vous fera du bien : http://expertiseclinique.blog.lemonde.fr/2013/12/24/si-les-sages-femmes-pouvaient/#more-282
Bien cordialement
Merci pour votre message. En effet, je vois que nos idées se rejoignent totalement 🙂
Bonjour,
Je trouve la médicalisation de beaucoup d’accouchements excessive.
Néanmoins, restons raisonnables, l’hôpital a du bon, lorsque le personnel essaie (ca existe!) de ne pas intervenir.
Pour ma dernière, très gros bébé pour petite maman, la sage femme, ancienne et expérimentée, m’a simplement aidée (changements de position pour favoriser la descente, encouragements) à accoucher sans péridurale, rien du tout.
Seulement, elle se méfiait. Expérimentée, je vous dis. Elle observait. Et quand, pendant le peau à peau avec ma fille, juste après la naissance, j’ai fait une hémorragie de la délivrance, l’équipe a pu intervenir dans l’instant.
Bon, ben les utérus pas assez toniques, le placenta qui se décolle pas (ca m’est arrivé deux fois) et les hémorragies de la délivrance (au 3me, pas au 12eme enfant!) ça existait bien, non ?
Alors je n’ai rien contre l’AAD et les maisons de naissance, au contraire, dans les zone soù on est près d’un hopital. Et je sais que le progrès de l’hygiène a été un facteur majeur. Mais de là à dire que la médecine ne sert à rien…
Je préfère dire que dans une maternité idéale, le personnel essaierait autant que possible de ne rien faire, tout en se tenant prêt à intervenir en cas de problème.
La norme devrait être en effet que dans toutes les maternités, le personnel n’intervienne qu’en cas de nécessité et qui aurait des pratiques basées sur les dernières recommandations scientifiques. On en est malheureusement loin, parce que ça va radicalement à contre-sens de ce qui est enseigné dans les facultés.
En tant que féministe, j’ajoute que chaque femme doit avoir la possibilité effective de choisir les conditions de son accouchement. Que ce soit en structure hospitalière, en maison de naissance ou à domicile.
Je serais curieuse de lire le protocole appliqué suite à la naissance de votre bébé pour affirmer que “le placenta ne se décollait pas”. En maternité le staff lui laisse 30 minutes poir sortir, à grand renfort de syntocinon. Tandis qu’à la maison, on peut attendre plusieurs heures sans problèmes, attendre qu’il se vide de son sang vers le bébé, qu’il soit donc moins lourd, que les canaux se referment tout seuls, et donc pas d’hémorragie.
Mon point est de dire qu’encore une fois, très probablement le timing d’enfer imposé à vos placentas pour naître aurait provoqué les hémorragies
Bonjour,
Vous faites dire à vos sources le contraire de ce qu’elles disent. En 1950 la mortalité maternelle est de 90 pour 100000 naissances, elle passe à 7 pour 100000 en 2006 (Marie-Hélène Bouvier-Colle, Emmanuelle Szego). Donc la médicalisation de l’accouchement a divisé la mortalité par 12 !
Cela ne vous empêche pas d’écrire : “Depuis 1950, la mortalité n’a plus baissé que de façon marginale pour atteindre aujourd’hui 0,1 décès maternels pour 1000 naissances. Pourtant, c’est précisément à partir de 1950 que les femmes ont commencé à subir une médicalisation de plus en plus lourde.”
N’est-ce pas précisément lié ? Comment nier, au vu du graphique que vous produisez, que la médicalisation, à partir de la deuxième guerre mondiale a fait baisser la mortalité en couche ?
Cordialement,
David
La mortalité est passé de 10 décès pour 1000 naissance à 0,9 décès pour 1000 naissances principalement pour des causes externes (amélioration des conditions de vie, hygiène, etc). Soit divisée par 10. Ce que je démontre, c’est que l’idée reçue que la technique médicale a permis de sortir de l’hécatombe des siècles derniers est fausse.
C’est précisément ce genre d’affirmations qui fait sortir votre démarche des limites de la bonne foi. D’où sortez-vous que c’est l’amélioration des conditions de vie et l’hygiène qui expliquent cette forte diminution plutôt que la médicalisation ? Vous n’avez pas d’élément permettant d’étayer cette affirmation et pourtant vous avez une réponse toute prête… parce que votre parti pris précède l’analyse.
Toutes les sources sont citées sous l’article. Il suffit de les ouvrir et de les lire.
Bonjour,
j’aurai vraiment aimé accoucher chez moi ou en maison de naissance. Mais avec mon purpura thrombopenique (plaquettes à 35000 le jour de l’accouchement) et ma fille en siège, je pense que l’hopital de niv 3 restait la meilleure option….
Et vous avez tout à fait raison. Mais la question du choix (notamment de l’AAD) se pose surtout dans le cas d’accouchement classique (comprendre sans pathologie détectée). L’auriez-vous souhaité, aucune sage-femme sensée n’aurait accepté de vous accompagner dans un accouchement à domicile. L’hôpital est effectivement la (seule) solution dans des cas comme le vôtre. Mais la question posée ici est beaucoup moins la compétence de l’hôpital que l’absence de choix réel laissé aux femmes enceintes (non pathologiques), que ce soit relativement au type d’accouchement qu’à la nature des manipulations effectuées à l’hôpital.
La meilleure option ou pas, c’est à voir selon votre tendance à l’hémophilie réelle : selon les purpuras, la numération plaquettaire ne veut pas dire grand chose quant au risque d’hémorragie ; en cas de grossesse, ça ne veut même plus rien dire du tout ! Selon la “profondeur” du purpura, le “terrain” et les antécédents, il peut être raisonnable de tenter une naissance respectée quand-même. Ensuite, pour ce qui est du siège : ça dépend, ils ne se valent pas tous et peuvent même se révéler moins traumatiques qu’une naissance standard.
Il ne faut pas oublier que le facteur principal de risques d’hémorragie est l’usage (abusif) d’ocytocine de synthèse qui induit des atonies utérines. Ne pas oublier non plus que les différentes spoliations iatrogènes souvent injustifiées (épisiotomie, césarienne) sont parfois responsables de catastrophes.
Le risque n’est pas toujours où l’on croit !
Bonjour,
L’article est très documenté et très intéressant. Même les commentaires sont “scientifiques”.
Bon week-end,
Cordialement,
Jasmina.
2-3 petites choses pour la partie portant sur le XVIIIe siècle
1#«L’espérance de vie était de 27 ans pour les hommes et de 28 ans pour les femmes» est une affirmation aussi intéressante que «la couleur moyenne de l’arc-en-ciel est maronnasse». Autrement dit c’est vrai, mais c’est vraiment une information inutile lorsqu’elle n’est pas mise en contexte. Posée tels quels, on croirait que les gens ne dépassaient que rarement la trentaine: ce qui est FAUX.
Donc :
L’espérance vie d’un bébé naissant est plus courte que celle d’un enfant de 5 ans (il a plus de risque de mourir de maladies infantile qu’un enfant qui y a survécut..). De la même manière il y a une différence d’espérance de vie entre hommes et femmes à 18-20 ans parce que les grossesses (et les risque de mort en couches) diminues l’espérance de vie des femmes. En revanche, les femmes qui survivent à leur années de fécondité (parmi lesquelles les religieuses!) ont une espérance de vie assez longues. On a des femmes de 60-70 ans dans les couvents du 18e siècles (il y a des chiffres sur ce sujet dans Marie-Claude Dinet-Lecomte, Les sœurs hospitalières en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. La charité en action, Paris, Honoré Champion, 2005 )
2# Le mythe de l’ignorance des matrones.
Sur ce sujet, il faut lire Elsa Dorlin, La matrice de la race, 2008.
Elle montre plusieurs choses vraiment intéressantes, notamment comment le discours médical qui va s’épanouir au 19e siècle se met en forme entre les 16e et 18e siècle, est intrinsèquement misogyne, et se construit sur une objectification du corps féminin.
Son chapitre sur les sages-femmes et l’obstétrique est passionnant, et met en évidence la manière dont l’idée d’incompétence des matrones est un discours produit par des autorités masculines (médicales + politiques+religieuses) qui souhaitent accéder aux lits des femmes en couches, territoire interdit jusque là aux hommes. C’est donc un discours politique, qui ne repose aucunement sur le manque de savoir supposé des matrones.
Le processus se fait sur plusieurs fronts :
1#discréditer les sages-femmes/matrones qui aident les femmes à accoucher un peu partout (et comme les discours des médecins et chirurgiens nous sont très bien parvenu, beaucoup d’historiens les ont crus vrais)
2#créer une profession de sages-femmes, c’est-à-dire autoriser certaines femmes à exercer sous certaines conditions. Dans les obligation de ces nouvelles sages-femmes, dénoncer les femmes qui ne déclarent pas leur grossesse, enquêter pour trouver l’identité d’un père non signalé etc.. Elles deviennent ainsi à la fois des femmes qui aident les femmes et qui les surveillent, sous peine de perdre leurpropre droit d’exercer.
3#obliger une sage-femme a avoir recours à un chirurgien en cas de pb. Si la femme meurt sans intervention du chirurgien, c’est de la faute de l’incompétence et de l’arrogance de la sage-femme, si elle meurt suite à l’intervention du chirurgien, c’est que le cas était trop grave. Et hop, voilà comment on discrédite les sages-femmes/matrones.
Ah et il ne suffit pas d’avoir accouché une fois pour devenir matrone. Il y a autant de méthodes d’élection des sages-femmes de paroisses qu’il y a de paroisses apparemment. Hélène Laforce dans son travail sur la sage-femme dans la région de Québec( 1985) en recense plusieurs. Ce qui est intéressant, c’est que souvent, les curés délèguent leur choix aux femmes de la paroisse, dont on peut supposer qu’elles sont assez intelligentes pour choisir quelqu’une de compétente.
J’ai aussi l’impression qu’on a tendance à se concentrer sur les pratique des accouchements dans les hôpitaux,alors que l’immense majorité des femmes accouchaient chez elles. Or, comme les hôpitaux ont laissés plus d’archives, ont généralisent leur pratique à l’ensemble de la population. Mais les hôpitaux sont aussi les lieux ou le pouvoir des médecins + chirurgiens s’exerce le plus fortement, donc pas vraiment représentatif de ce qui se fait dans les maisons privées.
Ah et j’ajoute ici deux autres ressources (qui sont malheureusement en anglais) sur les origines du mouvement de naissance naturelle + sur le courant des doula aux USA.
– http://feministcurrent.com/9258/podcast-reframing-the-natural-birth-vs-medicalized-birth-dichotomy-with-ness-fraser/
– http://feministcurrent.com/9340/podcast-is-natural-better-when-it-comes-to-birth-an-interview-with-dr-amy-tuteur/
Merci pour toutes ces précisions bien pertinentes qui complètent utilement mon billet.
Si je me focalises sur les causes de décès maternel, tu ajoutes très bien toute la dimension de domination masculine qui s’est mise en place à partir de la fin du moyen et sur laquelle repose l’obstétrique. Certes, les modalités varient selon les lieux et le moments, mais en substance, les médecins/obstétriciens ont pris le pouvoir sur les femmes enceintes, les femmes enceintes étaient contrôlées par les sages-femmes pour éviter les avortements, les sages-femmes devaient rendre des comptent aux médecins, et les matrones, au curé. Tout ça organisé et soutenu par le pouvoir politique exclusivement masculin.
C’est de cette situation que nous avons hérité aujourd’hui, et c’est ce qui explique les violences et privations de liberté imposées aux femmes qui accouchent.
Merci!
Inspirant et très bien écrit!
Très bel article, bien documenté, bien écrit, vraiment du plaisir à le lire !
Je suis choquée d’apprendre qu’on ait remplacé des sages-femmes formées par de vulgaires matrones … si on voulait décimer la population, ce devait être un moyen efficace !
J’ai la chance de vivre en Belgique où des possibilités d’accouchement moins et même pas médicalisé existent et c’est une excellente chose ! J’espère que les choses avanceront dans le bon sens dans d’autres pays du monde. Je suis convaincue que des articles comme les vôtres sont importants pour faire évoluer les mentalités !
Donner aux femmes confiance en leur capacité d’accoucher, les vacciner contre la peur, leur faire savoir qu’elles doivent faire respecter leurs souhaits ! Tout un programme ! Tellement essentiel !
Bon courage !
Bonjour !
Mon premier bébé, on m’a menacée de déclenchement parce qu’elle était à terme (peu de liquide amniotique), j’ai eu ma première contraction en montant sur la table d’examen, ouf… un accouchement très occidentalement médicalisé, bon, plutôt bien vécu.
Mon deuxième bébé, j’ai passé la moitié de la grossesse à faire le deuil de l’AAD que je ne pourrais pas avoir (pas de SF pour les AAD ici), projet de naissance avec notre SF, validé avec une SF cadre de la maternité, nous étions heureux et confiants, …
… un accouchement avec une SF horrible, je me suis sentie violentée, violée aussi, j’ai hurlé de douleur et de souffrance à chaque intervention de la SF, pendant1 an le signe annonciateur de mes règles ce n’était pas du sang ou une douleur, mais un flash-back de l’accouchement, à chaque anniversaire de mon fils je sombrais, pleurais, l’horreur…
Et après ce 2e accouchement, je suis devenue violente avec mon aînée 🙁
Mon 3e bébé, in utero nous l’avons maintenu autant que possible à l’écart des intrusions. Elle est née à la maison par choix, toujours pas de SF pour les AAD ici, en présence de ses frère et soeur, de son père. Bien sûr nous avions les services sociaux “sur le dos” : c’est la routine dans notre région dans ces cas-là… Mais quand 5 mois plus tard son frère a eu 4 ans, j’étais joyeuse et vive, je ne pleurais pas jour et nuit cette année.
Moi, j’ai eu envie de mourir dans les mois qui ont suivi mon 2e accouchement. Peut-être que j’aurais préféré mourir en couches !
Au cours de mon 3e accouchement, puisqu’il n’y avait personne d’autre pour faire ce boulot, c’était à moi, et à mon homme, de savoir reconnaître la physiologie, la pathologie si elle apparaissait. Gros boulot de formation et de documentation : mon 3e accouchement, je l’ai potassé plus que tous les examens que j’ai pu passer dans ma vie, brevet, bac, licence, permis ou quoi !! Ben oui, là, ma vie en dépendait 😉
Mon grand-père était néerlandais, tous mes cousins là-bas ont vu leurs enfants naître chez eux et POUR EUX C’EST NORMAL…
En tant que médecin et ancien journaliste médical, j’ai été trés interéssé par votre approche féministe et documenté qui précise combien chaque femme devrait avoir la possibilité effective de choisir les conditions de son accouchement. Avec notamment la notion de consentement éclairé qui manque cruellement dans la plupart des situations d’accouchement. Mais mon propos est plus intéréssé. Je termine un roman dont l’héroine est née de mère morte en couches d’une hémorragie de la délivrance. Si l’on trouve quelques témoignages dans la Littérature (M Youcenar, JJ Rousseau..) le net est assez vide de témoignage indirect (par définition) ou de ceux d’enfants nées de méres mortes ainsi. Si des internautes qui vous lisent ou vous mêmes avaient ce type de témoignage; merci beaucoup. Je suis preneur. P
Il faut faire très attention je trouve que vous critiquer trop la médicalisation … La compagne d’un ami que je n’ai jamais connu et décédé suite à un accouchement à domicile elle a voulu faire comme beaucoup et comme la mode le veut accoucher chez elle accompagner d’une sage femme l’accouchement ce passer bien sauf qu’il y a eu une hémorragie la date femme la vie vu mais le temps que l’ambulance arrive et l’emmène à l’hôpital elle es morte avant d’arriver à l’hôpital ….
Bel article, réactions diverses intéressantes.
Quand tu dis que la médecine était peu efficace au 18eme siecle c’est un euphémisme^^
Entre les purges, saignées, médicament a l’arsenic, mercure, … il fallait de la chance pour échapper a la “médecine”…
@Benoit
Et que dire de l’obstétrique moderne…
Merci pour cet article.
J’ai une petite question “technique” : a-t-on une idée du “risque” pris par une femme si elle accouche à domicile par rapport à un accouchement à l’hôpital ?
J’entends souvent dire que les femmes choisissant l’accouchement à domicile sont “folles” car elles prennent d’immenses risques pour elle comme pour leur bébé. Qu’en est il réellement ? A-t-on des chiffres sur cet aspect là ? (en d’autres termes : quels sont les risques de morbidité/mortalité actuellement pour un accouchement à l’hôpital et un accouchement à domicile ? Est ce que c’est très différent ?).
Merci pour votre réponse !
je suis née à domicile, ma mère va très bien (j’ai 36 ans!!) et la plupart de mes amies ont accouché à domicile. la principale cause de mortalité chez les femmes en couches et post partum, avant la médicalisation venait des hémorragies (ce qui est tres bien pris en charge; même à domicile) et des infections, qui sont désormais traitées par antibiotique. une sage femme à domicile est équipée d’un monitoring, et ne prend pas de risques en cas de souffrance fœtale. l’idée qu’un accouchement à domicile serai plus risqué vient entre autres du fait qu’on surmédicalise aujourd’hui les accouchements, et on traite les femmes enceintes comme des personnes malades. la grossesse à l’hôpital est traité comme une pathologie comme une autre, alors que ce n’est pas une pathologie.
Il y a deux siècles, je serais morte bien avant d’être enceinte 😀
Je faisais partie des grossesses “à risques” alors on ne m’aurait jamais laissé accouché ailleurs qu’à l’hôpital. De toute façon, je voulais la péridurale : j’ai déjà des douleurs chroniques, je craignais de vivre l’enfer sans anesthésie. Et j’ai ensuite, de moi-même, demandé que l’accouchement soit provoqué car en raison des douleurs, je n’arrivais plus du tout à dormir depuis plusieurs jours et je m’épuisais tant physiquement que mentalement.
L’accouchement s’est mal passé : travail trop long, ralentissement du rythme cardiaque du bébé, accouchement accéléré avec forceps et épisiotomie, hémorragie de la délivrance. Je pensais, en effet, que l’hôpital nous avait sauvé la vie à ma fille et à moi.
Mais suite à la lecture de vos articles, je me rends compte qu’en effet, il est possible que les complications qui ont eu lieu soient plus dues aux protocoles médicaux qu’à mes problèmes de santé. Et surtout au manque d’informations. J’avais pourtant fait pas mal de recherches en plus d’avoir suivi les cours de préparation à l’accouchement. Mais on ne m’a pas prévenue que l’injection d’ocytocine augmentait le risque d’hémorragie de la délivrance. J’aurais peut-être essayé d’attendre encore un peu si je l’avais su.
bonjour, je suis pédiatre en maternité depuis plus de 30 ans. je crois que le propos de M-H contient tout à la fois du vrai et de l’excessif. la néonatologie a fait des progrès prodigieux depuis 60 ans. (viabilité du foetus à 24 semaines!) mais il n’est pas faux de dire que la médicalisation de l’accouchement “retire” aux mamans une part de “leur liberté” dans cette aventure qui les concerne au premier chef. j’ai vu peu d’abus “du pouvoir médical” d’abord tourné vers le bien être des parturientes même si cela occasionne parfois une prise d’autorité technique ou psychologique que l’on peut trouver “inappropriée”. c’est aussi affaire de personnalités plus ou moins “égotistes” et surtout de situations individuelles. l’accouchement à domicile c’est bien quand tout va bien et pour maman et pour bébé. mais les risques ne sont pas que des hypothèses, même à notre époque de hauts progrès médicaux. n’oublions pas aussi que la peur du judiciaire est parfois mauvaise conseillère chez les acteurs de santé, par défaut ou par excès. et beaucoup de mamans veulent à la fois de la liberté et de la sécurité. le beurre et l’argent du beurre, parfois.
Il faut cesser de dire que la sécurité implique la coercition et la violence contre les femmes. C’est précisément cette conception de l’accouchement qui génère des violences obstétricales. Torturer des femmes ne les a jamais sauvé, ni elles, ni leurs bébés. Que du contraire.
Quant à l’accouchement à domicile, c’est faut de dire qu’il est plus risqué. Toutes les études démontrent qu’il est aussi sûr qu’à l’hôpital pour les accouchements à bas risque. Toutes les références et données sont ici : http://marieaccouchela.net/index.php/2020/04/20/coronavirus-lurgence-de-soutenir-laccouchement-a-domicile/
Il serait temps que vous interrogiez vraiment vos comportement violents à l’égard des femmes.
Ce post est très clairement pompé sur l’article de Slate “La honteuse histoire de la mortalité maternelle” paru quelques mois plus tôt…
bonjour, je verifiais sur le net les stat de mortalité en couche, pour un comparatif USA/france
USA : 2021 : 1300dc/4 000 000na = 1/3076na
FR : 2021 : 85dc/810 000na = 1/9500na
vos propos sont intéressants, hormis sans doute le moment ou vous expliquez que la sur-médicalisation des parturientes est le problème en qui s’origine dans les années 50 la baisse de la mortalité en couche… vous vous contredisez sur ce point (belle tentative d’extraction de donnée au forceps qui semble toutefois fonctionner auprès de vos parturientes, tss…)
vous gagneriez en lisibilité en usant uniquement du 1/n pour vos stats. pas de 10/n ou 0.1/n (cela ne facilite pas la comparaison)
sinon…
la sur-médicalisation de l’accouchement est un point positif sur un plan statistique, mais aussi la raison du mal-être psychologique féminin quant à l’idée d’un “bon accouchement naturel” … car plus l’on médicalise, et plus les choses se passe bien pour la femme et l’enfant… hormis sur un plan psychologique(les hommes n’ont pas l’air de oui-dire être de bien meilleur accoucheur que les accoucheuses que vus décrivez)…
l’on ne saurais donc que vous tenir la main(aïe) dans votre combat pour que ce moment si particulier dans la vie d’une femme ne soit au final une suite de mauvais souvenir…
– ainsi, beaucoup de femme veulent retourner à “la nature” et heureusement statistiquement ce cas reste rare, donc les chances que cela se passe mal, faible…
– pour ma part je n’aurais rien contre une médicalisation ambulatoire, mais il y a de forte chance que les stats elle en pâtissent, du fait du temps d’intervention “plus long” en cas de grave difficultés
– bref, l’accouchement à la maison, pourquoi pas,
– mais en tout pas sans avis médical apriori, et de suivit post-partum pour la mère et l’enfant (voir pendant, si le doc du village est réveillé) (mais as de péridurale dans ce cas… aïe ma main 😉 )
bien à vous
Bonjour,
Cela me donne envie de vous envoyer mon témoignage. Habitant en Suisse j’ai eu la possibilité d’accoucher dans une maison de naissance, ce qui était pour moi une grande chance car je souhaitais accoucher de la manière la plus physiologique possible. Mais voilà : encore en phase de pré-travail (2cm) je vomissais de douleur. Je soufrais comme un chien dans la magnifique baignoire où j’avais tant rêvé de donner la vie et après des heures sans résultat (toujours 2cm) j’ai demandé mon transfert à l’hôpital pour pouvoir bénéficier d’une péridurale. Sage femme confiante. Rupture des membrane, hormones, l’ouverture du col n’avance pas. Après des heures l’ouverture lente du col permet enfin de constater par palpation que l’enfant est en position postérieure, la tête basculée en arrière. La sage-femme parvient à le faire tourner, mais il retourne presque immédiatement dans sa position initiale, la tête penchée cette fois sur le côté. Le monitoring devient inquiétant, à 9cm enfin on m’envoie en salle d’opération pour une césarienne d’urgence. Je me suis convaincue que la vie de mon bébé était en jeu, je crois qu’il y aurait deux siècles, du fait de sa mauvaise position, il serait mort-né (et j’aurai crevé, au moins de douleur, sans la péri). Pour autant je ne regrette absolument pas d’avoir tenté l’accouchement naturel et je ne pense pas avoir mis en danger la vie de mon enfant…
Merci pour vos articles et votre militantisme, vraiment…
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N’importe quoi.