Le mythe de l’accouchement qui dérape en quelques secondes

AtomiqueIl suffit d’évoquer l’idée d’accoucher en dehors d’un hôpital pour qu’une armée de médecins s’élève en brandissant les innombrables risques de cette entreprise. L’argument le plus utilisé est que toutes les femmes, y compris celles en excellente santé, à la grossesse idyllique et ne présentant aucun risque apparent, peuvent voir leur accouchement se compliquer sans la moindre raison et virer au drame en quelques instants. Un médecin peut se limiter à prononcer cette phrase pour contrer toute proposition visant à offrir aux femmes des lieux plus respectueux pour donner la vie, tels que les maisons de naissance ou la possibilité d’accoucher à domicile. Qu’importe si cet argument est irrationnel et en contradiction avec les données scientifiques, la terreur est la meilleure arme pour dissuader les femmes de toute aspiration à la liberté et les maintenir dans une soumission la plus absolue au pouvoir médical.

Certes, tout gynécologue pourrait évoquer une situation impérieuse personnellement vécue, où il s’est précipité tambour battant au chevet d’une parturiente, et où la naissance aurait abouti à une issue fatale s’il n’avait pas eu à portée de main scalpel, forceps et machines bruyantes pour sauver in extremis une mère ou son enfant. Ce qu’il ignore cependant, c’est que cette urgence apparente est bien plus due à l’organisation hospitalière qu’aux vices du corps féminin qui s’enraillerait par pure frivolité. Une comparaison fine entre les conditions d’accouchement vécu à l’hôpital et de celui accompagné d’une sage-femme à domicile permet en effet de relativiser ce mythe de l’urgence vitale impromptue.

Pour rappel, l’objectif d’une sage-femme accompagnant un accouchement à domicile est de préserver la physiologie et de mettre en place toutes les conditions tant matérielles qu’affectives assurant à la parturiente un confort maximal lui permettant de mettre son enfant au monde. Par sa connaissance intime de la future mère construite au fil des mois durant la grossesse, par sa présence auprès d’elle dès les premières contractions et par son observation constante et discrète tout au long du processus, la sage-femme veille à une naissance la plus naturelle possible, en ne posant un geste médical que s’il est indispensable et avec la volonté de retourner au plus vite vers le fonctionnement physiologique du corps.

En revanche, l’organisation hospitalière consiste à effectuer sur la femme qui accouche une série de gestes médicaux standardisés, visant à faire naître le bébé selon des protocoles qui énumèrent les positions autorisées, les durées maximales des différentes phases ainsi que le rythme des contrôles effectués par sages-femmes et instruments. Chaque fois que le processus d’accouchement menace de sortir de ce carcan normatif, des gestes médicaux sont posés pour qu’il reste bien calé dans le cadre protocolaire. C’est ainsi que les femmes sont reliées à un monitoring contrôlant la fréquence et l’intensité des contractions, subissent des touchers vaginaux réguliers pour observer si la dilatation du col suit la courbe d’un centimètre par heure et reçoivent des injections d’ocytocine pour augmenter l’activité de leur utérus. Si la naissance présente certaines lenteurs, l’enfant est extrait sans ménagement par l’action de ventouse, forceps ou bistouri, voire par césarienne.

Lors d’un accouchement à domicile, les praticiens s’adaptent à la femme. Lors d’un accouchement à l’hôpital, c’est la femme qui s’adapte aux praticiens.

Les dérapages au bas de la cascade

Accoucher à l’hôpital présente dès lors plus de risques de complications qu’à la maison. Comme je l’ai expliqué dans mon billet « Si je n’avais pas accouché à l’hôpital, je serais morte et mon bébé aussi ». Ah bon ?, chaque geste médical est assorti d’une liste d’effets secondaires qui en entraînent d’autres, se transformant en une cascade d’actes pouvant aboutir à des complications qui n’auraient jamais lieu lors d’une naissance respectée.

Prenons l’exemple d’une des complications les plus graves et les plus meurtrières puisqu’elle constitue la première cause de mortalité en couche dans les pays occidentaux : l’hémorragie de la délivrance. En temps normal, l’utérus, après avoir effectué moult contractions pour expulser le bébé puis le placenta, se rétracte afin d’obstruer les vaisseaux sanguins qui ont assuré les échanges entre la mère et l’enfant durant toute la grossesse. Il arrive parfois que l’utérus soit atone, c’est-à-dire tellement fatigué qu’il en devient amorphe, ou qu’un morceau de placenta resté à l’intérieur de la cavité utérine empêche cette rétractation. S’en suit dès lors une perte de plus de 500 millilitres de sang considérée comme une hémorragie du post-partum.

Bon nombre d’actes médicaux posés sur les parturientes pour accélérer l’accouchement augmentent ce risque d’hémorragie. C’est le cas des injections d’ocytocine de synthèse administrée à fortes doses dans tous les hôpitaux, qui intensifient douloureusement les contractions pendant le travail, et qui augmentent jusqu’à cinq fois le risque d’hémorragie de la délivrance.

Parfois, les obstétriciens, dans leur quête de rentabilité maximale et dénués de tout égard pour les femmes qu’ils espèrent juste garder vivantes, administrent aux futures mères du Cytotec, un médicament ayant reçu une autorisation de mise sur le marché pour soigner les ulcères d’estomac. Comme cette molécule très bon marché a pour effet secondaire de déclencher des fausses-couches par des contractions utérines, il n’en fallait pas plus pour qu’il soit, sans la moindre considération pour la mise en garde de la Haute Autorité de Santé, détourné dans le but de déclencher des accouchements. Tantôt ses dosages à la petite semaine sur-stimulent l’utérus et augmentent le risque d’atonie lors de la délivrance, tantôt ce produit réduit le col en bouillie, rendant toute réparation d’urgence impraticable, ce qui provoque parfois un véritable torrent de sang entre les jambes de la jeune mère, dont seule l’ablation de l’utérus en urgence la laissant définitivement stérile peut la sauver in extremis. Les gynécologues font preuve de la plus grande désinvolture face à ces complications sévères puisqu’en réponse à la mise en garde de l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) sur le détournement de ce médicament contre les ulcères, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens français s’est offusqué en demandant « quel est le médicament qui, provoquant des contractions utérines dans le but de déclencher l’accouchement n’augmente pas les risques de rupture utérine, d’hémorragie ou d’anomalies du rythme cardiaque fœtal ? ».

Lors d’un accouchement à domicile, comme aucun acte médical n’est posé sans nécessité, il est logique qu’aucune complication liée à ces actes inexistants ne puisse se produire. Certes, des hémorragies de la délivrance ont parfois lieu, malgré le respect absolu des parturientes et tout le soin apporté au confort de ces dernières, mais elles sont généralement bien moins sévères que celles produites suite aux agressions physiques et chimiques de l’utérus dans les hôpitaux. Dans ce cas, la sage-femme, qui dispose d’un important matériel de secours et de premiers soins, administre une injection d’ocytocine qui, en contractant l’utérus après l’éjection du placenta, limite les pertes sanguines, ce qui permet un transfert serein vers un hôpital pour une prise en charge médicalement justifiée. Cette piqûre sera d’autant plus efficace que la femme n’aura pas subi d’injection de cette hormone tout au long de son accouchement.

L’obstétrique et le manque d’anticipation

Des complications, parfois même très graves, peuvent malheureusement aussi se produire en dehors de toute brutalité médicale. Il est néanmoins possible de les anticiper avant qu’elles ne tournent à l’impératif vital. Que ce soit pour un défaut de progression du travail, une rupture utérine ou une souffrance fœtale, certains indices parfois très ténus apparaissent au cours de l’accouchement, et dont l’observation fine permet de prendre des dispositions bien avant que l’extrême urgence ne soit déclarée.

Lors d’un accouchement à domicile, la sage-femme qui est en permanence aux côtés de la parturiente, a précisément pour mission d’identifier les signes de potentielles complications. Par sa connaissance intime de la femme dont elle a suivi la grossesse, elle peut aisément repérer un malaise soudain, un changement d’état d’esprit, un ralentissement de la progression de l’accouchement, des saignements anormaux, une douleur imprévue, un rythme cardiaque du fœtus qui dévie de la normalité. Elle dispose d’un grand nombre d’indices présageant une difficulté, et l’incitant, au moindre doute, à organiser un transfert vers un hôpital dans de bonnes conditions. Pour permettre une sécurité optimale de l’accouchement à domicile, une sage-femme me confiait s’être donnée cette règle de conduite : « dès que je me pose la question du transfert, je transfère ».

Bombe(1)En revanche, dans un hôpital, cette anticipation fine des potentielles complications n’a pas d’intérêt puisque non seulement la parturiente est déjà à proximité directe d’un bloc opératoire, mais en plus, l’accouchement est par définition considéré comme une succession de complications qu’il faut traiter par des gestes médicaux standardisés. Les femmes y sont généralement abandonnées à elles-mêmes durant une grande partie du travail, observées à distance par des machines automatiques, et délaissées à des sages-femmes débordées et interchangeables qui se limitent à des gestes techniques visant plus à optimiser l’occupation des salles d’accouchement qu’à assurer le bien-être des parturientes. Lorsque les indicateurs virent subitement au rouge, un branle-bas de combat est organisé dans les couloirs de la maternité, par lequel gynécologue, anesthésiste, pédiatre, sages-femmes et infirmières accourent pour délivrer, à grand renfort de stress et d’appareillage sophistiqué, la femme ou son bébé d’une complication fatale que personne n’avait pris la peine de devancer.

L’accouchement à domicile est aussi sûr qu’à l’hôpital

Cette différence d’approche entre la naissance à l’hôpital et à domicile permet de relativiser le mythe de l’accouchement qui dérape en quelques secondes. Les études scientifiques apportent la preuve que l’accouchement à domicile n’offre pas plus de risques qu’à l’hôpital pour les femmes en bonne santé lorsqu’ils sont accompagnés par une sage-femme, et permettent en outre de leur éviter bon nombre d’actes médicaux inutiles et toutes les séquelles qui en découlent. Depuis décembre 2014, la plus haute autorité de la santé britannique (NICE) recommande même aux femmes à bas risque d’accoucher à domicile ou en maison de naissance plutôt qu’à l’hôpital.

Malheureusement, bon nombre de praticiens préfèrent ignorer ces études en s’accrochant aux idées reçues sur la dangerosité intrinsèque des femmes, sur leur corps défaillant et sur la versatilité inhérente à leur sexe, pour les priver de la liberté d’accoucher comme elles le souhaitent. A la rigueur des recommandations médicales, ils semblent préférer l’adage sexiste et misogyne « souvent femme varie, bien fol qui s’y fie ».

Sources :
Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « Mise en garde sur les risques potentiels liés à l’utilisation hors AMM du Cytotec (misoprostol) dans le déclenchement de l’accouchement et toute autre utilisation gynécologique – Point d’information », 25 février 2013.
Bébécyto.org, « Informations et témoignages sur le déclenchement de l’accouchement et plus particulièrement sur l’utilisation abusive du cytotec® ».
Jérémie Belghiti, Gilles Kayem,  Corinne Dupont, René-Charles Rudigoz, Marie-Hélène Bouvier-Colle, Catherine Deneux-Tharaux, « Oxytocin during labour and risk of severe postpartum haemorrhage: a population-based, cohort-nested case–control study », BMJ Open, Reproductive medicine, obstetrics and gynaecology, 21 décembre 2011.
CIANE, « Prévention de l’hémorragie du post-partum : le Ciane demande à l’HAS la mise à jour des indicateurs nationaux », 13 janvier 2013.
Collège National des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF), « Billet d’humeur – Principe de précaution contre concertation, le match inacceptable », 23 février 2013.
Institut National de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), « Hémorragies après l’accouchement : quel rôle pour l’ocytocine ? », 13 février 2012.
National Institute for Health and Care Excellence (NICE), « NICE confirms midwife-led care during labour is safest for women with straightforward pregnancies », 3 décembre 2014.
Olsen O, Clausen JA, «Planned hospital birth versus planned home birth (Review) », Cochrane Database of Systematic Reviews, issue 9, 2012. Art. No.: CD000352. DOI: 10.1002/14651858.CD000352.pub2.
Pauline Petit-Jean, « Ocytocine et travail spontané, Etude avant-après la mise en place d’un protocole à l’hôpital Louis-Mourier », Gynecology and obstetrics. 2013.
Rossignol M, Chaillet N, Boughrassa F, Moutquin JM, « Interrelations between four antepartum obstetric interventions and cesarean delivery in women at low risk: a systematic review and modeling of the cascade of interventions », Birth, Volume 41, Issue 1, pages 70–78, mars 2014.
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105 Responses to Le mythe de l’accouchement qui dérape en quelques secondes

  1. Virginie says:

    Bonjour, comme toujours je vous rejoins sur cet article, il y a par contre une complication majeure et létale pour le foetus sur laquelle je me pose des questions, il s’ ‘ agit de la procidence du cordon. Bien que moi même infirmière puéricultrice, je n’ai jamais entendu autre chose que “ça arrive sans qu’on s’y attende même si certaines situations sont plus à risques”. Avez vous des informations sur cet incident dramatique? Est- il lui aussi augmenté par les protocoles medicaux? Quelle conduite à tenir durant un AAD? Pour le coup on n’a vraiment que quelques minutes pour pratiquer une césarienne en urgence, les SF AAD savent elles anticiper cette complication? Si vous avez des renseignements, statistiques, témoignages, je suis intéressée, merci beaucoup!

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Pour la procidence du cordon, il y a d’une part les facteurs aggravants liés aux gestes médicaux:
      – rupture artificielle des membranes (risque multiplié par 2)
      – manœuvres de réversion parce que présentation en siège

      Il y a également une série de facteurs à risques identifiables bien avant l’accouchement:
      – présentation en siège/transverse
      – grossesse gémellaire
      – prématurité
      – placenta praevia
      – excès de liquide amniotique

      Bref, dans les trois-quarts des cas, la procidence du cordon était prévisible et ne constitue pas donc une “complication surprise”.

      Ensuite, cette complication est facilement identifiable (perte de liquide amniotique et identification en palpant l’intérieur du vagin), ce qui permet de réagir très vite.

      Effectivement, il faut effectuer un transfert en urgence. Mais même dans un hôpital, une césarienne ne se fait pas dans les 10 secondes. Il faut parfois une demie-heure pour libérer et préparer un bloc opératoire. C’est largement le temps nécessaire pour se rendre à l’hôpital en voiture après avoir prévenu les urgences de l’arrivée d’une patiente présentant cette complication.

      Et encore une fois, une femme abandonnée à elle-même sur un lit d’hôpital pendant une heure peut voir cette complication s’aggraver sans que personne ne s’en rende compte, contrairement à un accouchement à domicile où la sage-femme suit en permanence la future mère et est capable d’identifier un risque bien plus tôt.

      • sophie says:

        Ah vous transférez une procidence du cordon en voiture simple ?? Genre assise, pour être sur d’avoir une compression cordonale suffisante ??? Par expérience, la procidence arrive aussi spontanément, sur une rsm, sans facteur de risque ….

  2. la perchée says:

    Je trouve cela très manichéen d’opposer de façon si forte l’accouchement à la maison et l’accouchement à l’hôpital, mon avis serait plutôt qu’au lieu d’opposer les deux, il serait bon que le personnel d’hôpital remette en question ses pratiques afin de respecter au mieux le corps de la femme. De plus en plus de maternités vont dans ce sens et c’est à mon avis une très bonne chose.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Le but n’est pas d’opposer les deux façons d’accoucher, mais de répondre à l’argument des médecins sur la prétendue urgence vitale surprise pour empêcher les femmes d’accoucher dans les conditions qu’elles souhaitent.

      C’est précisément à cause de cet argument infondé que les véritables maisons de naissances sont toujours interdites en France et que les sages-femmes qui accompagnent les accouchements à domiciles subissent une chasse aux sorcières.

      L’expérience canadienne montre que c’est en soutenant et en encourageant les naissances respectées en dehors des hôpitaux que les hôpitaux s’interrogent sur leurs pratiques et évoluent vers plus de respect des femmes et des bébés. Tant que les femmes n’ont pas le choix, les hôpitaux n’ont aucune raison de changer leurs habitudes et leur fonctionnement.

      • Myriam says:

        Ouff oui je crois que les violences obstétricales dont moins pire qu’en France et Belgique peut-être mais la remise en cause est disons “subtile “… très subtile. Bon ok je suis traumatisée et avoir eu une sage-femme à mes côtés dans un hôpital aurait sans doute augmenté le niveau de respect, mais je m’interroge beaucoup sur de nombreux transferts (pour rien) et que parfois malheureusement pour X raison la sage-femme n’a pas eu le pouvoir sur les actes et puis au final l’accouchement s’est terminé en césarienne etc. Je comprends le principe du risque zéro mais quand on connaît nos hôpitaux ce n’est pas du tout rassurant d’y être. Je crois qu’elles ont également un protocole de transfert et des obligations légales. En tout cas bref vive le contrôle…
        S’il y a une sage-femme québécoise ou qui saurait éclairer cette interrogation que j’ai ce serait avec plaisir !

  3. lapalu virginie says:

    merci pour ce magnifique article

  4. petrolleuse says:

    “Les études scientifiques apportent la preuve que l’accouchement à domicile n’offre pas plus de risques qu’à l’hôpital pour les femmes en bonne santé […]”

    Au vu de ce que vous décrivez dans cet article (auquel je souscris totalement), les risques devraient normalement être beaucoup plus élevés dans le cadre d’un accouchement à l’hôpital que dans celui d’un AAD, non?

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      C’est un peu ce que semble confirmer le NICE britannique avec ses dernières recommandations.

      L’INSERM relève aussi que plus de la moitié des décès par hémorragies du post-partum proviennent de gestes médicaux inadéquats et une mauvaise prise en charge.

  5. Aurély says:

    Tout n’est pas noir ni blanc. Je suis sage femme. Je travaille dans une maternité de niveau 2 à 1500 accouchements par an. Je n’ai pas l’impression de faire du travail à la chaine. Je respecte les patientes et leur projet, n’utilise pas de syntocinon sans raison et dieu merci je réfléchis à tout ce que mes actes peuvent avoir comme conséquences sur le déroulement du travail! Nous avons peu de protocoles et les gynécos nous font entièrement confiance et ne s immiscent jamais dans nos accompagnements sauf si pathologie ou dystocie. Les femmes ont accès à une baignoire de dilatation, des ballons, un matériel de suspension et non l’hopital ce n’est pas que du négatif! Alors certes, quand il y a beaucoup d accouchements en même temps, on ne peut pas prendre le temps de masser et coocooner nos dames comme on le voudrait mais on se rattrappe et surtout on explique. Jamais je n’ai vu utiliser de cytotec dans les conditions que vous décrivez. Je respecte le choix d’AAD mais ne le ferai personnellement pas. Et quand une maman que j’ai accompagné pour son accouchement sans péridurale me dit qu’elle a eu l’accouchement de ses rêves, je me dis que je ne fais pas un accompagnement si mauvais que ça…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Je ne remets pas en doute le fait que dans certaines maternités les choses se passent parfois très bien et que des professionnels dévoués puissent accompagner les femmes dans un grand respect. Le but de mon article est de déconstruire ce mythe de l’accouchement qui dérape que beaucoup de médecins invoquent pour empêcher les femmes d’accoucher en maison de naissance ou à domicile.

      • Aurély says:

        Alors dites le et ne géneralisez pas en disant qu on abandonne les femmes à l’hôpital… Car à part faire peur aux patientes , je ne vois pas ce que cela apporte…

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Il me semble que je le dis dans le titre, dans l’intro, dans le texte et en conclusion.

          Ce qui est un peu paradoxal, c’est que vous me reprochiez de faire peur aux femmes alors que ce sont précisément les praticiens qui utilisent constamment la peur pour obliger les femmes à accoucher selon leur propres critères.

        • petrolleuse says:

          Les femmes qui lisent ce blog ne sont pas des imbéciles à qui on peut faire peur aussi facilement. Elles sont au contraire plutôt bien informées. Cessez de croire que lorsqu’on dénonce certaines pratiques hospitalières (malheureusement fort répandues…), c’est à tout le corps médical qu’on s’en prend. Vous exercez votre métier de sage-femme dans les règles de l’art? Fort bien! Pour vous comme pour les femmes que vous accompagnez. Mais, trop souvent, ce n’est pas comme cela que ça se passe…

          • Aurély says:

            J’entend que malheureusement ce n’est pas partout que l’on peut respecter l’accouchement des femmes et cela m’affecte en tant que femme et en tant que professionnelle. Désolée mais quand vous dites : pour moi je comprends que cela se passe comme cela de partout et ce n’est pas le seul extrait…

            Bref, je suis complètement pour le libre choix des patientes, le respect du couple et de leur nouveau né mais par pitié, ne diabolisons pas l’hôpital car il se passe aussi des choses très chouettes

  6. Aurély says:

    ( y a eu un bugg, je citais le passage ou vous dites que les femmes sont géneralement abandonnées pendant le travail et reliées à des moniteurs qui font qu on peut les laisser seules …)

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Dans quelle maternité les parturientes connaissent-elles intimement la sage-femme qui va les accompagner durant tout le travail ? Dans quel hôpital la parturiente a la garantie que cette sage-femme sera entièrement dédiée à elle ? Je me trompe peut-être, mais je ne connais aucun hôpital qui fonctionne sur cette base.

      • Nina says:

        Vous connaissez des hôpitaux où la femme a la garantie d’être suivi par la même sage-femme durant tout son travail et accouchement ? Ce m’intéresserait, mon 1er accouchement a été long et la succession des sages-femmes au gré des changements de service, j’ai trouvé ça très déstabilisant. Changer de sage-femme 1/2 heure avant la naissance, c’est carrément horrible !

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Je n’en connais pas.

          Il n’existe que 3 possibilités d’avoir une même sage-femme à ses côtés durant tout son accouchement:
          – dans une maison de naissance (il n’y en a toujours pas en France, il faut donc aller à l’étranger)
          – avec une sage-femme libérale ayant accès au plateau technique d’un hôpital. Certains très rares hôpitaux offre cet accès.
          – à domicile.

          • Redunka says:

            En 1986 et 87 ma mère a eu un suivit généralisé tout le long de ses 2 grossesses (par un gynéco qui était là aussi pour les accouchements) dans une petite maternité (qui a fermé depuis). Donc apparemment ça a existé, ça existait avant, je ne sais pas j’ai l’impression que le pb est plus lié aux gros services… mais je me trompe peut-être.

            “ne diabolisons pas l’hôpital car il se passe aussi des choses très chouettes” et heureusement ! Mais le soucis c’est qu’on ne peut pas du tout savoir à l’avance, impossible de savoir sur qui on va tomber, et ça change tout je trouve !

  7. Charlotte says:

    Très vrai… Envie de te reconvertir? J’ai découvert un hôpital où, en plus d’assoiffer les femmes en travail, on les empêche de boire pdt 2 heures post accouchement voie basse même si aucun risque n’est identifié, tu y crois à la dame qui te supplie en pleurs de boire une gorgée d’eau??? Y a du boulot, Marie-hélène, continues….

  8. Aurély says:

    Certes, elles ne nous connaissent pas ou alors si elles nous ont vu précedemment lors d une consultation d urgence. Il n’empêche qu on fait de notre mieux pour les accompagner au mieux et que je me dévoue pour chacune d entre elle . Et il n’y a pas seulement moi. Il y a toutes mes collègues ici ou ailleurs, qui ont chacune leur petit don, une voix douce, une formation massage, acupuncture, hypnose, consultante en lactation, ostéopathie, haptonomie et j’en passe. Nous ne pourrons pas nous entendre et cela est dommage. Je respecte totalement l’AAD et cela doit être magnifique. Reconnaissez que cela peut aussi l’être en milieu hospitalier car c’est le cas, encore une fois peut être pas de partout … Bien malheureusement…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Je ne remets pas en question le travail de sages-femmes qui ce qu’elles peuvent (et souvent de leur mieux) dans un système hospitalier qui n’offrent pas aux femmes de bonnes conditions d’accouchement.

      Je remets surtout en question ce système hospitalier et le discours anxiogène que les médecins portent pour maintenir ce mauvais système en place et contrer toute organisation de lieux plus respectueux (maisons de naissance, ouverture des plateaux techniques aux sages-femmes libérales offrant un accompagnement global, AAD, etc). Si les médecins lisaient les études médicales et mettaient en oeuvre leurs recommandations plutôt que considérer les femmes comme des incompétentes écervelées au corps défaillant, on n’en serait pas là.

  9. Aurély says:

    Je suis d’accord. Malheureusement, les femmes sont elles prêtes à laisser la nature reprendre ses droits? Malgré des alternatives, la réalité c’est que la majorité des femmes souhaitent une péridurale et cela même quelquefois très tôt dans le travail. La médicalisation appelle alors à la médicalisation…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      La réalité est que nous vivons dans une société où on fait peur aux femmes. Les médecins sont les premiers à hurler au loup dès qu’une femme ose exprimer une demande qui sort de la médicalisation. Idem par rapport à la douleur: combien de femmes ont été traumatisées en sortant de leur rendez-vous chez l’anesthésiste durant lequel il leur a expliqué qu’un accouchement faisait aussi mal que l’amputation d’un doigt (l’anesthésiste n’ayant généralement jamais vécu lui-même ni un accouchement, ni l’amputation de son doigt, mais passons). Et quelles réelles alternatives à la gestion de la douleur les hôpitaux offrent-ils ? Alors venir se dire que tout ça, c’est la faute des femmes, c’est un peu simpliste.

  10. Aurély says:

    Pourquoi avoir supprimé votre commentaire?

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Ce n’est pas moi. Il y a parfois des bugs sur ce blog qui font disparaitre des commentaires sans que je comprenne trop pourquoi. J’ai été le rechercher dans la poubelle du site. Normalement il est de nouveau affiché.

  11. Debort says:

    Je souhaitais un accouchement à domicile pour mes deux enfants mais pour l’aînée la poche des eaux s’est rompue spontanément et sans contraction préalable à 34 SA (7 semaines d’avance par rapport au terme). J’ai donc dû me résoudre à accoucher en plateau technique avec ma sage femme. Pour le deuxième j’ai été suivie par la même sage femme et souhaitait également accoucher à domicile. Ma seule crainte était la procidence du cordon accrue en cas de rupture précoce de la poche des eaux. Les trois accouchements de ma mère ont débuté par une rupture spontanée de la poche des eaux et un de mes frères est né avec une Procidence du cordon, événement rare nécessitant un dépistage et une prise en charge très rapide. J’en ai discuté avec ma sage femme qui m’a confirmé que si le risque était minime il était néanmoins accru en cas de rupture précoce de la poche des eaux car le cordon peut alors passer devant la tête du bébé et le priver d’oxygène. Elle m’a néanmoins rassuré en m’indiquant qu’elle n’avait rencontre qu’une fois dans sa carrière de procidence du cordon et cela faisait 48 ans qu’elle pratiquait des accouchements. Comme pour mon aînée, pour le 2ème, j’ai rompu spontanément la poche des eaux sans contraction à 37 SA et j’ai vécu un merveilleux accouchement à domicile. Je crois que la peur d’une procidence s’est envolée après avoir pu en parler sereinement avec ma sage femme lors de mon suivi de grossesse.

  12. Aurély says:

    Ce n’est certainement pas la faute des femmes! Et puis vu que vous avez supprimé le commentaire d avant, le mien n’a plus aucun sens. Donc, je n’ai même plus envie de discuter, c’est dommage car c’est comme ça qu’on peut faire changer les choses… Merci pour les lecteurs pour la suppression du post d’avant le mien et bonne continuation à vous…

  13. Aurély says:

    Il est revenu désolée! Si l’informatique s’y met aussi, on est mal barré!!! Il n’y a pas que les médecins qui diabolisent l’accouchement. Le monde qui nous entoure en général n’est également pas très aidant! Nos mères, grands mères, copines peuvent faire également des récits atroces! Les femmes n’ont plus confiance en elles et en leur corps, ont est d’accord!

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Bien sûr !

      Mais ce que je reproche aux médecins, c’est que plutôt qu’avoir un discours rassurant et démonter ces peurs infondées qui viennent d’un autre âge, ils en rajoutent une couche. Ce serait pourtant eux qui devraient être les plus rationnels, les plus nuancés et les plus à jour des recommandations médicales. Alors je préfère m’en prendre aux professionnels qui ont passé des années à étudier cette matière et sont sensé être les plus à la pointe, plutôt qu’accuser les femmes. Dans un système patriarcal, c’est simple, c’est toujours la faute des femmes.

  14. Blandine says:

    Bonjour,

    Attention la vidéo mise avec Aurélie et son mari concerne l’utilisation inacceptable du cytotec pour déclencher le travail et non l’ocytocine.

    Sinon … encore BRAVO !

  15. Katinka says:

    Et c’est bien dommage. Nous ne faisons plus confiance à notre corps. Enfin, je ne parle pas de moi mais de la plupart des femmes que je connais. Je suis une extraterrestre, j’ai accouché à la maison. bravo, Marie-Hélène, pour cet article. 100 % d’accord.

  16. Emmanuelle says:

    Bravo, Marie, et merci pour ce billet et pour les autres, qui font du bien et éclairent notre lanterne. C’est exactement ce qui s’est passé pour moi, je reconnais totalement le discours du gynécologue qui a consisté à nous faire peur et à nous faire passer pour irresponsables d’avoir une telle idée. Et je ne suis au final pas du tout satisfaite de la façon dont j’ai accouché. Mon accouchement s’est d’ailleurs terminé avec une hémorragie. J’ai eu une péridurale, que je ne voulais pas vraiment (mais là aussi, on sait faire peur et faire douter dans un moment de vulnérabilité extrême lorsque c’est le premier), et donc aussi des ocytocines. Merci de tenir tête, et de nous aider à le faire aussi. J’espère que nous aurons la force et les ressources pour mener à bien notre projet de naissance pour le 2e. Empowerment !

    • Mano says:

      Emmanuelle, j’espère que vous mènerez à bien le projet pour n°2.

      De notre coté, la naissance de n°1 n’était pas satisfaisante pour plein de raison à l’hopital.

      Du coup, après toutes nos lectures, témoignages, réflexion… nous nous sommes dit que dans notre cas il fallait faire à domicile.
      Il a fallut comprendre ce qu’il s’est passé durant la première naissance. Il a fallut aussi déconstruire tout un tas d’idées reçues, et ça, c’est ce qu’il faut faire d’urgence. Merci Marie Hélène pour cet article qui est très pertinent!

      Le deuxième est né à domicile, et c’est tout simplement fabuleux.

  17. tagada says:

    je trouve votre article dangereux moi parceque dans la plupart des cas un accouchement se passe bien mais ça existe aussi les codes rouges césarienne en extrême urgence .. Ça existe les providences de cordon les placenta accreta les hémorragies cataclysmiques les dystocies des épaules les défauts d’engagement â dilatation complète ..,si vous mettez 10 minutes pour arriver à la maternité et bien votre enfant manquera d’oxygène 10 minutes donc il mourra ou sera un IMC .. Alors il faut pas idéaliser l’ADD jai connu une sage femme qui le pratiquait et qui a eu de sacrés ennuis dont une mort fœtale .. Quand les sages femmes mutent les mères au chu ça finit par une césarienne en urgence et si l’enfant est mal Cest l’obstétricien qui trinque .. Avec 30000 e par an d’assurance professionnelle et sachant qu’un accoychement est payé 313 e par la sécu il faut faire 100 accouchements pour avoir le droit d’exercer le métier d’obstétriciens d’où la pénurie actuelle

  18. Yaya says:

    Actuellement enceinte de 37 SA, je n’ai pas eu le courage de tenter l’expérience à la maison, car mon entourage n’y est pas favorable, je passerais pour une criminelle si par malheur cela se passait mal et je ne pourrais supporter un tel fardeau toute ma vie ! Par contre j’aurais tellement aimé qu’il y ait plus de maisons de naissance “amies des bébés”, hélas il n’y en a pas près de chez moi. Lors de la réunion de présentation faite dans ma maternité je n’ai pas du tout apprécié le ton ironique utilisé lorsqu’ont été évoquées ces femmes qui refusaient la péridurale (et qui finissaient forcément par craquer les sottes). Ou encore on s’est moqué des positions d’accouchement alternatives. Bref, je verrai bien ce qu’il en est, mais je n’y vais pas en toute confiance ! Plus je m’informe sur l’accouchement “classique” et moins je suis rassurée par l’encadrement qui m’attend… j’espère me tromper !

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Effectivement, un ton ironique sur les femmes qui refusent la péridurale et une méconnaissance des positions physiologiques d’accouchement est plutôt de mauvaise augure quant au respect des femmes.

      S’il est impossible pour vous de trouver une autre maternité, essayez néanmoins d’y aller le plus tard possible, pour rester bien confortablement chez vous durant la plus grande partie du travail. Plus vous y allez tard, moins vous risquez d’injections d’ocytocine et autres gestes médicaux. De toutes façons, il faut se dire que ce qu’il peut arriver de “pire”, c’est que votre enfant naisse avant d’arriver à la maternité. C’est pas grave, il suffit juste de le mettre au chaud contre vous avec une couverture. Une naissance impromptue ne doit surtout pas être un stress.

      L’autre conseil que je peux vous donner est d’y être accompagnée par une personne pouvant vous protéger et vous soutenir émotionnellement. Le compagnon est rarement la personne la plus apte (surtout s’il ne soutient pas sa compagne voulant un accouchement à domicile). Une doula est souvent d’une grande aide dans ce genre de situation.

      Je vous souhaite en tout cas une très belle rencontre avec votre petit.

      • Yaya says:

        Merci pour vos conseils ! Oui je me suis dit qu’il fallait que j’essaye de tenir un maximum chez moi pour être “tranquille”, par contre si la poche des eaux se rompt ce sera plus difficile… Pour ce qui est du père il n’est pas hostile à tout ça, disons qu’il n’a pas d’opinion 🙂

  19. Merci pour cet article ! Ce n’est pas évident pour le professionnels de santé qui se font matraquer la tête durant leur formation.
    Mais oui, quelle horreur cette diabolisation de l’ADD. Mon maïeuticien ( bouh, en plus de pratiquer l’accouchement à domicile, c’est un homme ! Vous imaginez la transgression ?? ) me conseille même de ne pas en parler à tout le monde. Et des angoisses que je n’avais pas commencent à affluer à force d’entendre les remarques les plus alarmistes. Même si c’est vrai que dans la plupart des cas, il n’y a pas d’argumentaire, juste un discours alarmiste. Cela me fait penser aux discours sécuritaire. “Non mais quand même, il faut bien une présence policière pour se protéger, parce que les jeunes de banlieue vous savez… “
    En tout cas, votre article m’aide à faire face justement à ces remarques diabolisantes.

  20. mamaad says:

    @Tagada c’est certain qu’il faut préserver l’obstetricien avant toute chose parce-que quitte à les faire bosser autant que l’urgence ne soit pas trop urgente. Une césarienne ça se prévoit un peu à l’avance comme ça tout le monde est tranquille non? On devrait faire la même chose aux urgences pediatriques, y aurait moins la queue…

  21. Isabelle says:

    Bonjour,

    J’ai bien lu votre article et pour mon accouchement j’avais moi-même envisagé un AAD ayant par le passé déjà souffert des erreurs de la médecine moderne et ne pouvant plus prendre de médicaments, la peur que l’hôpital me force la main avait été une motivation supplémentaire à toutes les bonnes raisons que vous exposez là.
    Seulement, j’ai fait le choix d’accoucher à l’hôpital, car j’ai la chance d’habiter près d’une maternité disposant d’une salle physio et d’un personnel formé à l’accouchement physiologique. Un personnel qui m’a reçu 3 fois et discuté longuement avec moi de ce projet avant. Un personnel qui a respecté tous mes choix lorsque je suis venue accoucher.
    Un personnel qui a sauvé la vie de mon bébé et la mienne. Car, sisi ça existe, lors de la présentation du bébé et des poussées réflexes je n’étais pas assez dilatée, ils ont donc découvert à la toute fin que le cordon était autour du cou de mon bébé, qui s’épuisait. J’ai donc eu une épisiotomie pour que mon bébé sorte, n’étant pas dilatée. Et malgré cette épisiotomie je me suis déchirée. Et j’ai perdu du sang. 700mL environ. Assez pour me faire faire un malaise cardiaque qui aurait pu m’emporter une heure après l’accouchement.

    Mais l’équipe était là, m’a laissé pousser et sortir mon bébé sans instruments et à temps. M’a sauvé la vie quand il a fallu me ramener. Rien, absolument rien durant le travail ne les a laissé penser que ça se finirait comme ça. Et je suis bien contente aujourd’hui d’avoir accouché à l’hôpital.

    Ce n’est pas là l’apologie du milieu hospitalier à qui il reste encore beaucoup à apprendre, c’est mon humble témoignage pour dire aussi, que, si, un accouchement qui dérape, ça arrive.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour votre témoignage. Il faudrait le soumettre à une sage-femme qui accompagne les accouchements à domicile pour connaitre son avis.

      De façon générale, à accouchement égaux, la prise en charge médicale est toujours plus importante dans un hôpital qu’en dehors. Même dans un contexte d’accouchement respectueux à l’hôpital, le fait même d’avoir sous la main tout le nécessaire pour une extraction instrumentale ou une césarienne, fait que ces indices de complication potentielle que les sages-femmes détectent à domicile ne sont pas pris en compte à l’hôpital, même dans une salle nature. Je suis de près l’évolution du gîte de naissance intra-hospitalier de l’hôpital Erasme, c’est-à-dire un endroit aménagé comme une maison dans un étage de l’hôpital. C’est donc encore plus proche de la philosophie de l’accouchement à domicile qu’une salle nature. Les résultats sont manifestes: le profil des futures mères est équivalent à celles de maison de naissance (indépendante d’un hôpital) et de celles accouchant à domicile, les sages-femmes qui y travaillent sont totalement aptes à accompagner les accouchement à domicile (notamment les sages-femmes libérales qui y ont accès), et pourtant les taux de transfert sont bien plus élevés. Le simple fait d’être physiquement à l’hôpital entraîne une tentation beaucoup plus grande de descendre un étage pour se retrouver dans un environnement hospitalier classique et y subir des actes médicaux. J’attends les analyses scientifiques plus précise sur cette expérience, mais en tout cas, les premiers résultats sont interpellants.

      Ce que je peux dire par rapport à votre témoignage, c’est que les bébés qui naissent avec un cordon autour du cou, c’est très fréquent, et ça ne consiste généralement pas en une urgence. Les sages-femmes savent poser les gestes adéquats pour le délivrer du cordon. C’est plutôt la conjonction d’autres facteurs qui ont conduit à cette souffrance fœtale. Il est probable qu’une sage-femme a domicile ait pu observer ce défaut de dilatation avant que l’urgence se présente et envisage un transfert en temps utile.

      Par rapport à la déchirure suite à l’épisiotomie: effectivement, les études démontrent que l’épisiotomie augmente le risque de déchirure (contrairement à ce que les médecins ont longtemps cru en pratiquant des épisiotomies préventives ayant pour but d’éviter les déchirures). L’épisiotomie est donc loin d’être un acte anodin, et ne peux se faire que sous contrôle médical.

      Quand à la perte de sang, était-elle dû à un défaut de rétractation de l’utérus ou à l’épisiotomie ?

      Tout ça pour dire que je n’ai pas de réponse précise par rapport à votre expérience, mais qu’il est toujours utile de poser une série de questions qui pourraient relativiser une issue mortelle si l’accouchement s’était produit en dehors de l’hôpital.

      • Isabelle says:

        Merci pour votre réponse commentée.

        La perte de sang était due uniquement à la déchirure, les tranchées ayant repris très rapidement après la délivrance et ce, sans avoir recours à l’ocytocine de synthèse.

        Je pense que votre article mériterait simplement de se remettre en question: l’accouchement peut déraper, oui, pas en quelques secondes, mais en quelques minutes. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas continuer d’oeuvrer pour que soient mises en place des maisons de naissances ou des structures comme celle dont j’ai bénéficié à Grasse, mêlant habilement le savoir faire des sages femmes dans une approche plus globale et mieux suivie de la grossesse et de l’accouchement et les ressources médicales dont on ne saurait se passer.

  22. Laurence Boutal says:

    “femme grosse, pied dans la fosse” …

  23. toinnette says:

    Une anecdote qui tombe pile: Mon (ex) gynéco, quand je lui ai demandé en toute innocence si la (très) grosse maternité de ma ville allait accepter favorablement ma décision d’éviter autant que possible une épisio m’a répondu:

    “Ah bon? Vous ne voulez pas que je SAUVE votre enfant?”

    J’hésitais encore alors à me faire suivre en maison de naissance à 25km de la, j’ai été totalement convaincue!

    Marie Hélène, je vous suis, je vous lis, et j’adhère à vos propos. Mais je trouve néanmoins que les néophytes ne peuvent que difficilement être convaincues quand on les accuse aussi fort d’imbécilité… Faire sortir les moutons du troupeau nécéssite un peu plus de tact et de pédagogie, si tant est que cela soit un de vos objectif…

  24. MelD says:

    MERCI pour cet article! Pour ce blog en général… MERCI! Il faut dire ce que vous dites et vous le dites bien… Bravo de supporter à chaque publication les réactions parfois désagréables, c’est mieux que de se taire!! Les femmes, depuis quelques générations, ont acquis leur indépendance et leur libre arbitre, elles peuvent maintenant se former et s’informer, avoir leurs opinions, et prendre des décisions… alors pourquoi ne le font-elles toujours pas concernant un domaine qui leur est propre: l’accouchement!!??

  25. Titcheur says:

    Je suis un peu étonnée par autant de virulence contre les maternités. Promouvoir l’AAD et démystifier certaines croyances, pourquoi pas? Mais pourquoi nécessairement diaboliser l’accouchement en milieu hospitalier et le présenter comme un moment aussi horrible?
    Certes, la sage-femme n’est pas présente H24 auprès de la patiente mais, en général, celle-ci est avec son compagnon et peut aussi apprécier cette intimité avec le futur papa, ce moment de dialogue avant la naissance.
    Certes, il y a des actes médicaux précis, des touchers vaginaux pour constater la progression (ben heureusement non??), un monitoring pour contrôler la FC du bébé (heureusement aussi car sinon on la détecte comment la souffrance foetale??). Mais je suppose que la SF à domicile le fait également, sinon comment détecter un problème?
    L’ocytocine est loin d’être systématique comme vous le sous-entendez, parfois la nature fonctionne toute seule et on la laisse faire. Oui, même à l’hôpital!
    Et puis les urgences vitales, ça existe. Des bébés coincés parce que la tête dans les étoiles (mon cas), des placentas qui ne sortent pas (et pas forcément à cause de l’ocytocine, là aussi vous généralisez), je l’ai vécu également et j’étais bien contente d’être sous péridurale quand on m’a fait la révision…
    Bref, je suis pour le choix des femmes et évidemment contre les discours infantilisant de certains médecins qui n’écoutent pas les souhaits de leur patiente (mais là encore il ne faut pas généraliser et diaboliser les vilains gynécos contre les gentilles SF, il y a des gens très bien partout et d’autres qui manquent de tact partout également). Mais encore faut-il présenter les choses de façon nuancées et pas à charge.
    Dire à une femme qui souhaite accoucher à domicile qu’il n’y a pas de problème, que bien sûr ça va être magique sans lui présenter les risques (réels, quoique vous en disiez, tout le monde n’habitant pas à 5 min d’un hôpital, sans compter le temps de prévenir les secours et que ceux ci arrivent), c’est à mon sens la tromper sur la marchandise. Faire un choix informé, cela signifie aussi comprendre que même si une grossesse se passe super bien, il peut arriver un paquet de trucs lors d’un accouchement. Et c’est aussi admettre qu’un accouchement à l’hôpital peut être magique aussi…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Est-ce qu’un médecin qui menace une femme de mort ou son enfant d’handicap pour le reste de sa vie, parce qu’elle émet le souhait d’accoucher ailleurs qu’à l’hôpital, fait preuve de nuance ? Lui présente-t-il objectivement les risques de l’accouchement ?

      Mon billet répond simplement à ces menaces de l’accouchement qui dérape en quelques secondes, lancée à tort et à travers par des médecins pour faire peur aux femmes. Contrairement aux médecins, j’apporte des arguments basés tant sur la pratique du métier de sage-femme que sur des études scientifiques que j’ai mentionnées dans les sources. Alors qui est le plus virulent ? Le médecin qui dit à la femme qu’elle va mourir si elle ne se soumet pas ? Ou moi qui écrit de façon argumentée ?

      Où ai-je dit à une femme qui souhaite accoucher à domicile qu’il n’y a pas de problème ? En quoi je l’ai trompée sur la marchandise ?

      Quant aux gestes médicaux que vous mentionnez, je vous invite à lire les autres billets de mon blog où je démontre pour la plupart leur inutilité voire leur dangerosité.

      Bien sûr qu’il y a des accouchements qui se passent bien à l’hôpital. Bien sûr qu’il y a des femmes qui l’ont vécu avec beaucoup de magie. Malheureusement, ce n’est pas toutes les femmes. Il n’y a aucune raison pour que dans notre monde actuel, avec toutes les avancées médicales que nous connaissons, 100% des femmes ne puissent pas vivre leur accouchement de façon magique.

  26. Tagada says:

    mamaad est un ignorant
    Il ironise sur le fait que la césarienne doit être urgente ou ne pas être . Alors sachez qu’il existe des césariennes programmées 15 jours à l’avance et des césariennes décidées en cours de travail pour l’altération du rythme ou défaut d’engagement ou plein d’autres motifs . Si la parturiente est chez elle et qu’elle met 10 minutes â arriver avec un rythme cardiaque fœtal altèré celà peut finir par hélas une anoxie fœtale et des séquelles .. Donc il ne faut pas idéaliser l’ADD il faut en accepter les risques et les connaitre ( le rôle du médecin accoucheur Cest d’informer les patientes du risque potentiel ) ce n’est pas leur faire peur Cest qu’elle sache exactement ce qui peut arriver ensuite il faut respecter leur choix

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Il faut également qu’elle connaisse tous les risques qu’elle court à l’hôpital en terme d’actes médicaux mutilants, invasifs et dangereux. Il faut qu’elle sache exactement ce qui va y arriver en termes de contraintes, de privations de libertés, d’absence de soutien émotionnel voire de vexations en tout genre. Je connais très peu de médecins qui mettent les femmes en garde contre ces risques et qui les invitent à choisir entre un accouchement à domicile, en maison de naissance ou à l’hôpital en toute connaissance de cause.

  27. Delphine M. says:

    Pas d’accord avec l’idée que ce soit aussi sûr : les risques de problème sont les mêmes mais les conséquences sont bien plus graves à la maison !
    Je conseille d’accoucher à l’hôpital sans médicaments ni injection. Si le personnel est habitué à gérer ‘au naturel’, c’est le meilleur des deux mondes.

    • Bonsoir, il me semble que des études outre atlantique indiquaient que les taux de morbidité et de mortalité étaient pour les AAD LARGEMENT INFERIEURS pour l’accouchement à l’hopital … LE ratio était 5 fois moins de morts à la maison, qu’à l’hopital….

      Pour cotoyer les hopitaux depuis 20 Ans pour mon épouse et amies ayant des soucis de santé graves (diverses maladies autoimmunes), le déni, les moqueries et l’influence sont des choses pratiquées couramment … alors pour la naissance n’en parlons même pas, il s’agit d’un fond de commerce … à 3000€ la naissance par voie basse, et à 6000€ dès que l’on pratique l’épisiotomie ou césarienne, on peut comprendre une certaine logique financière également

  28. Ingliche Titcheur says:

    Encore une fois, je trouve que la virulence de vos propos ne rendent pas service à la cause que vous défendez. A vous lire, on a l’impression que ce qu’on nous fait à l’hôpital PROVOQUE les complications telles que les hémorragies ou autre et ça, c’est quand même très dangereux. Tous les médecins, loin de la, ne menacent pas leurs patientes d’une mort atroce si elles osent aller contre leur avis tout puissant. Il faut arrêter le délire paranoïaque!
    Pour convaincre les femmes que l’AAD ne présente pas les dangers que l’on croit, pas besoin de dire que c’est à l’hôpital que l’on risque de claquer, c’est contre productif. Et les médecins qui présentent les risques de l’AAD ne le font pas d’après leurs connaissances médicales??? Il suffit d’un peu de bon sens pour se rendre compte qu’en cas de pépin, il vaut quand même mieux être déjà à l’hôpital plutôt que d’avoir à attendre une ambulance et faire le trajet…
    Quant aux 100% de femmes dont l’accouchement serait magique, bien sûr je comprends que c’est un vœu pieux mais admettez que, malgré toute la bonne volonté du monde, on ne peut garantir à aucune femme que tout se passera bien le jour J.

  29. Marie-Hélène Lahaye says:

    Delphine M., Ingliche Titcheur, pour la comparaison des risques accouchement à la maison vs accouchement à l’hôpital, je vous renvoie à cette étude randomisée contrôlée (c’est-à-dire la compilation des études, ce qui offre la plus grande valeur scientifique): http://almenpraksis.ku.dk/nyheder/oleolsen/Hjemmef_dsel.pdf

    Que conclut cette méta-étude ? “This review shows that there is no strong evidence to favour either planned hospital or planned home birth for selected, low-risk pregnant women.”. En français: “cette compilation démontre qu’il n’y a pas de fortes preuves en faveur soit d’une naissance planifiée à l’hôpital, soit d’une naissance planifiée à domicile pour les femmes enceintes à bas risque.” Pour le dire plus simplement: les risques à l’hôpital ou à la maison, c’est kif-kif.

    Je vous invite également à consulter les dernières recommandations de la haute autorité de la santé britannique: https://www.nice.org.uk/news/press-and-media/midwife-care-during-labour-safest-women-straightforward-pregnancies
    Cette haute autorité de santé va plus loin que l’étude randomisée contrôlée, parce qu’elle prend non seulement en compte les “gros risques” (mortalité de la mère et/ou de l’enfant), mais également les séquelles liées à l’accouchement à l’hôpital en raison des gestes médicaux inutiles.

    Quelle est la recommandation ? “the evidence now shows midwife-led units to be safer than hospital for women having a straightforward (low risk) pregnancy [1]. Its updated guidance also confirms that home birth is equally as safe as a midwife-led unit and traditional labour ward for the babies of low risk pregnant women who have already had at least 1 child previously [2].”

    En français: “Nous avons maintenant la preuve que les maisons de naissances sont plus sûres que l’hôpital pour les femmes ayant une grossesse à bas risque. Ces conseils mis à jour confirment également que l’accouchement à domicile est aussi sûr que la maison de naissance et les maternités classiques pour les bébés de femmes enceintes à bas risque ayant déjà eu un enfant précédemment.”

    Je ne fais que m’appuyer sur ces études scientifiques et sur les recommandations d’une haute instance de la santé. Alors libre à vous de contester ces études. Dans ce cas, je vous invite à écrite un article scientifique et de le publier dans un journal médical afin de les remettre en cause.

  30. Ingliche Titcheur says:

    Encore une fois, je ne remets pas du tout en cause le bien fondé de votre argument de base, à savoir qu’accoucher à domicile n’est pas plus dangereux qu’accoucher à l’hôpital. Les chiffres et études mentionnés sont rassurants et intéressants.
    Par contre, je ne vois pas la nécessité de “descendre” en flèche l’accouchement à l’hôpital et de dire que les complications sont liées aux actes médicaux. C’est totalement exagéré et si c’est peut-être le cas parfois, il ne faut pas généraliser et laisser croire que du coup, sans ces actes médicaux, aucune complication ne peut survenir.
    Et attention, il n’y a pas que la mort du bébé et de la mère à prendre en compte: un bébé en souffrance trop longtemps ou privé d’oxygène ne va pas nécessairement décéder mais ne sera pas non plus en parfaite santé derrière.
    C’est tout ce que j’essayais de vous dire…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Comment, sur base des données scientifiques (celles-ci, mais aussi toutes les autres qui démontrent les effets secondaires d’actes médicaux inutiles pratiqués en routine dans tous les hôpitaux) ne pas contester radicalement la façon dont les femmes sont traitées par le pouvoir médical ? Parce que quand on est une femme, il faut être gentille et douce pour ne pas heurter ?

      Quant à la souffrance foetale et ses séquelles, ils sont pris en compte par les études. Pas de différence notable sur le score APGAR notamment. Concernant l’oxygénation du bébé après la naissance, les sages-femmes à domicile disposent d’une bombonne et d’un masque pour pratiquer cette oxygénation et réanimation. Pas de différence avec l’hôpital.

  31. Ingliche Titcheur says:

    Vous semblez avoir décidé que les médecins étaient tous de vilains machos dont le seul but dans la vie était d’exercer leur pouvoir abusif sur de pauvres femmes en position de faiblesse et ravis de pouvoir les mutiler à grands coups de ciseaux.
    Ne pouvez-vous pas entendre que si des protocoles existent, c’est peut-être parce qu’ils fonctionnent? Qu’une grande majorité de praticiens souhaitent que tout se passe au mieux pour leurs patientes, parce qu’ils y ont aussi intérêt? C’est chiant une patiente pas contente, ça râle, et puis si en plus son conjoint vous met son poing dans la tronche parce que vous ne respectez pas tous ses désirs ….
    Je ne dis pas que tout est parfait dans le meilleur des mondes, il y a certainement de gros cons misogynes. Mais ça ne signifie pas qu’il faille tout jeter non plus, il y a des choses qui marchent bien et c’est dommage de ne pas l’admettre. On peut avoir un accouchement humain à l’hôpital.
    Bref. Je ne vais pas vous convaincre et vous n’allez pas me convaincre non plus.

    • Zab says:

      Dans d’autres pays il y a d’autres protocoles, respectueux de la mère, du bébé et du processus de l’accouchement, et devinez quoi ? Leurs chiffres de mortalité et morbidité périnatales sont meilleurs que les nôtres (l’Australie par exemple).
      Les médecins français dans leur ensemble ont une attitude paternaliste envers leurs patients et pensent que ce qu’ils décident pour eux est forcément meilleur, sans prendre la peine de leur demander leur avis ou même de les informer dans bien trop de cas (il n’y a qu’à voir les témoignages du tumblr “je n’ai pas consenti”). Et sans non plus prendre la peine de justifier leurs choix par des preuves.
      Par exemple, il y a des années qu’on sait que l’épisiotomie ne prévient pas les déchirures, et que les déchirures guérissent bien mieux que les épisios. Il suffit d’aller chercher les données pour éviter de mutiler des femmes. L’épisio n’est réellement utile que quand il faut sortir d’urgence un bébé, c’est très rare. Pourtant en France on continue de la pratiquer en dehors de ces cas, parfois sur des femmes qui la refusent à cor et à cri. Au nom de quoi devrions-nous accepter de subir cela ?

  32. Marie-Hélène Lahaye says:

    Les protocoles existent parce qu’ils fonctionnent… dans l’intérêt des hôpitaux et des médecins.

    Si les praticiens souhaitaient réellement que les accouchements se passent au mieux, ils liraient et appliqueraient les recommandations de la littérature scientifique, il écouteraient les femmes et ils modifieraient radicalement l’organisation des hôpitaux pour que chaque femme puisse vivre son accouchement de la plus belle façon possible. Si les praticiens souhaitaient réellement que les accouchements se passent au mieux, ils prendraient connaissance des milliers de témoignages de femmes disponibles sur internet qui racontent à quel point elles ont été violentées, infantilisées et maltraitées. Ils en seraient horrifiés et une révolution aurait déjà eu lieu depuis longtemps dans les hôpitaux.

    Malheureusement rien de tout ça. Face à l’urgence de ces violations, que font les médecins ? Ils critiquent le style et le ton de mes billets. Parce que, de leur point de vue, critiquer un médecin dans un texte, c’est beaucoup plus grave que brutaliser physiquement et psychologiquement les femmes.

    • Claire says:

      Pour aller dans le sens de Marie-Hélène dans cette joute écrite, j’ajouterais que la tarification à l’acte ne pousse pas les médecins dans le sens d’un accouchement physiologique : péridurale = 1 acte, épisiotomie = 2, forceps = 3. Un accouchement comportant une escalade de gestes médicaux c’est BINGO pour les praticiens et les établissements. Et un accouchement respecté respecte aussi la sécurité sociale : il ne coûte pas grand chose..

      • de 3000€ à 6000€ 🙂

        • bénédicte says:

          Les tarifs que vous citez sont complètement fantaisistes.
          3000€ ce n’est pas juste l’accouchement simple, c’est l’accouchement+séjour en maternité.
          Et l’utilisation de forceps, ventouse ou autre ne fait absolument pas grimper le tarif à 6000€.
          D’ailleurs dans le publique le salaire de l’obstétricien ne dépend pas des actes qu’il pratique. (Ce qui n’empêche pas le T2A de poser d’autres problème dans “l’escalade” des actes bien sur).
          Et sans jamais avoir accoucher dans le privé, les dépassements d’honoraire se montent il me semble à quelques centaines d’euros, surement pas des milliers.

        • Zab says:

          Ces chiffres me semblent très bizarres, vous auriez une source ?

          • bénédicte says:

            En En préparant mon 2ème accouchement : avec une SF libérale, donc coût pour la cpam 349,44€ (acte SF124). je me suis demandée combien avait coûté mon premier accouchement à la cpam. J’ai trouvé l’info sur mon relevé annuel, un peu plus de 3000€ (voie basse avec épisio et forceps, séjour de 4 jours). Hôpital public, mon accouchement+séjour à donc “rapporté” 3000€.

            Pour la tarification des accouchement en général, j’ai eu beaucoup de mal à trouver une inof claire.
            Il y a un tableau ici en page 15 qui donne une idée.
            http://www.perinat-france.org/upload/professionnelle/reseaux/LR/MATERNET/journee/2007/MATERNET2007_F.pdf
            Mais c’est bien le problème de la T2A, pour les patients, c’est extrêmement compliqué de savoir combien coûte les actes dans le cadre d’un hospitalisation (enfin pour le peu de patient qui s’y intéressent…). Si quelqu’un maitrise mieux le sujet, je suis preneuse.

            Il me semble aussi que si la mère fait une sortie précoce (-de 48h)la rémunération de l’hôpital baisse énormément. Ce qui incite donc encore une fois à ne pas respecter les choix de chacune pour des raisons d’équilibre budgétaire.

            Pour le privé, des dépassements exorbitant dans des cliniques chics existent surement, mais je ne crois pas que 6000€ soit un tarif courant pour juste la rémunération de l’obstétricien pour 1 accouchement.
            Donc balancer ce genre de chiffres…

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Sur les tarifs, j’ai trouvé un peu de documentation.

            Pour la Belgique (après vérification auprès d’un directeur d’hôpital français, les tarifs sont comparables en France), voir page 13 pour un graphique synthétique: http://www.mloz.be/files/etudeaccouchementfr.pdf

  33. Viviane says:

    Bonjour,
    sans revenir sur les différents risques entre l’accouchement hospitalier et extra-hospitalier, que vous avez comme à votre habitude synthétisé en noircissant un peu le versant hôpital, je voudrais revenir sur le titre même de votre billet.
    L’accouchement qui dérape en quelques instants n’est pas un mythe.
    Certes, cela est rare. Certes, en cas d’AAD les risques sont moindres (mais pas nuls). Certes de nombreuses situations peuvent être anticipées, avec la connaissance de la femme, le sens clinique, en particulier. Cependant tout ne dépend pas de nous et de notre volonté (ou pas) de rester dans la physiologie la plus pure. Nous ne sommes pas tout-puissant là-dessus. Il arrive que des hémorragies de Benckiser emportent un bébé (même en cas de rupture spontanée de la poche des eaux). Il arrive qu’un placenta était en fait accreta, sans cicatrice utérine. Il arrive que survienne une embolie amniotique fatale à la mère, et souvent alors l’issue est la même, qu’on soit au domicile ou à la maternité. Il arrive que le nouveau-né naisse en état de mort apparente sans cause retrouvée, peut-être une maladie génétique en fait. Il arrive que survienne une rupture utérine même sans facteur de risque.
    Tout ça pour vous dire qu’il ne faut pas opposer dans ces situation domicile et hôpital.
    J’aurais préféré une discussion sur : jusqu’où informer ? Faut-il mentionner ces pathologies rarissimes, au risque d’induire une perte de confiance envers sa capacité à accoucher ? Si on en parle, est-ce pour donner toutes les cartes en mains à sa patiente, ou pour se protéger ?
    Faut-il vivre dans la peur que tout dérape, s’attendre au pire ? Ou être le plus optimiste possible, et il y a tellement de récits de femmes qui reprochent qu’on ne les ait pas informé des risques qui existaient…
    Il ne faut pas non plus oublier que l’heure actuelle est à la fermeture des maternités, avec souvent le même raisonnement : les patientes ne sont pas en sécurité car on ne peut pas les prendre en charge assez efficacement. La vitesse de césarienne fait partie des critères de sécurité. Mais les politiques oublient que si la maternité du coin est fermée, le temps de transfert sera plus long, et le pronostic pire, si la femme subit une pathologie grave hors milieu hospitalier…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Bien sûr qu’il y a toujours un risque. Le risque zéro n’existe pas. Comme le dit très justement Alice plus bas, le risque est inhérent à la vie. Chaque jour, nous prenons beaucoup de risques en empruntant une voiture ou en traversant la rue. Chaque année nous prenons des risques en partant en vacances. La seule solution pour ne plus prendre de risques est tout simplement ne plus vivre.

      Jusqu’où faut-il informer les femmes ? Jusqu’au bout, et sans mentir. La plupart des médecins mentent aux femmes en leur disant “si vous accouchez ailleurs qu’à l’hôpital, vous risquez la mort et celle de votre enfant. Tandis que si vous accouchez à l’hôpital, nous appliquons le risque zéro”. C’est un mensonge énorme, qui n’aide de toutes façons pas les femmes à prendre confiance dans leur capacité à accoucher. Que du contraire même, puisque c’est une façon de dire aux femmes “soumettez-vous à la médecine, c’est votre seule chance de survivre”.

      Il serait beaucoup plus intelligent de faire de l’empowerment des femmes: leur faire prendre conscience de leur formidable capacité à mettre leur enfant au monde, les rassurer en leur disant que la médecine est là en cas de soucis, tout en leur disant que le risque zéro n’existe malheureusement pas.

  34. Alice Prévot says:

    Pour rejoindre certains commentaires ci-dessus, mais aussi le contenu de cet article, je pense qu’il y a en effet un risque à accoucher chez soi, comme il y en a un à accoucher à l’hôpital, comme il y en a à vivre (conduire en voiture, prendre l’avion, réparer sa toiture, marcher en montagne). La question que chacune a le droit de se poser c’est : comment envisager sa vie et donc inévitablement le risque ultime, la mort, la sienne ou celle de son nouveau-né et enfants. Le boulot des médecins, obstétriciens et urgentistes, c’est d’éviter la mort à TOUT prix. Ils sont payés pour ça, donc évidemment, si on est venu là, il ne faut pas s’attendre à autre chose, on ne nous donnera pas le choix. Mais est-ce que chacune des femmes présentes sur ce blog ont cette philosophie de vie ? Qui, ici, a peur de risquer sa mort ou celle de son foetus au point d’être privé de sa liberté à disposer de son corps ?

    Je suis une femme avec une histoire. Mon premier enfant a eu une opération cardiaque à trois jours, sans ça il mourrait. Pendant toute ma grossesse j’envisageais sa mort, et je me disais que quoiqu’il advienne, je ferai tout pour que sa vie même courte soit remplie d’amour. Mon deuxième enfant s’est présenté en siège. J’ai été menacée, harcelée, endormie et mutilée par le corps médical et par mes proches, au cas où. Je voulais simplement accoucher et, comme pour mon fils, remplir d’amour la vie de ma petite fille, qu’elle soit courte ou longue. Après ça, j’ai attendu et espéré la mort, la mienne, parce que quelque chose s’était cassé en moi. Je n’avais pas le droit de vivre comme je voulais.

    Je n’ai jamais eu peur de mourir, ni eu peur de celle du foetus que je porte. J’ai peur que sous prétexte d’éviter la mort à TOUT prix, je n’ai pas le droit de vivre comme je le souhaite. Pas le droit de vivre ce que la vie m’envoie, même peut-être une mort. Et vous ?

  35. MissNiet says:

    Alice votre commentaire est magnifique, et je suis très triste pour vous que vous n’ayez pas été respectée dans vos choix. Je partage votre philosophie et en lisant votre témoignage je suis convaincue de l’importance de continuer à lutter contre cette main mise d’autrui sur le corps de la femme enceinte.

    Je ne sais plus si c’était sur ce blog qu’un article mentionnait le fait que lors des accouchements si la femme n’est pas coopérative le corps médical peut commencer à exercer des pressions sur le conjoint, souvent démuni et paniquer qui se rangera à l’avis des soignants.
    Alors pour la personne qui avait peur d’un coup du conjoint, tant mieux. Si un jour je dois accoucher en structure et qu’il n’y a pas eu d’évolution de la situation je peux vous garantir que je mettrai mon conjoint entre moi et les soignants et que j’espère qu’il cognera. Entre nous c’est confiance aveugle et on se défend l’un et l’autre dans nos choix contraires à ceux de la société.
    Mais sans doute que si vous avez peur d’en prendre une parce que vous ne respectez pas les choix du patient c’est justifié non ?…

    • Alice says:

      MissNiet,

      Je crois que c’est très difficile de refuser et ce, même pour le conjoint, quand on est infantilisée et culpabilisée alors qu’on est en train de gérer ses contractions et qu’on est pressée par tout le monde, proches, sages-femmes, médecins, urgentistes. Il vaut mieux partir du principe que la femme qui accouche et même son conjoint son très vulnérables face à une institution et même à un système de pensée qui régit toute une société. J’ai personnellement fait l’erreur de me croire assez forte et bien entourée, en fait non. J’étais seule et vulnérable.

  36. Finlandaise1 says:

    Moi aussi, je trouve le témoignage d’Alice très intéressant !
    Je ne suis pas spécialiste du sujet. Un accouchement peut certainement tourner en catastrophe en quelques minutes, et pourquoi pas en quelques secondes, comme tout dans la vie, après tout. Même une simple promenade à vélo, comme ça m’est arrivé aujourd’hui 🙂 On était à 2cm de l’accident, les torts étaient partagés. Heureusement j’avais réglé mes freins, et au passage, l’automobiliste a compris à quoi peut servir un clignotant, hihihi 🙂 Donc je suis encore là ce soir pour écrire mes bêtises.
    Donc oui, les situations d’urgence ne me posent pas de problème en soi. Ce qui est ennuyeux, c’est que les dangers, réels ou supposés, sont trop souvent utilisés comme prétexte pour tout et n’importe quoi. Puisqu’il y a danger, il faut une hiérarchie forte et un chef tout-puissant adoré et respecté, il faut une cohésion allant jusqu’à la soumission totale et l’omerta… C’est ça qui me dérange.

  37. Alice says:

    Moi j’aime ce blog et cet article car en prenant le contrepied de la pensée générale, ils invitent les femmes à réfléchir et à choisir en fonction de leur propre philosophie de vie. Ils les invitent à se libérer de la pression sociale. C’est super fort.

    Quand on s’en remet aveuglément au personnel médical lors de la naissance de ces enfants, on ne vit pas la naissance de ses enfants, on la subit au mieux et parfois même on n’est pas là. C’est le trou noir. On peut très bien en ressortir plus morte que vive aussi. C’est mon cas.

    Quand on se prépare pour grimper une montagne, à moins d’avoir un médecin urgentiste traumatisé, formaté et hurlant à ces côtés, on envisage le meilleur. On va grimper la montagne et revenir en forme. Alors que concrètement il y a un risque qu’on ne grimpe pas la montagne et qu’on tombe dans un ravin. Heureusement personne n’est là pour nous gâcher la ballade avant d’avoir commencé.

    On prend quelques précautions, une carte, un sac, avec de la nourriture, de l’eau, une petite trousse de secours en cas d’urgence, parfois on y va avec un guide de montagne qui connaît mieux le chemin et les gestes à effectuer. On se prépare physiquement en s’entraînant régulièrement. On sait qu’au bout d’un moment on aura peut-être mal, mal aux pieds, aux jambes, des courbatures. On sait qu’on aura besoin de se reposer, de prendre de l’eau et de la nourriture, de faire une pause pour mieux repartir. On sait qu’il y a un risque mais on reste positif.

    A part si on est un sportif avec une pression sociale pour gagner une compétition olympique, on n’a pas recours à un médecin pour nous droguer et nous garantir un quelconque résultat. On n’emporte pas de seringue et d’anesthésie au cas où on ne supporterait pas les courbatures. On ne s’empêche pas de manger et de boire au cas où on aurait besoin d’une anesthésie générale si on tombait dans un ravin. Pendant la promenade et lorsqu’on a un passage délicat, un fossé à traverser ou un rocher à escalader, on n’a pas de brancardier pour nous attacher et nous allonger sur le brancard et nous garantir un passage “en toute sécurité”. Lorsqu’on flanche, on n’a pas de petite piqûre d’IPO pour nous redonner de l’énergie. Pourquoi ? Parce qu’on espère tout simplement le meilleur et que sinon ça nous gâcherait la ballade.

    Pourquoi est-ce que pour l’accouchement on n’aurait pas le droit d’en faire de même ?

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      C’est une très belle comparaison.

      On peut même aller plus loin: si en pleine randonnée, on était entourée de médecins qui nous diraient à chaque pas où poser le pied, comment respirer, comment souffler, comment se tenir, etc, non seulement ça gâcherait le plaisir de la randonnée, mais ça contribuerait même à un ras-le-bol et des accidents supplémentaires.

      • Alice says:

        Exactement, je pense que ce serait dangereux. Un danger pas naturel, un danger médical. Et on aurait d’autant plus de mal à l’accepter qu’on envisageait en fait un risque naturel et qu’on subit les séquelles d’actes médicaux. Mais comme on s’est mal entouré dès le départ, et qu’il est inadmissible pour les médecins, qui ont cette déformation professionnelle, d’accepter un risque naturel, on s’est retrouvé piégé. Quand on a mis le pied dans l’hôpital, c’est tout un engrenage qui se met en route, impossible de faire marche arrière.

        Donc c’est indispensable de se poser la question dès le départ, l’accouchement à domicile ou l’accouchement médical avec leurs risques et leurs avantages.

  38. ci-joint mon témoignage … du moins de celui de l’accouchement de mon épouse …
    Natifs de France tous les deux, mon épouse a des soucis de santé grave, problème d’assimilation. Elle a une phobie de l’hôpital pour avoir à 8 ans fait une réaction grave au vaccin BCG, bras gonflé pendant 2 mois, et elle même allitée durant le reste de l’année… Y’a de quoi traumatiser une gosse à cet âge là, donc exit les hôpitaux, les seringues, les blouses blanches … Comment faire pour accoucher à la maison, sachant que les sages femmes pratiquant l’AAD se comptent sur les doigts d’une main par département voire région ?

    A Madagascar depuis 8ans, mon épouse a accouché … à la maison .. avec une sage femme et un médecin présent (2 femmes). Madame qui a vu plusieurs gynécologues, a eu un discours mi figue mi raisin, soit interprétait mal une échographie (le meilleur spécialiste local nous l’a confirmé car rassuré par son discours cohérent, précis et concis), soit disait oui pour notre projet d’AAD MAIS faudra faire ce qu’il nous dit … ce genre de discours n’est pas acceptable … car universelle, puisque ces médecins sont souvent formés … en France. D’ailleurs un très célèbre a accouché une femme à Montluçon… chez elle puisque le bébé venait, impossible de l’emmener à l’hopital… et bien il a été trainé au tribunal pour qu’il s’explique… pourquoi pas à l’hopital ? Ben le bébé venait, je peux pas conduire et aider la maman en même temps ? Dépité il est retourné à Madagascar… mais l’enseignement français persiste … d’abord l’hopital (enfin pour les plus aisés), nombreuses sont qui accouchent à la maison, sans problème (si hygiène et préparatifs bien sur) et selon leur profil (pas 10 gosses déjà, travaillant dans les champs, etc)

    Ma femme est myasthénique, on lui a prédit épisio et césa … après lecture de nombreux ouvrages sur les naissances naturelles, où les femmes reprennent pouvoir sur leur corps, nous avons tout organisé (même si dans le moment J on n’en a fait que 50%)… Perte des eaux à 14h30, Contractions tranquilles puis à 5 min à 17h, j’ai aidé ma femme tranquillement à son rythme… puis un peu fatigué car doit manger toutes les 4h avec ses problèmes d’assimilation, j’ai fait rentré la doctoresse … qui a dit qu’elle était dilatée au max … ce qui était faux car elle a fait pousser ma femme durant … 2h…
    Le côté négatif, alors qu’elle aurait pu se reposer et manger, et reprendre des forces, elle s’est épuisée inutilement … accouchement en 7h toutefois, mais 7h pour expulser le placenta donc la sage femme et la doctoresse l’ont aidé.
    Le coté positif, geste sur pour sortir le bébé, j’ai coupé le cordon (en attendant bien sur qu’il soit blanc), et j’ai mis le bébé sur madame.

    En soit, quand je compare ma mère qui a accouchée en quelques dizaines d’heures, 20 ou 30 je ne sais plus, et ma femme avec une petite santé a accouché en 7h seulement … dont 2h pénible … dès que le corps médical est rentré … la doctoresse a voulu absolument qu’elle s’allonge sur le lit, alors que je la tenais pour etre au rebord du lit accroupie … elle a essayée une fois pour lui faire plaisir … douleurs irradiantes immédiates, on a repris la position initiale … 🙂 donc je comprends que se mettre à 4 pattes pour attendre le bébé ce n’est pas facile, mais qui doit on aider ? le médecin ou la parturiente comme on dit ?

    Bref, si cela serait à recommencer, cela serait de nouveau à la maison, en encadrant davantage les “débordements” du médecin et de ses protocoles habituelles … ma fille ne fut pas lavée, pesée, triturée, fessée… et elle ne s’en porte pas mieux … si il y avait un problème, elle avait du matériel, et ‘lhopital est à 2km de la maison 🙂

    • et avec le témoignage sur le blog de mon épouse, c’est encore mieux 🙂
      http://filledelair7.canalblog.com/archives/2014/08/06/30365865.html
      A noter sa remarque intéressante, le fait de se mettre sur le dos, qui favorise les douleurs et le prolapsus du cordon, on comprend les femmes qui demandent une anesthésie … :

      “””Je souffre une douleur terrible et sur le dos, impossible de la gérer et supporter! Tu m’étonnes que comme ça les femmes demandent des anesthésies!! Et je ne peux même pas bouger pour me remettre dans ma position à moi… Dès que ça finit, je me remets vite assise sur le bord du lit, on ne m’y reprendra plus (pourtant elle insiste encore), prête pour m’accroupir pour la prochaine””””

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci Marc-Rolland pour votre témoignage. Toujours éclairant sur les violences que subissent les femmes.

  39. MissNiet says:

    Je discutais hier avec une collègue externe actuellement en stage dans un service IVG accolé à une maternité. Pour ces examens elle a regardé la cotation des actes. Et au final elle en arrive aux mêmes chiffres, un accouchement en structure séjour compris coûte environ 3000€.
    Sans compter après les autres aides (visites de sf ou d’aide, pédiatriques) sur les premiers mois de la vie de l’enfant.

    Mais ça arrange bien tout le monde avec les politiques de natalité de ne pas mentionner ce prix, ce qui permet de maintenir l’idée que le système français fonctionne bien mieux qu’aux états unis par exemple (où les médecins sont de manière général beaucoup plus respectueux). Quand je souligne cet état de fait on m’explique que comme en France ce n’est pas payant c’est normal qu’on ait un mauvais service et qu’aux US seules les riches peuvent accoucher dans de bonnes conditions. Finalement, le coût d’un accouchement aux US et en France est comparable la différence réside dans le payeur final en fait.

    Et c’est là que je rejoins ce qui a été mentionné plus haut… quel coût a notre dignité et nos vies ?…

  40. Marie-Hélène Lahaye says:

    Je ne résiste pas à l’envie de poster la vidéo tragi-comique sur la façon dont les médecins dosent le cytotec pour provoquer un accouchement.
    https://www.youtube.com/watch?v=ozAQsHQdSl4

  41. Delespine says:

    J’ai (enfin) lu ce bel article. Evidemment je suis complètement d’accord sur le fait qu’il est intolérable qu’un professionnel de santé soit iatrogène et que ça doit changer… et vite, même si ça n’en prend pas le chemin. Après cet article est un peu trop bisounours et oublie clairement certaines réalités : le domicile, pour certaines femmes, ne représentent pas la sécurité émotionnelle nécessaire à un accouchement –> rappelons le : 10% des femmes sont victimes de violences conjugales… Et pour certaines le domicile est bien trop petit ou insalubre pour envisager d’y accoucher. De plus, aujourd’hui l’accompagnement global (qui devrait être la rège pour toutes les femmes) est clairement réservé aux femmes qui peuvent payer le dépassement d’honoraires que les SF qui le pratiquent sont obligées de demander si elles veulent vivre décemment de leur travail : et ça c’est grave ! A l’hôpital nous accueillons TOUTES les femmes. Nous pouvons accompagner les femmes les plus vulnérables avec des équipes médico-psycho-sociales pluridisciplinaires, celles qui ont une vraie pathologie non induite par les actes inutiles … La mission de service publique quoi…et ça, moi, j’y tiens !

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Justement, c’est bien là le problème. Aujourd’hui, l’accouchement à domicile n’est réservé qu’à une toute petite élite de femmes hyper informées et conscientisées , capables d’aller à l’encontre des normes dominantes, ayant les moyens de se payer une sage-femme libérale et de remuer ciel et terre pour la trouver (les autorités publics faisant tout pour décourager cette pratique dissidente).

      Une société réellement respectueuse des femmes promouvrait au contraire l’accompagnement global des femmes. C’est de loin la meilleure façon d’accompagner les femmes enceintes dans toutes les dimensions, détecter les violences et problèmes, et éviter la solitude face aux multiples intervenant. Un société réellement respectueuse de la liberté des femmes ferait en sorte que toutes les femmes enceintes puissent librement choisir la façon d’accoucher qui leur convient le mieux: à l’hôpital, à domicile, en maison de naissance. Nous sommes malheureusement très loin de ça puisque l’Etat base toute sa politique de naissance sur la peur et l’idée que les femmes doivent se soumettre au médecin ou mourir.

  42. Raphaelle says:

    Tout ça c’est trés joli, mais pouquoi tout le monde discute l’accouchement et personne ne pense au bébé ?
    Des riques pour la mére pour l’ADD ? Bien sûr, il y en as, mas la plupart va avoir le temps d’aller en clinique en urgence.
    par contre, si le bébé doit être aidé il n’y a le temps de rien et peut avoir des sequelles .
    Alors au lieu de se faire la guerre pouquoi ne pas travailler ensemble et faire á l’hôpital
    un accouchement comme á la maison et ne faire des interventions médicales qu’en cas d’extrême besoin ? le but principal de tout cela devrait être le bébé , sa naissance , l’allaitement et pas l’accouchement en soi !
    En fait beaucoup de femmes actuellement on besoin de se valoriser en criant qu’elles sont des héroïnes parcequ’elles on accouché á la maison mais n’allaitent pratiquement pas parcequ’elles veulent revenir vite au bureau.
    Pauvres bébés !!!

    • Zab says:

      Bien sûr… Parce que le bébé ne souffre pas DU TOUT quand sa mère est traumatisée par l’accouchement et est du coup incapable de créer un lien fort avec lui. Et les mères qui accouchent à la maison le font pour “être des héroïnes” et pas pour éviter d’être charcutées et traitées comme des objets à l’hôpital. Sans compter que les sages-femmes AAD ne sont pas DU TOUT équipées pour réanimer un bébé non plus, bien sûr, salopes tueuses de bébés qu’elles sont. *rolleyes*
      Sérieusement, renseignez-vous un minimum plutôt que de raconter n’importe quoi.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      C’est bien parce que la société se focalise exclusivement sur le bébé que j’ai décidé d’ouvrir un blog féministe qui insiste sur le respect des femmes quand elles accouchent.

      Ensuite, je m’oppose radicalement à la conception de notre société patriarcale et misogyne qui perçoit la future mère comme une menace pour son bébé. Quand elle est enceinte et qu’elle accouche, son corps serait défaillant et menacerait la vie et la santé du bébé que seuls les médecins peuvent sauver. Elle est aussi perçue comme une idiote, qui ferait des choix débiles et dangereux, mettant en danger son enfant, et qu’il faudrait absolument contenir par des interdictions et des obligations. Après la naissance, il faut que la société s’interpose pour la séparer de son enfant au plus vite, si dangereuse est-elle pour lui (couper le cordon très rapidement, emmener l’enfant pour une batterie d’examens). Enfin, toute la misogynie de la psychanalyse selon Freud est mise en oeuvre pour inciter les pères à séparer l’enfant de sa mère toute puissance qui le dévorerait s’il n’intervenait pas.

      Je combats donc cette conception qui vise à opposer les intérêts de la mère et de son enfant. Je m’oppose à cette vision des choses qui consiste à maltraiter et torturer la femme sous prétexte qu’il faut sauver son bébé.

      La réalité est l’inverse: l’écrasante majorité des femmes veulent le bien de leur enfant. Elles veulent tout faire pour qu’il soit en bonne santé, qu’il naisse dans les meilleures conditions et qu’il soit accueilli de la façon la plus bienveillante possible. Il est illusoire de penser qu’un bébé vivra mieux si on a préalablement torturé sa mère, si on l’a déshumanisée, si on lui a répété à quelle point elle est incapable et dangereuse.

      Moi je soutiens les femmes qui veulent faire les choix qu’elles estiment les meilleurs pour elles-même et leur bébé. J’aime les femmes qui sont fières d’avoir accouché. J’aime que les femmes soient considérées comme des héroïnes parce qu’elles sont parvenues à mettre leur enfant au monde. J’aime les femmes qui prennent conscience de leur puissance quand elles enfantent, et qui pourront réutiliser cette puissance dans d’autres aspects de leur vie ou plus simplement lorsqu’elles devront faire face à des difficultés par rapport à leur enfant.

      Les hôpitaux s’acharnent à détruire cette puissance des mères sous prétexte qu’elle nuit aux enfants. La situation ne changera malheureusement pas sans une révolution radicale sur la façon dont les femmes qui accouchent sont considérées dans notre société. Aucun hôpital n’a aujourd’hui intérêt à changer sa façon de fonctionner. La seule manière de changer les choses, c’est qu’un nombre de plus en plus important de femmes fassent le choix d’accoucher ailleurs qu’à l’hôpital, parce qu’elles veulent être pleinement respectées. Et c’est tout bénéfice aussi pour les bébés !

  43. ntauzia says:

    Ma fille est née il y a bientôt 7 ans, et je ne suis remise de l’accouchement, dans une petite maternité au label “ami des bébés”, que de l’été dernier, après une intervention chirurgicale réparatrice. Après des années de grande souffrance physique et détresse psychique. Je vous épargne les détails, mais vos messages me touchent car je comprends le point de vue de chacune d’entre vous, il est complémentaire. J’étais dans un hôpital à taille humaine, j’étais avec des sages femmes qui se sont montrées odieuses, un mari pas du tout aidant, un obstétricien qui nous a sauvées, ma fille et moi. Le mauvais accouchement que j’ai eu était dû aussi bien à des facteurs naturels (bassin trop étroit, cordon trop court, mauvaise présentation de ma fille) que iatrogènes (ocytocyne, rupture artificielle des membranes, péridurale, ventouse, forceprs, épisiotomie, extraction du placenta au lieu de laisser la délivrance se faire). J’ai eu une hémorragie grave de la délivrance, et un périnée complet compliqué. Des séquelles pour des années. Une équipe médicale et paramédicale à dénoncer, sauf deux médecins une infirmière et une seule des sages femmes. Alors je ne sais pas si à domicile ça aurait été moins dangereux. La sage-femme m’avait dit que c’était un concours inoui de malchances et que j’aurais dû avoir une césarienne. C’est vrai que quand j’entends les témoignages des unes et des autres j’en lis beaucoup pour dénoncer la césarienne, mais qui parle des séquelles de celles qui n’ont pu l’avoir ?

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour ton témoignage ntauzia qui démontre une fois de plus toute l’horreur de la violence obstétricale.

      Je réagis sur le “c’est un concours inouï de circonstance”. Il s’agit d’une phrase qui revient très souvent, tant de la bouche de mères que de celle de praticiens. Comme s’il y avait une volonté de rendre ces violences exceptionnelles. Pourtant, à y regarder de près, le scénario est chaque fois le même:
      – comportement odieux de membres du personnel (alors qu’ils devraient en toutes circonstances être d’une bienveillance indéfectible, vu l’importance de l’accouchement comme heureux événement dans la vie d’une femme)
      – démonstration (rarement prouvée scientifiquement) que la femme n’avait pas une anatomie normale. Il s’agit d’une façon bien commode de dire “c’est la faute de la femme si son accouchement s’est mal passé”.
      – gestes iatrogènes, pratiqués uniquement pour le confort du personnel et la maximalisation des profits de l’hôpital, qui font complètement foirer l’accouchement.

      Malheureusement, non, ce n’est pas un concours de circonstances tout à fait exceptionnel. C’est juste l’application des principes de base de l’obstétrique et sa négation la plus totale de la future mère dans son humanité. L’exception, c’est quand malgré tout ça, la femme et l’enfant en sortent indemnes.

  44. ntauzia says:

    Merci pour votre réponse qui me replonge dans cette nuit qui aurait dû être, de toutes, la plus belle. Mon accouchement a duré 32 heures. Cette nuit des femmes ont été contraintes d’accoucher dans leur chambre, à cause du nombre de parturientes. Il n’y avait que 3 salles d’accouchement dans cette maternité. En même temps que moi, 2 femmes ont mal accouché, 2 hémorragies à risque vital qui ont monopolisé l’équipe. J’étais la moins “prioritaire” des 3, donc on m’a laissé seule (mon mari étant parti), de 6h à 11h du matin. Des SF se sont moquées de moi, l’une me pressait “d’en finir”, car elle voulait voir ma fille avant de débaucher. Elles me “mettaient en concurrence” avec une autre qui “allait plus vite que moi”. Elles me faisaient sans arrêt des TV, ne comprenaient pas qu’une sentait la tête tout près, et pas l’autre…Puis une infirmière d’un autre service est venue en renfort. La seule vraiment humain, elle a d’ailleurs recadré les SF, en disant que j’avais peut-être pas besoin de ce genre “d’encouragements”. Puis à 10h le médecin est venu, hop césarienne, puis on m’a dit que le bloc n’était pas libre et que je devais attendre encore une heure. Et de ne surtout plus pousser. J’étais seule, accrochée à ce que je pouvais, le corps en arc de cercle tellement ça poussait fort malgré moi (je précise que j’ai dilaté en 2H). Au bloc, enfin, on me dit que mince, fallait pas pousser, donc césarienne pas possible = forceps grand modèle car bb trop haut. Le médecin me dit “je vous fais pas d’épisio, c’est plus à la mode”, en riant, et en me faisant une épisio (qui ne préviendra pas l’explosion de mon périnée avec grosse perte de tissus, reconstruction 6 ans après)
    Puis après la boucherie, les AS et SF couchées sur moi, ils m’ont gardé une semaine, voulaient me garder davantage car très anémiée (le chef de service : “on aurait dû vous transfuser”), très très douloureuse et SF odieuses car j’osais demander qq chose pour la douleur. Me faisait engueuler, traiter comme une idiote (“Vous êtes un peu confuse, c’est normal que vous déprimiez avec l’accouchement que vous avez eu, etc.”), l’une m’interdisait de me lever, l’autre m’engueulait car je restais au lit, mais unanimement elles voulaient que “je réussisse mon allaitement”, ce que j’ai vécu comme un forçage honteux. Refus de me donner un biberon pour ma fille (“vous vous découragez vite, vous”). Non prise en compte de ma douleur, avec lésion coccyx, énorme oedème génital, engorgement des seins, double tendinite aux bras et lésion d’un tympan. J’ai cru perdre la raison, et effectivement j’ai senti qu’elles induisaient en moi un état dépressif. Des collègues sont venues me voir (je précise que je travaille en milieu hospitalier, ailleurs), et stupéfaites de la violence que je recevais. Elles ont exigé de rester malgré la fin des visites, ne sont parties qu’à 22h jusqu’à négocier le fameux biberon. J’ai mis beaucoup de temps à me remettre de tout cela, à me refaire confiance. Je me suis beaucoup investie auprès de ma fille qui forcément les premiers mois n’allait pas bien (luxation d’épaule qu’ils n’avaient pas vu à la maternité…). Puis séparation avec le papa, et une féminité amputée. Avec le temps je m’estime reconstruite. Mais je n’ai pas refait de bébé, malgré une bonne relation avec mon compagnon, qui est comme un père pour ma fille. Je ne me sentais pas “capable” de refaire un bébé. Je me disais que ça ne pouvait que mal se passer, pire que c’aurait été irresponsable de me mettre en danger alors que ma fille n’a pas 7 ans. Aujourd’hui je vais avoir 40 ans, j’ai fait une fausse couche l’an dernier avec une autre gynéco, odieuse elle aussi, qui m’a dit qu’elle ne comprenait pas pourquoi je le prenais si mal, car les fausses couches c’est très courant, on ne s’arrête pas pour ça, en plus à mon âge, qu’est-ce que j’espérais…bien sûr je ne lui avais pas raconté ce que je viens d’écrire, mais quand même. Le pire est que cette gynéco a sa fille dans la classe de ma fille, et que je l’ai vue aujourd’hui, enceinte et radieuse. J’ai failli me trouver mal.
    Ce blog et votre message m’ont soulagé. Merci !

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci ntauzia pour toutes ces précisions. C’est très important de témoigner. C’est le seul moyen de mettre au grand jour ces violences et espérer qu’elles cessent.

      Courage.

    • Myriam says:

      Je sais que votre post date mais je suis de tout coeur avec vous .

      Je comprends l’histoire du biberon . J’ai vécu des violences obstétricales mais qui certes n’egalent en rien celles auxquelles vous avez été confronté. J’ai passé deux nuits blanches à l’hôpital qui s’acharne sur les femmes en post-partum au lieu de nous “sacrer la paix” avec notre bébé. La deuxième journée j’ai eu ma fille au sein plus de 5h consécutives, ayant une forte poitrine et n’ayant presque pas eu de conseils de la part du personnel, j’étais contrainte à la position assise et ma fille sur la petite table. Le soir j’en pouvais plus j’étais épuisée j’ai dû insister 5fois en appelant les infirmières et la 5 ème fois c’est une autre qui m’a répondu. Je reclamais de l’aide mon mari n’était que comme moi dans un milieu qui ne connaît pas ne pouvait pas être utile. L’infirmière m’a proposé de lui donner du lait, j’ai tout de suite demandé si ma monté de lait allait venir pareil elle a assuré que oui. Ma fille a calé 30ml en 5 min et s’est endormie pour 5h! Et puis au final elle a 13 mois et je l’allaite toujours et veut continuer aussi longtemps qu’elle le souhaite! Le pire a été le premier commentaire lors de ma première mise au sein :” Ha vous avez les mamelons plat et la pointe rétractee, sortez votre bout… ouff il n’est pas gros ça ne marchera pas. ” Et la ma fille qui prend bien le sein tout de suite parfaitement même, quel moment cocasse ☺. Bon une fois à la maison disons que grâce à mon habituelle confiance en moi l’allaitent et les 6 premières semaines ont très bien été.

  45. Guyard says:

    Lorsque mon père, médecin, à su que mes 2 filles étaient nées à la maison, il m’a dit que j’étais une criminelle…
    Qu’importe, je savais que mon choix était celui qui nous respectait le plus. La question de vision du monde est propre a chacun.

  46. Augustissime says:

    “Les études scientifiques apportent la preuve que l’accouchement à domicile n’offre pas plus de risques qu’à l’hôpital pour les femmes en bonne santé lorsqu’ils sont accompagnés par une sage-femme.”

    C’est faux. Les études scientifiques ne “prouvent” pas cela. Certaines études montrent même un risque plus élevé, voire beaucoup plus élevé à domicile qu’à l’hôpital, par exemple : “Wax JR et coll. : Maternal and newborn outcomes in planned home birth vs planned hospital births : a metaanalysis. Am J Obstet Gynecol. 2010; 203: 243.e1-8.v

    Vous pouvez discuter de la pertinence de telle ou telle étude, de la santé des femmes concernées, de la qualité des sages-femmes… mais vous ne pouvez pas prétendre que les études “prouvent” ce que vous affirmez.

    C’est dommage, parce que votre blog dans son ensemble est plutôt à cette image : l’excès nuit au propos. Je suis féministe moi aussi, mais je pense que le féminisme n’a pas besoin de défenseurs de mauvaise foi ou d’arguments bancals pour avancer.

    Vous avez le mérite de faire des analyses de fond, ce qui est rare sur Internet. Vous devriez être plus pondérée dans votre ton et dans vos analyses, votre démarche y gagnerait.

    • Volibre says:

      Je fait juste un tour par là rapidement pour répondre à votre commentaire.
      J’ai eu récemment accès à l’article dont vous parlez, et surtout à la controverse qu’il a soulevé. Cet article parlait d’une mortalité infantile triplée et une mortalité maternelle doublée à domicile.
      Il a été massivement relayé par la presse à travers le monde et une vague impressionnante de réponses venant de la communauté scientifique en a résulté : Les données utilisées sont de mauvaise qualité (mal reportées, pas comparables…) et les recommandations associées sont juste à côté de la plaque.
      Alors oui, on trouve toujours des chiffres et des articles pour alimenter son point de vue (la preuve!). Mais ça devient de plus en plus dur de soutenir scientifiquement que dans un cadre bien définit (grossesse à bas risque, suivi global par une sage femme…) l’accouchement à domicile est plus dangereux qu’à l’hôpital.

      • Augustissime says:

        Je constate simplement que l’affirmation du billet selon laquelle il est prouvé scientifiquement que ce type d’accouchements n’est pas plus dangereux est fausse, voire pas très honnête.

        Votre affirmation relève de la même catégorie : quel argument développez-vous pour affirmer qu’il est de plus en plus difficile de soutenir que les accouchements à domicile ne sont pas plus dangereux qu’à l’hôpital ? A part discréditer en deux lignes une étude récente qui dit le contraire ?

        Je n’ai rien contre les accouchements à domicile. Je ne suis pas un militant sur ce thème, ni dans un sens ni dans l’autre. Mais ce que je lis ici relève de la propagande, pas de l’argumentation. C’est-à-dire qu’est retenu tout élément en faveur de l’accouchement à domicile, tandis que les autres sont passés sous silence ou discrédités.

        Je trouve ce genre d’attitude regrettable. Parce que du coup ce type de billet n’aide pas du tout à se faire une opinion, sinon celle consistant à se dire que les partisans de l’accouchement à domicile comportent beaucoup de fanatiques et que tout ce qui touche au sujet doit être regardé avec beaucoup de précautions.

        Même avec une grossesse à bas risque et un suivi par une sage-femme, il paraîtrait assez étonnant que le niveau de risque soit exactement le même. Tout simplement parce que “bas risque” ne veut pas dire “risque nul” et qu’une sage-femme, même avec le meilleur “suivi”, ne peut pas détecter tous les problèmes potentiels.

        Je veux bien admettre que, malgré cette analyse intuitive, les études montrent un niveau de risque effectif similaire, après tout d’autres facteurs peuvent jouer. Mais cela n’a rien d’une évidence et on ne peut pas prétendre que c’est prouvé, en se contentant de sélectionner les études favorables en affirmant que ce sont les bonnes, en y mélangeant la question de l’accueil à l’hôpital (quel rapport ?) et en remettant de manière absurde en cause le rôle de la médecine dans l’effondrement de la mortalité des femmes et des bébés à la naissance.

        Je comprendrais très bien une position consistant à dire que, même si le risque se révélait un peu plus élevé, l’accouchement à domicile présente beaucoup d’avantages et qu’on le recommanderait tout de même. Au moins ce serait une approche moins fanatique que celle consistant à dire que le risque est forcément égal, par principe.

        Prendre le risque de l’honnêteté sert la cause que l’on défend.

  47. Paquet says:

    C’est bien joli tout ça…L’accouchement à domicile, le retour de la naissance au naturel, souffrir comme ses aïeules pour vivre vraiment son accouchement…mais pour l’avoir vécu, les complications ne se prévoient jamais autant qu’on le souhaiterait malheureusement et quand bien même, lorsqu’on en prévoit une, c’est parfois une autre qui arrive…
    Je n’ai rien contre l’accouchement à domicile et je suis tout à fait consciente que dans la plupart des cas, cela serait possible.
    Mais alors que faire des “cas” comme moi ?
    Accouchement n1 : après une perte des eaux à la maison, un travail n’avançant pas et sans aucune contraction, cela s’est soldé par une césarienne d’urgence à dilatation complète après avoir poussé 1/2h pour rien…résultat : hémorragie gravissime du post parfum 3 h après la césarienne, pronostic vital engagé, coma artificiel 2 jours, une semaine de réa, 9 culots de sang transfusés, une thrombose de la veine ovarienne, mais une petite fille en pleine santé qui a bien failli ne pas connaître sa maman…
    Accouchement n2 : risque de prématurité mais fort bien suivie à cause du 1er accouchement ( autant dire que mon seul espoir était d’accoucher par voie basse). Encore une fois perte des eaux à la maison mais ce coup-ci â 29 sa…transfert à l’hôpital : diagnostic supplémentaire : procidence du cordon, bb toujours en transverse. J’ai tenu 2 semaines supplémentaires hospitalisée et comme mon col s’est effacé et que le cordon commençait à descendre, j’ai dû accoucher le jour de ma dernière écho soit à 31 + 4 sa. Mon bb est resté 2 mois en néonat et par chance, il se porte à merveille (il a désormais 20 mois).
    Tout ce qui m’est arrivé est extrêmement rare mais oui ça existe et en plus, avoir un accident une fois n’empêche pas une seconde fois.
    Alors vous allez me dire oui mais justement c’est tellement rare…oui mais comment savoir à l’avance ? Pourquoi prendre le risque que ça arrive à la maison et qu’on ne puisse peut-être plus rien y faire ? Pour exemple, je n’étais pas transférable lors de mon hémorragie ce qui veut dire que si j’étais à la maison, je vous laisse imaginer le pire…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Il y a une constante parmi les témoignages de femmes qui est l’idée qu’elles seraient mortes si elles n’avaient pas accouché à l’hôpital, et qu’elles sont justement l’exception très rare où ça se serait mal passé. J’ai écrit un article sur ce sujet: http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2014/09/23/si-je-navais-pas-accouche-a-lhopital-je-serais-morte-et-mon-bebe-aussi-ah-bon/

      Alors reprenons votre cas précis:
      “Accouchement n1 : après une perte des eaux à la maison, un travail n’avançant pas et sans aucune contraction, cela s’est soldé par une césarienne d’urgence à dilatation complète après avoir poussé 1/2h pour rien…résultat : hémorragie gravissime du post parfum 3 h après la césarienne, pronostic vital engagé, coma artificiel 2 jours, une semaine de réa, 9 culots de sang transfusés, une thrombose de la veine ovarienne,”

      La césarienne a donc été pratiquée parce qu’il n’y avait pas de contractions ? Quels sont les gestes médicaux qui ont été posés ? Avez-vous été déclenchée ? Avez-vous reçu des injections d’ocytocine de synthèse ? Avez-vous pu bouger comme vous le souhaitiez ? Qu’est-ce qui a conduit les médecins à faire une césarienne ? Y avait-il souffrance foetale de votre bébé ou les médecins voulaient simplement “en finir” ? Comment ont-ils ensuite expliqué l’hémorragie ?

      De toutes façons, une césarienne n’aurait jamais pu se pratiquer à domicile. Donc forcément, si la sage-femme qui vous aurait accompagnée à domicile avait eu le moindre doute sur l’issue de l’accouchement, elle vous aurait transférée à l’hôpital. Par ailleurs, une série de gestes médicaux (déclenchement, injection d’ocytocine pour augmenter les contractions) augmentent le risque d’hémorragie. Il est donc important d’analyser chaque geste posé dès votre arrivée à l’hôpital pour déterminer (1) s’il était médicalement justifié et indispensable (dans l’écrasante majorité des cas, les médecins suivent un protocole et posent les gestes médicaux non pas parce qu’ils sont indispensables médicalement, mais parce que le protocole l’impose), (2) s’il n’a pas aggravé la situation.

      “Accouchement n2 : Encore une fois perte des eaux à la maison mais ce coup-ci â 29 sa…transfert à l’hôpital : diagnostic supplémentaire : procidence du cordon, bb toujours en transverse. J’ai tenu 2 semaines supplémentaires hospitalisée et comme mon col s’est effacé et que le cordon commençait à descendre, j’ai dû accoucher le jour de ma dernière écho soit à 31 + 4 sa. Mon bb est resté 2 mois en néonat et par chance, il se porte à merveille”

      Bébé en transverse: c’est un contre-indication à l’accouchement à domicile. La sage-femme qui vous aurait accompagnée n’aurait pas pris le risque d’attendre et aurait organisé un transfert vers l’hôpital.

      Le principe de l’accouchement à domicile aujourd’hui, c’est d’abord d’être un choix de la mère. C’est ensuite d’être accompagnée d’une professionnelle attentive à chaque instant et capable de décider d’un transfert vers l’hôpital au moindre doute.

  48. EmmaW says:

    Bonjour,

    De mon côté la naissance par voie basse s’est très bien passée mais j’ai fait une hémorragie du post partum rapide (estimée à 4l) et le temps de me pousser au bloc (qui est à 50 mètres), j’étais inconsciente avec une tension artérielle non mesurable.
    Je dois mon salut à la réactivité des sages femmes, des gynécologues et surtout des anesthésistes, et sans toutes ces personnes qu’on qualifie trop souvent de « maltraitantes » m’a fille n’aurait plus de maman, même si vous scandez l’inverse…!
    Heureusement je ne garde pas de séquelles mais dans le post partum immédiat cela m’a causé une insuffisance rénale, des troubles de la mémoire et une hyper lactatémie.

    Je veux dire qu’il ne faut pas diaboliser le personnel hospitalier et qu’un accouchement, même « physiologique » peut mal tourner. Dans le monde, 150000 femmes meurent chaque année d’hémorragie du post partum. Même si en bonne santé!

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