Les mensonges de la péridurale

Questionner la péridurale est probablement l’exercice le plus périlleux tant cette technique médicale est perçue comme la panacée. Grâce à elle, les femmes seraient délivrées des atroces souffrances de l’accouchement, et conjureraient ainsi la malédiction divine « tu enfanteras dans la douleur ». Toute personne exerçant son esprit critique sur cette analgésie peut s’attirer les foudres de bon nombre de gens, à commencer par des féministes, la soupçonnant de vouloir priver les futures mères de cet incontestable progrès et de les renvoyer dans les tourments millénaires de leur terrible condition de femme. Une analyse fine de cet acte permet pourtant de mettre en lumière ses mécanismes de domination dans les salles d’accouchement.

La péridurale repose en effet sur un mensonge largement diffusé dans notre société, selon lequel les parturientes peuvent dorénavant vivre un accouchement totalement indolore. C’est ainsi qu’au terme de leur grossesse, des futures mères arrivent le sourire aux lèvres à la maternité, persuadées qu’elles vivront un heureux événement grâce à cette formidable analgésie. Malheureusement beaucoup d’entre elles tomberont de haut.

Il est d’abord très probable que la péridurale ne soit pas posée immédiatement. Selon le protocole en vigueur dans l’institution hospitalière, elle ne sera administrée que lorsque le col de l’utérus sera dilaté à trois ou quatre centimètres, parfois même cinq. Généralement les praticiens se limitent à informer les futures mères de cette règle absolue, les assignant à l’interminable attente de ce sésame, à la solitude face à la souffrance et parfois même la rage de ne pas avoir accès à ce soulagement tant vanté. Des sages-femmes plus sournoises évitent toute discussion houleuse sur ce protocole inflexible en prétextant simplement l’absence ou la surcharge de l’anesthésiste. Dans certaines maternités, il n’est pas possible non plus de bénéficier de cette technique après une ouverture du col de tantôt sept, tantôt huit, tantôt neuf centimètres. Une étude randomisée contrôlée de 2014 a pourtant conclu que le moment où la péridurale était posée n’a pas d’impact notable sur le déroulement de l’accouchement, et que cette analgésie devrait être administrée sur demande des parturientes. Les médecins préfèrent néanmoins s’accrocher à une rigidité métrique arbitraire plutôt qu’octroyer une once de décision aux femmes.

Le poids de l’organisation hospitalière

Quand bien même les parturientes auraient le degré de dilatation adéquat, elles n’ont pas la garantie d’obtenir l’arrivée immédiate de l’anesthésiste. Il est en effet pris, comme tous les autres membres du personnel médical, dans un emploi du temps sous pression dont l’objectif est d’assurer l’optimalisation économique de l’hôpital et non le bien-être des patientes. Les femmes seront alors abandonnées une nouvelle fois à elles-mêmes, sans aucun soutien, à pester contre leurs contractions transformées en véritable torture et contre les médecins qui les délaissent lâchement à leur sort.

Si bon nombre de futures mères sont assignées à la douleur pour d’obscures raisons organisationnelles, d’autres femmes se voient imposer la péridurale sans qu’elles n’en éprouvent ni le besoin ni l’envie.

Le cas le plus flagrant est celui de femmes gérant sereinement leurs contractions, presque étonnées que la douleur ressentie soit bien moindre que celle évoquée par les discours d’épouvante qui leur ont été tenus, à qui il est pourtant intimé le conseil pressant d’accepter cette analgésie. En effet, l’anesthésiste rôdant dans les couloirs serait régulièrement victime d’une mystérieuse disparition dans une faille spatio-temporelle qui se produirait à l’instant précis où leur utérus décuplerait subitement sa puissance, ce qui les plongerait dans une indicible souffrance pour le reste de leur enfantement. En réalité, cette insistance à se soumettre à la péridurale a avant tout une visée organisationnelle. Il est en effet bien plus simple pour le service de gérer une série de futures mères allongées, immobiles et silencieuses, surveillées à distance depuis une salle de contrôle, auxquelles les sages-femmes injectent plus ou moins d’ocytocine de synthèse pour accélérer ou non le travail et assurer une cadence fluide des naissances, plutôt qu’accompagner individuellement des femmes vivant un tourbillon d’émotions et mettant au monde leur petit à n’importe quel moment.

D’autres femmes qui auraient voulu tenter un accouchement sans péridurale se voient souvent contraintes à cette analgésie en raison des gestes médicaux qui leur sont infligés et qui ont pour conséquence d’augmenter fortement l’intensité de la douleur. L’exemple classique est l’obligation de rester couchée sur le dos qui est la position la plus inconfortable et la plus douloureuse. Nombreuses sont celles qui constatent une diminution de la douleur des contractions par le simple fait de s’asseoir le temps de la pose du cathéter. L’acte médical qui fait néanmoins se résigner les plus résistantes est sans conteste l’injection d’ocytocine, cette hormone administrée à plus de 60 % des femmes qui accouchent, dans le but d’accélérer la mise au monde de leur enfant, toujours pour des raisons de rentabilité de l’hôpital. Les contractions, qui étaient jusque-là suffisamment espacées pour permettre une récupération tant de la mère que du bébé, et tout à fait supportables grâce au doux cocktail d’endorphines produit par leur organisme, sont alors démultipliées, intensifiées et rapprochées, ne laissant d’autre choix à la femme que de supplier pour bénéficier de cette analgésie salvatrice.

L’efficacité relative de la péridurale

Qu’elles aient eu la chance de l’obtenir au moment voulu, qu’elles l’aient reçue après une insoutenable attente ou qu’elles se la soient vues imposer, les parturientes n’ont pour autant pas la garantie que cette technique fonctionnera correctement. Dans 10 à 25 % des cas, la péridurale est inopérante, peu efficace ou effective sur seulement une moitié latérale du corps. Dans ces cas, l’effet de cette technique peut même décupler la douleur puisque l’engourdissement des membres empêche les femmes de bouger librement et d’adopter la position la plus confortable. Certains praticiens, préférant faire plus confiance à une machinerie qu’à un être humain, vont même jusqu’à accuser des femmes de mensonge lorsqu’elles se plaignent de ressentir autant les contractions, démontrant le peu d’intérêt qu’ils portent à la souffrance de leurs patientes.

En outre, si lorsqu’elle fonctionne correctement, la péridurale anesthésie la douleur des contractions, elle n’a souvent aucun effet sur l’irrespect que les femmes peuvent subir de la part de praticiens, sur les contraintes dommageables qui peuvent leur être imposées par les protocoles, ni sur le sentiment d’abandon inhérent à l’organisation du service. Elle n’a également que peu d’impact sur les angoisses liées à l’accouchement que ressentent certaines femmes et sur les sentiments ambigus qui peuvent parfois déboucher sur des traumatismes s’ils ne sont pas accompagnés à leur juste mesure. La péridurale devient dès lors une technique bien commode pour faire taire les femmes et détourner l’attention de la société sur les différentes formes de violences infligées aux parturientes, en entretenant l’illusion de l’accouchement désormais non douloureux.

Enfin, si la péridurale peut éliminer les douleurs des contractions au moment de l’accouchement, elle a de nombreuses répercussions sur le déroulement de celui-ci (paralysie temporaire du bassin et des membres inférieurs, risque de rétention urinaire, de fièvre et de migraine, augmentation des hémorragies du post-partum, …). Ces effets secondaires ont d’ailleurs poussé la Norvège à considérer, depuis 2013, qu’un accouchement avec péridurale est d’office un accouchement à risque. Si on ne prend néanmoins en compte que la question de la douleur, cette analgésie augmente de plus de 40% les risques d’extraction instrumentale et de césarienne pour souffrance fœtale. Ces techniques invasives ont pour conséquence d’entraîner des blessures et mutilations provoquant des douleurs pendant les semaines voire les mois qui suivent l’accouchement.

Le taux de satisfaction des femmes

Indépendamment de ses limites et de son utilisation rencontrant plus l’intérêt de l’institution hospitalière que celui de la femme qui accouche, la péridurale serait selon les discours ambiants, une réelle libération des femmes des tourments de l’enfantement. Pour vérifier cette idée reçue, il est utile de se pencher sur le degré de satisfaction des mères.

Intuitivement, on pourrait penser que les femmes ayant accouché avec une péridurale ont un taux de satisfaction très élevé, contrairement à celles victimes des afflictions de leur corps qui auraient un taux de satisfaction très bas. Or, étude après étude, la littérature médicale avoue qu’il est impossible de départager clairement le taux de satisfaction des femmes ayant donné naissance avec ou sans péridurale, et invite la communauté scientifique à des recherches plus poussées en ce sens.

En 2013, le CIANE a tenté d’éclaircir l’ambiguïté de ces conclusions en menant une grande enquête de satisfaction auprès de plus de 8000 mères. Les résultats vont encore plus à l’encontre de l’intuition première puisque la proportion de femmes satisfaites de leur accouchement est nettement supérieure chez celles n’ayant pas bénéficié de péridurale.

En effet, alors que 78 % des femmes ayant voulu et obtenu la péridurale se déclarent satisfaites ou très satisfaites de leur accouchement, ce taux monte à 97 % chez les femmes ne souhaitant pas et n’ayant pas reçu cette analgésie. Cet écart est encore plus flagrant chez les femmes indécises, celles qui sont arrivées à la maternité sans avis préalable sur l’utilisation ou non d’analgésique, puisque seulement 68 % d’entre elles sont satisfaites après avoir obtenu une péridurale contre 96 % de satisfaites chez celles qui n’en ont pas bénéficié.

Ces chiffres de satisfaction ne peuvent donc qu’amener à s’interroger sur l’importance relative de la douleur dans le processus d’enfantement.

Le marathon ou la chaise longue

L’activité la plus proche de l’accouchement est, me semble-t-il, le marathon. Il s’agit en effet d’une performance physique intense sur une longue durée, accompagnée de phénomènes douloureux et exigeant une importante préparation mentale.

Si elle est vue depuis le confort d’un canapé, une telle course de fond peut sembler relever d’un véritable calvaire durant lequel, pendant des heures, chaque pas provoque une douleur atroce dans l’organisme au bord de l’épuisement, le thorax peinant à chaque respiration, l’abdomen soufrant d’un indéfectible point de côté, et au bout duquel, crampe après crampe, le coureur masochiste finit en pleine agonie. Pourtant les marathoniens, dont certains parcourent le monde pour assouvir leur passion, ne considèrent pas la douleur comme un frein à leur activité. Ils évoquent plutôt la fierté de pousser au maximum les limites de leur corps. Ils sont même intarissables sur les émotions intenses qui les font passer par le plaisir, la rage, l’extase, la peur et l’euphorie, jusqu’au déferlement hormonal qui les propulsent dans une jubilation extrême au moment où ils franchissent triomphant la ligne d’arrivée. Pour rien au monde ces sportifs n’accepteraient de parcourir ces 40 kilomètres en étant anesthésiés et transportés en véhicule motorisé.

Le marathon n’est néanmoins pas la seule activité apportant une grande satisfaction. Siroter un cocktail sur une chaise longue au bord d’une piscine ensoleillée en est une autre. Ces deux expériences sont néanmoins très différentes et il serait absurde d’en imposer une plus que l’autre comme modèle unique d’activité satisfaisante à l’ensemble des individus.

Pour une réelle libération des femmes

La péridurale est une technique extraordinaire qui pourrait octroyer le choix aux futures mères quant à la façon d’accoucher, en assurant un filet de protection évitant que des parturientes s’enfoncent dans d’indicibles souffrances. Elle ne permettrait néanmoins ce choix que si elle était réellement au service des femmes, ce qui implique un respect absolu des futures mères par l’ensemble de l’équipe médicale, le bannissement des gestes médicaux inutiles, la mise en place des conditions permettant une entière liberté aux futures mères et un soutien inconditionnel pour leur permettre d’accoucher sans cette analgésie, tout en étant disponible pour celles qui en font la demande.

Malheureusement, cette technique est aujourd’hui entre les mains des médecins qui l’utilisent en fonction de leur propre intérêt, de celui du service hospitalier ou en suivant des protocoles aveugles, sans réellement se soucier de la douleur ni du bien-être des parturientes. Un tel usage de la péridurale est une régression complète par rapport à la libération des femmes apportée dans les années 1950 par l’accouchement sans douleur qui prônait une préparation à l’accouchement, une information des femmes sur le processus de parturition et un accompagnement émotionnel effectif par l’entourage, en d’autres mots, une réappropriation par les futures mères de leur propre corps. Cette dérive vers la médicalisation comme réponse simpliste à la douleur contamine en outre les institutions publiques. Ainsi, la Cour des Comptes française remet en question l’intérêt des préparations à l’accouchement en raison de la généralisation de la péridurale, sans aucunement tenir compte de ses limites, tant elle est bercée par la croyance du caractère providentiel de cette technique.

En entretenant le mensonge sur la disparition de la douleur de l’enfantement grâce à la péridurale, la société toute entière a dorénavant confisqué le corps des femmes en les privant de liberté et d’autonomie, et obtenu leur soumission la plus totale à la médecine.

Sources:

Anim-Somuah M, Smyth RMD, Jones L , « Epidurals for pain relief in labour », Cochrane Library, 7 décembre 2011.

Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE), « Douleur et accouchement, un dossier tiré de l’enquête CIANE », 4 avril 2013.

Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE), « Douleur et accouchement, où en est-on en 2013 ? », infographie.

Cour des comptes, « La sécurité sociale », septembre 2011, p. 195.

P Diemunsch, H Gros, R Schaeffer, « Complications de l’anesthésie péridurale en obstétrique », Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), conférence d’actualisation 1997.

Keïko, « [dossier péridurale] Ce qu’il faut savoir sur l’accouchement sous analgésie péridurale », Blog Hekate, 14 mai 2011.

Ellen D. Hodnett, « Pain and women’s satisfaction with the experience of childbirth: A systematic review », American Journal of Obstetrics and Gynecology, Volume 186, Issue 5, Supplement, mai 2002.

Sng B, Leong W, Zeng Y, Siddiqui F, Assam PN, Lim Y, Chan ESY, Sia AT, « Early versus late initiation of epidural analgesia for labour », Cochrane Library, 9 octobre 2014.

Tonje Lippert, Ellen Nesje, Karen Sofie Koss and Pål Øian, « Change in risk status during labor in a large Norwegian obstetric department: a prospective study », Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, Volume 92, Issue 6, pages 671–678, juin 2013.

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161 Responses to Les mensonges de la péridurale

  1. aglaé says:

    Merci pour ce billet. Les conditions de travail des sages-femmes demandent à être revues…
    Si une sage-femme m’avait accompagnée lorsque, livrée à moi-même depuis longtemps, j’ai fini par appeler pour une péridurale, elle aurait compris que j’en étais à la phase de désespérance, celle où on a presque fini, où l’on a juste besoin d’être encouragée car on est au bout, on a bien travaillé : “eh ! tout va bien, regarde-moi, je peux t’assurer que tu fais tout comme il faut, et ton bébé va bientôt sortir”.
    Elle n’aurait pas acquiescé “bêtement” et accédé à ma demande, mais aurait compris que le besoin caché derrière était un accompagnement humain, un soutien, et elle aurait tenté l’accompagnement humain en premier lieu, et je pense que cela aurait suffi. (Et sinon, elle aurait encore pu appeler l’anesthésiste.)
    À la place de cela, une sage-femme a passé sa tête par la porte pour dire qu’elle appelait l’anesthésiste et la suite de l’accouchement en a été très compliqué et vécu dans la solitude et la souffrance.
    Autant dire que les deux naissances suivantes se sont faites sans péridurale (mais avec un accompagnement global) et ont laissé des souvenirs incomparables, des sentiments indescriptibles de joie, de compétence, de force.

    • aglaé says:

      Je dois préciser que ce fut à la maison, aussi, les deux naissances suivantes avec accompagnement global et sur mesure.
      Un choix radical qui découle directement de l’expérience vécue la première fois (surtout comparée à ce que l’on peut apprendre sur la physiologie de la naissance quand la femme se trouve dans de bonnes conditions) car, jusque-là, jamais mon parcours n’aurait pu laisser quiconque penser que je serais un jour de celles qui, après mûre réflexion, décident d’accoucher chez elles.

    • isabelle says:

      Excellent article ! Bravo !

    • pellegry says:

      Si elle vous avait accompagné comme vous le souhaitiez et que l’accouchement ce s’était mal passé sans cette terrible péridurale vous lui en auriez probablement aussi voulu.
      Le choix de la prendre était le votre, vous avez assumé 2 accouchement sans péridural assumez aussi le premier.
      Cette expérience n’engage que vous.

      Bien à vous.

  2. Marie says:

    Merci pour cette analyse critique de la péridurale. Je suis d’accord avec vous sur beaucoup de points. Néanmoins, je suis sage femme et je voulais préciser qu’en aucun cas nous ne poussons les patientes à bénéficier de cette péridurale. Nous nous adaptons à la demande des femmes. D’autre part, les patientes préférant accoucher “naturellement” ne sont pas pour autant abandonnées à leur triste sort et à leur souffrance. Nous essayons d’être présentes auprès d’elles le plus possible. Après, il est vrai que parfois l’activité est telle que nous sommes moins disponibles (peut être faudrait il revoir le nombre de sages femmes dans les hôpitaux) mais ça n’empêche pas que ou soyons aux côtés de ces patientes qui souffrent.
    Je vous trouve bien méprisante envers les sages femmes,peut être une mauvaise expérience de votre côté? Mais ça n’est pas une raison pour en faire une généralité. Je ne dis pas que tout le monde (et moi meme) est parfait,mais un peu plus de pondération dans vos propos envers les sages femmes aurait été le bienvenu…

    • Nebullae says:

      Ne généralisons rien… toi et ton équipe ne poussez pas à la péridurale. Et c’est bien. Et c’est une chance pour toutes celles qui croisent votre route.
      Ailleurs il en est autrement. Et malheureusement on rencontre beaucoup de témoignages de parturientes incitées/poussées à prendre la péri.

      • Pascaline says:

        Je rejoins Nebullae dans ses propos.
        Les sages femmes m’ont poussé à prendre la péri alors que je ne voulais pas et tout ça, pourquoi ? Pour ne pas avoir à s’occuper de moi, pour être tranquille parce qu’à côté, d’autres femmes hurlaient à la mort. Je restais calme, mon copain était avec moi, j’avais clairement indiqué mon envie de ne pas avoir la péri. Les sages femmes sont allées jusqu’à invoquer le coup du “c’est une question de vie ou de mort de l’enfant”. Foutaises !
        Elles voulaient être tranquilles. Les seules choses dont mon enfant avait besoin, ce sont le déclenchement et une main autour de son cou pour lui enlever le cordon qui s’était enroulé. Et c’est arrivé plus de 12h après !!! La péri n’a rien changé à la souffrance de mon bébé, ça leur a simplement laissé le temps de s’occuper d’autres femmes.
        Une fois déclenchée, on ne m’a même pas accompagné. Heureusement, le travail a été TRES rapide. Seulement, comme j’étais insuffisamment préparée à la partie “pousser” (excusez moi, ne maîtrisant pas le jargon, je ne saurai la nommer correctement), je ne comprenais pas comment pousser. On m’a déchiré en deux endroits du vagin. Plus je comprenais où il fallait pousser, plus on appuyait, plus ça me faisait mal ce qui logiquement faisait que je n’avais pas envie de pousser. En même temps, j’étais tellement inquiète pour mon bébé parce que je savais qu’il était très fatigué.
        Pour ce qui est de la péri, les conséquences post-péri sont elles aussi très minimisées. Aucun professionnel ne m’en a jamais parlé mais OUI, j’ai lu le fascicule que m’a donné l’anesthésiste parce que OUI, même en disant que NON je ne veux pas de péri, mon docteur m’a forcé la main, m’invoquant encore une fois le coup du “c’est une question de vie ou de mort”. (A la rigueur, ça, je peux le comprendre.)
        Après l’accouchement, j’ai eu un mal de chien à chaque secousse dans une voiture (c’est-à-dire tout le temps d’un trajet), impossible de me mettre au fond d’un siège. Même 5 mois après, je pourrai vous dire l’endroit précis où on m’a piqué.
        Excusez moi de ce récit. Mais voilà arrêtez de nous vendre la péri comme LA solution. J’ai souffert même avec péri, mon enfant a souffert. Pour mes prochains accouchements, j’aimerais clairement ne pas avoir de péri et personne ne m’imposera une nouvelle fois le choix de la péri.

      • Anesthésiste says:

        “Ne généralisons rien… toi et ton équipe ne poussez pas à la péridurale. Et c’est bien. Et c’est une chance pour toutes celles qui croisent votre route.
        Ailleurs il en est autrement. Et malheureusement on rencontre beaucoup de témoignages de parturientes incitées/poussées à prendre la péri.”
        Ne generalisais pas non plus. Vous avez des sources fiables, des preuves chiffrées et pas du “on dit” ou le négatif est plus facilement partagé que le “normal”?

        Sinon, le reste de cet article me dégoute tout simplement. C’est ainsi que je vois des femmes à la limite de la pétrifiction tellement elles entendent d’énormités sur l’accouchement et la péridurale.
        Je n’ai même pas la force de contre argumenter ces énormités. Juste que ça fait très “j’ai vécu une expérience personnelle et j’en fais une généralité. J’ai travaillé dans 4 maternités de niveau I à III, du 500 à 3500 accouchements par jour et jamais j’ai eu un tel feed back négatif.
        Sage femme présentes, anesthésiste humain ne faisant pas “prestataire de péridurale”.

        De plus cet article est tout bonnement dangereux à cause de généralités. La péridurale peut être une véritable indication médicale dépassant le confort, c’est un filet de sécurité pouvant sauver des vies… mais bon apparemment c’est pas grave.

    • Zab says:

      Je trouve ça chouette que toi et ton équipe fassiez bien votre travail, j’aimerais comme ça partout.
      Malheureusement, ce n’est pas le cas : on m’a forcée à accepter la péridurale (position sur le dos imposée extrêmement douloureuse puisque contractions dans les reins, aucun soutien, affirmation que “j’exagérais” et que “ça ne devait pas être si terrible puisque je refusais la péridurale”, prédiction d’un travail très long, ce qui s’est avéré faux…) deux fois (et ce après m’avoir promis lors de la rédaction du projet de naissance que je pourrais bouger, qu’on me soutiendrait.)
      Et je ne suis pas un cas isolé, je connais beaucoup de femmes qui ont vécu le même genre de choses, dans tous les coins de France.

    • Carole CHARLES says:

      Je suis aussi sage-femme et pourtant j’ai reconnu dans ce texte la triste réalité. Comme l’a dit Nebullae, les personnalités ne sont pas les mêmes et dans des lieux différents les pratiques diffèrent. Je ne trouve pas que ces lignes manquent de respect aux sages-femmes.
      Moi -même, j’essaie de respecter les demandes des femmes et des couples, malgré la pression des médecins (y compris les anestésistes) qui voudraient nous voir inciter les mamans à “prendre” la péridurale. Mais je sais que chez mes collègues, en particulier la jeune génération, il n’en est pas toujours de même, parfois seulement parce que leur expérience personnelle les conforte dans cette attitude. Il est difficile d’attendre d’une sage-femme qui a “craqué” pour la péri un soutien efficace pour essayer de vivre une naissance sans.

      • Jessica says:

        J’ai subi une péridurale de force après 4h allongée sur le dos en salle de pré travail sous monito avec interdiction totale de bouger, de me mettre sur le coté, de m’asseoir, d’aller marcher d’aller aux wc.

        Une sage femme qui toutes les 15 minutes venaient me menacer pour que je prenne la péri et qui au bout de 3h m’a menacée pendant 1h de me faire subir une césarienne sous n’importe quel prétexte.

        Ah mes deux grossesses les anesthésistes m’ont dit que je ferais comme toutes les femmes et la prendrait
        Donc si dans beaucoup d’hôpitaux on impose la péridurale et ça ne va pas en s’arrangeant

    • Ad-el says:

      En tout cas moi, j’ai trouvé le travail des sage femmes admirable, hyper compétentes, hyper pro , hyper rassurantes. Et je béni le jour ou la péridurale a été inventée , les douze heures qui l’ont précédées ont été un enfer, les douze heures sous péri sont : “le plus beau jour de ma vie” . Si je devais donner un conseil aux futur maman , je leur dirais de ne pas se mettre la barre trop haut , indéniablement la péridurale est un progrès et un accouchement dans l’immense majorité des cas ,ça fait atrocement mal . Moi j’ai maudit mère nature, le patriarcat , l’humanité , la marche à pied , j’ai voulu mourir , j’ai cru mourir… et j’arrivais là pas stressée, persuadée de pouvoir gérer , en m’étant archi préparée , bien entourée , blablabla. Ne fermez pas la porte à la péri , écoutez vous, laissez vous le choix jusqu’au bout. Vous n’avez rien à prouver.

      • Héloïse says:

        Merci Ad-el pour ce message d’ouverture dans lequel je me suis tellement reconnue. Mon accouchement a duré 34 heures, avec une péridurale au bout de 20 heures de travail : à ce moment j’ai trouvé que c’était la meilleure invention du XX° siècle!
        Je trouve ça dur et pas forcément approprié de considérer la naissance comme une performance ou un défi. On contrôle tellement peu les choses! (“Je t’ai dit de te dilater, saleté de col de l’utérus!! Tu m’écoutes oui ou non?”) J’avais été choquée par des sages femmes qui militaient à fond contre la péridurale pendant mes cours de préparation (qui la considéraient je cite comme “de la triche”), et je trouve qu’on devrait être moins dures dans nos jugements envers nous-mêmes et envers les autres femmes. Devenir et être maman c’est un bonheur immense, qui s’accompagne d’efforts nombreux et répétés, de sacrifices, et d’acceptation au quotidien. Alors pourquoi se tourmenter sur ces quelques heure d’anesthésie, qui ne font pas de nous de moins bonnes mères ou des femmes moins accomplies?
        Et je voudrais saluer les sages femmes et anesthésistes qui se sont succédés pour mon accouchement, et qui ont tous fait preuve d’une gentillesse et d’une patience infinies (même s’ils avaient clairement beaucoup de patientes à gérer).

    • lali says:

      bonjour,

      Une femme a était forcée de faire la péridurale! La chef de service lui a dis ceci! ” si vous voulais pas la péri.. alors rentré chez vous” (o bled!!)

  3. dophinel says:

    Je pense aussi que les hôpitaux ont des protocoles bien trop rigides, et pas assez de sage-femme pour les accouchements.
    Moi j’ai eu la chance de choisir ma sage-femme, elle a suivi tout ma grossesse, est venue voir à la maison si j’étais vraiment en travail à 7h du matin, m’a amenée à l’hôpital et n’en est repartie qu’à 21h quand bébé et mois étions dans la chambre ! J’ai eu un accouchement génial ! Et j’envisage très sérieusement d’accoucher à la maison la prochaine fois si je suis encore enceinte !
    Heureusement qu’il y a des hôpitaux qui laissent le choix aux femmes, qui les accompagnent, et c’est navrant que ce ne soit pas la majorité ! Sage-femme est un très beau métier, il est triste et déplorable qu’à moins d’être indépendantes, elles doivent l’exercer dans d’aussi piètres conditions ! Ce sont toutes les futures mères qui en pâtissent, et donc les futurs enfants, et donc la société de demain !

  4. ramond says:

    J’ai lu attentivement votre article ( médical ) . Vous avez raison sur bien des points.
    Mais en tant que sage femme , je ne peux pas m’empêcher d’y apporter quelques nuances. Non les sages femmes ne sont pas toutes sournoises , et en 25 ans de pratique hospitalière je peux me vanter d’avoir la reconnaissance de quelques milliers de femmes et couples. Les bébés je pense aussi .
    Alors je reprend certains points
    – nous ne dissimulons pas les inconvénients de la péri . C’est le boulot de l’anesthésiste lors de la consultation de le faire . Tout comme à cette consultation , l’anesthésiste ne va pas vous parler de vagin .
    – la péri est souvent et trop proposée , c’est vrai . Mais pourquoi ? Non les médecins ne sont pas accros du forceps et les sages femmes non plus . Mais avec la politique actuelle , on se retrouve en salle d’accouchement avec 2 à 3 patientes à suivre en même temps . Quelle est la solution ? Et oui , placer une péri à chaque patiente. On ne peut pas encadrer 3 futures mamans à la fois dans un accouchement naturel. On le voudrait bien , ce n’est pas la même chose
    – Vous parlez de taux de satisfactions des femmes avec ou sans péri . Mais avez vous fait un sondage de satisfaction chez les femmes de 80 ans qui ont accouché il y a 50 ans sans péri ? Les récits sont à faire peur parfois . Et je doute qu’à l’époque 80 % des femmes étaient satisfaites de leur accouchement .

    Ne concluez pas trop vite à dire que la péri est une régression complète pour les femmes . J’ai vu des milliers d’accouchement . Ca a sauvé des femmes de situations de torture .
    Quand on parle d’un sujet , les statistiques c’est bien mais le vécu et l’expérience c’est pas mal non plus .

    Il ne faut pas non plus condamner toute une profession sur quelques mauvaises expériences. Merci pour les sages femmes qui le plus souvent sont des personnes dévouées, entières , et passionnées … Mais nous ne sommes que des êtres humains imparfaits comme vous …

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Ce qui est bien, c’est que chaque fois qu’un professionnel de la naissance intervient sur mon blog, il confirme mes propos, et surtout abonde dans la négation complète du point de vue des femmes (ce que je dénonce).

      Donc je résume:
      – les femmes n’ont pas toutes les infos mais on s’en fiche en tant que sage-femme, c’est la responsabilité de l’anesthésiste d’expliquer les risques plus grand de dystocie, de césarienne, de forceps, tout ça (même si l’anesthésiste n’y connait rien en vagin)
      – les femmes sont collées au lit sous péri pour des raisons d’organisation du service. Mais, c’est pas grave, on va pas changer les petites habitudes hospitalières.
      – les femmes se plaignent de n’avoir ni information, ni réel choix ? Bah, qu’elles aillent demander aux femmes de 80 ans comment elles ont souffert, ça les fera se taire.
      – et surtout qu’elles disent merci à la médecine qui sauve des vies.
      – et tout va bien madame la marquise.

      • Sandra says:

        d’autant plus qu’il y a 50 ans, je doute fort que les femmes accouchaient dans les mêmes conditions que nous, femmes modernes. Cette comparaison avec ce qui se produisait à l’époque de nos grands mères/arrières grands mères est totalement inadaptée. Méconnaissance du corps, du processus d’accouchement, accompagnement totalement différent. Autre époque, autre manière de voir la femme qui accouche, autre…tout.

      • Pascaline says:

        Sinon, tout va bien, comme vous dites.
        J’ai envie de vomir.
        Votre article, à moi, me sonne si clair, si juste. Je m’étais préparée à ne pas recevoir de péri, j’avais voulu appliquer des techniques de respiration et vraiment, je ne m’en sortais pas si mal au début de mon accouchement, càd sans péridurale.
        Avec péri, je ne sentais quasi plus rien alors que j’avais passé des heures à ne plus déclencher le fichu appareil censé injecter la péri parce que je voulais sentir les contractions et mon vagin pour pouvoir pousser correctement.
        Bref, je m’excuse de m’étaler. Mais je m’en souviens comme si c’était hier. Je me suis sentie comme un objet, comme un distributeur de bonbons qui aurait arrêté de fonctionner alors qu’il était censé donner un bonbon et qu’on tape machinalement pour faire tomber le bonbon.

    • Ad-el says:

      “Ca a sauvé des femmes de situations de torture .” oui moi . Si j’en fait un autre je veux la péri tout de suite et je veux les sages femmes qui m’ont accompagnées , des déesses , toutes , il y en a eu 5 , elles ont toutes été extraordinaires.

      • Marie says:

        Ad-el,
        J’ai dit EXACTEMENT la même chose après mon deuxième accouchement (qui faisait suite à un premier accouchement hyper douloureux aussi, mais péri posée à 3 et beaucoup plus de temps pour gérer entre chaque contraction, donc moins traumatisant). Je voulais pour le 3ème la péri TOUT DE SUITE tellement j’avais souffert (d’ailleurs repenser à la douleur de cet accouchement me fait pleurer encore aujourd’hui). Pourtant je l’avais eu à 4cm, donc pas très tard (même si ça avit déjà été très long jusque là), mais je ne gérais plus du tout le douleur ATROCE que c’était.
        Finalement, traumatisée, je me suis formée pour le troisième comme si j’allais accoucher sans péridurale, pour avoir une préparation vraiment axée sur la gestion de la douleur, et avec l’intention, bien sûr, de la prendre dès que je pourrais.
        Finalement, avec mes lectures et ma longue et très enrichissante préparation, j’ai compris que le ressenti de la douleur était vraiment lié à cette préparation.
        Le jour J, je voulais toujours prendre cette péri dès que possible. Dès les premières contractions douloureuses, j’ai suivi les conseils de ma préparation, je suis entrée “dans ma bulle”. 8h plus tard, ça s’intensifie et on part à la mter. Arrivée là-bas, j’étais sure de n’être quasi pas ouverte tellement je gérais (pour les premières j’étais arrivée à 1 doigt d’ouverture). Finalement j’étais à 6 cm ! Je n’en revenais pas. Et avec le temps de venue de l’anesthésiste, finalement je me suis ouverte des 4 derniers centimètres avant sa venue et j’ai accouché sans péri ! C’était intense, cela demandait une forte concentration (respiration, mouvement, images positives, etc), c’était brutal, c’était physique, mais ça a été BCP BCP BCP moins douloureux que pour mes premières.
        Tout est dans la préparation mais plus personne ne prépare les femmes à accoucher sans péri, donc les femmes ne savent plus gérer la douleur… !

  5. claire says:

    c’est assez pervers, en fait. Quand on a jamais accouché, on ne sais pas à quoi s’attendre, et moi j’étais assez confiante dans le processus et dans l’équipe médicale.
    Au final, j’ai dû dire OK à la péridurale parce les sage-femmes défilaient sans m’aider, un connard d’anesthésiste m’a humiliée et chargée à tel point que je ne sentais même pas que j’avais le cul à l’air. J’ai passé tout mon temps sur le dos à la cool et à la finale, souffrance foetale : episio + forceps -> déchirure. L’obstétricien s’est posé en héro car il a sauvé mon enfant. Moi : trauma, et après 1 an, mon vagin est encore en partie insensible et je ne peux pas retenir tous mes gaz. Va retrouver confiance en toi dans ces conditions. Quand je dis que j’ai été traumatisée par la violence de ce que j’ai subi alors que j’avais la péridurale, on me prend pour une folle.
    En fait, il leur suffit d’attendre qu’on craque et qu’on la prenne, et après, ils nous casent tranquillement dans leur planning, et passent de temps en temps quand même pour nous dire un “ça-va-madame” qui n’attend pas de réponse.

  6. helene says:

    BONJOUR,
    je suis sage-femme depuis 14ans, et j’aimerais comprendre pourquoi vous n’avez pas soutenu notre mouvement quand nous sommes descendues dans la rue pour nous battre pour le respect des femmes et de leur prise en charge?! parce que c’est pour cela que nous voulions que notre statut soit reconnu pour pouvoir peser dans l’organisation hospitalière, pour relancer le projet maison de naissances, pour penser les maternités autrement… parce qu’on veut pouvoir faire plus pour le respect de la femme et l’accompagner comme il se doit dans la naissance! nous sommes les premières à nous plaindre de la surcharge de travail due à l’organisation des maternités! nous ne sommes pas assez nombreuses pour offrir un accompagnement privilégié à chacunes! Oui nous assurons la securité mais l’accompagnement perso c’est pas possible! on fait au mieux , au jour le jour pour repondre à toutes les demandes, mais quand on suit 4 femmes en meme temps , comment etre présente en continu? et là je ne parle que du public, mais c’est pareil en privé et liberal! mais consoeurs et moi meme dans l’immense majorite ( oui y’a toujours des professionnels moins bons que d’autres mais comme dans toutes professions!) nous ne considerons pas que nous effectuons un travail, etre sagefemme c’est plus que cela! on est investi, c’est une passion et on est fiere d’accompagner toutes ces femmes et frustrées de ne pas pouvoir offrir plus ! alors on faisait greve pour ça, et qu’a t on obtenu? une regression, un statut batard, qui nous enchaine de plus en plus et qui va conduire à la mort de notre profession! et alors les medecins auront la main mise totale sur la prise en charge et c’est pas eux qui feront de l’accompagnement! je livre ma frustration de professionnelle qui enrage de ne pas pouvoir faire totalement ce pourquoi elle a été formé ! j’ai les compétences mais le ministere et le conseil de l’ordre des medecins ne nous entendent pas, et le public n’a pas compris nos revendications! … alors quand je lis ce que vous ecrivez, je comprends, je valide mais je suis déçue parce que quand on se bat et qu’on manifeste , personne n’entend que ce n’est pas pour nous , mais bien pour les femmes qu’on le fait! ….

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Je pense que je suis assez bien informée du sujet, je lis toute l’actualité qui concerne l’accouchement et le rôle des professionnels, j’ai énormément de sympathie pour le métier de sage-femme (le vrai métier de sage-femme, c’est à dire l’accompagnement des femmes dans l’enfantement et la défense des sages-femmes comme gardiennes de la physiologie), mais sincèrement, j’avais beaucoup de mal à comprendre les revendications des sages-femmes. Tantôt c’était la volonté d’être reconnues comme médecin, tantôt comme fonctionnaires, tantôt justement pas comme fonctionnaires. Bref, il s’agissait de revendications purement sectorielles quasiment inaudibles par les personnes qui ne travaillent pas dans un hôpital. J’ai même longuement questionné un directeur d’hôpital (et par ailleurs ami) pour tenter de comprendre le fin mot de cette mobilisation, et lui-même avait beaucoup de mal à me l’expliquer.

      Par ailleurs, aucune des ces sages-femmes en grève par rapport à leur statut dans les hôpitaux ne soutenaient les sages-femmes libérales confrontées au problème d’assurance impayables pour pratiquer des accouchement à domicile.

      Vos revendications étaient peut-être très légitimes, mais malheureusement totalement inaudibles par les femmes (y compris même celles fortement impliquées dans le sujet). Et surtout, elles ne rencontraient pas les demandes des usagères d’être traitées avec plus de respect dans les hôpitaux.

      La revendication “une femme, une sage-femme”, je ne l’ai pas entendue. Elle aurait pourtant permis d’humaniser les salles de naissance.

      La revendication “la sage-femme doit être la gardienne de la physiologie”, je ne l’ai pas entendue non plus. Elle aurait pourtant permis de lutter contre les gestes médicaux invasifs et les violences obstétricales.

      Bref, je comprends ta frustration professionnelle. Elle fait écho aux frustrations et blessures des femmes qui accouchent. La seule façon d’en sortir, c’est abolir ce système basé sur la domination masculine qui a volé le savoir des sages-femmes et ne leur octroie que peu de considération, et qui a imposé des conditions d’accouchement violentes et irrespectueuse à l’ensemble des femmes. Il faut une révolution pour que les sages-femmes retrouvent une vraie place auprès des femmes, et pour rendre les femmes enfin libres d’accoucher comme elles le veulent, et pas pas selon les diktats des hommes.

      • taya says:

        Bonjour,
        je suis sage-femme et je tiens à dire que je suis d’accord avec vous, nos revendications n’ont pas vraiment toujours été claires, parfois même pour nous. Le problème, c’est qu’il y a aussi beaucoup de sages-femmes qui sont “contre” les accouchements à domicile (AAD), et donc qui ne veulent pas forcément lutter contre le tarif aberrant des assurances. Ceci n’est pas un post pro AAD, je suis d’accord avec certaines revendications énumérées lors de la grève, et je suis d’accord sur le fait que des revendications 1femme/1SF ou pour lutter contre les assurances inaccessibles aux SF libérales. Je pense toutefois que tant qu’on ne sera pas reconnue comme spécialiste de la physiologie obstétricale, il nous sera difficile de faire bouger les choses concernant les autres points que vous évoqués. Personnellement, j’avoue que j’ai baissé les bras (ne m’en veuillez pas mesdames). Pour le moment, j’ai trouvé une solution purement personnel qui n’est d’exercer ailleurs qu’en france, ou je fais pleinement mon panel de compétences sans être obligée de faire ou dire certaines choses car les gynécos veulent que ce soit comme cela. Car normalement, les gynécologues ne sont pas au dessus de nous d’un point de vue hiérarchique, malheureusement, dans les hopitaux et dans les moeurs, le gynécologue est médecin, donc c’est lui qu’il faut écouter, et si on ne le fait pas, nous, petites sages-femmes, en subissons les conséquences. Heureusement qu’il y a quand même un grand nombre de gynécologues qui nous font confiance et qui nous défendent, meme si certains d’entre eux ne peuvent pas le dire à haute voix au risque de se faire “chauffer les oreilles” par d’autres confrères. Mesdames qui me lisez, je vous invite également à parler autour de vous, à vos amies, qu’elles peuvent faire tout leur suivi gynécologique de routine chez une sage-femme , qu’elles n’ont pas forcément besoin d’attendre 6 mois afin d’obtenir un rdv chez le gynéco. Car meme si nous ne sommes pas “docteur”, nous avons également fait des études, il n’y a pas que les gyneco qui en ont fait contrairement à ce qu’on entend souvent.
        Enfin, concernant le terme “sournois” dans cet article, j’avoue qu’il me blesse. En effet, certaines SF incitent les femmes à prendre la péridurale, et cela me désespère, mais de là à utiliser le terme sournois… Ensuite, quand nous disons que l’anesthésiste n’est pas disponible, c’est vrai dans 99% des cas je dirai, car il y a peut etre une minorité d’anesthésiste qui refusent de venir quand on les appelle alors qu’il ne sont pas occupés, mais je le dis, il s’agit d’une minorité (surement meme moins d’1%). En effet, dans ces cas là, nous vous disons qu’il est occupé car il ne serait pas déontologique de discriminer un confrère. Dans les autres cas, il n’y a malheureusement qu’un seul anesthésiste de garde par jour et s’il est occupé sur une césarienne, il ne peut malheureusement pas délaisser sa patiente au bloc opératoire pour venir vous poser votre péridurale même s’il le souhaite. Attention mesdames, faites bien la part des choses, je ne parle que du fait de venir poser la péridurale, pas de la manière dont certaines personnes, toutes professions confondues, vous adressent la parole et vous discréditent quand à votre douleur ressentie si vous ne souhaitez pas de péridurale. Sachez que ces personnes m’exècrent au plus haut point. En tout cas, il est bien évident que toutes les SF que je connais, qu’elles soient pro-péri, anti-péri, ou mitigées, appellent l’anesthésiste dès que vous en faites la demande, que ce n’est pas un mensonge.
        Je souhaiterai conclure que dans chaque maternité, il ya des SF qui aiment faire du suivi personnalisé, d’autres qui aiment moins, que dans tous les cas, il y a effectivement des jours où ce n’est pas possible au vu de l’activité car effectivement, 3 voire 4 patientes en meme temps, c’est délicat, et je suis contre l’idée que le fait d’avoir une péri nous aide à gérer autant de patientes en meme temps car ce n’est pas car une femme a une péridurale qu’elle doit avoir moins d’attention que les autres, l’attention est simplement apportée différemment, alors avec ou sans péri, nous vous délaissons mesdames, car une femme qui n’a plus mal sous péridurale est tout autant délaissée. Tout ceci n’est pas une question de compétence.
        Merci à vous tous et toutes de m’avoir lu jusqu’au bout, car ça ne devait pas être facile ^^

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Merci pour ce message très pertinent.

          Sur le mot “sournois”, c’est suite à des discussions avec des SF qui m’ont confiée qu’il leur arrivait de prétexter l’absence de l’anesthésiste quand le protocole de l’hôpital leur interdisait la péridurale avec une ouverture de col précise. C’était plus simple pour elles que d’entrer dans des discussions houleuses avec des parturientes sur la pertinence de ce protocole idiot.

  7. Floflo says:

    Super billet et tellement vrai !
    J’ai accouché 3 fois ! les 2 premières fois avec péridurale (on m’a influencé car j’hésitais), je l’ai regretté à chaque fois car forceps, episio pour le premier et aide du style forceps léger pour le second… je suis persuadée que la position allongée m’a tout compliqué… tout fonctionnait normalement, à part le moment ils ont commencé justement à faire la péridurale… ils ont dû rajouter de ocytocine pour relancer “la machine”… 😉
    Pour le 3ème accouchement j’était enfin sûre mon choix et une sage femme m’a aidé dans cet optique en rédigeant un papier (“projet de naissance”) destiné aux sages-femmes le jour de la naissance… du coup elles ont respecté mon choix, même si un peu étonnés… et ce fut le plus belle accouchement et le moins douloureux! car j’ai eu la chance d’avoir accès au bain (ça soulage bcp et j’avais bcp dilaté dedans) et de me mettre dans la position que je voulais sauf pour les dernières minutes… et comme par hasard lorsqu’elles m’ont imposé leur position allongé sur les dernières minutes, ça marchait moins bien!! … et commençaient à me stresser sur le fait qu’on aurait encore besoin de “forceps”… heureusement ce ne fut pas le cas, et je peux vous dire que j’en garde un très beau souvenir !! contrairement au premier que j’assimile à de la torture (forceps+recousu alors que l’effet de la péri ne marchait plus).
    Bref je ne conseillerai pas cela à ma fille plus tard….
    Mais personne ne recueille les ressentis après l’accouchement… donc tout ce beau monde est persuadé de leur truc…

  8. Carlota says:

    Bonjour,
    Je suis sage-femme également.
    Je n’ai personnellement jamais imposé de péridurale à mes patientes et j’irai même plus loin, je suis toujours ravie lorsque je suis une patiente ayant un projet de naissance qui exclut l’APD car je trouve que c’est dans ces moments là que mon travail prend le plus de sens.^Nous sommes très nombreux et nombreuses dans ce cas.
    Bien sûr, les contraintes organisationnelles (manque de sages femmes, activité ++, anesthésistes déjà occupés etc) sont présentes. Et bien sur, une femme-une sage femme permettrait aux femmes de se sentir accompagnée, rassurée et donc dans des meilleures conditions pour vivre son accouchement sans APD. (A noter que c’était un slogan sur beaucoup de pancartes lors de notre grève qui rappelons le, à duré plus d’un an!)
    Mais je ne suis pas du tout d’accord avec votre analyse de la situation. Si l’APD est utilisée à 80% dans les milieux hospitaliers, ce n’est pas lié aux sages femmes “horribles” qui clouent leur patiente sur des lits, mais parce que les femmes également arrivent en travail avec un autre projet que le votre de toute évidence…
    En effet, je pense que vous excluez de vos propos toute une catégorie de femmes qui ne se cachent absolument pas de vouloir accoucher sans douleur. Celles ci doivent être prévenues que l’APD a des inconvénients et choisir en toutes connaissances de causes, mais ne rendez pas les femmes plus bêtes et influençables que ce qu’elles sont!
    Je fais des séances de préparation à la parentalité et la péridurale est un sujet qui est débattu avec beaucoup de ferveur. Chacun a sa vision des choses, et mon discours est très souvent nuancé en ce qui concerne la péridurale afin que chacune choisisse ce qui correspond au mieux à son projet.
    Vous diabolisez la péridurale alors que de nombreuses femmes en sont ravies! Vous me faites penser à ceux qui diabolisent l’accouchement à la maison juste parce que cela effraie leur propre personne…
    Lorsqu’une femme écrit “j’aurai voulu que la sage femme m’encourage plutôt que de me suivre dans ma demande d’APD car c’était la fin”, cela me parait exiger de notre profession beaucoup plus que ce que nous savons faire… Nous accompagnons les femmes dans ce moment si important qu’est la naissance, mais nous ne savons pas forcément à quel moment l’accouchement va avoir lieu. Lorsque nous sommes confrontés à une patiente qui “craque”, dans certaines situations nous les encourageons, dans d’autres nous évaluons que vous elles sont arrivées à leur limite.
    La déception d’un accouchement avec APD pour des patientes ayant finalement eut recours à une péri est en fait, selon moi, beaucoup plus lié au fait qu’elles sont elles même déçues de leur “craquage”…
    Par ailleurs, lorsque j’appelle l’équipe anesthésiste pour poser une péridurale, je le fais à une dilatation qui me permets d’être certaine que la femme est en travail afin que je ne sois pas amenée par derrière à utiliser des médicaments telle que l’ocytocine, ce n’est pas de la torture, c’est du bon sens… Car pour moi péridurale ne veut pas dire hypermédicalisation et n’exclut pas le respect de la physiologie. Il m’arrive de faire poser une péridurale à 9 cm si je considère que cela rentre dans le projet de ma patiente.
    Bref, oui pour le marathon, oui pour la chaise longue, battons nous plutôt ensemble sur le respect du projet des femmes et ne diabolisons ni l’un ni l’autre!!!!

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Je me demande bien où j’ai diabolisé la péridurale dans mon texte. Je démontre au contraire toutes les situations où les femmes qui la souhaitent (tout à fait légitimement), s’en voient priver ou doivent patienter longuement avant qu’elles soient posées.

      Ensuite, ce qui m’énerve un peu, c’est l’argument qui revient chaque fois de la part de sages-femmes sur le fait qu’il est difficile de s’occuper de plusieurs femmes en même temps. Comme si c’était quelque chose qu’il fallait accepter. Et bien non. C’est totalement inacceptable. Il faut que les SF arrêtent d’être complices de ce système en acceptant de voir leur fonction réduite à des techniciennes qui font des piqures, injections et monito pour pouvoir surveiller 4 ou 5 parturientes en même temps. Je connais un paquet de sages-femmes formidables qui critiquent ce système et ont quitté l’hôpital précisément parce qu’elles n’en pouvaient plus de voir les maltraitances qu’elles devaient infliger aux femmes.

      Quant aux femmes qui ont le projet de vouloir accoucher sans douleur, j’ai bien insisté dans mon texte sur le fait qu’elles n’ont pas la garantie que la péri leur soit posée dès leur arrivée et, surtout qu’elle fonctionnera. Quelle alternative l’hôpital donne-t-il à ces femmes qui avaient voulu accoucher sans douleur et qui se retrouvent avec une péri inopérante ? Quel accompagnement spécifique est mis en place ? Attribue-t-on une sage-femme exclusive auprès d’une parturiente pour la soutenir émotionnellement pour compenser ce raté de la péri ? L’hôpital propose-t-il en urgence un acupuncteur, un sophrologue ou une sage-femme formée à l’hypnose pour apaiser au mieux la parturiente ?

      Les témoignages que je reçois de femmes c’est plutôt que les médecins ou sages-femmes ne tiennent pas compte de se douleur sur le mode “mais voyons, ce n’est pas possible que vous ayez mal, vous avez une péri” ou, lorsque le raté de la péri est reconnu, c’est quand même les laisser à leur sort comme si de rien n’était.

      Faire croire que l’hôpital garantit un accouchement sans douleur grâce à la péridurale, c’est un mensonge. C’est précisément ce que je démontre dans mon texte.

  9. Carlota says:

    Vous diabolisez les peridurales lorsque vous parlez de 40% d augmentation de cesarienne et d’extraction.
    Vous diabolisez la peridurale lorsque vous sous entendez que nous ne nous occupons plus de la douleur des femmes lorsqu elles sont anesthésiées… A l hopital une femme qui a une peridurale qui ne marche pas se voit reposer celle ci apres des reinjections inefficaces. La douleur est par ailleurs loin d’être la seule angoisse lié à l’accouchement…
    L’argument “il est difficile de s’occuper de plusieurs femmes en même temps” vous énerve un peu, c’est un argument utilisé dans beaucoup de milieux ces derniers temps, notre société marche à l’envers c’est une certitude et nous sommes nombreux à s’en plaindre, ce n’est pas pour cela que nous allons tous nous installer en libéral. J’aime travailler en milieu hospitalier, je ne suis pas responsable des choix politiques merdiques de nos gouvernements successifs, et j’ai envie de continuer de me battre pour que même en milieu hospitalier Madame, nous puissions accoucher décemment! Mon travail ne consiste pas à faire des piqures, même si je travaille en milieu hospitalier, d’où vous vient cette vision si reductrice des sages femmes travaillant en hopital!
    Les femmes qui ont une peridurale qui ne marche pas sont accompagné par les sages femmes, comme celles qui n’en souhaitent pas… Les femmes qui n’ont pas de peridurale dès leur arrivée soit parce que l’anesthesiste n’est pas disponible soit parce qu’elles font une dystocie de demarrage, ou que sais je, sont accompagnées par des sages femmes…
    Le manque de presence des sages femmes aupres de leur patiente par surplus de travail est un autre probleme qui, et je suis totalement d’accord avec vous, devrait e^tre une priorité

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      “Vous diabolisez les peridurales lorsque vous parlez de 40% d augmentation de cesarienne et d’extraction.”
      C’est juste ce que je lis dans les études scientifiques et médicales randomisées contrôlées. Étrange que lorsqu’on se base sur la science, on est accusée de diablerie. Comme un relent des siècles les plus sombres qui enfermaient les gens dans la peur plutôt que dans la raison.

      “Vous diabolisez la peridurale lorsque vous sous entendez que nous ne nous occupons plus de la douleur des femmes lorsqu elles sont anesthésiées…”
      Ce n’est que le reflet de témoignages tant de femmes que de sages-femmes. Toutes ces personnes mentiraient-elles ?

      Bref, surtout ne pas se poser de question, tout va bien…

  10. Ico13 says:

    Premier accouchement avec péridurale, sur proposition de la sage-femme et sans insister. J’étais à bout de force après 24h de travail. Ça m’a permis d’accoucher sans aucune douleur et pourtant en sentant les contractions et en gérant la poussée finale. Et j’ai toujours été bien entourée par les sages-femmes. Deuxième et troisième accouchement sans péri, parce que tout s’est déroulé très rapidement, et toujours bien entourée. Pour toutes les questions autour de la péridurale, je les avais posées lors de la préparation à l’accouchement, et les sages-femmes n’ont rien caché. Je ne me reconnais pas du tout dans cet article et pourtant j’ai accouché dans un hôpital public débordé .

  11. DAGHSEN says:

    Marie-Hélène Lahaye dit :

    22 juin 2015 à 13:39

    Je vous cite” Tantôt c’était la volonté d’être reconnues comme médecin, tantôt comme fonctionnaires, tantôt justement pas comme fonctionnaires”
    Non, les SF n’ont pas demandé à être reconnues comme médecin , mais comme praticien hospitalier… ce n’est pas la même chose…
    La profession de sage-femme est une profession dont l’exercice est réglementé par la loi (code de la santé publique) Il s’agit d’une profession médicale à compétences définies avec un droit de prescription (limité à son “art”: la maïeutique)

  12. Hop là ! says:

    Merci pour votre article très intéressant et documenté qui confirme mes réticences face à la péridurale !! De mon côté, ma plus grande appréhension de primipare était de ne pas sentir une partie de mon corps avec la péridurale. Pour mon premier accouchement, je suis heureuse d’avoir été écoutée et respectée dans ce souhait de ne pas avoir de péridurale. Cela rejoint les résultats de l’enquête du CIANE que vous décrivez pour “les femmes ne souhaitant et n’ayant pas reçu cette analgésie”. Par ailleurs, le projet de naissance concocté avant le jour J a été d’une grande aide pour se projeter et discuter de ce choix de la non-péridurale (et plein d’autres souhaits). J’en fais état sur mon blog : http://memesi.over-blog.com/2015/06/meme-si-je-suis-tres-douillette.html

  13. Cécile says:

    Eh bien moi je dis merci pour la péridurale que j’ai reçue pour mes trois accouchements. Quel soulagement de ne plus souffrir! Cela m’a permis d’accueillir en toute sérénité chacun de mes bébés.

    • claire says:

      J’ai accouché de mon premier enfant à port royal et sous péridurale. J’ai adoré également, le personnel a été parfait, de la sage femme aux infirmer et également l’anesthésiste. Pourtant j’étais plutôt opposée à la péridurale, mais la souffrance des contractions me mettaient hors de moi, et ma petite princesse est arrivée sans encombre, avec des parents parfaitement sereins (le papa était plus mal que moi pendant mes contractions). C’était un vrai bonheur!
      Et pas de panique, je sentais mes jambes, mon bassin et tout, j’ai poussé comme il fallait et j’ai bien senti mon bébé passé! C’était parfait !

  14. Marie-Hélène Lahaye says:

    Voici le témoignage très intéressant de Lili Barbery-Coulon, journaliste et bloggeuse, suite à ce billet: http://www.ma-recreation.com/mood/article/le-plus-beau-jour

  15. Aline says:

    Bonjour ,
    merci pour votre analyse, que je partage amplement, j’ai eu 2 enfants, sans péri ! et il es t clair qu’à l’hôpital où j’ai accouché, la péridurale était une formalité , même pas de question à se poser, c’était avec la péri ou avec la péri, et j’étais convaincue qu’il me fallait une péri, pour mon premier enfant je suis tombée sur une sage femme formidable , qui a eu l’intelligence de trouver les bons mots aux bons moments, qui m’a accompagné et soutenue. pour un premier accouchement c’était rapide : 2 heures avec 3/4 d’heures dans un bain (merci poche des eaux de ne pas avoir rompue !) qui fut celui de la dilatation, donc adieu la péri ! pour ma fille bon là, la question ne s’est même pas posée, j’ai rompu dans la voiture et elle est arrivée 1/4 d’heure après notre arrivée à l’hôpital, du côté de l’équipe c’était panique à bord : pas de monitoring, pas de perf , rien c’était trop tard pour tout , sauf pour l’arrivée d’une petite fille de 3.7 kg en parfaite santé !
    mais au fond je ne regrette pas, la péri devrait être un choix, il n’y a pas d’égalité devant l’accouchement, j’ai eu la chance d’avoir des accouchements “faciles” , je n’ai pas souffert de mes contractions pendant des heures, au moment de sortir les bébés je n’étais pas épuisée. donc oui j’ai eu mal , mais j’étais physiquement présente pour pousser . quand les contractions durent des heures que le travail avance doucement, je comprends que les femmes veuillent être soulagées par la péri, ce que je comprends moins c’est la volonté d’imposer aux femmes, plutôt que de les accompagner dans ces moments.
    bien à vous
    Aline

  16. Lana says:

    Je ne connais aucune femme qui pense que la péridurale supprime toute douleur, il faut vivre sur une autre planète pour penser ça? Pour les taux de satisfaction, je pense que c’est dû au fait qu’il y a une grande satisfaction à avoir vécu un “vrai” accouchement, à avoir donné naissance à son enfance “naturellement”. De plus en plus de femmes souhaitent un accouchement naturel, ça n’est pas étonnant que ça plaise (quand on y arrive, ce qui n’est pas toujours le cas). Cette “mode” est cela dit beaucoup moins forte en France que dans les autres pays européens, pays où c’est plutôt le contraire qui arrive : on vous pousse à ne surtout pas prendre la péridurale. C’est ce qui m’est arrivé et ça ne m’a pas dérangée qu’on souhaite me faire changer d’avis. La sage-femme n’a pas été impolie, insistante, moralisatrice, elle essayait juste de m’entourlouper en me proposant d’autres alternatives (comme un bain par exemple). Sauf qu’après 15H de travail, je n’en pouvais plus (ma fille est finalement née 7 longues heures plus tard, par césarienne (et celle-ci n’était pas due à la péridurale, le travail était déjà “bloqué” depuis un moment). Je ne regrette pas du tout mon choix, et si prochaine fois il y a je demanderai la péridurale dès le début, je ne comprends plus l’intérêt de souffrir pour rien, l’intérêt de cette naissance “naturelle”. Ce qui m’a le plus surprise, c’est que tout ce qu’on m’avait dit à propos de cette “piqûre qui fait super mal” s’est révélé faux : je n’ai rien senti. Seule la position à prendre m’a agacée car l’anesthésiste m’a fait me “plier” d’une manière franchement galère, tout en me gueulant dessus (mais je ne m’en veux pas, je crois qu’il était au moins aussi stressé que moi car j’étais dans un état second et je bougeais trop).

    • Lana says:

      D’ailleurs quand Monsieur m’a rejointe après la piqûre, je lui ai dit mot pour mot : “putain si j’écris un livre un jour je l’appellerai “péridurale mon amour”!”. J’ai vraiment adoré cette alternative, je ne pensais pas que ça me soulagerait à ce point et ça a été le cas. Après 15H de souffrance, je déraillais complètement, j’étais tellement épuisée que je commençais des phrases sans les finir, ne savais plus ce que je disais, ne comprenais plus grand-chose. Cinq minutes après la piqûre j’avais l’impression de “revivre”.

    • Zab says:

      “Sur quelle planète” faut-il vivre pour croire que la péridurale supprime la douleur ? Je ne sais pas, au hasard, en France aujourd’hui où si on suit la “préparation à la naissance” de certaines maternités on ne voit pas du tout le point “gestion de la douleur” parce que “de toutes façons il y a la péridurale” ?

      D’autre part vous confondez douleur et souffrance… On peut avoir mal (douleur) sans en souffrir, et on peut aussi souffrir de sa passivité imposée alors même qu’on n’a pas mal. Les femmes qui ne souhaitent pas la péridurale ne souhaitent pas “souffrir pour rien”, d’ailleurs elles ne souhaitent pas souffrir tout court, elles veulent simplement gérer leur douleur comme elles l’entendent.

      • Lana says:

        Je ne pensais pas qu’on pouvait croire à tout ce qui était raconté aux séances de préparation et autres rdv à l’hôpital (je n’ai pas fait de préparation – trop cher – mais j’ai assisté à d’autres rdv gratuits comme ceux sur l’allaitement et je n’ai pas pris tout ce qu’on me disait pour argent comptant, et ouf). Par contre, oui, c’est dommage que ce point ne soit pas abordé. Mais je ne connais vraiment personne qui pense que ça ne fait pas mal dans les femmes de mon entourage.

        Pour la “souffrance” et la “douleur”, non, je ne confonds pas, vous transformez mes propos comme ça vous arrange. Non je ne comprends pas qu’on choisisse de ne pas profiter des avancées de la science… Et pourtant c’était mon choix aussi, au début, mais j’ai craqué au bout de 15h, et si j’ai un autre enfant un jour, je demanderai la péridurale dès le départ, maintenant que je sais à quoi ressemblent les contractions, le travail, ça ne m’intéresse vraiment plus. Ce qui ne veut pas dire que je crache sur les autres, je ne vois pas le rapport, chacun fait bien ce qu’il veut (le “je ne comprends plus” implique bien un ressenti subjectif, aux dernières nouvelles).

        • Lana says:

          (En plus, la souffrance peut aussi être physique, c’est vous qui réduisez le terme à un seul de ses aspects, c’est votre choix mais nos rapports affectifs à la langue ne sont pas en mesure de changer la langue française selon notre bon plaisir. Par ailleurs, j’aimerais bien savoir quelle serait le verbe que vous opposeriez à “souffrir”, selon votre définition (car là il s’agissait d’un verbe), “doulouriser”? 🙂

          • EmilieOumKalthoum says:

            C’est bien si tu as bien vécu ta péri, on est contentes pour toi. Mais ne cherche pas à imposer ton point de vue stp.
            J’ai accouché de ma 1ère sans péri, et de ma 2e avec péri, à ma demande car j’étais dans le même état que toi. L’équipe était très sympa, la péri peu dosée, j’ai donc senti mon bébé passer… mais je n’ai pas du tout ressenti l’émotion et la force que j’avais ressenti pour ma 1ère.
            Pour ma 1ère, j’ai eu extrêmement mal, certes, mais je n’ai jamais été en souffrance. J’avais une pêche incroyable après la naissance.
            Donc oui, un accouchement naturel peut ne pas être une souffrance même si on a mal.

            Par ailleurs, dire qu’on ne souhaite pas profiter des avancées de la science, c’est au mieux complètement naïf, au pire extrêmement condescendant. La science n’est pas infaillible et les effets secondaires existent (même si peut-être pas trop nombreux). Donc, à choisir, je préfère avoir mal et accueillir mon bébé sans avoir à me faire injecter un truc que je ne connais pas. Mais c’est un choix personnel, que je n’impose à personne !

  17. lulue says:

    J’ai accouché il y a presque 5 ans , sous péridurale que j’avais demandée, et si c’était à refaire, je n’en reprendrais pas, quitte à sentir la douleur des contractions :

    J’étais complétement paralysée du ventre jusqu’aux orteils, allongée sur le dos. Régulièrement, j’avais des accès de tremblements incontrôlables accompagnés de vomissements. Et une fois le repas de la veille vomit…. c’était de la bile. Qu’il fallait faire remonter. Je pense avoir fait une réaction allergique à l’anesthésiant, je n’ai eu aucune explication de la part du personnel médical. En même temps, j’ai eu une épisio (sans me prévenir, mais c’est un autre sujet). Mais par contre, j’ai TRES bien senti les forceps ! J’étais tellement épuisée que je ne me souviens pas avoir tenu mon fils dans les bras. Mon fils qui n’était pas dans sa meilleure forme non plus et bippait dans couveuse. Mauvais souvenir.

    Les sages femmes ont été aux petits soins au début puis les heures passant, d’autres bébés devaient naitre donc elles avaient moins de temps à consacrer à chacune. Mais elles ont été top.
    (et dans le petit match de fin de travail entre la sage femme et l’interne gyneco sur la question de grosse hémorragie ou pas, bien que le docteur ai insisté pour dire que non, j’ai quand même du être transfusée une semaine plus tard. Donc la sage femme avait raison…)

  18. Lène says:

    Interessant article, même si le ton agressif et dénigrant que vous adoptez face aux réactions en décalage avec votre pensée le dessert.

    il est certain que le problème central, et pas uniquement à propos de la péridurale, est le respect que l on doit à la femme, au couple. On ne doit pas choisir à sa/leur place ce qu ils doivent vivre. Cela suppose de l information en amont des gens et un gros changement des mentalités médicales.

    La pėridurale et l accouchement, la naissance en général, ont egalement bizarrement évolué avec notre société consumériste, en décalage avec la réalité. Un certain nombre de femmes cale tout cela dans un planning efficace, et la grossesse se charge au dernier moment de remettre les pendules à l heure. Une partie de la population a également peu accès aux infos de santé et à la notion que leur avis importe, leur corps leur appartient….

    Un éveil des consciences est en marche, parmi les professionnels et les femmes.

    Les sages femmes en structures sont fatiguées, parfois jusqu à la démotivation à cause des rythmes imposés, du dėnigrement. Est ce une solution de démissionner? Où trouver la force et les appuis pour changer un système si pesant?
    Les libérales recueillent directement les vécus désastreux et heureux des couples. Que d humiliations, de mainmise….je ne m attendais pas à ça après 10 ans ds un établissement privé où, manifestement, le respect était au centre des soins.

    L entretien prénatal précoce est une révélation en ce sens. Pour celles qui ne connaissent pas, informez vous du combat de MmeDanielle Capgras-Barberon.
    Réveiller les consciences des couples! Se questionner sur sa pratique!
    Mais comment se libérer des contraintes des institutions, sinon avec l adhésion, le soutien des femmes?
    Toutes ces jeunes femmes à qui ont a appris qu elles valent aussi bien qu un homme, qu elles peuvent entreprendre des combats pour leur propre bien être, elles vont bien finir par dire JE VEUX en masse, parce que nous seules sage femmes, ça ne marche pas.

    L expérimentation des maisons de naissance marque un nouveau tournant, j espère pas un feu de paille ( enfin, maintenant qu ils ont compris que ça couterait moins cher que les hôpitaux….et puis vu le climat de dialogue ambiant, si Marisol autorise, c que c rentable!). Ce serait dommage que des questions pécuniaires soutiennent la cause 1 femme/1sage femme, mais bon….

    Alors en attendant, on va continuer notre travail de fourmi qui y croit, d avoir envie de hurler face à la bêtise voire la perversité de certain(e)s, d être heureuse du bonheur des gens, de chercher à re coller ce qui est cassé…..

    Aidez-nous! Pensez à vos filles!

  19. Ju says:

    Je ressens beaucoup de colère dans tes propos, à la fois envers les praticiens des maternités et envers les hommes. Tu as sans doute vécu des heures traumatisantes autour de ton (ou tes) accouchement(s), peut-être effectivement que l’équipe était pourrie (pourquoi ne pas être allée accoucher ailleurs?) et peut-être aussi que la situation a fait que ça ne pouvait pas bien se passer (bassin limite, variété de présentation atypique, tissus périnéaux pas très compliants, mauvaise dynamique utérine, souffrance foetale…
    Et cette haine portée sur les hommes qui veulent s’approprier la naissance dominer la femme où je ne sais quoi, elle te vient d’où? Rassure-moi, tu as bien eu besoin de gamètes mâles pour concevoir ton ou tes enfant(s)?Tu n’as pas remarqué que c’est une femme qui reste sourde à tes revendications du haut de son fauteuil de ministre de la santé? Pourquoi opposer systématiquement les hommes et les femmes? Tu as quel âge? Tu nous viens de quel siècle?
    Je sais que dans mon couple déjà, il n’y a pas de rapport de force, on se complète, on en est conscients tous les 2 et aucun de nous n’oserai mettre son sexe en avant pour revendiquer une quelconque domination sur l’autre! Au 21° siècle en occident de manière générale c’est comme ça que ça marche (en tout cas dans ma génération). Et je n’essaie pas de voler quoique ce soit à mes patientes (car oui, je suis un homme sage-femme), je respecte au mieux leurs souhaits, leurs attentes, je les accompagne du mieux que je peux dans leurs douleurs, leurs angoisses, leurs efforts sans qu’il me vienne à l’idée d’imposer quoi que ce soit pour mon propre confort. Et je le fais avec les moyens du bord.
    Pour en revenir à la péridurale, sache tout d’abord que les sages-femmes sont habilités à poser l’indication de la péridurale. Quand on aime le travail bien fait, on ne pose pas cette indication en s’en tenant bêtement à un protocole sur la dilatation d’un col (de toute façon, on peut bien raconter n’importe quoi après l’examen, l’ensemble de la maternité patiente incluse est bien obligée de nous croire sur parole). On analyse et on compile un ensemble assez vaste de données médicales et non médicales. Bien souvent d’ailleurs il m’arrive avant de poser une indication de péri d’en discuter avec mes consoeurs (car on est pas beaucoup d’hommes), de peser le pour et le contre, avant d’appeler l’anesthésiste. Le fait que ma patiente la veuille ou non est un argument de poids mais clairement pas la seule chose qui compte. La péridurale augmente statistiquement le risque de complications non pas uniquement à l’accouchement comme ton article pourrait le laisser penser mais durant tout le travail. Et notre travail lorsqu’une patiente désire être soulagée par une péridurale consiste justement à en limiter l’impact au maximum. Le recours aux ocytociques n’est souvent pas la cause mais la conséquence d’une pose de péridurale. Et non, ce n’est pas utilisé de manière systématique pour accélérer le travail car encore une fois, c’est un produit prescrit par les sages-femmes et que généralement, les sages-femmes savent que le mieux pour le duo maman/bébé c’est de suivre leur rythme biologique à eux. De plus, le recours aux ocytociques peut être un facteur de complications donc autant te dire que pour la sérénité de tous on préfère bien souvent éviter les injections inutiles. Toutes les mater ne fonctionnent pas dans cet état d’esprit mais il est de plus en plus répandu tout de même.
    Je ne suis pas pro péridurales, bien au contraire. Comme ma collègue le disait un peu plus haut, c’est quand une patiente n’en a pas qu’on a l’impression de vraiment exercer. Paradoxalement, c’est justement là qu’on a le moins d’actes médicaux à réaliser. Dans la gestion de l’affluence en salle d’accouchement, c’est plus simple aussi puisqu’une patiente sans péri ne va pas emboliser une salle pendant des heures. Elle se balade où elle veut, on fait un monito de temps en temps pour être sur que l’heureux événement se porte bien. On joue avec le yoga, le ballon, l’eau, les sons… Au pire, si toutes les salles sont pleines le moment venu, on trouve un autre endroit pour l’accouchement. Ce que je reproche à la péridurale quand j’accompagne une parturiente s’est qu’elle ne masque pas que la douleur mais une foule de sensations et d’émotions en tout genre ce qui implique une surveillance beaucoup plus stricte du rythme cardiaque foetale, des constantes de la mère et des examen beaucoup plus nombreux.
    Mais mon travail n’est pas de convaincre sournoisement qui que ce soit de suivre mes convictions en la matière. Mon travail est de respecter simplement la volonté de mes patientes et de m’adapter quelque soit cette volonté. Ce n’est pas normal qu’une femme n’y aie pas réfléchi en amont, ce n’est pas normal qu’elle n’aie pour étayer sa réflexion que des données parcellaires et comme le disait plus haut mon aînée, ce n’est pas à nous en salle de naissance d’informer sur les possibilités médicales ou non d’analgésie. Si tel est le cas c’est que la femme en question a été suivie par un tocard durant toute sa grossesse et que mois après mois elle a persévéré. C’est facile de cracher sur l’équipe de la maternité après…
    Parfois, je les incite à faire tel ou tel choix, non pas parce que ça m’arrange (moi ou l’anesthésiste) mais parce que c’est la meilleur option pour elle. Une patiente qui va avoir un accouchement compliqué et de gros risques de césarienne, je l’inviterai à reconsidérer la question en cas de refus de péridurale. Une péri c’est toujours mieux qu’une anesthésie générale, pour elle et son bébé, ça facilitera une manoeuvre obstétricale que l’on sent arriver (je parle de manoeuvres faites rarement et en cas de nécessité absolue bien sur). “Manoeuvre facilitée” veut souvent dire moins de temps passé en salle réanimation néonatale.
    A contrario, j’aurai tendance à dissuader une patiente de demander une péridurale si je me dis qu’elle a toutes les chances d’accoucher dans un délai inférieur à l’action des analgésiques à condition qu’on la laisse faire.
    Enfin, tout ce débat autour de la péridurale fait un oublié: le foetus/nouveau-né. Sa mère ne souffre pas, ou peut-être que si… Mais lui? Dans aucun des blogs sur les mauvais vécus d’accouchement on ne fait référence aux bébés. Il ne vous vient pas à l’esprit que le bien être de cet enfant à venir est une préoccupation majeure des sages-femmes et des obstétriciens quand elles et ils font un geste invasif, pouvant être perçu comme violent, c’est vrai, mais qui pourtant évite à toute une famille la charge d’un infirme moteur cérébral.
    Tu t’es permise d’être condescendante en répondant à une de mes consoeurs qui a 25 ans d’expérience et plusieurs milliers de naissances et d’accompagnements à son actif. Jamais tu n’auras la moindre idée de la souffrance, de la douleur (puisqu’il faut distinguer les deux…), mais aussi de la joie et du bonheur (…distinguons aussi ces deux là) de toutes ces patientes qu’elle porte en elle, de toutes les nuits blanches qu’elle a passé à veiller une femme en travail, des nuits blanches chez elle à ruminer la mort d’une autre ou de son enfant. Tu nous reproches de ne pas essayer de faire bouger les choses dans les hôpitaux mais quand on essaie on se retrouve à 20000 sur les pavés et tu nous reproche alors d’être incompréhensibles dans nos revendications. Tu étais où toi et les millions d’autres en âge de procréer? Quant à la rentabilité des hôpitaux et cliniques, je te rassure, les sages-femmes s’en foutent royalement. On est complètement exploités sans que ça ne gêne personne. Nos actes sont cotés par des gynécos contre lesquels une fois sur 2 on essaie de vous protéger. Quand aux “bons” gynécos, ils ne vont pas remettre en cause un système qui leur est favorable, c’est de bonne guerre. Le seul parti que prennent les sages-femmes, chacun avec son style c’est celui de leurs patientes et de leur enfant. Parce que c’est notre métier, passion et vocation. Après, on reste des humains. Certaines de mes collègues ont tendance à transférer leur ressenti ou les complications liées à leur propre accouchement sur ceux de leurs patientes. On n’a pas tous la même sensibilité, certains sont plus tactiles, d’autres plus expressifs vocalement, d’autres encore plus froids au premier abord, plus fatigués par cette 50éme heure de nuit et 15e accouchement de la semaine…
    Et pour celles qui croient que l’accouchement moderne n’a rien à voir avec celui des années 50, détrompez-vous: la base est exactement la même depuis la nuit des temps. Seul le décor à changé et l’approche a évolué.
    Pour cette maudite position sur le dos, un petit mot: bien souvent des femmes s’y mettent toutes seules et c’est à nous de leur suggérer de se mettre autrement. Elles ne veulent pas car alors bébé plonge dans le bassin à la contraction, appuie plus en bas… Et c’est plus douloureux. Ensuite, sur l’année 2015 où j’ai eu environ une centaine d’accouchement, j’ai du monter 3 fois les étriers sur la table au moment de la poussée. A chaque fois consécutif à un bloc moteur dû à un surdosage de péridurale induit par la patiente elle-même!
    Je préférerai lors d’un prochain article lire ton vécu, ton expérience de l’accouchement sans interprétations hasardeuses du comportement de l’équipe qui t’a accompagné. Ce serait je pense plus intéressant que tes analyse subjectives d’études statistiques destinées à des professionnels et qui leur servent à remettre en question leurs pratiques et à se mettre à jour périodiquement sur les avancées dans leur domaine de spécialité. Et plus intéressant aussi que tes attaques scabreuses contre les hommes et les professionnels de la périnatalité (Il n’y a pas un mari, un père ou un fils qui trouve grâce à tes yeux?). Qui sait, tu pourrais trouver des réponses et faire la paix avec toi même.

  20. Louis says:

    @ Ju,

    “Tu t’es permise d’être condescendante en répondant à une de mes consoeurs qui a 25 ans d’expérience et plusieurs milliers de naissances et d’accompagnements à son actif.”
    Malheureusement, 25 ans de pratique hospitalière et prendre la mouche comme ça, c’est qu’elle a tapé dans le mille.

    Jamais tu n’auras la moindre idée de la souffrance, de la douleur (puisqu’il faut distinguer les deux…), mais aussi de la joie et du bonheur (…distinguons aussi ces deux là) de toutes ces patientes qu’elle porte en elle, de toutes les nuits blanches qu’elle a passé à veiller une femme en travail, des nuits blanches chez elle à ruminer la mort d’une autre ou de son enfant.”

    As-tu une idée du nombre de femmes qui se suicident suite à une césarienne inutile ? as-tu une idée du traumatisme qu’est un TV non consenti ?
    as-tu une idée de ce que c’est de ne plus pouvoir passer devant un hôpital sans pleurer ?
    As-tu une idée de la félicité que représente une naissance vraiment respectée ? AUCUN praticien en activité hospitalière ne peut en avoir la moindre idée, TOUS ceux qui en font l’expérience arrêtent le massacre plutôt que d’adoucir les angles.

    “mais parce que c’est la meilleur option pour elle.”
    Non, c’est ce que tu es persuadé être le meilleur pour elle et tu poses un jugement qui n’a pas à être.

    Je m’explique en détaillant notre situation. Nous souhaitions un accouchement naturel (AAD, suivi global). Une sage femme à qui il semblait dangereux de le tenter nous l’a rendu impossible. (mais c’était sa meilleure option). Nous avons donc fait un PDN qui a été accepté. On espérait un accouchement sans soucis à la maison (mais cette fois, en se gardant bien de le dire ( c’était notre meilleure option).
    A cause du stress dû au suivi -c’est notre ressenti- ( la montagne d’examens inutiles pour rassurer qui inquiètent) la poche des eaux s’est fissurée sur la première contraction. Nous avons de suite constaté une irrégularité dans les contractions et suspecté un tour de cordon ce qui ne nous a pas inquiété outre mesure, le RCF étant ok. Au bout de 25 h de travail on a douté et demandé à une SF de venir vérifier. Sa seule vérification aura été un TV (sur poche fissurée alors qu’elle savait que nous ne voulions surtout pas de péri/ocyto/antibios sauf nécessité et en forçant un peu le col histoire d’être bien sûre parce qu’il était complètement effacé… )
    alors que trois pauvres phrases d’empathie et de soutien auraient probablement suffi.
    Mais c’était sa meilleure option. Elle nous a dit que c’était pour aujourd’hui mais qu’il fallait aller à l’hôpital (avec l’air inquiète du “pourvu qu’ils y aillent, s’il y a un problème ça va me retomber dessus”).
    Nous sommes donc allés à l’hôpital où nous avons (ça c’est fort ! ) été harcelés à cause du risque infectieux ET sommés d’accepter un TV (mais c’était la meilleure option).
    Nous avons refusé, qu’à cela ne tienne, le risque était trop grand, ils l’ont fait quand-même. (la meilleure option bien-sûr) Au passage, parce que même si on ne voulait pas il fallait accélérer le travail, la poche a été totalement rompue sans nous prévenir avant, ( on aurait refusé, c’était la meilleure option). Il ne restait plus qu’à – risque infectieux et culpabilisation aidant- attendre qu’elle accepte l’ocytocine pour accélérer les choses et finalement -douleur induite aidant- qu’elle accepte la péri, c’était la meilleure option ! Mais voilà, avec un bassin limite et un travail très lent (1cm/10 heures, à cause entre autres du tour de cordon que dame nature faisait glisser doucement) nous, plutôt que de signer pour une césarienne à cause d’un risque dont l’équipe n’avait manifestement aucune idée on est rentrés chez nous, c’était notre meilleure option. Forcément, au bout d’un moment, ( 60 h après la fissuration initiale) il y a eu l’odeur pour nous rappeler qu’ un toucher n’est jamais anodin.
    Du coup, et c’était notre meilleure option, nous avons fait un autre toucher pour voir.
    Dilatation à 5-6, tête légèrement désaxée (cordon) RCF toujours ok mais il nous faut retourner à l’hôpital pour une antibiothérapie (la moins pire option). Pas en état de conduire, on appelle le SAMU, on donne les infos, on reçoit un regard condescendant en retour et une exigence de TV (verdict : dilatation 1 et il reste du bouchon muqueux. Le médecin n’y connaissait rien en TV mais le faire quand-même était la meilleure option) Perfusée dans l’ambulance sans avoir le choix (la meilleure option…) elle se retrouve à l’hôpital coincée sur un lit (ah, oui, contractions dans les fesses et les reins depuis 62 h), branchée et contrainte à accepter la péri, le monito et les TV qui vont avec (clairement, c’est la meilleure option…). Et là, miracle, la péri arrête la dilatation. On doit donc accepter l’ocytocine qui fait repartir la dilatation et passer de 6 à 8. (c’est bien que c’était la meilleure option non ? ) Mais zut, il y a des baisses du RCF sur les contractions, madame, votre bébé est en souffrance, il va falloir faire une césarienne c’est la seule option ! Non, arrêtez plutôt le synto (c’est notre meilleure option). Arrêt de l’ocytocine, normalisation du RCF (c’est magique ! ) et atonie (ça l’est moins mais c’était prévisible) là, tous les feux sont au rouge, il faut absolument faire une césarienne, c’est la seule option.
    Nous, on a préféré les mouvements et l’attente, ça n’a pas plu mais c’était notre meilleure option. Puis, quand au bout de 74 heures, elle n’en a plus pu, la méga dose de péri pour dormir. Au réveil, avec un bloc moteur pour compléter le tableau, la décision de césarienne en urgence est imposée par le troisième gynéco qui nous “suit” dans l’aventure ( après 8h de stagnation et tous ces risques c’est bien entendu la meilleure option…). Par acquis de conscience, avant de la laisser partir au bloc, on demande un TV (c’est une bonne option, elle est à complète et bb engagé en partie haute). Stop deux secondes pour imaginer un peu les conséquences d’une césa sur terrain infecté +atonie + bébé engagé dans bassin limite… mais c’était la seule option.
    Trois heures plus tard, après avoir accéléré la sortie en empêchant le va-et-vient (c’est la meilleure option… quand il n’y a pas de circulaire) et manqué au passage (encore une fois ) de trucider notre fille en voulant la sauver de notre inconscience par le choix des meilleures options contre notre gré, il ne restait plus qu’à accélérer la délivrance (une pression sur le ventre + 5UI de synto, c’est la meilleure option…).
    Presque tous les gynécos/sf auraient fait exactement comme ça et c’est normal quand on a l’expérience des naissances hospitalières, mais tous les choix imposés, bien que logiques n’ont fait qu’empirer une situation qui n’en avait vraiment pas besoin.
    Maintenant, au niveau du vécu du couple, on se retrouve avec la bagatelle de 12 viols, une multitude de menaces, 12 heures de torture psychologique, un vol d’accouchement, trois graves mises en danger du bébé,
    un allaitement quasi impossible à cause d’une incapacité totale à téter
    (14h de péri bien dosée), une forte réaction du bébé aux opioïdes
    un périnée en piteux état (cf bloc + poussée dirigée), une RAGE d’avoir subi TOUT ce que nous voulions expressément éviter dans le PDN et d’avoir dû prendre de tels risques à cause d’un interventionnisme inconsidéré et forcené.

    Cela dit, il y a eu des arrondisseurs d’angles, une SF a attendu 2h avant d’appeler les gynécos pour stagnation, une autre a autorisé une boisson contre le protocole, accepté la mobilité, une autre a inscrit un poids plus bas que le poids de naissance réel, il y en a même une qui nous a souri sincèrement …

    “Une patiente qui va avoir un accouchement compliqué et de gros risques de césarienne, je l’inviterai à reconsidérer la question en cas de refus de péridurale. Une péri c’est toujours mieux qu’une anesthésie générale, pour elle et son bébé, ça facilitera une manoeuvre obstétricale que l’on sent arriver”

    C’est vrai, mais quand on sait ce qu’est le taux de césariennes, d’épisios et de péris en France, il faudrait peut-être se remettre en question. Qu’une chose soit claire, avec de l’expérience, on sent de suite (c’est certes pas infaillible) quel accouchement va poser problème, quand et pourquoi. Plus on a d’expérience, moins on se trompe sur l’issue de l’accouchement mais ça ne veut pas dire qu’on a plus raison qu’au début, ça veut juste dire que nos projections prennent assez de force pour infléchir l’issue de l’accouchement ou nous rendre incapable de rattraper le coup.

    Tu peux avoir toute l’expérience du monde, si tu décides à la place de la parturiente ce qui est le mieux pour elle (même la consommatrice de péri ou la “monde des bisounours” et même quand tu sais sans l’ombre d’un doute
    ) ne t’étonnes pas que des gynécos ou des ministres en fassent de même pour ta profession, c’est mérité.

    Pour ce qui est de son problème avec les hommes, c’est évident, mais ce n’est pas à un homme de lui en faire prendre conscience ; chacun sa route.

    P.S. : Mes excuses concernant l’agressivité, il fallait que ça sorte.

    • Ju says:

      S’il fallait que ça sorte, je suis heureux de l’avoir initié. Vu ce qu’il s’est passé pour vous et la façon dont vous l’avez vécu, je comprends aisément. Concernant mes “jugements”, je parlerai plutôt d’avis étayés par l’expérience, les connaissances médicales et l’intuition dont je dispose. Je ne m’en sers pas pour imposer quoi que ce soit mais pour influencer la décision d’une femme ou à l’aider à reconsidérer certaines choses et ce toujours dans ce qui me semble être l’intérêt de mes patients(maintenant, je ne suis pas infaillible, je ne suis qu’un être humain). Mais encore une fois, dans la majorité des cas, mon avis se limite à “tout va bien, continuez à faire comme vous le sentez, vous êtes parfaite”. Quant aux rares situations d’extrême urgence (les questions de vie ou de mort où il faut réagir très très vite), je dirais qu’il faut bien que l’équipe soignante prenne la décision puisque dans ces moments là, la future maman est trop souvent dans l’incapacité de les prendre. D’ailleurs, quand on dit au père de façon claire et concise ce qu’il en est, il adhère à la prise en charge.
      Bref, je ne vais pas passer des heures à me justifier sur ma pratique, ce n’est pas le problème.
      Dans votre cas, je n’apporterai ni avis, ni jugement (d’autant plus que personnellement je pense qu’en ce qui concerne les fissurations de la poche des eaux, les recommandations de prise en charge sont loin d’être au top, je chercherai des études sur le sujet). Je me sens juste sincèrement désolé pour vous 3. Au pire, une succession de décisions débiles ont été prises et ce sans le consentement éclairé de la future maman, là c’est grave. Au mieux, tout ce qui devait être fait à été fait mais avec un gros défaut de communication avant, pendant et après l’accouchement. L’impact psychologique pour vous deux, l’impact sur la mise en route de l’allaitement et très certainement sur le rétablissement de ta compagne et de votre enfant sont certains et a priori, il y a là encore un “petit” problème d’accompagnement.
      Concernant la félicité qu’offre une naissance et un accouchement vraiment respectés, même en milieu hospitalier, j’essaie de la procurer à mes patientes malgré la charge de travail, la pression de la hiérarchie, les contraintes médico-légales. Mais il est vrai que je ne l’éprouverai jamais. Je souhaite de tout mon coeur que mon épouse et nos hypothétiques futurs enfants la ressentent un jour. Arrêter le massacre? Arrêter d’arrondir les angles? Et je fais quoi alors? Je claque la porte de la mater et j’arrête les accouchements? Je menace MST de lui crever ses gros yeux si elle ne fait rien de concret pour améliorer la situation de manière générale en France?
      Pour ce qui est de la compétence des équipes du SAMU en matière de femme enceinte, on touche encore à un autre problème. Mon côté optimiste me pousse à penser que la plupart des urgentistes font de leur mieux avec le peu de formation qu’ils reçoivent sur le sujet. Quant à imaginer des équipes mobiles spécialisées, tu penses bien que ce n’est pas à l’ordre du jour sur la table des pouvoirs publics.
      Sur la façon dont les pouvoirs publics traitent ma profession, tu as peut être raison, peut être qu’on la mérite, peut être que 75% des sages-femmes en salle de naissance méritent d’être au bord du burn out. La question est de savoir si la totalité de nos patientes méritent le manque d’empathie, de communication, d’options quand au suivi de la grossesse et de l’accouchement… qui en découle. Lorsque les sages-femmes essaient de se révolter, ce n’est pas tant pour elles que pour les femmes en général.
      Quoiqu’il en soit,, même si je te réponds avec pas mal de retard, saches que ta réponse me touche, que je comprends l’agressivité sous-jacente qui l’anime. Je suis heureux que tu aies eu l’occasion de t’exprimer par le biais de ce blog et désolé que tu n’ aies pas eu droit à plus d’écoute et d’humanité de la part de l’équipe qui vous a pris en charge (je ne suis pas sur que “accompagné” soit le terme le plus adéquat pour la situation).
      Je traine parfois sur ce genre de blog justement pour avoir ce genre de retour ce qui me permet de me remettre en question, d’évoluer dans ma pratique et aussi parfois de mettre le doigt sur des problèmes qui me semblent a priori mineurs mais qui ont une grande importance pour les personnes avec qui je travaille. Parce qu’il est clair qu’on a très peu de retour à froid sur les conséquences de notre boulot en salle lorsque l’on exerce en milieu hospitalier. On nous demande juste à chaud de dépister au plus vite (dans les 72h suivant la naissance) qui est susceptible de souffrir des suites de l’accouchement et personne ne s’est dit que ce serait bien qu’on sache quelles conséquences ces heures passées en salle ont pu avoir sur la vie des gens… Les couples qui reviennent nous voir à la mater sont presque toujours ceux avec qui on a bien accroché et pour qui tout s’est bien passé.. Merci donc à toi et je souhaite sincèrement à toute ta famille que cet épisode difficile de votre vie soit surmonté et que vous pourrez vivre des milliers de moments de pur bonheur tous les 3, voir qui sait, un jour, tous les 4. 🙂

      • Louis says:

        UN grand merci d’avoir fait l’effort de répondre, malgré l’agressivité de mon post. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et la possibilité (entre autres) de m’exprimer via ce blog sans devoir affronter le déni des personnes coresponsables de la situation a fait émerger le sens de ma place humaine et individuelle dans le problème. à la douleur du vécu s’est supplantée la conscience de la responsabilité d’informer et d’agir de manière positive, plutôt que destructrice : ça ne sert à rien qu’à faire souffrir de se contenter de critiquer ce qui ne va pas (et même si on ne reconstruit rien, je vous présente mes excuses pour la blessure que j’ai pu vous infliger avec mes mots, même si ils n’avaient rien de personnel).
        P.S. : Un grand merci aussi à un certain Marc Girard…

  21. Marc says:

    Bonjour,

    Je vous rappelle que pour bénéficier d’une péridurale il faut avoir vu un médecin anesthésiste au cours de la grossesse.
    Si vous refusez la péridurale à la consultation ou pendant l’accouchement je ne vois vraiment pas comment on peut vous enfoncer une aiguille de force dans le dos.

    Et si nous “adorons” poser des péridurales, passer des nuits blanches à ne faire que poser des péridurales, c’est parce que c’est une demande des patientes, un confort pour elles et que les études ont montrées une réduction de la mortalité chez les patientes avec une péridurale.

    Il est bien moins risqué de faire une césarienne en urgence sur une péridurale déjà posée que devoir faire une anesthésie générale, pire angoisse dans une garde, en urgence chez une femme enceinte, difficile à ventiler et à intuber, estomac plein avec risque de vomissements et d’inhalation …

    Bref chacun voit midi à sa porte (et nous médecins préférons diminuer la mortalité d’un accouchement parfois au sacrifice d’une confort … à méditer)

    • Zab says:

      Est-ce que vous avez LU le billet que vous prétendez commenter ?

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Quelles sont les études qui démontreraient une réduction de mortalité chez les parturientes ayant une péridurale par rapport à celles sans anesthésie ?

      Ce que je trouve est plutôt l’inverse: l’anesthésie péridurale entraine des complications. Voir un résumé ici: http://new.sfar.org/acta/dossier/archives/ca97/html/ca97_005/97_05.htm

      • Ju says:

        Ne confondons pas tout. Il y a des complications imputables à la péridurale, c’est clair, elles sont nombreuses, fréquentes, mais ne mettent en jeu que très rarement le pronostic vital de la mère et de l’enfant.
        Ensuite il y a les complications possibles inhérentes à l’accouchement, pour lesquelles la péri n’entre pas en ligne de compte. Elles ne sont pas toujours prévisibles, moins fréquentes… Dans le cas où une de ces complications survient et où la prise en charge du problème nécessite une analgésie, les données ne sont plus les mêmes. En terme de risques et de complications, l’anesthésie générale bat de très loin la péridurale ou la rachi-anesthésie. Seulement voilà, l’AG s’est ce qu’il y a de plus rapide à mettre en oeuvre et parfois, on joue contre le temps…
        Certaines équipes d’anesthésie proposent la mise en place du dispositif sans injection continue et systématique (mise à part l’induction d’une dose test pour s’assurer que la péri est correctement posée). Je trouve cette option plutôt sympa pour les accouchements à risque majoré de patientes qui veulent accoucher sans péri ou pour les patientes qui veulent s’affranchir presque totalement de la possibilité d’une éventuelle anesthésie générale.
        Après, tout n’est qu’une question de choix…

        • cma says:

          @JU :

          “Certaines équipes d’anesthésie proposent la mise en place du dispositif sans injection continue et systématique (mise à part l’induction d’une dose test pour s’assurer que la péri est correctement posée). Je trouve cette option plutôt sympa pour les accouchements à risque majoré de patientes qui veulent accoucher sans péri ou pour les patientes qui veulent s’affranchir presque totalement de la possibilité d’une éventuelle anesthésie générale”

          Je passe sur le “je trouve cette option plutôt sympa”. On se croirait dans un grand magasin parisien au moment des soldes au rayon chaussures. Et vous oubliez tout aussi sympathiquement de préciser ce que cela induit : la perfusion (ben oui des fois que on ne sait jamais), le monitoring continue et le fait d’avoir une mobilité plus que réduite (essayez sympathiquement de faire des mouvements sympas avec une perf sympa dans un bras, un cathéter sympa dans le dos et un monitoring sympa sur le ventre…) alors qu’une des bases importante de l’accouchement physiologique est de pouvoir bouger.

          La vrai question est surtout ce que vous mettez derrière le terme d’urgence (sérieusement, une rachi-anesthésie c’est 5 min chrono en main et vous avez toujours au minimum le temps du transfert vers le bloc) et de risque majorée. Ainsi,dans nombre de pays les jumeaux ne sont pas considéré comme un risque en tant que tel, en France c’est systématique.

          Et même l’urgence réelle ne justifie pas vos propos ” qu’il faut bien que l’équipe soignante prenne la décision puisque dans ces moments là, la future maman est trop souvent dans l’incapacité de les prendre”. Là on tient un best of à base de non information et de consentement non recherché puisque la dame est définitivement trop bête / stupide / a l’ouest / comprend pô / décérébrée / cruche / blonde / brune / rousse (rayer la mention inutile) pour intervenir dans le cadre d’une décision la concernant elle, son corps et son bébé. Quand à la technique de prendre le futur Père à parti, je vous rappelle tout de même qu’il n’a pas autorité sur la Maman et que son consentement ne peut être considéré comme étant celui de Madame (depuis 1965 nous ne sommes plus considérées comme des mineures par le code civil et avons même le droit d’avoir un chéquier à notre nom, l’angoisse totale, pire encore nous avons le droit de vote et même à la primaire de la droite).

          Et quand à l’argument massu du tant qu’il n’y a pas mort de femme et d’enfant pour relativiser les inconvénients de la péridurale il s’entendrait si nos chiffres étaient à ce point fantastiques, ce que relativisent très fortement les études européristat. Et si le vécu des femmes lors de leur accouchement était un peu meilleur.

          Quand à l’éternelle question du choix, je suppose que dans votre esprit il s’entend au sens de “choix laissé à la femme en toute liberté avec présentation objective des avantages et des inconvénients de chaque solution, y compris en lui laissant le délai de réflexion nécessaire”. Parce que très franchement, sans chercher à diaboliser la péridurale, en matière d’information claire et objective, alors qu’il s’agit pourtant d’un droit des femmes et d’une obligation faite aux professionnels de santé, de ce que j’ai pu constater on est tout de même assez loin du compte. Et en matière de forcing, le descriptif fait par Louis est malheureusement assez courant notamment la proposition réitéré tous les quart d’heure malgré un refus clairement exprimé, avec des commentaires plus ou moins subtils (“vous êtes à 10 c’est la dernière fois que je vous le propose, si vous refusez après ce sera trop tard” et je ne commente pas l’utilité d’une péridurale quand on est à 10 sur un accouchement normal), alors que cela vient perturber la femme entravail (cf Michel Odent et le rôle des hormones).

          Au fait petite question qui me taraude depuis un moment, vous qui avez visiblement accès à un système de cotation des actes : quel est le coût direct pour la sécurité sociale d’une épisiotomie (au sens large : le geste initial, la réparation et les soins de suite) avec la T2A ?

          Merci quand même de faire l’effort de vous interesser RELLEMENT à nous, faites bougez les lignes, nous en avons besoin (et vous vous y retrouverez je pense en terme de satisfaction personnelle et professionnelle vu que vous n’avez pas l’air complètement insensible). Ce qui se joue dans ces salles et à ces moments est trop important pour nous les femmes et pour les bébés, c’est à dire pour toute l’humanité.

          • Jessica says:

            Ah si moi on me l’a faite de force je peux vous l’affirmer et en 2010. J’avais la sage femme qui me menacée de césarienne depuis plus de 1h quand j’ai accepter.

            Au moment de la pose j’ai voulu changer d’avis ben elle m’a maintenue de toutes ses forces et m’a menacée encore une fois et a fais maintenir mon mari hors de la pièce car je hurlais non je n’en veux pas.

            En plus loupée 6 fois avant qu’elle soit réussi. Acharnement de l’anesthésiste qui n’a pas vu qu’il avait fais une brèche ce gros connard.

            Pendant le séjour quand je me plaignais de ma tête et de mon dos aucune prise en compte alors que je nécessitais un blood patch

          • Jessica says:

            et j’avais bien dis au rdv avec l’anesthésiste que je n’en voulais pas

  22. Louis says:

    @ Marc

    Comment forcer une femme a prendre une péri ?

    TRES simple, pour le rendez-vous pré anesthésie, tu lui dis que ça ne l’engage à rien mais qu’en cas d’urgence, c’est mieux de savoir et que tu notes qu’elle n’en veut pas.
    Le jour J, tu lui files en douce (ou en t’abstenant de lui dire qu’elle va souffrir sa race si elle accepte -nota, tu oublies de lui dire qu’elle peut refuser-, genre, “on va vous aider”) de l’ocyto dans sa perf, tu l’obliges à rester assise ou couchée et si malgré ça elle a pas encore produit assez d’adré pour changer d’avis et qu’elle résiste à la douleur induite, tu lui proposes la péri tous les quarts d’heure (même si elle t’a dit qu’elle n’en voulait pas) et enfin, si au bout de 4 heures elle tient encore, tu lui dis que c’est ça ou la césarienne.
    Sinon, tu peux lui dire que l’anesthésiant n’atteint pas le bébé, qu’il n’y a que rarement des effets secondaires, qu’on se remet mieux de l’accouchement, qu’en cas d’urgence c’est plus pratique heu moins risqué, bref, tu l’endors…
    Enfin, tu peux juste t’abstenir de tout soutien moral ou l’empêcher de partir dans sa bulle ou ne pas la considérer capable d’accoucher d’elle-même, des fois ça suffit.

    “Nous médecins” il ferait mieux d’arrêter de débiter des conneries devant ses confrères, nonobstant le “confort” qui consiste à s’asseoir sur son code de déontologie.

    A bon entendeur

    • yoshi says:

      “si au bout de 4 heures elle tient encore, tu lui dis que c’est ça ou la césarienne”

      aucun praticien ne dira ce genre de chose, la césarienne n’est jamais proposé comme solution de confort

  23. Tiana says:

    Article étayé et intéressant. En revanche, je suis choquée de votre façon de répondre aux commentaires qui ne vont pas dans votre sens. D autant que la plupart des objections émises l ont été sur un ton courtois. Du coup pour moi premier et dernier article lu sur votre blog, votre condescendance, alors pourtant que je suis d accord avec la plupart de vos arguments, me dissuade de vous accorder plus d audience. Cela donne une très mauvaise image de vous. Respectons nous et dialoguons, ça ne sert à rien d avoir raison envers et contre tout. Vous sabotez votre travail en réagissant de la sorte.

  24. Louis says:

    @ Tiana

    Très chère, vous vous projetez.

  25. yoshi says:

    Chaque femme dispose d’un bon encadrement pour préparer son accouchement :
    -Consultation avec un anésthesiste
    -RDV régulier avec gynécologue
    -échographie et surveillance régulière
    -Sage femme (préparation à l’accouchement)
    -RDV supplémentaire avec une sage femme en maternité

    Normalement les points suivants sont abordés :

    -On ne peut pas poser une péridurale n’importe quand
    -Une péridurale posée trop tard n’a aucun effet, possibilité de surdosage
    -En cas de surdose (pourtant en apparence bien adapté à chacune) : plus de sensations, impossible de pousser et de réagir aux contractions qu’on ne sent plus, la durée du travail ralonge (risques de complications : forceps etc…)
    -Ce sont les contractions qui aident à pousser
    -La péridurale aide à avoir moins mal, mais il faut toujours ressentir un peu de contraction pour faire avancer l’accouchement (là est toute la difficulté).
    -etc..

    Certains hôpitaux manquent de personnel, de moyens, c’est indéniable, c’est même parfois le coeur du problème et ce qui fait des victimes.

    On peut chercher comment fonctionne la douleur chez les uns et chez les autres, nous ne sommes pas tous égaux, ce sera un travail long.

    En attendant pourquoi chez certaines femmes la péridurale est vraiment bénéfique et pas chez d’autres, pourquoi certains accouchements sont si difficiles et douloureux malgré une péridurale ? est-ce lié directement à l’efficacité de la péridurale ? la pose ? la personne qui ne réagit pas comme prévu ? comment adapter au mieux une péridurale ? …etc

  26. Zab says:

    “Chaque femme dispose d’un bon encadrement pour préparer son accouchement”
    C’est une profession de foi, ça, pas une réalité.
    Vécu il y a moins de 10 ans : la “préparation à l’accouchement” de la sage-femme là où j’allais accoucher, question de la douleur balayée d’un revers de la main, “il y a la péridurale”.
    Consultation avec l’anesthésiste qui m’a pratiquement ri au nez quand j’ai dit que je préférerais essayer de m’en passer, et n’a répondu à aucune de mes questions.
    Travail entravée, obligée de rester sur le dos alors que je ressentais les contractions dans les reins, et proposition incessante de la péridurale comme seule solution.
    Depuis que j’en parle, je me rends compte qu’une quantité extravagante de femmes a vécu la même chose, dans des structures différentes.
    Un “bon encadrement” ? Laissez-moi rire (jaune).
    Entendons-nous bien, je suis tout à fait d’accord pour dire que la péridurale peut être bénéfique. Mais en l’état actuel des choses en France une majorité de femmes n’a presque pas d’autre choix que de l’accepter, avec tous les risques qui vont avec. C’est, au minimum, en contradiction avec la loi Kouchner (et je ne parle même pas de l’étique minimal que devraient respecter le personnel soignant dans son ensemble).

  27. ninette0109 says:

    merci pour votre billet j’ai adoré et c’est tellement vrai. pour mon second accouchement j’ai fais sans péri j’ai même refusé la perfusion qu’ils mettent automatiquement pour injecter je ne sais qu’elle produit j’ai dû taperfu point sur la table en culotte dilaté a 5 pour qu’on accepte mon choix lol et j’ai réussi et j’ai eu un accouchement naturel avec la position de mon choix avec une dechirure mais guerit en a peine 15 jours aucune douleur et une sf au top qui a adoré être là car c’était la première fois pour elle qu’elle réceptionnait un bb a 4 pattes lol ( ma position) on a suivi mon projet pro à la lettre. mon premier accouchement une cata une sf désagréable qui m’a a peine parlé une peri trop dosée je ne sentais plus rien et on me dit si dans une heure bb ne sort pas ça sera césarienne . j’en ai pleuré et heureusement un gentil médecin à sortie mon bb avec une ventouse et m’a fait une belle episiotomie ( 2 mois de souffrance)

  28. AurelE says:

    Merci merci merci !!!!!!

    Je me bats pour faire comprendre autour de moi les effets de la peri et non ce n’est pas (toujours)un bonbon tout doux qu’on prend au pays des licornes.

    La peri est une anesthésie, une chose que l’on pratique pour une opération, ce n’est juste un calmant !!!

    Dans la première maternité que j’ai visité (en 2015), on visite la salle nature mais on nous signale qu’enfaite on doit rester sur dos accroché au monito mais si si c’est une salle nature ….. Je me dis qu’on a pas du se comprendre je commence mon suivi et lors de ma visite du 5eme mois je commence à parler projet de naissance on me signale que c’est stupide et inutile car je ne suis pas médecin (euh oui mais c’est moi qui accouche non ?) et que de toute manière étant primipare ce sera avec peri et episio et c’est tout ! Le médecin rajoute en regardant mon mari qu’il faut pas me laisser faire ca et que sans peri je vais mourir ….. Voila le genre de discours qu’on nous tien encore aujourd’hui !!!

    Une amie a eu la peri tout allait très bien avant après peri plus de contractions on lui met la blinde d’ocyto les contractions repartent le bébé est déclaré en détresse, ils le sortent avec les forceps pour aller plus vite et au passage appuient trop fort sur les nerfs des tempes du petit et le rende paralyser d’un cote du visage. Merci la péri

    Ma soeur a accouché la semaine dernière, on lui a dit sans peri madame vu comment vous avez mal vous ne mettrez jms votre enfant au monde. Obligation de rester sur dos et biensur interdit de boire on se demande qui a créer la douleur ???

    J’ai finalement accouché dans une maternité avec le label ami des bébés qui ne fait quasiment plus que des accouchements sans peri et les SF sont ravies.

    Pour mon accouchement dans toutes autres maternité je serais passée en césarienne (durée de 29h une fois les contractions régulières de 3min) donc comme quoi laisser les femmes faire et les respecter ca peut eviter bien des complications/

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour votre témoignage 🙂
      Et félicitation pour votre présence d’esprit et votre volonté qui vous ont guidée vers une naissance respectée.

  29. Dutron says:

    Une copine de 23 ans a accouchée la semaine dernière sans péridurale presque dans le véhicule qui l’amenait à l’hôpital.
    C’était son voeux et cela a été respecté, elle a accouchée en 55 minutes de son premier enfant, elle est ravie à tous les niveaux, surtout pour l’émotion que cela lui a procurée, son copain l’a tout été également.
    En général on suggère la péridurale surtout pour le 1er enfant car le travail risque d’être trop long.
    Elle à été très contente de la maternité tant pour l’accouchement, que pour les explications concernant la façon de nourrir le bébé, de le changer.
    Il y’avait beaucoup de respect des sages-femmes, des infirmières à chaque étape.

  30. Myriam says:

    Bonjour Dutron,
    Ça fait plaisir à lire. Je vous envoie une réflexion. À ma connaissance les accouchements respectés et naturels à l’hôpital sont souvent ceux dont le temps total passé dans l’institution a été réduit…

  31. Claire says:

    Bonjour,
    J’ai vécu un accouchement sans douleur (ou presque) grâce à la péridurale. C’était un moment merveilleux. Le bébé est sorti en moins de 4 contractions et je l’ai senti passé. Merci à la péridurale et aux sages femmes qui m’ont suivie et écoutée lors de ma grossesse et accouchement.

    • Louis says:

      @Claire
      Je ne suis pas psychologue ni sémiologue mais deux détails me chiffonnent dans votre commentaire : “je l’ai senti passé” au lieu de “je l’ai senti passer”
      et “ma grossesse et accouchement” au lieu de “ma grossesse et mon accouchement”

      Cet accouchement était-il assez le votre ?

      P.S. : Par avance, mes excuses si je me goure.

    • Zab says:

      Pour moi un des problèmes de la péridurale, au-delà de la iatrogénie possible, est qu’elle nous met à la merci de l’équipe.
      Quand c’est une équipe bienveillante et qui a les moyens (temps notamment) de bien faire son travail, comme ça a été le cas pour toi, Claire, ce n’est pas un souci (et je suis vraiment contente de lire que tu as eu un bel accouchement).
      Quand l’équipe manque de bienveillance ou de temps, la péridurale peut contribuer à un accouchement catastrophique, humainement au moins, physiquement aussi parfois.

      • Myriam Germain Sylvain says:

        Votre réponse est excellente! C’est un bon résumé. Je dirais aussi pour avoir entendu quelques récits de femmes de mon entourage qui ont aimé la péridurale il faut un rassemblement de quelques éléments primordiaux. D’abord il fallait que ce soit leur désir, il y a l’équipe médicale mais aussi que l’accouchement soit “naturel” et bien commencé…

  32. Myriam says:

    Pour ma part ayant été déclenché et soumise à être allongée dès le début et à me taire (pour mon bien) et n’ayant pas le droit à la tendresse de mon amoureux ( confisqué pas le droit de bouger) n’ayant pas le droit de à l’intimité ( toujours des parasites fatiguants venant dans ma chambre aux demie heure ) n’ayant aucun visages connus tout au long de mon accouchement et ayant fait affaire avec 17 personnes qui m’ont touchés et ne la voulant absolument pas, elle m’a encore plus asservie à leur protocole et a rendu mes douleurs en souffrances, je n’avais plus aucun contrôle, je suis devenue une chose allongée, un demi-cadavre.

    Tout d’abord sur le coup elle a arrêté la douleur je ne sentais plus rien, ni même dans ma tête puis ils m’ont ORDONNÉ de dormir car c’était la nuit, alors que je ne voulais pas. En gentille esclave “utérine” j’ai essayé, j’ai perdu mon mari qui grâce à ma passivité et aux ordres médicales s’est endormi lui. J’ai dormi une demie heure et je me suis fait réveiller par une douleure sans contrôle sortie de l’exorcisme. Je n’étais plus capable de les sentir arriver, maintenant je n’avais même plus ma respiration pour m’aider. J’ai appuyé sur les doses de péridurale je suis totalement impuissante et à la merci de cette équipe médicale qui continue à me faire des touchés vaginaux aux heures,mon sexe est nu comme ça sur la table. Je demande à aller aux toilettes car je sens l’envie d’uriner et suis capable de bouger mes jambes on me le refuse et me dit que c’est impossible que je sente l’envie d’uriner et que ma vessie ne fait pas de bosse. Je change d’infirmière après un autre touché vaginal et dans la souffrance physique et psychique, me dit que je suis bloquée à 5 depuis toute la nuit ( merci péridurale ) elle me parle de césarienne et que l’on va m’y amener si rien ne bouge d’ici une demie-heure. Je mentionne mon envie d’uriner là car on doit me vider avant de passer au bloc opératoire elle me pose une sonde et s’exclame :”vous êtes assez pleine”…je n’ai plus aucune dignité, me faire poser une sonde est pour moi le bout. Je pleure tellement découragée et m’exclame :” J’ai eu tout ce que je ne voulais pas dans cette accouchement ” et l’infirmière dépassée par ma tristesse de répondre froidement je sais.Elle ferme la porte et part, je pleure je cris je souffre, et mon mari voyant le ridicule et je crois tanné de cette escalade me promet:” Non tu en auras pas de césarienne, c’est sûr ! ” il m’a sauvé la vie ! Il sort dans le corridor va voir la médecin de garde et lui dit c’est quoi l’idée de lui parler de césarienne, là elle pleure elle a peur elle pense même mourrir, elle n’y ira pas je refuse! Elle dit ok je reviens dans 2h. Finalement on la voit 1 heure plus tard me touche et affirme “vous êtes à 6”, l’infirmière est confuse. Je suis toujours en larmes. Puis les douleurs sont de plus en plus ingérables et ne ressemblent pas à des contractions. Je me mets à trembler, à trempler tout mon corps en spasme énorme, je déteste ça. À la fin de son quart de travail, environ une 1 plus tard, l’infirmière et la médecin viennent m’examiner, je suis à 10. C’était nécessaire de m’envoyer en césarienne ( gang d’imbéciles ) . Mes tremblements sont un phénomène de la péridurale. On me fait attendre 2h pour la poussée en tremblement et avec une sensation de poussé dans les fesses, mais c’est impossible avec la péridurale selon eux. Le moment de la poussée sur le coup j’ai aimé ça, mais après coup j’ai trouvé ça humiliant d’être allongée comme ça de me faire dire quoi faire d’avoir 6 personnes qui regardent le spectacle de mon sexe s’étirant et de la folle qui pousse, là comme ça allongée sur le dos les pieds dans les étriers, avec le nouveau médecin me palpant le vagin, cette image là me donne envie de vomir, me répugne profondément. Non je n’avais pas trop de douleurs à part une sensation d’étirement (l’anneau de feu) très tolerable je ne sentais pas et ne realisais pas que ma fille allait naître tout court. Puis sans rien sentir ni pousser: “votre bébé est né ” et moi confuse hein?? Je vous évite la fin que j’ai souvent raconté.

    Bref au final je hais la péridurale et ne voulait pas l’avoir, je trouve que c’est de la cochonnerie. Pas seulement à cause de la péridurale j’ai l’impression de n’avoir jamais accouché. Elle m’a enlevé mes repères de contrôle de la douleur, m’ a handicapé bloqué, m’a asservie, m’a enlevé mes sensations et je ne garde aucune sensation symbolique en mémoire qui me donne l’impression d’avoir accouché. Je me console en pensant à la prochaine fois, mais ça me fait mal de m’être fait volé cet événement, de regarder ma fille et d’avoir une confusion totale:” elle est sorti de moi, est née ? “Ça fait 13 mois de ça et je revis en segment cet évènement que les autorités médicales appellent accouchement qui n’a aucun sens pour moi. Il me renvoit chaque jour à mon incompetense, impuissance, me torture en ayant détruit cet évènement important attendu et rêvé . Merci à l’hôpital de ne pas m’avoir tue. Voilà la souffrance durant et à long terme la péridurale!

    • Sonia says:

      Tout d’abord Merci Myriam de partager ton histoire. Elle m’a vraiment bouleversée et les futurs mamans doivent être au courant. J’avais déjà entendu des témoignages négatifs sur la péridurale et d’une manière générale sur l’accouchement en hôpital, mais ce que tu as vécu est absolument révoltant. J’espère que tu trouveras le chemin avec ton enfant de guérir ce vécu traumatisant. Je te souhaite de découvrir ta force de femme et de maman. Bien à toi.

      • Myriam says:

        Bonjour Sonia merci pour vos bons mots je commence à guérir peu à peu. C’est toute une coïncidence de recevoir ce message aujourd’hui puisque je repensais à ces étranges sensations douloureuses que la péridurale à provoquée qui ne ressemblaient pas à des contractions et je me suis questionné à savoir si ce ne serait pas l’excès de “poison” que l’on m’a injecté la cause. Antibiotiques en continue 5 solutés si ma mémoire est juste, la surdose d’ocytocine de synthèse et puis un anasthesiant… c’est tout un cocktail de substances chimiques artificielles que mon corps a absorbé comme une éponge

        Je suis enceinte de nouveau de 18 semaines, j’ai consulté aucun “spécialistes” encore et je ne me sens pas prête encore a aller en affronter un! C’est pas drôle d’avoir l’impression de partir en guerre pour seulement un rendez-vous de contrôle pour s’assurer que tout va bien! En fait, surtout pour le papa qui souhaite voir le petit avant sa naissance, sa rend la chose concrète pour les papas à ce que j’ai lu! Il ne me met aucune pression pour y aller il m’a dit un jour quand tu te sens prête et d’attaque on fixe un rendez vous ! Pas avoir de suivi me fait le plus grand bien et enlève tout le stress et la pression sociale et medicale d’être enceinte ! Je suis en pleine forme j’ai vérifié ma pression artérielle à l’occasion je prends seulement un multivitamine de mon plein gré ! J’y gagne énormément de confiance en moi-même et en ma capacité de donner la vie. Bon je précise que nous avons déménagé au Maroc et que je n’ai pas les mêmes obligations sociales et administratives orchestrées par la médecine.

        J’ai choisi cette fois-ci d’accoucher à la maison. Mon plus grand rêve sincèrement serait de le faire seule sans étrangers seulement moi,mon mari et ma fille! Cependant, nous aurons une sage-femme pas interventionniste qui accepte de venir lorsque la poussée sera proche au risque d’arriver après. Et si je ne me sentais pas bien de l’appeler et de me faire rassurer par sa présence. Bon et si jamais en cas de légitime besoin j’aurai toujours le médecin que je verrai ! Donc un peu un plan a, b et c ! Lol Je me prépare activement avec l’hypno naissance, des lectures etc.
        Peu importe que je dépasse mon terme je refuse d’être déclenché à nouveau et vous l’aurez deviné il n’y aura absolument pas de péridurale.

        • Sonia says:

          Merveilleux. Tu ne choisis pas le chemin le plus facile, mais assurément un chemin de confiance et d’amour.
          L’hypnonaissance est une excellente méthode pour se préparer à accoucher.
          Je te recommande également la lecture d’au moins deux livres :
          1. J’accouche bientot, que faire de la douleur ? de Maitie Trélaun
          2. Accoucher par soi meme de Laura Kaplan Shanley
          Je te souhaite une belle naissance !

          • Myriam says:

            Merci pour vos suggestions j’ai déjà lu le livre de Laura Kaplan Shanley deux fois plutôt qu’une ! La 2eme fois j’ai intégré beaucoup d’aspects que je n’avais pas pu parfaitement digérer. Il remet vraiment en cause toutes nos perceptions. J’ai adoré ce livre et sa philosophie général. J’ai commandé le deuxième que vous m’avez suggéré pour approfondir cet notion de douleur, inconfort, relaxation . Bref être outillé le plus possible psychologiquement! J’ai lu votre blog, excellents articles.

    • Myriam says:

      Bonjour, je souhaitais de tout coeur raconter mon merveilleux deuxième accouchement à la domicile, au Maroc, cette fois-ci. Ma deuxième fille est née récement le 13 juin à minuit 5 minutes, la même date que sa soeur ainée deux ans plus tard :). Elles auront toujours le même anniversaire.

      Mes contractions ont commencées en début de soirée le 12 juin avec un intervalle de 10 minutes. J’ai préparé le souper c’était très supportable j’aimais m’accouprir et appliquer les respirations durant les “vagues”. À la fin, elles me laissaient un appaisement, parfois de l’incomfort dans le bas du dos mais en me détendant consciemment elles disparaissaient au bout d’un court laps de temps. Être debout et bouger m’a aidé à faire progresser le travail. Je n’ai pas alerté mon mari je ne voulais pas que ce soit une fausse alerte même si j’avais le sentiment que cette fois-ci c’était pour de bon! Après 42 semaines et 3 jours il est normal que le temps soit venu. Mon aînée dormait encore et de toute façon mon chéri terminait bientôt son quart de travail . J’étais heureuse et je me préparais à vivre cette grande soirée ou nuitée. J’ai cru que j’urinais à chaque contraction, mais finalement puisque je n’ai jamais constaté clairement quand j’ai crevé mes eaux, c’était en fait elles que je perdais.

      Ma fille s’est réveillée je lui ai préparé une petite collation. Je lui ai expliqué que sa petite soeur allait venir ce soir ou cette nuit, elle semblait contente. Ce qui est un peu comique dans cette histoire c’est que le 11 juin je lui ai demandé ce qu’elle voulait pour son anniversaire puis elle a spontannément répondu Nadia. Mon conjoint est arrivé et je lui ai dit qu’il allait avoir sa deuxième fille cette nuit. Le travail restait à intervalle régulier et semblait légèrement s’intensifier. Je lui ai demandé de prendre une douche pour pouvoir éliminer la possibilité d’un faux travail puis pour accélérer les choses si c’était réellement le grand jour. Tout a continué après la douche, mais l’intensité est restée stable. J’ai finalisé le souper, le travail augmentait, l’intervalle se raccourcissait, et les vagues s’intensifiaient . J’étais contente mais je me disais que ce ne serait pas pour tout de suite. Je me suis assise pour manger, l’intervalle s’est allongé entre chaque vagues. Nous avions pris la décision d’avertir la sage-femme uniquement après la fin du jeûne du Ramadan et de lui laisser le temps de savourer son repas, ce qui nous amène à 9h le soir. Il n’y avait pas de précipitation à avoir. De toute façon je voulais vivre la plupart du travail dans mon petit cocon familiale. Même que…

      Vers 8h30, j’ai décidé de faire la vaisselle ça me ferait bouger et m’occuperait. L’intervalle s’est raccourci mais toujours au dessus de la barre des 5 minutes, disons plutôt vers les 7 minutes. Les contractions ne ressemblaient en rien à celles que j’avais vécu lorsque j’avais été déclenché à l’ocytocine. D’abord, je dirais une infime partie de la douleur ensuite celles-ci étaient espacées et graduelles et pas instantanément aux 2 minutes, et ensuite, tout mon corps travaillait, mes hanches, mon bassins, mon ventre, rien à voir. À l’ocytocine je ne sentais que mon ventre se soulever et ‘exploser”. De plus, moi qui a tant bougé je me demandais comment j’avais fait pour rester allongée et monitoré ainsi…

      J’ai discuter avec mon mari à nouveau, on ne l’appelle pas avant 22h, ce sera pas avant les petites heures du matin.
      Je suis allée m’assoire avec mon aînée à mes cotés, nous avons écouté un peu ses émissions avant son coucher à 22h. L’intervalle s’est espacé, je me demandais et si le travail s’arrêtait se serait tellement frustrant! Je me suis ressaisit et me suis dit non il faut y croire! Finalement je vis cette grande expérience, ce grand évènement que l’on m’a volé deux ans plus tôt. C’était mon premier vrai accouchement. Avec du recul, je crois que j’attendais que ma fille aille dormir, puisque je voulais passer du temps avec mon conjoint et être plus tranquille.

      J’ai prévenu mon mari que l’on attenderait encore un peu avant d’appeler, ça ne semblait vraiment pas parti pour être rapide. Ma fille est allée se coucher. Je voulais faire la relaxation de l’arc-en-ciel pour m’aider à me détendre encore plus, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai éteindu les lumières, allumé quelques chandelles, et je préfèrais avant prendre une deuxième douche, mais plus romantique cette fois-ci. J’avais le sentiment que j’avais beaucoup de temps de toute façon. La douche m’a détendue, j’ai demandé de me faire quelques massages, et des caresses, ça m’a aidé, m’a détendue mais sans plus. Je ne sentais pas que c’est ce que j’avais le plus besoin. Puis au lieu de masser quand une vague est venue mon conjoint avait plutôt tendance a arrêter et puis vu que j’étais assise et que je m’attendais a être touché, ça rendait cela douleureux, quand on dit que c’est surtout psychologique la douleur! Je me suis levée, il m’a demandé pour la sage-femme, j’ai dit pas encore.

      Puis environ 10 minutes plus tard les intervalles se sont raccourcis et l’intensité a augmentée. J’allais sur le bol de toilette, je voyais un liquide visqueux sortir avec un peu de sang, le bouchon muqueux ai-je pensé? Je sentais le besoin de marcher, de balancer mes hanches,de m’assoire sur la toilette durant les vagues. Elles devait être aux 5 minutes. Puis l’intervalle semblait diminuer et l’intensité augmenter toujours.

      Vers 23h15, j’ai dit d’appeler la sage-femme, et que ça l’augmentait. Lorsque nous l’avons appellé, elle était au travail, puisqu’elle travail dans une clinique d’obstétrique et effectue en parrallèle des naissances à domicile. Elle a dit qu’elle allait se présenter à la fin juste avant la phase d’expulsion. J’étais ok avec cela. Même que dans ma tête quelque chose c’était résolu. Je ne voulais surtout pas dépendre de la parole de sage-femme, et avoir le même sentiment de ‘soumission’ que j’avais vécu à l’hopital. Après cet appel le travail s’est accéléré, je me sentais inconfortable peu importe. je bougeais sans arrêt, mon mari qui se faisait discrêt dans le salon me regardais me dandiner, m’a dit viens t’asseoir, j’ai dit je ne peux pas, tout est inconfortable. J’ai dit je trouve que ça augmente vite, il m’a demandé :”est-ce que je rapelle la Sage-femme?”, j’ai répondu que non on venait tout juste il y a 10 minutes de l’appeler, on l’appelera plus tard. Je me tenais dans les toilettes le liquide coulait abondamment. Je me levais sortais des toilettes, y retournais, mon mari me laissait dans ma bulle gérer tout cela comme une grande. Puis je me sentais un peu dépassée, je lui ai dit : ‘ Je ne me sens vraiment pas en maitrise des choses, je ne me sens pas au dessus de mes affaires’.Ça ma fait un grand bien de m’avouer cette situation, il m’a répondu les mots justes:” c’est correct mon amour, c’est normal, tu fais super bien cela, je ne t’ai pas encore entendu te plaindre”. J’ai pensé dans ma tête ça va durer toute la nuit comme ça? Je n’avais pas trop de douleur, en toute sincérité, je me sentais surtout vraiment inconfortable dans tout le bas du corps, mes hanches surtout s’ouvraient. D’ailleurs au bout de trois semaines, je ne peux même pas me souvenir de cette “douleur” . Il n’y a absolument rien d’épouvantable et insupportable. Quand nous sommes bien préparé psycplogiquement et physiquement à être calme, détendue, qu’on évacuer toutes ses peurs et que l’on n’en ressent aucune, bref avec de la confiance en soi-même et ses capacités c’est supportable.

      Je me suis levée j’ai réellement senti mes hanches s’écarter se distendrent puis devenir douleureuses quelque peu. Puis j’ai laché-prise, je ne peux rien y faire de toute façon. Je suis allée sur la toilette j’ai senti un besoin d’évacuer des selles, c’est ce que j’ai fait , puis j’ai senti le besoin de sortir un cri grave un son primitif. Ça me soulageait totalement. J’ai refait la même choses les deux trois contractions suivantes sans rien expulser cette fois-ci ni pousser. Puis une autre est venue, j’ai encore senti que quelque chose bloquait j’ai poussée pour évacuer ce que je pensais être une selle, puis j’ai senti quelque chose descendre et pousser dans mon vagin, ainsi que l’os du coccus propablement “remonter”. C’était à mi-chemin engagé. Ça m’a énormément surprise surtout que je n’ai pas ressentie rien de cette phase lors de mon précédent accouchement. J’ai crié :” Minou il y a quelque chose qui est descendu!” Lui tout énervé comme moi de venir me voir et de s’empresser d’appeller la sage-femme et de lui dire que quelque chose poussait.

      Je me suis jetté sur le plancher de la salle de bain, et puis à genoux par terre écartillé en me tenant sur le lavabo de la salle de bain, j’ai dit ;” ok on va se calmer maintenant”. Vraiment je ne m’attendais pas à cela! Quelques secondes, une minute je ne sais trop j’ai réalisé et compris que c’était le bébé qui s’était engagé tout simplement. Ça fait étrange d’écrire cela, mais ça surprent tellement, je m’attendais à une descente très progressive, de la sentir haute. Je ne sais pas comment expliquer c’est une sensation unique. :)Je suis devenue calme et sereine face à la situation tout en étant concentrée et exitée à la fois. J’ai touché avec ma main je pouvais sentir les cheveux près de la sorti, 2 cm je crois. J’ai dit à mon amoureux: ” C’est seulement la tête, elle est proche, il n’ y a rien, on va se calmer, je ne vais pas me retenir si j’ai envie de pousser. ” Il m’a demandé si je voulais aller dans le salon ou il avait préparé une doudou par terre pour la naissance, j’ai dit non. Je changeais de position, quattre pattes, grenouille. J’ai senti une contraction venir, j’ai poussé doucement comme mon corps m’impulsait de le faire, mon périné était maintenant bombé, j’ai mis ma main en bas pour le soutenir. Je me suis légèrement déplacé d’un pas ou deux, j’ai senti une autre contraction venir, j’ai doucement poussée, puis j’ai dit sur un ton calme et détendu, “le bébé sort”. Mon mari qui je pense venait d’arriver dans la salle de bain, ou il se tenait à côté, j’avoue que j’étais plutôt indifférente à ce qui m’entourait et totalement concentré sur mon corps , enfin peu importe il était à coté de moi durant cet ultime moment. Et puis sachant exactement quoi faire, j’ai laissé le bébé jaillir de mon corps et je l’ai attrapé avec mes bras. Quel sentiment magnifique, quelle sensation agréable, qu’elle fierté. Mon mari le gros sourire a dit : ” Wow comme tu le voulais” . Et moi j’ai dit que c’était comme dans mon rêve. Je l’ai mise contre mon corps. Qu’elle sensation agréable, mon mari m’a apporté une chaise je me suis assise avec mon bébé.

      Il y a deux ans, jour pour jour environ à la même heure à l hôpital, je commençais a désesper et a me sentir vaincue par le monde medical et toutes leurs injonctions qui pesaient contre moi, j étais découragée et dépassée. Je songeais et ensuite demandais la fameuse piqure dorsale magique, la péridurale. Deux ans plus tard à la même heure environ je donnais naissance avec aisance, puissance confiance et facilité , toute seule. Je suis fiere de moi, je ne me suis pas laissé abattre et me suis tenue debout. J ai arrêté de subir ma vie… Cette situation a toute une symbolique . Minuit 5 minutes, on aurait dit qu’elle attendait la nouvelle journée pour naitre la même date que sa soeur.

      La sage-femme est arrivée environ 5 minutes après la naissance je crois, j’ai une mauvaise notion du temps. Mon ainée s’est réveillée en même temps, elle est venue nous rejoindre. La sage-femme m’a fait levée . Elle a coupé le cordon, et a donné le bébé à mon mari. Elle a laissé les ciseaux sur le cordon pendouillant, et m’a demandé de poussé pour expulser le placenta. Je l’ai fait quelque peu, du sang sortait, mais j’ai dit je n’ai pas de contractions, je préfère attendre qu’il sorte. Elle a dit ok attend d’avoir une contraction. Mais attendre elle m a dit que parfois on se referme. J’ai poussé une ou deux minutes plus tard et il est sorti. Je me suis rincé avec la douche. Elle est allée habiller le bébé, j’ai demandé si c’était bien une fille car je n’avais même pas regardé. Je suis allée la voir, et me mettre une couche que j’avais acheté. J’ai demandé de la prendre, elle m’a dit oui mais d’aller me coucher. Je me suis installée sur le canapé elle m’a demandé si j’avais déchirée, j’ai dit que je ne pensais pas, elle a regardé et j’étais intact! Elle m’a donné une piqure d’ocytocine pour se rassurer je pense car elle devait partir tout de suite. Je trouvais qu’elle partait vite mais bon. Mon mari n’a pu s’empêcher d’appeler ses parents immédiatement. Ils voulaient venir voir la petite, j’ai dit oui, pour de vrai ça me faisait plaisir et j’étais très contente. Mais avec du recul on aurait dû attendre un peu.

      Ils sont restés une heure je pense, j’allaitais ma petite qui était affamée, je ressentais des contractions puis je ne me sentais pas bien tout à coup. Je ressentais le besoin de me lever, d’aller aux toilettes. Mais je me sentais mal-à-l’aise de me lever nue comme ça. Mon mari nettoyait la salle de bain, je voulais le laisser finir aussi. Mais sincèrement c’est important de s’exprimer et de ne pas se laisser passer en deuxième lors d’un accouchement. Mes beaux-parents sont partis etenviron une demie heure plus tard, j’ai demandé à mon mari de me lever pour aller aux toilettes et changer ma couche en même temps, quand je suis venue pour me lever, je me sentais vraiment étourdie. Il m’a apporté du gâteau, et j’ai mangé avec ma fille, cela a soulagé mon étourdissement. Je suis restée en position assise, j’ai réessayé de me lever mais c’était difficile. Je me suis dit tantôt c’est mieux, même si ma couche débordait un peu. Il a appelé la sage-femme, elle a dit probablement qu’il me reste quelque chose a expulser et que si j’étais capable d’aller aux toilettes je me sentirais mieux après. Elle ne semblait pas très énervée de la situation. J’ai dit plusieurs fois à mon conjoint que j’étais désolé, il me disait désolé de quoi. J’ai dit que je me sentais mal qu’il assume cela tout seul. Il m’a dit qu’il n’y avait rien là. Un peu plus tard je me suis levée et j’ai ressentie encore un étourdissement plus faible, je l’ai mentionné, je me suis dépêchée d’aller sur la toilette, il y a effectivement quelque chose qui a sorti, un caillaux sanguin qui s’est formé sur le col, un morceau de placenta…? On ne saura jamais. J’ai perdu du sang en même temps, je me suis sentie étourdie un peu comme la première fois, je voyais tout entendais tout mais je décrirais cela comme un manque de réactivité à mon environnement quelques secondes. Mon conjoint m’a parlé et m’a donné du melon d’eau cette fois-ci avec un grand verre d’eau j’ai mangé et bu de l’eau je me sentais mieux. On voulait que je me lave car j’avais quelques coulisses de sang sur la jambe, j’ai dit que ce n’était pas la priorité. Je suis restée assise longtemps, mon conjoint était un peu inquiet de ses étourdissements, je lui ai demandé s’il préfèrait que j’ailles à l’hôpital, il a dit:” je ne suis pas sûr que ça vaut la peine.” Je suis restée assise, puis je me sentie beaucoup mieux et prête à retourner me coucher. Mon ainée voulait que son papa la prenne car il avait la petite affamée dans les bras, il était trois heures du matin, il est allé la coucher, elle s’est endormie tout de suite. J’ai dit que je me sentais prête à me lever, il m’a demandé si j’allais être correcte, j’ai dit oui, je me suis levée sans étourdissements, je me suis allongée j’ai passé toute la nuit à allaiter ma petite. Nous avons déjeuner vers 7h ma belle-mère nous a apporté à déjeuner, je lui ai donné la petite et j’ai profité de sa présence pour me faire aider de mon mari pour aller me nettoyer et aller aux toilettes. J’ai uriné je ne sais pas combien de quantité de liquide, vraiment impressionnant. Ma couche était très peu pleine, je me sentais relativement en forme, je crois que ma pression artérielle était basse, mais sinon tout allait bien.

      J’ai appelé mes parents sur Skype à 10h le matin pour leur annoncer la grande nouvelle et leur montrer le bébé. Ils trouvaient que j’avais l’air très en forme pour une femme qui vient d’accoucher. Honnêtement, si je compare à mon ainée, oui effectivement. Pas de douleur, mis à part un engourdissement dans le canal de naissance, bonne mine, je marchais facilement, même si le matin je sentais qu’il fallait que j’ailles doucement. Puis j’ai perdu peu de sang cette journée et la deuxième, si je compare encore, ma couche semblait inutile pour le flux. Les journée suivantes de la semaine très peu de perte, la troisième semaine une goutte par jour et maintenant plus rien du tout depuis 2jours.

      Je ne pense pas avoir fait une hémorragie, ou en tout cas une petite peut-être. Mon impression c’est que j’ai perdu la grande majorité de ce que j’avais à perdre en un court laps de temps, et que si je me serais levé quand j’en ressentais le besoin, j’aurais peut-être été étourdie mais ça aurait réglé mon problème immédiatement, je pense. Bon je ne suis pas sage-femme, si vous avez un avis je suis preneuse. En fait, mon mari n’est absolument pas traumatisé de cette situation, moi non plus j’ai seulement compris que c’était important de ne pas être seule après l’accouchement. J’ai souvent le feeling que le fait d’avoir poussé mon placenta a pu engendré cette situation. Mais peu importe arriver sur le vif de l’évènement ne doit pas être évident pour elle non plus.

      Peu importe, malgré ce malaise que j’ai eu, je suis absolument ravie, et satisfaite de mon accouchement. C’est rare qu’il n’arrive pas un petit quelque chose durant un accouchement, et que tout est parfait. Nous sommes restés très calmes devant cette situation ce qui j’en ai la conviction, a fortement aidé. Mon mari est très content également, et si jamais on décidait d’avoir un troisième, il referait la même chose. Moi j’ai dit moi aussi absolument! C’est une aventure une expérience de vie qui mérite d’être vécu et auquel je repense avec une immense joie. Je ressens beaucoup d’amour en repensant à cela et une tendresse indescriptible vis-à-vis ma petite. Idéalement, j’aimerais la prochaine fois que la sage-femme reste après la naissance.

      Ce qui m’a le plus aidé, c’est de ne pas avoir peur, d’être calme et détendue, de m’être préparé psychologiquement à faire face aux situations seule, car en fait la seule personne qui peut l’accomplir et qui peut trouver ses solutions c’est soi-même. La confiance, la confiance en soi en ses capacités, de rejeter toute la bullshit que l’accouchement est dangeureux blalblabla, de sortir de cette aliénation mentale. D’être loin dans un autre pays, ou mes références du quotidien n’existent plus, ou je ne ressens pas le stress et la pression de l’entourage et de la société et de ne pas avoir de suivi strict m’a fortement aidé. Je ne suis allée voir seulement qu’une fois le médecin pour une échographie qui est obligatoire pour pouvoir avoir le certificat de naissance quand c’est à domicile, bon pour le papa c’était important de voir le bébé et en même temps rassurant. Je sais que le suivi, bon disons le minimum nécéssaire est utile mais dans mon cas, j’étais tellement dégoutée que je préférais rester dans ma bulle et ne pas leur voir la face. Désolé. Et puis faire confiance à quelqu’un pour la naissance fût la chose la plus difficile pour moi dans tout le processus de mon cheminement personnel. Je n’ai rencontré la sage-femme, qu’à 36 semaines de grossesse. Et bon n’en déplaise à personne j’ai réalisé mon rêve de donner naissance par moi-même et d’attraper ma fille à sa sortie. 🙂

      La relaxation de l’arc-en-ciel, est une merveilleuse relaxation je l’ai fait consciencieusement tout les jours et puis cela m’a été d’une aide formidable. Elle détend le stress, donne confiance. Avec mon nouveau née, je l’ai réécouté quelques jours plus tard, elle dormait sur mon ventre je réalisais que l’hypnose a réellement bien fonctionné. Mon esprit, mon coeur et mon corps on parfaitement fonctionnés tel que les couleurs le récitent. Je n’ai pas appliqué les méthodes de l’hypnonaissance à la lettre puisque je n’avais pas la possibilité de suivre les cours, et pratiquer avec mon mari, faute de temps était compliqué, mais l’essentiel à fonctionné. J’ai également adoré le livre de Maitie Trélaun, “J’accouche bientôt que faire de la douleur” qui m’a donné des outils incroyables. Le livre de Laura Kaplan-Shanley, ” Accoucher seule, le guide complet”, quelle femme courageuse, et quelle histoires inspirantes, wow. Bon je pense que chaque femme est différente et doit trouver sa façon de se préparer et trouver ses propres outils. Mais trop se préparer n’est pas mieux car on ne laisse pas de place à ses impulsions et son instinct du moment. Voilà pourquoi j’ai mis un bémol sur l’hypnonaissance. Mon conseil restez simple, pas trop de superflu, si c’est trop compliqué par exemple de donner naissance dans l’eau ce qui était le cas pour moi, abandonnez ce projet.

      Pour conclure, mon intervention est longue je sais et pourtant j’en aurai tellement à dire, toute cette aventure a semé tant de réfléxions. Mais en résumé, je suis vraiment sidérée de l’obstétrique. C’est absolument scandaleux qu’on ne fasse strictement pas confiance en les capacités de la mère, et qu’elle-même n’est pas confiance du tout en elle. LA PEUR, toujours, je trouve cela incroyable que plusieurs femmes payent pour se faire découper, brutaliser et humilier. Maintenant que j’ai vécu cette expérience, je trouve cette discipline obsolète. Du simple fait d’allonger les femmes, de leur dire quoi faire, de leur imposé la position du missionnaire pour accoucher, en passant par l’épisiotomie, les déchirures évitables, la péridurale etc… Pas besoin la plupart du temps de toute ces interventions. Je suis convaincue que mon accouchement n’aurais jamais été aussi bien si je me serais perturbée pour commencer en simplement me déplaçant pour aller dans un endroit froid, fortement éclairé, qu’on m’allongerait à l’arrivée, m’aurait peut-être diagnostiqué un défault de progression etc. Pourquoi tout cela? Pourquoi tant d’angoisse, tant de peur alors que la nature sait si bien faire. Mais surtout pourquoi les femmes ont-elles si peu d’égo, de confiance en elle, et se laisse imposer tout cela…

      • Myriam says:

        petite chose que je rajoute : Mesdames sachez que vous savez instinctivement TOUT ce que vous avez à faire à ce moment précis.

      • Marie-Hélène Lahaye says:

        Chère Myriam,

        Toutes mes félicitations pour une si belle rencontre avec ton deuxième enfant. <3

        Merci de nous avoir raconté cette naissance par le menu détail. C'est très important de témoigner, de raconter comment un accouchement peut être un moment formidable, où les femmes sont en pleine puissance, en pleine maîtrise de la situation, et comment les femmes sortent de cette expérience en conquérantes. Merci pour ce partage.

        Je te souhaite tout le meilleur pour toi, pour ta petite, et pour toute ta famille.

      • Myriam says:

        Bonjour, encore moi !
        Je voulais simplement raconter la naissance de ma troisième fille qui est née le 16 juin 2020, proche de la date de ses grandes soeurs mais on ne répète pas souvent deux fois le même “exploit” 😉.

        Tout commence dans la nuit du 14 au 15, je me réveille à 3h du matin parce que j’ai crevé les eaux. J’essaie de dormir mais incapable trop excitée. Après une demie-heure ou une heure pas de doute, ce sont bien les eaux. Je réveille mon chéri au moment de retourner dans le lit et lui explique que le bébé arrivera bientôt. Il est très content et a très hâte. Je lui explique que le mieux que nous avons à faire est de dormir puisque le vrai travail peut mettre du temps à venir, chose que je n’ai pas réussi à faire. Je me suis levee j’ai observé les étoiles, j’ ai médité, mon chéri me surveillait du lit, lui non plus ne pouvait plus dormir.

        Nous avons attendu toute la journée, je faisais des activités avec mes filles, j’avais des contractions parfois mais aucun vrai travail qui restait constant. Je sentais mes hanches et mon bassin travailler par contre. Nous sommes sortis au parc en famille, avons manger, dessiné, nous avons passé une journée agréable on a rit mais elle s’est terminée malgré les relaxations que j’ai fait par aucun travail. Nous nous sommes couché tôt, 21 h, je suis parvenue à dormir 4h l’idee de dormir tôt était justement parce que je me disais que le bébé me dérangerait cette nuit… Mais non…

        Je suis restée réveillée une bonne partie de la nuit, je n’ai que redormi deux heures le matin. J’avais de la douleur dans le bassin, et parfois des contractions mais pas de vrai travail encore. J’avais pris la décision que tôt le matin j’irai marché pour déclencher le travail. Je suis sortie une heure, mon chéri est resté pour surveiller les filles, je lui ai expliqué mon parcours avant, si jamais je l’appellais en urgence.

        Il faut dire que tout le long de ma grossesse je marchais 8 km, même à 40 semaines ! D’ailleurs à ce propos, cette fois-ci ma petite est née à 40 sem 4 jours, pas de 42 comme l’autre fois.

        J’ ai marché une heure, la marche à soulagée ma douleur, j’en avais marre, je voulais accoucher. Avant de revenir, j’ai acheté des croissants pour le petit déjeuner.

        Vers 10h du matin, le vrai travail, avec les vagues régulières a commencé. J’ai accueilli ce début avec grand bonheur ! J’ ai fait ma relaxation de l’arc-en-ciel avec mes deux filles à mes côtés, elles ont compris le côté sacré du moment 💞. Durant la relaxation je changeais ma respiration pour celle de la vague lorsque nécessaire. Après ce 22 minutes, le travail a augmenté, je passais beaucoup de temps sur les toilettes, marchais, je bougeais beaucoup mon bassins, mon chéri m’a massé deux fois le bas du dos, après ce massage j’étais apaisée.

        Allez savoir pourquoi, cette fois-ci je me suis moins préparée que pour la naissance de ma deuxième fille, j’en avais pas envie. Je ressentais une confiance en moi forte et je me disais si ce sera plus douloureux que pour la naissance précédente c’est pas grave, je vais passé au travers cet événement qui a un début et une fin. J’ai décidé cette fois-ci que je voulais faire une naissance intime, c’ est à dire seulement moi, mon mari et mes filles, pas de professionnel de la santé. On peut me juger, ça ne me dérange pas, je ne dis pas aux femmes faites comme moi… Pour plusieurs raisons , je pense ma personnalité, et mon traumatisme de la naissance de mon aînée je n’arrive pas a faire confiance, pas de confiance que quelqu’un va me laisser 100% libre et tranquille…

        Nous avions une piscine gonflable pour mes filles, elles voulaient y jouer, j’ ai moi aussi également profité de l’eau( un peu froide) en mentionnant à mes filles que je voulais rester calme. Elles ont été gentilles et ont versé de l’eau délicatement sur mon dos mon ventre, mes épaules, super pour des enfants de 3 et 5 ans. L’eau à intensifié la force de mon travail, parfois ça me calmait, parfois au moment des vagues je me levais de la piscine et retournais sur ma toilette. À un certain moment j’avais un peu froid, je tremblais j’ ai alors décidé fini la piscine. Heureusement le soleil de Marrakech me réchauffa rapidement. La piscine à intensifié mais en même temps ralenti le travail. J’etais fatiguée, deux nuits sans bien dormir, quand même un travail préalable un peu long. Je me suis assise sur la toilette et j’attendais chaque vague, parfois je frappais la machine à laver à côté de moi , parfois j’émettais des cris graves, ou je poussais. Entre les vagues j’etais calme, très calme même proche du sommeil, dans un état second. Mon mari continuait son travail d’atelier, mes filles jouaient dans leur chambre, moi j’avais hâte de finir. Je ne ressentais plus la force et le courage de me lever même si je savais que c’etait la façon d’accélérer les choses. J’ai fini par le faire, debout je me suis déhanché, tout devenait plus fort, le bas de mon corps très inconfortable. Je me suis assise une fois, me suis relevé et puis deux contractions plus tard en poussant, j’ai senti la tête s’engager. Mon chéri par hasard était venu me voir je lui ai dit:” le bébé est descendu , on va se calmer ” moi je ressentais mon coeur battre vite, j’avais une montée d’adrénaline, cette fois-ci je n’ai pas été capable de me calmer et attendre pour pousser doucement, non. Je me suis mise à pousser, le bébé est descendu bas et une autre fois j’ai poussé la tête est sortie et à tournée la fameuse rotation. J’ai dit a mon chéri le bébé va sortir, j’etais en position debout genoux plié. Mon chéri voulait attraper le bébé, dans lz même élan il a attrapé le bébé et moi j’ai poussé, elle est née et est sortie ! Entre le temps de l’engagement dans le canal de naissance et la naissance il s’est écoulé une minute je crois. Elle est née vers 14h selon mon mari, moi je ne sais pas.

        Mes filles ont entendu le bébé crier, elles sont venues tout de suite, j’essayais de lui donner du lait mais les surfaces pleines de substances ça ne fonctionnait pas. J’avais l’impression que je perdais beaucoup de sang, je ne ressentais pas de contractions pour expulser le placenta. Le cordon était court donc pour donner la petite à son papa, le temps d’expulser c’était compliqué, j’ai donc coupé le cordon qui ne battait plus en passant. J’ai poussé un peu et senti le placenta descendre, j’ai mis ma main pour voir ce qui se passe car il ne semblait pas vouloir sortir malgré qu’il était complètement dans mon vagin, il y avait un morceau bien attaché. Sans tirer j’ai essayé de le décoller mais… Ça ne fonctionnait pas j’ ai poussé une autre fois il est tombé dans la toilette ( un sceau avec un bol se toilette) . Je suis allée me coucher dans mon lit, ma petite a bu. Les deux grandes filles étaient émerveillées. Le sang coulait doucement, pas d’inquiétude. Comme pour Nadia j’ ai voulu me lever je me suis levée et fais un petit malaise mais moins “grave” . Je suis restée couchée sans bouger beaucoup, ma belle-mère est venue voir la petite, très heureuse après 4 h j’ ai appelé mes parents.

        Voilà, cela fait 16 jours que le bébé est née, aucune perte de sang après 8 jours, seulement liquide rosé ensuite blanc jaune, et maintenant ça semble pas mal fini. Je me sens en forme, je sors souvent, même si je dois faire attention, et parfois m’asseoire. Mon énergie remonte un peu tout les jours.

        Il s’est écoulé 35h entre la perte des eaux et la naissance, j’ai donc du être persévérante et travailler ma patience. Encore une fois, à l’hôpital on m’aurait administré de l’ocytocine etc parce que le travail tarde… Mais pourquoi ? Je précise aussi que le liquide n’avait pas d’odeur …..deux accouchements normaux et “faciles” pour ma 2eme et ma 3eme que l’hôpital serait intervenue et aurait créé des complications “une cascade d’actes médicaux de plus en plus violent” pour reprendre les termes de Marie-Hélène, pour RIEN. À réfléchir.

  33. SP says:

    Bonjour à toutes,
    Je suis médecin anesthésiste pas du tout sortie d’une faille spatio-temporelle mais bien dans la réalité.Je suis effarée par cette article.
    Les expériences personnelles, les sentiments et croyances personnelles ne sont pas suffisantes pour écrire des choses aussi expéditives et tellement caricaturales.
    La réalité est la suivante : la grossesse et l’accouchement sont les causes principales de mortalité des femmes dans le monde.
    Le système de santé français est ce qu’il est (imparfait) mais permet de sauver un certain nombre de femmes et d’enfant. Il essaye aussi d’accompagner au mieux les couples dans cette expérience unique qu’est celle de devenir parents.
    Aller voir dans d’autres pays où aucune sage femme n’est présente pour suivre les grossesses et aucun médecin et chirurgien pour les accouchements.
    La péridurale sauve des vies chaque jour en cas de survenue d’un problème lors de l’accouchement.
    La plus part des équipes responsables ne poussent pas à la péridurale mais la conseille fortement pour les patientes dont les antécédents et les pathologies survenues pendant la grossesse peuvent amener à des complications graves pour la mère et l’enfant. Si tout s’annonce bien, personne ne poussera personne à faire ce qu’il ne veut pas.
    Cette diatribe pseudo scientifique de ce texte est scandaleuse. Des références scientifiques sur le sujet ? Il y en a des centaines !!! concluant à la supériorité de la péridurale pour ne pas avoir mal sur bien d’autres techniques ; sur le rôle protecteur pour la mère et l’enfant en cas d’événements graves …;etc
    Comme toutes les techniques médicales malgré l’expérience et le sérieux des équipes il peut y avoir des échecs et des complications mais sans commune mesure avec le pourcentage de drame sans prise en charge spécialisée.
    Sachez enfin qu’on ne choisit pas un métier lié au soin par hasard. Chaque professionnel de santé a à coeur de s’occuper d’autrui, de sa souffrance et de son confort. Nous sommes des êtres humains donc nous avons nos jours avec, et nos jours sans …. Nous pourrions parler aussi des patientes et de leur conjoint qui peuvent être odieux et avoir des comportements très limites avec les soignants. Des patientes qui face au stress et à la douleur sont incapables de réfléchir, rationaliser et deviennent délirants. Certains d’ailleurs gardent des souvenirs complètement erronés de leur prise en charge par les équipes soignantes.

    Je suis anesthésiste en maternité et j’adore mon métier, celui d’accompagner les patientes quelque soit leur choix. Quelle satisfaction de voir une femme apaisée sereine et prête à accoucher alors que je viens de lui mettre une péridurale !! Quelle satisfaction de voir une femme, accompagnée par toute l’équipe soignante, heureuse d’avoir réussie à surpasser sa douleur et d’accueillir son enfant fière et combattive !!!!

    La réalité de l’accouchement dans les pays en voie de développement est absolument terrible (je l’ai vécu)
    La réalité de la péridurale et du rôle des équipes soignantes en maternité française est beaucoup plus différente que ce qu’on essaye de vous faire croire dans cet article. La réalité est plus nuancée et apaisée. J’aimerai bien savoir quel est son but ? L’information ?? La vérité ???
    “Qu’est ce que la vérité ? Il y a la mienne, il y a la tienne, et celle de tous les autres. Toute vérité n’est que la vérité de celui qui l’a dite. Il y a autant de vérité que d’individus” Eric Emmanuel Schmitt
    De grâce faites confiance aux personnels soignants !! faites nous confiance et faites vous confiance !!!

    • merci google? says:

      bonsoir, je ne suis pas allée plus loin que :
      “La réalité est la suivante : la grossesse et l’accouchement sont les causes principales de mortalité des femmes dans le monde.”
      cela m’a interpellée. La phrase choc qui joue sur la peur. 3 secondes de recherche sur google et je trouve ça
      http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs334/fr/

      La grossesse et l’accouchement ne sont même pas les premières causes de mortalité chez les femmes en âges de procréer, alors chez les femmes dans leur ensemble…encore moins.

      Mais L’OMS, c’est surement trop “expériences et croyances personnelles” .
      Alors vous êtes sur que c’est en vous que je dois placer ma confiance. J’ai comme un doute là….

    • Louis says:

      Bonjour SP,

      “Les expériences personnelles, les sentiments et croyances personnelles ne sont pas suffisantes pour écrire des choses aussi expéditives et tellement caricaturales.”
      C’est pourtant exactement ce que vous venez de faire.

      Demandez-vous quelle était la profession de Julie Bonapace avant qu’elle n’invente sa méthode…

    • lenversdudescorps says:

      @ SP: le problème est que les gens, les femmes l’occurrence, n’ont qu’une envie: faire confiance! se reposer sur la connaissance, la bienveillance, l’expérience pour pouvoir mener à bien et vivre cet évènement qu’est l’accouchement, pas des moindres, et angoissant aussi, évènement qui, fondamentalement leur appartient comme d’une façon générale, notre corps nous appartient et notre vie aussi. Dire que la vérité n’est qu’une interprétation subjective du réel, c’est nier ce que disent les femmes, et surtout leur POINT DE VUE. En quoi n’a-t-il pas de vérité ce point de vue?
      Et là il y a problème, parce que vous ne voyez pas les choses comme ça, (votre vie vous appartient et je mets ma compétence au service de) et parce que cette confiance, dans une situation de vulnérabilité extrême, est trop souvent trahie. Un peu d’humilité svp et surtout cherchez l’occasion de changer de point de vue: celui d’être, par exemple, dans la position du patient, “pas-scient”. Je me souviens trés précisément de ma première grossesse, avec menace d’accouchement prématuré, hospitalisation et visite du patron. Rien de spectaculaire mais le patron arrive avec ses étudiants et te regarde d’en haut, il ne te parle pas directement, il fait son numéro: il remarque une cicatrice au poignet et en déduit une tentative de suicide antérieure(erreur totale car ce n’était qu’un bête accident, ce que je lui dis mais il s’en fout), puis des ongles ras, d’où il déduit que je me ronge les ongles, (je lui dis que je ne me ronge pas les ongles mais il s’en fout) d’où un profil qui ressort et que son œil acéré vient de cerner dans la minute, une femme certainement déprimée et trés anxieuse… dommage car je ne me suis jamais rongé les ongles non plus, par contre, en tant que médecin (ce qu’il ne savait pas) j’ai toujours coupé mes ongles ras, par souci d’hygiène. Sauf que le Prof ne savait pas que j’étais médecin. Faites l’expérience de vous faire soigner sans que personne ne sache qui vous êtes. C’est fort utile, même si mon expérience à moi a qq décennies, je suis sûre qu’elle a toujours un intérêt.

  34. Cma says:

    @ SP : pourriez vous étayer vos propos par des données et des references scientifiques sérieuses comme le fait Marie-Hélène ? Par ailleurs pourriez vous nous expliquer pourquoi les pays développés (oui quitte a faire des comparaisons internationales autant le faire avec des pays ayant un developpement economique comparable au notre pour que cela ait un sens) qui médicalisent peu la grossesse (nord de l’Europe pour faire vite) et ont peu recours à la péridurale sont en tête des études europeristat pour l’ensemble des indicateurs de santés des mamans et des bébés?

    Quand à la réalité de se qui se passe dans les maternités françaises je me reconnais bien plus dans les témoignages de femme ayant accouché que dans les tableau idyllique que vous dressez ou tout est parfait sinon c’est que c’est la femme qui délire.

    Vos quelques lignes sur la femme ayant accouché sans péridurale accompagnée ” par toute l’équipe soignante (…) fière et combative” m’interpelle car elles correspondent assez peu aux témoignages sur le sujet, à ce que j’ai ressenti et que décrit parfaitement Michel Odent (action des hormones, nécessité d’être dans une bulle, sentiment de bien être bien plus que fierté et combativité ). Êtes vous réellement celle que vous prétendez être ?

  35. Marion says:

    c’est exactement ça oui Cma “fierté et combativité” pffff d’avoir plutôt réussi à mener un accouchement physiologique avec une bande de tocards finis juste à côté, quelle lutte acharnée et jamais vraiment remportée quand on ne peut pas vivre ce que vous décrivez comme sentiment de bien-être et justesse qui devrait être la norme de tous les accouchements! Quel dommage de ne pas avoir pu vivre ça! (j’aurais dû rester chez moi toute seule hein, mais bon j’avoue sans le soutien entier de mon conjoint j’avais peur, même si en ce moment aux 3 mois de ma fille c’est très dur de me penser comme m’étant docilement pliée à l’institution, et repenser à la fin de grossesse avec cette fichue menace de déclenchement, mais bon j’imagine que c’est l’apanage d’une société patriarcale de se sentir toujours coupable quand on est une nana, faudra j’arrive à expliquer ça à mes petites un jour…).
    Enfin au moins en étant “fière et combative” (!) j’ai pas eu à subir la bêtise crasse de gens comme vous SP, fondamentalement pas méchant je pense, mais profondément bête, ethnocentré, abruti par les habitudes et complètement à côté de la plaque que ça en ait risible !!!!!!!!!

  36. cma says:

    Bonjour Marion,

    je ne l’avais pas vu sous cet angle, désolée ;-). Mais cela ne fait que confirmer la conception pour le moins décalée de cette personne de ce à quoi ressemble réellement une naissance physiologique respectée et non obtenue de haute lutte.

    Pour ma part, j’ai pu avoir en partie cette sensation de bulle et d’état un peu second pendant les contractions puisque mon Mari à bien voulu se faire mon porte-parole pour que l’on me fiche la paix, ce qui n’a pas empêché les multiples et perturbantes demandes à base de “et vous voulez la péridurale ? après il sera trop tard” et autres monitoring forcément alongée.

    Puis pendant l’accouchement (mon témoignage est dans les commentaires qui font suite au billet de Marie-Hélène “des témoignages de violences obstétricales”) j’avoue avoir alterné entre la volonté de lutter contre cet état pour garder le contrôle face au corps médical et de continuer à le laisser me gagner pour son côté antalgique que j’ai trouvé tout à fait efficace puisqu’il ne supprime en rien les sensations.

    Et je comprend et partage ce sentiment de regret que vous décrivez en parlant de votre fille et de votre soumission à l’institution. Quand je regarde les photos de bébé à la naissance, je ne peut m’empêcher de penser à ce magnifique bleu, caché par le petit bonnet blanc, causé par la ventouse et au fait que je n’ai pas eu le courage ou la force de dire stop et de me relever pour débloquer mon bassin et potentiellement la situation.

    Je trouve que tout ceci procède ni plus ni moins de l’abus de faiblesse tel que défini par le code pénal. Mari-Hélène, en tant que juriste aguerrie, qu’en pensez-vous ?

  37. MARlène says:

    Bonjour,
    Je suis médecin anesthésiste et également mère de 2 enfants …
    Ce billet ne me semble pas très cohérent. Il soulève de nombreux points …
    Pour ou contre la péridurale peu importe au final.
    Mais avant de descendre en flèche cette technique, sachez mesdames que cette diaboliques péridurale pourrait bien vous sauver la vie.
    Alors NON la péridurale ne ralentit pas le travail comme certains se plaisent à le dire et elle n’augmente pas non plus le taux de recours à un accouchement instrumental (ventouse, forceps), elle n’augmente pas le taux de césarienne ni celui de souffrance fœtale.
    Pour ce qui est de la demande de la pose de péridurale…
    Dans la majorité des maternités, elle est proposée dès le début du travail mais c’est à la femme de choisir le moment où elle souhaite l’avoir (dès que le travail a commencé… c’est à dire dès que les contractions sont efficaces et que le col se dilate). Rien ne peut vous obliger à avoir une péridurale si vous ne le souhaitez pas SAUF si l’indication de cette péridurale est dite Medicale.
    En effet, lors d’accouchement considérer à risque… siège, grossesse gémellaire, déclenchement, antécédents d’accouchement par césarienne, entre autre, l’anesthésiste vous proposera fortement un péridurale pour votre bien et celui du bébé. Je m’explique, lors de ces accouchements à risque, il y a un taux de recours à la césarienne et aux manœuvres instrumentales plus important et donc une mise en danger et un risque supérieur à celui d’un accouchement classique/simple/non à risque. Or, le recours à une césarienne signifie ANESTHÉSIE (d’où l’importance d’aller voir l’anesthésiste en consultation à la fin de la grossesse que vous souhaitiez ou non une péridurale)… et qui dit anesthésie dit 3 possibilités :
    – reinjection dans la péridurale déjà posée au préalable avec effet rapide et césarienne possible en 10 Minutes environ apres l’injection (technique la moins invasive, la plus utilisée et la moins risquée)
    – rachianesthésie qui consiste à endormir le bas de votre corps par l’intermédiaire d’une piqure dans le bas du dos et l’injection unique d’un produit anesthésique. (Pratique utilisée généralement si aucune péridurale n’a été réalisé au préalable ET si le temps nous permet sa mise en place … la césarienne ne doit donc pas être une urgence vitale absolue sinon le recours à cette technique est impossible car trop longue à mettre en place)
    – l’anesthésie générale EN DERNIER RECOURS. Il ne faut certes pas en avoir peur mais elle comporte de nombreux risques (bien supérieur chez une femme enceinte à ceux que l’on peut retrouver chez un autre patient plus âgé ou non, avec plus de problèmes médicaux de base ou non d’ailleurs). Cependant votre anesthésiste est à même de la réaliser donc pas d’inquiétude si vous devez avoir une césarienne. Toutefois, le risque pour vous mais également pour votre bebe est plus conséquent.

    Donc est il utile de descendre en flèche cette technique, qui n’est pas infaillible je vous l’accorde mais qui a sûrement dû sauver la vie de certaines d’entre vous/nous sans même que vous le sachiez.

    Alors avant de critiquer cette technique, essayez de vous renseigner … je pense malheureusement que le manque d’information peut nuire.
    Il serait peut être approprié que les maternités dans lesquelles vous accouchez vous propose une information sur la péridurale COMPLÈTE donnée bien entendu par un anesthésiste (et une sage femme) afin de lever les idées reçues et de repondre aux questions des femmes.
    Cependant ce type d’information n’est au final délivrée qu’à une petite quantité de femme qui se donne la peine de s’y intéresser… d’où ces fausses croyances qui entourent encore à l’heure actuelle la peridurale.

    Enfin les “revues” que vous citez pour étayer votre propos n’ont rien de tres Medicale. Alors certes le ressenti de la femme est très important et vous avez tres bien soulevé l’importance de remettre la parturiente au centre de tout mais ne donnez pas à votre article la dimension scientifique puisque la plupart des données que vous avez apporté sont fausses.

    En d’autres termes, questionnez vos anesthésistes, ils seront ravis de repondre à toutes les questions que vous vous posez.

    Marlène.

    • Louis says:

      @ Marlène

      En faisant l’effort de regarder la fiabilité de vos sources, vous constaterez qu’au mieux, vous avez du NP 2/grade B et que la plupart du temps, vous avez… des accords professionnels, c’est-à-dire, du vent.

      Charge à vous de me faire mentir…

    • cma says:

      Mais oui Marlène, c’est pour cela qu’avec 77% d’accouchements avec péridurale en France, notre classement à Européristat est aussi reluisant. Alors que les pays du Nord qui la pratique peu mais accompagnent réellement les femmes en cours de travail ont les meilleurs indicateurs de santé maternel et foetal. Mais c’est sans doute grâce au régime alimentaire à base de saumon, puissant anesthésique s’il en est.

      Je passe sur les grosses blagues à base de “les femmes ont la péridurale quand elles le demandent”. Rien que pour mon cas personnel, au début du travail après la pose d’un tampon pour le déclencher, la sage-femme m’a dit “qu’un accouchement avec un déclemenchement sans péridurale c’est pas possible mais que là il était trop tôt pour la mettre”. Alors que j’avais dit que je ne la voulais pas, on me l’a bien bien bien proposée toutes les heures une fois passé le cap des 5 cm de dilatation.

      Pour la bonne forme, même s'(il ne me viendrait pas à l’esprit de subir une césarienne sans anesthésie), AUCUN geste médical n’est obligatoire et ne peut être imposé au patient sans son consentement, c’est la Loi, c’est moche mais c’est comme ça. Par pitié, arrêtez de vouloir notre bien, l’enfer est pavé de bonnes intentions et dans nos maternités, le sol est tant qu’assez pavé.

      Sur le manque d’information j’en ai eu tant qu’assez sur le sujet : tout le monde nous bassine avec dès que l’on aborde le sujet grossesse, les “cours” de préparation l’abordent et j’ajoute le long exposé d’un anesthésiste qui n’a pas jugé utile une seule fois de me poser des question sur mes attentes, tout persuadé qu’il était que je la voulais sa sacro-sainte péridurale (il attend toujours pour me la poser cela dit), à tel point qu’il ne s’est pas rendu compte que je lisais mes mail pendant qu’il s’écoutait parler. Son discours n’était qu’une publicité pour la péridurale, franchement je me serais cru dans une concession automobile avec le vendeur du mois. Le seul endroit où quelques inconvénients étaient abordés étaient dans le document de consentement. Rien dans le discours et sa présentation.

      Par ailleur limiter la gestion de la douleur à la péridurale c’est franchement avoir une vision étroite et réductrice de ce que peut être la prise en charge de la douleur lors de l’accouchement. Et c’est confondre douleur, qui peut être bien vécue et souffrance qui elle est inadmissible mais ne procède pas simplement d’une prise en charge médicamenteuse.

      Une information complète oui c’est bien ce que je demande, c’est à dire l’opposé de votre propos partiel et partial. Là aussi la Loi impose aux soignants un devoir d’information sur les gestes envisagées, c’est à dire les avantages mais aussi les inconvénients et franchement on est loin du compte.

      Mais bon, si vous êtes anesthésiste en maternité, entre la baisse des naissances et les souhaits de plus en plus affichés/revendiqués voir imposés d’un certains nombre d’entre nous de faire d’un accouchement un évènement physiologique naturel et non une succession d’interventions médicales je comprend qu’en terme de chiffre d’affaire vous ayez du soucis à vous faire.

      Quand à votre commentaire sur les publications de la SFAR et de la base Cochrane et de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology que vous considérez comme “peu médicales”, je laisse vos confrères auteurs des différentes études citées apprécier votre trait d’humour.

  38. Estel says:

    Bonjour,
    Voici maintenant 2 ans et demi que j’ai accouché pour la 1ère fois, avec péridurale parce que ça me semblait plutôt bien de ne pas trop souffrir, et que les effets secondaires expliqués (pas par l’anesthésiste!! mais par mes recherches sur internet) me paraissaient surmontables.
    Je n’avais pas du tout imaginé (ni trouvé) qu’il pouvait y avoir un lien avec ensuite un problème de contraction, donc ocytocine, donc souffrance foetale, donc forceps, donc episiotomie. (J’aimerais à ce sujet la référence de ces 40% d’augmentation d’utilisation d’instruments, ça me ferait qqch de solide à lire. )
    En attendant, c’est exactement ce que j’ai vécu, avec un gynéco qui me recoud sans aucune compassion, et 2 ans 1/2 après, toujours des problèmes d’incontinence… Autant vous dire que je vais essayer de m’en passer de la péridurale, pour le prochain!

  39. Gina says:

    J’arrive longtemps après la bataille, amis ce post est certainement d’actualité pour une femme quelque part. Donc comme d’autres en commentaire, un premier accouchement, long, épuisant, on cède à la péri, tout devient plus compliqué une fois sur le dos, souffrance, instruments, souvenirs difficiles, et baby-blues
    Deuxième accouchement avec la volonté ferme de le faire au naturel, mais à l’hopital ‘par précaution’. Suivi de la grossesse avec une SF en libéral qui travaille aussi en CHU et me le conseille. Ce n’était pas mon idée car j’avais peur d’accoucher en maternité niveau 3 et que ça soit trop médicalisé mais je lui fais confiance. Suivi en ville avec elle axé sur le mental et la gestion de la douleur, très peu de TV, jamais vu de gynéco. Arrivée au CHU en confiance, explique ne pas vouloir de péri. On me met dans la salle nature et me laisse me faire dans ma bulle. Une SF passe juste occasionnellement mais est hyper soutenante. Accouchement vécu merveilleusement bien, sur un tabouret hollandais, lien immédiat avec bébé. Puis j’ai eu une grosse hémorragie, mais comme j’étais au CHU, tout étais possible rapidement et après une rachianesthésie on s’est occupé de moi et aucune séquelle, la SF m’ayant bien expliqué le tout avec beaucoup de soutien pour la réversion utérine (ça fait mal !).
    Bref, on peut avoir un accouchement naturel et sur (en accouchant chez moi, que serait-il passé du fait de mon hémorragie ? – nb : je n’étais absolument pas à risque), dans un hôpital, mais je pense qu’il faut avoir soit de l’expérience et de la volonté (c’était mon 2éme) soit de la chance sur la SF. J’ai eu les deux. Si un jour Nadine, SF au CHU de Caen vous lisez ce post, sachez que je vous suis éternellement reconnaissante du plus beau jour de ma vie

  40. Julien says:

    http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs348/fr/
    Ayant déjà essayé de poster mais n’ayant pas été publié je me contente de donner ce lien à lire sur le site de l’OMS.
    Il est probable que notre système ne soit pas parfait, qu’il puisse être amélioré mais je pense que malgré tout il est utile …

    • Myriam says:

      J’ai lu plusieurs fois ce lien qui donne le portrait de la mortalité maternelle, qui est bien sûr quelque chose qui ne devrait jamais avoir lieu et doit être irradiqué. D’abord on prend bien soin de mentionner que la plupart des décès ont lieu dans des régions en crises humanitaires ce qui comprends désastre sanitaire et tout ce que cela occasionne: infection,maladie contagion etc , violence sociale, peu de confort c’est-à-dire vivre dans des bidonvilles avec un dollard US et moins par jour, donc avec peu de ratio alimentaire, dans l’humidité, le froid, avec pour colocataire des insectes, dans des conditions d’hygiènes exécrabes, en dormant à même le sol, régulièrement sans installation sanitaires adéquates ni même existantes… et oui après ces conditions de vie inacceptables les systèmes de santé sont inexistants ou dévastés. Ces régions du monde sont heureusement de parcelle de quelques pays, ( oui malgré la que l’on s’imagine que les pays en développement n’ont rien de beau) et les zones de conflits n’affectent qu’une petite superficie mondiale mais encaissent 50% des décès maternelles. J’aimerais bien qu’au lieu de faire une moyenne de 239 pour 100 000 dans les pays en développement qu’on fasse une statistique pour ces régions et pour le reste du pays, qu’on élabore plus amplement. Oui la médecine sauve des vies pour un petit nombre mais vous ne croyez pas que ma démonstration de ce qu’est la misère humaine ne provoque pas de complications et maladies? Et ce qui m’interpelle toujours c’est que lorsque l’on parle de mortalité maternelle on met toujours un taux sur 100 000 ça n’évoque pas une certaine rareté de l’évènement? pourquoi ne pas dire le taux de mortalité dans les pays en voie développement est de 0,24 % ou 1 sur 418. Désolé j’ai toujours de la difficulté avec ces comparatifs.

      Dans le livre d’Ina May, une sage-femme qui a pratiqué à The Farm, aux États-Unis elle étale les statistiques de son équipe soit si je me souviens exactement 1,4 % de césarienne disons 1 à2 sur 100 pour aucun cas de décès maternelle. Pourtant, je le souligne elles ont quand-même pris en charge certaines femmes qui avaient un dossier pas tout à fait “vierge”. On compare un secteur qui a un indice de développement humain et économique semblable au nôtre mais qui prône la naissance naturelle et physiologique.

      Et tout cela ne sont que des statistiques qui je le pense devraient être interprétées amplement.
      Bien à vous

      • Myriam says:

        Je vous envoie ce petit article de Wikipedia qui parle des.pires taux https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Taux_de_mortalité_maternelle

        On nomme le Sierra Leone qui a le pire taux national, le virus ebola était extrêmement actif dans ce pays.

        Mais sans s’attarder à la fatalité de la mort il serait bon de s’interesser à la santé maternelle. Dans certains cas la médecine avec de petites ou plus grosses interventions améliore la santé maternelle il faut le reconnaître. Mais dans certains cas comme un césarienne inutile un déclenchement inutile, une épisiotomie la médecine n’améliore pas la santé maternelle, il faut remédier à ces situations. Ensuite il faudrait s’attarder à la santé mentale des femmes én post-partum…

  41. Lydia says:

    Super article!! Je suis vraiment impressionnée! C’est comme si on partageait le même cerveau. Je suis en pleine recherche sur la transmission d’information dans le domaine médicale (et en particulier la maternité) et pour débuter ma recherche j’ai décidé de me pencher sur la question de la péridurale. Après pas mal d’entrevues avec médecins, sage-femmes, personnel médical et surtout mamans j’en ai conclu exactement les mêmes choses que toi! Un grand merci pour ces articles très intéressants!
    P.S: Et merci aux réponses également! Malgrés l’agressivité de certains posts, ça m’a beaucoup aidé à orienter ma recherche. Si vous avez des articles, livres, contacts n’hésitez pas!
    Bonne continuation

  42. Mymy Oum Norhène says:

    Bonsoir à tous et toutes!!

    J’ai lu attentivement chacun des commentaires et réponses, et je suis sidérée de constatée encore l’aveuglement des professionnels de santé qui soutiennent que les témoignages et vécus tragiques ne sont au mieux que des détails dans une vie (un viol de quelques minutes est un viol puni pénalement… mais un viol médical on considère ça comme une avancée, de la modernité dans nos institutions… j’en reviens pas du mépris de la femme qui est affichée ouvertement par certain(es) j’ai envi de vomir !)

    Mon témoignage est celui d’une jeune femme (moi en l’occurrence), suite à de nombreuses déceptions dû aux prises en charges hospitalières mal vécues dans ma jeunesse, (comme si j’emmerdais tout ce beau monde qui n’avait qu’une hâte (finir leur service…)), j’ai développé une phobie plus ou moins aigüe des hôpitaux, et surtout la phobie de la surmédicalisation !! pour ma première grossesse (en 2015), inscrite en clinique pour le suivi, j’étais très anxieuse, et ça n’a pas loupé ! une gynéco au top pour les échos, mais des tv à chaque rdv, pas de patience pour que je me détende un peu malgré mon insistance sur le fait que je suis très sensible sur ce “point”, résultat trop de stress, très étroite, des douleurs, et au final très souvent des mycoses et inconfort en primes…..merci les tv c’est génial de se faire violer… et celui ou celle qui vient me dire que les tv c’est nécessaires aux examens je vous le dis d’avance : vous foutez pas de ma gueule je vis actuellement ma deuxième grossesse suivi en clinique avec accouchement physio par une SF qui ne m’a jamais tripoté et qui vérifie la fermeture de mon col et sa longueur avec une écho tous les mois !! alors vos blabla à d’autres !!
    En prime quand on est malade (ce qui m’est arrivé 3 fois durant cette première grossesse et les week end en prime) alors là le pompon : “allez à la mater elles vont s’occuper de vous…” arriver en mater “c’est pour quoi ?? une grosse rhyno (qui s’aggravera car pas de prise en charge), on fait prélèvement pipi (pas d’infection mais ça je le sais déjà…) et un monito (bb va bien, ça aussi je le savais…) et puis hop rentrez chez vous…. sauf que moi j’éternue sans arrêt à me faire pipi dessus (6 mois de grossesse donc bb qui appui bien où il faut) et toux qui s’aggrave au point de me provoquer de grosses contractions toute la journée et je ne dors presque plus avec ma sciatique et disjonction symphysaire en prime, le médecin de garde qui ne veut pas monter, et finalement on fait intervenir la chef de service mater (bah oui la patiente insiste pour qu’on la soulage…) qui me signifie sans embarras qu’elle veut me voir débarrasser son plancher que je n’ai rien à faire là… la nana taillée en armoire à glace et une tête de bulldog sans compassion pour une jeune maman…. et ça vécu 2 fois svp ! la 3ème fois un ligament qui a failli lâcher, un mal de chien, 3 jours à marcher pliée en équerre, la clinique qui me balade à droite à gauche pour de pseudo examens (au passage on m’aura sorti tout un tat de diagnostics effrayants par téléphone (appendicite, syrose du foie, torsion de l’ovaire, et j’en passe) sans me demander de venir pour faire eux même mes examens) qui finalement acceptera de me prendre aux urgences après avoir fait un scandale auprès de la secrétaire de ma gynéco (bah oui faut gueuler au bout d’un moment) et encore on voulait m’envoyer à la mater !! mdrrrr ils ont eu droit à une profonde réflexion de ma part concernant ce secteur à deux balles de leur clinique…).

    Au passage je rêvais d’un accouchement à domicile, et j’ai été freinée, insultée (moyenâgeuse tarée folle à liée et j’en passe) par des proches, ce qui m’a fait changer d’avis au début… Mais le traitement à la clinique (et le clou c’est la gynéco qui me viole une fois encore en tv et qui rit presque en me voyant pleurer de nerfs et me lance un “et ça veut accoucher sans péri…” comme une envi de meurtre sur le coup) m’a tellement fait peur, le discours tellement avilissant, on ne nous fait pas confiance, on ne nous met pas en confiance surtout, m’aura poussé à me confier à ma sf de pmi Sophie, une tornade celle là (et je remercie Dieu de me l’avoir mise sur mon chemin !!) qui m’a confié qu’elle craignait un accouchement très difficile pour moi à cause du stress, elle m’a chaudement recommander d’envoyer bouler mes opposants et de me lancer sur un accouchement à domicile !! je ne la remercierai jamais assez pour son soutien à ma cause, car au final j’ai accouché avec 3 jours d’avances, chez moi, dans mon studio, entourée de mon chéri, ma sf qui m’a accepté sur le pouce avec beaucoup de joie dès le 7ème mois, et mes chats qui se sont bien amusés de la situation !!
    Un rêve éveillé !!! pouvoir bouger comme je veux, me doucher, manger, même si j’ai vomi mon repas 3h après au moins j’aurai pris des forces sinon c’était la cata sans nourriture pour moi lol et surtout une sf qui arrive sur le tard vers 21h (depuis la veille j’étais en travail sans m’en rendre compte, c’est après coup que j’ai compris les douleurs et contractions des 24h précédentes), sans pression, un monito rapide, tout va bien, un tv qui a attendu que je sois consentante du coup je n’ai rien senti, nickel le travail avance doucement on est à 6, elle s’installe sur mon canapé et potasse tranquillement son bouquin de recette en vue du diner du lendemain !! mdr elle me rassure : je gère super bien les douleurs et contractions, je suis pas stressée, donc j’ai pas besoin d’elle ^^ quand le travail se finalise 1h30 à 2h plus tard, en 4 poussées ma fille (dont le sexe était une surprise et ça aussi ça dérange beaucoup de gens apparemment !!) était sur moi à 23h05, chaude et bien dégueulasse mdrrrr mais en pleine forme, comme sa maman, 3 déchirures qui finiront par cicatriser en une semaine grâce aux cataplasmes d’argile blanche (merci sf pour tes précieux conseils natures et phyto car en hôpital c’était points de sutures assurés et pas qu’un ou deux apparemment), le cordon coupé après pas loin de 6 min pour laisser le temps à ma fille de récupérer un maximum de sang et de cellules souches du placenta (bah oui c’est toujours ça de gagner pour la santé de bb aussi) et une remise en forme express dès le lendemain : douche dès 6h du matin, ménage, popote, et petite marche à la maison tranquillement entre autre car les visites commençaient ^^ finalement j’ai prévenu la clinique le lendemain (je les avais complètement oublié) en annonçant que l’aad était prévu (dans leur dos) et jamais de visite chez eux après car ma sf à fait mon suivi et celui de ma fille chez moi, au calme ^^

    Aujourd’hui je vis ma seconde grossesse très sereinement vu que j’ai choisi l’accouchement physio en clinique près de chez moi, avec plan d’accouchement, et que j’ai bien expliqué mon cas (phobie et premier accouchement à domicile) donc je pense qu’ils ont saisi l’étendu de ce que je suis capable de faire s’ils me contrarie (j’ai annoncé la couleur avec le refus de toutes administrations de produits sans nécessité, à la rigueur un cathéter en cas de malaise pour permettre une prise en charge rapide) et j’ai averti ma sf qui me suit que si je tombais sur une pro “prise de tête” je rentrerai chez moi bon gré mal gré et qui m’aime me suit tant pis pour leur protocole ! D’ailleurs il est prévu que je ne sois hospitalisée que le temps légal de surveillance, soit 12h, ensuite je rentre à la maison auprès de miens ^^
    Voilà j’espère ne pas avoir été trop longue mais le sujet est trop important pour ne pas prendre le temps de témoigner de la détresse que l’on vit pour beaucoup dans cette institution qui se veut progressiste alors quelle n’est rien de moins qu’une régression pour beaucoup de femmes, malgré le travail admirable de certains et certaines quand on à la chance de tomber sur eux bien sûr !!

    Merci encore pour cet article qui me conforte dans l’idée que la femme est capable de gérer son corps et son accouchement seule, pourvu qu’elle soit bien préparée physiquement, mais surtout psychologiquement, pour moi le choc restera l’émission “rdv en terre inconnue avec sylvie testud” et sa rencontre avec les femmes de la tribu, notamment celle qui était enceinte et qui lui a narré l’accouchement seule qu’elles vivent car dans leur culture la femme ne montre pas la douleur de l’enfantement, elles accouchent seules et fortes, et quand c’est fini et qu’elles sont propres, la case nettoyée, elles accueillent leurs visiteurs pour les félicitations, c’est ainsi dans leur “monde”,et parce qu’elles ont ce mental et cette foi, alors elles y arrivent le plus naturellement du monde, alors pourquoi pas nous ??? ayez foi en vos capacités !!

    • Myriam says:

      Beau témoignage ! Comme quoi un premier accouchement n’est pas fatalement si terrible ! Lol J’aurais voulu avoir la chance ou la possibilité et ne pas céder à l’entourage et donner naissance à la maison dès la première fois. Heureusement mon deuxième accouchement ci-haut mentionné fût génial. Il faut témoigner comme ça pour donner le “courage” aux femmes de le faire naturellement

      • Mymy Oum Norhène says:

        Bonsoir Myriam ! merci de ton témoignage, ton premier accouchement m’a fendu l’âme !! mais j’ai été super heureuse pour toi de ton deuxième et je te souhaite que ce dernier soit le remède au premier qui t’a été volé ! Pour être honnête jusqu’au bout c’est vraiment ma phobie de la médecine actuelle et les témoignages lus sur le net et les réseaux sociaux qui m’ont permis de tenir le coup jusqu’au fameux 7cm de col qui ne permettent plus la péri mdrrr une fois “au pied du mur” le mental se barricade, le cerveau fait blocage total, et go on y va y a plus le choix ^^ c’est ainsi que je l’ai vécu, je me suis mise au défi d’y arriver, et j’ai gagné mon pari (aussi pour faire mentir mes “opposants” qui m’ont bafoué bien comme il faut sur l’aad !!et toc dans les dents !) au final c’est vrai qu’on oubli tout, sauf le bonheur de sentir son bébé sortir de soi, c’est magique !!!!!

  43. Myriam says:

    Est-ce que ça me guerit de mon premier? Oui absolument mais pas 100% pour l’instant. On oublie pas ça c’est sûr et la mémoire revient facilement. En fait cette expérience m’a surtout démontré tout le gâchis de l’obstétrique. C’est devenu une évidence pour moi. Mais surtout dans mon deuil et pour beaucoup de mamans le plus difficile à guérir et surmonter dans cette épreuve est le sentiment d’échec. On le vie comme une échec comme quelque chose que nous avons échoué que l’on a pas réussi à faire. Mais après cette expérience j’efface ce sentiment d’échec et comprend que ce n’est pas moi qui n’a pas réussi mais plutôt eux qui m’ont dépossédé de ce contrôle.

    Ce deuxième accouchement fût un événement intense, mémorable ,joyeux auquel je repense et raconte avec joie. C’est incroyable comment je suis déjà passé à autre chose. C’est fini et c’est correct ! C’est un peu comme une lorsque l’on doit donner une prestation musicale ou un que l’on réalise un exploit physique, on est satisfaite on se sent accompli et la vie continue.
    Et pourtant, poir mon premier accouchement j’ai passé plusieurs mois à revivte en boucle cet événement…

    • Myriam says:

      En effet on reste marquée par nos pertes de contrôle, surtout nous les femmes qui sommes de plus en plus habituées à garder le contrôle de tout ^^ mais n’en fais pas un échec, on t’a volé ce moment, nous ne sommes pas infaillible surtout face à une équipe bien rodée pour nous faire déchanter !! sache que, pour moi et comme on se le dit souvent chez moi, le véritable échec est de tomber et de rester les fesses par terre… toi tu t’es relevée, tu t’es battue pour tes convictions, pour te réapproprier ton corps et chaque instant de TA vie, ainsi soit-il tu as réussi en force à te remettre du trauma que l’on t’a fait et c’est tout à ton honneur, nous ne sommes que des êtres humains, parfois faible, il faut l’accepter pour avancer et devenir forte <3 en tout cas je te souhaite une belle vie et beaucoup de bonheur avec tes louloutes elles ont une maman forte ma sha Allah !!

  44. Myriam says:

    Merci pour vos bons mots. Je vous souhaite également une voe heureuse. Deux Myriam(s)c’est confondant. ☺

  45. Patricia says:

    Votre billet a donc pour but de pointer les non-dits de la péridurale (terme plus factuel que “mensonges”, qui donc aurait été préférable dans le cadre d’un article se voulant neutre, mais personne ici n’est dupe). L’intention est quelque part louable, car en effet, ce n’est pas parce qu’on veut une péridurale qu’on l’aura forcément ou que le soulagement sera à la hauteur de celui espéré, et donc il apparaît légitime d’avoir au moins été préparée un tant soit peu au plan B, soit l’accouchement dans la douleur (appelons un chat un chat).
    Cependant, c’est valable tout autant avec toutes celles qui se préparent à un accouchement en MDN ou à domicile : à ce jour, entre un tiers et la moitié se terminent à l’hôpital, et les témoignages ne manquent pas (ici ou ailleurs) pour relater le traumatisme que cela a représenté et la détresse psychologique qui s’ensuit souvent. Je ne doute pas que vous accordiez plus de crédit aux SF qui pratiquent ce type d’accouchement qu’aux autres, et donc j’imagine que vous ne remettez pas en cause les raisons pour lesquelles elles ont dû se résoudre à médicaliser l’accouchement de leur patiente.
    Je suis donc étonnée de ne pas voir de billet présentant de manière neutre les “non-dits” de ce type d’accouchement (et là j’imagine que l’emploi du mot “mensonges” vous déplairait fortement) dans le but de limiter les dégâts psychologiques qui s’ensuivront, causés par ce que vous et vos pairs définissent comme un “échec”.
    Or, NON une femme qui n’a pas accouché dans la douleur n’est pas une “sous-femme”, tout comme le qualificatif de “guerrière” pour celles qui ont “réussi” est complètement risible (on se croirait dans Koh-Lanta ou Wonder Woman, sachant d’ailleurs que la seconde n’a pas d’enfants…). L’accouchement n’est PAS une fin en soi ni l’accomplissement ultime d’une existence de femme : une demi-journée dans une existence entière pour donner un sens à sa vie, ça fait quand même peu, et celles qui “tomberont de haut”, pour reprendre vos mots, pour avoir trop versé dans cette quête étaient probablement déjà en situation de faiblesse psychologique et en proie à un vide existentiel. Ainsi, entretenir leurs espérances dans cette voie alors qu’il y a presque une chance sur deux qu’elles n’aient pas l’accouchement fantasmé qu’elles voulaient, relève de l’abus de faiblesse. Je ne parle même pas des femmes qui n’ont pas pu ni voulu enfanter, que du coup vous traitez tacitement comme des sous-femmes. La société lutte depuis des décennies déjà à remettre les pendules à l’heure sur la question de ce qu’est “un homme, un vrai” (celui-ci ayant trop longtemps été l’incarnation du mâle dominant qui doit savoir se battre, n’a pas le doit de montrer ses sentiments, n’a pas à faire les tâches ménagères et autres foutaises), ce n’est pas pour qu’on s’y mette aussi avec la femme, en la ramenant de nouveau à ses fonctions reproductrices !

    Bref : ce genre de propos sont ainsi plus que scandaleux : ils sont dangereux. Vous avez choisi de partir en croisade pour dénoncer les violences obstétricales, et il est manifeste que certaines choses doivent changer. Mais tant que vous couplerez cette croisade avec l’apologie de l’accouchement naturel au nom de ce que doit être une “vraie femme”, vous devrez être combattue, et vous trouverez en travers de votre route toutes les femmes qui, comme moi, se sont construites sans se soucier de ce qu’est une “vraie femme”, qui donc sont indifférentes aux compétitions d’accouchement, de grossesses etc., et qui veillent à ce que cette prérogative ne leur soit pas retirée, qui plus est – et c’est là le comble – par d’autres femmes.

    • violette aussi says:

      Je comprends votre diatribe malgré ses erreurs (à mon sens) comme déclarer les propos de ce blog dangereux!! C’est là où vous êtes vous mêmes dans un déni dangereux puisque cette prise de parole des femmes, assez spontanée, parfois maladroite et non censurée, en écho aux articles de MHL est, qu’elle vous plaise ou non, salutaire. Elle apparaît comme déséquilibrée à certains égards, excessive parfois, mais c’est pour une bonne raison: son muselage de longue date et on peut dire aussi, l’écart entre ce qu’on peut attendre d’une prise en charge médicale de qualité, légitimement attendue, à un moment de sa vie qui est investi (physiquement, affectivement et symboliquement), et une réalité qui peut se révéler crue, violente, insultante aussi, blessante, génératrice de séquelles morales et physiques. A moins de déclarer que tout cela n’est que mensonge, il est assez navrant d’entendre des accusations comme les vôtres.
      Mais là où je comprends et vous suis, c’est dans une espèce de sacralisation qui apparaît de ci de là : j’ai lu parfois sur des blogs le terme de “ma grotte sacrée”, ce qui est peut-être extrême mais …parlant. Et je suis tout à fait d’accord pour dénoncer tout ce qui va dans le sens définir et reconnaître l’existence d’une “essence féminine”, les “vraies femmes”, ou toute autre dérive mysticodébile; pourtant si comme vous le dites, il est clairement lamentable d’entendre encore que la maternité serait l’accomplissement absolu d’une fâme, il est tout aussi gênant que les violences obstétricales soient un terrain qui a été complètement abandonné par les féministes occupées à défendre uniquement l’avortement, l’égalité au travail etc.
      Quand les femmes seront délivrées des injonctions en tout genre, on aura peut-être avancé.

      Mais vous vous trompez de combat : ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain et les combats utiles avec des quêtes essentialistes qui n’ont rien à voir: se réapproprier sa vie n’est pas trouver de nouveaux gourous. Mais chacun fait comme il peut.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Votre volonté de contrôle de la parole des femmes (utiliser tel mot plutôt que tel autre), l’usage de la peur (“vos propos sont dangereux”) et le déni du ressenti et des émotions des femmes (“un accouchement n’estqu’une demi-journée dans une vie”) sont révélateurs du problème. Merci d’illustrer une fois de plus les attitudes de soignants que je dénonce.

      “Cependant, c’est valable tout autant avec toutes celles qui se préparent à un accouchement en MDN ou à domicile : à ce jour, entre un tiers et la moitié se terminent à l’hôpital”
      Les chiffres se situent entre 10 et 20 % de transfert en cas d’AAD ou d’accouchement en maison de naissance :
      https://www.nice.org.uk/guidance/cg190/chapter/Recommendations
      http://www.maisonmedicale.org/Architecture-des-lieux-d.html#nb9

    • isabelle says:

      Patricia que dire à part merci merci merci!!! Vous m’enlevez les mots de la bouche. Je suis enceinte de ma 2e fille et prête à accoucher sous peu. J’ai eu ma 1ère fille en 9 min et 3 poussées sous péridurale parfaitement dosée donc j’ai tout senti sans douleur. Et n’en déplaise aux ayatollahs de l’accouchement naturel…j’en suis heureuse et souhaite à toutes les femmes de vivre un accouchement aussi simple et fort que ce que j’ai connu. Je précise que le jour de l’accouchement “l’horrible corps médical” de l’hôpital a découvert que j’étais en pré éclampsie…ils m’ont proposé la péridurale plusieurs fois, j’ai refusé car je voulais marcher…ils ont attendu que je la réclame tout en me surveillant de près…leur discours quant à la césarienne d’urgence si la tension montait encore a été sans équivoque, je n’en ai pas fait un drame car je savais que ma vie et celle de ma fille étaient en jeu et ça ce sera toujours le plus important. J’ai rencontrée pour ma 2e grossesse des SF pleines de préjugés car je veux à nouveau une péridurale lorsque je ne voudrais plus avoir mal…c’est mon droit et en France j’ai ce confort!! Ce sont ces mêmes adeptes qui vous parlent d’intolérance face aux accouchements dits naturels…la bonne blague!!! Qui êtes vous Mmes les ayatollahs de l’accouchement naturel pour dénigrer ceux qui ne pensent pas comme vous et souhaite autre chose? Vos propos restent bien dénigrants et très obtus sous couvert de la défense de votre pensée… Quant au fameux projet de naissance : que tout aille bien et que ma fille arrive en bonne santé!! Il existe des équipes médicales déplorables mais je reste convaincue que la majorité est bienveillante!! Ce n’est pas parce que tous les soignants ne boivent pas vos paroles qu’ils en deviennent de mauvais professionnels. A force de diaboliser tout ce qui diffère de votre perception de ce qu’est un accouchement vous enfermez les femmes dans une position tout à fait malsaine : si vous n’avez pas mal et ne faites pas ça comme des guerrières vous n’assurez pas! C’est exactement comme tout ce qui est dit de la super femme toute puissante et parfaite des magazines. Laissez aux femmes le droit de vivre leur accouchement sans pression inutile…le fait d’avoir mal ne fait pas de vous une femme meilleure ou plus mère qu’une autre!! Ce sont vos discours qui empêchent les femmes d’accepter une péridurale sans culpabilité ou une césarienne d’urgence sans regrets. Si elles n’avaient pas l’impression de ne pas être à la hauteur elles vivraient les choses de façon moins dramatiques et surtout sans penser qu’elles n’ont pas été à la hauteur…non on ne peut pas tout maîtriser lors d’un accouchement qui se complique!!! Quant aux violences obstétricales ce n’est surement pas comme ça que vous lutterez efficacement contre!!!

      • Aixur says:

        Le témoignage d’Isabelle est certainement un faux témoignage soit d’une sage-femme énervée, soit, plus probablement, d’un agent de l’industrie médicale. J’ai pu voir ça sur un blog en anglais qui parlait des dangers de la péridurale. La page des commentaires était constellée de témoignages disant que leur accouchement sous péridural s’était passé comme une fleur, que tout avait été merveilleux.

        C’est marrant ça. Parmi mes proches, j’ai essentiellement des témoignages d’accouchements apocalyptiques. Quand on va sur Youtube, l’écrasante majorité des témoignages montrent que ça s’est soit mal passé soit très mal passé. Par ailleurs, la logique et la science montrent que l’accouchement médicalisé est foireux.

        Mais là, on constate que, depuis que le présent blog est connu, il y a de plus en plus de témoignages du genre Oui-Oui au pays des fées (ou tout est trop parfait pour être honnête et où, comme par hasard, on a souvent la violente diatribe pro-péridurale et anti accouchement naturel juste après). Et sur le site anglais en question, leur pourcentage frisait le ridicule.

        Et on peut être assez sûr qu’il y en aura plein d’autres. Le but de l’industrie médicale ici, c’est, à terme, d’avoir un certain pourcentage de faux témoignages sur les articles les plus vus (dans les 1/5 ou 1/6èmes des messages je pense), pour que tous les 5 ou 6 messages, il y en ait un qui détruise les affirmations de ce blog et en profite pour violemment le critiquer.

        • Louis says:

          @isabelle Ravi pour vous que votre accouchement se soit bien passé : Une chance que personne ne vous ait fait stresser !

        • Maryline says:

          Ce qui est drôle, c’est que, quand vous voyez un grand nombre de commentaires en faveur de la péridurale, c’est forcément un complot… Mais… si ce grand nombre de commentaires disait la vérité ?
          Pour le reste, mon témoignage personnel n’est absolument pas oui oui au pays des fées, puisque mon accouchement a été traumatisant et les jours suivants pire encore. Car la phase sous péridurale n’a été qu’un tiers de mon accouchement il ne faut pas oublier cet aspect des choses pour toutes celles qui font une dystocie de démarrage. J’aurais aimé d’ailleurs que le débat porte plus sur les conditions de maltraitances diverses autour de l’accouchement et pas sur “pour ou contre la péridurale”. Mais visiblement, il y a besoin de revenir sur ce que je croyais acquis, c’est à dire, le droit de ne pas souffrir le martyre en accouchant, au XXIème siècle. C’est malheureux d’en être encore là, à devoir faire reconnaître qu’un accouchement, ça peut tout simplement être atroce parfois et que la douleur est vraie et intense.

        • Aixur says:

          @Maryline,

          Bien sûr. Le but, c’est de présenter la phase avant la péridurale comme étant l’horreur ; et ensuite, la phase après la péridurale comme étant le bonheur total, ou Oui-Oui au pays des fées.

          Ceux qui font cette propagande et ces faux témoignages ne sont pas débiles. Vu que le but est de promouvoir la péridurale, ils ne vont pas dire qu’avant que celle-ci ne soit administrée, tout se passait comme une fleur.

          Et les critiques violentes contre le blog qui viennent juste après signent le fait que c’est le travail d’agents d’influences. Est-ce qu’une femme normale viendrait sur ce type de blog en osant le critiquer d’une telle façon, sachant que pratiquement toutes les femmes ont des exemples nombreux d’amies ou de membres de la famille pour qui les choses se sont mal, voire très mal passées lors de l’accouchement ? Du coup, est-ce qu’une de ces femmes oserait prendre son seul exemple personnel pour remettre en cause un gros travail de recherche montrant qu’il y a des problèmes importants avec l’accouchement médicalisé moderne ? Et est-ce que cette critique irait jusqu’à dire plus ou moins ouvertement que l’auteur du blog doit fermer sa gueule ? Bien sûr que non. Une femme lambda dirait que le travail du blog est intéressant mais que son exemple personnel ne va pas dans ce sens. Et ça en resterait à peu près là.

          Par contre, ça rentre exactement dans le cadre du travail d’un agent d’influence de l’industrie médicale.

          D’ailleurs, c’est tellement grossier comme façon de faire qu’on voit bien que ces agents croient que personne ne les repérera et qu’ils peuvent y aller franco. Peut-être que suite à mes messages, ils rétrograderont pendant quelques temps vers des interventions plus discrètes (et aussi plus vicieuses) où ils ne feront que mettre en avant des contre-exemples, sans ajouter la violente critique ensuite (peut-être même qu’ils diront que le blog est génial, mais que leur propre expérience le contredit), ou alors une critique beaucoup plus soft.

          • Maryline says:

            Bonjour Aixur,
            Je suis très surprise de votre réaction… Vous paraissez sur sûr(e) de vous ! Pour ma part je peux juste vous assurer que je ne mens pas, en disant qu’attendre une péridurale pendant 17h, ça a été l’ENFER. Mais c’est seulement mon exemple.
            Ceci dit, cela m’étonne que vous ayez autour de vous autant de vécus négatifs de péridurales, pour ma part, les mamans que j’ai autour de moi ont eu soit un accouchement qui s’est hyper bien passé quasi sans douleur, ne nécessitant pas de péridurale (3 cas), un accouchement douloureux mais trop rapide pour la péri (1 cas, qui a témoigné d’une “véritable épreuve” bien que l’accouchement n’ait duré que 3h au total), les autres accouchements sous péri (des dizaines) pour lesquels la péri n’a posé aucun problème ou mauvais vécu d’après ce que j’ai pu en entendre, et un accouchement long et très douloureux sans péri pour non disponibilité de l’anesthésiste parce que… c’était un dimanche !! lol, et si ! et donc Terrible pour la maman en question. Autour de moi par contre, quelques mamans en ont été au stade de pleurer de douleur AVANT de pouvoir recevoir la péridurale, qui les a ensuite bien soulagées et a permis que l’accouchement se déroule dans une relative sérénité.
            Après si on traite chaque femme qui témoigne que la péri l’a aidée ou a sauvé son accouchement de menteuse ou d’agent de propagande, on n’est pas sortis du débat stérile !! Curieusement, nous n’avons pas du tout le même entourage… Mais je peux vous assurer que mon témoignage est véridique ainsi que les différents cas qui ont témoigné auprès de moi de ces vécus d’accouchements, et je ne sais pas comment vous en convaincre, mais je ne suis pas un agent de propagande. Peut-être vous, dans l’autre sens ???
            Et pourquoi est-ce qu’on n’aurait pas le droit de critiquer un blog qui devient de plus en plus anti-péridurale, sachant l’avancée que la péri a constitué pour les femmes (sans pour autant être suffisante, je suis d’accord sur ce point).

      • Maryline says:

        @Isabelle, mille mercis, je commençais à me sentir un peu seule, sur ce blog où il est de bon ton de dire que les femmes doivent s’approprier leur douleur, la vivre pleinement, que d’abord il ne s’agit même pas de douleurs, mais de “sensations”, etc… etc…
        @Aixur, si chaque fois qu’une maman vient témoigner que la péridurale l’a aidée et que cela a permis un meilleur accouchement, on dénigre sa parole et on l’accuse de mentir ou d’appartenir à un lobby, on n’avancera pas.
        Le but, sur ce forum, c’est bien de permettre aux mamans de s’exprimer sur leur vécu d’accouchement, non ? Quel que soit le type d’accouchement ? Ou bien si on a eu besoin d’une péridurale et qu’elle a sauvé notre accouchement, on doit absolument se taire ?
        Votre réaction est partiale, et choquante. Et pour ma part, j’ai décidé de témoigner, et de re témoigner… Et visiblement, je ne suis pas la seule maman qui a vraiment eu besoin de la péridurale pour s’en sortir.
        Je crois qu’il serait plus sage de conclure que 1) tous les accouchements ne se ressemblent pas
        2) tous les problèmes liés à l’accouchement ne viennent pas forcément de la médicalisation de l’accouchement.
        3) dans certains cas, c’est justement la médecine qui aide les femmes à accoucher
        Chère Isabelle, je suis très d’accord avec vous pour dire que ce sont justement les jugements que l’on reçoit en pleine figure quand l’accouchement s’est mal passé et a nécessité une aide médicale qui nous enfoncent terriblement. C’est exactement ça que j’appelle une nouvelle forme de violence envers les parturientes. Et malheureusement certains personnels soignants y participent largement… au lieu d’être là pour juste, nous soulager. Soulagement auquel je pensais que l’on avait effectivement droit, point final, à une époque aussi prétendument moderne que la nôtre.

  46. Melo says:

    Nan mais c’est quoi ce ton ?? comme dans tout vrai débat il y a des arguments recevables des deux côtés, mais sérieusement la condescendance et le mépris on s’en passe !! Quitte à faire un blog autant que ce soit constructif, parce que là, le manque de respect des individualités et le côté très tranché des opinions, c’est franchement pas nécessaire. Autant d’aigreur dans les propos, eh bien moi je passe mon chemin et vais chercher les réponses à mes questions de femme enceinte ailleurs, dans le calme et la compréhension mutuelle, qui devraient être les premiers mots d’ordres de toute personne qui se propose de renseigner une personne qui se pose des questions sur un acte médical qui est loin d’être anodin. J’espère trouver un endroit où on y respecte certes le choix des femmes, mais aussi de toutes les personnes concernées, qu’on soit d’accord ou non… pas ici en tous cas !

  47. Maryline says:

    Bonjour Melo, en parcourant ce blog en long en large et en travers (car depuis mon accouchement qui s’est pas tip top bien passé, je me sens concernée par la question et je recherche des infos et tente de surmonter le truc, aussi), je me dis exactement la même chose que vous, et j’en suis un peu déçue, c’est vrai.
    Clairement, je réalise que ce blog est surtout fait en faveur des femmes qui cherchent une expérience d’accouchement naturel, et qui témoignent d’un accouchement sans péridurale réussi. Enfin je le perçois comme ça, et je trouve ça assez désolant.
    Je suis d’accord avec l’opinion de Patricia, plus haut. Et je ne trouve pas que ce blog réponde à tous les types de sensibilités et à tous les types d’accouchement.
    Après, je trouve que ce blog a le mérite de permettre le débat, ce qui est déjà une avancée en soi, car toutes ces questions et notamment celle de la douleur sont encore trop taboues dans notre société. Personnellement, c’est pour cela que j’apprécie de venir et de participer, même si bien souvent je ne suis pas d’accord avec ce qui est dit. Mais au moins, ici je peux m’exprimer, et écouter d’autres mamans… Voilà.
    Bon courage à vous, et toute mon amitié, je vous conseille surtout de bien bien discuter avec les sages-femmes avant votre accouchement, moi j’en avais une géniale parmi celles qui m’ont suivies. Il faut trouver une personne en qui vous sentez que vous pouvez avoir confiance, et il faut se faire expliquer un maximum de choses, c’est important pour la suite des évènements.
    Peut-être reviendrez vous témoigner ici par la suite afin de participer au débat après avoir vécu votre accouchement. Dans tous les cas, je vous souhaite le meilleur possible.

  48. Louis says:

    @ Patricia,

    “Les témoignages ne manquent pas (ici ou ailleurs) pour relater le traumatisme que cela a représenté et la détresse psychologique qui s’ensuit souvent” “celles qui « tomberont de haut », pour reprendre vos mots, pour avoir trop versé dans cette quête étaient probablement déjà en situation de faiblesse psychologique et en proie à un vide existentiel” => Vous traitez implicitement de sous-femmes les femmes qui ont été anesthésiées contre leur souhait initial et l’ont mal vécu, la nature ayant pour habitude de s’acharner sur les faibles, votre raisonnement a le mérite d’être cohérent… Mais, attendu -toutes proportions gardées- qu’il y a plus de femmes qui déchantent de la péri que ce qu’il y en a qui déchantent de la non péri, il faut savoir remettre l’abus de faiblesse là où il se trouve : chez ceux qui abusent de la peur pour induire la soumission, bien plus que chez ceux qui entretiennent l’espoir -fut-il illusoire, fut-ce une fuite- de celles qui doutent (et ce sera nécessairement vrai tant que doctissimo trustera le podium de la désinformation -dormez tranquilles, la péri vous sauvera de la douleur-, loin devant nature et progrès ).

    S’il est certain que la plupart des accouchements voulus naturels se terminent sous péri, ça ne risque pas d’être la faute à une idéalisation inepte de la vie ou quelque autre sacralisation incongrue, c’est très majoritairement dû au manque d’information et au besoin des soignants de garder le contrôle… Du reste, “T’as choisi d’en chier, tu assumes”, voilà comment sont accueillies et à quoi se résument les illusions de la plupart des femmes qui essaient de se passer volontairement de péri (et elles sont ultra majoritairement mieux informées et moins illusionnées que celles qui se ruent dessus)… Quand on parle des dégâts qui s’en suivent, en cas d’échec d’un projet sans péri, LE “dégât” le plus fréquent est une violence hospitalière inouïe, effectivement exacerbée par la sensation d’échec dans certains cas (hé oui, chacun ses choix, ses buts…). Figurez-vous que ce blog permet à certaines femmes de mettre des mots sur ces violences, de comprendre ce qui en est la source et de ne pas “tomber de haut”, mais ça, c’est une prévention qui n’est pas dispensée en structure, allez savoir pourquoi ; peur de la victimisation et des dérives sectaires sans doute…

    Pour finir, en tant qu’homme, je ne me permettrai pas de juger ce qu’est ou n’est pas une femme qui a accouché de telle ou telle manière, mais que vous trouviez risible une comparaison entre une femme qui accouche par elle-même et une guerrière en dit long sur ce qui se cache derrière votre fierté de vous être construite par vous-même.

  49. Maryline says:

    Bonjour Louis,
    Globalement je suis assez choquée par votre réaction. Je reprends par ailleurs vos propos : “il y a plus de femmes qui déchantent de la péri que ce qu’il y en a qui déchantent de la non péri”… . C’est aussi ce que j’ai lu sur l’enquête CIANE. Cependant j’ai l’impression pour ma part – notamment au vu de nombre de témoignages autour de moi et sur les réseaux :
    – que les mamans qui ont reçu une péri déchantent pour d’autres raisons que la péri en elle-même (péri ratée par exemple, = accouchement sans péri sans l’avoir souhaité).
    – que les mamans qui sont satisfaites d’avoir accouché sans péridurale SOUHAITAIENT s’en passer – ce qui fait une sacré différence – et avaient par ailleurs un accouchement gérable, sans complications.
    Une maman qui déchante parce qu’elle a eu une péridurale ratée, ou trop ou pas assez dosée ne souhaite pas pour autant accoucher sans péridurale. Elle souhaite accoucher sans péridurale ratée, donc en d’autres termes avec une péridurale réussie, ou son équivalent, bien dosée, qui lui permette de donner naissance sans trop souffrir, et de rester capable de mettre au monde son enfant par elle-même. Et je ne crois pas que dans ce cas, la maman aurait été plus satisfaite sans péridurale du tout.
    De même, une maman insatisfaite de son accouchement bien qu’ayant reçu une péri, a souvent eu un accouchement tellement long et difficile que la péri n’a pas été en quelque sorte suffisante face aux douleurs vécues. Si on reprend l’enquête CIANE, je serais classée maman avec péri insatisfaite de mon accouchement, on en tire la conclusion hâtive que je suis insatisfaite de la péri. Ce n’est pas cela du tout. L’enquête CIANE ne précisera nulle part que la péri a été posée après 17h de souffrances et en phase d’épuisement, ni que la péri m’a probablement sauvé la vie et celle de mon enfant, en débloquant la situation. Elle ne montrera pas non plus que je n’ai pas eu le droit à une péri ambulatoire (apparemment ça existe), etc…
    Voilà pourquoi je suis très sceptique sur les résultats mis en lumière par le CIANE, et consorts, l’analyse de leurs résultats me paraît pour le moins incomplète.
    Je vois que vous êtes un homme, alors vous avez au moins l’excuse d’ignorer ce que sont les douleurs de l’accouchement. (Sachant que ces douleurs sont très variables d’un accouchement à l’autre, et que partant de là, il vaut mieux éviter de faire des généralités). Mais en tous les cas, ma notion de la violence n’est pas la même que la votre, ni celle de nombre de femmes qui s’expriment ici. Pour ma part, j’ai juste regretté profondément qu’on ne cherche pas davantage à me soutenir et à soulager ma douleur, qui était très forte. Et que les jours suivants, on ne me permette pas de récupérer du tout, plus certaines paroles / jugements que j’ai reçus en pleine figure.
    Pour moi, elle était là, la violence. Pas dans les gestes médicaux pratiqués.

  50. L'anesthésiste says:

    Vous dépensez beaucoup trop d’énergie à raconter des conneries.

    • Louis says:

      @L’anesthésiste : Admirable optimisation de l’effort !

      @Maryline si l’étude du CIANE ne vous convainc pas, reportez vous aux statistiques de dépression du post partum.
      Pour ce qui est de la violence, nous la voyons au même endroit, tant mieux pour vous si vous ne vous êtes pas fait violer, paralyser et mutiler inutilement, vous la verriez -comme ma femme- ailleurs aussi.

      • Maryline says:

        C’est un peu pareil, pour la dépression du post-partum. Une femme qui aura eu un accouchement super et ne nécessitant pas d’intervention sera sûrement plus en forme et donc avec meilleur moral, que celle qui aura eu un accouchement très long et super douloureux. Et qui aura dû se résoudre la plupart du temps, à prendre une péri, voire bien pire…
        Je pense que les résultats des études, vus par le prisme des tenants de l’accouchement naturel à tout prix, risquent être mal interprétés.
        Pour ne citer qu’un exemple : récemment, autour de moi, une maman qui a failli décéder lors de l’accouchement (hémorragie post-partum). Cette dame est infirmière, donc a des connaissances, et ne met pas en cause la qualité de l’équipe médicale ou les soins reçus. Il n’empêche, la dépression post-partum est là… et je crois que c’est plutôt logique dans un cas comme celui-là.
        Après, concernant le “viol”, si pour vous un toucher vaginal est vécu comme un viol, il faudrait savoir pourquoi… Normalement, c’est seulement un acte médical, et le plus souvent, il est réalisé par une femme. Idem pour la mutilation que représente l’épisiotomie… Dans mon cas, je suppose que j’aurais pu y échapper si le personnel avait été là au bon moment (quand il aurait fallu que je commence à pousser, en fait), et pas après. Mais je ne peux pas vraiment l’affirmer, et franchement, même si les suites ont été très douloureuses, ce n’est pas ce que j’ai trouvé de pire dans cette expérience…

        • Louis says:

          Un viol, c’est quand la personne n’est pas consentante et que vous la pénétrez quand-même. Dans l’ensemble, c’est un acte sexuel pratiqué pour se reproduire autant que ce que c’est un acte médical lors d’un accouchement. Le fait qu’il soit réalisé par une femme n’en fait pas moins un viol. Quand on écrit dans un PDN “pas de toucher vaginal” et qu’on le répète quand le soignant vous dit de vous asseoir, c’est pas peut-être un toucher par ci par là. C’est pas pour s’entendre dire “je suis médecin, j’ai autre chose à faire” et prendre un bras dans le vagin. J’ai l’impression que vous avez du mal à saisir les vécus de dépossession et de brutalité subies par beaucoup de femmes…

          • Maryline says:

            Merci de votre réponse. Disons que déjà, je ne comprends pas pourquoi d’emblée, une femme inscrit dans son projet de naissance qu’elle ne veut pas de toucher vaginal. Le refus catégorique de cet examen m’apparaît déjà presque suspect (suspect dans le sens où c’est révélateur d’une crainte, qui peut être tout à fait justifiée par ailleurs, mais à creuser, à discuter, à expliquer)… Le TV, c’est un examen, et je crois qu’il faut juste le prendre comme tel. Que se passe-t-il si vous empêchez les soignants de vous examiner, et qu’ensuite, vous ou votre enfant avez un problème ?
            Je pense qu’interdire à un soignant de pratiquer l’examen, c’est possible, mais ça suppose aussi de signer une décharge et tout ce qui s’ensuit…
            Normalement, un toucher vaginal, ce n’est pas non plus ce que vous décrivez… Un bras dans le vagin, ce n’est plus un toucher vaginal par contre, et là ne me demandez pas comment ça s’appelle, je ne le sais pas ! Mais j’ai vécu beaucoup moins barbare.
            Après, je ne dis pas que c’est super agréable, ou qu’on en a “envie”. Dans l’absolu, ok, si on pouvait s’en passer, on s’en passerait. Seulement, c’est un des seuls moyens qu’a la sage-femme de voir si tout va bien… Partant de là, il est difficile de lui refuser l’accès à notre col…
            En tant que femme, je dirais que de toutes façons, lors d’une grossesse et d’un accouchement, on est amenée à vivre bien pire que ça, et à mettre toute pudeur de côté d’ailleurs, alors si on se focalise sur un TV, on n’est pas sorties de l’auberge !!!
            Après je suis d’accord sur le fait que les TV ne sont pas tous justifiés, et que quand en plus on fait intervenir une étudiante, qui vous fait mal au passage parce qu’elle ne sait pas faire, etc… puis que la SF prend le relais et recommence pour lui montrer comment on fait, etc… c’est dommage pour la patiente, crispant. Et pas très normal. En fait, ce n’est pas l’existence de cet examen qui est choquante, mais la façon dont il est (parfois) pratiqué. Comme pour tout le reste en gynécologie – obstétrique.
            Quand à la dépossession des femmes de leur corps, et à leur désinformation totale sur ce qui les concerne au premier chef, si je témoigne ici, c’est justement parce que je partage totalement cette préoccupation.

  51. Catali says:

    J’ai fait le choix d’accoucher dans une grosse maternité parisienne de niveau III pour des raisons symboliques (service publique, reconnaissance des compétences du groupe hospitalier etc.) et je ne l’ai finalement pas regretté puisque mes deux accouchements furent un peu compliqués (non présentation du bébé donc césarienne in extremis, et diabète gestationnel pour le second). Votre blog est poignant car il parle réellement aux mamans qui cherchent (encore 5 ans après) à comprendre pourquoi leur grossesse et accouchement a été tellement marquant et dans mon cas, ce que j’aurais dû faire ou pu faire pour que cela se passe vraiment bien.

    Chaque femme a son propre vécu, sa propre histoire physiologique et son approche psychologique des faits. J’ai arrêté d’être en colère car mes enfants vont parfaitement bien grâce notamment à un suivi de grossesse méticuleux et drastique (sur le diabète notamment). En ce qui concerne l’accouchement, je vous retrouve en tout point. La péridurale était évidente pour moi (pourquoi souffrir quand on peut éviter?), cependant le protocole ne m’y a donné accès sur le premier accouchement qu’à J+2 car mon col n’était pas assez dilaté (il ne s’est jamais ouvert!) et j’ai dû ‘subir’ les commentaires des sage-femmes et des élèves sage-femmes (non mères…) me disant que mes contractions n’étaient pas de vraies contractions car le col ne s’ouvrait pas (comme si la douleur ressentie avait quelque chose à voir avec le résultat physique). Bref, après deux jours de “fausses souffrances” on m’a enfin emmenée en salle de naissance où j’ai reçu la miraculeuse péridurale. Tellement miraculeuse que tout s’est arrêté, les ‘fausses contractions’, le pseudo ramollissement du col. 13h plus tard, on passait au bloc et en 10 minutes la chose était faite: un petit garçon, pas trop fatigué heureusement, qui était en position postérieure et ne s’était pas présenté dans le bassin. Quoi dire dans ces cas-là? Pas grand chose malheureusement.
    Pour ma seconde grossesse, j’avais tellement peur de revivre ces trois jours de souffrance, que j’ai tout fait pour programmer ma césarienne anticipée du fait du diabète gestationnel. J’ai bénéficié d’une super préparation à la naissance avec une sage-femme libérale proposée par la maternité. L’idée était de maitriser son corps et ses sensations. La veille de la césarienne j’avais déjà des contractions toutes les cinq minutes, mais je partais vaillante sachant que tout serait résolu à 7h le lendemain matin. J’ai fait le travail toute seule dans ma chambre pendant la nuit, connaissant parfaitement les douleurs et les meilleures positions pour soulager , les douches tièdes de réconfort, les jambes en l’air etc… À l’heure de partir au bloc, le col était à 6 et on m’a finalement emmenée en salle de naissance en ‘m’enguirlandant’ car je n’avais pas appelé l’aide soignante de nuit (la même dans l’autre sens en fait). J’espérais ‘pondre’ ma petite en quelques heures comme le promettait les sage-femmes, mais la péridurale qui m’a certes donné un peu de répits a tout stoppé. Plus rien, calme plat pendant cinq heures. Alors évidemment ensuite ocytocine pour accélérer le mouvement… Encore six heures d’attente et tout ce qui va avec pour la voir enfin.
    Même avec une expérience traumatisante mais riche d’enseignement lors du premier accouchement, je n’ai pas réussi à ‘gérer’ le deuxième. La péridurale finalement ne m’a pas aidée et les longues heures d’attente n’ont fait qu’ajouter de la pression sur les équipes médicales. Conclusion, une épisio monumentale recousue sans anesthésie (ben oui au bout de 12h, c’est compliqué!), deux heures d’attente pour avoir le bébé sur le sein (les équipes ont disparu après les premiers soins), mais le sentiment d’avoir fait le job.

    Je n’ai pas d’avis à donner sur la péridurale. Il faut du temps et du vécu pour trancher. Dans mon cas, j’étais certainement assez forte pour aller au bout, mais je ne suis pas douillette du tout. La parturiente accepte d’abandonner son corps (tellement chouchouté pendant 9 mois) au personnel médical le temps de l’accouchement. Pour connaitre un peu le monde hospitalier, c’est malheureusement le cas pour de nombreux patients et ne se réduit pas à la maternité. Il s’agit avant tout d’un manque cruel de ressources dans l’accompagnement des patients.

    De facto se pose la question: mais accoucher n’est pas une maladie? Certes et c’est d’ailleurs pour cette même raison que les effectifs ont été divisés par quatre ces trente dernières années. Un seul obstétricien qui supervise les salles de naissance et une sage-femme pour 3 ou 4 salles. Une industrie avec des économies d’échelle pour des soins qui ne sont pas vraiment ‘médicaux’. Un système qui doit ‘enfanter’ le plus efficacement possible. Tout est dans la définition d’efficace. Il faudrait certainement repenser le rapport sage-femme/patiente et prôner un accompagnement dans la durée pour que le jour J chacun(e) sache ce qu’on peut et doit faire. Mais cela demande une refonte de la maternité en France qui coûte déjà ‘trop’ cher à la sécurité sociale. Je précise que je trouve ce postulat scandaleux, mais c’est un principe de base de l’AP!

    Alors entre nécessité de rationalisation économique et le traitement décent des femmes en couche (et je n’aborderai pas les suites de couche et les premiers soins au bébé contre lesquels je me suis complètement insurgée), il faut trouver des pistes. ‘Flexibiliser’ l’offre de prise en charge à domicile. Démocratiser en informant les futures mamans de leurs droits et former les sage-femmes pour une approche digne du XXIe siècle? Y a-t-il aussi possibilité de légiférer pour instituer un ‘suivi ou un échange psychologique’ (et non une ‘prise en charge’) des femmes enceintes?

    En tant que féministe, je déplore les sévices obstétricaux et le traitement des parturientes. Mais en tant que maman, je dénonce encore plus vivement l’impact du stress et de ces maltraitances sur le fœtus et les nouveaux nés. Les bébés stressés naissent de mamans stressées et bizarrement on oublie d’en chercher les causes et d’en peser les conséquences économico-sociales.

    • Maryline says:

      Voilà, c’est ça que je n’arrivais pas à exprimer. Tant que le col n’est pas ouvert, même si nous on a très mal, le personnel soignant ne prend pas en compte la douleur exprimée et ressentie, qui est pourtant bien réelle. Pour eux, cette douleur n’existe pas. Elle est au mieux perçue de manière erronée, au mieux carrément inventée.
      On leur a appris que la femme commence à bien douiller quand le col est ouvert à 5, et celles qui douillent bien bien longtemps avant ça, c’est tant pis pour elles, parce qu’on ne les croira pas, on leur dira qu’elles se plaignent pour rien, qu’on ne peut rien pour elles à ce stade, etc etc… et puis elles finiront dans la case “maman à recadrer” avec tout ce que cela implique de jugements et de non écoute, éventuellement de maltraitance physique / psychologique.
      Le futur papa apprendra qu’il est en couple avec une comédienne et qu’il a bien du mérite de rester avec une chieuse qui se plaint tout le temps pour rien – ça doit être compliqué de vivre avec une femme pareille. (Pauvre Monsieur futur Papa, il est vraiment à plaindre. D’ailleurs regardez, cela se voit, il est tout maigre). Du coup, le nouveau papa ne comprendra pas pourquoi sa femme est si traumatisée les jours suivants l’accouchement, si douloureuse des suites, si fatiguée… etc…puisqu’elle n’a pas eu mal pendant de longues heures, mais qu’elle faisait semblant pour se faire plaindre.
      Et quand Madame, aura fait un gros stress post traumatique, avec les conséquences que cela implique, bah…. la prise en charge et les discours seront à l’avenant. Et personne ne daignera comprendre, écouter, en tirer les bonnes conclusions.
      La colère ne sert à rien, en revanche, si l’on pouvait obtenir d’être écoutées, d’amener à une évolution des mentalités au sujet notamment de la prise en charge de la douleur, ce serait un grand pas en avant.

  52. Louis says:

    @ Maryline

    C’est suspect de refuser que les soignants fassent des touchers vaginaux ?
    Ce qui est suspect, c’est des soignants qui ne font pas confiance à leur parturiente et qui exigent de vérifier par eux-même … et se fichent totalement d’envisager de faire signer une quelconque décharge. Combien de touchers pour un accouchement en France, combien pour un accouchement ailleurs ?
    Et oui, c’est révélateur d’une crainte, celle qui naît de la compréhension du fait que Semmelweiss avait raison et que le principe de précaution le plus élémentaire quand on n’a pas fait de test strepto B, c’est d’éviter de faire des touchers inutiles et n’en faire que sur signer d’appel (une écho, ça coûte pas si cher que ça…) …

    Bon, après, il y a aussi le simple besoin d’être respectée dans ses choix, même s’ils ne plaisent pas, mais ça…

    • Laetitia says:

      @ Maryline
      2 accouchements : aucun touchers vaginaux pendant les grossesses et pendant l accouchement du premier ( hospital) l equipe médicale m a toujours demander l autorisation avant de verifier mon col ou si j acceptais un eleve dans la piece .L accouchement de mon second c est fait a la maison et ma sage femme est arrivée un quart d heure avant qu il naisse et pareille elle m a demandé la permission avant de m aider a me déshabiller et de regarder entre mes jambes ou en était le travail ( elle venait a l origine car je pensais que ma poche des eaux etait fissurée mais en fin de compte j etais dilatée a 9 et je devais pousser lol)

      Je precise que j habite aux Pays-Bas

    • Maryline says:

      Très franchement, en tant que ex parturiente, j’aurais été incapable de mesurer l’ouverture de mon col par moi-même. Il est peut-être là, le souci….

      • Maryline says:

        @ Louis : ce que je voudrais exprimer en fait, c’est que je ne crois pas vraiment dans les capacités de chaque femme à se passer de l’examen. Vous dites qu’il faut “faire confiance” à la parturiente. En fait, vous parlez comme si la femme en train d’accoucher savait exactement ce qui se passe et à quel stade elle en est. Mais en tous cas me concernant, j’aurais été incapable de le savoir. On ne nous a pas appris à évaluer cela par nous-même, et je ne sais pas si c’est même possible. Donc, se passer des examens… ça ne me paraît pas vraiment possible.
        C’est un choix respectable de vouloir s’en passer, certes, mais à condition de bien savoir à quoi l’on s’engage tout de même et de faire ce choix en toute connaissance de cause…
        Encore une fois, on retombe sur le problème de l’information faite aux femmes par rapport notamment aux pratiques médicales, aux protocoles hospitaliers, leur pourquoi, etc…

      • Laetitia says:

        J en suis bien incapable aussi 🙂 Mais a quoi ca sert de verifier tous les mois qu un col est ouvert? Or mis grossesse pathologique. Je faisais confiance a mes sages femme au moindre soucis ou la moindre inquietude je pouvais les joindre. Pareil pour les echos j en ai eue que deux ou trois par grossesse : la datation, celle des 21 semaines et pour le plus vieux une en plus en fin de grossesse je crois.

        • Maryline says:

          Totalement d’accord avec vous. Mais j’ai cru comprendre que dans le cas de Louis, ce sont les tv même pendant l’accouchement qui dérangent… Pour ma part il y a eu quelques tv en trop, notamment pendant la grossesse, et je ne dois pas être la seule dans ce cas. Mais de là à qualifier cela de viol, bon… il y a une marge quand même.
          Et refuser les examens pendant le déroulé de l’accouchement, désolée, mais ça ne me paraît pas forcément la meilleure option, même si je peux comprendre qu’on n’en veuille pas.

          • Maryline says:

            Puis bon, à la limite, il vaut mieux subir un examen inutile par trop de prévention, que l’inverse…. On ne peut quand même pas reprocher aux sages-femmes / gynécos d’être dans la prévention. Je connais aussi une maman qui a perdu son petit de 6 mois dans les toilettes, parce que la SF avait omis de faire un tv, alors que la dame présentait des gros maux de ventres…..

          • Zab says:

            Vous n’avez pas à juger du ressenti de quiconque, mais pour que vous compreniez mieux : vu la récente libération de parole, je pense que vous avez conscience du nombre de femmes qui ont vécu des abus sexuels. Demandez-vous comment ces femmes-là peuvent bien vivre qu’on leur enfile deux doigts dans le vagin sans leur consentement.

          • Jepasseparla says:

            Chère maryline vous ne trouverez pas de réponses ni de solutions à vos maux ici , sur ce blog. Ne perdez pas votre temps. Je comprends votre colère. Vous avez eu un accouchement long et douloureux. Vous en êtes sortie épuisée et en plus cette fatigue et cette douleur ont été nié par les autres. Mais c’est pas avec ce forum à la noix que vous passerez à autre chose. Ça fait longtemps que ça a dévié de son but initial. Si vous avez besoin d’en parler faites le mais avec qq qui vous écoutera. Une amie, un psy, une mère. .. et puis pour vous redonner du courage sachez qu’un accouchement facile et sans douleur est possible. Et c’est pas si rare que ça je vous l’assure. Bref je vais faire pareil profiter de cette belle journée autrement que sur le net. La vraie vie n’a pas grand chose à voir avec ce qui est décrit ici.

  53. Louis says:

    Chacune décide ce qu’elle fait de son corps, et effectuer un toucher vaginal en contournant un refus (et pas nécessairement frontalement, ça peut très bien être en affirmant que c’est indispensable, qu’on n’a pas le choix, -ce qui, certes, TRÈS exceptionnellement peut être vrai-…), dans l’état actuel d’ignorance dans lequel les femmes qui accouchent sont maintenues au sujet des examens “indispensables”, ça s’appelle un viol, fut-il institutionnalisé, fut-il accepté par la femme qui, si elle avait été en connaissance du niveau de nécessité réel de pratiquer un tel acte, l’aurait refusé (ou pas).

  54. Maryline says:

    @jepasseparla : merci pour votre soutien. En fait, en venant ici, et en écoutant des mamans autour de moi, je comprends combien mon intuition par rapport à mon propre vécu est vraie. ça m’aide à relativiser un peu, même si vous l’avez compris, tout ça reste très douloureux. En tous cas, ici je n’ai pas le sentiment de perdre mon temps (sauf parfois, quand je lis certaines réactions de “purs et durs” et je me dis alors que les femmes ne sont pas prêtes d’être libérées de leur dure condition).
    Je suis ici pour témoigner aussi de ma propre expérience, je suis ici aussi pour participer au débat. Je suis d’accord pour dire que malheureusement ce blog est partisan et donc ne suffira pas pour faire avancer la condition des femmes, les conditions d’accouchement etc… mais c’est un bon début.
    @ Louis, je suis d’accord avec vous, sauf que… si on dénonce le toucher vaginal comme un viol, comme une violence hospitalière, etc, alors nous ne serons pas entendue sur les faits bien plus graves qui peuvent se dérouler lors d’un accouchement, et de ses suites. Cela effacera la paroles de celles qui ont vécu bien pire, et qui alors ne pourront même plus en parler. Parce que d’autres se seront plaintes de choses, qui sont somme toute plutôt normales, ce qui fera dire au monde soignant : “circulez, il n’y a rien à voir”.
    Je suis désolée, mais on ne peut pas se plaindre pour un simple toucher vaginal ou une simple épisiotomie. Effectivement, nous ne savons pas toujours pourquoi ils sont pratiqués, mais on peut supposer que c’est pour une bonne raison et que la plupart des soignant(e)s ne sont pas des pervers.
    @Zab, la libération de la parole, c’est bien, mais en ce moment il y en a tellement qu’on finit par se demander si certain(e)s ne sont pas en train d’instrumentaliser le débat à des fins politiques surtout. Et ça aussi ça décrédibilise largement la parole des femmes. Je suis d’accord pour vous, un tv après une expérience de viol, c’est pas l’idéal, sauf que je pense qu’on doit être capables aussi de faire la distinction entre les deux, de même qu’on fait bien la distinction entre un tv et un rapport sexuel. Là encore, il faut remettre les choses dans leur contexte et à leur juste place. Un toucher vaginal, ça doit rester un examen médical, et point barre. Comparer un tv (réalisé dans de bonnes conditions et parce qu’il doit l’être) et un viol, je suis désolée mais c’est comparer deux choses qui ne sont pas comparables.
    On veut dénoncer les violences gynécologiques ? Je suis ok à 100% mais il faut faire attention à ce que l’on entend dénoncer. Si on commence à se plaindre pour des faits normaux, on ne nous entendra plus sur ce qui est anormal et on nous fera taire définitivement. Ce sera tant pis pour les césariennes à froid et autres horreurs.

    • Gwen says:

      Chère Maryline,
      Depuis plusieurs semaines, je lis avec attention les nombreux commentaires que vous avez postés en réaction à divers articles de ce blog.
      J’ai été navrée de découvrir au fil de vos messages la terrible expérience que vous avez vécue lors de votre accouchement et en suite de couches : la douleur qui devient souffrance, qui est relativisée, voire carrément niée, le soulagement demandé qui n’arrive pas, les jugements hâtifs, les commentaires désobligeants et gratuits… Très clairement, cela fait partie de ce grand ensemble des “violences obstétricales” au sujet desquelles la parole se libère enfin et que les femmes ne devraient plus avoir à subir, que ce soit dans le cadre d’un suivi gynécologique, de la grossesse ou de l’accouchement.
      Je suis parfois d’accord avec vous, parfois beaucoup moins. Mais ce blog se veut justement un espace de partage, de discussions, donc il est bien normal que tout le monde ne soit pas entièrement au diapason sur tous les sujets. Il ne faut pas oublier que Marie-Hélène se bat pour que les femmes bénéficient d’une information éclairée, puissent être actrices, aient le CHOIX et que leurs choix soient respectés.
      Et c’est là où votre dernière publication me dérange et m’amène à commenter pour la première fois alors que je suis ce blog depuis plusieurs années.
      Pourquoi jugez-vous certaines plaintes non recevables ? Au nom de qui/quoi jugez-vous que certains faits méritent d’être dénoncés et d’autres pas ? Qui décide s’il est plus grave de ne pas avoir une péridurale quand on en veut une et qu’on souffre comme jamais ou de subir un toucher vaginal alors qu’on a explicitement indiqué que l’on n’en voulait pas ?
      J’ai la “chance” de ne pas avoir été violée, mais je ne me permettrait jamais d’affirmer “qu’on doit être capable de faire la distinction entre un viol et un toucher vaginal”. Pour la simple raison que je n’en sais rien et que je ne me permets donc pas de juger ce qu’une femme devrait ressentir ou pas. Si une femme (ou son conjoint) affirme qu’un tv est une source de souffrance et de traumatisme, qui sommes-nous pour balayer ce commentaire d’un revers de main ?
      C’est précisément adopter l’attitude qui est dénoncée dans tout ce blog : le fait que les procédures soient standardisées, que des gestes sont appliqués sans trop se poser la question de savoir s’ils sont justifiés (médicalement) ou non, que les femmes ne soient pas écoutées, que les peurs/souffrances qui ne rentrent pas dans le protocole soient relativisées voire carrément moquées…
      Je pense sincèrement qu’aucune plainte de femme ne mérite d’être mise de côté. Chacune a son vécu, ses peurs, son corps, ses souhaits…
      A force d’avoir un suivi absolument pas personnalisé (intervenants différents à chaque rdv de grossesse, différents du personnel le jour de l’accouchement, qui change aussi avec les gardes), personne ne se connaît, aucune relation de confiance ne se créée, et au final, toute cette diversité est jetée aux oubliettes en faveur de protocoles standardisés. Et tant pis pour celles qui ne rentrent pas dans les cases…

  55. Louis says:

    @ Maryline…. “Cela effacera la parole de celles qui ont vécu bien pire, et qui alors ne pourront même plus en parler”.

    Pour vous répondre franchement, avec toute la commisération envers vous que j’ai acquise au fil de vos interventions, je garde le souhait intérieur que vous vous rendiez compte de l’ampleur du massacre que vous avez subi d’une autre manière qu’en vivant un toucher comme un viol, parce que ça présuppose d’avoir conscientisé les limites de l’utilité d’un tel examen, d’avoir un tant soit peu fait le tour des pratiques et protocoles, de leur sens, de leur histoire… Après tout, c’est vrai, l’ignorance volontaire a ça de bon qu’on peut entretenir une certaine position victimaire “soft”… mais par pitié, ne vous cachez pas derrière ce déni pour dire qu’un TV non consenti, il y a largement pire, parce que de toutes les atrocités qu’on a vécu lors de l’accouchement et du suivi (et elles sont nombreuses…), celle-ci tient le haut du pavé.

    @Gwen Merci

  56. Myriam says:

    Chère Maryline,
    Je vous avoue, que je ne commente plus vos postes car je trouve vos positions tranchées et parfois indéfendables, vous n’êtes pas d’accord avec l’accouchement physiologique, ok je respecte ça, vous êtes d’accord avec l’éxistance de violences obstétricales, ok mais ce que je ne comprends pas dans vos prises de positions c’est que vous adoptez la thèse:” Mais ces actes et ces protocoles sont bénefiques…” Donc comprenons-nous dans ce cas la violence instituionnelle n’éxiste pas…? Soyez cohérente on vous a très mal accompagné, vous avez une déception difficile à qualifiée, un traumatisme car oui possiblement votre accouchement était “anormal”, on vous a insulté…prenez du recul, je vous tendais une perche une fois en vous parlant de morphine, quel accompagnement vouliez-vous et lequel avez vous eut? Je ne suis pas la seule intervenante qui a essayé tant bien que mal de vous consolez, vous ouvrir les yeux…
    Et si vous acceptiez que l’équipe médicale a été inadequate avec vous, avec moi, avec Louis et sa conjointe avec…ça fait beaucoup de monde non? Tout ça pour dire la préparation/ suivi/ accompagnement et surtout l’information sont déficientes, et l’obstétrique moderne dans son interventionnisme a besoin d’une révolution.

    Vous savez, je regarde des photos de mamans avec leur bébé à l’hôpital, ce qui me marque maintenant c’est leur regard vide, leur mine il est clair qu’elles viennent de subir une épreuve, je compare à mon état à ma photo avec ma deuxième, je ne lis pas ce vide, cet épuisement dans mes yeux… Et je le redis, quand on ne fait “RIEN”, que l’on est libre de bouger comme on veut, qu’on a pas de peur, il n’y absolument rien de terrifiant à accoucher, vraiment!

    • Maryline says:

      Bonjour Myriam, Louis, Gwen…
      Je suis d’accord avec ce que vous dites. Globalement. Et je suis d’accord pour dire que les violences institutionnelles existent (et pas seulement en obstétrique d’ailleurs). Chère Myriam, je ne suis pas contre l’accouchement physiologique. Seulement contre l’accouchement physiologique à n’importe quel prix. Nuance. J’ai dit d’ailleurs que j’étais pour d’autres accompagnements que la seule péridurale, car cette dernière ne suffit pas et n’est pas le must, notamment dans le cas de pré travail très long ou dans le cas où l’anesthésiste est occupé ailleurs, et oui, j’aurais bien aimé avoir l’accès à autre chose, et je l’ai exprimé ici, et je suis entièrement d’accord avec vous là-dessus. Peut-être d’ailleurs que cela aurait pu m’éviter la case péri, mais je ne peux pas l’affirmer puisque ça n’a pas été fait du tout, et puisque d’autre part j’avais quand même des douleurs très importantes sans même que le col soit ouvert.
      Je suis d’accord, Louis, pour dire que dans le cas de votre femme, le tv n’était pas voulu et donc imposé et donc mal vécu, et que c’est dommageable. Ce qui m’interroge c’est : qui sommes-nous pour dire que tel examen est inutile ? Nous ne sommes pas des personnels soignants, personnellement je n’ai aucune connaissance médicale.
      J’ai seulement mon vécu, et mon intuition, mes sensations, et c’est difficile de faire du sûr et du scientifique à partir de là…
      Ce qui m’interroge aussi est : pourquoi refuser d’emblée que cet examen soit pratiqué alors qu’on nous apprend qu’il est utile ?
      Bon, je suis d’accord avec vous, tous les examens pratiqués sur les femmes enceintes ne sont pas tous utiles (j’en ai aussi fait l’expérience notamment au cours de la grossesse), ça ne m’a pas fait plaisir, ok, mais je n’aurais pas qualifié cela de “viol”. Il y a une différence entre le fait de se sentir violée et d’être violée, je pense, même si ok, la frontière peut être ténue, dépendre de beaucoup de circonstances. Dans un viol, il y a quand même l’intention du violeur, non ? Pour moi ça fait une différence…
      Dans le cas de votre femme, vous parlez en plus d’un “bras dans le vagin”. Alors là, effectivement, il y a violence, mais ça ne s’appelle plus un toucher vaginal.
      Enfin l’idée directrice de mon dernier commentaire c’est que quand on part accoucher, on part pour vivre d’atroces douleurs, on part aux frontières de la mort, vous en parlez très bien, Myriam, de ce regard “vide”. ok vous avez très bien accouché à la maison, on l’a bien compris, et c’est très bien que vous ayez eue cette chance là. En revanche, on ne peut pas partir d’un cas et en faire une généralité. Perso, je sais quand même que si j’avais dû accoucher chez moi, j’aurais vécu d’atroces et longues souffrances (à la maternité pendant la phase pré travail, j’avais la totale liberté de bouger, ça ne m’a pas soulagée, et pourtant le personnel m’a laissée très libre, je peux témoigner que j’étais dans une maternité pas du tout interventionniste) Et donc très probablement j’aurais tout de même ressemblé à un cadavre au regard vide à la fin.
      Bref, face à cette grande souffrance physique le toucher vaginal me paraît anecdotique mais vous avez raison de dire qu’une femme peut très mal le vivre pour des raisons qui lui sont propres, et qu’effectivement le personnel médical doit être à l’écoute de ce refus de l’examen. De là à dire qu’on peut décider de s’en passer, Honnêtement, je ne sais pas, j’ai quand même des doutes là-dessus. Et perso, je ne serais pas absolument contre une sorte de classification des violences en obstétriques. Mais ça suppose au préalable effectivement que nous soyons très bien informées, que les soignants acceptent de lever le voile sur leurs pratiques et de participer au débat.
      Perso, en amont de l’accouchement, j’ai eu une sage-femme géniale qui nous a expliqué les gestes qui pourraient être pratiqués et pourquoi ils le seraient. (Le seul truc, c’est qu’elle a fait soft par rapport à la réalité. Par exemple, en nous garantissant qu’on serait anesthésiées lors des gestes douloureux. Dans la vraie vie, ce n’est malheureusement pas le cas. C’est davantage ça qui me choque. Ce gros mensonge fait aux femmes qu’on envoie à la torture).
      Myriam, vous dites qu’il n’y a rien de terrifiant à accoucher. Mais vous n’avez pas du tout cette impression qu’en mettant au monde un enfant, vous prenez un risque pour votre vie ? Bon, je sais que l’embolie amniotique c’est du 1/100 000 cas environ, l’hémorragie de la délivrance, c’est déjà plus courant. Est-ce que vous éludez totalement ces questions ?

      • Maryline says:

        @ Myriam, et puis je n’ai pas dit non plus que l’ensemble des actes et protocoles étaient bénéfiques… J’ai uniquement parlé du tv, et on m’a appris que cet examen servait à mesurer les proportions foeto-pelviennes entre autres, et l’avancée de l’accouchement. A partir de là, je ne vois pas de raison d’y être opposée. Mais effectivement je ne suis pas médecin, ni sage-femme, et donc j’ai simplement fait confiance à la sage-femme parce que je ne voyais pas de raison de lui retirer d’emblée ma confiance…

        • Louis says:

          Vous le dites si bien, vous ne savez pas et vous avez fait confiance sans y réfléchir par vous-même.

          On peut voir plein de choses avec un TV, mais la plupart * sont foncièrement inutiles et les rares utilités se trouvent dans des cas rarissimes qu’on peut tout simplement choisir d’ignorer parce que moindres que le risque de complications infectieuses induites par le toucher en question.

          Il y a une approche simple : quelles sont les indications de ce geste ?

          1) Déterminer l’avancement du travail.

          2) Détecter d’éventuelles anomalies.

          Concernant le 1) La dilatation du col n’est pas un indicateur fiable de l’avancement du travail, lequel avancement n’est pas -loin s’en faut- linéaire ou standardisé…. et de toutes façons rien n’oblige une femme qui accouche à chercher à connaitre l’avancement de son travail au risque d’une infection nosocomiale…

          Concernant le 2) Certains osent avancer la position selon laquelle un TV n’est opportun que sur signe d’appel* (l’OMS et autres obscures officines EBM friendly).

          Le TV est la plupart du temps foncièrement inutile à la femme qui accouche, son utilité principale -et la raison de sa systématisation- est plus à chercher dans le fait qu’il donne au soignant l’illusion de contrôler la situation.

          Après, sous péri, ce n’est pas la même histoire, bien-sûr, mais nul doute que les pros du contrôle se feront un plaisir d’expliquer pourquoi il devient alors “indispensable”.

          *Un toucher peut être approprié sur signe d’appel, mais quand on en est là, c’est généralement évident pour tout le monde…

          • Maryline says:

            Bonjour Louis,
            Disons que, pour nuancer votre “sans y réfléchir par vous-même”, voici ce qui s’est passé dans mon esprit : j’ai fait confiance parce que les sage-femmes sont quand même des professionnelles de l’accouchement et ont fait des études que je n’ai pas faites. Je ne suis absolument pas une professionnelle de la santé, donc ça me paraissait logique de faire confiance – dans une certaine mesure – aux professionnels.
            C’est un peu comme sur n’importe quel sujet en fait. Si je devais faire construire une maison, je solliciterais un architecte et s’il me donne un conseil, je lui ferais confiance parce qu’il a fait des études que je n’ai pas faites…
            Si je veux apprendre à monter à cheval, je ferai confiance à un moniteur d’équitation plus qu’à moi-même pour les mêmes raisons. Etc…
            ça ne veut absolument pas dire que je n’ai pas réfléchi ou que je ne me suis pas informée. J’ai fait mes choix en fonction de ce que j’étais en mesure de savoir et avec les sources d’information que l’on donne aux femmes enceintes.
            Alors peut-être que le coeur du problème est là, mais on ne peut pas rejeter la faute sur les mamans au sujet de l’information qui leur est donnée ou pas en les traitant plus ou moins d’écervelées. Ce n’est pas à nous d’être plus compétentes que les sage-femmes et les médecins qui sont là pour nous accompagner.
            Que certains en profitent, je n’en doute pas, que l’on nous mente (souvent plus par commodité que par malveillance), je n’en doute pas non plus – sur un certain nombre de sujets, pas particulièrement sur l’acte de “toucher vaginal” (c’est vrai que cette expression est laide en plus). Et moi non plus je ne suis pas d’accord avec les mensonges faits aux femmes. Je pense que je l’ai assez dit.
            Par curiosité, comment vous-même et votre femme avez-vous été informés sur l’utilité ou pas d’un tv, et quelles sont vos sources ?
            Je suppose que ce ne sont pas les sources “officielles” ? Et si c’est le cas, pourquoi est-ce que je devrais faire plus confiance aux sources “non officielles” ?
            Pour ma part, la plupart de mes informations étaient : un livre énorme qui expliquait la grossesse et l’accouchement, qui a été coécrit par des médecins, et qui promettait d’autres méthodes de soulagement de la douleur que la simple péridurale, donc je savais que ces méthodes existaient, pour répondre à Myriam, le souci, c’est que ma maternité ne les proposait pas, et je croyais naïvement que toutes les femmes en France avaient l’accès aux mêmes soins, puisque, zone rurale ou pas, nous cotisons toutes dans les mêmes proportions à la sécu. Mais il y a en France des citoyens de seconde zone, et depuis que je vis à la campagne, j’en deviens plus consciente chaque jour.
            Et pour le reste de mon information, les conseils d’une sage-femme libérale (celles de l’hôpital, je les ai peu vues, pour des raisons que je pourrais expliquer mais ce serait trop long) toujours est-il que l’info et la préparation à l’accouchent m’ont été dispensés par une sage-femme libérale que j’ai trouvée très professionnelle et pragmatique, et qui nous a donné un maximum d’informations qui m’ont été bien utiles justement pour gérer psychologiquement les actes qui seraient éventuellement pratiqués, et nous a orientées notamment sur la sophrologie.
            Ce que j’ai regretté, c’est qu’elle a menti par omission, mais je pense, par volonté de ne pas nous inquiéter. C’est un peu la philosophie du moment.
            Concernant l’utilité du tv, je pense que ma sage-femme libérale serait totalement en désaccord avec vous, d’où l’utilité du débat finalement là aussi. Je sens que je vais reprendre rdv avec elle rien que pour l’interroger là-dessus 🙂 🙂 🙂

          • Louis says:

            @ Maryline

            Oui, c’est pareil sur tous les sujets, on délègue la responsabilité à des personnes plus compétentes qui n’ont pas nécessairement le même point de vue que nous sur ce qui est utile ou ne l’est pas et qui jugent du bien-fondé de leurs positions sur leurs critères et non les nôtres. Le manque d’intérêt à remettre en cause leurs pratiques, ce qu’ils ont appris…. et la peur de perdre le contrôle font le reste. D’où la difficulté a obtenir les informations, qui sont pourtant tout ce qu’il y a de plus officiel : c’est la position de l’OMS.

            C’est là où je voulais en venir. Que vaut un consentement donné dans l’ignorance ?

            Certes, le TV inutile consenti parce que “même si on voudrait s’en passer, il faut le faire” n’aura pas les conséquences du TV inutile refusé et pratiqué quand-même, mais ça reste un GROS abus !

            Pour ce qui est de notre petite histoire, on a demandé à une SF qui nous a dit que ça servait à déterminer l’avancement et à repérer certains problèmes. On s’est renseignés sur internet et dans les livres sur ce qu’elle nous a dit et on a appris que vérifier l’avancement d’un accouchement n’était utile qu’en cas de problème fœtal et/ou maternel.
            On a cherché dans quel autre cas cela pouvait être utile, et on a trouvé quelques indications mais aucune qui soit fréquente (plus d’une incidence sur 1000 naissances), non diagnostiquée autrement ou imprévisible. On a redemandé à une autre SF et on s’est fait jeter parce qu’on remettait en cause sa pratique. On a demandé à une autre SF et elle nous a dit qu’elle ne pratiquait qu’un TV en début de travail et qu’elle n’en pratiquait d’autre que sur demande ou signe d’appel.
            On en a conclu que la dimension clinique de l’acte était marginale en rapport à sa dimension symbolique.

            La fiabilité des sources est un vaste sujet dans lequel les professionnels de santé sont eux-même soumis à rude épreuve (il ne faut pas oublier qu’ils font confiance à ce que leur ont dit leurs formateurs/collègues quand ils appuient sur un ventre pour faire sortir un bébé ou pratiquent une épisiotomie pour éviter une déchirure naturelle par exemple).

            Pour l’accès aux soins, c’est la loterie, et les petites maternités rurales restent -et c’est miraculeux- les rares à garder visage humain (même si ce visage peut être quelquefois très moche).

            P.S. : Si vous demandez à votre SF, on aimerait avoir un retour !

  57. Myriam says:

    Je voulais rajouter un commentaire final d’un témoignage qui se retrouve sur 1000 temoignages pour une naissance respectée d’une femme en travail, qu’on avait nié qu’elle était en travail, qui a fait son travail des heures à la maison en douleur, qui est retourné à la maternité ouverte à 9, foetus en souffrance, elle aussi, elle était 3sem avant terme, et qui en arrivant on l’a couchée fait une épisio ouvert son col, forcep…bref elle terminé avec une phrase qui amène réfléxion dans les deux sens:” J’ai vu ca que ça donnait d’écouter ceux qui savent mieux que moi…”

  58. Maryline says:

    @ Louis,
    Je vous remercie pour ces explications et informations. Après c’est à chacun de déterminer les risques qu’il / elle préfère prendre. Et par ailleurs je trouve choquant qu’une sage-femme ait pu vous renvoyer bouler plutôt que de vous expliquer clairement pourquoi elle préfère pratiquer ce geste… ça prouve que oui certains personnels sont très intolérants et ne tolèrent pas non plus que l’on pose certaines questions. Regrettable en tous les cas, et contre-productif.
    De mon côté, promis, je vous ferai part de la réaction de la sage-femme qui m’a suivie.
    Je pense qu’elle va me reparler de la disproportion foeto-pelvienne essentiellement, mais nous verrons bien.

    • Maryline says:

      PS : c’est aussi le “utile qu’en cas de problème maternel et / ou foetal” qui me pose un peu question… Est-ce qu’on sait AVANT de pratiquer l’examen qu’il est utile, ou bien on le sait APRES ? C’est à dire, est-ce que l’examen est là pour détecter ces problèmes (fussent-ils rarissimes) auquel cas il pourrait bien être utile tout de même (au choix de la parturiente de savoir quel risque elle préfère courir) ? Ou bien le problème doit être détecté d’abord par d’autres moyens et il y a des signes extérieurs de ce problème, et donc le tv ne servirait qu’à confirmer le diagnostic, et dans ce cas, il serait inutile de le pratiquer en amont ?
      Le fait est qu’actuellement ce geste est tellement banalisé qu’on ne se pose pas trop de questions avant de s’y soumettre, vous avez raison sur ce point. Après ça ne me gêne pas qu’il soit banalisé, dans le cadre d’une détection de soucis éventuels, de prévention, mais c’est une opinion qui n’engage que moi.

      • Louis says:

        Pour aborder le côté préventif du TV, il faut mettre en balance les bénéfices attendus et les risques inhérents à l’examen.

        Étant donnée la capacité du milieu hospitalier à créer des pathogènes multirésistants et l’inflation du risque infectieux que représente chaque TV… déjà que le côté bénéfice de la balance est très léger pour la parturiente… ce geste devrait être INTERDIT en routine lors des accouchements !

  59. Myriam says:

    Pour répondre à votre question, je n’ai pas un seul instant eut l’impression de risquer ma vie, j’ai eu des émotions intenses quand la tête du bébé est descendu, j’ai pensé à une histoire que m’avait raconté une tante d’une femme que le médecin lui avaiy dit de pousser alors qu’elle n’était pas prête à ce moment, alors le spectre de la césarienne m’a effleuré l’esprit une minute peut-être… Quand j’ai eu un petit soucis avec un morceau de placenta ou qui sait caillot je me sentais pas bien mais jamais je me disais je vais mourrir non, et il m’est arrivé de repenser un peu à ce léger malaise les deux premiers mois, mais sans plus, un peu comme quand on se fracture un bras, on en revient rapidement. Sincèrement. Et avec du recul à tête reposée 8mois plus tard, je me dis que pousser le placenta n’était pas bénéfique du tout, plusieurs témoignent de 1h après sans problème, mon corps n’était pas prêt c’est tout. Vous pouvez lire mon témoignage ici en haut sur ce sujet, je l’ai posté ici. Vous parlez de confiance, il est difficile de faire confiance sur ce sujet, car la plupart des actes sont inutile, l’accouchement n’est pas un incident médical, il faut une révolution! Ensuite vous parlez d’ambiance de l’accouchement, de contexte, qui n’est pas considéré dans la sophrologie et la préparation, vous mettez pile le doigt sur le problème de l’ambiance anxiogène induite par les hôpitaux…oui on est dans l’intensité du moment, mais ayez un peu confiance en vous, en vos capacités, si vous auriez entouré à la maison, ça aurait été fort probablement douloureux, comme le témoignage que je cite plus haut, mais elle le mentionne aussi qu’elle a finit par lâcher-prise, se laisser-aller “faire avec”. Je ne dis pas que de donner un relaxant n’est pas un progrès, s’il est donné au moment opportun il aidera, qu’il faut endurer la souffrance, mais je dis simplement que ça se fait…

  60. Ju says:

    Suite à une fissure de la poche des eaux, je me suis rendue immédiatement à l’hopital comme me l’avait conseillé mon gynécologue.
    Les sages femmes ont décidé de me garder et m’ont dit “l’accouchement sera pour aujourd’hui” .
    Je suis arrivée à 7h du matin et j’ai accouché à 18h.
    On m’a directement demandé de passer une “blouse d’hôpital” => pas très pratique si on veut pouvoir bouger après.
    On m’a demandé de faire un lavement et on m’a prévenue que je ne pourrai plus rien manger à partir de ce moment là.
    On m’a également demandé de m’allonger sur le dos pour me faire un monito…
    Vu que je n’avais pas de contractions, on m’a posé un tampon pour induire les contractions, le monitoring était toujours posé et pas de contractions…
    Donc on est passé à la solution en intraveineuse toujours sous monito permanent pour vérifier que ça avançait bien…
    Et on venait augmenter les doses régulièrement pour “ne pas que ça traine, c’est quand même mieux d’accoucher aujourd’hui hein”… toujours le monito et donc la position allongée sur le lit…
    Je gérais les contractions et ne voulait pas de la péridurale, mais la sage femme venait régulièrement me la proposer…
    Au bout de la 4ième tentative elle m’a dit “c’est le moment où jamais, après l’anesthésiste ne sera peut être plus là”, j’étais jeune, la sage femme très gentille, on me disait que c’est certain que la douleur allait être ingérable sans péridurale => alors pour faire plaisir j’ai dit oui…
    Après avoir accéléré au plus l’accouchement, j’ai pu pousser, mais le gynécologue voulait terminer ses consultations et terminer sa journée de travail par mon accouchement…
    Alors j’ai passé 45 minutes les jambes en l’air en l’attendant…
    Je sentais mon bébé descendre et remonter, j’avais peur qu’il ne lui arrive quelque chose à rester bloqué comme ça… j’ai demandé plusieurs fois si cette attente n’était pas néfaste pour mon bébé, on m’a répondu que non (la sage femme a jusqu’au bout été rassurante et bienveillante) mais dans la foulée elle a passé plusieurs coups de fils au gynécologue et s’est même un peu énervée au dernier appel…
    Quand il est arrivé, le gynécologue m’a dit ” on va pouvoir éviter l’épisio, vous allez pousser, je vais vous dire d’arrêter et ensuite vous repousserez une dernière fois”…
    J’étais tellement stressée que mon bébé patiente encore dans mon ventre et je ne sentais pas ma force de poussée à cause de la péridurale alors j’ai poussé comme une folle et mon bébé est sortit en 1 seule poussée avec une belle déchirure à la clef…
    Je n’ai pas souffert de cette déchirure (après 3 jours je pouvais m’asseoir en tailleur).
    J’ai estimé avoir eu un bel accouchement et j’ai beaucoup apprécié la sage femme qui m’a suivie…

    MAIS je n’ai pas accouché, j’ai été accouchée…
    J’ai été spectatrice, j’ai voulu être sympa et ne pas faire de problèmes alors j’ai tout accepté sans rien demander…
    C’est bizarre mais quand on accouche on se sent comme une petite fille et pas comme une femme…

    En me renseignant pour mon second accouchement, j’ai découvert qu’en cas de fissure on a 12h avant d’induire un accouchement car il doit survenir dans les 24h…
    Mais j’aurai du accoucher de nuit… je suppose que c’est pour cela qu’on m’a provoquée directement…
    J’aurai juste aimé qu’on me l’explique (avec ses avantages et inconvénients y compris les inconvénients liés à l’organisation) et pas qu’on me l’impose… que je fasse un choix en toute connaissance de cause…
    J’aurai aussi aimé qu’on me dise que j’allais sans doute avoir très mal, que peut être je ne pourrai plus avoir droit à la péri plus tard car l’anesthésiste ne serait plus là (même si ça peut paraitre abhérant mais je préfère qu’on me dise la vérité plutôt qu’avoir le sentiment d’être prise pour une idiote) mais qu’on me dise aussi que je pouvais le faire, que si j’étais vraiment sure de moi, on serait la avec moi pour m’encourager…

    Enfin j’aurai aimé qu’on m’explique avant la péridurale et ocytocine que certaines positions favorisent le travail et qu’on allait d’abord commencer par cela avant de passer aux méthodes médicales…

    Et pour finir j’aurai voulu poser les bonnes questions aux bons moments, me dire que j’avais le droit de tenir tête et que j’avais le droit de penser uniquement à moi et mon bébé le jour de mon accouchement (quitte à passer pour la pas sympa ou la chiante), après tout ce n’était qu’un seul et unique jour pour lequel j’avais le droit de passer en premier et avoir le droit de ne rien en avoir à foutre de leur organisation interne, timing, process… mais si j’en aurais subit les conséquences car je peux comprendre que tout le monde est dépendant des données extérieures qui leurs sont imposées.

    J’ai estimé avoir eu un bel accouchement sans complications, certaines mamans vivent un calvaire et leur bébé nait en mauvaise santé MAIS j’ai aussi beaucoup regretté la manière dont ça s’est passé et mon manque de répondant et confiance en moi…

    Au final à part ce que je me reproche à moi-même, ce que je reproche au personnel médical c’est de ne pas expliquer et ne pas nous impliquer dans notre accouchement, de suivre des procédures sans les remettre en question parce que leur employeur les leur impose. De se dire que eux savent et que nous, nous ne savons rien. De se dire qu’on est le numéro intel de l’accouchement du jour.

    Je comprends que c’est un métier qui nécessite de faire des choix dans l’urgence et que la systématisation des situations permet d’éviter au maximum les erreurs, mais est-ce normal de systématiser ce qui devrait être unique à chaque future mère, de faire ce métier comme si on remplissait une check list pour être sûre de bien faire?

    J’espère avoir le courage de faire ma chieuse pour mon second accouchement parce que au final c’est à moi que je dois laisser mon meilleur souvenir de ce jour et pas au personnel soignant…

  61. Aixur says:

    Concernant les douleurs avant l’accouchement qui poussent souvent à accepter la péridurale, il faut aussi parler du très gros problème des médicaments antispasmodiques très souvent administrés quelques heures, quelques jours ou même quelques semaines avant l’accouchement. Généralement du Spasfon.

    Ça a l’air super comme ça. Mais c’est très loin d’être anodin. En effet, il faut savoir que ces médicaments entrainent un effet rebond quand ils ne font plus effet. C’est à dire qu’on ne revient pas à un état de contractions et de douleur normal, mais à un état de contractions et de douleur supérieur à la normal.

    Donc, quand une femme prend du Spasfon à 22h le soir avant l’accouchement, parce qu’elle commence à avoir des douleurs, que le médicament ne fait plus effet le lendemain vers 10h, et qu’elle commence à subir l’effet rebond, elle va ressentir des douleurs bien supérieures à celles qu’elles auraient ressenties normalement, sans avoir rien pris. Du coup, elle va logiquement se dire : “si les douleurs sont déjà à un niveau aussi élevé avant l’accouchement, qu’est-ce que ça va être au moment de l’accouchement ?”. Et évidemment, elle va conclure qu’il vaut mieux prendre la péridurale, même si elle avait initialement refusé de le faire.

    Et pour celles qui avaient déjà accepté de prendre la péridurale, ça va les conforter dans leur choix. Sur la foi de ce qui s’est passé juste avant l’accouchement, elles vont se dire que l’accouchement est tellement douloureux que la péridurale est une bénédiction.

    Et plus une femme aura pris du Spasfon ou autre relaxant musculaire pendant longtemps, et plus l’effet rebond va être important lors de l’arrêt. Donc, une femme qui en aura pris pendant 15 jours aura des douleurs encore plus importantes qu’une femme qui n’en aura pris que pendant un ou deux jours.

  62. Aixur says:

    Et pour continuer sur les antispasmodiques, ils peuvent aussi allonger fortement la période pré-accouchement. Une femme qui commence à avoir des contractions pourrait éventuellement accoucher quelques heures plus tard. Mais si elle prend du Spasfon, ça va souvent arrêter l’évolution des contractions et elle va accoucher 1 à 3 jours plus tard. Et du coup, elle aura subi des contractions pendant ce temps là et va arriver à l’accouchement bien plus fatiguée qu’elle n’aurait dû l’être. Bien sûr, les contractions seront moins douloureuses avec l’antispasmodique. Mais comme elles vont durer longtemps, ça sera épuisant. Et ce d’autant plus que l’antispasmodique va perturber le sommeil. Celui-ci sera de moins bonne qualité, et il y aura un risque de réveil en pleine nuit.

  63. BOY GOREE says:

    Ce medicament n’est qu’une farce ,ma femme l’a prise toute la nuit sous dosage apres toutes les 5mn…. Mais le comble est pour etre operer a la fin…elle ne faisait que crier de douleur durant les contractions .
    Cela c’est passe ici aux US dans un hopital renomme international.

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