Les soignants peuvent maintenant se former face aux violences faites aux femmes

logi-unif-descartes-alpesUne petite révolution vient de se produire dans le programme de formation destiné aux soignants. Un nouveau diplôme interuniversitaire (DIU) sur la prise en charge des maltraitances rencontrées en gynécologie obstétrique est dorénavant proposé aux médecins généralistes, gynécologues-obstétriciens et gynécologues médicaux, sages-femmes, kinésithérapeutes, anesthésistes, échographistes et autres soignants au contact intime des femmes.

Cette formation poursuit un double objectif :

  • former les soignants à une prise en charge respectueuse et bienveillante des femmes ayant subi des violences sexuelles ;
  • conscientiser le personnel médical à la maltraitance liée aux soins pour développer une pratique exempte de violence obstétricale.

La formation offre un cadre théorique pour appréhender le mécanisme de la violence faite aux femmes grâce au croisement de différentes disciplines, apprend au soignant à l’identifier même en cas de déni ou d’amnésie de la patiente, et apporte des outils pratiques pour une prise en charge multidisciplinaire et respectueuse des femmes.

Cette formation aborde également les différents aspects de la maltraitance gynécologique, notamment la question du consentement au soin et celle de la violence médicale avec un focus particulier sur le diagnostic prénatal, la gynécologie et l’obstétrique. J’ai, pour ma part, eu le grand plaisir de contribuer à cette partie du cursus.

Vous trouverez toutes les informations sur cette formation sur le site de l’Université Paris Descartes : « DIU Prise en charge des maltraitances rencontrées en gynécologie obstétrique » et sur celui de l’Université Grenoble Alpes : « Diplôme interuniversitaire Prise en charge des Maltraitances rencontrées en Gynécologie Obstétrique ».

Même si cette formation mérite de faire partie intégrante de la formation initiale de toutes les sages-femmes et de tous les gynécologues-obstétriciens, le fait qu’elle existe sous forme d’une formation continue est un pas important pour la lutte contre les violences faites aux femmes, en ce compris la violence obstétricale. Je vous invite dès lors à en faire toute la publicité nécessaire dans vos réseaux afin qu’elle rencontre un succès.

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35 Responses to Les soignants peuvent maintenant se former face aux violences faites aux femmes

  1. FINET Michèle says:

    j’ai eu de l’endométriose probablement pendant des années, et seulement diagnostiquée en 2002 – 6 maternités évidemment interrompues et quelle souffrance – le pire ça été les visites à l’hôpital, avec les échographies endovaginales, une vraie violence pour cet examen, bref et que dire des suites après l’hystérectomie totale – Personne ne m’a averti des problèmes que je pouvais avoir après … parce qu’il faut en parler ! après l’opération j’ai eu une énorme difficulté à reprendre la vie sexuelle épanouie que j’avais avec mon mari auparavant, et il en a eu marre, il est parti, surtout après une consultation chez une gynéco où celle ci m’a dit “vous êtes une chochotte, et se tournant vers mon époux : encore une emmerdeuse avec son cul celle là” !… sans commentaire – je suis me suis réfugiée dans le boulot, je suis divorcée depuis 10 ans et seule – encore aujourd’hui – la peur d’être prise pour une folle – comme au moyen age – pourtant il y a certainement une solution – mais j’ai honte d’aller voir un toubib et dire que ma vie est fichue ! alors oui faites bouger les choses – cordialement

  2. Anne says:

    Bonjour,
    Je tiens à vous remercier de parler de ce sujet qui est tellement tabou.
    A la question récurrente « voulez-vous un deuxième enfant ? » ma réponse est « non merci ».
    J’aime mon fils plus que tout au monde mais à aucun jour de ma vie je ne me suis sentie si rabaissée, si humiliée et si incapable de faire face.
    Tout a commencé par un appel téléphonique à la maternité à 22h car j’avais des petites pertes rosées inodores (je ne voulais pas les déranger en y allant pour rien mais comme étant quasiment à terme j’étais inquiète). La réponse de la maternité m’a déjà fortement ébranlée : « A ce stade de la grossesse, vous avez des fuites urinaires c’est sûr. Mais si n’avez rien de mieux à faire venez, il n’y a pas trop de monde ce soir, vous devriez être rentrée chez vous d’ici 1 heure. »
    Vu l’accueil téléphonique, j’ai hésité longuement mais je me connais et je savais bien que ce n’était pas une fuite urinaire… Mon mari m’a donc emmené à la maternité vers minuit.
    Il s’avérait en fait que la poche des eaux s’était fissurée et en plus de l’accueil téléphonique douteux, on m’a par la suite reproché de ne pas être venue plus tôt à cause du risque de contagions du bébé !
    S’en est suivi un examen gynécologique très douloureux permettant de constater que le col n’était pas ouvert. Comme il s’agissait d’un CHRU et sans me demander mon avis, un étudiant est venu s’essayer à ce même examen pourtant si douloureux 10 minutes plus tard pour arriver aux mêmes conclusions…
    L’accouchement a été déclenché avec diverses méthodes pour qu’au bout de 36 heures de contractions arrivant toutes les 5 minutes, avec un examen (toujours aussi douloureux) toutes les 2 heures, je me retrouve dilatée à 1 cm, sans péridurale, sans sommeil depuis 2 nuits et à jeun (au cas où il faudrait procéder à une césarienne).
    A ce moment, l’équipe soignante a changé et j’ai eu droit à un déclenchement par perfusion avec une péridurale. J’étais en épuisée et en larmes.
    12h plus tard, ne voyant personne venir depuis plus de 2h, j’ai appelé la sage-femme qui a alerté l’obstétricien de garde car mon bébé ne descendait toujours pas : mon fils était enroulé dans le cordon et ne descendrait pas tout seul.
    L’obstétricien, très concerné par mon cas, s’est d’abord assis devant un ordinateur pour regarder les nouvelles sur internet : 26/01/2014 – Valérie Trierweiler quitte l’Elysée.
    Lorsqu’il s’est enfin décidé à venir, il a pratiqué une épisiotomie sans même m’en parler et a coupé le cordon dans mon ventre pour sortir le bébé à l’aide d’une ventouse.
    Dans la panique une sage-femme a demandé à mon mari de les aider et il a eu le droit à la totale : épisiotomie en direct et tout le reste. Je ne souhaitais pourtant absolument pas qu’il me voit sous cet angle là et nous en avions discuté avant.
    Mon fils est finalement né sans respirer. Je ne l’ai même aperçu avant qu’ils ne partent avec lui en courant.
    Ce n’est que 2 heures plus tard qu’on me l’a amené en couveuse : il respirait encore très mal mais selon le pédiatre il allait bien.
    Ce n’est qu’à l’examen de son 1 mois chez le pédiatre qu’on m’a appris qu’il était né avec une clavicule cassée. Je l’ai donc manipulé 1 mois sans même savoir que mes gestes pouvaient le faire souffrir…
    Aujourd’hui il va très bien.
    Pour ma part, j’ai revu une fois cet obstétricien pendant les visites du matin. Il a ouvert ma porte, a demandé si tout allait bien et, sans même attendre une réponse, est ressorti…
    Pourtant l’accouchement était censé être le plus beau jour de ma vie…

  3. Sabah says:

    Quelle horreur ! Heureusement que les langues se délient pour dénoncer ces agissements humiliants, infantilisants et inappropriés. Pour ma part j’ai fui l’hôpital Robert Debré de Paris pour des raisons similaires : pas considérée, je n’étais qu’un ventre potentiellement malade alors il fallait chercher toutes les maladies possibles. En outre, les services étaient mal pas coordonnés, les rdv décalés, … J’ai dû faire une amniocentèse car un rdv m’avait été fixé tardivement pour la lecture de la 1ere écho. Cette premiere échographie s’est mal passée : doutes émis sur la conception de l’enfant, en plus des formalités de politesse classiques absentes (pas de bonjour, papier blanc jetable de travers sur le fauteuil… Des détails mais qd on est enceinte et ultra sensible, c’est déstabilisant)… Je vous passe les consultation avec l’apprenti qu’on n m’a pas présenté, lorsque j’ai demandé qu’il sorte, ça a dérangé et beaucoup d’autres choses encore. Déprimée, j’ai pu parler de ces ressentis à une connaissance qui m’a conseillé un groupe de professionnels qui oeuvre pour un suivi global de la femme enceinte et qui nous accompagne dans nos envies. J’ai tout de suite. Changer

    • Sixtine says:

      Bonjour, je suis journaliste en formation et pour les besoins d’un reportage court non-diffusé, je recherche des femmes qui ont subi des violences obstétricales et qui accepteraient de parler face caméra. Si vous voulez témoigner, vous pouvez me contacter par mail à l’adresse suivante : sixtine.jacquemin@gmail.com. Bonne journée

  4. Vic says:

    Bonjour,
    j’ai accouché il y a 9 mois et enfin je trouve des témoignages qui vont dans mon sens : j’ai subit l’échec de ma péridurale (que je suspecte volontaire car elle fonctionnait très bien au départ), et donc une césarienne à vif avant qu’ils ne m’endorment complètement suite à mon agitation face à la douleur. Juste avant cela alors que je venais d’arriver au bloc l’anesthésiste devait avoir un humour bien particulier car il a eu des mots qui l’ont fait rire puis m’a donner une petite claque sur la joue. Sans compter les multiples couac du jour où je suis rentrée à l’hôpital pour un déclenchement jusqu’au dernier jour où la sage-femme me proposait de rester encore une journée ! Déjà 9 jours d’hosto, l’enfer ! Je pourrais en écrire un livre tellement il y en a eu… Et j’ai fait des cauchemars et eu des angoisses pendant plusieurs semaines…
    J’ai souhaité demander une copie de mon dossier médical mais la démarche n’est pas si simple que cela et tellement d’occupation avec mon bébé, mon travail repris rapidement, et la maison et le mari… Bref ça me fait du bien de pouvoir témoigner un peu mais ça ne me redonnera pas espoir dans ce système ni n’effacera les mauvais souvenirs.

  5. ARRAS says:

    C’était il y a 18 ans, ler juin 1998. J’étais enceinte de 7 mois, de jumelles. Hospitalisée depuis trois jours pour des contractions violentes, liées à une infection urinaire, je me retrouve sur la table d’accouchement… Ma gynécologue, qui me suivait depuis le début était en vacances, je ne connaissais personne. Le médecin présent a décidé d’arrêter la perfusion qui stoppait les contractions, estimant qu’il n’y aurait plus de danger…
    Les contractions me faisaient mal mais la souffrance de perdre mes filles était encore plus douloureuse. Ils ont emmené la première et m’ont laissé seule. J’hurlais pourtant que les contractions continuaient, que j’avais mal, que la deuxième arrivait… Le gynécologue m’a demandé de me calmer, qu’il avait d’autres choses à faire. Enfin, une infirmière est arrivée juste à temps, criant qu’elle ne comprenait pas, que cela devait être deux poches différentes ! Voyant que je la regardais, que je regardais ses mains, elle m’a montré le bébé mais elle a refusé de me la donner en disant qu’il était trop petit. Je suis restée seule un long moment pour apprendre qu’elles étaient mortes d’une infection pulmonaire.
    En retournant dans la chambre, une infirmière m’a dit que la prochaine fois je devrais boire plus d’eau pour éviter que cela se reproduise, j’en ai conclu alors que c’était de ma faute. Une autre me dira ensuite que ce “n’était pas très grave, j’étais jeune (22ans) et j’en aurai d’autres”.
    Avant la mise en bière, j’ai demandé au personnel soignant de leur mettre leur beau pyjama et de m’appeler pour que je leur dise au revoir. Cela n’aura jamais été fait. le seul souvenir que j’ai d’elles, c’est celui d’un bébé, le plus beau qui soit, qui gesticule dans les mains d’une infirmière que je ne connaissais pas, un bébé que j’avais envie de prendre dans mes bras, pour le réchauffer, le rassurer. Je ne saurai jamais si elles ont été enterrées avec leur beau pyjama ou s’il a été donné à quelqu’un d’autre….
    Je n’ai jamais raconté cette histoire, pas même à mon mari, par honte, par douleur… Une douleur qui ne vous quitte jamais mais avec laquelle on apprend à vivre !
    Le bien-être de chacun doit être pris en compte au même titre que tout le reste. Cette formation est un commencement, je l’espère, vers une meilleure prise en charge.

  6. Marie-Hélène Lahaye says:

    Depuis hier, de nombreuses personnes viennent témoigner sur mon blog, probablement suite à l’article se France Info qui me cite: http://www.francetvinfo.fr/sante/cesariennes-a-vif-episiotomies-imposees-le-grand-tabou-des-violences-durant-l-accouchement_1881273.html

    Je ne peux pas répondre individuellement, mais sachez que j’ai lu attentivement chacun de vos messages dont certains sont d’une violence inouïe. Je vous remercie de partager votre vécu. Il est temps de parler de ce qui se passe réellement dans les salles d’accouchement. C’est la seule façon de faire tomber ce tabou et de lutter contre ces violences insoutenables infligées aux femmes qui accouchent. Je vous embrasse toutes très fort.

  7. Elimie says:

    Les radiologues (et les personnes qui les assistent lors des IRM ou Scanner par exemple) devraient également être obligés de suivre cette formation à la reconnaissance de la femme, et la prise en charge de ses douleurs (qu’elles soient psychologiques ou physiologiques).

    Suite à des douleurs pelviennes constantes et fortes, ma gynécologue demande une échographie suspectant une endométriose. On ne m’avait jamais parlé d’échographie endovaginale : j’avoue avoir découvert l’existence de cet examen dans la bande-annonce d’une comédie française récemment. La moindre pénétration (introduction des doigts lors du toucher vaginal, d’un tampon pour vous donner une idée de la taille) me donnant des nausées et des vertiges de douleurs, j’annonce à la secrétaire du cabinet de radiologie que je refuse l’échographie par voie endovaginale : elle me dit qu’il n’y aura pas de problème, qu’elle le précise sur le dossier et que dans ce cas je devrai bien boire avant l’examen pour remplir la vessie. Ce que je fais.

    Une fois sur la table de radiologie, le radiologue entre 15 minutes après que je me sois installée, s’installe devant sa tablette sans même s’excuser pour l’attente, me salue au passage quand même et regarde mon bassin me disant “il va falloir enlever votre petite culotte et vous mettre en position gynécologique”, tout en prenant la sonde d’échographie endovaginale. J’ai une suée d’angoisse et lui dit que je refuse la voie endovaginale “parce que je sais que j’aurai trop mal”, que je l’avais précisé au téléphone. Il me dit qu’effectivement c’est bien écrit mais que c’est la façon de faire une échographie lors d’une suspicion d’endométriose. Je maintiens mon refus, tremblante. Le radiologue, souffle en levant les yeux en disant que « on verrait quand même mieux avec, que ça ne faisait pas mal du tout, que si je le laissais faire en me détendant, je ne sentirais rien et même que sans la voie endovaginale, il ne verrait rien, que ça ne servirait à rien », insiste encore, et, face au maintien de mon refus, opte pour une échographie pelvienne externe et commente les images par un « bon, je vois bien l’ovaire droit, à gauche je peux rien voir comme ça » sur un ton culpabilisant. J’en ai pleuré en rentrant chez moi, je me suis sentie humiliée, incomprise, infantilisée…

    D’autant plus que lors d’une seconde échographie, avec une autre radiologue, dans un autre cabinet de radiologie, j’expose le même refus, et que celle-ci me dit qu’elle comprend, qu’il n’y a pas de problème, qu’elle observera les zones non-visibles avec l’échographie pelvienne externe sur les clichés de l’IRM qui allait suivre. Et effectivement, des lésions d’endométrioses étaient alors positionnées de telle manière et à tel lieu que la radiologue m’a dit – dans la salle de visionnage des clichés – que j’avais raison de refuser la voie endovaginale, que mes douleurs n’étaient absolument pas dans ma tête ou une question de “se détendre”.

    J’ai lu deux articles sur la violence obstétricale, un peu par hasard en cliquant sur les liens dans l’actu du jour sur les réseaux sociaux et j’avoue que cela m’angoisse parce que dans moins d’un mois je me fais opérer de cette endométriose, avec encore l’espoir et l’envie de pouvoir être enceinte, qu’on ne me rende pas incontinente parce que je n’ai que 30 ans… Et j’ai peur que les chirurgiens, pour respecter des protocoles et choisir “ce qu’ils pensent être le mieux pour moi”, pour laisser leurs internes s’entrainer à cette opération, aillent à l’encontre de mes volontés, même si je les écris noir sur blanc.

  8. S says:

    Première rencontre avec une gynécologue, j’ai 9 ou 10 ans (à la fin des années 80). Ma mère m’amène pour des «pertes blanches». Je me souviens encore de ce long coton tige en me demandant à quoi il peut bien servir, puis la douleur, l’incompréhension. Ma mère qui me regarde désolée, mais qui n’ose pas bouger, la gynéco qui m’engueule me disant que si je bougeais moins aussi… Puis tous ces examens que je croyais obligatoires et que je subissais… Parole malheureuse d’un radiologue alors que je viens pour une grosseur au sein détecté par ma gynéco : «Ah oui, vous avez une tumeur, regardez !» Comme si il me disait que la baguette de pain était à 1 euros 10. Il avait omis de préciser qu’il s’agissait d’une tumeur bénigne !!!

    Et puis il y a eu ma première grossesse. 2ème échographie, c’est tout juste si l’échographiste nous dit bonjour. Je m’installe, regarde l’écran. Je ne comprend pas bien ce que je vois. Je questionne. Elle me répond : «pas maintenant». Tout le temps de l’échographie elle ne m’aura pas parlé si ce n’est avec des « pas maintenant». Mais quand alors ??? Alors que nous sommes assis à son bureau elle nous tend le papier qu’elle vient d’imprimer pensant peut-être répondre à mes questions avec ce document… Je voulais juste voir mon bébé, savoir s’il allait bien.
    Un vendredi soir, 5ème mois de grossesse, le téléphone sonne, la personne au bout du fil me dit que mon test est positif à la fièvre Q. Moi, naïve : « Ah bon, et ça fait quoi la fièvre Q ?». La personne me répond : « des fausses couches ». Dans ma tête tout s’arrête, « Mon bébé ! » . Je lui dis alors que j’arrive de suite. Elle me dit que ce n’est pas la peine, que ça attendra lundi matin, qu’à cette heure il n’y a que les urgences. Ah, parce que ce n’est pas une urgence ??? Avec mon mari, alors que nous arrivons aux urgences, la personne que j’ai devant moi ne comprend pas mon inquiétude, s’agace. Apparemment il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Et puis, ça peut être un faux positif. Je ne comprend plus, je l’ai ou pas leur fièvre Q, je risque de perdre mon bébé ou non ? Ils ne savent pas, par contre ils se dédouanent totalement de l’impact que leurs mots a sur moi. C’est moi qui ne comprend rien. Le test se révèlera négatif…
    Alitée pour des contractions depuis mes 30 SA, l’hypertension montre le bout de son nez à 37 SA. Urgence, pic à 19/12, branchée depuis 48h à un tensiomètre qui se gonflait et se dégonflait toutes les 10mins. Epuisée, à fleur de peaux, inquiète, je suis bien trop émotive à ce qu’on me dit. Et puis si je ne me calme pas je ne pourrai pas rentrer chez moi et mon bébé n’ira pas mieux… Pré-éclampsie, accouchement provoqué : « On va vous mettre comme un tampon puis ça va venir ». On est le lundi matin. J’ai des contractions non douloureuses. Je marche, je marche. On me remet un « tampon ». Toujours rien. Je leur dis que je ne veux pas de césarienne. Car ils m’ont parlé de la césarienne quand le « tampon ne marche pas ». Je suis perfusée le mardi et à 20h un coup de poignard dans le ventre. Je ne comprend pas. Mon mari appelle. «C’est normal» lui dit-on. Puis ça revient et cette douleur atroce horrible restera en continue, mais je tiens. Alors je dis encore et encore que je ne veux pas de césarienne, que je ferai ce qu’il faut, ce qu’ils veulent mais que je ne veux pas de césarienne. 5h ou 6h en position fétus en tenant la main de mon mari. 5h ou 6h où j’ai quitté mon corps pour tenir. Toutes les heures ou une heure trente, une personne vient pour le TV, j’ai trop mal dès que je bouge, je ne veux pas mais je n’ai pas le choix si je veux la péri, il faut bien voir à combien je suis dilatée. Ca n’avance pas. Puis je ne sais trop qui arrive tout sourire : «c’est bon vous pouvez avoir la péri.». Une phrase posée sur un ton jovial en total décalage avec ce que je suis en train de vivre. On est dans deux mondes différents. Alors que je suis installée pour la péri avec la douleur en continue, je préviens que je ne vais pas tenir longtemps dans cette position, que j’ai trop mal. L’infirmier anesthésiste, odieux, me dit que l’anesthésiste prépare. Quoi ? Je ne sais pas trop, j’ai l’impression qu’il est en train de me faire un dessin dans le dos, ça prend un temps fou, j’ai trop mal je ne tiens pas. L’infirmier plaisante avec sa collègue comme si je n’étais pas là. Et là de douleur, je me couche sur le côté. L’infirmier m’engueule : « Faux savoir ce que vous voulez ! On n’a pas que ça à faire !». Là ma mémoire flanche. Ma fille tombe à 60 pulsations. Ils me parlent de césarienne. Je ne veux pas. Je dis que je vais faire ce qu’il faut mais que je ne veux pas de césarienne. Alors pendant des heures je vais pousser, pousser pour faire descendre ma fille. Puis après plusieurs heures, je me souviens que la sage femme me demande : «forceps ou épisio». Moi : «c’est quoi la différence ?» Et bien les forceps on écrase la tête de votre bébé.» Alors je m’entend répondre «Episio» . Heureusement ma fille est arrivée en bonne santé à 9h26. Là une dame vient me voir pour me parler du don de cordon ou de placenta, je suis épuisée, ma fille vient juste de naitre. Et elle me parle là pendant presque une heure alors que j’ai dit oui à sa demande, elle reste, j’ai sommeil, j’en peux plus mais à aucun moment elle se dit qu’elle n’a rien à faire là… et je n’ai pas la force de lui dire.
    Seconde grossesse, ce n’est pas le même infirmier anesthésiste, là c’est une dame qui me tient la main. Elle est là avec moi, vraiment. Il y a eu des complications, mon fils a fait un arrêt respi mais la sage femme qui m’a accompagné dans mon accouchement, une étudiante en dernière année, était avec moi, elle travaillait en douceur, était bienveillante et contenante. Puis mon fils a été gardé en néonat sans explication, à nouveau aucun sens n’est posé. C’est parce qu’on a dit stop qu’on a pu rentrer chez nous…
    C’est dommage qu’il n’y ait pas encore plus de personnes qui nous tiennent la main dans ces moments de vie si intimes, qu’ils n’y en aient pas plus qui posent des mots sur nos maux afin de nous permettre de faire la différence… J’ai cœur à croire que ça viendra, et que chacun verra qu’il n’y a pas à avoir peur à aller à la rencontre de l’autre.
    Merci à toutes ces mains et merci à vous aussi Marie-Hélène de m’avoir permis de dire , merci à vous de faire parti de ceux qui permettent de lever le voile, et de changer les choses à grande échelle. Et nous, petites mains, au quotidien nous tentons d’élever nos enfants à la hauteur de leurs espérances, en se disant qu’avec des petits bouts de tous les jours, on fait de grand demain.

  9. Muriel says:

    L accouchement le plus beau jour de votre vie…mais quelle grosse blague. Je me suis faites déclencher à 8 mois et demi de grossesse à cause d une fissure de la poche des eaux que j ai détecte moi même et pour laquelle j ai du lourdement insister pour avoir l examen approprié.Je me fais donc déclencher un mardi matin.une heure après j ai déjà des contractions toute les 5 minutes mais c est un faux travail rien ne se passe au niveau du col. Après une nuit formidable où j ai quasiment pas réussi à dormir à cause des contractions on m annonce que mon col est ouvert d un cm. On m envois marcher dans l hôpital et monter les escaliers. Jusqu ici à part les contractions tout va bien.Après ma promenade de 2 h. La sage femme essaie de percer la poche des eaux mais n y arrive pas car je bouge trop j ai trop mal. Elle me demande si je veux continuer à marcher ou si on pars en salle d accouchement pour poser la peridurale car je suis à 3 cm pour pouvoir percer la poche et accélérer le travail. On pars donc pour la salle car au bout de 26 heures de contractions j en ai marre.la pose de la peridurale s est tres mal passé. J ai hurlé et pleuré de douleur car j avais des décharges électrique dans tout le dos. la sage femme et l anesthésiste se sont agacées car pour elles c était de la comédie. Sachant que j ai pas crié une seule fois pendant les contractions même quand elles sont montees au plus haut si là je crie c est loin d être de la comédie. Elle me retire la peridurale. Et me fait installer mieux car apparemment j étais trop loin d elle elle ne peux pas bien travailler…tu pouvais pas t en rendre compte avant? Elle essaie une seconde fois j hurle encore et je me fait presque engueuler. L histoire dure un moment. Je les vois se regarder et je comprend qu elles vont laisser tomber. mais finalement elle y parviens dans sa dernière tentative.Elle me dit vous devez avoir une scoliose c est pour ça. ( je précise que j ai accouché il y a deux mois et je souffre toujours du dos à l endroit où j ai été piquée ). La sage femme attend que la peridurale fasse effet et merde la poche. Il est 11 h 30. Et là toute les heures environ elle passe pour vérifier l avancement. C est très lent. 17 h 00 j en suis qu’ à 5 cm. peu de temps après je commence à me sentir mal. Et à avoir des douleurs horribles au ventre. Je bip la sage femme.au bout d un long moment elle pointe son nez à la porte. Du est ce qu’ il y a? Mon copain lui explique car moi ça va pas du tout. Vous avez qu’ à l assoir.Et elle repart.mon copain me relève tout doucement en faisant attention à tout les fils. Et là je commence à ne plus rien entendre et à ne plus rien voir à me sentir partir. Mon copain re bip la sage femme. Vu que personne ne viens il part dans le couloir au risque que je tombe par terre chercher de l aide. Il trouve un auxilliaire de puériculture qui me couche et prend ma tension. Vu que c était juste une baisse de tension un peu normal j ai pas eu le droit de manger depuis la veille il me laisse et dit qu’ il va informer la sage femme. Je vous laisse quand même imaginer l état de mon copain qui a eu très peur vu que personne n était là. 18 h 30 la sage femme m examine et miracle je suis à 10 ! Mon col à lache d un coup. Elle m explique que les douleurs au ventre c est la petite qui commençais à descendre toute seule et que j ai du contracté et la bloquer inconsciemment. Là je crois enfin que les choses sérieuse vont commencer. Mais bon elle se barre en me disant de pas contracté . Au bout d un quart d heure je la rebip car j ai l impression que la petite est là. Elle met un temps fou à revenir. Dans mon imaginaire je pensais que quand on étais à 10 on poussait directement. Elle me dit de ne pas contracter et de ne pas pousser non plus.que la petite va descendre toute seule et que ce qu’ elle fera ,ça seras ce que moi j aurai pas à pousser…le temps passe et malgré la peridurale je sens les contractions. ça fait pas mal mais à chaque fois j ai envie de pousser. Mais comme on m à dit de pas le faire je fais rien.Je commence à m agacer. Je dis même à mon copain de me donner un miroir que je vais accoucher moi même. Je lui demande même de regarder car j ai vraiment l impression qu’ elle est là.il n a pas voulu, heureusement quand meme. Et là l attente continue. C’est simple la sage femme je ne l ai jamais revue. Elle a fini son service et n est même pas venue me dire au revoir….L équipe de nuit arrive et me dit qu’ ils doivent faire le tour des patientes avant de s occuper de moi. donc à 20 h 30 environ on me demande enfin de pousser . Je suis vite à bout de force. Comme c est bizarre, peut être que l attente et la faim y sont pour quelques chose. bref j abrège, 50 min plus tard 21h 21 ma fille sors enfin avec le cordon autour du cou…mais elle va bien.J apprend aussi qu’ il va falloir me recoudre car on m’a fait une episio.Mais dans l état de fatigue où j etais je n aurai pas protesté je pense, si j en avais ete informee.J ai super mal vécu toute cette attente je me suis sentie abandonnée. J ai vraiment pas été écoutée ni rassurée. L impression d être du bétail. une emmerdeuse parmis tant d autres, voilà mon ressenti. J étais pas préparée à ça du tout.Quand j ai demandé si c était normal ils m ont dit qu’ ils faisaient ça à chaque fois,de laisser trainer deux heure après la dilatation complète. et ils m ont envoye la psy.La psy de l hôpital aussi me la dit… mais bizarrement toute les amies n ont jamais attendu si longtemps meme celle qui ont accouche ici…dans cette attente où on a envie de pousser, on s inquiète beaucoup pour le bébé.si on a envie de pousser c est que le bébé dois sortir. La prochaine fois je pousserai comme mon corps me dit de le faire.Je n irai pas contre la nature.

  10. S says:

    Je suis émue à nouveau avec votre témoignage. Merci à vous Muriel, merci aux autres personnes d’avoir témoigné, merci à Marie-Hélène Lahaye, ça m’a permis de dire que ce n’est pas normal, ça nous permet de dire que ce manque d’humanité n’est pas normal. La douleur existe ok on le sait mais dans le respect s’il vous plait.
    A plusieurs on peut toujours faire plus bouger les choses. Et merci de souligner Muriel comme d’autres dames l’ont souligné que nous avons le droit de faire comme notre corps nous dit surtout dans un moment pareil. Et je me dis qu’à chaque fois que nous montrerons que nous ne sommes pas dupes, qu’on voit bien que ce n’est pas normal, qu’à chaque fois que nous refuserons, et nous montrerons qu’on peut refuser, etc… ça permettra à d’autre d’ouvrir les yeux.
    J’espère que pour la réalisation de cette nouvelle formations, des psychologues ont pu travailler comme leur code de déontologie le demande et ainsi ils n’auront pas besoins de venir après coup ! (ils viendront mais pour d’autres raisons) J’espère qu’avec le temps l’analyse de la pratique sera proposée à tout professionnel médical, etc… Et ainsi demain, nos enfants accoucheront mais aussi seront soignés, opérés etc… dans le respect et la dignité de l’intégralité de leur personne.

  11. Cyriane says:

    Je lis ces commentaires et je me souviens de mon premier accouchement désastreux. Infantilisation du corps médical dans son entier (sage-femmes, gynéco, anesthésites) ; prise de risque alors que la poche des eaux étaient rompues ; des heures d’attentes sans col qui s’ouvre ; une péridurale qui ne fonctionne que d’un côté (et ocytocine de plus en plus forte… donc de plus en plus mal) ; geste invasif régulier durant 8 heures : toutes les heures, ouvertures du col en force, manuellement (où j’ai entendu me dire “oui, je sais, c’est moi le méchant docteur qui vient faire mal”… humour ?) ; paroles méfiantes : “retournez sur votre lit, il y a trop de monde, la prochaine qui accouche on l’envoie dans l’hôpital d’â coté”, “c’est dans la tête, vous n’avez pas mal puisque vous avez la péridurale !” ; anesthésiste qui ne croit pas à ce que vous dites alors même que, puisque c’est partie pour finir en césarienne (souffrance fœtale aux poussées), passe quand même un ongle pour voir si je ne simule pas la sensibilité de ma peau… Bref, j’ai eu des ressentiments pendant longtemps.
    Et puis j’ai eu la bonne idée d’aller voir une sage-femme libérale et de lui en parler. De débriefer pendant deux bonnes heures, les 36 heures de mon accouchement (temps entre rupture de la poche des eaux et naissance de mon fils), et les paroles/actes que je ressentais encore violemment. Libération d’être enfin écouter, de voir la compréhension et surtout discerner ce qui était (malheureusement) du protocole classique de la maternité, de la bêtise crasse de ceux que j’avais eu sur ma route.

    Je précise que j’avais choisi une super clinique, réputée pour ses accouchements dans la compréhension, le bien-être du bébé et de la maman.
    Je n’avais pas vraiment vu à quel point il fallait aussi que je m’attache à avoir des professionnels à l’écoute et non pas infantilisant.

    Maintenant, je connais aussi le système des doulas, alors, à refaire, je me ferais accompagner par une d’elles.
    Mon deuxième enfant a eu un accouchement bien plus serein (même si lui aussi a dû naitre par césarienne : souffrance fœtale aussi… pas d’bol). Autre hôpital, équipe à l’écoute. Et surtout, surtout, un dialogue d’adulte à adulte.. la différence !

  12. Azellerie says:

    Tous ces témoignages sont glaçants! Moins dramatique, mais un “détail” parmi bien d’autres qui m’ont fait détester l’hôpital : césarienne + 48 h, la nuit. Je n’arrive pas uriner. Ma vessie est archi pleine, appuie sur la cicatrice, c’est douloureux. J’appelle l’infirmière pour qu’elle me pose une sonde urinaire, elle est embêtée parce que j’ai eu une sonde quelques heures avant, elle parle de risques d’infection. Elle hésite puis décide de soumettre la question au médecin de garde. Quelques minutes après, un homme en blouse blanche arrive, visiblement contrarié (tu penses, on le dérange pour une histoire de pipi!). Pas de bonjour, il ne se présente pas, ne me regarde pas, soulève le drap et appuie fortement sur ma vessie (c’est-à-dire sur ma cicatrice!). Ça fait un mal de chien. Verdict, lâché dans la face l’infirmière (il ne me regarde toujours pas) : “Elle est pas pleine cette vessie!”. Et il repart aussi sec. Dix minutes après, n’en pouvant plus, je rappelle l’infirmière et elle me pose finalement une sonde. Ça coule dans la poche pendant un bon moment. Commentaire de l’infirmière : “Ah oui, il y en avait quand même beaucoup…”. Puisque je vous le disais.

    • Azellerie says:

      En passant, un immense merci pour votre travail de dénonciation, sensibilisation, (in)formation… Ça fait un bien fou de vous lire!

  13. sandra says:

    En ce qui me concerne, je suis enceinte de mon deuxième enfant et je suis tombée sur une gynécologue agressive qui ne supporte pas qu on lui pose des questions et qu on lui fasse peur de nos inquiétudes. Elle m a carrément fait la morale pendant des dizaines de minutes en me grondant comme une enfant. Comme j avais envie de pleurer je n ai rien dit ce qui l à poussé à être violente et agressive dans ses propos. Un autre taboo c’est de mal vivre sa grossesse. Ne pas aimer être enceinte n est pas autorisé surtout s il n y a pas de complications graves. Et bien je profite de ce blog pour dire que NON toutes les femmes ne sont pas épanouies enceinte et que NON toutes les femmes ne sont pas heureuses, radieuses et patati et patata et que cela ne veut en aucun cas dire qu’elle ne veulent pas leur enfant ! Je déteste être enceinte et j estime avoir le droit de le ressentir et de le dire sans être jugée par des gynécos qui sont plus des techniciens que des médecins qui eux doivent travailler avec des humains et donc être humain.

  14. Helene says:

    Bonjour à toute
    Pour essayer de faire cour 1er accouchement après rupture de la poche des eaux je n’ai pas eu de contraction pendant quelques heures j’aurais souhaité un accouchement sans péridurale mais mon Obstetricien a vite décider pour accélérer le travail de me faire des piqûres d’ocytocine (pour information après injection de ce produit il est très difficile de supporter la douleur car les contractions deviennent très violent rapidement) puis tout au long de l’ouverture de mon vol qui a été de 13h à 00h l’obstétricien a à plusieurs reprises essayer de me faire une césarienne c’était de l’harcèlement moral j’ai essayé de mis opposé tout au long de la journée et toutes les raisons y sont passées (vous ne dilatez pas assez vite, le bb à la tête coincé, le bb se fatigue…) sauf que je sentais que je pouvais accoucher naturellement et à 23h j’ai regardé mon Obstetricien droit dans les yeux je voyais qu’il avait qu’une envi en finir avec mon accouchement et qu’avec la césarienne il aurait sûrement rejoint plus vite sa famille ou ces amis car nous étions samedi soir je lui est donc dis : je ne veux pas de césarienne vous pouvez partir je prendrai l’obstétricien de garde vous avez l’air fatigué je pense que c’est mieux ainsi … le lendemain il est venu dans ma chambre et m’a dit je m’excuse j’ai des problèmes dans ma famille vous avez bien fait de lutter pour éviter la césarienne ! Depuis j’essaye de raconter cette expérience pour que les femmes n’hésite pas si elles le peuvent à s’opposer si il le faut à un médecin….
    Pour mon 2eme accouchement j’ai par contre écris à l’ordre des médecins pour le comportement de l’obstétricien de nuit qui est arrivé mon accouchement a été très rapide mais très douloureux car sans péridurale, le sage femme m’a accouché sans problème l’obstétricienne n’est arrivé qu’après que la délivrance et elle m’a enfoncé son main et son bras pour s’assurer que le placenta était entièrement sorti sauf qu’elle a pris 10 a 15mn pour me faire ce geste inutile car comme m’a dit le sage femme le placenta était correctement sorti ce geste n’était pas indispensable mais l’obstétricienne avait sûrement besoin de justifier d’un acte car elle était arrivé après l’accouchement, je lui est dis vous me faites très mal, je me raidissais sur le siège c’était insupportable et elle continuait et m’a dit “vous allez vous calme car sinon j’appelle l’anesthésiste pour vous endormir” sur le moment je n’ai pas réagi mais le lendemain matin et le jour suivant je n’ai vu aucun Obstetricien j’ai juste reçu un appel puis texto provenant du secrétariat de cet Obstetricien pour que je vienne payer les frais de dépassement. J’ai été outré de voir qu’elle n’avait même pas prévenu mon Obstetricien et m’envoyer des textos et appels pour que je vienne payer alors que je venais d’accoucher et que j’étais avec mon bb et qu’il m’était impossible de sortir de ma chambre avec mon bb sous le bras. Après avoir informé mon Obstetricien du comportement inapproprié de sa collègue car celle ci m’a prise pour un animal lorsqu’elle m’a enfoncé avec une telle violence son bras dans mon vagin alors que je n’avais pas eu de péridurale j’ai donc décidé de ne pas lui payer les frais de dépassement et est informé son secrétariat. Le soir même elle arrivait dans ma chambre pour se justifier sauf qu’elle s’est énervé m’a à plusieurs reprises touché l’épaule lorsqu’elle me parlait avec mépris heureusement mon frère était présent et lui a demandé de parler moins fort car il y avait un nouveau née ! Suite à et incident j’étais très affecté car cet Obstetricien s’est comporté avec beaucoup d’agressivité avec moi j’ai donc écris à l’ordre des médecins ils m’ont répondu et on demandé des explications à l’obstétricienne ils ont vite soutenu leurs collègues en disant que son geste était justifier alors que pour moi il n’était pas surtout lorsqu’elle me menacait de me faire une anesthésie pour que je taise ma douleur alors qu’il n’y avait aucune complication médicale… mais je suis contente d’avoir laisser une trace écrite dans le dossier de cet Obstetricienne et j’espère que si elle recommence une autre patiente aura mon audace d’écrire à l’ordre des médecins.

  15. Cécile says:

    Bonjour,

    je suis ce blog depuis longtemps et cela m’a vraiment été à ouvrir les yeux sur mon vécu de femme, de mère mais aussi sur celui de ma mère. Elle n’a connu qu’un seul accouchement, le mien, il y a 35 ans, avec les violences qui vont malheureusement parfois avec: déclenchement, refus de prise en charge de la douleur (elle souffrait tellement qu’elle demandait une césarienne et on lui a répondu vous accoucherez par voie basse comme tout le monde), sage-femme qui appuie sur le ventre de toutes ses forces, épisio, alcool à 90% sur les mamelons crevassés pendant la tentative d’allaitement… ma mère qui a eu tant de mal à tomber enceinte de moi n’a jamais voulu avoir de 2e enfant. Je connaissais le récit de son accouchement et il était imprimé en moi comme une fatalité, je savais que je devrais accoucher dans la douleur, sans mettre des mots sur le fait que ma mère avait subit des violences que rien ne justifiaient.
    Quand je suis tombée enceinte de ma 1ère fille, j’ai vécu une grossesse plutôt clémente, un accouchement serein, malgré un déclenchement justifié par une vraie baisse des mouvements foetaux. J’ai été respectée par les sages-femmes de Diaconesses. J’ai certes mal vécu mon échec d’allaitement par manque de soutien essentiellement (quelle idée d’accoucher mi-août) mais j’étais la preuve qu’au final on pouvait être respectée malgré un accouchement médicalisé. 10 mois après la naissance de ma fille aînée, je retombe enceinte (volontairement). 1e violence, verbale cette fois. Je veux changer de gynéco pour trouver quelqu’un plus proche de mon lieu de travail, je vais en voir une qui me demande direct “nan mais c’est fait exprès là? parce que c’est rapproché quand même”. Je me suis donc fait suivre par une sage-femme et je ne suis jamais retournée voir cette femme qui m’a choquée par le manque de délicatesse de ses propos. Ma 2e grossesse s’est bien passée et je rêvais d’un accouchement un peu “naturel”. En tout cas, pas de déclenchement et d’une aide dans la gestion de la douleur, d’une écoute des sages-femmes des Diaconesses. Quand je suis arrivée à la maternité pour accoucher, j’ai été prise en charge en mode “c’est son 2e on n’a pas besoin de s’occuper d’elle”. On m’a mis dans une salle, seule avec mon mari. La baignoire était prise et on m’a dit direct que je n’étais pas prioritaire (et pourquoi d’ailleurs, je n’en sais rien vu que ma poche des eaux était intacte et que j’étais seulement à 5). Pour la douleur? Péri ou rien. Ok je résiste autant que possible, puis ne tenant plus, je demande la péri. L’anesthésiste met au moins 45 minutes à venir, c’est qu’il fallait demander avant. Parfois, l’étudiante sage-femme vient me voir mais c’est tout. Personne ne m’a parlé de ce que je voulais pour cet accouchement, à croire que je ne suis pas là. La péri est mal posée, elle m’a fait un mal de chien à la pose et elle est latéralisée puis inefficace. Quand je dis que j’ai mal, que je ne gère plus (je me souviens avoir même dit à la sage-femme “je vais mourir”), on me répond que c’est trop tard et qu’on ne peut rien faire pour moi. J’ai demandé à plusieurs reprises qu’on ne perce pas ma poche des eaux qui ne s’est pas rompue spontanément. La sage-femme profite de faire un TV pour me la percer sans mon consentement et me l’annoncer après. Puis vient le moment de pousser. Je pousse non pas pour faire venir mon bébé au monde mais pour ne plus avoir mal. Ma fille nait. J’ai quelques points de suture. La sage-femme me dit en rigolant “bah vous voyez qu’elle marche la péri sinon vous auriez mal là”. Sauf que j’ai mal (connasse).
    Aujourd’hui, je suis enceinte de quelques semaines de mon 3ème enfant. Je me réveille la nuit en me demandant quoi faire pour cet accouchement. Paradoxe: j’ai très peur de souffrir suite à ce 2ème accouchement qui m’a traumatisé et peur d’accoucher sans péri, pourtant je suis sûre que la péri était une réponse inadaptée à ma douleur dans cet accouchement. Je ne sais pas où aller (je suis inscrite aux Bluets mais seront-ils encore là en juin?). Je vis très certainement ma dernière grossesse et je ne veux pas l’inscrire comme une fatalité dans un historique de violences, même si elles sont surtout psychologiques. Comment trouver l’endroit et les personnes qui me respecteront et m’aideront dans cette naissance? C’est difficile à dire puisque je n’ai pas eu le sentiment d’être respectée dans un établissement aussi réputé que les Diaconesses, et j’ai peur de ne pas faire le bon choix ni de trouver les bonnes personnes pour m’entourer.

  16. Christine says:

    Pour répondre à Cécile, la seule façon de se sentir en confiance me semble t il est de rencontrer et connaître la personne avec laquelle vous accoucherez. Autrement dit, choisir une sage femme a domicile, échanger durant la grossesse sur vos appréhensions, vos choix personnels ou de couple….Ce fut mon meilleur choix. Je n’étais pas vouée à l’aléatoire d’une équipe de garde et au protocole d’une structure mais sécurisée par la présence d’une professionnelle dans mon environnement.

    • Zab says:

      C’était mon rêve pour mon troisième accouchement, mais il faut encore le pouvoir… Aucune praticienne de l’AAD dans ma région, aucune sage-femme ayant accès au plateau technique d’un hôpital non plus.
      Mon troisième accouchement s’est très bien passé, mais je suis tout de même en colère quand je pense que ça n’est dû qu’au hasard d’être tombée ce jour-là sur une personne bienveillante.

  17. Vercoustre says:

    Je suis gynécologue-obstétricien à quelques semaines de la retraite. J’ai lu avec attention ces témoignages. Je me dis qu’au début de ma carrière je faisais parti de ces “brutes en blanc”. “Brutes en blanc” c’est le titre du dernier livre du Docteur Winkler, livre qui dénonce la brutalité des médecins français et qui a fait grand bruit dans les médias. Livre qui naturellement a déclenché la colère des médecin. Il m’a fallu de nombreuses années pour évoluer vers une autre relation, une relation d’ écoute, une relation où l’on échange d’égal à égal, une relation où j’essaie constamment de me défaire de ce pouvoir médical encore si puissant, pouvoir dont les médecins abuses et devant lequel les patientes se soumettent trop volontiers. Relation combien plus riche que celle que j’avais avant.
    L’autre soir dans un dîner en ville,une amie me raconte cette anecdote. Au moment de lui poser la péridurale l’anesthésiste lui demande le prénom de son bébé, Pénélope répond-elle, c’est chouette commente l’anesthésiste ça rime avec salope!
    Je suis aujourd’hui atterré par ces médecins aussi frustes que brutaux.
    Heureusement quelque chose est en train de changer dans le monde médical, et le pouvoir médical sera je pense de plus en plus contesté. Je salue Marie-Hélène Lahaye qui poursuit avec une belle ardeur ce combat combien difficile contre cet exorbitant pouvoir dont disposent les médecins.
    Voilà pour conclure, n’hésiter mesdames à gifler votre gynécologue s’il dépasse les bornes, ça lui fera le plus grand bien!!
    Laurent Vercoustre gynécologue obstétricien

    • Hilda says:

      Merci beaucoup pour ce commentaire Dr. Ce n’est pas facile de renoncer à cette forme de pouvoir si instaurée et se remettre en question.

  18. Dd says:

    Ne pas accoucher dans un hôpital public est la règle numéro 1 si l’on souhaite éviter tout ça !

  19. Dd says:

    À Hélène, moi aussi comme beaucoup j’ai eu de l’ocytocyne, comme beaucoup, et j’ai attendu 12 heures pour accoucher. De quoi vous plaignez vous ? Que l’on évite à votre bébé de souffrir? Je ne comprends pas vos plaintes, savez-vous à quoi ressemble un vrai accouchement naturel dans le reste du monde ? Je ne le pense pas, sinon vous ne viendrez pas vous plaindre de vos quelques heures de douleurs sur un forum. .. il y a des limites à l’indécence

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Dd, je ne comprends pas très bien le sens de vos propos. Vous intervenez une première fois pour dire “Ne pas accoucher dans un hôpital public est la règle numéro 1 si l’on souhaite éviter tout ça !”.

      Donc vous reconnaissez qu’il y a des hôpitaux où les femmes sont maltraitées (et je ne suis pas d’accord avec vous pour dire que ce sont uniquement les hôpitaux publics). Puis vous postez des messages adressées aux femmes qui ont été maltraitées sur le mode “arrêtez de vous plaindre”.

      Personne ne vous oblige à venir sur mon blog, ni à y lire les témoignages. S’ils vous dérangent, vous êtes libre de le quitter. Mais je n’accepte pas votre ton péremptoire et agressif envers les femmes qui témoignent ici.

    • Myriam says:

      Je vous invite à lire mon magnifique accouchement 100% naturel et absolument facile à la maison qui a pu être ainsi grâce à un grand travail psychologique dont se débarrasser de la peur. Contrairement à mon premier absolument pénible et violent à l’hôpital. Bien à vous d’y réfléchir
      http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2015/06/08/les-mensonges-de-la-peridurale/#comment-4544

    • helceo says:

      trois accouchements…naturel comme dans le reste du monde, pas de souffrance…et pourtant à mon deuxième, les sage femmes trés cool m’ont affirmé que je n’avais pas perdu les eaux…certes je suis arrivé à la maternité deux heures après avoir perdu les eaux !! mais bon, je n’y connais rien c’était le deuxième et je ne ressens peu la douleur des contractions en plus… a ma demande pour aller en salle d’accouchement lol on m’a dit que non, je n’avais pas envie de pousser car le col n’était pas assez ouvert, mais on m’a préconise un lavage rectal ! ben voyons j’avais envie de faire caca ! seule dans les wc j’ai tenu la tête de mon enfant qui naissait… résultat dans l’urgence au lieu de m’aider a finalisé… j’ai du retenir mes contractions car on m’a mis sur une chaise roulante…oups forcément je pouvais pas m’asseoir ! lol un lit était pourtant en face des wc ! on m’a emmené à l’autre bout du couloir…affolement général… et à moitié installé le haut du corps dans le vide il fallait que je le fasse sortir au plus vite !! résultat problème d’oxygénation pour mon enfant, son visage était bleu, ses yeux étaient injectés de sang… test d’apgar avec score bas (souffrance foetale) il a été emmené et réanimé, j’ai juste eu le temps de dire au papa, fonce ne le lache pas des yeux ! 5 minutes après on s’approche de moi pour appuyer sur mon ventre pour faire sortir le placenta ! j’ai dit non vous attendrez encore que les contractions naturelles fassent leur travail ! c’est marrant car le nom de la sage femme n’a pas figuré sur aucun document…pour se prémunir les hopitaux souvent fonctionne ainsi… car si vous faites la demande du nom, ils peuvent anticiper le problème… j’aurais du finir d’accoucher seule au wc, cela aurait été plus sain…

  20. Maman Goupil says:

    Je souhaiterai moi aussi vous faire part de mon témoignage.
    Les violences que nous avons subies, mon fils, mon mari et moi-même, ne sont certes pas aussi violentes que dans certains témoignages, mais cela reste une violence.
    Aujourd’hui encore, de nombreux cauchemars hantent mes nuits, et la perspective d’une future grossesse m’effraie au plus haut point, alors que je souhaitais tant avoir des bébés rapprochés.
    Tout commence dans une clinique privée du Sud de la France, chaudement recommandée par ma meilleure amie qui avait accouché là bas. J’y suis suivie pour ma grossesse, qui se passe à peu près bien. J’y rencontre un premier gynécologue, qui s’est révélé être une andouille de première. Très froid, il n’a pas échangé plus de 2 phrases lors des rendez-vous, et parmi elles, une me disais que je faisais du diabète gestationnel et qu’il fallait me mettre au régime. J’étais enceinte d’un mois. Sur les conseils de ma meilleure amie, je prends rendez-vous avec le gynécologue qui l’a suivi, toujours dans cette même clinique. Le feeling passe bien mieux.
    A cause de ma pathologie cardiaque, je bénéficie d’une échographie mensuelle, ce qui me ravit. C’était notre rendez-vous à nous, chaque mois, et nous l’attendions avec impatience à chaque fois. Les mois passèrent, sans aucune trace de diabète gestationnelle. Mon fils promettait d’être un grand gaillard, très dynamique, mais un peu mince. Rien d’alarmant. A la fin de ma grossesse, le gynécologue prescrit un monitoring tous les 2 jours, par sécurité, pour être sûr que tout aille bien.
    Puis arriva le dimanche 21 Août 2016.
    Un mois avant la date présumée d’accouchement. Des contractions assez violentes et régulières me font aller à la maternité. Hélas, mon gynécologue n’était pas là ce jour là, c’est un autre gynécologue qui s’est occupé de moi avec une sage femme. On constate que je n’ai plus de bouchon muqueux et suis dilatée à 3. On me met sous monitoring et l’on surveille. Je ne me dilaterai pas davantage ce jour là, et l’on me renvoie chez moi.
    J’avais entendu le personnel soignant dire que cela ne les arrangeait pas de me faire accoucher ce jour là, car il n’y avait que très peu de personnel. Dubitative, je me fie néanmoins à l’avis du gynécologue de garde. Quelques jours plus tard, un impression étrange me glace l’échine. Mon fils ne va pas bien. Je le sais, je le sens. J’en parle à la sage femme qui venait me faire les monitorings, qui me dit que pour elle tout va bien, le cœur va très bien, que cela pouvait attendre le rendez-vous avec mon gynécologue quelques jours plus tard. Là aussi, je lui fais confiance, et m’en remet à son jugement.
    Le 7 Septembre 2016, à 19h30.
    Arrive le rendez-vous avec mon gynécologue. Lors de l’échographie, nous discutions toujours, mon mari, présent à chacune des échographies, blaguait souvent avec lui. Mais là, pas un mot. Mon gynécologue me dit que mon fils a perdu du poids, qu’il n’est pas en très grande forme. Mon monde s’écroule. Il prend la décision de déclencher l’accouchement le lendemain, le 08 Septembre 2016.
    Et là, le cauchemar débute.
    La nuit se passe tant bien que mal. Le lendemain à 7h00, je suis en salle d’accouchement. Une sage femme un peu âgée s’occupe de nous.
    9h30
    On me perfuse à l’ocytocine et bien sûr on surveille attentivement le monitoring. Les contractions arrivent, vite, fortes, violentes, douloureuses. Je les gère tant bien que mal, pas un cris ne sortira de ma bouche. Un simple mot gentil de la part des sages femmes et des infirmières m’aurait aidé. Mais c’est à peine si l’on m’a adressé la parole. Seul mon mari, d’un soutient infaillible, est là pour m’aider dans cette épreuve.
    10h30
    Mon fils fait une petite détresse cardiaque. La sage femme me réponds que c’est normal, que tant que le cœur revient à la normale une fois la contraction passée, c’est que tout va bien. Je lui dit qu’il fallait envisager la césarienne, que mon fils est fatigué. Elle me réponds, presque moqueuse, que je suis une future maman inquiète, mais qu’elle sait ce qu’elle fait. Bon d’accord, après tout, c’est vous la pro.
    11h30.
    Nouvelle détresse cardiaque. Là aussi son cœur remonte. Je sens que mon fils est fatigué de tout ceci, il se bat, mais je sens sa détresse, comme s’il me suppliait de faire quelque chose. Je lui dit à nouveau d’envisager la césarienne, mon fils commence à aller mal ! Là aussi, nouveau mur. Il faut que j’arrête de me plaindre et que j’allais faire un accouchement par voie basse, pas de césarienne pour moi. Mon gynécologue est venu voir ce qu’il se passait, a observé, puis est parti, sans un mot.
    11h45.
    On décide de faire une péridurale. On fait sortir mon mari. J’étais dilatée à 6, et l’anesthésiste de me dire ” Et bien fallait la demander avant, là à quelques minutes près, je ne pouvais plus rien faire !” Comme si je pouvais moi-même savoir à combien mon col était dilatée. Cet abruti a du s’y reprendre à trois reprises, car dès qu’il me piquait, il atteignait à chaque fois mes vertèbres, m’occasionnant des douleurs immenses. Mes cris ramenèrent les autres sages-femmes, qui se mirent à 4 pour me maintenir de force pour pas que je me débatte. Il finira par me la poser, cette péridurale, non sans souffrance. Etant donné qu’il l’avait mal posé, il a fallu injecter une dose supplémentaire. Je m’inquiète pour mon fils.
    12h00.
    Nouvelle détresse cardiaque pour mon fils. Cette fois-ci, son cœur descendit, puis descendit encore, jusqu’à 40 battements minutes. Là, j’ai hurlé, le seul cri de mon accouchement ” Faîte une césarienne immédiatement!!” Mon gynécologue arrive, il était dans la pièce à côté, observe les sages femmes, et hurle ” Ca suffit les bêtises, l’acharnement ça va mais là au bloc, immédiatement !! “.
    Après un regard à mon mari, médusé et très inquiet, je me retrouve dans cette salle aux néons trop forts. Je m’excuse auprès du personnel soignant d’avoir crié ainsi. On me rétorque alors que je suis dans le top 10 des emmerdeuses. Choquée, je me suis arrêté de parler. On me passe ensuite une rachi anesthésie cette fois. Mon gynécologue entame la procédure, et j’ai senti … Mais je n’ai rien dit. Il fallait faire vite, sortir mon fils de là. Etait-il vivant ? Pitié dîtes moi si il est vivant. Je pense que l’adrénaline du moment, la peur, m’a permis de passer outre les douleurs de la césarienne. Je sentais l’incision, la lame froide sur ma chair, ses bras frôlant mes jambes, les courants d’air, faits par les sages femmes qui s’agitaient et passaient et repassaient à côté de nous. J’ai senti ses mains dans mes ventre. Je l’ai senti tirer, puis appuyer, pour tirer à nouveau. Et là je l’ai entendu. Un cri, LE cri. Puissant, si puissant. Je me suis mise à pleurer, de joie. Je remercie mon gynécologue et lui demande si je peux faire le peau à peau. Il me réponds qu’il veut bien, mais que pour l’instant, seule la tête était dehors, le reste de son corps étant toujours dans mon ventre. Il était très surpris que mon fils se soit mit à crier si vite, alors qu’il n’était pas encore entièrement sorti de mon ventre. Nous apprendrons plus tard pourquoi.
    On me met mon fils contre moi, et je pleure ce bébé que j’avais failli perdre. Je lui parle et lui dis que je suis désolée, que je ne voulais pas qu’il souffre dans mon ventre et que désormais ce ne serait plus qu’un mauvais souvenir. On embarque ensuite mon bébé pour les premiers soins, pendant que l’on me referme. Là, je me mets soudain à vomir, beaucoup de bile. Le contrecoup sans doute. Une sage femme dit à sa collègue ” Et merde là voilà qui dégueule maintenant”. Charmant. Elle me tend juste un essuie tout pour m’essuyer.
    J’apprendrai plus tard par mon mari, que lorsque l’on m’a emmené au bloc, 2 infirmières de bloc ont été mécontentes, car à cause de moi, il avait fallu faire une stérilisation de bloc non prévue, et que ça les embêtait, pour rester polie. J’apprendrai aussi qu’elles ont oublié mon mari en sale d’attente, et qu’elles ont effectué les premiers soins sans lui. Il a exigé, de sa douce voix, qu’elles les refassent devant lui. Elle s’exécutèrent, non sans râler. Il fit ensuite le peau à peau avec notre fils. Mon mari s’étonna de l’absence du bracelet. On lui dit qu’on lui mettra plus tard. Dès lors, il décidé de ne jamais quitter notre fils tant qu’il n’avait pas ce bracelet. Tout au long de la journée, nous n’avons eu de cesse de réclamer le bracelet. J’entendis le personnel soignant nous qualifier d’emmerdeurs avec ce “putain” de bracelet. Mon fils l’aura finalement, ce “putain” de bracelet, vers 23h30.
    La première nuit se passa bien, l’équipe de nuit ce soir là s’est avérée efficace et disponible. Les jours suivants en revanche … Aucune aide. Mon mari venait chaque jour, et allait donner le bain. Au premier bain, nous constatons une boule sur le pied de notre fils. en pressant dessus, du pus en sort … Ainsi qu’un morceau de compresse !! Pas fichues de faire les premiers soins convenablement. La puéricultrice était outrée. Nous soignons notre fils et le problème disparut dans les jours qui ont suivi.
    La troisième nuit, je leur ai confié mon fils, il fallait que je dorme, cela faisait 72h que je n’avais pas dormi, il me fallait au moins quelques heures. Dans la nuit, j’entendit un bébé pleurer. Je l’ai immédiatement reconnu, c’était mon bébé. J’ai appelé les infirmières, sans réponse. Je me suis levé, avec les effroyables douleurs liées à la césarienne, et j’ai commencé à traversé le long couloir. Là, une infirmière me croise, et, surprise, me ramène à ma chambre. Je demande alors comment va mon fils. On me réponds que c’est un emmerdeur et que ça fait 3 heures qu’il beugle comme un veau. Je demande à la récupérer immédiatement. On me dit que non, qu’il faut que je dorme, et je réponds d’un ton sec que je leur demandais de ramener mon fils auprès de moi immédiatement et de ne plus l’approcher. Je récupère mon fils qui s’arrête alors immédiatement de pleurer.
    Le lendemain, mon mari ne manque pas de faire le scandale du siècle. Moi, je décide de prendre le taureau par les cornes pour sortir plus vite. Je me suis mise debout très vite et ai rapidement pu être autonome, à grands coups d’anti douleurs. Je réclame du lait pour mon fils, car il avait consommé toutes les petites bouteilles à disposition. On me répondit non, que mon fils avait assez mangé, et qu’il fallait que j’en achète maintenant. Le sang de mon mari ne fit qu’un tour. Il leur ordonna d’aller chercher de quoi nourrir notre fils de 3 jours. Déjà que par leur faute notre fils avait failli y rester, maintenant ils veulent l’affamer? Car il a mangé déjà l’intégralité des petites bouteilles disponibles ? Il était fou furieux. Mon fils a bien eu son lait finalement.
    Mon gynécologue, ayant eu vent de la situation, arriva. Je n’avais rien contre lui, cela a sans doute été le seul à être à l’écoute et attentif. Il m’informe que les résultats de l’analyse du cordons étaient là. Mon fils était bien en souffrance, il n’y avait presque plus d’échanges, et il a survécu dans mon ventre en buvant le liquide amniotique. Pour lui, mon fils est un miraculé, car, selon lui toujours, à quelques heures près, j’accouchais d’un mort né. Manque de tact et de délicatesse certes, mais honnête. Il ne comprends pas pourquoi on ne m’a pas laissé accoucher le 21 Août. Nous non plus.
    Nous quittons la maternité l’après midi même, avec son autorisation, mon fils n’ayant fait que prendre du poids depuis sa naissance, et étant en pleine forme.
    Je vous remercie de m’avoir lu, c’est long, je sais, mais j’en avais besoin. 10 mois plus tard, j’éprouve toujours autant de difficultés à en parler. A cela, se mêle aussi l’incompréhension des proches. Qui ne sont pas compréhensifs. Facile de me dire de tourner la page, que maintenant mon fils va bien. Que ” Oh mais tu sais, c’est facile pour personne” ou encore ” Mais moi aussi j’ai galéré, mais sa va t’inquiète pas”. Alors oui, mon fils va bien, moi moralement moins. Cependant, cet accident nous a tous les 3 terriblement soudés. Mon fils, mon mari et moi sommes très proches, et sommes toujours attentifs les uns envers les autres.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour votre témoignage. Il est très révélateur d’un problème systémique dans la prise en charge de l’accouchement dans les hôpitaux, à savoir le mépris du personnel à l’égard des femmes qui accouchent. Vous avez raison de vous insurger contre ce comportement inacceptable et indigne de notre société.

      Je vous souhaite néanmoins beaucoup de bonheur et d’amour au sein de votre petite famille.

    • Myriam says:

      J’ai lu votre témoignage et je trouve que vous banalisez beaucoup ce que vous avez vécu, ce ne sont pas de petites violences que vous avez subi. Je trouve ça scandaleux que l’on est arrêté votre accouchement si j’ai bien compris. Un mois avant ça me semble acceptable, c’est peu prématuré. Il faut croire que la nature a ses raisons parfois. Vous êtes au bon endroit pour être entendu et recevoir beaucoup de compassion

  21. Bérengère says:

    L’infantilisation des patientes … Lors de mon 1er accouchement (j’avais déjà refusé l’épisiotomie ce qui avait bien ennuyé le gynécologue…) j’ai eu quelques “erraillures” que le gynéco a décidé de recoudre (alors qu’à posteriori d’après l’avis de ma sage femme cela n’aurait pas été nécessaire). Sauf que la péridurale qui avait été très bien posée, très bien dosée ne faisait plus effet. La douleur des points faits à vif me fait trembler tout le corps y compris les jambes qui, avec la position gynéco, sont proches de la tête du médecin… Il ordonne donc à la sage femme présente de m’attacher aux étriers : “elle va finir par me mettre un coup de pied” sans s’adresser à moi…
    A posteriori j’ai été très choquée d’être attachée de la sorte pour une douleur qui aurait pu être gérée très facilement.

    • maryline says:

      Quand je lis toutes ces mamans qui ont eu les points à vif (un cas aussi autour de moi, dans la maternité où j’ai accouché), alors qu’on ne va pas me faire croire qu’à notre époque, un petit coup de spray anesthésiant ça n’est pas possible, j’Hallucine !
      @ Maman Goupil, je suis désolée pour vous. Quelle expérience négative… C’est en tous cas parce que je ressens profondément ce que nous vivons trop souvent en accouchant que je ne veux plus d’autre enfant. Quand on a la chance que tout se déroule bien, ça va. Mais je sais tellement maintenant que si quelque chose dysfonctionne, on peut très vite se retrouver en enfer, avec des soignants blasés et blindés sur le fait de la douleur, sur le fait de ce qui peut arriver… Alors que nous, côté mamans, cela peut détruire notre vie, créer des traumatismes graves et difficilement surmontable, quand cela n’entraîne pas notre mort ou celle du bébé. Sans compter que le sujet est tellement tabou qu’il est difficile d’en parler. Effectivement on se heurte alors à beaucoup d’incompréhension, que ce soit de l’entourage ou du milieu médical.
      La négligence en milieu hospitalier se rencontre tous les jours.
      Et je ne crois pas que cela s’améliorera. Il faut être extrêmement courageuse pour vouloir accoucher quand on sait comment cela se passe en réalité.
      Et non, ça ne se passe pas comme on nous l’apprend en cours de préparation à l’accouchement.
      Il devait y avoir toute une équipe autour de vous ? Oui, mais voilà, la journée l’équipe est occupée ailleurs, la nuit, l’équipe se réduit à 2 personnes.
      Le col devait s’ouvrir d’1 cm par heure ? Mais plus de 10h ont passé et rien n’est ouvert.
      Vous aviez visité la nursery de la maternité où l’on devait accueillir votre bébé si vous aviez besoin de récupérer de votre accouchement ? Oui, mais voilà, l’équipe est en sous-effectif, et vous ne dormirez pas non plus (pour la 5ème nuit consécutive).
      L’équipe devait respecter vos choix, dont celui de donner le biberon ?
      Oui mais non. L’équipe vous jugera. Sans pitié. Et vous serez une mauvaise mère parce que vous ne donnez pas le sein.
      On ne doit pas laisser seule une maman qui vient juste d’accoucher, par précaution ? Oui, mais l’AP secoue votre chum pour qu’il aille chercher des chaussettes, elle fait les soins au bébé avec la sage-femme, et vous, vous vous sentez partir, vous demandez qu’on ne vous laisse pas seule sur la table, et vous recevez une réaction du genre : “non, mais celle-là alors, quelle emmerdeuse !”
      De beaux discours, on en trouve partout. AVANT d’accoucher.

  22. Myriam says:

    @helceo
    Merci de votre témoignage qui complète en quelque sorte mon expérience d’accouchement, et qui complète la réflexion que j’avance souvent, je sais que je suis énervante avec ce slogan: Il y a deux acteurs obligatoires durant une naissance, la mère et son bébé.

    Je crois comme vous que de terminer la naissance seule immédiatement aurait été mieux. Je me dis que certains soignants ont vraiment un lavage de cerveau, on aurait dû vous dire levez-vous madame tenez votre périnée et prochaine contraction, merci bonsoir… ridicule. Je m’étais préparée psychologiquement à ce genre de naissance, c’était ce que je voulais alors dans ce cas c’était bien-sûr facile et une évidence pour moi de la sortir, même qu’à cet instant précis, je voulais la sortir avant l’arrivée de la sage-femme, c’était mon état d’esprit. Et pour le placenta, tout comme mon accouchement, et avec le recul je le pense, il fallait attendre point final. Heureuse que vous ayez témoigné

    Félicitation à vous

  23. morgane says:

    Bonjour,

    Je me lance dans mon témoignage, ne sachant pas trop si ce que j’ai vécu est perçu comme de la violence gynécologique ou non.
    Fin d’année 2017 je prend rdv pour me faire faire prescrire une contraception hormonales sans hormones, ont me propose le stérilet au cuivre, me disant que ce n’est pas douloureux, que ça prend 5 min, que c’est le top du top et que même sans avoir eu d’enfant c’était possible.
    Alors je dis ok sans hésité! Viens l’heure de mon premier examen gynécologique, j’y vais totalement décontracté et l’examen se déroule sans problème. On prend rdv pour la pose.
    Et la catastrophe, au commencement des douleurs, peu intense, dite des douleurs comme celle des règles. Par la suite les douleurs augmente, l’examen dur, ont me sollicite pour tenir le spéculum, la pince lache à plusieurs reprise et m’arrache les parois, les douleurs se font de plus en plus intense, elle me fait une écho rapidement pour voir ce qui cloche, les larmes montent, je me sens parti, je stop donc la gynécologue après avoir fait un m’alaise vagal, les douleurs me sont insupportable, elle me dit qu’elle allait justement me proposer d’arrêter ça il n’y arrivait pas … je reste un peu allongé, toute sonné, me lève un peu et voit du sang partout … une énorme quantité de sang, ma tête tourne à nouveau… j’ai mal au ventre, très mal. Je me relève m’habille, voit les outils ensanglanté, le sol encore tacheté de sang… Je m’assoie et m’explique qu’elle m’a créer un chemin dans mon utérus ce qui a causer les douleurs, le malaise et tout ce sang, je me sens mal à nouveau et alors on me fait sortir et m’allonger sur des sièges. Je repars, on me dit que les saignements devraient durer une semaine.
    2 mois après j’ai toujours des douleurs, je prend rdv ailleurs, on me dit que je suis peut être infectée et qu’on aurait du me redonner rdv pour moi si tout est ok.
    On me donne u prélèvement vaginal ainsi qu’une écho endovaginale.
    Je prend mes diverses rdv. Au premier voyant le spéculum je stress et donc me contracte, l’infirmière m’engueule à moitié me disant que si je me contracte elle n’y arrivera pas, au final elle y arrive. Au deuxième, la gynécologue pensait que je venais pour une infection sexuellement transmissible, elle me parle froidement, me demande si j’ai des douleurs lors des rapports et quand je lui dit oui me soupçonne de mentir… il s’est avéré qu’elle a vue que mon utérus était retraversé et que donc la pose du stérilet avait raté à cause ça … Je m’aperçois donc que la gynécologue pour la pose du stérilet n’avait pas prit les précaution nécessaire et pire encore n’a pas vu, ou bien m’a caché qu’elle avait vu que mon utérus était rétroversé …
    Aujourd’hui rien ne m’est proposé hormis la pilule qui me rend dépressive… je reste donc au préservatif…

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