Non, un accouchement n’est pas en soi violent

Image du film Thelma & Louise

Alors que la dénonciation des violences obstétricales est relayée par les médias, des gynécologues tentent de se défendre en évoquant l’idée d’une violence intrinsèque à l’accouchement (réécoutez par exemple le débat sur France Inter ou les propos d’Israël Nisand sur BMFTV). Il s’agit d’une façon bien commode pour les professionnels de se dédouaner des maltraitances infligées aux parturientes, soit en expliquant que les violences provoquées par des actes médicaux inutiles et non consentis sont moindres que celles de l’accouchement, soit en accusant les femmes de confondre la violence intrinsèque de l’enfantement avec celle des actes médicaux.

Considérer l’accouchement comme étant en soi violent démontre une méconnaissance totale du processus physiologique de l’accouchement et une vision empreinte de stéréotypes de genre que les médecins projettent sur les parturientes.

Lorsque l’on interroge des femmes qui ont accouché de façon respectée, elles décrivent la mise au monde de leur enfant comme une expérience extrême où elles ont ressenti une puissance inouïe. Elles évoquent une épreuve digne d’un marathon, narrent des sensations extraordinaires, parlent d’un cataclysme émotionnel. Leurs cris étaient des cris de puissance, pour canaliser leur énergie comme le font des sportives, pour se donner du courage comme le font les guerrières. Certaines ont éprouvé une douleur très forte, mais ressentent beaucoup de satisfaction de l’avoir traversée. Elles sont enfin intarissables sur l’extase et la félicité dans laquelle elles baignaient après la naissance de leur bébé. Jamais elles ne décrivent leur vécu comme de la violence.

L’obstétrique s’est construite par des hommes à une époque où les femmes étaient exclues de toutes les fonctions décisionnelles, y compris en médecine, et où leur parole n’avait pas la moindre importance. Les médecins ont donc décrit l’accouchement non pas sur base des témoignages de femmes relatant leur expérience intime, mais en tentant d’interpréter ce qu’ils observaient à travers le prisme des stéréotypes de genre. A l’époque des errements de la médecine autour de l’hystérie, les femmes avaient l’injonction d’être posées, fragiles et douces. Il était attendu d’elles qu’elles soient discrètes, silencieuses et sujettes aux évanouissements délicats. Comment les médecins pouvaient-il donc interpréter l’attitude d’une future mère hurlant, gémissant et adoptant des positions obscènes, autrement que comme celle d’une victime d’une violence qui lui serait infligée par une force mystérieuse ?

En outre, lorsqu’une femme transgresse les normes de genre en adoptant un comportement masculin, elle est perçue comme étant beaucoup plus violente qu’un homme. Pour expliciter mon propos, je vous donne l’exemple de mon film culte Thelma & Louise. Ce long métrage a été un des premiers à reposer entièrement sur ces transgressions de genre, et à, pour cette raison, été qualifié de « violent » voire « d’ultra violent » par une partie de la critique lors de sa sortie en salle en 1991. Pour répondre à ces critiques, Callie Khouri, la scénariste du film, a proposé d’imaginer la scène de la tentative de viol avec un personnage masculin à la place de Louise : un homme tente de violer une femme, l’ami de cette femme intervient, finit par abattre le violeur, puis lui dit « foutons-le-camp d’ici ». Cette scène jouée par un homme serait tout simplement banale dans un film d’action. En revanche, si elle est jouée par une femme, elle est perçue comme beaucoup plus violente, voire totalement subversive. Susan Sarandon, qui interprète le personnage de Louise, a ajouté que la violence contenue dans Thelma & Louise est d’un niveau bien moindre que dans la plupart des films d’action classiques où le héros est un homme blanc. Et de citer Total Recall, sorti juste avant, où le personnage d’Arnold Schwarzenegger tue une femme d’une balle dans la tête en disant « Considère ça comme un divorce », qui n’a pas du tout soulevé la même indignation que Thelma & Louise. C’est donc bien le fait que ce soit une femme qui adopte un comportement réservé aux hommes qui augmente la perception de violence de ce comportement, plutôt que le comportement lui-même.

De même, la force et la puissance sont des caractéristiques attribuées au genre masculin. N’importe quelle femme qui déploierait une force extraordinaire susciterait l’incrédulité, voire la peur. Son attitude et ses cris ne pourraient pas être interprétés à leur juste valeur puisqu’ils ne correspondent pas au genre féminin auquel sont attachées la passivité, la faiblesse et la fragilité. En s’appuyant sur ces stéréotypes, les obstétriciens en ont déduit que les femmes ne sont pas dans un moment de puissance lorsqu’elles accouchent, mais que leurs expressions sont celles d’une personne victime de violence. Les soignants ne cesseront d’ailleurs de contrer la puissance des parturientes en les réduisant à la passivité, notamment en leur imposant la position allongée, l’immobilité et le silence.

Enfin, considérer l’accouchement comme intrinsèquement violent démontre une méconnaissance totale de la physiologie de ce processus, et notamment ses aspects sexuels (voir mon billet la mère et la putain dans la salle d’accouchement).

Imaginez un médecin ignorant qu’une femme puisse ressentir du plaisir sexuel. Pour lui, les femmes ne ressentiraient que de la douleur pendant le coït, tandis que le plaisir ne serait réservé qu’aux hommes. De plus, les seules images de sexualité dont il disposerait seraient celles de viols, de femmes subissant des agressions sexuelles, des victimes terrorisées qui se soumettraient à leur agresseur sous la menace de mort, et dont un certaines seraient tuées. Il n’en faudrait pas plus à ce médecin pour considérer la sexualité comme étant en soi violente, et pour développer un discours empreint de peur sur tous les risques pour les femmes d’accéder à la sexualité.

Si vous tentiez de lui expliquer que le plaisir féminin existe et que la sexualité est tout autre chose que des viols et agressions sexuelles, il y a beaucoup de chance qu’il ne vous croie pas, tant il est baigné depuis toujours dans ces seules images de violence qu’il n’a jamais questionnées. En désespoir de cause, vous lui montrerez une vidéo d’un couple en pleins ébats, avec l’idée qu’une scène torride de deux amants passionnés changera ses idées fausses sur l’absence de plaisir féminin. Il est malheureusement probable que, face aux grimaces de volupté de la femme, à ses gémissements de délectation et à ses cris lors d’un orgasme, il vous réponde : « vous voyez bien à son visage et à ses hurlements à quel point elle souffre ! Vous voyez bien que la sexualité est violente pour les femmes ! ».

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167 Responses to Non, un accouchement n’est pas en soi violent

  1. Sonia says:

    Merveilleux billet criant de vérités!! Je rêve qu’un jour la conscience collective entendra que la douleur possible d’un accouchement n’a rien à voir avec celle des tortures causées par une agression médicale pendant ce même accouchement. Un accouchement peut être merveilleux quand il est respecté. Vivement qu’il soit enfin mieux organisé en France, redonnant à la femme la première place et la rendant à nouveau actrice principale de ce précieux don qu’elle a de donner la Vie.

  2. cd says:

    Oui, l’accouchement n’est pas violent, il est intense.
    La nuance est de taille, mais le terme “intense” semble avoir été oublié de bon nombre de dits professionnels de l’obstétrique.

  3. Maryline says:

    Madame Lahaye, votre titre d’aujourd’hui me fait bondir. Désolée mesdames, je ne suis pas d’accord avec vous. Je n’ai que mon cas mais ceci dit il en vaut d’autres, et pour ma part je peux témoigner m’être retrouvée en enfer lors de mon accouchement, (“pré-travail” très long donc aucun soulagement possible et ce pendant 17h avant d’avoir enfin la péri, rajoutez à cela 9h, vous aurez la durée totale du processus). L’accouchement est (et a toujours été, depuis la nuit des temps), une violence en soi, infligée malheureusement aux femmes par la nature et contre laquelle on ne peut rien.
    J’en ai pris conscience lors de mon propre accouchement. Tout le monde n’a pas la chance d’accoucher en 10 minutes, ou de ressentir une douleur gérable, voire comme certaines apparemment, un accouchement “orgasmique”.
    Moi, je ne me sentais pas puissante, mais très faible, et même en danger de m’évanouir, et un peu en danger de mort, finalement.
    Je regrette de ne pas avoir eu la force de vivre cet accouchement, c’est sûr, mais je ne suis pas certaine que, sans la péri, nous aurions survécu, bébé et moi.
    Là où je vous rejoins, c’est qu’il ne faut pas que la violence de l’accouchement devienne prétexte à effacer la violence du monde médical, la violence des actes / paroles subis / entendus parfois (là aussi je serais bien placée pour témoigner, j’ai baptisé mon séjour à la maternité “séjour à Guantanamo”).
    Je dirais plutôt que oui, l’accouchement est une violence en soi, mais je rajouterais, “raison de plus pour que l’on ne rajoute pas à la violence extrême mais naturelle de l’accouchement la violence hospitalière”.
    Les mamans méritent un meilleur accompagnement que celui existant actuellement en tous cas dans la maternité où j’ai accouché et apparemment dans plein d’autres, le sous-effectif notamment a des conséquences terribles.
    Je suis votre blog et vos articles avec beaucoup d’intérêt, merci en tous cas de vous pencher sur le sujet et d’animer ce débat nécessaire.

    • Léna says:

      Bonjour, il est évident que votre expérience, vous amène à penser qu’un accouchement est violent. Cependant si l’expérience d’autres femmes est différent, pourquoi généraliser votre exemple et ne pas prendre en compte celui des autres? Dans ce cas, on pourrait dire qu’un accouchement PEUT être vécu en soi comme violent, en plus des violences obstétricales. Mais cela ne fait pas de l’accouchement un acte en soi violent, puisque ce n’est pas le cas pour tout le monde…

      • Maryline says:

        Vous avez évidemment raison de dire qu’il ne faut pas généraliser, cependant je connais autour de moi très peu de femmes ayant refusé d’être soulagée de leur douleur par la péridurale, et pourtant ce n’est pas de gaité de cœur qu’on choisit de se faire piquer dans la colonne vertébrale. Et je crois que très peu de femmes accouchent sans douleur, sans peur ? ou je me trompe ???

        • Lucie TASSY says:

          Je pense qu’il ne faut pas tout confondre.
          Ce que je vais dire à la suite n’est que ma propre pensée, enceinte de mon premier enfant je ne peux pas me permettre d’affirmer des choses que je n’ai pas moi même vécu.

          Mais vous parlez d’avoir eu une péridurale. Je suppose donc que vous avez accouché dans les étriers, ou en tout cas sur le dos.
          Ce n’est donc pas en soi un accouchement physiologique et bien mené je pense. La péridurale fait partie pour moi des actes médicaux non forcément nécessaires.
          Si vous aviez eu l’occasion de vous mettre dans des positions, au calme, dans une salle avec peut etre des “ateliers” comme en maison de naissance (baignoire, suspension, lit 2 places, …), peut etre auriez vous eu moins de douleurs, peur, et finalement auriez vécu votre accouchement différemment?
          C’est ce mode d’accouchement que je vise. Pour le moment je me sens faible, mais les sages femmes qui m’accompagnent prétendent que la préparation de l’accouchement qui est surtout mentale me donnera la force de donner la vie comme depuis la nuit des temps.

          Bref, ce n’est que mon avis. Pour moi vous avez accouché comme les hommes l’ont décidé et non comme vous l’avez décidé. Mais je ne connais pas tout votre accouchement 😉

          • Maryline says:

            Je suis très touchée d’avoir l’avis d’une future maman. Merci. J’étais un peu dans votre état d’esprit avant d’accoucher, mais certainement moins bien renseignée que vous. J’habite en zone rurale et ici, pas de maison de naissance, et pas de “salle nature”, etc… Mais on m’a laissée libre, dans ma chambre, avec un ballon de naissance, jusqu’à la pose de la péridurale (dont malheureusement en revoyant les choses, je sais que je n’aurais pas du tout pu me passer).
            Je vous conseille fortement l’eau chaude si vous pouvez, c’est génial (une douche chaude m’a calmée pendant un certain temps, ensuite ça n’a plus été efficace). Mais dans un bain ça aurait peut-être été mieux encore.
            Ce qu’il vaut que vous gardiez bien présent à l’esprit aussi, c’est si vous le pouvez, de garder la connexion avec votre bébé, et avec le papa s’il peut être présent, ou sinon la personne qui sera là pour vous aider. De bien garder le cap dans votre tête sur l’arrivée du bébé à un moment, ça devient pas facile, et quand ça m’est arrivé, de perdre de vue l’objectif, personne n’a été là pour m’encourager, c’est vrai. ça ça m’a manqué. Et effectivement quand vous ne gérez plus, d’essayer toutes les positions possibles (j’aurais bien aimé que quelqu’un me dise ça, alors je le dis à toutes les futures mamans, de toutes manières, bébé finira par arriver, gardez courage). Sur la gestion des positions etc, je me suis peut-être limitée, je ne me suis pas du tout mise à quatre pattes par exemple; sur la fin, alors que je n’en pouvais plus du tout de douleur, de fatigue, on me proposait de marcher dans le couloir mais debout j’avais très très mal, ça ne me convenait pas, en plus j’étais dans ma blouse d’hôpital moche et je n’avais pas envie de croiser du monde dans cet état car en plus je criais de douleur involontairement et donc se donner en spectacle dans le couloir c’est pas mon genre).
            Donc je dirais que globalement je n’ai pas été bien accompagnée, beaucoup de solitude en chambre, il y a eu quelques points positifs, mais tout ça était très insuffisant, et j’espère que vous serez mieux aidée que moi le jour J, après mon cas a été aussi très particulier, tout le monde n’a pas un “pré-travail” qui dure le temps de 2 accouchements.
            Enfin on ne peut malheureusement jamais promettre qu’il n’y aura pas besoin d’une péri ou même d’une césa. Et il ne faut pas culpabiliser pour ça si cela doit arriver. Même si je me doute bien que vous préféreriez faire sans. Toutes les mamans préfèrent un accouchement facile (ça existe aussi). Et c’est ce que je vous souhaite : un accouchement facile, un beau bébé.

          • Maryline says:

            PS : vous le dites vous même, les sages femmes “prétendent”… Alors ce qu’il faut c’est vous écouter, vous. C’est vous qui savez ce que vous êtes à même de gérer ou non. Et c’est en fonction de ça qu’il faut établir le projet de naissance. Pas en fonction d’une utopie ou de l’avis des personnels soignants.
            Si on devait toujours accoucher comme “depuis la nuit des temps”, hum hum….. C’est ce que les femmes font en Afrique Noire, avec les résultats lamentables que l’on sait.
            Très franchement concernant la péri et la position sur le dos, je n’étais pas pour. Mais ça ne m’a posé aucun problème pour la poussée par contre, si cela peut vous rassurer un peu. On est très très forte à ce moment là.
            A part ça, pour l’instant, êtes vous d’accord pour dire que les femmes ont “un savoir” face à l’accouchement ? Et si oui, quel est-il ? (ça m’intéresserait cette réponse, de la part d’une maman qui n’a jamais accouché, justement).
            Enfin il y a un autre point sur lequel je voudrais rajouter quelque chose : votre ressenti. Vous dites que pour l’instant, vous vous sentez “faible”. Je crois que c’est là-dessus aussi qu’il faut réfléchir. Pourquoi ce ressenti ? Que pouvez-vous faire pour vous sentir plus forte ?
            Qu’est-ce qui vous aiderait ?
            Je vous remercie en tous cas de m’avoir répondu et d’être prête à partager votre expérience et vos sensations de future maman.

        • marine says:

          Lorsque la femme prend le temps de comprendre et de s’informer sur le processus physiologique de la naissance, elle peut, avec son entourage, tout mettre en place pour justement, ne pas entraver ce processus biologique naturel. C’est à dire, entre autre, lumière tamisée, sentiment de sécurité, souffle, accompagnement bienveillant, confiance, etc. Une chatte ne met pas bas au milieu d’une cuisine de restaurant en plein rush… Elle va se cacher au fond d’un placard, au clame, là ou on ne la dérangera pas… Tout est prévu dans notre corps pour donner naissance; j’ai accouché 2 fois de façon naturelle, et oui c’est intense, mais cela n’est pas de la souffrance, c’est la naissance d’un enfant… je ne me casse pas la jambe, j’ouvre mon corps pour laisser passer mon bébé. Les hormones sont là pour nous aider à passer au travers et lorsqu’on le fait, quelle expérience ! Je me demande toujours pourquoi les femmes n’ont pas la volonté de s’informer davantage sur cet événement grandiose qui les attend et pourquoi elles se laissent porter par ce que les médecins leur racontent sans chercher plus loin… Mon second accouchement s’est passé à la maison, ma fille est née en baillant, pas de pleurs, pas de cris, juste de la douceur, c’est un bébé calme et souriant. Il est temps de revoir la façon dont les humains viennent au monde…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci Maryline pour votre témoignage.

      J’ai une série de témoignages de femmes qui ont très mal vécu leur accouchement, généralement en raison du contexte dans lequel elles étaient. Par exemple, beaucoup ont vécu un enfer en arrivant à la maternité, en espérant une péridurale qui leur a été vendue comme la panacée, et qui se sont retrouvées à attendre de nombreuses heures dans l’abandon et la solitude à cause de sages-femmes débordées. Plutôt qu’avoir été préparées à puiser les ressources en elles pour affronter les sensations extrêmes de l’accouchement, elles ont subi les choses en étant en plus déstabilisées par le fossé entre ce qu’on leur a promis et la réalité d’une prise en charge défaillante. Pour elles, effectivement, l’accouchement est devenu une violence.

      Il existe également des femmes, me semble-t-il une petite minorité, qui malgré une bonne préparation, un accompagnement bienveillant et des conditions idéales d’accouchement, ne supportent pas ces sensations extrêmes. Dans ce cas, la péridurale est effectivement une superbe invention et est très utile.

      • Maryline says:

        Merci Madame Lahaye, pour votre réponse. Cela m’amène à une nouvelle réflexion. Il est vrai qu’on nous laisse entendre qu’on ne se retrouvera pas dans des souffrances extrêmes du moment qu’on souhaite la péridurale, et qu’ensuite, on tombe de haut. Deuxième grand fossé entre le “vendu” et la réalité : “le col s’ouvre d’un cm par heure”. Jamais on ne nous a dit en cours de préparation à l’accouchement qu’on pouvait mettre des heures voire des jours, pour atteindre le fameux “3” permettant d’accéder à la péri et qu’on vivrait un long calvaire. Peut-être la “dystocie de travail” est-elle si rare qu’il vaut mieux ne pas en parler ?
        Totalement d’accord sur le manque d’accompagnement, j’ai effectivement vécu la solitude en chambre durant toute la phase de “pré-travail” qui ne semble intéresser personne, et ai été accompagnée le minimum ensuite, mais voilà, comme vous le dites, il y a sous effectif. Ce point en particulier me semble à dénoncer.
        Pour le reste, j’ai bien peur qu’en dédiabolisant à outrance l’accouchement, on en arrive à l’inverse de l’effet escompté. Que d’une part on culpabilise les mamans qui n’ont malheureusement pas pu faire sans l’anesthésie, qu’on leur fasse bien sentir qu’elles ont raté leur accouchement (oui, ça c’est terrible, si on refuse de souffrir, on a raté notre accouchement), et que d’autre part, on finisse par vendre l’idée qu’accoucher sans péridurale est possible avec un peu de bonne volonté et quelques granules homéopathiques (j’ai entendu aussi ce discours quand j’étais enceinte, résultat, je m’attendais à une douleur gérable).
        Dire cela, c’est mentir à la majorité des femmes. De plus, c’est cautionner les pratiques de certains hôpitaux qui par exemple refusent la péridurale à une femme qui le demande, parce qu’il n’y a pas d’anesthésiste le dimanche (véridique) ou parce que celui-ci est sur une autre urgence (sous-effectif là encore), même quand l’accouchement tourne à la dissection vulvaire, et avec des discours pareils, on finira par en revenir au déremboursement de la péridurale qui semble être faite pour notre petit confort.
        Alors que vous parlez de “sensations extrêmes”, je crois qu’il s’agit souvent pour beaucoup plutôt de “souffrances extrêmes”. Pourquoi ne pas employer le mot “souffrance” ou “douleur”, alors que c’est surtout de cela dont il s’agit ? Pourquoi persister à dire que ça ne fait pas mal, ou que oui d’accord ça fait mal, mais les femmes ont les ressources en elles pour l’affronter ?
        C’est quand même loin d’être toujours vrai. Dans l’absolu, chaque femme souhaiterait pouvoir se passer de péridurale, un geste impressionnant et craint, et alors, pourquoi si peu y arrivent-elles ?
        Bien sûr, il serait tout aussi violent de systématiser la péridurale pour des femmes qui n’en ont pas besoin, car elle a effectivement ses défauts. Je vous rejoins totalement là-dessus. La péridurale oblige à être immobilisée, assoiffée et silencieuse. La péridurale nous fait perdre la connexion avec bébé et ce n’est pas anodin. Accoucher sans sentir que l’on accouche, et du coup, sans ressentir. Mais cela est hors sujet.
        Après, je me demande aussi pourquoi on nous vend qu’il existe toutes sortes de techniques mais qu’on ne nous propose que celle ci ???

        • Sen says:

          Bonjour, j’aimerais vous faire part de mon expérience. J’ai accouché de mon premier enfant il y a 3 mois, c’est donc encore tout frais et je n’ai pas oublié les sensations et mon état d’esprit du moment. Cette grossesse n’était pas prévue et pourtant, malgré la surprise et l’angoisse du début, jamais je n’ ai envisagé l’accouchement comme un acte médical, et je considérais, pourtant sans rien y connaître, l’accouchement comme quelque chose de naturel et d’optimal. J’emploie le terme optimal car ce mode de mise au monde est issu de millions d’années de sélection naturelle, et que la vie ne peut qu’évoluer vers la perfection, car ce qui n’est pas optimal ne perdure pas et un mode de reproduction qui zigouille ou traumatise trop d’êtres vivants est voué à disparaître car il entrave la survie de l’espèce.
          J’ai trouvé une maison de naissance et j’ai été formidablement accompagnée par des sages-femmes qui m’ont expliqué que oui, c’était un processus naturel hyper optimisé et que dans 80% des cas aucun acte médical n’était nécessaire, et que oui, la péridurale venait malgré tout perturber le processus naturel même si elle pouvait s’avérer parfois indispensable à certaines pour accoucher dans de bonnes conditions. Mais elles m’ont expliqué aussi que la douleur était extrême, que l’on perdait pied, que l’on pouvait avoir peur de mourir une fois au sommet, que ce serait très long comme très souvent pour un premier accouchement. Tout cela sans langue de bois, elles m’ont fait part de façon crue de leur propre vécu. Elles m’ont également préparée à accoucher de façon médicalisée en cas de soucis ou au cas où j’estimerais cela trop dur, et que ce ne serait pas un échec mais juste le meilleur choix à faire pour moi et pour le bébé si j’en ressentais le besoin.
          Le jour J, entre les premières contractions et l’expulsion, il s’est passé 17h. Les 2 dernières heures ont été très dures, “vraiment affreux” comme j’ai dit au papa qui était dans la baignoire avec moi et qui m’a accompagnée, caressée, massée, portée pendant tout le processus. Mais j’ai été extrêmement bien préparée, et à aucun moment je n’ai eu peur, jamais, pourtant je suis du genre hypocondriaque et trouillarde en ce qui concerne le corps humain, le médical etc…
          Je dormais profondément entre les contractions, je rêvais même, baignée dans mon endorphine, parfois le sourire aux lèvres, j’ai hurlé, non pas de douleur mais pour me donner la force d’une guerrière comme c’est très bien dit, et j’ai également pleuré à cause de la douleur et de l’épuisement. Malgré tout, pour le deuxième je réitèrerai l’accouchement physiologique si c’est possible et pourtant je ne pense pas avoir été particulièrement épargnée par la douleur ou être plus résistante qu’une autre, c’était très dur et je n’avais pas imaginé que la douleur serait si intense mais c’est supportable, et c’est jouissif d’en passer par là, de voir toutes cette douleur disparaître soudainement et d’avoir autant confiance en soi à partir de là (et je suis convaincue que si mon allaitement se passe aussi bien et que je n’ai eu aucun moment de baby blues c’est aussi grâce à cela). Nous sommes faites pour cela quoiqu’on en dise et des milliards de femmes ont accouché et accouchent encore sans problèmes et sans traumatismes depuis la nuit des temps. Aujourd’hui je suis heureuse que la médecine soit là, mais seulement “au cas où”. Effectivement la péridurale est nécessaire quand c’est trop difficile, et d’ailleurs je pense que si j’avais eu les fameuses contractions dans les reins tout du long, je n’aurais pas tenu. Mais il faut absolument arrêter de partir du principe que l’accouchement est violent, ce n’est pas vrai, à mon sens tout réside dans la préparation et dans le partage d’expérience. Oui, c’est un vrai projet qui doit se mûrir et oui, il faut le dédiaboliser car il n’y a pas pire que l’angoisse et la peur pour rendre une expérience violente et traumatique, ce qui semble vous être arrivé et être arrivé à toute une ribambelle de nanas qui, sachant mon projet, m’ont sympathiquement raconté leurs accouchements abominables pourtant vécus sous péri. La question que je me pose aujourd’hui c’est: comment expliquer qu’autant de femmes ayant accouché sous péri aient aussi mal vécu leur accouchement alors que nombre d’autres ayant accouché naturellement l’ont vécu sans traumatisme, voire comme une expérience puissante et intense, sans regret aucun ? je ne connais qu’une seule femme qui a mal vécu son accouchement sans péri, et elle a accouché en avance, sans préparation, sur le dos les pieds dans les étriers. A sa place, j’aurais également très mal vécu mon accouchement, je pense. Mais je conclus de toutes les expériences que j’ai glanées au cours de ma grossesse que ce qui a rendu si abominable l’accouchement semble davantage être l’ignorance, le manque d’accompagnement, le manque de respect et d’écoute et l’angoisse induite par la diabolisation de l’accouchement, plutôt que la réelle douleur. Ces femmes ne savaient finalement pas à quoi s’attendre et elles ont été prises de court, seules dans leur douleur et dans leur angoisse. Et pour répondre à la question “Dans l’absolu, chaque femme souhaiterait pouvoir se passer de péridurale, un geste impressionnant et craint, et alors, pourquoi si peu y arrivent-elles ?”: tout simplement parce qu’on crie partout que l’accouchement est abominable et que dans le doute, les femmes n’ont n’a pas envie de vivre une expérience aussi affreuse… Sauf qu’en fait l’accouchement est bien plus complexe qu’une simple “souffrance extrême”. Il n’est pas question de culpabiliser les femmes qui optent pour la péridurale, mais de leur expliquer objectivement les tenants et aboutissants de leur choix. Moi quand j’ai vu l’anesthésiste qui ne connaissait pas mon projet, il m’a dit texto “la péri tout le monde connaît, on appelle ça une anesthésie de confort, vous ne sentirez rien, y’a quasiment pas d’effets secondaires et tout le monde la prend, c’est hyper sûr”. Voilà, ça c’est le discours officiel si bien qu’aucune des femmes ayant accouché sous péri dans mon entourage ne s’est à un moment donné dit qu’elles avaient le choix, qu’il y avait peut-être des bénéfices à accoucher sans péri et surtout que c’était supportable… car c’est la norme et “il faut vraiment être maso pour avoir envie d’avoir mal” (propos véridiques). Il faut juste lutter pour que les femmes aient une information éclairée et donc fatalement, il faut dédiaboliser l’accouchement car il faut être réaliste, il est aujourd’hui décrit comme bien plus insupportable qu’il ne l’est réellement et c’est cela qui rend l’expérience si négative pour bon nombre de femmes…

          • Maryline says:

            Une anesthésie de confort ??? Mais de quel confort parlons-nous ?? Du confort de ne pas se retrouver EN ENFER ???? Nan mais, dites-moi que je rêve. Je vois que votre anesthésiste était un homme.
            Voici les propos de ma grand-mère, récemment (qui a accouché il y a plus de 50 ans) : c’est dommage que les hommes n’accouchent pas. Il comprendraient…
            Après je ne vous rejoins pas du tout : si on m’avait présenté la péri comme une simple “anesthésie de confort”, je ne l’aurais pas du tout envisagée, j’aurais choisi de prendre sur moi

    • Gaëlle says:

      Entièrement d’accord avec vous (et pour une fois en désaccord avec Marie-Hélène). Oui l’accouchement peut être violent, oui il peut être traumatique pour une femme, et ce en dehors de toute agression ou maltraitance infligée par le corps médical ou para-médical.
      Je fais comme vous partie de ces femmes qui ont senti la violence de leur accouchement (24h de prétravail, 12h de travail dont 9 sans péridurale, une dystocie utérine avec des contractions de 3 mn et pas de relâchement utérin complet entre deux contractions). J’ai été remarquablement accompagnée par une équipe pratiquant l’accompagnement global et physiologique à la naissance et qui ne m’a violentée à aucun moment et m’a permis d’accoucher finalement par voie basse. Mais cette douleur là, cet “échec” du travail, l’épuisement absolu dans lequel cela m’a laissé m’ont laissé des séquelles physiques et psychiques durables.
      Que ce ne soit pas l’expérience de toutes je le concède bien volontiers et m’en réjouis pour les autres, mais nier que ces expériences là de l’accouchement existent est tout aussi absurde que de nier qu’à l’autre extrême il puisse être orgasmique pour certaines.

  4. Myriam says:

    Il n’y a que deux acteurs obligatoires lors d’une naissance: la mère et son bébé…

    La mère doit jouer son rôle d’actrice principale. Son rôle est celui d’une maître d’arts martiaux. Telle une maître d’art martiaux elle reste calme detendue et sereine, elle est de marbre. Elle attend la riposte de son adversaire, dans son silence intérieur. Telle une sage, elle sait que combattre est inutile, épuisant. Elle esquive les coups de son adversaire par de simples mouvements. Voilà que le combat ne devient qu’une danse. Elle s’imagine flotter sur une nébuleuse planétaire, valsant dans ses nuages de toutes couleurs, elle devient légère comme le vent. Cet adversaire c’est la douleur. Elle sait que cet adversaire n’est qu’un alié qui ne fait que l’aider qu’à progresser vers sa quête. Même si parfois elle prend un coup elle sait qu’elle peut se relever tout de suite. Telle une maître elle sait garder son calme et se recentrer sur son ressenti, ce coup ne l’entraîne qu’à être plus attentive. Telle une maître elle ne cherche pas l’heroïsme mais l’honneur de l’accomplissement. Telle une maître elle connaît ses forces et limites. Telle une maître elle est parfaitement confiante, elle sait que son esprit est un terrible adversaire. Ses pires ennemis sont la peur et le confinement mais que le plus redoutable de tous c’est la souffrance. Cette ennemie, elle sait parfaitement comment l’éviter, et PERSONNE ne sait mieux qu’elle. Elle n’a pas à la confrontée, c’est bête et inutile. Comme toutes les femmes de la Terre, elle a le don de donner la vie. En vibrant en parfaite harmonie avec cette étincelle de vie enfouit quelque part dans ses gènes et qui lui donne toute cette puissance, elle donne la vie en cadeau en guise de reconnaissance de celle qu’elle a reçu. Elle sait quand vient le temps de mettre un terme au combat, à la valse et déployer toute cette énergie pour pulvériser son adversaire.

    Cette actrice prodigieuse est malheureusement bien souvent réduit au rôle d’accessoire. Elle joue le rôle du “derrière de l’âne”. On l’empêche d’utiliser son grand talent, elle subit alors passivement toute la puissance de cette étincelle de vie. Elle devient incapable de catalyser cette énergie et cette sagesse inée, ce cadeau hérité de ses ancêtres féminins. Le bébé déboussolé par la perte de son unique repère et guide physique et spirituel qu’est sa mère crit à la détresse…la pièce de théâtre, le combat d’art martiaux et la danse sont gâchés.

    Il arrive parfois que la mère résiste par peur ne veule pas se mettre en scène et son attitude devient en quelque sorte entrave au bon déroulement de la naissance. Cette prise de conscience est difficile, le chemin vers la sagesse est pleins de pièges…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci Myriam pour ta très belle métaphore. Il y a effectivement quelque chose de très juste dans ce que tu décris. Imaginer une femme qui accouche comme une maîtresse en arts martiaux qui mène un combat, c’est aussi une transgression de genre.

    • Jenyfer67 says:

      La mère “doit”… Mais quelle vaste fumerie que sont vos théories, concepts. Vous vous contredisez : la medecine ne doit pas imposer l’accouchement comme une violence, la femme doit être libre blabla. Et en meme temps, vous imposez votre vision des choses comme vérité vraie, tel un ayatollah, dissimulée sous une vague métaphore de bas niveau.

      Ce site dévie complètement de son dessein initial… liberté aux femmes d’accoucher comme elles le souhaitent, liberté également de dire Non Et de denonce les violences obstétricales … OUI Et le Reste des théories pseudo-sectaire-gourou Ou je ne sais quelle psychanalyse ridicule : poubelle !

      • Myriam says:

        Le but était de faire réagir ou réfléchir. La métaphore est une forme d’expression qui laisse place à l’interprétation. Et si je vous dit que je me suis sentie comme une maître d’art martiaux en plein contrôle de la situation, et que c’est possible de le faire. Il est tout de même étrange que plusieurs témoignages ici vont dans ce sens.

        Ce n’est pas parce que j’écris cela que je ne suis pas pour le libre-choix. Sans me répèter je veux que ce soit en pleine connaissance de cause. Je souhaite également que cette façon de donner naissance soit explorée. Je respecte les choix des autres cela ne veut pas dire que c’est interdit d’avoir un penchant et une conviction pour l’accouchement naturel physiologique et “autonome” le plus possible. Et cette opinion n’engage que moi.

        Moi aussi au début je me disais le vrai combat se sont les violences obstétricales et le respect. Par contre, en lisant et creusant le sujet j’ai réalisé que le réel problème c’est comment on perçoit l’accouchement. Et au delà de cela, désolé encore pour cette métaphore, la confiance en “l’instrument” de précision qu’est le corps de la femme est brisée.

        Et désolé encore pour la suivante qui suivra bientôt. Ce qui m’a le plus aidé et c’est personnel à chaque femme de trouver ses outils, ce sont les visualisations. Celle de voir les soulèvement utérins comme des “vagues” plutôt que des contractions par exemple. Les vagues sont des ondes d’énergie, un soulèvement de l’eau ça suggère la détente. Comme je vis maintenant près de l’océan, il est impossible de lutter il faut se laisser porter par elles, nager dans son sens, sauter ou plonger dedans.

        Et que l’on soit d’accord ou non avec moi, je suis persuadée que le “spirituel” occupe une grande place dans la naissance. D’ailleurs, tout comme dans la vie on est relativement responsable de nos pensées, nos perceptions… Et notre “esprit” a une grande influence sur notre corps. Et pourtant, je ne suis absolument pas convaincue de l’existence de Dieu, je me défend d’être athée.

        Ps encore une question de genre je préfère le mot maître à celui de maîtresse, maîtresse je pense à une amante ou institutrice. ☺

    • Anne says:

      J ai quatre enfants dont 3 arrivés sans péridurale car très peur de l anesthesie et des erreurs médicales. Merci pour ces quelques lignes qui décrivent réellement ce que j ai vécu. Les mots sont simples et le combat est beau. On devrait préparer les femmes comme des athlètes qui partent au jeux olympiques et non comme des rats de laboratoire à qui on impose des contrôles médicales et des solutions de substitution qui n’en sont pas. Certes quand l athlète se casse une jambe il faut que le médecin intervienne. Il y a une forme de domination médicale et d infantilisation de la mère comme du père lors de cette aventure qui donnent l impression d être abusé et d être un objet qui malheureusement nuit à la santé mentale de ce trio dont certains (père) et certaines (mère) ne s en remettent que difficilement. Beaucoup d athlètes le disent le mentale est essentiel pour traverser l océan à la nage. Il faut que l accouchement ne soit plus tabou. Pour mon quatrième accouchement j ai ressorti les livres sur le sujet que j avais acheté en 2006 pour le premier…et après avoir tout relue je me suis rendue compte qu il n y avait rien sur les sensations lors de l accouchement: que des termes techniques et physiologiques or ces sensations sont effrayantes et si on ne le sait pas, on panique et là c est le début de la médicalisation qui n apporte qu’une fausse solution basée sur notre mode de vie et notre culture. Osons parler de l accouchement comme on ose aujourd’hui parler de notre sexualité, on parle des mêmes organes qui sont encore trop considérés comme un bien publique que la société la culture la médecine et la religion arrêtent de nous dicter ce que l on doit faire avec. Les femmes ne parlent souvent que de ce qui les a traumatisé ce qui angoissent forcément les filles enceintes. Agissons pour que les femmes se reaproprient avec le père cet événement. Et parlons des sensations pour que le corp médicale et les femmes arrivent à décrypter ce qu est une sensation normale d accouchement et un problème médical.

      • Maryline says:

        Les sensations, pour ma part, ce sont d’atroces douleurs. Point barre. Ne parlons pas de “sensations”. N’ayons pas peur de parler de douleur, et même d’atroces douleurs.
        Je ne dis pas que ce sera le cas de toutes les femmes, et c’est heureux, mais ce sera le cas de peut-être 50%. Mieux vaut être informée avant, et ne pas se cantonner, se limiter au terme “sensations”. Vous dites “les femmes ne parlent souvent que de ce qui les a traumatisé”. Certes. Mais justement ça montre bien où est le problème, puisque nombre de femmes sortent de là traumatisées… ce n’est pas sans raison, tout de même.

  5. Jiji says:

    Il ne faut pas généraliser…
    Plusieurs femmes de mon entourage qui ont accouché il y a plusieurs dizaines d’années sans péridurale (elle n’était pas répandue à l’époque) m’ont dit la même chose : elles ont eu l’impression qu’elles allaient mourir, littéralement. Et tjrs aussi la même chose : une fois le bb sorti, la douleur est oubliée.

    • Elodie says:

      Malheureusement, je pense que ce ressenti, cette impression, vient du manque de compréhension de la douleur, du manque de préparation à l’accouchement et à ce qu’il amène à vivre, et d’un accompagnement pas toujours adapté. (encore et toujours…)
      Personne, je dis bien PERSONNE n’est jamais morte à cause de la douleur liée à l’accouchement.
      Le mien s’est passé en maison de naissance et j’ai mis beaucoup de mots repris dans cet article dessus, comme intense, puissant, extrême, douloureux aussi, mais jamais violent.
      La compréhension et surtout l’acceptation de ce qui se passe en nous à ce moment là aide à vivre l’accouchement et non à le subir, et si on n’en a pas la force, alors les personnes autour sont censées être là pour prendre le relais et nous soutenir.
      Mais pour pouvoir vivre ce que j’ai vécu, un accouchement physiologique, il faut beaucoup chercher, interroger et remettre en cause ce que l’on croit savoir sur l’accouchement, et enfin trouver les bonnes personnes pour nous aider à le vivre.

      • Sen says:

        Je partage tout à fait votre expérience. Extrêmement bien accompagnée en maison de naissance, jamais je n’ai été angoissée, stressée ou paniquée pendant mon accouchement. Parce qu’on m’avait tout expliqué sans tabou, je savais à quoi m’attendre et j’étais prévenue aussi pour cette peur de mourir ou d’exploser, je ne l’ai pas ressentie au final car j’étais consciente de ce que faisait mon corps, je pense. Sans cet accompagnement, je n’imagine même pas l’état dans lequel j’aurais été… je peux comprendre que d’autres femmes vivent un enfer dans les filières classiques. C’est abominable que les femmes soient si ma accompagnées.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      La peur de mourir au moment de la dilatation complète, juste avant l’expulsion du bébé, est un phénomène normal et documenté. Il s’agit d’un processus physiologique qui conduit à une modification hormonale à ce stade de l’accouchement. Si jusque là les parturientes sont sereines et gérent leurs sensations, elles changent radicalement d’état d’esprit juste avant que le bébé s’engage dans le vagin. Elles ont une peur soudaine, une panique irrationelle, la sensation qu’elles vont mourir, une pulsion de fuir les lieux. Ca dure quelques instants (mais c’est une sensation très marquante). A ce moment-là, elles ont un pic d’adrénaline qui va leur donner un regain d’énergie pour expulser le bébé hors de leur ventre. Les sages-femmes québecquoises appellent ce moment la “phase de désespérance”.

      Mais ce n’est pas pour autant que les femmes vivent l’accouchement comme une violence.

      • Elodie says:

        Tout le processus hormonal qui se joue en nous au moment de l’accouchement n’est malheureusement pas expliqué dans une préparation à l’accouchement classique (rôle de l’ocytocine, de l’adrénaline, de la prolactine et des endorphines) et c’est bien dommage.
        Personnellement c’est ce qui m’a aidé à comprendre ce que j’allais vivre et justement à ne pas paniquer au moment de l’expulsion. C’est comme pour tout en fait, quand on est préparée, que l’on sait à quoi s’attendre, ça ne fait pas tout mais ça aide énormément.

      • Maman3gars says:

        Bonsoir
        J’aime beaucoup ce commentaire : j’ai en effet accouché de mes 3 enfants à la maison avec une sage femme, et je n’ai pas de souvenirs traumatisants des contractions_bien que pour mon deuxième j’appellerais ça plutôt un tsunami que des simples vagues_ par contre la phase juste avant la poussée je m’en rappelle comme si c’était hier, j’ai vécu une angoisse extrême, je n’étais plus moi même, mais à aucun moment je n’ai ressenti mes accouchements comme étant violents, pourtant j’ai connu 2 faux travails sur les 3 naissances, je pourrais les décrire avec des tas de mots mais “violence” et “souffrance” n’en font pas partie. Je dirais “éprouvant, intense, puissant, décoiffant, douloureux, sensationnel, valorisant, marquant” sans parler du sentiment de fierté et de bonheur intense une fois la tempête passée…

    • Priscilla Caspar says:

      Avoir envie de mourir, c’est naturel et c’est bon signe! Quand une femme accouche en conditions physiologiques, simplement en laissant se dérouler le processus naturel, cette envie de mourir, de vouloir être libérée du foetus (“qu’on en finisse!”) apparaît vers 7-8 cm de dilatation. C’est ce qu’on appelle la phase de désespérance, qui annonce l’arrivée prochaine du bébé.

      Je me souviens l’avoir vécue, je me souviens de l’intensité de la douleur des accouchements sans péridurale, je me souviens aussi de la puissance que j’ai ressentie, mais il ne me viendrait pas à l’esprit de parler de “violence”.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Phase_de_d%C3%A9sesp%C3%A9rance

  6. 6 accouchements dont 4 à la maison, dont 3 avec mon mari seul car manque de sage-femme à domicile (à la façon transmise par Frédérick LEBOYER : “Pour une naissance sans violence”) et 10 ans d’allaitement tous enfants confondus.
    Je confirme la puissance du moment (même s’il dure parfois des heures). Mais songera-t-on à signaler que, aussitôt l’enfant né, la douleur cesse ? C’est important.

  7. vercoustre says:

    Passionnant,
    Merci Marie-Hélène d’apporter cet éclairage sur l’accouchement qui sort des discours convenus. Sans doute notre culture judéo-chrétienne a-t-elle trop lier l’accouchement à l souffrance et à la violence. je suis tombé récemment sur un livre qui étudie l’accouchement dans les peuples primitifs. Voici ce qu’on lit :

    Chez les peuples primitifs, dont le genre de vie favorise le développement de la cons-
    titution physique de l’individu, on peut considérer le travail comme facile, de peu de durée.

    Cet événement, qui cause une appréhension si grande à nos femmes civilisées, n’est pour les sauvages l’objet d’aucune préoccupation, ainsi qu’on peut en juger d’après
    les relations d’accouchements rapides et inattendus qu’ont faites ceux qui ont été en contact avec les Indiens.
    Chez les Indiens Modocs — tribu qui est restée presque complètement étrangère à la civilisation — la femme est en douleurs pendant une heure environ ou même moins.

    Chez les Sioux, les liootenais, les Sautées, la durée est un peu plus longue, mais ne dépasse guère deux ou trois heures.

    On peut considérer le chiffre de deux heures comme une moyenne pour les Indiens du Nord-Amérique.

    Le docteur Faulkner, qui a passé quelques années chez les Sioux, m’a dit avoir connu une femme qui, allant chercher un fagot de bois au milieu de l’hiver, accoucha
    en route, enveloppa l’enfant, le plaça sur le fagot et rapporta les deux colis dans sa hutte, distante de plusieurs milles, sans qu’il en soit résulté le moindre inconvénient.

    Laurent Vercoustre

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Je suis convaincue qu’il y a énormément d’aspects culturels qui influencent la douleur et la façon d’accoucher.

      Voici par exemple une étude très intéressante sur la perception de la douleur en fonction du sexe et du genre. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2715547/
      On constate que plus les personnes adoptent les stéréotypes de genre, plus leur perception de la douleur est conforme à ce qu’on attend des hommes (“même pas mal”) et à ce qu’on attend des femmes (“ça fait mal”).
      Par exemple, les hommes hétéros montrent une plus grand tolérance à la douleur quand l’examinatrice est une femme séduisante. Inversément, les femmes montrent qu’elles souffrent plus quand l’examinateur est un homme séduisant.

    • julie says:

      Le livre dont tu parles est le livre de George Engelmann, d’origine viennoise, devenu professeur d’obstétrique au Missouri Medical College, qui publie en 1882 Labor among Primitive Peoples, ouvrage vite devenu un best-seller et un classique de l’obstétrique. Selon lui, les femmes des peuples primitifs accouchent facilement et rapidement (en une heure, chez les Indiens Madoc, par exemple), alors que les femmes des pays “civilisés” ont des accouchements longs et douloureux. Les causes de ces douleurs sont variées : Engelmann incrimine pêle-mêle la civilisation, le luxe, l’oisiveté, les folies de la mode et les mariages interraciaux (!). Si l’on veut que les femmes “civilisées” cessent de souffrir en donnant la vie, il suffit de les rendre à “l’état de nature”(en les laissant accoucher en position accroupie, par exemple). Cet ouvrage n’a rien de scientifique : il s’appuie sur des sources partiales et partielles, des rumeurs et des “on dit”. Dès les années 1930, des médecins coloniaux, fins observateurs de la réalité indigène, ont infirmé les théories d’Engelmann :

      Il est courant de dire que les femmes noires accouchent facilement et même d’aller plus loin en disant qu’elles accouchent presque sans douleur, parce qu’on ne les entend pas crier […] l’accouchement chez la femme mina suit la même marche que chez l’Européenne, si la Mina ne crie pas, pour observer la coutume, elle n’en souffre pas moins ; la crispation de ses traits et ses soupirs extériorisent suffisamment ses douleurs. extrait de Réalités en gynécologie obstétrique n° 67, janvier 2002, p. 31-34 et dans le n° 71, mai 2002, p. 42-46.

  8. Eolia says:

    Merci, merci, merci pour cet article! J’ai eu le même raisonnement après mon AAD, mais surtout quelques mois après quand j’ai eu infection à mon gros orteil qui est venue de nulle part. La douleur ressentie à cause de cette infection était tellement plus horrible, plus violente, que ce que j’ai ressenti pendant mon troisième accouchement,! Je n’avais aucune idée de quand la douleur allait finir, alors que pour la naissance de ma fille, je savais ce qui se passait, et que ce n’était que pour très peu de temps. J’étais accompagnée par deux sages-femmes formidables, rassurantes, qui vérifiaient que tous se passait bien sans être intrusives.
    Après l’AAD, j’avais même écrit un billet de blog sur l’aspect spirituel que j’avais ressenti à ce moment-là et combien la “douleur de l’enfantement” n’était pas aussi terrible qu’on veut le faire croire dans le cas d’une naissance respectée: http://lacitedesvents.blogspot.de/2015/11/ce-quune-naissance-domicile-ma-appris.html
    Je ne comprends pas comment tant de médecins peuvent encore penser qu’un accouchement c’est forcement une violence faite à la mère. Qu’un enfant qui naît est un danger pour la femme, et qu’elle n’est qu’un corps qui ne sait pas comment faire… ce qui est en fait l’une des choses pour lesquelles notre corps de femme est le plus “programmé”. (Je ne parle pas du désir d’enfant, de l’instinct maternel, etc, mais du processus physiologique de la naissance et des positions, vocalisations et mouvements qui sont adoptés par les parturientes.)
    Le médical a sa place dans certains accouchements, mais pas dans tous et surtout pas pour imposer des choses qui vont à l’encontre de la physiologie féminine et de l’éthique!

  9. violette aussi says:

    Bel article, témoignages passionnants et contrastés. Je voudrais rajouter que l’accouchement c’est très surprenant, surtout la première fois; on ne sait pas ce que ça va être vraiment, on a l’impression que tout peut arriver qu’on est emporté dans quelque chose d’immense et profond, douloureux quand même la plupart du temps et il faut y aller, pas le choix, pas de marche arrière possible; mais ça peut être drôlement inquiétant si on est mal accompagné.
    Je me souviens de l’émerveillement de la naissance, c’est moi qui l’ai fait! et du sentiment d’être devenue très précisément une louve. Et si on retrouve ainsi la femme primitive qu’évoque Vercoustre, c’est comme par effraction dans un contexte social et culturel où tout nous l’a fait quitter voire dédaigner.

  10. flore marquis says:

    oui Violette il faut quitter l’obscurantisme n’est ce pas !!
    dixit le SYNGOF …
    je me souviens avec une précision aiguë du sentiment qui m’a submergée il y a 22 ans lorsqu’une sage femme m’a prise dans ses bras après 3 jours de travail induit douloureux violent inutile et inefficace pour que je me tienne tranquille pendant la pose de la péridurale : c’est de cela, exactement, dont j’avais besoin, d’un contact enveloppant d’une présence bienveillante , et pas d’anesthésie, pour puiser la force de faire face au maëlstrom, et mettre au monde mon enfant .. mais de présence et de temps pas question dans l’univers technicisé de l’hôpital …je n’avais pas besoin que la douleur s’arrête j’avais besoin qu’on m’encourage qu’on me soutienne qu’on m’accompagne et qu’on me redonne confiance …

  11. Myriam says:

    Je tenais simplement à ajouter que j’ai eu un grand plaisir à lire les commentaires et que ça fait du bien de lire du positif et que les femmes ayant eu la chance de vivre une expérience d’accouchement naturel partagent les mêmes sentiments que moi.
    C’est une belle façon de célébrer les 4 mois de ma petite. Bravo les filles faut continuer à témoigner ces expériences positives.

  12. Lilou says:

    Chère Marie,
    Je tenais à vous remercier pour votre blog que je lis avidement depuis aue j’ai accouché et que j’aurais aimé connaitre avant.
    Pour vous donner un exemple, j’ai pris la péridurale très tardivement, dilatée a 8 dt je gérais tres bien jusque la mais suite a de nombreuses pressions de l’équipe médicale “on y est encore dans des heures a ce rythme la” ” on va finir par rentrer chez nous…” je l’ai prise, je commencais aussi je l’avoue ayant interdiction de manger consistant a fatiguer… mal m’en a pris: tremblement violents, hypothermie severe, col be s’ouvrant plus.
    Et la cascade de gestes sans aucun consentement: col travaillé manuellement au poing, ocutocyne renfircé, forceps posés puis reposés suite a une erreur ( jeu melangé)
    5 mois apres l’accouchement, je conserve des cauchemars récurrents de l’expression abodminale, du moment ou ils ont fracturés mon coccyx mais pire que tout de la réaction de l’equipe soignante: c’est toujours violent un accouchement. C’était un accouchement difficile, “mais si vous avez terminé a plus de 40 de fievre, c’était l’émotion” alors non l’accouchement fait mal, on souffre pendant les contractions et les poussees ( la peridurale ne faisait plus effet et j’ai refusee de la reprendre) mais le pire c’est ce viol, ce refus d’ecouter la patiente. 15 personnes sont rentrées dans la salle d’un coup et ont assisté a l’expulsion sans me demander mon avis.
    Lorsque nous avons demandé le dossier médical, le directeur de la clinique nous lna transmis vide! Nous avons du l’exiger directement aupres des medecins. Et lorsque nous avons demander des explications, on m’a parlé d’accouchement fantasmé… bien que cela ne serve surement a rien, nous portons plainte…
    Le chemin est long avant que l’on tienne compte de l’avis des patientes et leur conjoint…
    merci encore pour cet espace Marie. Merci infiniment…

  13. Lilou says:

    Chère Marie,
    J’ai vu que vous étiez également juriste, est ce que vous defendez les patientes dans les affaires de violences obstétricales, si oui, pourriez vous me contacter ou me recommander a un de vos confrere/conseurs?
    Merci encore

  14. Dotchka says:

    Les cours de préparation ont cela d’inquiétant qu’ils sont insuffisants et les femmes le savent tout en se demandant à quelle sauce elles vont être mangées le jour J. Ainsi, péridurale est vu comme seul salut d’une situation inextricable.

    En France, le suivi médical de la grossesse est identique au dépistage d’une maladie, avec la mort du fœtus et de la mère en ligne de fond. L’accouchement est similaire à une opération médicale, à haut risque. Rien n’est fait pour que la mere trouve en elle les ressources pour mettre au monde sont enfant. Alors, elle subit et toute situation subit est perçue comme violente. Alors, un accouchement durant autant de temps, mobilisant autant d’énergie et nécessitant autant de force demande une implication intense et entière de la mère. La douleur est salvatrice, elle accompagne et guide la naissance. Les femmes interagissent avec leur enfant pendant tout le phénomène, c’est un dialogue interne. Alors immobiliser une femme, la contraindre, lui interdire de souffrir, c’est lui retirer toute possibilité de gérer la douleur et donc de donner vie à son enfant. Pour moi la péridurale est le dernier acte de déshumanisation de la naissance. C’est un acte medical qui induit l’intervention extérieure autant qu’il justifie la vision violente de l’accouchement. Car pour le monde médical, la douleur de la naissance est perçue de manière négative, associée à la violence et à la mort. Exactement le contraire de la physiologie de l’accouchement pendant lequel la douleur perçue est positive, associant force et puissance maternelle.

    Pour reconquérir leur accouchement, les femmes doivent se réapproprier la douleur.

  15. Dotchka says:

    Une dérive de la médicalisation de l’accouchement et donc de la douleur perçue comme violente est justement la justification des violences médicales au nom d’un accouchement qui serait violent en soi. Les soignants agissent ainsi prétextant que la violence infligée par eux est positive, car elle sauve tandis que la douleur de l’accouchement est subit et négative. La douleur médicale se substitut à la douleur de l’accouchement. Ainsi, infliger des blessures et douleurs physiques durant l’accouchement ne heurte pas la moralité des soignants. Nous avons là, un inversement total des rôles : ce que la femme vit n’est pas normal, ce que les soignants lui font est la norme. C’est donner un blanc seing à tous les excès sans que jamais la femme ne soit entendue, l’accouchement n’étant plus son affaire mais l’affaire des soignants. Une fois la femme exclue de son propre accouchement, donc son consentement aussi, toutes les dérives peuvent arriver pour peu que l’interlocuteur soit fatigué, surchargé, incompétent, mysogine, voire sadique. Les violences médicales physiques s’étendent aux violences verbales et sexuelles, au suivi de grossesse, au suivi gynécologique, au corps des femmes.
    Avant la peridurale, les soignants avaient besoin que la femme se soumette à l’autorité médicale. Aujourd’hui, la péridurale permet de se passer d’autorité grace au contrat passé avec la femme, champs libre contre anesthésie. Pour cela, il est nécessaire de diaboliser la douleur intraseque de l’accouchement. Proposer derechef la péridurale, n’est pas si innocent que ça.

  16. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci à toutes pour vos témoignages très intéressants par leur diversité, et pour la pertinence de vos commentaires.

  17. Maryline says:

    Bon, ayant lu tous les commentaires, je dois être un cas particulier.
    J’ai l’impression que les femmes qui participent ici ont un profil différent de celles que je connais autour de moi. J’ai l’impression que beaucoup on quasiment envie de souffrir et de respecter l’injonction biblique, alors que justement c’est cela que je croyais passé de mode…
    Après si la plupart arrivent à gérer, tant mieux pour elles. “personne n’est jamais mort de douleur”… Pas si sûr. Simplement, si des femmes sont mortes de douleur au cours de leur accouchement, elles ne sont plus là pour nous en parler. La douleur, quand elle empêche la maman de respirer correctement et que bébé risque manquer d’oxygène lui aussi, c’est peut-être naturel, etc… mais bon…
    Après je trouve très étonnant que dans certaines cultures plus primitives, on accoucherait effectivement sans souffrir ? En France, au Moyen-âge, on souffrait déjà pourtant… Et si on lit la Bible, qui date de plus de 2000 ans, on se rend compte que les terribles souffrances de l’accouchement étaient déjà connues.
    Il y a 2000 ans, est-ce que nous étions déjà trop civilisés ?
    Je n’ai pas de connaissances médicales, mais n’est-il pas vrai qu’une douleur intense accélère parfois dangereusement le rythme cardiaque ???
    Enfin ce qui revient quand même dans d’autres témoignages que le mien, c’est que la préparation à la naissance est nettement insuffisante, oui. Je suis d’accord là dessus. Et je rajouterais que le discours est ambivalent. Certains soignants disent que l’on ne sentira “rien du tout”, d’autres “il est normal d’avoir mal”, une sage-femme “je suis à 100% pour la péridurale”, sa collègue “la péridurale, c’est pour les femmes qui ne savent pas gérer la douleur, en réalité il n’y en a pas besoin”, et enfin, à la façon normande : “les contractions, ça fait mal, oui, est-ce que ça fait très mal, je ne sais pas”.
    Merci en tous cas à ce blog d’exister, et à vous Madame Lahaye, vous libérez la parole des femmes sans censure aucune et c’est très riche et très éclairant certainement pour nous toutes et pour les soignants qui auront la curiosité de lire ce qui se passe ici.
    Espérons que tout cela aboutira à des évolutions positives.

    • Zab says:

      Maryline, j’ai accouché avec péridurale (pratiquement imposée par l’équipe “soignante”) et sans (parce que je voulais essayer de m’en passer) et j’ai bien moins souffert sans qu’avec, alors que les deux accouchements, à part ça, ont été très proches dans le déroulement et la durée. Oui, sans péridurale j’ai eu mal, mais je suis restée actrice de mon accouchement. Avec la péridurale, on m’a traité comme une vache ; je n’ai pas eu très mal physiquement sur le coup mais la souffrance psychologique a été immense et a laissé ce sacrées traces.
      Vouloir accoucher sans péridurale n’est pas vouloir souffrir, non. Au contraire. C’est connaître la différence entre la douleur et la souffrance, savoir que la première ne signifie pas automatiquement la seconde (et vice-versa).

      • Zab says:

        (Après, je n’en fais pas une religion et il est essentiel pour moi que les femmes puissent faire un choix éclairé et le voir respecté, quel qu’il soit ; il s’agit de faire ce choix en fonction de soi, réellement.)

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Maryline,

      Ce qui est intéressant de constater, c’est la grande différence d’utilisation de la péridurale entre les pays catholiques (70 %, 80 %, 90%) et les pays protestants (10%, 15%, 20%).

      Une explication est que chez les catholiques, la phrase biblique “tu enfanteras dans la douleur” est ultra-présente. Vous-même en parlez comme une donnée essentielle. Les douleurs lors de l’accouchement sont vus comme une malédication divine qu’il est aujourd’hui possible d’éviter grace à la péridurale.

      Chez les protestants, cette phrase semble beaucoup moins importante. Le protestantisme donne une grande valeur à la responsabilité individuelle et est plutôt étranger à l’idée d’une malédiction divine qui se transmettrait de génération en génération.

      Du coup se pose la question de comment ont présente la douleur aux femmes. Si on leur demande “voulez-vous subir une malédiction divine ? Ou pas ?”. L’écrasante majorité d’entre elles vont dire “non, je ne veux pas” et vont se précipiter sur la péridurale.

      Si on leur présente la douleur comme une sensation normale et utile pour mettre leur enfant au monde, mais pas comme la chose central de l’accouchement (exactement comme les sportifs ressentent de la douleur, mais considère qu’elle n’est pas essentielle en comparaison avec tout ce que le sport leur apporte), elles ne se précipiteront pas sur la péridurale. Dans ce cas, seules les femmes qui en ont vraiment besoin la prendront.

      En réalité, quand on écoute les femmes qui veulent se passer de péridurale, elles n’ont pas du tout le profil d’intégristes catholiques. Au contraire, elles ont radicalement remis en question l’injonction biblique “tu enfanteras dans la douleur”, au point de questionner la douleur même, ou du moins la remettre à une place non essentielle par rapport à l’ensemble des sensations liées à l’enfantement.

      Enfin, le but n’est pas de culpabiliser les femmes qui prennent la péridurale (la culpabilisation étant encore un procédé très catholique), mais d’élargir les perspectives et de questionner en profondeur la façon dont l’accouchement est considéré et pris en charge dans nos pays.

      • Maryline says:

        Merci de votre réponse. Je suis en effet dans une démarche où je souhaite vivement apprendre encore, car bien qu’ayant “accouché”, je me sens ignorante.
        Je pense que dans mon cas, il y a eu quelque chose de très anormal sur la durée du “pré-travail” (d’ailleurs, toutes les sages-femmes ne donnent pas la même définition du travail et du pré travail, alors pour les non professionnelles, quand on cherche des explications, il y a de quoi s’y perdre).
        Ce que j’aimerais voir affirmé, en fait, au lieu de voir que l’on questionne toujours la nécessité ou pas de la péridurale, c’est que la mère doit être accompagnée de façon éclairée dans ses choix, et aussi, un point central pour moi et je pense pour beaucoup d’entre nous quand même : quand la femme dit qu’elle ne parvient plus à gérer, que la douleur est atroce, etc… on pourrait faire confiance tout simplement à sa perception ?
        Et sinon une autre question, c’est puisque la péridurale n’est pas la seule bonne méthode, pourquoi est-ce trop souvent la seule que l’on nous propose ?
        Je lis aussi ici et là que la péridurale ne ralentit pas le travail, même si elle est posée précocement. Alors pourquoi ne pas davantage utiliser cette piste quand c’est nécessaire ?
        Je lis aussi des avis contradictoires sur le fait que la péridurale oblige ou pas à accoucher en position gynécologique.
        De tout cela les femmes devraient être clairement informées. Ce qui est possible, pas possible.
        La plus grande violence elle se situe là : que chaque femme ne puisse pas choisir de façon éclairée.
        Dans mon cas la sage-femme m’a dit après coup que la douleur me faisait “refermer le col”, et d’après mon expérience vécue, c’est la péridurale qui a tout débloqué. Le reste du travail s’est fait en un temps très correct et je n’ai pas souffert. C’est ce que je voulais. Mais j’ai été très traumatisée des souffrances vécues avant la pose de la péri, et du fait qu’en face de moi, on me disait “on ne peut rien pour vous, le col n’est pas ouvert à 3”, à un moment où vraiment j’étais à bout de forces et je ne pouvais plus gérer. ça c’était vraiment effrayant. Un col qui n’est toujours pas assez ouvert après 15h de travail, là on se demande combien de temps va durer le calvaire.

        • Myriam says:

          J’émets une hypothèse : est-ce possible que vous étiez très tendue et crispée ce qui au lieu de laisser travailler le corps ( les contractions étant un soulevement des muscles ronds par ceux linéaires) en plus de générer plus de douleur aurait rendu difficile l’ouverture du col ?

          C’est à vous de trouver vos réponses, le mieux est d’orienter sa recherche vers quelque(s) chose(s) qui nous a manqué à ce moment.

          • Maryline says:

            Alors, pour vous répondre, j’étais surtout fatiguée, mais très heureuse d’accoucher enfin quand je suis arrivée à la maternité. C’était mon état d’esprit du moment. Ensuite j’ai géré les contractions toute seule pendant des heures, mais bon, la douleur était effectivement gérable avec de la bonne volonté. Même quand je vomissais, je pouvais encore dans un premier temps gérer.
            Puis les douleurs se sont amplifiées et n’ont plus été gérables.
            Alors oui j’ai bien entendu cette version où le travail qui ne se fait pas ça serait plus ou moins dû au fait que je suis stressée de nature etc…
            Je crois surtout que dans mon cas, il y a eu un souci mécanique et qu’il ne faut pas tout confondre.
            Je remarque surtout que face à une femme qui perd pied et qui ne gère plus sa douleur, il n’y a pas de solution proposée pour remplacer la pose de la péridurale précoce (puisque la péridurale précoce, on n’ose même pas y penser).
            J’ai aussi l’impression qu’on refuse d’admettre hommes et femmes que les douleurs de l’enfantement sont des douleurs atroces.
            Ce sont des douleurs atroces et point final. Pourquoi le nier ? Pourquoi mentir aux primipares qui ensuite tombent de haut ?
            Une partie du problème est là.

          • Myriam says:

            @Maryline désolé de renvoyer une autre question ☺ lorsque que vous avez perdu vos moyens pensez-vous que vous auriez plus capable de faire face à la situation dans un milieu familier entourée d’une soignante amicale ? Quelles étaient vos pensées à ce moment ? J’ai entendue un témoignage d’une femme suivie par une sage-femme qui après 12h de “pré-travail ” et fatiguée a reçu de la morphine et qui au final a donné naissance sans péridurale, croyez-vous que ça vous aurait été utile? Enfin on ne peut pas réécrire son passé mais y réfléchir aide vraiment. Je rejoins Élodie plus bas qui mentionne Ina May et les références bibliographiques de ce site c’est effectivement la meilleure préparation. J’ai lu beaucoup de ces livres et ce fût un excellent support pour faire mon “deuil” et comprendre l’accouchement artificiel que j’ai vécu.
            C’est possible et c’es le cas pour un petit nombre d’accouchements que le vôtre est été atrocement pénible. La seule chose que je souhaite vous dire, c’est de ne pas rester avec ce pénible souvenir et de ne pas abandonner si c’est un “rêve” d’avoir une naissance naturelle et pourquoi pas facile. D’y croire fort et de mieux se préparer la prochaine fois ☺ car je vous assure que c’est faisable et possible et qu’en plus une 2eme naissance est souvent plus facile.

  18. Myriam says:

    Je souligne un point qui revient dans chaque discussion, pour ou contre la péridurale…
    Pourquoi revient-il toujours ? Là est la question. Est-ce parce que de nombreuses femmes se sont senties dés-investies de leur accouchement? Oui en grande partie.
    Car elles ont été deçues? Parce qu’elles ressentent le besoin de se justifié de l’avoir pris? Pourquoi ce besoin ? Est-ce parce que dans le fond plusieurs d’entre-nous ont été confronté à sa faiblesse et qu’on a pas su la surmonter? (Dans des conditions de soumission). Pourquoi par exemple ma tante qui a eu un accouchement satisfaisant pour elle et qui voulait la péridurale mentionne quand même qu’elle s’était préparée à l’avoir et que si elle se serait préparé autrement elle pense que ce n’était pas si pire, 4-5 ans plus tard avec du recul… Est-ce parce qu’au fond la péridurale prive d’un ressenti essentiel? Moi je le pense et oui je l’affirme et c’est mon opinion. La “facilité” est-ce toujours la meilleure démarche et solution à suivre? Personnellement, je ne crois pas la vie est une épreuve du quotidien c’est ce qui la rend intéressante et nous fait grandir. Tout ce que l’on ne vit pas ou pas bien remonte à la conscience.

    Ensuite, ce qui me frappe et je ne cible pas Marilyne dans le cas échéant mais certains et certaines pro-péridurale c’est de nous faire passer pour des rétrogrades. Ou plutôt, de vouloir faire imposer cette “avancée miraculeuse” de la médecine comme unique solution. Oui c’est un choix je respecte même si je ne suis pas d’accord je souhaite seulement que les femmes soient bien informées que c’est possible de “maîtriser” cet évènement et qu’elles ont toutes les compétences psychiques et physiques pour le faire, qu’elles n’aient pas peur mais confiance. Et informé des dérives et effets néfastes de la péridurale.
    Je rajoute que je trouve que Marie-Hélène est très impartiale dans sa présentation de la péridurale et des méthodes d’accouchements, il serait bon qu’on arrête de la taxer d’être “naturaliste”. Cette impartialité est tout à son honneur.

    • violette aussi says:

      C’est toujours dangereux de généraliser sa propre expérience surtout en la matière, comme si on voulait aussi donner les règles d’une belle rencontre amoureuse: impossible. Péridurale ou pas ne me paraît pas le critère central. mais c’est mon point de vue! au 3eme, après deux accouchements “sans” j’ai dit oui à la péri quand j’ai commencé à avoir très mal; dépossédée? non, plus de mal à pousser? oui, mais au 3 ème c’est pas comme au premier…bien aidée? oui, pas mal du tout, grâce à la péri? non, mal quand même. Bref, des fois les choses sont extrêmes, fortes, violentes ou révoltantes, avec abus de pouvoir, non-dit et même graves incompétences, ou bien magiques et transcendantes, d’autres fois, souvent,elles sont juste normales..je dirais qu’il ne faut pas sacraliser non plus et surtout, surtout, respecter les choix, c’est à dire donner tous les moyens du choix;c’est ça, entre autres, le boulot des soignants; qui est-on pour juger du choix d’une femme?

    • Maryline says:

      Myriam, par rapport à la réponse que vous m’avez faite juste au-dessus, ça fait partie des questions que je me pose : pourquoi on ne nous propose que la péri alors qu’il y a d’autres solutions ?
      Ce qui m’a aussi traumatisée, c’est que j’ai subi 17h de souffrance, ça a été très très long, et on m’a laissée souffrir. Point final.
      Ma belle-soeur a eu droit elle aussi à de la morphine et son accouchement s’est très bien passé. Elle était bien, pas excessivement fatiguée.
      La sage-femme a qui j’ai raconté mon accouchement m’a dit, l’air choquée “quand c’est comme ça, on fait une petite piqûre”, elle non plus n’a pas eu l’air de comprendre ce qui m’était arrivé.
      Merci d’avoir soulevé ce point.

      • Myriam says:

        Pourquoi ne propose t’on pas autre chose que la péridurale bien souvent ? Je m’inspire d’un point que vous avez soulevé pour vous répondre, est-ce parce qu’au fond ça fait leur “bonheur” d’immobiliser une femme et de pouvoir ainsi mieux la gérer? Je voulais simplement vous mentionner que de nombreuses méthodes “manuelles” exposée dans le livre d’Ina May fonctionnent également. Je vous souhaite de vous rétablir de cette histoire.

  19. Myriam says:

    @Sen
    Wow bravo beau témoignage. Je tenais à vous dire qu’une première naissance est très importante et qu’elle est souvent et la nature le veut ainsi la plus intense, et qu’une deuxième naissance ne remplace pas réellement une première expérience. Vous avez écrit ceci: ” jamais je n’ ai envisagé l’accouchement comme un acte médical, et je considérais, pourtant sans rien y connaître, l’accouchement comme quelque chose de naturel et d’optimal” .
    Moi non plus même la première fois JAMAIS, ça m’a prit deux ans et une deuxième naissance pour comprendre que c’est cet aspect qui m’a tant traumatisé. Et de te retrouver sous traitement médicaux comme si tu avais un cancer.

  20. Patricia says:

    Bonsoir à toutes et à tous,
    Je souhaite rectifier deux affirmations erronées souvent avancées par les détracteurs de l’accouchement avec péridurale.
    Tout d’abord, il est faux de dire qu’un accouchement sous péridurale ne peut avoir lieu que sur le dos, les pieds dans les étriers. J’ai en effet accouché de mon deuxième enfant sur le côté, sous péridurale donc : les SF m’avaient proposé plusieurs positions et j’avais choisi celle-là, et je recommande d’ailleurs !
    Par ailleurs, on peut pousser très correctement sous péridurale. Je l’ai personnellement fait très facilement : en deux poussées, mon enfant était sorti (et il pesait quand même 4.150 kg pour 51 cm).
    Pour ma part, c’était donc un “accouchement de rêve” car sans la moindre douleur (les seules que j’ai eues sont celles des tranchées…), et qui nous a permis, le papa et moi, d’accueillir notre deuxième enfant en toute décontraction, et avec le sourire. Mais encore une fois, ce n’est que mon avis, construit sur mon vécu personnel, mais j’estime qu’il mérite d’être entendu et pris en compte au même titre que celui des partisanes de l’accouchement naturel, majoritaires ici, pour lesquelles “l’accouchement de rêve” est ainsi foncièrement différent.
    Bonne soirée.

    • Zab says:

      Quand ça se passe bien avec l’équipe, quand la péri fonctionne comme prévu, tant mieux. Mais si elle ne fonctionne pas ou mal c’est très dur pour la parturiente qui était si sûre de ne ressentir aucune douleur, et dans tous les cas quand ça se passe mal avec l’équipe, sous péri on est à sa merci encore plus que sans.

      • Maryline says:

        J’ai encore une remarque (désolée, si ça continue on ne verra plus que Maryline sur ce blog, mais je ne peux pas m’en empêcher).
        La péridurale qui rate, c’est curieux, mais je n’en ai jamais entendu parler dans d’autres types d’opérations nécessitant une péri.
        Alors pourquoi est-ce que, COMME PAR HASARD, cette péridurale peut être inefficace (paraît-il dans 80% des accouchements, ça fait beaucoup d’échecs quand même), pourquoi est-ce que les femmes ne sont pas du tout informées du possible échec de cette technique alors qu’elles sont les premières concernées ?
        J’avoue, j’ai quand même du mal à croire que dans une société où la science et la technique ont fait de tels progrès qu’on peut bientôt fabriquer un enfant dans un utérus en plastique, on n’a soi disant pas de solution contre les douleurs de l’enfantement ?
        Je me demande si au fond, on a vraiment dans notre société la volonté de supprimer la souffrance des femmes.
        J’avoue, j’ai du mal à comprendre les discours nous invitant à nous “approprier notre souffrance” etc…….
        Est-ce que le progrès, ce ne serait pas un REEL accouchement sans douleur ? Parce que pour l’instant quand on tape “accouchement sans douleur” sur google, on nous propose de respirer en rythme en imaginant que la contraction est une vague, en visualisant une jolie couleur rose ou violette pour nous détendre, ou quelques massages des reins, pourquoi pas des petites granules blanches des laboratoires boiron (boiron a dit que ses granules étaient efficace, et sinon, la méthode Bonapace, pourquoi pas effleurer le ventre pendant le travail, etc…
        En lisant toute cette documentation, j’en étais venue à croire qu’effectivement avec un peu de bonne volonté, la douleur de l’accouchement était gérable. Avant d’accoucher mon discours était “si je peux faire sans péri, je ferai sans”. Je n’imaginais pas du tout des douleurs aussi extrêmes, aussi longues, pour simplement parvenir à ouvrir suffisamment le col pour avoir le droit à la péri.
        Effectivement certaines femmes ont des douleurs ingérables quand le col est déjà bien ouvert, donc dans ces cas là, il est inutile de poser la péridurale très tôt. Certainement.

        • Elodie says:

          Je réponds ici à vos derniers commentaires.
          D’abord sur celui plus haut concernant la douleur, je vous rejoins complètement sur le manque de préparation à la douleur. Je me rappellerai toujours du sourire de ma sage-femme quand je lui ai demandé si j’allais souffrir !
          Elle m’a répondu calmement, droit dans les yeux : comme jamais, tu verras…mais je serai là, ton mari aussi.
          Ensuite nous avons discuté de cette douleur, ce qu’elle veut dire et surtout ce qu’elle annonce. La minimiser ne sert à rien en effet.
          Pourtant il ne faut pas faire de raccourci : les femmes qui choisissent de vivre leur accouchement de manière physiologique ne choisissent pas de souffrir. (Si vous saviez le nombre de fois où je me suis pris dans la figure que je voulais faire mon intéressante, ma warrior…!) On ne choisit pas de souffrir mais principalement on refuse un acte médical qui met ensuite en branle une cascade de gestes médicaux qui peuvent nous priver de notre capacité à être actrice de notre accouchement.
          Vous dites “J’avoue, j’ai du mal à comprendre les discours nous invitant à nous « approprier notre souffrance » etc…….”
          Regardez l’excellente bibliographie proposée par Mari-Hélène sur ce blog concernant la naissance respectée, il y a : Le guide de la naissance naturelle : Retrouver le pouvoir de son corps d’ Ina May Gaskin. Si vous deviez n’ en lire qu’un, ce livre écrit par une sage-femme est bien plus utile que n’importe quelle préparation à l’accouchement classique.
          Un jour peut-être on trouvera un moyen de soulager complètement la douleur de l’accouchement sans entraver ce processus… mais en l’état actuel des choses je fais partie de celles qui ont choisi suite à une rencontre malheureuse avec un gynécologue maltraitant de ne plus jamais laisser qui que soit m’imposer quoi que ce soit. Et “retrouver le pouvoir de mon corps” je l’ai fais à travers ce choix de l’accouchement physiologique et oui le choix d’en passer par la souffrance, sans aucuns regrets, au contraire !

          • Maryline says:

            D’accord, je vous remercie pour votre réponse.
            Votre commentaire prouve simplement que si vous n’avez plus jamais voulu de la péridurale, c’est “suite à une rencontre avec un gynécologue maltraitant”. ça interroge…
            Et vous êtes très claire sur ce thème de la souffrance.
            Donc nous finirons par tomber d’accord : l’accouchement naturel, ce sont d’atroces souffrances, dans bien des cas.
            En vous lisant, je comprends clairement une chose : si vous avez choisi d’en passer par la souffrance, c’est pour éviter la maltraitance gynécologique, déjà subie à ce que je comprends, et que vous aviez peur de revivre.
            Mais je suppose que si l’on vous proposait une solution qui vous convienne pour ne pas revivre cette douleur atroce lors d’un prochain accouchement, vous la choisiriez tout de suite, non ?

    • Maryline says:

      Bonjour Patricia,
      Je vous relis en parcourant le blog, et je me dis que c’est votre accouchement que j’aurais voulu. “sans la moindre douleur” (vous exagérez peut-être un peu ? vraiment aucune douleur ??) Pour ma part, il y a eu péri mais un accouchement très particulier, très long, une pose de péri très tardive sans aucune forme d’accompagnement ou soulagement en attendant – et c’était très douloureux -, ce que personne n’a voulu voir et entendre, ni sur le coup, ni après…
      Je suis profondément traumatisée de ce qui s’est passé, mais vous me confortez dans l’idée -avec d’autres mamans-péri- autour de moi, qu’il est possible, aujourd’hui, si on le souhaite, de ne pas endurer d’atroces souffrances en accouchant. C’est important.
      Plus je lis, plus je sais combien mon cas a été anormal, et le non soulagement / non accompagnement aussi. Cela m’aide un peu à relativiser cette expérience, même si je la trouve très moche.
      Je trouve très dommage à notre époque, de prôner l’accouchement dans la douleur, je suis souvent choquée des réactions ici sur ce blog, mais après, chacune fait comme elle veut, du moment qu’elle le veut, et que ce n’est pas l’équipe qui décide à sa place.
      A force de venir ici, de vous lire toutes, d’écouter les mamans autour de moi (quand elles en parlent, car ce n’est pas un sujet qu’on aborde tous les jours), j’ai compris aussi une chose : la maternité dans laquelle j’ai accouché n’est pas du tout du type “interventionniste”. La sage-femme chef est pour l’accouchement sans péri, et l’équipe est pour l’allaitement au sein à n’importe quel prix. Le discours de la sage-femme chef sur les femmes qui prennent la péri parce qu’elles ne savent pas gérer la douleur me revient en mémoire, et je comprends ce qui s’est passé. C’est le type de maternité où il faut aller quand on accouche bien… Mais cela je ne le comprends qu’avec le recul. Donc trop tard…
      Je pense aussi que l’expérience de la sage-femme est importante, et que certaines projettent leur propre expérience sur leurs patientes, et ça c’est dommage, car aucun accouchement ne ressemble à un autre…
      Si j’avais compris à temps les convictions de ma maternité, j’aurais essayé d’accoucher ailleurs, mais c’est compliqué, nous sommes en zone rurale, un peu loin de tout…
      Je regrette encore une fois la désinformation des mamans. On peut être pour ou contre quelque chose, on peut avoir sa sensibilité propre, en tant que soignant(e), mais il faut informer les futures mères que si elles accouchent à tel endroit, elles seront traitées de telle ou telle manière, elles auront accès à ceci et pas à cela, etc… C’est à la femme de choisir son accouchement, et à personne d’autre (sauf bien entendu, urgence médicale).

      • Zab says:

        Maryline, je vous rejoins entièrement sur le dernier point, c’est à chaque femme de choisir la manière dont elle accouche, et j’ajouterais qu’il n’est pas normal que les maternités ne nous laissent pas le choix, dans un sens comme dans un autre.

  21. Clara says:

    Bonjour a toutes,
    A la lecture de l’article et des commentaires je souhaite apporter mon grain de sel… Marie-Helene, j’admire votre travail et votre courage, mais je ne suis pas d’accord avec le titre de votre article. Je me considere pourtant comme faisant partie “des femmes qui ont accouché de façon respectée”. C’etait a l’hopital, sans peri, certes pas 100% physiologique, mais l’essentiel c’est que je me suis sentie respectee par l’equipe medicale pour l’ensemble de mes choix.
    Et p### qu’est-ce que j’ai eu mal… J’ai hurle de douleur, pas comme une guerriere non, juste comme un animal blesse. J’ai ressenti la violence des contractions, et j’utilise le terme de violence a dessein, comme une tempete est violente, comme un volcan est violent. C’etait une violence choisie, pas subie ; une violence naturelle, qui venait du plus profond de moi, pas des mains d’un obstetricien maltraitant. Mais violence tout de meme. Et quand ca s’est apaise, le sentiment qui predominait etait une immense fatigue. Du bonheur bien sur, de tenir mon bebe dans les bras, mais surtout l’envie de me reposer, de me remettre de cette epreuve.
    Mes accouchements n’ont ete ni des traumatismes ni des moments d’extase. Juste des epreuves intenses que je suis fiere d’avoir traverses, et heureuse de ne plus devoir revivre. C’est mon experience, ok, chacune a la sienne. Mais je me sens presque blessee de lire des mots tels que “sensations extraordinaires”, “extase”, “felicite”. Ces mots, repris ici de votre article, je les ai lus sous de nombreuses autres plumes, et ils correspondent certainement au ressenti de certaines. Mais pas de toutes. En les lisant je m’interroge, je culpabilise : Ca voudrait dire que j’ai rate mes accouchements ? Y a quelque chose que j’aurais du faire autrement ? J’ai un peu l’impression de passer d’une injonction a l’autre : soit la soumission, soit la sacralisation. Ne pourrait-on pas se liberer des deux a la fois ?

    • Myriam says:

      Votre commentaire est intéressant puisqu’il amène à un point de convergence entre les différents commentaires.

      Pourquoi avoir le sentiment d’avoir échoué alors que vous êtes fière et satisfaite de vos accouchements? Ce fût des épreuves qui vous ont grandi. Vous avez employez le mot intense, pour décrire ces expériences tout comme j’emploie ce mot pour la mienne. Je me suis sentie en contrôle ça été inconfortable, mais cela dépend également des définitions très personnelle que l’on a des sensations. Plusieurs femmes ont vécues l’accouchement comme je l’ai vecu, cela suppose que c’est réellement possible. Mais pour y arriver j’ai fait une préparation phénoménale, 2h de lecture pendant 3 mois, 20 minutes de relaxation par jour, des exercices…je n’ai pas seulement lu j’ai étudié le sujet j’ai écrit beaucoup mes ressenti pour m’en débarrassé, j’ai fait une séance d’hypnose pratiqué les respirations et reposé mon esprit le dernier mois. Je me suis préparé avec l’idée au fil des auteurs p que l’accouchement n’est pas en soi penible. Je n’étais pas convaincue je m’étais également préparé à la douleur si elle avait lieu avec la pensée que je réussirais serait endolorie mais que cela avait une fin heureuse. Je pourrais étaler beaucoup de ma préparation qui n’est bien sûr pas infaillible, mais qui est je pense fondamentale. Dans l’ouvrage de Grandly Dick-Read ” Childbirth without fear ” il démontre l’effet de la peur et de nos croyances sur les douleurs de l’enfantement. Théorie que je supporte puis il mentionne que parfois il arrive que la nature ne soit pas du côté de la femme et que ce soit douleureux. Alors oui les deux coexistent accouchement “maîtrisée” et douleureux. Pour ce qui est du sentiment d’avoir mal fait, ma fille de 28 mois est insupportable ces temps-ci même si je fais de mon mieux, je prends du recul parfois et vois que je pourrais mieux agir dans bien des cas. Culpabiliser n’est pas productif se questionner oui, mettre en pratique est une autre paire de manche. Est-ce que le fait de ne pas être à la hauteur fait de moi une mauvaise mère ? Je ne pense pas je fais ce que je peux.

      Pour mon 1 er accouchement je me préparait simplement à devoir “affronter les douleurs” et savoir que j’étais capable de surmonter l’épreuve comme les milliards de femmes avant moi. J’ai été déclenché immobilisée ce qui a rendu impossible ce projet. J’aurais tant voulu vivre cette événement que l’on m’a volé, surmonter l’épreuve avec brio, ça reste un certain manque pour moi. Alors soyez fière de votre accomplissement point final.
      Seulement, que plusieurs femmes l’aient vécu comme le décrit Marie-Hélène oblige à investiguer le sujet car cela déconstruit l’injonction de la douleur de l’enfantement.

    • emilie says:

      Bonjour Maryline,
      Je suis ce blog avec intérêt même si je poste très peu mais je me permets aujourd’hui d’intervenir car j’ai souvent le sentiment en vous lisant que vous interprétez mal ce qui est dit par d’autres intervenant(e)s voire par ce qui est écrit par l’auteure. Quand on prend la peine de lire tous vos messages ainsi que ceux des autres, même s’il y a des avis personnels très différents voire diamétralement opposés quant à “la méthode d’accompagnement de l’accouchement idéale” il y a quand même un point commun qui ressort et c’est d’ailleurs ce qui est dénoncé dans ce blog : une prise en charge trop souvent inadaptée malgré des profils différents et un manque de choix dans le mode de prise en charge qui fait qu’il est difficile de trouver un accompagnement qui nous correspond quand bien même on a pris la peine de bien s’informer et qu’on sait ce que l’on souhaite comme prise en charge.
      Je pense que personne sur ce blog, pas même les pro AAD, ne pense qu’un accouchement ne puisse pas être source de souffrances extrêmes ni ne soit contre la péridurale en tant que telle ni ne souhaite un retour en arrière à l’époque où la péridurale n’existait pas ou qu’elle était disponible pour certaines seulement. Je ne pense pas non plus quiconque sur ce blog méprise celles qui préfèrent l’accouchement sous péridurale. Et de la même manière il faut respecter le choix de celles qui préfèreraient faire sans et ne pas les considérer comme des arriérées masochistes. Une façon de faire ne vaut pas forcément mieux que l’autre. Cela dépend de la personne ET de l’accouchement lui-même. Cela est d’ailleurs dit à plusieurs reprises par l’auteure.
      La péridurale et même la césarienne ont bien leur place dans l’arsenal thérapeutique et analgésique disponible pour assurer le confort et la sécurité de la mère et du bébé mais il serait souhaitable que cette fameuse péridurale fasse partie intégrante d’un ensemble de techniques permettant :
      1. de soulager la douleur au mieux
      2. de favoriser au maximum le travail et l’accouchement lui-même
      Hors malheureusement non seulement ces autres méthodes (chaleur, mouvements, vocalises, massage, acupuncture…) qui permettraient de soulager la douleur et de faire avancer le travail ne sont pas ou très peu utilisées à la place ou en attendant la péridurale ou si celle-ci ne fonctionne pas bien mais en plus on vous met souvent dans des conditions défavorables au bon déroulement du processus (position allongée ou semi-allongée, immobilité, perturbations en tout genre avec des gens qui rentrent qui sortent, des examens répétés…). Et c’est en partie ce qui est dénoncé ici et ce contre quoi les femmes et les hommes qui adhèrent à ce blog militent. la péridurale n’est pas toujours nécessaire et surtout elle n’est pas toujours suffisante pour assurer un accouchement dans les meilleures conditions.
      Vous pensez que c’est parce que vous êtes tombée sur une maternité pro-accouchement “nature” qu’on vous a laissé souffrir sans aide ou presque mais pour raconter mon histoire personnelle moi j’étais plutôt dans une maternité high tech, très récente, une vraie usine où dès que je suis arrivée on m’a dit que j’avais droit à la péridurale immédiatement…oui, oui, immédiatement, c’est ça…ben le immédiatement s’est transformé en 1h d’attente immobilisée sur le fauteuil en position semi-allongée (soit le pire et pour les douleurs et pour le travail). Alors soit le peronnel de cet hôpital n’est pas très compétent soit (et je pense que c’est plutôt ça) il s’en fiche. Alors 1h c’est rien par rapport à vos 17h mais en tout cas, moi, j’ai le sentiment d’avoir été mise à la torture. Le mot est un peu fort mais c’est pour faire comprendre mon ressenti.

      • emilie says:

        Je vois que mon message précédent n’est pas à la bonne place…c’était en réponse au message de Maryline du 16/01/18 …

      • Maryline says:

        Bonjour Emilie, je suis à 100 % d’accord avec vous sur ce qui est de l’accompagnement. Pour le reste, je continue effectivement à trouver que certaines réactions et certains propos tenus ici sont plutôt anti-péri, etc… il y a aussi des mamans qui tiennent un vrai discours anti-hôpital et qui encouragent à l’AAD. Et je ne suis pas la seule à le souligner. Il y a aussi quelques autres mamans. Je trouve ça dommage, je trouve qu’on se trompe de débat.
        Pour le reste, je suis d’accord avec vous, et également pour dire que le vrai débat, il doit porter sur les méthodes d’accompagnement et sur le discours que l’on tient aux femmes enceintes, l’information qui leur est donnée, etc… et sur le fait de rendre l’hôpital et la naissance plus “humains” (mais je crois que malheureusement c’est une utopie).
        Pour ce qui vous est arrivé, il ne faut pas le minimiser, nous ne sommes pas là pour comparer d’ailleurs, et une heure à souffrir quand on a les moyens de l’éviter, c’est toujours une heure de trop.

        • emilie says:

          Oui, c’est vrai que les discours extrémistes, dans un sens ou dans l’autre, n’apportent jamais rien de bon.
          Utopie, je ne pense pas. Je suis quand même optimiste. Au fond beaucoup de monde souhaite plus ou moins la même chose mais changer ses habitudes c’est difficile. C’est déjà difficile à l’échelle d’une personne ou d’une cellule familiale alors à l’échelle de tout un pan d’activité ou d’une société ça devient très compliqué. Néanmoins les choses changent petit à petit. Surtout la parole se libère et c’est un très bon début. Cela fait réfléchir les gens en leur apportant un nouveau point de vue. Des praticiens courageux font ou essaient de faire différemment et avec le soutien de l’opinion publique ce qui est pour l’instant marginal finira par être la norme. Une prise en charge plus humaine, plus variée, plus adaptée de l’accouchement ce n’est pas une idée nouvelle. En revanche ce qui est nouveau c’est que de plus en plus de femmes et d’hommes (“patients” comme soignants) dénoncent de façon visible les travers de la prise en charge classique actuelle ce qui permet de mettre cet état de fait au grand jour et de sensibiliser une population de plus en plus large. Et c’est cette petite vague qui, si elle prend de plus en plus d’ampleur, finira par apporter le changement. Ce blog n’est peut-être pas parfait mais il contribue grandement à faire grandir cette vague en offrant une fenêtre d’expression où tout le monde peut venir donner son point de vue, partager son expérience, lire ceux et celles des autres et ainsi faire avancer sa réflexion et celle des autres sur le sujet. C’est sûr que si tout ça pouvait se faire sans agressivité et dans le respect mutuel ce serait encore mieux mais ça, je pense que c’est vraiment une utopie ;).
          Amicalement,
          Emilie

  22. Maryline says:

    Petite question : est-ce qu’une femme qui a donc lamentablement échoué (selon vos critères) au bout de longues heures d’atroces souffrances et a donc demandé à être soulagée a le droit d’être fière de son accouchement, d’elle-même ? A lire certaines ici, on dirait bien que non.
    On dirait que nous tombons très très très bas, dans une compétition malsaine sur la gestion de l’accouchement de chacune (exactement une autre forme de violence envers les femmes en fait). On distribue les bons et les mauvais points : “Alors, toi, tu en as ch… des ronds de chapeau, tu as hurlé de douleur, mais tu as maîtrisé et tenu bon, tu as 15/20. Toi, tu en as aussi ch… des ronds de chapeau, tu n’as pas “réussi” à te passer de la péri, tu n’es donc pas très forte, on va te mettre… allez, un ptit 10/20 pour être sympa. Allez, toi tu as tenu 48h avant de demander ta péri, ça mérite quand même un 13/20. Alors, ici, on a une césarienne. Alors désolée, mais la césarienne, c’est pas naturel, ça, c’est 1/20 (point de consolation). Ah attendez, on a un nouveau cas. Oui Madame ? On vous écoute. Comment ? un accouchement orgasmique ? Ah mais c’est formidable ça. Félicitation Madame. Alors, vous remportez le prix du meilleur accouchement 2017, la médaille du mérite, la médaille de la famille, et si en plus c’est un garçon, alors là, la légion d’Honneur par dessus tien, c’est cadeau. Toi, tu es morte en accouchant, bah… on te met un zéro, on t’enterre, on t’oublie. Bah quoi, tu t’attendais pas non plus à avoir le drapeau français, un hommage posthume et les trompettes de la mort par dessus ton cercueil, si ? Non ? ça tombe bien, tu les auras pas. ”
    Excusez-moi, mais là, je trouve que ça devient ridicule.
    Les femmes devraient être là pour se soutenir, non pour comparer leurs performances comme des adolescents prépubères qui mesurent la taille de leur pénis.

    • Jepasseparlà says:

      Tout à fait! C’est difficile de nos jours d’être une femme. On doit réussir notre vie pro, notre vie perso, notre grossesse (ne pas être très malade, ne pas prendre bcp de poids) et maintenant il faut en plus réussir notre accouchement 😉

    • Zab says:

      Je ne vois vraiment pas d’où vous tirez ça, pourriez-vous préciser de quel commentaire vous parlez ?
      Perso après un accouchement je n’aurais jamais idée de noter les mères. Noter les soignants, par contre, serait une autre idée, pas forcément mauvaise ; au moins quand ça s’est humainement mal passé ils arrêteraient de prétendre que tout va bien…

      • Maryline says:

        “Je souligne un point qui revient dans chaque discussion, pour ou contre la péridurale…
        Pourquoi revient-il toujours ? Là est la question. Est-ce parce que de nombreuses femmes se sont senties dés-investies de leur accouchement? Oui en grande partie.
        Car elles ont été deçues? Parce qu’elles ressentent le besoin de se justifié de l’avoir pris? Pourquoi ce besoin ? Est-ce parce que dans le fond plusieurs d’entre-nous ont été confronté à sa faiblesse et qu’on a pas su la surmonter?”
        Par exemple si je devais ne citer qu’un point ce serait celui-là.
        Nous qui avons pris la péri, nous n’avons pas su surmonter notre faiblesse. Ou alors j’ai mal compris…. Mais il y a d’autres commentaires un peu comme celui-ci, qui semblent sous-entendre la même chose, et croyez-moi, en tant que maman avec péri, ça ne me fait pas super plaisir, d’autant plus que ce discours, je l’ai pris dans les dents de manière très sournoise dès le surlendemain de mon accouchement, à la maternité, par les professionnelles de l’accouchement, et alors même que ma péri ne m’a pas empêchée de souffrir le martyre.
        Mais voilà, qui êtes-vous mesdames, pour juger les forces et faiblesses des mamans-péri ?
        Je vous l’accorde, je suis hyper susceptible, mais je préfère éclaircir tout malentendu.

        • Zab says:

          Ce commentaire a été écrit par une seule personne, qui n’est pas l’auteur du blog, et qui en tout cas ne reflète pas du tout ma pensée à moi, autre commentatrice. Pourquoi pensez-vous qu’elle représente la pensée dominante ici ? Marie-Hélène a dit bien des fois que pour elle l’important était le respect du choix des femmes, quel qu’il soit.

          • Myriam says:

            Oui et il ne me semble pas avoir dit que je ne respectait pas le choix non plus. Je défends le choix de l’accouchement naturel et que bien que ce soit intense , l’une des plus intenses c’est une belle expérience pour beaucoup. Le commentaire de “jepasseparlà” me semble juste en passant que l’intensité diffère d’une personne à l’autre. Et comme tout marathon, présentation orale, prestation musicale quoi que ce soit qui éxige beaucoup de soi requiert un entraînement et un investissement de soi préalable. Que c’est un accomplissement, pas celui d’une vie mais un important

            Ensuite vous défendez que pour vous la péridurale est LA façon de ne pas subir la douleur, c’est votre opinion. La médecine se veut un art au service de l’individu, si la péridurale satisfait cette définition pour vous, ok. N’en demeure pas moins qu’elle a un large éventail d’inconvénients, le but de ce billet n’est pas de faire le procès de la péridurale. Pour MA part, je ne crois tout simplement pas que dans la majorité des cas l’accouchement n’appartienne ou s’apparente à la médecine. C’est tout simplement à mes yeux deux domaines qui devraient divorcer l’un de l’autre.

            Ensuite, je tiens à dire que la peur est tenace, et je pense que tout le monde a des peurs même après avoir fait un grand exercice de reconnaissance. Il y a qu’à regarder toutes les scenes d’horreur que l’on presente à la télé pour marquer l’inconscient . J’ étale mon cas car je connais mes pensées et je peux affirmer que si il y en a une que je n’ai pas ŕéussi à me débarrasser c’est celle d’être accompagné par un soignant. Une méfiance qui était limite paranoïde je suis capable de le reconnaître. Peu importe, je voulais appeler à la dernière minute, finalement elle est née toute seule et je l’ai attrapée avant son arrivée ☺. Et je suis persuadée que si je n’avais pas ” respecté” ce désir, ce besoin dicté par ma peur, je n’aurais pas eu autant d’ “aisance”. Sans doute j’aurais été plus tendue plus angoissée…

            Il y a réel besoin de déconstruire toute cette perception que l’on a de la naissance

  23. Myriam says:

    Excusez-moi mais mon commentaire allait justement dans le sens d’être fière d’elle-même. Je lui exposais simplement qu’il fallait une très grande préparation et que malgré tout il était possible que la douleur soit au rendez-vous. Ensuite je vous disais plus haut concernant la morphine que ça aurait pu être utile dans votre cas et que finalement la femme en question à donné naissance naturellement. Elle était satisfaite et fière de son accouchement et si j’aurais été dans son cas je le serais également, oui parfois on a besoin d’aide on rencontre une difficulté. Ce qui donne ou non le sentiment d’échec c’est de ne pas avoir su surmonter cette difficulté, et c’est un sentiment personnel. Je crois que la péridurale en enlevant une grande partie du contrôle donne souvent ce sentiment à la femme. Oui si ça la satisfait elle a le droit d’être fière. Il y a toute une question d’accompagnement qui aide beaucoup, la préparation, la confiance en soi, le lieu et tant de facteurs que nous n’avons pas de contrôle. Rien n’empêche de réfléchir à son vécu remettre en question. Je cite un passage du livre ” J’accouche bientôt que faire de la douleur ? ” ou l’auteure et sage-femme Maïtie Trelaud mentionne qu’avec du recul, son savoir théorique sur les complications possibles lui a empêché d’être calme et sereine à la maison. Ce n’est qu’une partie de son témoignage.

    Vous semblez choquée et j’en suis désolé puisqu’il me semble que j’ai nuancé ma position. Bien sûr que ce n’est pas une compétition je ne comprends pas pourquoi vous le ressentez ainsi. La seule chose que je soutiens, que je pense que Marie-Hélène défend aussi c’est qu’il est possible d’accoucher sans douleur ou avec elle mais qu’au final cette épreuve est surmontable avec ou sans aide.

    • Maryline says:

      Mais c’est quoi finalement, “donner naissance naturellement ?” Excusez-moi, mais pour ma part, donc je le répète, je suis une maman-péri (et fière de l’être), et je ne vois pas en quoi le fait de recevoir un soulagement de la douleur rend les choses moins naturelles ?
      Je comprends tout à fait que l’on puisse ne pas vouloir de la péridurale (moi non plus je n’étais pas fan du tout, mais ça c’était AVANT), ça reste une piqûre dans la colonne vertébrale, mais je crois qu’il faut arrêter de présenter le “savoir vivre sa douleur” comme une sorte d’obligation pour devenir mère. De nos jours, les femmes ne sont plus obligées de souffrir quand les choses se passent mal, ou pas très bien, et c’est tant mieux, non ?
      Pourquoi cette volonté de se surpasser et de refuser l’anti-douleur ? Quand vous allez chez le dentiste, vous mettez aussi un point d’honneur à refuser l’anesthésie ??

  24. Jepasseparlà says:

    Je suis tombée sur ce blog il y a déjà qq mois. Je l’ai lu de long en large et à travers, y compris les commentaires. Et même si je comprends le but de la démarche, je ne suis pas d’accord (enfin pas toujours) avec les propos tenus. Je ne commente jamais mais là il y a un oubli de taille qui me fait réagir.
    Il y des femmes qui n’ont pas de contractions douloureuses. Du tout. On ne sait pas pourquoi et on a du mal à estimer leur nombre mais ça reste un fait. Aussi peu nombreuses soient-elles j’en connais deux de ces chanceuses. Une collègue et amie et ma mère. La première a accouché de son premier enfant dans un éclat de rire ! Et ma maman n’a pas tout de suite réalisé qu’elle était en plein travail. Pourtant elle n’avait suivi aucune préparation et appréhendait particulièrement l’accouchement car sa propre mère et grand-mère ont eu des accouchements longs et éprouvants. Je suis convaincue que comme la nature a peur du vide il y a autant de femmes qui souffrent de douleurs atroces et insoutenables. Et qu’entre ces deux extrêmes il y a toute une « palette » de ressentis. Soyons un peu plus humbles, compréhensives et solidaires car ce crêpage de chignons ne va pas nous aider à avancer.

    • Maryline says:

      Zut alors, vous êtes en train de déconstruire la notion “peur = douleur et accouchement qui se passe mal”, cette fameuse notion qui met la faute sur celles qui n’ont pas accouché correctement.
      J’ai deux arguments supplémentaires en ce sens : ma propre mère considérait l’accouchement comme quelque chose de naturel, sa mère ayant eu une nombreuse famille sans s’étendre sur ses propres souffrances. Ma mère n’avait donc pas une peur démesurée d’accoucher. Eh bien… son premier accouchement a été une catastrophe car on l’a laissée “travailler” inutilement pendant des heures, et ensuite césarienne d’urgence pour sauver bébé. Donc épuisement et atroces souffrances combinées, et puis l’accueil du bébé on n’en parle même pas, dans ces conditions.
      A l’inverse, parlons d’un examen médical qui est fréquemment mal supporté : le myélogramme. Je connais quelqu’un qui en a subi un récemment, cette personne était morte de peur, elle aurait donc dû avoir très très mal. Bah… elle n’a rien senti, mais alors rien senti du tout.
      Donc effectivement, les commentaires qui parlent de la “préparation mentale intensive” pour accoucher, je pense qu’ils tombent à moitié à l’eau.
      En effet, il ne faut pas oublier les nombreuses femmes pour qui malheureusement la nature n’a pas décidé de coopérer (bébé mal positionné, bassin trop étroit, ou autre). Il ne faut pas oublier la partie mécanique de l’accouchement. Et il ne faut pas oublier que quand tout se passe de manière physiologique, ça n’en est pas moins très très douloureux dans une grande majorité des cas.
      Quand je lis ici et là que l’accouchement naturel demande des heures d’une préparation physique et mentale digne des pompiers de Paris les mois précédents, ça tendrait surtout à prouver que lors de l’accouchement, on passe par des souffrances extrêmes et que tout cela est finalement d’une extrême violence, exactement le contraire donc de ce que Mme Lahaye nous dit dans son titre. Sinon pourquoi cette nécessaire préparation mentale, acceptation de la douleur etc, s’il n’y a rien de si terrible que cela à accoucher de façon naturelle ?
      Alors par pitié, j’aimerais qu’on arrête de se voiler la femme et de mentir aux femmes. J’aimerais que l’on reconnaisse l’avancée extraordinaire qu’est la péridurale, et qu’on se demande se pose plutôt la question de : “la péridurale, précoce ou pas ?”, “la péridurale dès que la femme le demande, pourquoi pas ?” ou encore “l’accouchement sans douleur, comment le rendre véritablement possible ?”
      Et pas “comment faire en sorte que la femme accepte de vivre d’atroces douleurs pour enfanter ?” “comment transformer la ménagère du coin en guerrière ?”, ou “comment bien accoucher à l’ancienne en gardant le contrôle de son sourire et de sa respiration ?”
      Je suis désolée, mais ce sujet, il me semble tellement dépassé.
      Moi, l’accouchement sans douleur, j’y croyais. Nous sommes au XXIème siècle, non ?
      PS : je me relis rapidement, j’ai écrit “se voiler la femme” au lieu de “se voiler la face”. Joli, non ? Je ne l’ai même pas fait exprès. Mais voilà, c’est bien cela, arrêtons de nous voiler la femme et son immense, effroyable, inacceptable douleur. Merci.

  25. Lilou says:

    Merci Marie pour le contact pour la fondation.
    Ps: je réagis à la lecture de certains témoignages, j’ai toujours du mal à être heureuse a la pensee de cet accouchement, meme si j’ai été ” tres resistante a la douleur et que j’ai permis a mon bébé de survivre”. Pire que la douleur de l’accouchement pour moi, la douleur d’en parler ensuite, personne ne veut savoir et les douleurs qui suivent dont personne ne parle de l’intensité ( perinée dechiqueté, cicatrice douloureuse, coccyx fracturé…) comme si la phrase il faut laisser du temps allait tout de suite aider a aller mieux

  26. Pauline says:

    Je vis ce débat depuis des mois avec mes amies. Dans mon cercle proche et ici sur ce blog, force est de constater que le clivage est le même. Je suis écologiste, féministe et humaniste, et totalement convaincue que le dogmatisme est l’ennemi de l’intelligence et du progrès. Je mange bio, je suis presque végétarienne, je fais du yoga deux fois par semaine, je me déplace depuis 15 ans à vélo, j’ai un compost dans mon jardin, et j’ai accouché avec une péridurale, et j’en suis ravie.
    Dans toutes ces histoires racontées, il y a autant d’expériences singulières que de femmes, et de corps et d’esprits de femme. Il y a des maux, de belles expériences, des douleurs plus ou moins, des souhaits particuliers, des recherches personnelles, et des violences infligées par le corps médical car malheureusement ça arrive, et c’est condamnable. Mais attention à ne pas tomber dans le piège des généralités.
    Comme certaines d’entre-vous, mes cheveux se dressent sur ma tête quand j’entends brandir le sacro-saint accouchement naturel et tout le charivari moralisateur qui va avec, et je me sens obligée de défendre cette possibilité de la piqûre, alors qu’avec ou sans je m’en tape le coquillard, en ce qui vous concerne j’entends.
    Ce qui me sidère le plus dans ces débats que je lis et que je vis, c’est cette focale sur la mise au monde physique. Mettre au monde un enfant est aussi et avant tout psychique, c’est avoir de la place en soi et dans son couple (si on est en couple), pour une relation d’amour à construire. Accoucher est un passage, douloureux, heureux, allongée, à quatre pattes, seule, sous péridurale, sans péridurale, ou j’en sais. On le vit peut être aussi bien parce qu’on est prête à accepter que l’on a fait au mieux, et que ce qui compte c’est cet enfant qui est né. Focaliser, 9 mois ou moins, sur l’accouchement, est peut-être passer à coté de l’essentiel ?
    Le fond de ces débats ne sont-ils pas aussi symptomatiques d’une société qui voit le monde à travers l’égo, l’accomplissement du désir personnel comme une fin en soi, qui cherche la performance dans tout, et veut absolument faire régner l’idéologie au mépris des idées, et à une tendance ahurissante au manichéeisme.
    Enfin, je voudrais aussi m’insurger sur toute la haine qui se déverse sur le corps médical, sur ces présomptions de malveillance. Qui peut penser qu’on choisit d’être sage-femme, puéricultrice, aide-soignant, gynécologue par perversion ? Il y a des bons et des mauvais professionnels, et il y a des individus plus ou moins empathiques. Il y’a des violences partout, et c’est condamnable. C’est le reflet du monde. Mais brandir la haine commune contre le monde médical dans son ensemble ne me semble pas être une bonne voie, mettre des professionnels et/ou dans une case non plus.
    Soignons sérieuses. Partager est une belle chose, et savoir discuter sans être dans des postures, est la voie la meilleure pour progresser individuellement et collectivement. Le combat féministe est que chacune d’entre nous puisse trouver sa voie et son émancipation, faire ses choix, et surtout ne pas se sentir jugée par ses paires.

    • Jepasseparlà says:

      J’aurai pu écrire ce commentaire. Je suis d’accord à 100% avec toi. À part pour le compost, je vis en appartement

    • Maryline says:

      Je n’avais pas eu le temps de réagir à ce que vous avez dit au-dessus. Je suis aussi 100% d’accord notamment concernant la haine du monde médical. Bon j’avoue, juste après avoir accouché, j’aurais eu quasiment envie de porter plainte contre la maternité lol. Mais avec le recul, ce ne sont pas les soignants qu’il faut condamner, pour la plupart, mais plutôt l’organisation hospitalière et surtout surtout le sous-effectif que l’on maintien partout. Je voulais enfoncer le clou là-dessus, même si je l’ai déjà dit dans d’autres commentaires.
      Quand j’ai découvert ce blog, féministe, et qui combat les violences obstétricales, j’ai été à fond pour. à 100%. Mais au fil des discussions, je commence à me rendre compte que le terme “violences gynécologiques” ou “violences obstétricales”, est mal défini, et regroupe des choses différentes selon la sensibilité de chacune.
      Par exemple, pour beaucoup, le fait d’être immobilisée sur le dos, de devoir accoucher les pieds dans les étriers, d’être laissée sans boire ni manger pendant des heures est vécu comme une violence. Une épisiotomie est vue comme une violence infligée inutilement, etc…
      De mon côté, la violence, c’est autre chose. Ce serait plutôt, pour moi, ne pas recevoir le soulagement attendu (péridurale refusée par exemple), une césarienne sans anesthésie, ou même l’épisiotomie si elle est réalisée à froid évidemment, des mots durs pris dans la figure alors que l’on est en train d’accoucher…
      En fait, j’ai bien peur qu’en dénonçant des choses qui finalement sont d’une violence moindre, les femmes se décrédibilisent toutes seules et qu’elles ne soient plus écoutées.
      Lors de mon encore récent accouchement, c’est vrai, j’ai trouvé dur d’être des heures immobilisée sur le dos parce que ça finit par être inconfortable, j’ai trouvé dur de devoir rester sans boire du tout à partir du début de péri, mais je n’ai pas trouvé cela violent. Pour moi, ce qui a été violent, ça a plutôt été qu’on me dise, alors que je commençais à vivre d’atroces souffrances et à craquer : “on ne peut rien pour vous, le col n’est pas ouvert à 3”, mais peut-être que pour une autre femme, cela n’aura rien d’une violence.
      Je me rends compte que beaucoup dénoncent les touchers vaginaux, par exemple, alors que ce genre de geste n’a pas le moins du monde heurté ma sensibilité, je savais qu’il était réalisé régulièrement simplement pour voir si le travail avançait, et j’étais plutôt détachée par rapport au fait qu’une sage-femme ait l’accès à mon sexe et pour moi ce n’est pas du tout mais alors pas du tout comparable à un viol, alors que pour certaines ici, c’est presque vécu comme équivalent.
      De plus en plus, au fur et à mesure que j’avance sur le sujet et que je lis les unes et les autres qui témoignent, je me dis que le seul moyen d’avancer, c’est le contact étroit avec les professionnels. Expliquer davantage aux patientes les actes médicaux pratiqués, dans quel but ils sont fait, et côté patiente le fait de pouvoir s’exprimer aussi est certainement primordial.
      Pour ma part, j’ai donc décidé d’avoir un contact avec les sages-femmes de mon lieu d’accouchement, d’avoir l’accès à mon dossier et d’en rediscuter avec une professionnelle, et aussi bien sûr de faire remonter tout de même les faits que j’ai trouvé inacceptables (car il y en a eu, mais c’était surtout durant mon séjour en maternité, même pas pendant l’accouchement lui-même, hormis le manque crucial d’accompagnement que j’ai ressenti, et qui je le répète, n’est pas le fait des personnels soignants, mais d’un manque de moyens et d’effectifs). J’espère aboutir à quelque chose de positif et je souhaite vivre quelque chose de constructif afin de “réparer” en quelque sorte ce que j’ai mal vécu.
      Concernant la violence médicale, il faut faire très attention à ce que l’on veut dénoncer et à la façon dont on le fait.
      Je suis d’accord, par exemple, sur le fait que pour les péridurales, par exemple, s’il y a moyen de ne pas immobiliser les femmes pendant ce geste, ce serait un plus. De là à dire qu’être immobilisée est une violence, je trouve le mot un peu fort. apparemment pourtant certaines femmes préfèrent vivre les douleurs de l’accouchement qu’être anesthésiées et du même coup immobilisées. ce n’est qu’un exemple.
      Et ce qu’il faudrait viser, ce n’est pas un conflits femmes contre soignant(e)s, (effectivement je trouve que ce sujet est très récurrent ici) mais plutôt une très étroite collaboration afin d’interroger effectivement les pratiques en cours, mais sereinement et sans précipitation (malheureusement, tout ne sera pas possible).
      Autre question, l’argent étant le nerf de la guerre, pensez-vous qu’il soit possible d’obtenir de meilleures conditions d’accouchement pour les femmes en hôpital public, alors même que les moyens se réduisent d’année en année ?
      Il y a quelques temps, j’avais lu un article qui disait que 40% des maternités de proximité ont disparu sur les 30 dernières années. Ce chiffre m’a paru énorme, donc il est peut-être à prendre avec des pincettes. Mais pour vivre en zone rurale, je vois bien que les maternités géographiquement isolées sont très mal dotées et menacées de fermeture (ce qui n’est sûrement pas non plus pour motiver les personnels).
      Voilà, comme je l’ai dit ces jours-ci, je maintien que la réflexion sur l’accouchement ne doit pas être déconnectée du monde médical, mais faite avec lui, et que tout doit passer par une communication étroite entre femmes et personnels soignants.
      Et plus ça va, plus je déplore qu’on n’entende pas tellement les professionnels sur ce sujet des violences ressenties / vécues par les mamans.

      • Jepasseparlà says:

        Chère Maryline il n’y a pas de violence moindre. Il y a une violence tout court. Ou pas. Selon les cas. Comme je ne me lasse pas de le répéter chaque femme est unique (sensibilité, éducation. ..) Et chaque accouchement est différent. Moi tout comme vous les TV ne m’ont jamais dérangé. Je les trouve même nécessaires que ça soit pendant la grossesse ou pendant l’accouchement. Ils sont là pour vérifier si tout va bien, si l’enfant est bien placé,si on n’est pas une fille distilbène qui s’ignore. .. mais il y a des femmes qui les vivent très mal. Ce qui m’enquiquinait le plus c’était de pisser dans un petit pot en plastique tous les mois. Et bien je ne le faisais pas chaque mois.
        Pendant mon congé parental j’ai lu au moins une centaine de témoignages. C’est devenu un peu un hobby. Et effectivement parmi toutes ces histoires il y en a où j’ai pas trouvé de violence obstetricale. Mais un sentiment d’échec avec une envie de trouver le coupable. Ce que vous faites (consulter votre dossier et en discuter) est vraiment très bien. Pour avancer il faut comprendre. Et des fois pardonner.
        Je compatis pour votre accouchement. Vous avez vécu qqchose de très dur.

        • Maryline says:

          C’est drôle, moi aussi les pipi dans le pot, c’est quasiment ce qui me choquait le plus comme examen. J’avais horreur de ça. Merci en tous cas pour votre compréhension. Je ne suis pas la seule à avoir vécu quelque chose de très dur, au vu des témoignages. Il y a même encore bien pire que ce que j’ai vécu malheureusement. Et après, il y a aussi bien mieux c’est sûr, et c’est réconfortant de le savoir.
          Après avoir accouché, je me suis beaucoup interrogée, et c’est là que j’ai découvert les témoignages glaçants de certaines mamans, sur leurs accouchements, sur la violence obstétricale. Moi aussi je suis passionnée par cette question, je me sens hyper concernée.
          J’ai envie de militer pour faire changer la face du monde, carrément, mais bon… je sais bien qu’on ne le changera pas, le monde.
          Si déjà, on pouvait obtenir un genre de comité mamans-soignants dans les maternités, avec des profils différents, réfléchir à l’accompagnement des parturientes en milieu hospitalier etc… Mais bon après si ça fait comme d’autres choses, qu’on écrive des super beaux discours sur le papier et que la réalité reste l’horreur ordinaire… Je suis peut-être très pessimiste. C’est bien déjà de pouvoir échanger ici. Pour celles qui ne connaissent pas, j’ai eu l’occasion de lire “chambre 2” de Julie Bonnie. Elle résume à peu près tous les cas dans son livre.

  27. Elodie says:

    Au début des commentaires je pensais qu’on allait enfin avoir une conversation calme et réfléchie sur ce qu’est l’accouchement et comment il devrait être accompagné.
    Et finalement on en arrive toujours au même point.
    Désolé je vais parler de mon expérience personnelle avec tout pleins de “Je” partout mais en tant que moralisatrice à l’égo surdimensionné par la RÉUSSITE de l’accouchement parfait je me l’auto permet sans crainte (ironie inside…)

    Depuis la début de ma grossesse et mon choix d’accoucher en maison de naissance je passe mon temps à me justifier, à m’excuser, à poser des questions pour interroger la personne en face et éviter le conflit, face à des femmes et des hommes qui ne comprennent pas ma démarche, et sont tellement persuadés de tout savoir sur l’accouchement.
    Je résume :
    – déjà on utilise à tort et à travers le mot naturel alors qu’en réalité il faut parler de physiologie : pour faire simple, notre corps n’est pas débile, si une ovule et un spermatozoïde ont su se rencontrer au bon moment pour créer une vie, notre corps s’y adapter et faire grandir cette vie, alors oui, le corps de la femme MIRACLE ! est capable de mettre au monde cette vie!!! Donc si la grossesse n’a pas présentée de complication, on laisse faire notre corps, et si on l’écoute, il nous dit quoi faire (si si je vous jure…)
    Du coup le côté écologiste et mangeur de quinoa il vient faire quoi là dedans??? Ce n’est pas une volonté de retour à la nature (non je n’ai pas accouché dans mon jardin seule à la pleine lune avec mon mari qui jouait de la flûte à côté…), mais simplement de respect de la physiologie, de trouver le pouvoir en soi et la confiance en son corps.

    – ensuite je ne le fais pas pour qui que ce soit alors merci de ne pas minimiser ma douleur et l’intensité de ce que j’ai vécu. Il me semble que les discours commencent un peu trop à mon goût à tourner autour du “y a des femmes qui souffrent moins que d’autres” “peut être que pour toi c’était supportable mais MOI c’était atroce”. Là encore on nie aussi notre préparation. Alors oui il faut se renseigner, lire, apprendre, interroger, se préparer physiquement et mentalement, apprendre à lâcher prise. ça demande du temps, de l’investissement corps et âme. Alors pardon d’avance pour celles que ça concerne, mais quand je vois le nombre de femmes autour de moi qui se sont dit “on verra le jour J si je prends la péri ou pas…” Vous en connaissez beaucoup des femmes qui ont fait sans finalement? Après coup personne ne se dit que c’était naïf aux vues de l’intensité de la douleur? Et surtout quel est le but? refuser la péri pour juste refuser la péri ça résume l’accouchement à juste vouloir souffrir ou non…

    – ensuite il faut comprendre ce choix du respect de la physiologie et donc du refus de toute forme d’intervention médicale non nécessaire.
    Pourquoi est ce que c’est à moi de me justifier alors que je pense faire partie de celle qui ont toujours cherché à se documenter sur les effets néfastes de la perfusion, de la péridurale, des interventions médicales pendant l’accouchement… et ses conséquences pour le déroulement de l’accouchement et le bébé et les suites de couches? Ce n’est pas une question “d’ego ou de recherche de la performance” alors merci de ne pas juger sans savoir… Je n’ai jamais envoyé dans les dents mon accouchement à qui que ce soit par contre me faire traiter de masochiste, rétrograde, moralisatrice et j’en passe, je n’ai pas fini de l’entendre visiblement…

    Alors quelqu’un peut il me dire pourquoi est ce que c’est à MOI de m’expliquer? Pourquoi moi alors que tout ce que j’ai fait c’est accoucher POINT ! Je n’ai jamais eu de discours anti maternité ou péri (puisque le discours visiblement se résume à ça… alors que le douleur n’est une part de l’accouchement) tout ce que je demande c’est que les femmes qui choisissent la physiologie puissent être entendues. Je veux pouvoir avoir le choix d’accoucher où je veux avec qui je veux sans être jugée ou insultée, tout comme je le fais avec les femmes de mon entourage qui n’ont pas fait les mêmes choix que moi. Mais la grande majorité des femmes refusent d’entendre cette volonté parce qu’elles ont peur qu’on remette en cause leur manière de voir les choses. Alors mesdames je vous rassure ce n’est pas le but, surtout pas ici sur ce blog, pas par Marie-Hélène.
    Oui ici vous allez trouver une majorité de femmes qui remettent en question le monde et sa manière de tourner. Et non elles ne le font pas de manière mesurée parce que les petits pas ça suffit. On veut un monde réellement plus libre pour la femme et tout de suite !

    L’accouchement (parce que c’est ce qui nous concerne ici) en France se passe majoritairement en maternité, sous perfusion, sous monitoring continu, sous péridurale, avec parfois extraction instrumentale et déchirure et longues suites de couches. Un petit nombre de femmes ont choisi la physiologie et dans leur parcours se rendent compte qu’elles veulent et peuvent si elles le décident avoir autre chose.
    Merci d’entendre ce discours de ne pas chercher à le faire taire sans s’être documentée, renseignée (réellement hein! baby boom et son propre accouchement ça suffit pas 🙂 ), surtout aujourd’hui alors que les maisons de naissance commencent à avoir la possibilité de voir le jour de manière pérenne.
    A aucun moment il ne faut y voir une forme de moralisation, mais une avancée dans les possibilités qui sont offertes aux femmes. Si les rôles devaient être inversés, qu’il y avait une majorité d’accouchements physiologiques, voudriez vous qu’on se mette à juger les accouchements en maternités tes qu’ils sont pratiqués aujourd’hui?
    Et encore une fois je hurle contre le terme de moralisation parce que nous sommes une minorité, avec une petite visibilité médiatique depuis quelques temps, sans réel pouvoir alors je pense qu’on est loin des discours sur la place publique et des mises au pilori pour juger les femmes qui font autrement…

    Je vais terminer ce long monologue ça vient promis… Mais pas sans dire à quel point mon accouchement à été incroyable. Douloureux comme jamais imaginé, mais le lendemain j’étais prête à recommencer. A aucun autre moment on ne peut se sentir aussi puissante et incroyablement consciente du pouvoir du corps des femmes. A celles qui l’ont ressenti à l’hôpital tant mieux, mais moi je n’aurai pas pu le vivre ailleurs que comme ça s’est passé, dans une grande chambre de 30m² verte et blanche, avec à manger et à boire, debout, entièrement nue parce qu’avec uniquement mon mari et ma sage-femme que je connaissais depuis le début de ma grossesse, dans l’obscurité quasi totale, sans aucuns bruits autour.
    Et je refuse qu’on me dise que j’ai mis mon bébé et moi en danger c’est faux, je refuse qu’on dise que c’est parce que j’ai eu de la chance que ça se passe bien c’est faux, je refuse qu’on dise que c’est parce que mes contractions étaient supportables c’est faux… Je veux pouvoir le revivre pour mon deuxième, sans actes médicaux inutiles, sans intervenants extérieurs.
    Merci Marie-Hélène pour votre combat, c’est ici que j’ai atterri après un rdv chez le gyneco d’une violence inouïe et c’est grâce à vous que j’ai pris conscience de mes droits et ai pu vivre pleinement une grossesse et un accouchement, grâce à des professionnels respectueux, formés, informés et surtout sans violence jamais !

    • Jepasseparlà says:

      Je suis réellement désolée si tu as cru que je niais ton accouchement et ta douleur. Au contraire ! Mais on est 3,5 milliards de femmes dans le monde et nos corps sont tous différents. C’est un fait.
      Je sais que le corps humain est une merveilleuse machine, qui s’adapte à des conditions extrêmes et qui accomplit des prouesses. Je le vis au quotidien à travers les sports: la plongée et la course à pied longue distance. Mais aussi ce même corps peut être défaillant et malade. Et il ne faut pas l’oublier.
      Pour moi l’accouchement n’a jamais été ni intéressant ni important. Peut être sous l’influence de l’expérience de ma maman. J’ai été choqué quand j’ai appris l’existence de l’émission baby boom. Mais qui va regarder une telle chose? De mes 15 à mes 30+ ans j’étais occupée à réussir ma scolarité, mes études, mes amours puis ma vie pro. Et c’était pas une mince affaire :). Et un jour je suis tombée enceinte. Donc j’ai agi comme d’habitude. J’ai pris la chose très au sérieux. J’ai bcp lu. Je faisais déjà du yoga mais je me suis renseigné quelles asanas peuvent m’aider à accoucher. Et pourtant je n’ai pas considéré tout cela comme un entrainement ni comme une quelconque préparation. Mon but était que tout se passe pour le mieux. C’est tout. J’ai refusé de faire un plan de naissance j’ai voulu laisser la place à l’imprévu. Péri ou pas péri ? C’était pas important. Tant que mes douleurs soient prises en charge. Puis je savais que pour x raisons la péri peut être refusée. Et mon accouchement était intense, magique et unique.
      Je ne juge jamais les autres. Chacune de nos décisions est dictée par notre vécu personnel. Même si je ne comprends vraiment pas l’intérêt de refuser un soulagement de la douleur. C’est comme ça. Mais je te respecte pour ton choix tout comme je tiens à qu’on me respecte pour le mien. Et pas qu’on me dise que je peux faire sans anesthésie parce que c’est soit disant mieux. Ne te sens pas visée tu n’es pas la seule sur ce forum.
      Quant au fait que je préfère le bio (pas seulement le quinoa ) et oui j’essai d’avoir une hygiène de vie. Un esprit sain dans un corps sain, n’est ce pas. Allez sans rancune.

      • Elodie says:

        Pardon mais ce ne sont absolument pas des études sérieuses aux vues du nombre de patientes prises en compte et du fait de ne prendre en compte qu’un seul environnement, l’hôpital. On en trouve autant qui disent exactement le contraire sur le site de l’OMS. La péridurale c’est un fait scientifique prouvé et admis par n’importe quel anesthésiste, ralenti la durée TOTALE de l’accouchement alors qu’ici seul la période d’expulsion est prise en compte. Et c’est pour compenser ce ralentissement et la diminution de l’intensité des contractions utérine suite à la prise d’analgésique que l’on a une perfusion d’ocytocine de synthèse qui ré augmente cette intensité et permet de continuer le travail. Si tu considères que tu as bcp lu pour prendre la chose au sérieux mais en partie sur allo docteur ou alors des résumés d’études partielles je peux comprendre que nos avis divergent.
        Il suffit de prendre les chiffres des maisons de naissance qui eux disent moins de dépression post-partum, meilleur taux de réussite d’allaitement pour celles qui le souhaitaient à la base.
        Encore une fois je comprends le choix de se voir soulagée de la douleur pendant l’accouchement, vraiment. Mais comment ne peux tu pas admettre que pour moi il était important que l’accouchement ne se résume pas à la douleur? J’ai été soulagée entre chaque contraction par des massages, le fait de pouvoir marcher, chanter…
        Renseigne toi bien, il y a sur ce blog un paquet d’études scientifiques basée sur un panel large de femmes et à différentes époques. La péridurale fait partie d’un ensemble de gestes médicaux qui perturbent le déroulement physiologique de l’accouchement. C’est un fait. Ensuite d’autres gestes sont posés pour compenser ces effets néfastes et en garder le bénéfice à savoir le soulagement de la douleur. Il suffit de regarder les chiffres si les témoignages te semblent trop subjectifs. Les femmes qui accouchent de manière physiologique, donc sans aucune intervention extérieure, le font plus rapidement, sans extraction instrumentale (forceps ou ventouse) sont moins souvent déchirées, se remettent plus vite sur pied, saignent moins longtemps, ont une rééducation périnéale moins longue, arrivent plus à mettre l’allaitement en route si c’est ce qu’elles souhaitaient. Quand tu dis : “Et pas qu’on me dise que je peux faire sans anesthésie parce que c’est soit disant mieux.” Il ne s’agit pas de faire “mieux” ce terme est horrible et nous met en conflit/comparaison. Mais la liste des avantages que je viens de te faire et que j’ai vécu me semble faire pencher la balance, pour moi et beaucoup de femmes ici, du côté physiologique et pas médical, et donc par conséquence aussi pas d’anesthésie. voilà pourquoi on “refuse un soulagement de la douleur” par péridurale.

        • Jepasseparlà says:

          Je ne me renseigne jamais sur le net quand il s’agit d’une question de santé. Là j’ai donné des liens internet pour faire vite. Concernant la péridurale j’ai demandé l’avis de deux anesthésistes. Pendant le rdv du huitième mois. Bon tu va dire qu’il voulais pas effrayer sa future cliente. Et avec un ami proche de ma mère qui a pris le temps de m’expliquer bcp de choses avec des mots compréhensibles. Aujourd’hui la péridurale ambulatoire n’a quasiment aucun effet sur le déroulement de accouchement. Tout simplement parce que les doses sont bcp plus faibles et on peut marcher. Moi perso je n’ai pas marché mais je suis restée une bonne demi-heure dans une position mi accroupi mi à 4pattes sur un ballon pour aider la descente du bébé. Puis je sais pas pourquoi tout le monde veut accoucher comme ça. Elle est terriblement inconfortable cette posture. Bon après moi je suis pas un bon exemple pour la durée de l’accouchement car le petit avait le cordon au tour du cou et à eu du mal à s’engager. Entre le début des vraies contractions de travail et la délivrance il y a eu 10h30. J’ai eu de l’oxytocine qu’à la fin et c’est un peu grâce à cela que le petit locataire était dégagé. J’ai eu la péridurale entre 4 et 5 cm et j’ai dormi jusqu’à ce que la sf me réveille pour vérifier comment j’allais. J’étais à un “bon neuf”. Être sereine et reposée m’a énormément aidé à pousser. Zero point de suture. Aucun soucis pour allaiter.Bon tu va argumenter qu’il s’agit de mon accouchement et que ça ne veut rien dire. C’est peut être le cas. Mais aujourd’hui dans la médecine tout évolue très vite et on trouve des études avec des résultats assez contradictoires. C’est vrai que c’est mieux de se faire guider par un professionnel. D’ailleurs je trouve qu’en France le système est vraiment bien fait avec les cours de prépa et le rdv avec l’anesthésiste. On PEUT poser des questions. Aujourd’hui bcp d’inconvénients qui ont été imputés à cette anesthésie se sont relevés faux. Comme le manque d’attachement entre la mère et l’enfant (c’est même le contraire qui était prouvé : bcp douleur=problèmes) et une éventuelle toxicomanie dans le futur. D’ailleurs l’étude de M. Odent était faite sur 200 personnes alors que l’étude sur la dépression post partum que j’ai donné comme ref. est de 240 femmes. Mais dis moi si tu as bien vécu ton accouchement et que tu en es entièrement satisfaite pourquoi tu prends mal les propos des autres qui n’ont pas le même avis que toi? C’est une simple question sans aucune agressivité.

          • Elodie says:

            A cause des mots employés : moralisation , faute, réussite, égo… voilà pourquoi je m’énerve devant mon ordi.
            “Aujourd’hui la péridurale ambulatoire n’a quasiment aucun effet sur le déroulement de accouchement.” Faux, et je considère que c’est clairement un mensonge quand on demande à son anesthésiste les effets néfastes de la péridurale et qu’il ne te parle pas du blocage du processus hormonal, du relâchement des muscles utérins et j’en passe… Résumer la physiologie à pouvoir marcher? C’est un peu court et même erroné. Les cours de prépa sont simplistes, n’expliquent rien de ce qui se passe physiquement dans ton bassin, l’influence des positions de la mère sur la descente du bébé, le processus hormonal et son rôle, et le rdv avec l’anesthésiste une formalité expédiée par un médecin au regard biaisé et absolument pas critique sur sa pratique.
            Exemple très simple : cour d’anatomie rapide. Le coccyx, dernier maillon de la colonne vertébrale, est articulé. Lors de l’expulsion du bébé il bascule vers l’arrière pour agrandir l’espace du bassin par lequel bébé sort. Si maman sur le dos, ou assise penchée vers l’arrière, bascule du coccyx impossible.
            Ensuite, petit exercice simple. Assied toi dos bien droit et met tes mains sous tes fesses, là où tu sens tes “os du cul pointus”. Écarte tes jambes largement comme si tu les mettais dans les étrillers. Ton bassin se resserre. Te l’as t’on expliqué pendant les cours de préparation à l’accouchement? Si oui as tu remis en cause ou non la position d’accouchement?
            C’est une des nombreuses aberrations de l’accouchement médicalisé dénoncées ici et que oui, on appelle violence faite aux femmes.

          • Jepasseparlà says:

            @Elodie Je n’ai jamais utilisé ces 4 mots! Jamais ! Ou alors pour les dénoncer. Ça m’énerve autant que toi ! Et si, j’ai eu cet exercice pendant ma prépa et si je connaissais le résultat (dans le livre d’Isabelle Brabant) Et oui le très jeune homme que j’ai eu au rdv m’a expliqué pour le relâchement des muscles uterines et un ralentissement du travail dans un premier temps pour ensuite favoriser le “déblocage” qui peut être créé par la douleur. Et oui il était plutôt pressé (peut être il fallait finir ses devoirs 🙂 mais moi j’avais ma petite liste de questions et je les ai toutes posées. Quant à l’autre toubib il a vraiment pris le temps et ce qui était clair pour moi par la suite c’est que le bénéfice risque était plus que favorable pour la péridurale.
            Je suis restée plus d’une demi-heure à 4 pattes et je n’ai pas aimé. On m’a proposé de pousser sur le côté et j’ai commencé dans cette position mais je sentais que j’avais besoin de symétrie pour mieux pousser. J’ai fini sur le dos les pieds appuyés sur les étriers et ça a bien marché pour moi. Nous sommes toutes différentes et il n’y a pas de règle unique.

    • Myriam says:

      Simplement Bravo !

  28. Maryline says:

    Donc, là, Elodie, vous êtes en train de dire que les mamans péri sont des mamans qui se sont mal préparées, qui se sont contentées de “babyboom” comme source d’information, etc… et que vous aussi vous avez souffert l’insupportable, mais vous avez tenu bon etc…. alors bon, qu’est-ce que nous sommes sensées comprendre dans vos paroles, nous, les mamans-péri, en vous lisant ? Donc je pense que je n’ai pas besoin de répondre à Zab un peu plus haut ? Zab ? Vous avez compris, cette fois, ou toujours pas ??
    Je continue par ailleurs à trouver ce côté là du débat absolument ridicule. Donc je ne continue pas sur ce sujet.
    Autre point : j’ai autour de moi un cas de préparation à l’accouchement classique (cours de préparation à l’accouchement, mais comme tout le monde, sans plus ni moins), pour un premier enfant, qui a accouché en 5h de temps, sans péri. Donc la préparation mentale, ok, je ne dis pas, et je ne la mets pas en doute, mais pour un accouchement qui n’est pas atroce et insurmontable, bah… ça tombe à l’eau, (la preuve, la femme dont je vous parle n’en a pas eu besoin) et pour un accouchement très très atroce et très très insurmontable, bah… ça tombe à l’eau aussi, parce qu’il faudra une césarienne d’urgence, malheureusement. Donc on ne peut pas tout tabler sur la préparation mentale et le yoga. Désolée.

    Maintenant, concernant ces mamans sans péri, qui ont supporté l’insupportable, mais ne trouvent pas que l’accouchement soit une violence, et dont vous faites partie d’après ce que vous nous dites, c’est le fait de recevoir une péri, et donc un soulagement de la douleur, qui constitue une violence, visiblement. Reste à comprendre pourquoi.
    Qu’est-ce qui peut bien être violent dans le fait d’être soulagée des atroces douleurs de l’accouchement ? Est-ce que vous pouvez mettre des mots là-dessus ? Est-ce que ce ne serait pas plutôt la façon dont la péri est pratiquée, (entourage de la maman, explications reçues, contexte, etc… beaucoup citent par exemple ici l’immobilité forcée, qui ne semblent pas être nécessaire par ailleurs si on lit certains témoignages,…) ? Apparemment vous avez malheureusement été victime de violences obstétricales, et ce sont ces violences qui vous ont amenée à faire ce choix d’être “sans péri”, donc en vous lisant, personnellement, j’aurais plutôt tendance à conclure que vous êtes doublement pénalisée. Victime de violences obstétricales une première fois, vous avez décidé de vous passer de toute forme de soulagement de la douleur, afin de ne pas revivre ces violences. Et donc, vous avez atrocement souffert, mais vous l’avez géré parce que cela vous a évité quelque chose que vous considériez comme plus atroce encore qu’un accouchement. Effectivement, ça n’en rend pas votre accouchement sans péri moins atroce.

    Après il y a aussi un autre point qui me pose question : l’accouchement “physiologique” ou “naturel”, jusqu’ici, je croyais que c’était l’accouchement par voie basse (avec ou sans péri). Ce n’est plus physiologique du moment qu’il faut une césa, on est d’accord, le corps des femmes n’est pas prévu pour que bébé sorte par l’autre porte. Donc pour vous, si on enlève la douleur, l’accouchement n’est plus considéré comme “physiologique” ?

    Pour conclure, en tant que maman péri, oui, j’aimerais bien savoir si j’aurais pu recevoir la péri et ne pas pour autant être autant immobilisée, puisque les témoignages se contredisent là-dessus, avoir le choix de ma position d’accouchement, ne pas être laissée sans boire ni manger pendant tout ce temps (là aussi les témoignages se contredisent). Mais ce que je préfèrerais sur ce sujet, c’est recevoir des avis scientifiques (ça serait cool de voir plein de sage-femmes sur ce forum), et puis qu’on puisse réfléchir à ces questions dans les pratiques quotidiennes des hôpitaux, afin que les mamans péri puissent mieux vivre leur péri par exemple.
    Ce qui serait cool, ce serait qu’on puisse poser nos questions et avoir des pro en face, en fait. Quel que soit notre mode d’accouchement. Pour moi, c’est plutôt ça, se réapproprier notre expérience, notre accouchement. C’est savoir clairement ce qui est faisable ou pas, pour ne pas être surprise ou choquée quand le jour J arrive et que la sage-femme vous refuse quelque chose ou pratique certains actes.

    Ce que je déplore avec bon nombre de femmes je pense, au travers de ces sujets de discussion, c’est la désinformation, parfois le mensonge, et aussi le manque d’interrogation des pratiques actuelles, mais là, nous avons besoin des professionnels, nous ne pourrons aboutir à rien, seules. Et je persiste et signe (d’autant plus au regard de votre témoignage, Elodie, et ce même si vous vous dites “prête à recommencer”) l’accouchement est une violence. Bel et bien. Faisons en sorte de ne pas y rajouter la violence ordinaire et parfois moins ordinaire, du milieu hospitalier (ce qui ne veut absolument pas dire “faisons sans l’hôpital”, attention, je préfèrerais qu’on puisse réfléchir à ce sujet avec l’hôpital, les soignants peinent dangereusement à prendre leur place dans ce débat, selon ce que j’observe, coincés qu’ils sont entre les moyens qu’on leur donne pour agir, la formation reçue parfois aussi, et les attentes des femmes).

    • Elodie says:

      Non à aucun moment je n’ai dis quoi que ce soit contre les femmes qui choisissent la péridurale. J’ai écris un paquet de fois que je comprends le choix de se voir soulagée de la douleur mais visiblement pas assez. Ce n’est pas parce que je dis que moi, pour arriver à mes fins j’ai du faire une longue préparation, que toutes les femmes si elles faisaient la même, en arriveraient aux mêmes conclusions et choix que moi. Qu’est ce qui dans mon discours vous fait interpréter ça de cette manière ? Mon commentaire n’était peut être pas posé ni réfléchi je l’ai écris sur le coup de l’émotion quand j’ai commencé à voir apparaitre les mots égo, moralisation, faute et réussite…
      Je m’indigne juste du fait que moi je peux comprendre ce choix de la péridurale et que à l’inverse on ne comprend pas mon choix de l’accouchement physiologique et qu’on le résume à un choix de souffrir. D’ailleurs je n’ai jamais utilisé le terme maman-péri ou maman-sans-péri. En effet c’est un débat stérile. Je ne comprends pas que tout de suite vous vous soyez sentie visée par des accusations que je n’ai pas écrites. Vous dites “vous aussi vous avez souffert l’insupportable, mais vous avez tenu bon” puis “concernant ces mamans sans péri, qui ont supporté l’insupportable” JAMAIS JAMAIS JAMAIS je ne dirai que les “maman-péri” ont échoué face à cette douleur, que MOI j’ai réussi… Vous semblez voir des sous-entendu ou des accusations là où il n’y en a pas je le redis… Je dis juste que oui, si on le décide, si c’est son choix, on peut parvenir à transcender cette douleur, passer outre, grâce à une certaine préparation. Mais vous refusez de comprendre pourquoi on voudrait le faire.
      A aucun moment on ne dit que la péridurale est une violence faite aux femmes, mais l’ensemble des gestes médicaux, le déroulement de l’accouchement en salle de travail, sans informations complètes aux femmes oui.
      Et je ne considère pas mon accouchement comme atroce quelle que soit la douleur ressentie, elle n’est qu’une infime partie de ce que j’ai vécu. Sans ce gynéco rencontré par malchance je n’aurai jamais interrogé ce que je croyais savoir de l’accouchement ni rencontré ma sage-femme et aujourd’hui je m’estime chanceuse et heureuse du résultat.

      La définition même de la physiologie est de laisser faire son corps et de l’écouter parce que la nature est bien faite. A partir du moment où il y a en effet la moindre intervention médicale on n’est plus dans la physiologie et on ne peut pas faire machine arrière, quand le processus est perturbé, il l’est jusqu’au bout. Une simple pose de cathéter ou de monitoring continu “perturbe” la physiologie de l’accouchement. Ma définition est une peu simpliste mais je pense compréhensible? Quelqu’un d’autre sera peut-être plus précis. Mais non vous avez raison physiologique et par voie basse ce n’est pas la même chose.

      Vous parlez de désinformation, de mensonge et d’interrogations sur les pratiques actuelles. On est bien d’accord ! Ici sur ce blog il y a pourtant tellement d’études qui démontre l’absurdité des protocoles médicaux, de la position d’accouchement en passant par l’injonction de rester à jeun, des effets néfastes de la péridurale et ses bénéfices, de l’inutilité des touchers vaginaux… Des témoignages aussi… Ce sont des faits ! Oui la position allongée est la pire pour accoucher et la mieux pour ralentir le travail, et celle dans laquelle l’ouverture du bassin est la plus étroite. Oui le jeun est parfaitement inutile aujourd’hui. Lisez les études, les rapports de l’OMS, de l’HAS…
      Mais quand on vous dit que d’après ces études, notre vécu, nos recherches personnelles, nos conversations avec des professionnels, sage femme comme anesthésistes, des conférences de personnes reconnues pour leur savoir dans ce domaine comme Michel Odent, Marie-Hélène Lahaye, on en arrive par conclusion à refuser la médicalisation de l’accouchement et la péridurale vous concluez par un ” je ne comprends pas qu’on puisse refuser de se voir soulager des douleurs de l’accouchement…”

      Ben moi ça me décourage… Parce que justement on essaye de dire pourquoi, d’inviter à une réflexion personnelle sans jugement et que quoi qu’on dise, c’est mal interprété…
      (gros soupir…)

      • Maryline says:

        Bon, je ne peux pas m’empêcher de rajouter un petit bout de mon témoignage pour réagir concernant la péridurale et la position sur le dos qui ralentiraient l’accouchement : comment expliquez-vous que dans mon cas, au bout de 17h, le col était enfin ouvert à “3”. (contractions régulières, toutes les 5 mn, et plutôt violentes pour arriver à ce piètre résultat). Suite à ces 17h on me pose la péri et on m’immobilise sur le dos. J’ai une jambe comme du carton, donc impossible même de me redresser etc pour me sentir un peu mieux, donc vraiment immobile sur le dos.
        Eh bien… pour passer de 3 à 10, 9 petites heures. 9h seulement, pour un premier bébé, cordon noué deux fois autour du coup, quasi 4kg… Donc dans mon cas (bon ok ce n’est que mon cas on est d’accord) je n’ai pas du tout l’impression que la péri ait ralenti le travail, j’ai même plutôt l’impression qu’elle a décoincé la situation (la douleur me faisait refermer le col dixit la sage-femme) et tout s’est accéléré après la péri.
        voilà, je tenais à le dire quand même, je crois qu’il ne faut pas diaboliser la péri et que chaque cas est différent.
        je me souviens très bien le moment où, à moitié dans les vapes, j’ai entendu la sage-femme dire à l’anesthésiste “c’est pas une bonne idée de la laisser attendre”.

    • Zab says:

      Sur ce coup-là je trouve que la parabole du marathon est vraiment éclairante.
      J’ai une copine qui a couru un marathon. C’était douloureux, mais aussi exaltant, elle en était très fière et moi fière d’elle et heureuse pour elle.
      Est-ce que ça veut dire que moi qui n’en ai jamais couru, que tous ceux qui ont essayé et on arrêté avant la fin sont des mauviettes, à huer ? Je ne le crois pas, non. Est-ce que ça veut dire que le marathon est forcément une violence ? Je ne crois pas non plus. Comme pour l’accouchement on n’est pas égaux (mes genoux ne me permettront probablement jamais de m’entraîner assez sérieusement pour courir un marathon, ceux de ma copine sont en bon état). Comme pour l’accouchement on peut se dépasser et en être fier. Comme pour l’accouchement, célébrer ce qu’on a perçu comme une réussite ne dit rien sur ce que les autres ont vécu.

  29. Maryline says:

    PS : je n’ai toujours pas de réponse à ma question sur “la péridurale précoce, pourquoi pas ” ? (du moment que maman la demande à cors et à cris), et aussi sur “d’autres moyens de soulagement de la douleur que la péri existent, donc pourquoi on ne nous les propose pas ?” (attention, je ne parle pas d’homéopathie, mais par exemple, de dérivés morphiniques etc… comme ce que suggère Myriam plus haut par exemple).
    Y a-t-il une raison au fait que certaines femmes soient soulagées par ce biais et pas d’autres ?

  30. Maryline says:

    @Myriam : Je n’ai jamais dit que la péridurale était LA façon de ne pas subir la douleur. Il y en a d’autres, il y a le TENS, il y a les baignoires d’accouchement, il y a certains massages, les positions que l’on peut adopter, le chant, il y a les dérivés morphiniques, qui sont efficaces. ça tombe bien, je viens de vous lire au-dessus, et donc je vous contredis allègrement, ça me peine autant que vous, le fait qu’on ne nous propose QUE la péridurale.
    Pour le reste, je défends aussi le fait que la préparation mentale n’est pas LA façon de gérer les douleurs de l’accouchement. Elle aide certainement, oui, mais comme l’ont dit certaines ici, le yoga et la sophro ne garantissent pas que vous pourrez faire sans aide le jour J, et il faut absolument en rester conscientes pour ne pas aller au devant de graves désillusions.
    Je remarque aussi, que, comme Elodie, vous avez peur du monde médical (certainement avec raison). Et que donc, la réponse à apporter à l’accouchement ce n’est pas de le séparer du monde médical (car beaucoup de parturientes ont besoin du monde médical, tout de même), mais plutôt d’amener une réelle collaboration entre les mamans et les soignants. Comment ? Je ne sais pas. C’est le point d’achoppement.
    Mais peut-être que certaines mamans et certains soignants viendront ici suggérer quelque chose ? C’est à espérer en tous cas.

    • Myriam says:

      Bonjour,
      Pour votre question péridurale précoce je ne suis pas en mesure de vous répondre.

      Je tiens à dire au passage que je rejoins Élodie et que je trouve cela insultant de toujours nier le travail accompli pour parvenir à vivre un bel accouchement physiologique à mon goût.

      Oui il y a une peur du monde médical très justifié et à mon sens la pierre angulaire du problème c’est la médicalisation de l’accouchement. Un événement qui a priori n’est pas une maladie, et nous sommes malheureusement prises au piège dans ce cercle vicieux et les dérives de la bureaucratie et inutile de dire et répèter que tel que présentement c’est très lucratif pour les pharmaceutiques et obstétriciens ( au Québec ils sont payés à l’acte médical en plus) .

      Ce que je crois c’est que la naissance devrait être une discipline détachée de la médecine et qui a pour base de se réapproprier la connaissance de la physiologie et si nécessaire je peux approfondir et mieux définir ce qu’ est la physiologie. De démolir la peur tant diffusée à grande échelle et de prendre en charge si réellement nécessaire. Et oui se donner des meilleurs outils/méthodes pour gérer la douleur. Ce n’est qu’un croquis je vous invite à y ajouter votre pierre.

    • Jepasseparlà says:

      @ Maryline Malheureusement je ne pourrai pas vous répondre concernant la péri précoce. Après il n’y a pas UNE seule péridurale. Il s’agit de différents mélanges avec une concentration différente. L’anesthésie est un art complexe dont le résultat dépend de bcp de facteurs. Là médecine n’est pas aussi simple que les math. 2+2 peut être égale à 4 mais aussi à 3 et à 5. Après pourquoi on ne propose en premier la péri peut-être parce que c’est la solution la plus efficace contre la douleur. Et c’est leur boulot de nous proposer ça.
      ” Mais ce que je préfèrerais sur ce sujet, c’est recevoir des avis scientifiques (ça serait cool de voir plein de sage-femmes sur ce forum), et puis qu’on puisse réfléchir à ces questions dans les pratiques quotidiennes des hôpitaux, afin que les mamans péri puissent mieux vivre leur péri par exemple.” Oh vous savez même les SF ne sont pas tjs d’accord. Quant aux médecins ils désertent assez vite ce forum. Je me demande bien pourquoi *ironie*. Après durant la grossesse il y plusieurs occasions de se renseigner auprès des professionnels. Ce qui est nettement mieux que sur le net. Pour la petite histoire ma SF m’avait déconseillé d’aller sur les forums pendant la grossesse car on ne peut jamais être sûr de la véracité des propos. Très sage! Là par exemple on est sur un blog qui dénonce les violences et est très pro accouchement naturel. Donc logiquement les intervenantes sont d’accord avec les bienfaits de l’accouchement physiologique et ont par la plupart subi à un moment donné des violences. C’est comme faire une enquête pendant un meeting soutien de Jean Lassalle. Forcément le résultat de “qui sera le futur président ” sera … * roulements de tambour * Jean Lassalle. Et vue qu’on est dans les statistiques sur ce forum il y a 7 femmes que disent que l’accouchement n’est pas violent en soi et que la péri est superflue voire dangereuse . 7 autres qui ne sont pas d’accord. Mais du tout du tout! 🙂 et 5 qui ont été victimes de violences.
      Bref nous sommes toutes différentes avec un vécu différent mais on mérite toutes Le Respect.

  31. Myriam says:

    Ça peut sembler hors-sujet un peu mais je viens d’écouter une série scientifique que je recommande à toutes, Cosmos. Dans l’épisode que je viens tout juste d’écouter on étale l’histoire de Clair Patterson. Il a d’abord à partir de la radioactivité des éléments de la nature et un astéroïde déterminé l’âge de la Terre par la concentration en plomb. Je vous épargne tout l’aspect technique de la chose. Puis, il a découvert quelque chose de bien plus scandaleux, tout notre environnement est largement contaminé par le plomb. Et pourtant il y a 300 ans ce taux était largement plus faible de l’ordre de 10 si ma mémoire est fidèle . D’où provenait le plomb ? L’industrie pétrolière. Industrie qui fût la première à utiliser l’autorité scientifique pour nier tous les effets du plomb. Patterson s’est battu 20 ans pour que l’on y retire finalement tout le plomb dans les carburants. Il a tenu son point l’a martelé encore et encore se heurtant toujours au même scientifique corrompu. Alors c’était un “scientifique” contre scientifique.

    Donc l’argument “d’autorité ” est un sophisme. Qui croire? Personnellement, je suis toujours porté à croire celui qui défend monsieur et madame tout le monde. Qu’a-t’il à gagner de défendre le peuple ? Il faut bien sûr y lire l’argumentaire son étude ses expériences ou sa thèse pour s’assurer de sa cohérence.

    Nous connaissons si peu de choses sur la physiologie de l’accouchement. Pour accéder à ces connaissances il faut s’y intéressé sinon vous n’en entendrez pas un traite mot. Et lorsque que l’on s’y intéresse on réalise que la discipline est à ses premiers balbutiements. On ne sait toujours pas ce qui déclenche l’accouchement, on en a une très vague idée. Vous imaginez quelque chose d’aussi basic. Alors si vous voulez mon avis, investir la recherche dans cette discipline ferait évoluer les conditions d’accouchement tel que le dit Michel Odent.

    Servons-nous de notre gros bon sens, est-il cohérent de penser que la nature et l’évolution est rendue la naissance en une épreuve insupportable ? L’accouchement medicalisé avec les hautes technologies date d’au plus 4 générations, et pourtant pour la très grande majorité l’accouchement n’était pas mortel.

    Je rajoute en clin d’oeil à l’histoire que c’est arrivé souvent qu’une personne ou qu’un petit groupe de personnes avaient raison et que la majorité avait tord. Ce ne serait pas la première ni la dernière fois que l’humanité se trompe…

  32. Maryline says:

    @jepasseparla : vous me donnez une idée, en parlant de statistiques.
    Effectivement, concernant l’accouchement, ce qu’il nous faudrait, c’est une enquête nationale destinée à l’ensemble des femmes ayant accouché ces 5 dernières années par exemple. Mais cette enquête ne doit être menée ni par les hôpitaux classiques, ni par les maisons de naissance, sans quoi elle sera biaisée, c’est un peu obligé, chacun prêchant pour sa paroisse.
    Et sinon, ce qui serait pas mal, ce serait d’arriver à une complémentarité entre ce qui se fait en maison de naissance et à l’hôpital, mais ne surtout pas séparer les deux.
    Et aussi je crois, systématiser une présence psy en maternité auprès de la maman ET du papa (pensons à ce que nous a dit M. Odent, quand même, et essayons de faire en sorte que ces Messieurs ne partent pas en courant lol). Des groupes de parole, etc…, faire participer les soignants, etc… ça ce serait riche.
    Pourquoi dites-vous que les médecins désertent ce genre de blog ? J’espère que ce n’est pas le cas, il sont les tous premiers concernés car ils sont amenés à faire du suivi de grossesse en complémentarité avec les gynécos tout de même.

    • Clara says:

      Maryline, connais tu l’enquête du CIANE ? C’est une enquête nationale sur le vécu de l’accouchement. Il y a notamment un dossier statistique sur le soulagement de la douleur, le choix péri / sans péri.
      http://ciane.net/wordpress/wp-content/uploads/2013/04/DossierDouleur.pdf

      • Maryline says:

        Oui Clara, je te remercie, je connais cette enquête.
        Avec un gros gros bémol : son mode de diffusion.
        Pour ma part, je l’ai découverte par hasard dans une période de désarroi / solitude post accouchement, après avoir vécu le “voilà madame, vous avez voulu un bébé, vous avez un beau bébé, vous avez eu un bon accouchement, que demande le peuple ?”
        Je me dis que si tout le monde réagit comme moi, cela risque fausser grandement les résultats.
        Je m’interroge notamment car il y a un gros écart entre le vécu des femmes qui ont eu la péridurale autour de moi et le taux de satisfaction par rapport à la péridurale dans cette enquête. En plus si on inclut par exemple, les femmes qui sont insatisfaites de la péridurale parce que la péridurale n’a pas fonctionné ou a mal fonctionné dans l’item “femmes insatisfaites de la péridurale”, ……… ça ne veut pas dire que ces femmes là ne souhaitent pas la péri. ça veut juste dire qu’elles souhaitent que la technique soit au point.
        Deuxième gros bémol : une même femme, pour un même accouchement, peut remplir le questionnaires plusieurs fois (j’ai testé, j’avoue, j’ai faussé les résultats, mea culpa, mais je voulais tester si ça marchait ), ce n’est pas sécurisé du tout.
        Sinon l’enquête est plutôt bien faite effectivement, avec notamment des questions ouvertes, on peut amener des précisions à ses réponses… C’est nettement à améliorer, bien sûr, mais c’est un bon début.
        Merci en tous cas pour ton lien.

  33. Maryline says:

    Je tenais quand même à remettre un commentaire concernant M. Michel Odent. Pour info, je vous joins un petit lien, https://matricien.org/patriarcat/bio-genetique-psy/michel-odent/ et pour celles qui ne connaissent pas, un petit résumé : en gros, ce Monsieur trouve que la présence du père à l’accouchement est “contre nature”, et qu’il risque en être traumatisé. Voici quelques extraits de l’article : “Michel Odent, et d’autres spécialistes mettent un autre bémol à la présence du père à l’accouchement : les risques sur sa santé psychique, à assister à une scène à laquelle la nature n’a pas prévu qu’il assiste peut avoir des retentissements psychologiques très importants. Selon Michel Odent, au moins 90% des hommes seront perturbés (à différents degrés cependant) par l’accouchement de leur femme”.
    Ou encore : “Quels sont les risques pour la santé du père ?

    Dépression post-natale de l’homme avec symptômes parfois physiques comme des douleurs, des maladies brusques…
    Fuite physique : nous parlons ici de séparations, fuite dans le travail, avec des copains, dans des bars, cassure temporelle, départs brusques, voyages impromptus…
    Fuite psychologique : schizophrénie, jeux vidéos, télévision…
    Plus d’envie de faire l’amour : plus de désir, souvent lié au souvenir du sexe béant et accouchant de la femme enfantant, mais qui peut être aussi une peur de toucher, de faire mal, ou une impression de séparation comme si l’expérience vécue avait creusé un fossé”.
    J’avais tenté un commentaire par rapport à tout ceci, mais peut-être que ce que je disais a été jugé trop “violent” pour le coup, car je vois que mon commentaire précédent sur le sujet a disparu (ou bien c’est dû à un souci technique).
    Je vous redonne quand même vite fait mon point de vue : je ne trouve pas que M. Odent ait une vision très féministe de l’accouchement en proposant de laisser les femmes gérer entre elles cette affaire de femmes, justement. Je sais que ça peut paraître paradoxal, mais pour ma part, je crois qu’il ne faut surtout pas évincer les hommes du sujet de l’accouchement (médecins, gynécos, futurs papas, etc…).
    Et puis, cette histoire de traumatisme, ça finit de prouver s’il en était besoin que l’accouchement est violent, non ? Tellement violent que si Monsieur y assiste il risque de graves traumatismes psychiques, ça fait réfléchir effectivement.
    Il y a autre chose que je voulais dire en conclusion sur ce fait de l’accouchement vécu comme une violence : je me demande, s’il est si naturel que cela d’accoucher, pourquoi alors cela nécessiterait-il un réel apprentissage, une préparation mentale digne des pompiers de Paris, etc… En effet, si l’accouchement est un acte si facile et surtout si naturel, il devrait faire partie des choses “innées”. Donc, pas besoin de mentalisation, sophrologie, etc… D’ailleurs, est-ce que vous croyez que Mme Cro-Magnon faisait du yoga et de la sophro avant de partir accoucher ? Je sais pas pourquoi, mais ça m’étonnerait, moi !
    Voilà, je pense que cette fois-ci j’ai été plutôt “soft”. Alors j’espère que mon commentaire ne disparaîtra pas. Merci

    • Zab says:

      Madame Cro-Magnon savait peut-être lâcher prise mieux que nous, sans avoir besoin de s’y préparer.

      • Myriam says:

        Très fort probablement, le gros de la préparation était de déconstruire tout ce que la société véhicule sur l’accouchement. Souhaitons que les prochaines générations auront confiance, pas de peur et retrouveront ce savoir inée à mon avis. Donc moins de préparation au final

        • Maryline says:

          Je sens que je vais me renseigner de plus près sur Madame Cro-Magnon. Mais je crois qu’il s’agissait d’un mi-singe, et je ne sais pas pourquoi, mais cela m’étonnerait que nous puissions revenir à l’état de mi-singe. Par ailleurs, je ne suis pas certaine qu’il y aurait quelque chose de positif à redevenir primate, fût-ce le temps d’accoucher.
          Sans revenir si loin en arrière, de ce que l’on m’a dit, les douleurs de l’enfantement sont connues depuis l’Antiquité, et je crois, les complications aussi. Par exemple, puisqu’il a été question ces jours-ci du bassin trop étroit, voici la définition que j’ai trouvée de la césarienne sur wikipédia :
          “Le mot « césarienne » dérive du latin caesar qui veut dire « enfant né par incision » (du verbe caedere : « couper », « inciser »). Caesar est le surnom (cognomen) porté par Jules César, hérité de l’un de ses ancêtres né par césarienne. En effet, selon Pline l’Ancien1, « Les enfants dont les mères meurent en leur donnant le jour, naissent sous de meilleurs auspices : c’est ainsi que naquit Scipion l’Africain l’ancien, et le premier des Césars, ainsi nommé de l’opération césarienne qu’on fit à sa mère. ».”
          Je peux confirmer que les bassins trop étroit existent, la sage-femme m’avait dit qu’on peut le voir en faisant une radio du bassin si on a un doute en examinant la future mère. Donc c’est pour ça entre autres que je trouve que l’accouchement est une étape très violente dans la vie d’une maman – et même potentiellement mortelle, c’est ainsi depuis la nuit des temps. Il peut vraiment se passer beaucoup de choses, et non je ne crois pas que nous puissions faire sans la médecine. Je crois au contraire qu’il nous faut absolument faire avec, mais qu’il est effectivement nécessaire de ne pas tomber dans l’hyper médicalisation, là-dessus vous avez totalement raison.

  34. Maryline says:

    PS : “une scène à laquelle la nature n’a pas prévu qu’il assiste”, ça c’est vraiment choquant. C’est plutôt la société, qui pendant longtemps, sous je ne sais quels prétextes de pudibonderie et autres, a évincé les papas. Les mamans étaient prises en charges hors de la présence du père, même quand celui-ci aurait souhaité être présent pour soutenir sa femme, et j’ai autour de moi des exemples pas si vieux (années 60-70)… ça fait réfléchir. Je ne crois pas une seconde que la nature ait prévu quelque chose au sujet de la présence ou de l’absence du père à l’accouchement ?

    • Myriam says:

      Bien sûr Michel Odent n’est pas un Dieu, n’est pas parfait, en fait je dirais qu’il est surtout un homme de son époque, il a quand même 90 ans! Mes filles trouveront sans doute que certaines de nos idées sont rétrogrades et sûrement encore plus mes petits enfants , et c’est tant mieux c’est signe qu’on evolue! N’empêche qu’il a fait de grandes choses pour l’accouchement respecté et pour moi c’est un grand homme ☺. On lui doit l’accouchement dans l’eau, le rôle des hormones et j’en passe.

      Je pense pourtant qu’il y a un fond de vérité dans son affirmation. À mon avis, même si on a un bagage de connaissances , on ne peut pas être réellement apte à accompagner une femme si l’on a jamais accouché soi-même. Ceci dit je vais peut être me faire huer mais une sage-femme devrait avoir au moins vécu une naissance. Sinon il y a une certaine compréhension qui échappe à sa capacité d’emphatie. Tout est dans le nom SAGE…Et en ce sens oui je pense que la personne ” chargée” de l’accouchement devrait être une femme. Mais être au près de sa conjointe, mon mari est ravi referait la même naissance sans hésitation. Encore une fois, c’était dans le calme, la tendresse la possibilité de s’impliquer et non je ne lâche pas mon point un accouchement physiologique est quelque chose de magnifique, magique et en rien terrifiant.

      • Jepasseparlà says:

        “À mon avis, même si on a un bagage de connaissances , on ne peut pas être réellement apte à accompagner une femme si l’on a jamais accouché soi-même.”
        Surtout pas!! Il suffit de tomber sur une SF qui n’a vécu que des accouchements rapides et peu douloureux pour que notre propre douleur soit nié. “Voyons madame ça ne peut pas faire si mal que ça, pas à ce stade, je sais de quoi je parle ”
        J’ai pu faire la comparaison entre gynéco femmes et gynéco hommes et SF et Shomme et honnêtement les hommes sont plus doux et empathique que les femmes.

        • Myriam says:

          Oui c’est vrai que les hommes sont moins pires. Dans mon “idéal” l’obstétrique n’a tout simplement pas sa place . Enfin tel que nous la connaissons. ☺
          Alors on entre dans une toute autre méthode basée sur la physiologie dans ce cas je pense que l’expérience de vie compte beaucoup.

          • Maryline says:

            Une petite anecdote pour compléter ces propos : la sage-femme qui a géré mon accouchement m’a raconté que lorsqu’elle a accouché elle-même, elle a dit “ah oui, d’accord, en fait, ça fait vraiment super super mal alors”. Et son compagnon (sage-femme lui aussi) lui a répondu : “Mais attends, t’es con ou quoi ?”

      • Maryline says:

        Je suis d’accord avec vous, totalement d’accord pour dire qu’un accouchement physiologique c’est accouchement magnifique. Mais bon… c’est à nuancer tout de même. Par exemple, avez-vous dû accoucher de manière physiologique d’un bébé de 5kg se présentant par le siège ?
        Cette mésaventure est arrivée à une de mes grands-mères, dans les années 50, et l’une de ses filles se souvient qu’elle a tellement hurlé de douleur ce jour-là qu’elle en a perdu sa voix pour plusieurs jours.
        Je ne sais pas si je dois trouver cela magique et magnifique.
        Après il est possible que ma grand-mère n’ait pas bien su accoucher, se positionner etc, mais bon… elle en était à ce moment là à son petit dernier (famille très très très nombreuse).

      • Maryline says:

        “je pense que la personne » chargée » de l’accouchement devrait être une femme.” Je reviens sur ces propos également. Concernant la sage-femme, qui est pour moi une médecin spécialiste de l’accouchement, elle possède le savoir théorique, médical, et l’on peut difficilement faire sans elle.
        Par contre, je me dis que ce qu’il serait intéressant de généraliser, ce sont les “doulas”, qui accompagnent la maman (les papas certains en sont capables mais pas tous), joue un rôle rassurant, de réconfort, notamment lors d’une première naissance, et assure le lien avec l’équipe médicale.
        Cependant, je crois que malheureusement qu’il sera difficile d’intégrer les doulas à l’hôpital. De même qu’il sera difficile d’amener les prestations de maisons de naissance à l’hôpital.

  35. Jepasseparlà says:

    @Maryline
    Je connaissais cet avis un peu humm vieillot de Dr Odent sur les hommes. Ce que je trouve incohérent dans ses propos c’est que là où il dénonce l’infantilisation de la femme et les doutes envers ses capacités d’enfanter, il commet la même chose mais envers les hommes. Malgré sa vision de la maternité comme une sorte de gynécée sacralisée que je ne partage pas du tout je vous conseille quand même de lire son livre “le bébé est un mammifère”. Je l’ai trouvé passionnant. En plus (avec ses recherches sur la santé primale) il a le mérite d’être totalement novateur pour l’époque (1990).
    Là où je trouve qu’il va un peu vite en besogne c’est de dire que le bébé humain et sa mise au monde est comme n’importe quelle autre naissance chez les mammifères. (déjà dans le titre manque le mot “placentaire” car il y a des mammifères qui pondent encore des oeufs) Alors que nous les sapiens nous ne sommes pas vraiment comme les autres. Déjà la bipèdie a une influence sur la forme de notre bassin. Et à ma connaissance on est les seuls dont l’utérus, le col de l’utérus et le vagin (comment dire) ne sont pas vraiment alignés. En effet le bébé doit franchir une sorte de coude pour venir au monde. Autre oubli “de taille” est que nos bébés par rapport à nos corps à nous sont très gros. Dommage je ne trouve plus cette image avec la proportion du poids mère-bébé chez plusieurs des mammifères. Et pour finir certes les animaux s’isolent dans un lieu sûr pour mettre bas mais ils font la même chose pour mourir.

    “…concernant l’accouchement, ce qu’il nous faudrait, c’est une enquête nationale destinée à l’ensemble des femmes ayant accouché ces 5 dernières années par exemple. Mais cette enquête ne doit être menée ni par les hôpitaux classiques, ni par les maisons de naissance, sans quoi elle sera biaisée, c’est un peu obligé, chacun prêchant pour sa paroisse.”
    Tout à fait! Les seules études sur un grand nombre de femmes qui concernent l’effet de la péridurale sur le déroulement de l’accouchement sont faites dans des pays où le pourcentage de cette anesthésie oscille autour de 20%. Donc est-ce que les femmes l’ont demandé parce que l’accouchement se passait mal (longue durée, bébé mal positionné) ou la durée de l’accouchement était influencée par la péri? Quel est vraiment le lien cause-effet? Il sera vraiment intéressant de connaitre les chiffres dans un pays comme la France où la péridurale est quasi systématique. Et n’en déplaise à Elodie cette enquête doit cibler les hôpitaux. Puisqu’il n’est pas pertinent de comparer une MDN et un hôpital. Pourquoi ? Car pour que ton dossier soit accepté dans une MDN il faut montrer patte blanche. Grossesse simple, sans risque, zéro antécédent et une maman motivée et en bonne santé. Et s’il y a un soucis – transfert et l’accouchement n’est plus comptabilisé dedans. Désolée mais ce serait comme comparer une pomme et une tomate. Puis quand ça se passe bien, ça se passe bien partout. Je viens de penser à cette malheureuse femme enceinte de 8 mois qui s’est payé un sprint à Nice le 14 juillet. Elle a accouché dans le premier bar qu’elle a pu atteindre avec l’aide des pompiers avant qu’elle puisse être transférée. C’est sûr que pendant un attentat il y des nuages d’ocytocine, sentiment d’être en sécurité, ambiance zen et intimiste. … peut-être que ce n’est pas si simple que ça en fin de compte.

  36. Myriam says:

    Juste une précision le stress peut prématurer une naissance…

    • Jepasseparlà says:

      Là il s’agit pas seulement d’une naissance prématurée mais d’un accouchement extrêmement rapide.

      • Myriam says:

        Maïtie Trelaud dans son livre apporte un grand éclaircissement sur le rôle de l’Adrénaline, elle a la plupart du temps un rôle d’arrêt ou de ralentissement, et puis il y a aussi le réflexe d’expulsion foetal qui peut être entraîné par une forte dose de cette hormone.

        Selon moi, lors de mon premier accouchement sous ocytocine monitoring et péridurale “ça vient avec” j’ai vécu ce phénomène d’expulsion foetal. J’étais bloquée toute la nuit j’étais terrifiée et malheureuse je tiens à le dire et puis le matin on m’a annoncé que j’étais toujours à 4 et que je passerais en césarienne. J’ai pleurée j’étais plus que terrorisé j’ai eu peur de mourir. Mon mari a refusé qu’on m’y envoit avec fermeté, je le remercirai jamais assez. Il m’a rassuré tu iras pas la médecin a dit je reviens dans une demie-heure. J’ai tremblée de tout mon corps, des frissons et une sensation indescriptible, apeurée comme quelqu’un de condamné je pense . Lorsqu’elle est revenue j’étais ouverte à 10…

        Écoutez, je peux comprendre que lors d’un travail débuté naturellement, qu’un accouchement à l’hôpital peut avoir été correct que la péridurale dans une institution régit par un protocole peut avoir fonctionnée à votre “goût”. Mais c’est loin d’être la majorité à mon humble avis. Leurs conditions de naissance sont des-humanisés et dés-naturé et lorsque que l’on laisse la nature suivre son court ça se passe généralement beaucoup mieux. Pour moi, la péridurale est la moins pire des interventions et la plus discutable disons. Toute cette situation n’enlève rien à la perspective que l’obstétrique est à mon sens désuet. Peut-être qu’on ne sera pas d’accord mais si vous êtes ici je suis persuadée que c’est parce que vous n’ête pas insensible au sujet. Alors au moins militons pour toutes nos consoeurs ou vous la prochaine fois qui serez brutalisée.

        • Jepasseparlà says:

          Et donc du coup vous avez accouché par voie basse ? Je connaissais pas cette auteure. Je note pour plus tard 🙂

          • Myriam says:

            Oui grâce à la farouche opposition de mon mari. Tout ce grave gaspillage pour rien. Tout ça parce que je n’avais pas accouché à 41 sem 1, lol. Deuxième née avec facilité et aisance seule 42 sem 3 j …Faut pas avoir peur de le dire et de dénoncer leurs non sens.

  37. Myriam says:

    Concernant l’étroitesse du bassin j’ai enfin retrouvé l’excellent article qui est sorti il y a quelques mois.
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/evolution/la-cesarienne-n-est-pas-un-facteur-d-evolution-de-notre-bassin-et-autres-verites-sur-le-bassin_108796

    • Jepasseparlà says:

      Quoi?! Notre cher Michel Odent se serait encore trompé. Lui qui avait peur que la césarienne influence négativement l’évolution. Décidément c’est sa fête aujourd’hui.
      Bon blague à part l’évolution reste un processus lent et pour l’instant un peu mystérieux pour avoir un avis tranché.
      Néanmoins il y une chose que je n’ai pas compris dans l’article. “Les diamètres de l’intérieur du bassin sont de 10/13 cm et celui du crâne de bébé… de 9,5/12 cm ! ” disent les chercheurs. Et qu’est ce qu’on fait quand le bassin fait 10cm et la tête du bébé 12cm? Même si les os sont articulés le passage doit rester périlleux non?

      • Myriam says:

        Périlleux oui impossible je ne pense pas. Il doit avoir des exceptions des cas que non. Une fois que la tête est dans le périnée le gros du travail est fait. Par ailleurs bouger durant l’expulsion aide le passage, la position à quatre pattes agrandi l’ouverture du bassin. Durant l’expulsion j’ai fait quelques pas j’ai changé “instinctivement” avec fluidité je veux dire sans le savoir plusieurs fois de position le temps des 3-4 contractions de “poussee”. J’ai très doucement presque que pas poussée et je vous jure que nous savons exactement quoi faire et que la poussée à l’hôpital c’est n’importe quoi.

  38. Metsongraindesel says:

    Bonjour. Je voudrais juste apporter si c’est possible quelques réponses à Marilyne qui s’interroge sur la péri précoce et la durée de son accouchement.

    La péri précoce (avant 3 cms) ne se pose pas de manière systématique même si c’est le souhait de la patiente. Une péridurale se pose quand la femme est vraiment en travail, même si on fait parfois certaines exceptions au cas par cas.
    Mettre une peri à 1 doigt au bout de quelques heures de contractions, c’est prendre le risque de garder cette anesthésie trop longtemps d’une part (vous vous imaginez 28h sous péridurale ?), De “bloquer” une salle de travail d’autre part (imaginez qu’on garde les patientes 30h en salle d’accouchement ?), c’est courir à la complication (une péri avant travail, c’est courir à la césarienne).
    De plus certaines femmes vont avoir quelques heures de contractions et plus rien.
    Une péridurale précoce ça revient à un déclenchement, avec l’augmentation des risques qui va avec.
    Pour autant je suis désolée que vous ayez le sentiment que votre douleur a mal été prise en charge, c’est navrant et ça a dû être difficile.

    Ensuite pour la durée de votre travail une fois la péridurale posée, 9h pour faire 7 CMS ça n’est pas rapide c’est presque long…
    Rapide c’est moins de 3h par exemple.
    À titre personnel j’ai mis 2h de 2 doigts à bébée sur mon ventre voyez vous, ça c’est rapide. (12h pour passer de 1 à 2 néanmoins)
    9h de travail actif pour arriver de 3 à 10 c’est loin d’être rapide, c’est limite lent, en fait.
    Et 26h de contractions pour accoucher d’un premier bébé c’est standard. Vous avez vécu un accouchement tout à fait standard dans sa durée, probablement dans son intensité aussi.

    Pour le reste péri ou pas péri c’est une question de vécu personnel et personne ne doit se permettre de juger le vécu d’une femme qui accouche.

  39. Maryline says:

    Bonjour,
    Merci de votre réponse. Quand je parlais de péridurale précoce, je ne parlais pas de la poser au bout de quelques heures de travail irrégulier etc, bien évidemment, mais avant que le col soit ouvert à ce fameux “3”, dans certains cas particuliers, nous sommes d’accord là-dessus. Cela dépend des femmes, de la durée du pré-travail, et de la régularité et intensité des contractions.
    Le fait que ma douleur ait été mal prise en charge, je tiens à préciser que ce n’est pas juste un “sentiment”. C’est un fait, malheureusement.
    Mon cas correspondait à la définition ci-dessous.
    “On peut considérer comme dystocique la présence de contractions utérines intenses, régulières et douloureuses sans modification du col ou n’entraînant qu’une dilatation très lente (plus de 10 heures pour arriver à 3 centimètres) avec un col effacé. Ce phénomène est parfois appelé dystocie de démarrage. Une telle dystocie ne doit pas être abandonnée à elle-même sans traitement. Pour la plupart des auteurs, sa fréquence est évaluée aux alentours de 2%”.
    Donc un accouchement pas des plus faciles, et pas des plus normaux.
    Quand j’en ai parlé à la sage-femme qui me suivait, elle-même m’a dit que ce n’était pas super courant, et elle a eu l’air choquée qu’on ne m’ait pas fait au moins une petite piqûre pour me soulager en attendant.
    Dans mon cas, c’était la douleur qui me faisait refermer le col (là encore ce n’est pas moi qui le dis, mais la sage-femme qui m’a gérée), donc 17h pour passer de 1 à 3, puis 9h pour les 7 restant (pas hyper rapide, certes, mais déjà plus dans la norme, et rapide par rapport à ma durée de pré-travail). Donc de mon point de vue, c’est la péridurale qui a permis d’accélérer le processus et de m’amener à accoucher.
    Après je ne dis pas que la péridurale c’est le must, je dis juste que dans certains cas elle est plus qu’utile, notamment dans le mien. Mais effectivement, aucune indication à la poser si le travail progresse normalement.
    Et un pré-travail qui dure 17h, (je ne parle pas d’un faux-travail, mais bien d’un “pré-travail) avec des contractions intenses, régulières (toutes les 5mn), douloureuses, etc, si vraiment c’est la norme pour un accouchement, alors je confirme, un accouchement c’est violent. Sans compter que ça, c’est juste la partie “pré-travail”, le reste est sensé être encore bien plus douloureux, mais je n’en parlerai pas car je ne l’ai pas vécu.

  40. Maryline says:

    Il y a longtemps que je voulais commenter le dernier paragraphe de cet article :
    “Enfin, considérer l’accouchement comme intrinsèquement violent démontre une méconnaissance totale de la physiologie de ce processus, et notamment ses aspects sexuels. Imaginez un médecin ignorant qu’une femme puisse ressentir du plaisir sexuel. (..) Il est malheureusement probable que, face aux grimaces de volupté de la femme, à ses gémissements de délectation et à ses cris lors d’un orgasme, il vous réponde : « vous voyez bien à son visage et à ses hurlements à quel point elle souffre ! Vous voyez bien que la sexualité est violente pour les femmes ! ».”
    Ce dernier paragraphe m’a fortement interpelée.
    Je crois que c’est plutôt l’inverse qui se produit… En effet, les cris de douleurs ressemblent parfois à des cris de plaisir orgasmique (pendant que j’accouchais, on entendait une maman qui criait à côté, et mon compagnon m’a effectivement dit “elle fait le même bruit que pendant un acte sexuel”. Mais bon euh… comment dire ? Je ne suis pas sûre du tout qu’elle criait de plaisir cette dame.
    Peut-être qu’afin de savoir si la parturiente souffre ou si elle crie de plaisir, on pourrait tout simplement lui poser la question, afin de savoir s’il vaut mieux anesthésier ou pas ? (avec son consentement bien sûr, cela va sans dire).

  41. Maryline says:

    “Comment les médecins pouvaient-il donc interpréter l’attitude d’une future mère hurlant, gémissant et adoptant des positions obscènes, autrement que comme celle d’une victime d’une violence qui lui serait infligée par une force mystérieuse ?”
    De même si je reprends ces lignes. Vous croyez vraiment que si on hurle, on gémit et on se tord de douleur (d’où je suppose les “positions obscènes”), c’est parce qu’on est en train de se régaler ?

  42. violette aussi says:

    la comparaison est ambiguë entre cri de plaisir et/ou de douleur; ce qui me paraît assez sûr c’est que dans les deux cas, on a une expression qui se lâche, qui est hors contrôle et qui dépasse ce qu’on pourrait admettre dans un contexte socialement normé: on ne crie pas spontanément dans la rue ou dans un salon; on crie dans le plaisir intense, dans la douleur intense, dans une frayeur intense; cela a t-il un effet précis? comme se donner de la force ou communiquer avec l’autre (ou avec l’autre qui est en nous) sur un mode quasi “primal”, originel, préverbal, je ne crois pas qu’on sache répondre. Les cris se ressemblent? peut-être, mais ils n’ont pas forcément le même sens hormis celui d’un échappement aux codes habituels de maîtrise du comportement.

    • Maryline says:

      Justement, la femme qui accouche échappe aux codes habituels de maîtrise du comportement, mais ce n’est pas vraiment le sujet de l’article…
      Ici l’article essayait de démontrer qu’un accouchement n’est pas violent en soi. Et puis il nous montre une femme qui gémit, crie, perd le contrôle d’elle-même, des cris qu’elle émet, des postures qu’elle adopte, éventuellement s’évanouit, etc… bref… une femme qui se perd, de douleur ou de plaisir.
      Pour le côté plaisir, j’ai (personnellement, mais ce n’est que mon opinion), un gros gros doute. Pour le côté douleur, qui serait la cause de cette perte de contrôle, il me semble que c’est un fait avéré et universellement reconnu.
      Et donc, si l’accouchement fait qu’on en vient à se perdre ainsi, que ce soit de douleur ou de plaisir cela tend justement à prouver la violence du phénomène, non ? Que certaines revendiquent de vivre cette violence à fond ne me choque pas plus que ça. Du moment que c’est un choix délibéré de leur part et qu’elles y trouvent leur compte…
      Mais si on voit des femmes qui gémissent, qui hurlent, qui pleurent, qui vomissent, qui font leurs besoins sans pouvoir se contenir, qui se comportent comme des animaux, cela amène à s’interroger. Dire que c’est l’accompagnement médical qui est une violence faite aux femmes, excusez-moi, mais là, moi, je ne comprends pas du tout ce point de vue.
      Pour moi, un accouchement non violent, c’est plutôt le vécu d’une de mes connaissances par exemple. Elle est accueillie parce qu’elle a perdu les eaux. On l’installe dans une chambre, on lui précise que quand la douleur deviendra difficile à gérer, qu’elle le fasse savoir, et on lui donnera quelque chose pour l’aider. Les choses se déroulent comme dites, la dame accouche sans trop de douleurs, sans trop de fatigue, le lendemain elle est relativement reposée et est à même de gérer son bébé.
      Bref… Je suis très très surprise et un peu choquée que sur un blog à vocation féministe, on nous invite à la conclusion que l’accouchement est une partie de plaisir connue depuis la nuit des temps et qu’aider une femme médicalement, c’est lui faire vivre une violence.
      L’argument “la nature est bien faite” ne tient pas. Si l’on va par là, les virus et les bactéries, c’est naturel, la plupart du temps. Une bonne vieille rougeole, c’est naturel. Inutile de vacciner.
      Un accouchement c’est naturel, inutile de faire une péridurale.
      Un cancer, c’est naturel, inutile d’intervenir, le patient décèdera de façon on ne peut plus naturelle. Ce n’est pas violent, un cancer… C’est juste “naturel”.
      “Allons Monsieur, vous avez mal au foie ? Vous êtes tout jaune ? Mais mon bon Monsieur, c’est la nature ! Il vous faut apprivoiser la douleur, et vous approprier votre expérience du cancer”. “Comment ? de la morphine ? Ah non, on ne peut pas vous en donner Monsieur. Il n’y en a plus en stock. Mais croyez-moi, cette morphine, c’est une cochonnerie. Moi ce que je vous conseille, ce sont les méthodes douces. L’homéopathie, par exemple. 3 petites granules d’Arnica Montana en 9ch au coucher”.

  43. Maryline says:

    Je rajoute que oui, la violence obstétricale existe, c’est un fait malheureusement, cela peut être aussi violent qu’un accouchement, voire plus encore.
    Ce n’est pas pour cela qu’il faut dénoncer tout déroulé d’accouchement qui ne serait pas “physiologique”. Je trouve qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
    Une naissance respectée, ce n’est pas forcément un accouchement physiologique, donc sans intervention médicale, sans péridurale, etc…
    Une naissance respectée, c’est avant tout une naissance pendant laquelle on a entouré la mère / le couple parental, on a été à l’écoute de la mère et de ses souhaits, on a informé la mère tout au long du processus et on a recherché son consentement pour poser tout acte médical. C’est un accompagnement de qualité de la mère et de son bébé tout au long du processus d’accouchement et des suites de couches.
    Dénoncer ainsi toute forme d’intervention médicale, c’est décrédibiliser la parole des femmes. Le jour où l’on voudra pointer du doigt une violence obstétricale avérée, on ne nous entendra plus, car la parole de la femme ayant subi une césarienne à froid (l’horreur absolue donc) ou une expression abdominale violente, sera noyée sous les flots de paroles des femmes qui se plaindront d’avoir reçu une péridurale (soulagement de la douleur, en principe), une épisiotomie (aide pour faire sortir bébé en principe en cas d’urgence), ou qu’on leur ait doucement appuyé sur le ventre pour guider la sortie du bébé (sous anesthésie).
    Les femmes qui ont été violentées de manière plus grave peinent suffisamment à se faire entendre, sans avoir à subir les commentaires de celles qui sont juste déçues par leur accouchement pour une raison ou une autre, sans qu’il y ait eu acte de barbarie et autres… Peut-être qu’il faudra en arriver à une classification des violences, à une définition précise afin que les victimes de tel acte puissent porter plainte, et les autres en parler mais point final.

  44. Liana says:

    Bonjour. J’aimerais revenir sur un point qui me chagrine énormément dans tous ces débats. Je lis ça et là ” les cultures primitives” ou alors ” les femmes africaines” évoqués soit comme un repoussoir soit au contraire comme une façon de se decentrer de l’accouchement “moderne” ultra médicalisé. De mon point de vue il s’agit là d’exotisme voire de racisme. Les femmes africaines ( d’ailleurs pourquoi africaine ? Ce n’est pas le seul continent ou les structures hospitalières sont manquantes…) il me semble ont un corps qui fonctionne comme celui des autres femmes. Il arrive qu’elles n’aient pas la possibilité d’accoucher ailleurs que chez elles. Donc autant parler de femmes qui sont contraintes d’accoucher à domicile sans assistance et suvi plutôt que de “femmes africaines”.

    Ensuite je voudrais évoquer le premier accouchement de ma mère à domicile sans suivi comme ça se faisait à l’époque dans la région montagneuse ou elle vivait. Les femmes étaient généralement assistées par des dames de la famille ou non sans aucune formation ni aucun bagage scolaire qui devenaient sage femme par expérience. Bref cet accouchement qui a duré des heures et des heures a traumatisé ma mère au point que 28 ans plus tard elle ne supporte pas d’entendre des cris de femme qui accouche ( ne serait-ce que dans un film ou une série…). Ma mère a eu plusieurs enfants par la suite. Je ne vais pas m’etaler mais disons que ma mère est une personne solide et résistante elle en a vu de toutes les couleurs dans sa vie pourtant ce premier accouchement elle en parle en tremblant, et les relations développées avec cet enfant ont toujours été conflictuelles ( peut-être est-ce lié, difficile à dire). Donc oui un accouchement peut-être 100 pr cent naturel mais traumatisant. La peri est-elle la solution ? Pas forcément non plus. Les femmes qui vivent dans des sociétés “primitives” ou non mais en tout cas avec un accès inexistant aux hôpitaux échappent- elles à la complexité d’un fait humain tel qu’un accouchement ? Non.

    Bref tout ça pour en venir au fait que les raccourcis sur les femmes de telles et telles cultures font parties du système de violences obstetricales. Mes parents ont déjà eu à essuyer des remarques racistes ( les femmes africaines seraient plus résistantes à l’accouchement et les femmes blanches plus fragiles)de la part du personnel soignant et je regrette de retrouver ces raccourcis sur ce blog.
    Désolée pour les fautes, je poste depuis un mobile. C’est pas du tout pratique.

    • Maryline says:

      Bonjour,
      Personnement, je me souviens avoir parlé des conditions d’accouchement en Afrique effectivement.
      Je préfère donc préciser ma pensée au cas où, parce que je m’en voudrais que l’on puisse interpréter mon propos comme un propos raciste, ce n’était pas du tout le cas : en effet, si pour ma part j’ai cité l’Afrique et pas l’Amérique du Sud, l’Inde, le Bangladesh ou la Chine, c’est surtout parce que l’Afrique est proche de nous, géographiquement parlant, et culturellement aussi, du coup, en comparaison avec d’autres pays. Le Pérou, c’est pas génial non plus pour les femmes, mais c’est plus loin.
      Sur le fond : dans les reportages ou statistiques que j’ai pu voir ici et là sur les conditions d’accouchement, l’Afrique était mal classée, mais effectivement, elle n’était pas la seule. Je plains les femmes qui doivent accoucher sans aide, où que ce soit. Point final.
      Quand nous avons parlé de civilisation “primitive”, en relisant les commentaires je vois par ailleurs que nous avons parlé des tribus d’Amérique du Sud, des sioux par exemple, justement, ou de faits remontant au XIXème voire avant. Rien à voir avec l’Afrique, donc, même s’il est vrai que les conditions d’accouchement en Afrique paraissent dans certains points du territoire, absolument abominables, même si les mamans y meurent encore couramment, mais je vous rejoins tout à fait, cela ne fait pas de l’Afrique une civilisation primitive, et par ailleurs, nous aurions pu parler de l’Inde.
      Nous aurions pu parler de ces familles, en Inde, qui refusent la césarienne quand elle est nécessaire, parce que “c’est Dieu qui décide”. Nous aurions pu parler des hôpitaux débordés où les femmes vivent leur “travail” au milieu d’un couloir bondé, en Asie.
      Le débat portait surtout sur le fait que l’accouchement soit ou ne soit pas une violence, et sur ce point, vous confirmez que l’accouchement, même naturel, même 100% physiologique, peut être absolument abominable, voire “violent”.
      Je pensais en fait que cela, le fait que les douleurs de l’enfantement, quelle que soit l’époque ou la “culture”, c’était un fait reconnu, c’était acquis et qu’il n’y avait plus besoin d’en discuter.
      Je découvre ici qu’il existe véritablement un courant de pensée selon lequel la femme doit souffrir pour se réaliser. Et qu’on n’est pas prêtes de s’en sortir, d’autant moins que ce dogme est entretenu par des femmes !! Mais bon, rien n’est impossible, ma dernière agression verbale à caractère sexiste est venue d’un homme, mais une femme a participé largement.

      • Maryline says:

        Désolée, ma phrase est laide, je la refais : Je pensais en fait que cela, les douleurs de l’enfantement, quelle que soit l’époque ou la « culture », c’était un fait reconnu, c’était acquis et qu’il n’y avait plus besoin d’en discuter.

  45. Maryline says:

    https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/la-mortalite-maternelle-dans-le-monde/
    Voilà, pour finir, c’est surtout pour cela que j’ai cité notamment l’Afrique, et l’Inde. Rien de raciste là-dedans, ce sont juste des faits, et des faits malheureux.
    Sinon, au niveau des chiffres, en France on est autour de 80 décès maternels par an, 80 de trop.
    C’est pour cela que je tiens à rajouter à tous mes commentaires que même s’il y a des choses à revoir à l’hôpital (oh que oui !), on ne pourra pas faire sans. Sauf à vouloir prendre des risques assez énormes.
    Le problème tient plus dans une prise de conscience du monde médical envers les patients (et pas seulement les femmes et les parturientes), pour une amélioration de la relation soignant-soigné, qui ne doit effectivement pas être une relation dominant-dominé, ou une relation sachant-non sachant, ou le moins possible. C’est sûr que pour l’instant, on est loin du compte.

  46. Triop says:

    Le titre de cette discussion peut faire débat, mais je peux vous assurer qu’accoucher à 6 mois de grossesse voire avant sans aucun signes avant-coureurs est d’une extrême violence psychologique.

  47. Juju says:

    Bonjour

    J ai deux enfants, mon 1 et accouchement à été assez facile mais Avec plusieurs points noirs… le 2 eme sans péridurale et pourtant si normal et facile !

    Pour mon 1 er accouchement dans une clinique de Versailles ma gynécologue était absente, c est donc le gynécologue de garde qui réalise les accouchements

    Le travail pas de soucis, pendant 10 h a lA maison, arrivée à la maternite dilatée a 5/6, pas de soucis. J hésitais pour la péridurale et les sages femmes m’ont conseillé de la prendre car elles allaient percer la poche des eaux et apres du coup c est plus douloureux. Bref… j ai accepté… dommage !
    Apres le gynécologue de garde est arrivé, un peu froid, mais il sortait d’une césarienne… il devait être concentré.
    La phase de “pousse madame” à dure environ 10 min… j’utilisais au début un sifflet qui permet de préserver le périnée et d’éviter les problèmes par la suite, c est juste un peu plus doux donc plus long… il n était pas pour cette méthode et m a dit de stopper et de revenir à l’ancienne méthode bloquer et pousser…. comme on pousse il y a certainement parfois des petite “fuite de matières fécales” (j avais déjà “vide” mes intestins avant… diahree causée par les contractions) mais il a préféré mettre un degaderm / ou scotch pour que cela ne le dérange pas !!!! Le problème est qu il l enlevé a lA fin comme sur une feuille de papier… du coup il a tire les peaux de l’anus très fort et un grand coup sec !

    A lA fin cela ne devait pas aller assez vite pour lui, sans me le dire il a mis une ventouse sur la tête du bebe, je n avais rien vu et rien senti mais il a tiré tellement fort… que ça c est décollé de la tete du bebe, Le Bras du gynécologue est parti en arrière Avec lA ventouse au bout de sa main…un peu comme si elle allait lA cet un pois en athlétisme ! Je n exagére pas !!!!
    j ai demande ce que c était ce truc… il a eu un moment d hésitation et à dit … euhhh c est une ventouse, le cœur du bebe a ralenti… les deux sages femmes se sont regardées… l air surprise… et hop on a raccroché la ventouse et ça touchait la fin… bebe est arrivé apres seulement 20/25 min de véritable accouchement

    J ai eu juste 2 points de toutes petites déchirures naturelles

    Il a recousu, ça m a fait mal, je n avais jamais appuyé sur la péridurale Avant car je supportait tout très bien… donc pas apres on plus

    Je lui ai demandé au bout de combien de temps partiraient les fils… réponse: vous allez les bouffer…

    j étais un peu “Ailleurs” pendant mon accouchement… je me suis demandée si c était moi qui ne percevais pas son humour ou si c était lui qui avait un grain….

    Au niveau gynécologique ras apres l’accouchement… par contre 24 h apres … pas de bol j ai eu une paralysie faciale… ce n est pas le sujet mais j’en ai eu pour 6 mois défigurée et traitement et rééducation Avec orthophoniste de la salpetriere pendant 3 ans…

    Le gynécologue est passé dans ma chambre 48 h apres l’accouchement pour voir ma tete et demander combien il allait prendre au niveau salaire (en clinique ma gynécologue fait des devis pour ses actes, si elle est absente, le gyneco de garde prend la Meme somme ) j ai répondu je n en savais rien , pas eu le temps de faire le devis…

    De rage, ce con, m a dit que les paralysies faciales post grossesse pouvaient rester à vie…
    Un as de l humour, un con de la médecine, un gros porc, ne pensant qu a ses sous…

    Au final je suis forte dans ma tete et heureusement !!!!!!! Les personnes plus fragiles qui tombent sur un abrutis pareil … elles peuvent être complètement écrasée …

    Bref mauvais souvenir mais le plaisir des enfants et de la famille passe au dessus…
    3,5 ans apres je suis tombée enceinte

    Je suis restée chez ma gynécologue qui elle est au top, sympa, a l’écoute, qui était dégoûtée pour moi suite au 1 accouchement… mais si elle était absente le jour de l’accouchement je refusait le gynécologue de garde en question … je me retiens de ne pas écrire son nom !

    Au final 2 eme accouchement de rêve, travail de 10 h a lA maison tres supportable et jamais de rapprochement des contractions, arrivée à la clinique dilatation complète et hop en 20 min bebe était lA ! Parfait !
    Aucun soucis donc !!!!
    Cette fois gynécologue au top, pas de déchirure, pas de péridurale, juste de bons souvenirs et un bebe super cool

    je pebse que ceci est aussi un bon exemple… depuis plusieurs mois je lis ou écoute beaucoup de choses sur les violences obstétricale… j’estime que ce gynécologue en a fait : physique et morale

  48. Maman3gars says:

    Pour maryline
    Bonsoir
    Excusez moi j’ai énormément de mal à vous comprendre. Pourquoi cette susceptibilité concernant votre choix (et il est largement respecté il me semble) d’avoir eu recours à la péridurale ??
    D’où tenez vous qu’il y a une sorte de classement en lien avec la souffrance (durée intensité..) ?
    Si une femme qui n’a pas opté pour la péridurale est fière d’elle et ressent satisfaction elle a le droit de le dire mais cela ne sous entend pas la réciprocité ! Cela ne veut pas dire qu’une femme qui a fait le choix de la péridurale que ça soit en début de travail ou après des heures de douleurs doive se sentir moins fière ! Cela signifie que sa façon à elle d’avoir vécu la naissance (et choisie) lui procure de la fierté et de la satisfaction point ! Toute maman qui a désirée son enfant est fière d’elle peu importe si elle a pris la peri ou pas ou même si elle a reçu une cesa d’urgence ou même de convenance ! Donner la vie quand on l’a voulue procure une fierté oui la fierté d’avoir mis au monde oui d’avoir sorti de son corps le bout de sa chair ! Avec aide extérieure ou non !
    Pardonnez moi maryline mais assumez votre choix soyez en fière pourquoi vous justifiez vous à ce point ?
    Vous sentez vous insultee quand vous écoutez une marathonienne de haut niveau qui a souffert pendant des heures dire qu’elle est fière d’elle, tout simplement parce que vous n’etes pas marathonienne ?? Non ! Bah alors avec la peri et l’accouchement c’est pareil ! Pourquoi vous torturer l’esprit ainsi
    J’ai accouché de mes 3 enfants à la maison avec une sage femme et ça ne me viendrait jamais à l’esprit de juger les accouchements de mes copines comme étant “moins valorisants” que les miens ! Oui moi j’ai vecu mes accouchements comme valorisants de la façon dont je les ai vécus mais c’est MON histoire point ! Ça se limite à ma vie et c’est tout
    Et cela m’insupporte au plus au point qu’on me qualifie de guerrière, courageuse, non mais allo je suis une chochotte de première je prends un doliprane 1g des que j’ai un début de migraine pour vous dire ! Toute maman est respectable bon sang !
    en ce qui converne votre faux travail, vous avez toute ma compassion, je l’ai vécu 24 h pour mon 1er, et 48h pour mon 2e, je ne sais pas si cela peut vous apporter un element de réponse concernant votre expérience, pour ma part ma sage femme m’a expliqué que c’etait des contractions qui n’agissaient pas sur le col, et que j’avais sûrement un blocage psychologique, comme “refuser cette naissance maintenant” et je vous assure que des lors que j’avais réglé ces blocages mon travail s’est mis en route illico ! Aussi le fait d’etre chez moi, pouvoir aller et venir m’a aidé à tenir et à ne pas considérer ce faux travail comme de la souffrance ou de la violence, je m’occupais à côté pour ne pas faire une fixation sur ce faux travail de m**** il fallait que je me déconnecte. Il est possible que le fait d’etre resté à la mater pendant votre faux travail vous ait placée dans un contexte de souffrance car qui dit mater dit naissance et votre travail ne se déclenchait pas donc c’est très frustrant ! Pour mon 2e ma sf m’a littéralement ordonnée de sortir de chez moi (j’y avais mis au monde mon 1er donc c’etait comme à la mater..) bah bingo quand je suis sortie à la plage oubliant cette naissance bah le vrai travail s’est déclenché et c’etait WAAAAW le tsunami lol ! J’ai rien compris ! Voilà pour mon expérience peut etre que cela vous aidera à comprendre ce qui vous est arrivé
    Mais sincèrement qu’on arrête de questionner les femmes mince alors pourquoi on prend la peri et pourquoi on la prend pas… chacune fait son choix et l’assume et ne pense pas qu’il est meilleur que celui des autres !
    Juste voilà ça serait bien de dire clairement aux futures mamans qui aimeraient accoucher sans péri que oui c’est douloureux c’est un truc de ouf, et aussi de dire aux futures mamans qui envisagent de prendre la peri qu’il se peut qu’elle ne fonctionne pas ou mal, que l’anesthésiste tarde à venir pour une urgences ou autre raison, ou que son travail aille vite auquel cas elle n’aura pas le temps de la recevoir….. etc
    Voilà pour ma petit contribution et félicitations à toutes les mamans qu’elles aient pondu accroupies ou entrain de nager avec les dauphins ou les pieds dans les étriers perfusées ou même au bloc en mode code rouge une maman doit etre fière d’elle et c’est tout ))

    • Maryline says:

      Bonjour,
      Le problème, c’est que tout le monde, y compris les sage-femmes, a tendance à confondre faux-travail, et pré-travail.
      Je n’ai pas eu de faux-travail pendant 17 h mais du pré-travail (contractions violentes toutes les 5 mn, puis l’intensité a augmenté et la fréquence est restée toute les 5 mn, très régulière). Le faux-travail, c’était la veille l’après-midi, avec une contraction par-ci par là, que j’ai géré tranquille à la maison.
      Quand les contractions sont rythmées, régulières et douloureuses et qu’elles ne cèdent pas à une douche chaude ou un spasfon ou les deux d’ailleurs, on se rend à la maternité.
      Ce que j’ai eu ce n’est pas un faux-travail long, mais un pré travail long.
      Nuance.
      Pour le reste, je n’ai même pas envie de vous répondre, si ce n’est pour dire que certaines contributions ici me choquent énormément, et que oui, on se croirait dans une espèce de compétition malsaine entre mamans, et ce n’est pas ça qui nous aidera à obtenir de meilleures conditions d’accouchement.
      Tant mieux pour vous si vous êtes fière de votre accouchement, de mon côté effectivement je n’en tire aucune fierté et j’estime qu’il n’y a aucune fierté à tirer d’un accouchement.
      Il n’y a pas d’accouchement “raté” ou “réussi”, non ? Alors être fière ? Mais de quoi donc ?
      On a de la chance et les choses se passent bien, on n’a pas de chance et les choses se passent mal, dans tous les cas c’est le bonheur d’avoir donné la vie. La fierté, c’est autre chose pour moi, mais à chacun son ressenti. Pas de fierté pour un accouchement, et je le précise, pas de honte non plus donc.
      L’impression que les choses auraient pu être gérées autrement, oui, par contre.

  49. Acorgone says:

    La peur de la femme est la peur de sa sexualité, de la manière dont son sexe, en tant que partie intégrante et intégrée de sa forme, par l’homme. Les positions ”obscènes” le sont pour l’homme, les cris sont intolérables pour l’homme. La peur de l’homme de la femme lui fait la maitriser en tout et jusqu’à ce qui ne regarde qu’elle : l’accouchement.. pour en faire un pire, bien évidemment.
    Non pas que je trouve l’homme méchant, etc. mais que sa peur de la femme le rend tel. Et au vu de ce qu’il fait du monde, sa peur de la vie en général aussi bien, l’idiot.

    Il y a un texte différent “La naissance est un processus sexuel”, de M. Appleton
    http://acorgone.free.fr/NaissProcSex.htm
    et une traduction des recommandations de Michel Odent (grand obstétricien devant l’éternel de la vie !) sur la tranquillité dont on devrait entourer le femme lors de l’accouchement :
    http://acorgone.free.fr/MichelOdentAccouchementEtImmunologie.html
    ainsi qu’un chapitre de son dernier livre sur cette peur dont je parlais à l’instant :
    http://acorgone.free.fr/OdentChimpanzeCotierChap11.html

    Ce sera dont plutôt de la libération de la peur qu’éprouve l’homme pour la sexualité de la femme dont il faudra se préoccuper, pour une accession des deux sexes au bonheur !!!

    • Maryline says:

      Hum hum… je crois qu’il ne faut pas confondre accouchement et acte sexuel. D’ailleurs, lors d’un ébat sexuel, je connais peu d’hommes qui ont peur des positions “obscènes” et des “cris” 🙂 🙂
      La plupart des hommes n’ont pas peur de voir un film porno (discutables, mais là n’est pas le sujet, toujours est-il que les hommes n’ont pas peur de la sexualité féminine en général et du plaisir féminin en particulier. Je ne vois vraiment pas où vous pêchez ça.
      Par contre je connais un certain nombre d’hommes qui n’ont pas envie d’entendre les cris des atroces souffrances liés à l’accouchement. Et on les comprend.

  50. Maman3gars says:

    J’aimerais de nouveau réagir à cet article et plus particulièrement aux commentaires associés entre autre marilyne qui a beaucoup de choses intéressantes à dire ))
    Ayant vécu 3 aad je défends forcément l’accouchement naturel, du moins qu’il soit connu, ensuite chacune fait son choix éclairé en connaissant toutes les options.
    J’ajouterai qu’il n’y a rien de péjoratif à qualifier l’accouchement sous peri comme n’etant pas naturel, car bien que l’accouchement se fasse par voie basse, l’administration de produits visant à endormir le bas du corps, n’est pas naturel, mais pourquoi se sentir piquée ? Ce n’est pas une insulte. c’est du progrès, certes, et de mieux en mieux maîtrisé, une option respectable, mais un acte médical sous surveillance. Donc pas naturel.
    Je défends les femmes qui ont fait le choix de la peri, je suis touchée qu’on puisse dire d’elles qu’elles sont des lâches, des assistées, ou encore des petites natures. On n’a pas à les juger, elles ont le droit de vouloir soulager une douleur vecue comme insoutenable, elles ont le droit de la demander même si elles gèrent plutôt bien, car pour elles c’est un outils pour vivre de manière satisfaisante leur accouchement et pour beaucoup la peri contribue à leur laisser un beau souvenir. Cependant, je trouve autant injuste de juger les femmes qui ont fait le choix d’accoucher sans, de masochistes, rétrogrades, liberticides ou ayant un complexe d’infériorité au point d’avoir besoin de prouver quelque chose au mari ou à la société. Elles ont le droit de vouloir tout ressentir de leur accouchement, même si c’est douloureux, elles ont envie et besoin de passer par là et ressentent une satisfaction de l’avoir accompli de cette façon, je ne vois pas en quoi cela doit vexer les mamans qui ont pris la peri, elles ont le droit de dire que d’accoucher sans fut très intense et en gardent un bon souvenir. C’est leur droit de le vivre et de le dire.
    Également je souhaite ajouter que je ne comprends pas cette victimisation incessante, marilyne pardonnez moi mais le coup du “la femme doit toujours souffrir depuis la nuit des temps pour s’accomplir ou exister…..” ou encore quand je lis ça et là que les douleurs de l’enfantement sont liées au système patriarcal.. à ma connaissance ce n’est pas l’homme qui a créé la femme ni l’accouchement tel qu’il est à l’état naturel, pourquoi faut il trouver un coupable à cette douleur ?? Qu’on soit athée ou que l’on croit en la création, qui peut nier que personne n’a choisi que la femme devait avoir mal en donnant la vie ? Aucun système de société ne l’a inventé. C’est la perception de la douleur qui différe selon les sociétés. Certaines trouveront le temps long et la douleur insoutenable parce qu’elles focalisent dessus (beaucoup en France vont aux urgences mater très tôt pendant le travail voire même avant le travail car en France on contrôle tout) alors que d’autres femmes vont laisser venir, continuer leur vie pendant que le travail se met en place tranquillement jusqu’à ressentir les contractions très fortes de la fin… du coup trouveront le temps moins long et la douleur moins présente.
    Aussi je bondis quand je lis que la péridurale est une avancée pour les femmes contre le système patriarcal etc.. déjà je ne comprends pas car ce n’est pas l’homme qui a imposé les contractions à la femme, de plus je constate de plus en plus souvent que des femmes prennent la peri alors qu’elles aimeraient tenter l’expérience sans, mais c’est monsieur qui ne supporte pas de voir sa femme souffrir et se sent impuissant ! C’est le comble ! De la même manière que des femmes avortent sous contrainte de leur mari, menacée d’etre frappée ou quittee si elle garde l’enfant, des femmes prennent la peri pour le mari ! Waouw quel progrès ! Quel respect ! De même que des hommes imposent à leur femme une contraception alors qu’elles aimeraient être enceinte, ou on en voit de plus en plus mettre la pression à madame pour l’empêcher d’allaiter ! Monsieur est jaloux de ne pouvoir nourrir son bébé (comme si y avait que ça comme relation parent bb) ou carrément jaloux de partager les seins de sa femme ! désolée pour cette parenthese mais ça me touche profondément..

    • Maryline says:

      Quelques précisions : sur l’aspect “naturel” de l’accouchement, c’était juste une question de ma part. Donc mon accouchement n’est pas naturel, physiologique, parce que j’ai pris la péri, ok. ça ne me vexe pas, c’était juste une question. Je n’avais pas la même définition du “naturel” que les mamans qui réagissent ici. Point.
      Je tiens à préciser que je n’ai écrit nulle part que la péridurale est une avancée pour les femmes “contre le système patriarcal”, et je n’ai parlé nulle part il me semble de système “patriarcal”. J’ai dit par contre que la péridurale est une avancée pour les femmes. Point.
      Je n’ai aucun ressenti négatif envers les hommes et les papas en général, ni envers les médecins hommes, je tiens à le préciser. J’ai d’ailleurs écrit dans une de mes participations qu’il ne fallait surtout pas écarter les hommes du processus d’accouchement, ce serait une erreur, à mon avis, de laisser cette affaire entre les mains uniquement des femmes.

  51. acorgone says:

    La naissance est un processus sexuel (http://acorgone.free.fr/NaissProcSex.htm)
    Et comme l’homme a peur de tout ce qui regarde la sexualité de la femme, il lui faut la maitriser, la cadrer, la rendre à sa manière d’homme alors qu’il n’y connait rien. L’accouchement actuel ne répond qu’à la violence masculine pour ce sujet.

    Michel Odent a fait beaucoup pour l’accouchement. Il considérait l’accouchement comme un orgasme, pour beaucoup de femmes.
    The Place of Birth from Bacteriological and Immunological Perspectives (traduction ici : http://acorgone.free.fr/MichelOdentAccouchementEtImmunologie.html)
    et un chapitre de son dernier livre ici : (le patriarcat comme ( Un point charnière dans l’histoire des formes de l’orgasme (traduction ici : http://acorgone.free.fr)/OdentChimpanzeCotierChap11.html

    • Maryline says:

      La naissance n’est pas du tout un processus sexuel, encore moins un acte sexuel, ou alors il y a un vrai problème… mais je crois que tout ça relève plutôt du fantasme de certain(e)s.
      Bébé passe bien par la vulve pour venir au monde, ok, il emprunte une voie sexuelle, si l’ont veut. Et alors ?
      C’est comme si on disait que l’Homme, quand il urine, fait un acte sexuel, car cela se passe avec son pénis…. Rien à voir pourtant.
      Quand à l’orgasme de l’accouchement je suis dubitative, je l’avoue. Je ne connais aucune femme autour de moi qui ait pris un plaisir extraordinaire en accouchant.
      Et puis, comme c’est curieux, même ici, sur un blog très pro-accouchement naturel, je ne vois pas une seule femme dire : “oui, j’ai vécu un orgasme en accouchant”. Vous dites toutes plutôt : “j’ai tellement souffert, j’ai cru que j’allais mourir, ça a été très dur, mais je suis fière de ce que j’ai accompli”. Je n’ai encore lu personne sur ce blog qui dise : “j’ai pris un tel plaisir, je suis montée direct au 7ème ciel”. A moins que ce soit inavouable, même sous un pseudonyme ?
      Mais je crois plutôt à des fantasmes malsains de la part de ce bon vieux Docteur Odent, qui je le répète, n’a absolument rien d’un féministe (voir notamment son positionnement vis à vis des pères et de leur rôle lors de l’accouchement).

      • Maryline says:

        Et par ailleurs, il n’y a pas de violence “masculine” envers les parturientes. La violence peut très bien être infligée par des soignantes femmes, comme beaucoup en témoignent ici.
        Bien souvent, la profession de sage-femme étant très féminisée, les violences seront le fait de femmes. Pas d’hommes.
        Il y a des gynécologues hommes qui ne commettront jamais la moindre violence envers leurs patientes, et des gynécologues femmes perverses. Et inversement bien sûr.
        Autrefois, quand l’accouchement se faisait à domicile, et que tout se passait si bien paraît-il, on avait souvent à faire à un médecin, donc un homme, à l’époque.
        Le combat contre les violences obstétricales n’est donc pas un combat hommes / femmes. Absolument pas.

  52. Maryline says:

    Chagrinant, Inquiétant, de voir citer ce Monsieur Odent une fois encore sur un blog qui se veut féministe…
    Michel Odent considérait l’accouchement comme un orgasme ? Grand bien lui fasse, mais… Et les femmes, elles en pensent quoi, elles ?

  53. Maryline says:

    Et pour finir de répondre à Maman3gars un peu plus haut : je ne me justifie aucunement d’avoir pris la péridurale, soyez totalement rassurée là-dessus.
    En revanche, au vu de certains témoignages qui comparent la pose d’une péridurale à une violence obstétricale, et de certaines mamans qui ont eu la chance de bien accoucher et voudraient que toutes les mamans choisissent de se passer de l’hôpital et de la péridurale notamment, pour accoucher chez elles comme autrefois, je suis ici pour donner un avis différent.
    Pour expliquer que non, le sans-péri ce n’est pas le Must, et l’accouchement “naturel” non plus. Pas pour tout le monde. Puisque comme vous le dites si bien, chaque accouchement est différent. On peut comprendre que si un accouchement se passe facilement et rapidement, il n’y ait pas besoin de soulagement chimique de la douleur.
    Et que très probablement, si on se donnait la peine de faire une étude sur le sujet, on verrait que les mamans qui la demandent le font parce que leur accouchement est long et douloureux – notamment les dystocies de démarrage comme cela a été mon cas.. ça me paraît logique. Un accouchement qui se passe mal et sur lequel on n’intervient pas, c’est un risque de mauvaise oxygénation maternelle et foetale avec potentiellement de graves conséquences.
    Il y a un autre point dont on n’informe pas les femmes, notamment les primipares qui arrivent très naïves en salle d’accouchement : si elles ont choisi le sans péridurale alors en cas de complications, s’il n’y a pas le temps de la poser, tout se fera à froid, allant de la simple épisiotomie à la recouture de déchirure, en passant par la révision utérine, et même éventuellement la césa – il y a quelques témoignages ici même sur ce blog.
    Donc à chacune de choisir, oui, dire que l’accouchement naturel quand on peut c’est le must, ok, mais avant de choisir, il faut le faire en toute connaissance de cause et savoir ce que l’on sera à même de supporter ou pas si les choses doivent tourner à la boucherie. (et par contre, on ne sait jamais si cela se passera bien ou si cela deviendra une boucherie).
    C’est pour ça que je suis là. Dans un but d’apporter ma contribution, mon avis, de témoigner éventuellement pour d’autres Mamans qui m’ont raconté leur expérience mais ne l’ont pas couchée sur un blog. Certainement pas pour me” justifier”.
    Et pour finir, oui, ici il y a des femmes qui jugent d’autres femmes, je le maintiens, je le regrette, de mon côté je ne juge pas les mamans qui défendent l’accouchement naturel du moment que c’est leur choix et qu’il est fait en toute connaissance de cause.
    Par contre, ce que je trouve liberticide et rétrograde, c’est de ne montrer qu’une seule facette de l’accouchement, d’entretenir le mensonge fait aux femmes sur la gestion de la douleur, et la désinformation en laissant croire qu’on peut totalement et uniquement accoucher chez soi, tranquilou, quasiment sans aide médicale.
    Et désolée, mais c’est le contenu de certains commentaires ici, et même de certains billets. Et non, ce n’est pas ainsi qu’on défendra les droits des femmes, et pas non plus en les détournant de l’hôpital et des moyens efficaces de soulagement de la douleur en cas de besoin. Car non, malheureusement, tout le monde n’a pas un accouchement de rêve.
    Confondre péridurale (soulagement de la douleur) et violence obstétricale, j’avoue, j’ai du mal à comprendre.

  54. Myriam says:

    Arcogone,
    J’ai tout lu au complet vos articles que je trouve intéressants. Je dis souvent que l’humanité comme entitée est dans la phase de l’adolescence, son cerveau et ses pulsions sont vives, elle grandit beaucoup et rapidement, ses réactions sont souvent immatures et surtout on se révolte contre nos “croyances d’enfants”, contre l’autorité qui nous oppresse maintenant. On se distencie de nos parents…ceci dit, pour moi le rapport avec Dieu, la spiritualité, la science, à notre instinc, on cherche notre personnalité…nous sommes aussi à la découverte ou redécouverte de notre sexualité , mais comme un adolescent on gère encore mal ses émotions , ses pulsions enfait gèrer ne serait pas le mot, mais on a une immaturité et sommes en période de recherche d’apprivoisement…

    Il est clair pour moi, bien que mon accouchement ne soit pas l un ébat amoureux ni que je n’ai ressenti d’orgasme à proprement dit que c’ est en soi l’accomplissement de la sexualitée. Et tel que le mentionne un de vos textes il eat vrai que les 3premiers mois suivant la naissance ont été couronnés par des orgasmes intenses lors des ébats. J’avoue et il n’y a pas de honte que les trois mois suivants ont été une panne de désirs et même de plaisir, hormonal, fatigue, changement personnel de perception de ma sexualitée…? Difficile de conclure ou savoir ça va mieux depuis peu . Le mot libido veut dire “pulsion de vie”. C’est un rapprochement et une voie qui doit être exploré. C’est clair que l’on efface pas des siècles d’ignorance.

    Le premier texte que vous citez donne un exemple poignant à la fin de ce que l’hôpital entraine comme difficulté.

    L’article de Violette est intéressant aussi je crois aussi que faire des distractions que de dédramatiser l’évènement et en plus bouger ne peut qu’aider le processus de naissance

  55. Hervieu says:

    Merci. Cinéphile, étudiante sage-femme et maman de deux enfants je suis comblée par cet article! j’aurais aimé l’écrire moi même tellement “c’est la grande classe”:)
    Je ne suis ni catholique ni protestante. J’ai toujours été parfaitement informé et préparé à mes accouchements par une seule et même sage-femme qui m’a accompagné jusqu’au post partum. Il est évident pour ma part que c’est de puissance et d’effroi qu’il s’agit mais en aucun cas de violence. Disons que quand j’en parle, je parle de “bonne violence”. Serais-je maso?
    Hâte de vous entendre le 02 février au poisson bicyclette.

    Magali

  56. C. L. says:

    Bonjour à toutes,

    Découvrant ce blog que je commence à lire avec intérêt, je me demande si Marie-Hélène Lahaye a eu des enfants, et si elle a accouché de “manière naturelle”.
    Je suis mère de trois enfants, les deux aînés – le premier pesant 4 kilos – sans péridurale (années 70), le cadet avec (années 80).
    Grande prosélyte de la péridurale !
    C. L.

    • Maryline says:

      Bonjour,
      Si, si, c’est tout à fait possible. Je connais des femmes autour de moi qui n’ont quasiment pas souffert (bien qu’ayant accouché à l’hôpital), et on pu accoucher sans péri, même pour un premier enfant (souvent plus pour un deuxième). Mais à chaque fois, c’était un accouchement rapide et peu douloureux, ou raisonnablement douloureux. ça existe, donc.
      Et donc, je ne ferai aucun prosélytisme pour la péridurale (même si je témoigne que perso la péri a sauvé mon accouchement), mais je plaide furieusement pour qu’on laisse le choix à chacune selon le niveau de douleur qu’elle vit dans sa chair (pas le niveau de douleur qu’elle ressent “dans sa tête”).
      Le combat ne doit pas être accouchement naturel vs péridurale. Mais plutôt de meilleures conditions d’accouchement pour chacune, selon son profil.
      Et quand aux propos clairement anti péri que j’ai pu lire ici ces derniers temps, j’espère toujours une réaction de la part de l’autrice du blog pour recentrer le débat de manière un peu plus féministe, défenderesse de la cause de TOUTES les mamans.

      • Maryline says:

        PS Marie-Hélène Lahaye a évidemment aussi le droit d’être contre la péridurale, et pour l’accouchement naturel à tout prix, et pour l’AAD, mais ça serait cool alors de l’afficher en en-tête du blog à la place de “explorations etc…”

      • Gwen says:

        Effectivement, c’est tout à fait possible d’accoucher physiologiquement sans souffrir.
        Y compris de bébés pas franchement petits modèles (3.6 kg et 3.9 kg).
        Y compris des accouchements pas franchement rapides (un peu plus de 12 heures de travail pour la 3e, 48h de pré-travail et 6h de “vrai” travail pour la dernière).
        Y compris en prenant toutes les contractions dans les reins plutôt que dans le ventre.
        Y compris sans être ni maso, ni anti-hôpital, ni catholique intégriste, ni flippée des aiguilles, ni insensible à la douleur, ni super-woman, ni, ni, ni…

        Je ne dis pas que c’est facile (cela aide d’avoir une préparation et un accompagnement dignes de ce nom).
        Je ne dis pas que cela marche à tous les coups.
        Je dis clairement que cela marche infiniment mieux si l’équipe médicale joue le jeu et n’impose pas des protocoles / gestes / environnements qui contre-carrent la physiologie de l’accouchement et les outils que le corps mobilise naturellement pour aider à gérer la douleur.

        Mais c’est possible. Et c’est bien sympa quand ça marche 🙂

        • Gwen says:

          Et en ce qui concerne les positions de l’auteur du blog, elles sont quand même il me semble assez claires.
          Elle promeut à longueur d’articles le choix et la liberté des femmes. Leur information objective et factuelle. Le fait de ne pas les infantiliser ou les menacer quand elles ont le malheur de remettre en cause des protocoles inutiles.
          Et je vous ai déjà cité de nombreux extraits on ne peut plus explicites concernant sa position sur la péridurale, l’accouchement naturel ou l’AAD (le choix, le choix, le choix !)

          Après, elle n’est pas responsable de tous les commentaires. Je trouve personnellement plutôt sain que chacun(e) puisse s’exprimer, même si c’est parfois maladroit et même si je ne suis pas d’accord avec leurs opinions. On va appeler cela les joies de la démocratie 🙂
          C’est déjà super que ce blog existe, et qu’elle soit une des voix pour faire bouger les choses, on ne va peut-être pas lui demander de répondre à tous les commentaires, d’une part parce qu’elle n’a pas vocation à jouer Madame la Censure et d’autre part parce qu’elle pourrait y passer ses journées.

          • Maryline says:

            Non, désolée, mais pas si claire que ça. Quand on écrit systématiquement des articles à charge contre l’hôpital et contre la péri, et qu’on tient certains discours sur la façon de gérer ou pas la douleur, qu’on soutient systématiquement certains types de commentaires et certains types d’accouchement, et qu’on répond systématiquement de façon ironique et même parfois méchante aux soignants qui viennent ici dans le but d’informer sur leur pratique (ce qui n’est pas du tout constructif, ce n’est pas comme ça que nous arriverons à un dialogue avec le personnel médical, dont nous aurions pourtant toutes tellement besoin pour faire avancer les choses)…
            Si vous relisez bien le blog et certaines réactions de Madame Lahaye, clairement, ce blog est pro-accouchement naturel, je suis ok pour ça, simplement, je dis qu’à un moment il faut assumer, annoncer clairement la couleur, ne pas dire qu’on veut lutter contre les violences obstétricales quand on est juste en train de lutter contre l’hôpital, tout court !
            Pour le reste, je suis la première à dire que les femmes qui le souhaitent doivent pouvoir se passer de péridurale.
            Mais je ne suis absolument pas d’accord avec les mensonges et les tabous sur la douleur qui sont entretenus un peu partout.
            Et sinon oui, je trouve bien aussi que ce blog existe, simplement s’il pouvait être un peu plus ouvert sur le monde hospitalier et sur tous les types d’accouchements, apporter de la vraie info médicale aux mères, et contribuer à lutter contre les violences physiques et psychologiques infligées aux femmes et aux mères notamment en obstétrique, je serais à 100 % d’accord.
            Mais si c’est juste pour nous dire l’hôpital ce n’est pas correct, la médecine ne doit pas intervenir, il faut rester accoucher chez vous avec une Doula et gérer votre douleur comme dans l’Ancien temps, désolée, mais non, pas d’accord. Il existe maintenant de vrais moyens de soulager la douleur quand elle est trop forte, et je suis déçue qu’on présente juste la péridurale comme une violence, ce qu’elle n’est absolument pas quand elle est pratiquée pour de bonnes raisons et comme il le faut.
            Je suis déçue de lire que les femmes qui prennent la péri, c’est juste parce qu’elles ont des problèmes psys, ou qu’elles se sont mal informées sur l’accouchement.
            Je connais autour de moi quelques mamans qui ont accouché sans péri, elles avaient suivi une information classique, simplement, leur accouchement a été moins douloureux que certains.
            A un moment, ce serait pas mal de le reconnaître aussi, que certains accouchements sont simplement plus douloureux que d’autres, ce qui est déterminant finalement dans le choix du type de soulagement de la douleur à adopter. Douleur gérable = pas de péridurale. Douleur ingérable après avoir essayé des techniques moins invasives que la péri (vomissements, malaises, souffrance, épuisement) = péridurale.

  57. ribourdouille says:

    Je suis totalement d’accord avec le texte de MH Lahaye qui introduit cette page. En ce qui me concerne, j’ai vécu un premier accouchement tellement passif (péridurale trop fortement dosée- elles ont du appuyer très fort sur mon ventre – j’ai commencé à vomir du sang…!) que pour le deuxième j’avais une peur panique de retourner à la maternité et du coup j’ai accouché chez moi (sans l’avoir clairement décidé ou préparé, je n’assumais pas par rapport à mes proches !). Certes, j’ai eu mal mais quel incroyable souvenir !! Enfin j’ai pu maîtriser ce qui se passait, je me suis sentie forte, j’ai tout vécu à 100%, j’ai beaucoup crié mais effectivement c’était le moyen pour moi de gérer la douleur. Ce n’est pas discret et ils ne me l’auraient jamais laissé faire à l’hôpital mais le fait de crier d’une manière un peu primale m’a réellement aidée. La psychologue qu’on m’a fortement incitée à voir ensuite à la maternité m’a demandé si je m’étais rendu compte à quel point j’avais fait peur à mon conjoint en criant ainsi ! Oh pardon !!! ça montre bien qu’en effet, ce côté plus “fort” ou plus bestial de la femme doit être caché. Il faut continuer à accoucher en silence s’il vous plait.
    Et un truc qui m’énerve énormément aussi c’est que dans un cas comme le mien où la femme accouche seule en compagnie de son conjoint, on va dire par la suite (dans les médias ou au boulot) que c’est le conjoint qui a fait accoucher sa femme !! n’importe quel homme saurait donc mieux que sa femme dans quelle position elle doit se mettre ou quand elle doit pousser ?? non mais franchement !!! le mari peut bien sûr être une présence rassurante et encourager sa femme de son mieux mais c’est à peu près tout !
    Bravo pour ce blog et pour les sujets qu’il soulève !

    • Myriam says:

      Tellement vrai ce que vous dîtes que l’on dit ensuite que c’est le conjoint qui a accouché sa femme! Et parce que je l’ai fait seule comme toi aussi, enfin presque, je l’affirme c’est une réaction que j’entends tellement fausse car j’ai moi-même attrapé e ma fille à sa sortie. Mon mari le dit aussi et l’a affirmé à ma mère: ” J’ai absolument rien fait elle a tout fait seule, à tout géré j’ai été un observateur passif et aimant à l’occasion.” Et moi je lui ait dit qu’il était le meilleur des obstétriciens du monde, LOL. Je souligne quand-même qu’il m’a aidé après quand j’ai eu un petit malaise et lui fait remarqué et lui dit que c’est rien cela.
      J’ai fait tout toute seule, et oui il y a deux acteurs obligatoires à la naissance, la mère et son bébé…

      Bravo à vous félicitation

  58. Myriam says:

    @Maryline vous avez raison le “dialogue” avec les soignants ici sur ce blog sont souvent non-constructifs. Plusieurs raisons :
    – D’abord beaucoup de femmes et conjoint qui témoignent ici ont une vive colère, et après leur vécu, c’est bien normal!

    – Ensuite parce que leur vision de l’accouchement est l’opposé de ce que l’on appelle une naissance respectée

    – En logique avec le point précédent plusieurs qui se “croient” respectueux ont pourtant dans leur quotidien des pratiques contre-productives et digèrent mal cette remise en question.

    – Parfois, on est un peu dûr envers eux, peu collaboratif.ve.s dans nos discours, certes je suis consciente de l’être effectivement, je pense que l’heure du dialogue n’est pas encore arrivée, puisque le sujet “opposé” à leur vision commence tout juste de sortir de l’ombre.

    Collectivement la société n’est pas rendue à ces idées, à accepter même que la violence obstétricale éxiste. Comme le citait une certaine Amina, on devrait dialoguer, absolument, mais à mon avis nous sommes toujours au stade de la dénonciation…

    Pour ce qui est du “contre l’hôpital”, je vous invite à suivre Marie-Hélène sur les médias sociaux vous verrez que c’est faux en ce qui la concerne. Moi j’avoue je pense que ce devrait être réservé aux cas à risque.

    Par ailleurs, il se dégage que la naissance à domicile est une solution à toutes ces violences, et de plus en lisant sur la physiologie de l’accouchement on y découvre que la majorité des actes médicaux sont nuisibles, on y découvre que la meilleure façon de respecter les femmes est en fait de démédicaliser la naissance, de changer notre vision de la naissance et de faire de l’éducation en ce sens. C’est une ligne, une conclusion partielle qui se dégage de recherches approfondies tout de même, et que beaucoup de sage-femme libérales adhèrent. Beaucoup de personnes lorsqu’elles se mettent à s’intéresser au phénomène de la naissance en viennent à cette conclusion…étrange…

    Par ailleurs, l’auteure est pro-choix et préfère respecter la décision de la femme même si elle est en contradiction avec sa conviction profonde, c’est à son honneur, je suis en accord avec elle même si ça me fait réagir beaucoup…Je reste persuadée que l’éducation populaire jouera pour beaucoup… C’est une bataille sur le long terme!

    • Maryline says:

      Bonjour Myriam,
      Je me permets de rajouter une précision. Si je trouve le dialogue avec les soignants non constructif sur ce blog, ce n’est pas surtout lié aux réactions des parents (d’autant plus qu’exprimer sa colère par rapport à un vécu peut faire partie du débat), mais plutôt à certaines réactions de l’auteure du blog, qui a une fâcheuse tendance à massacrer les quelques soignants qui osent s’exprimer ou tentent d’expliquer le pourquoi des choses, en remettant systématiquement en cause leurs propos, leur formation.
      En parcourant le blog, et les dialogues, je suis tombée sur des propos qui, je suis désolée, sont discutables, surtout de la part d’une dame qui est juriste et n’a donc pas de connaissances approfondies en obstétriques… Faire naître le débat, c’est bien, mais quand on anime un débat, c’est bien de ne pas être partiale, justement, d’écouter tous les points de vue, de savoir ramener la balle au centre. Et pas de prétendre animer un débat sur un sujet alors qu’on défend en fait un argumentaire précis pour ou contre ce sujet.
      Pour ma part, je pense qu’il faut au contraire discuter des pratiques, mais avec un esprit plus ouvert que cela, et démystifier le plus possible la médecine auprès des futures mamans, pour moi, ce serait cela, l’éducation populaire. Et ma sage-femme libérale le faisait très bien, je lui en suis d’ailleurs reconnaissante.
      Je suis désolée mais je ne suis absolument pas d’accord pour dire que c’est la médicalisation de l’accouchement qui est un problème, notamment par rapport à mon vécu personnel. C’est plus le manque d’accompagnement global (y compris pendant la phase sous péridurale par exemple), et le manque de moyens humains à l’hôpital.
      C’est plutôt cela, à mon sens, qui est à dénoncer avant qu’il ne soit trop tard.
      Ici, dans la maternité où j’ai accouché et où il n’y avait qu’une seule sage-femme pour 5 parturientes (d’où la plupart des soucis qui en ont découlé pour mon cas personnel), l’ARS demande à cette maternité de faire encore des économies…. …. ….
      Je crois que le plus urgent, ce serait de soutenir le projet une sage-femme pour une femme, (même si je me doute qu’au mieux on devra se contenter d’une sage-femme pour deux ou trois femmes). Dans un premier temps.
      De soutenir tous les projets de manière générale, qui pourraient aller dans le sens d’une plus grande sécurisation de la naissance et du post-accouchement.
      De soutenir des projets allant dans le sens d’une solution intermédiaire entre la maison et l’hôpital, ça ce serait riche. Systématiser les maisons de naissance avec l’équipe médicale à proximité immédiate, là je serais à 100 % pour.
      L’accouchement à domicile, en zone rurale éloignée de tout avec un hélicoptère qui ne sera pas forcément disponible le jour J, désolée, c’est non pour moi. Et je crois que ce n’est pas une légende, l’accouchement qui se déroule très très bien et qui se termine très mal, car j’ai quelques cas d’hémorragies autour de moi, par exemple, et qui n’ont en aucun cas été provoquées par la médicalisation (accouchement rapide, sans péri, sans épisio)…

  59. Jepasseparlà says:

    Bonjour tout le monde, je suis de nouveau de passage.
    @ Myriam
    “Ensuite parce que leur vision de l’accouchement est l’opposé de ce que l’on appelle une naissance respectée”.
    Je pense que peu de monde au final a la même idée de ce que c’est un accouchement respecté. Pour moi être perfusée et « périduralisée » ne me pose aucun souci. 😀

    « Parfois, on est un peu dûr envers eux, peu collaboratif.ve.s dans nos discours, certes je suis consciente de l’être effectivement, je pense que l’heure du dialogue n’est pas encore arrivée, puisque le sujet « opposé » à leur vision commence tout juste de sortir de l’ombre. »
    Alors je me permets de ne pas être d’accord avec ce point. Je n’ai JAMAIS eu des difficultés à dialoguer avec le corps médical. Et si pour certains « l’heure du dialogue n’est pas encore arrivée » c’est que justement ils n’arrivent pas à être pondérés et sereins. Des deux côtés hein !

    « Pour ce qui est du « contre l’hôpital », je vous invite à suivre Marie-Hélène sur les médias sociaux vous verrez que c’est faux en ce qui la concerne. Moi j’avoue je pense que ce devrait être réservé aux cas à risque. »
    Alors, primo vous dites que là sur ce blog MHL dit une chose et sur les réseaux sociaux une autre ? Ai-je bien compris ? De toute façon je ne pourrai pas vérifier car je n’y suis pas sur ces réseaux. Et deuxio comment savoir qui sont ces fameux cas à risque. On sort la boule en cristal ? Je mets l’accent sur ce point car même des accouchements « parfaits » peuvent d’un coup basculer. Y compris le mien : le cordon était enroulé 2 fois autour du coup de mon bébé. (Apparemment dans des cas pareils le rythme cardiaque baisse. Ce n’était pas le cas, heureusement. Mais il est sorti couleur yaourt aux myrtilles). Et qu’est-ce qu’on fait avec les femmes qui veulent bien accoucher à l’hôpital pour le confort ? On leur laisse le choix ou on essaie de les « rééduquer » ?

    « il se dégage que la naissance à domicile est une solution à toutes ces violences » « la majorité des actes médicaux sont nuisibles »
    Là je suis désolée mais nous ne serions jamais d’accord.

    … « que beaucoup de sage-femme libérales adhèrent » « Beaucoup de personnes lorsqu’elles se mettent à s’intéresser au phénomène de la naissance en viennent à cette conclusion…étrange… »
    « Beaucoup » n’est pas une mesure statistique… Personnellement je ne connais personne.

    « Par ailleurs, l’auteure est pro-choix et préfère respecter la décision de la femme même si elle est en contradiction avec sa conviction profonde, c’est à son honneur, je suis en accord avec elle même si ça me fait réagir beaucoup… »
    L’auteure a commencé sa réflexion sur la naissance en se demandant si, et pourquoi la péridurale serait nécessaire. Sa démarche est décrite dans son tout premier billet de ce blog et était de nature écologique. La question de la péridurale est son point de départ et ça se sent tout au long de son blog. Et d’ailleurs il n’y a pas mal à ça. Moi aussi j’ai mes convictions. Et encore heureux qu’on « préfère respecter la décision de la femme».
    Je trouve ce blog très enrichissant car j’y ai rencontré des opinions divergents des miens ce qui n’est pas vraiment le cas IRL. J’ai compris la démarche intellectuelle de certain(e)s même si je ne suis pas convaincue de leurs idées. Bon ça a fait soupirer Elodie mais c’est comme ça 🙂 .
    « Je reste persuadée que l’éducation populaire jouera pour beaucoup » Là-dessus je suis entièrement d’accord avec vous !
    PS J’ai bien lu vos réponses avec Gwen mais en ce moment j’ai d’autres chats à fouetter et je n’ai pas eu le temps de vous répondre. Mais j’ai pris note 🙂
    PPS Myriam je ne vous attaque pas ni sur votre personne ni sur votre vécu. Je ne comprends pas pourquoi vous êtes restée avec cette impression alors que croyez moi je me force à restée très modérée dans mes propos.

  60. Myriam says:

    Bonjour “jepasseparlà”

    Quelle serait votre définition d’un accouchement respecté? Je vous laisse y répondre d’abord. 😉

    Je ne pense pas avoir écrit d’une façon qui laisse à croire qu’elle tient un autre discours sur les médias sociaux, je disais simplement si vous voulez suivre en direct son combat à elle, ce qu’elle défend sans que ses propos soient interpréter ou dilués par les commentaires de toute sorte, vous aurez une meilleure idée du personnage. J’ai écrit cela, car le matin même elle postait que de toutes les listes concernant les valises pour la Maternité, aucunes ne fait mention d’apporter à manger et à boire pour la mère. Ce genre de commentaire laisse croire qu’elle n’est pas anti-hopital et se bât pour un meilleur respect en ces murs…

    Juste un commentaire, la circulaire du cordon est bien plus souvent qu’autrement bien plus de peur que de mal. Mon frère est né dans difficulté ainsi, bleu également , j’ai vu des vidéos de naissances à domicile où le bébé naissait avec une circulaire, j’ai lu un témoignage d’un accouchement non-assisté même d’une double circulaire qui s’est bien terminé. Il faut parfois ne pas rester sur ses perceptions, mais je comprends que ça dû être angoissant pour les parents. Parfois ce n’est pas seulement une peur, il ne faut pas oublier que la sage-femme est capable d’administrer des soins dans le cas échéant le temps du transfert. Je leur laisse le soin de s’expliquer sur les procédures dans le cas échéant!

    Pour ma part, j’ai débutée ma réflexion sur la médicalisation de l’accouchement et par rapport à mon expérience, et quand je cité démedicalisation, je ne veux pas dire tel que j’ai accouché, c’est au sens large, il y a un e surmédicalisation, ça fait relativement concensus… Alors dans le sens de ma réflexion, oui j’ai un peu de misère avec la médecine…

  61. Myriam says:

    Mon frère est né “sans” difficulté

  62. Dorothée says:

    Bonjour, je prends connaissance de votre blog suite à la parution d’un article dans le figaro.
    Je trouve cela très bien que l’on pose ces questions, que la façon de traiter les accouchements soit remise en question etc mais il n’y a pas que du mauvais en France. J’ai accouché à Argenteuil, dans une maternité publique de catégorie 3. La sage femme m’a fait accoucher accroupie, mon fils est sorti tout seul en 20 min, pas d’épisio, pas de déchirure, il est né dans le calme, sans aucun traumatisme, un moment parfait!
    Par contre j’ai fait une hémorragie massive à la sortie du placenta, l’équipe m’a fait une révision utérine. C’est un acte très violent, douloureux et traumatisant!
    Mais j’ai évité la mort… Dans une autre époque, un autre lieu, les femmes meurent d’une simple hémorragie même si l’accouchement s’est, en soi, très bien passé.
    L’équipe a ensuite été aux petits soins pour moi pendant tout mon séjour, les sages femmes ont pris énormément de temps pour juste parler de ce qui s’était passé, j’ai réellement apprécié cela et je recommande vivement cette maternité et son équipe.
    Mais le sujet n’est pas là, on a aujourd’hui tendance à taper sur les grosses maternités, sur le fait que la communication ne soit pas tjs la meilleure en cas d’intervention urgente. Mais heureusement qu’il existe ce type d’établissement, et heureusement que les équipes sont formées, préparées à intervenir en urgence. Ailleurs on aurait pu décider de me retirer l’uterus, on l’a évité…
    Donc oui un accouchement reste un acte qui n’est pas anodin.
    Le côté humain est le plus important mais nous avons la chance d’être dans un pays équipé, ou tout cela est pris en charge en plus. Alors personnellement je remercie la médecine et bravo à ces équipes qui donnent tellement pour si peu de reconnaissance et d’avantages!!
    Et si un acte ou une façon de faire ne vous paraît pas adéquate ou ne vous convient pas et bien dites le au médecin que vous avez en face de vous, nous pouvons poser des questions, parler!
    Mais ne perdons pas confiance dans nos équipes médicales…

  63. Karine says:

    Après 5 accouchements naturels et choisis, je me suis retrouvée dans un désert médical pour ma dernière grossesse.
    La première et seule maternité était à 50km (la première sage-femme AAD à 200km) je m’y suis d’abord résignée; forte de mes expériences antérieures, j’ai pris mon courage à deux mains pour engager un dialogue “constructif” avec les professionnels de la maternité afin de préparer le meilleur accouchement possible tout en respectant leurs protocoles mais je me suis heurtée à des murs; des protocoles ancrés et des discussions impossibles m’ont empêchée d’aborder mon accouchement sereinement; proposer un projet de naissance aurait juste été utopique; c’est là qu’on réalise qu’en France, on n’a pas vraiment le choix.
    La lecture de votre blog ainsi que de nombreux ouvrages éclairants ont rendu mon dernier accouchement libérateur. Je suis restée chez moi, tranquillement car j’étais paniquée à l’idée de devoir me rendre à l’hôpital (le lieu où vont les gens malades) et affronter la violence quotidienne de la maternité.
    L’accouchement est un moment merveilleux et un seul mot malvenu peut tout gâcher, une simple perfusion “de routine” peut tout enrayer; je ne voulais pas risquer ma vie (physique et psychique); heureusement que ce n’était pas mon premier, heureusement que j’avais accès à des ressources, heureusement que j’ai eu le courage de dire non à la norme qu’on m’imposait. Sinon j’aurais fini ficelée en poulet de Bresse puis en babyblues dans ma chambre individuelle tout confort…
    L’accouchement n’est pas violent si on sait à quoi s’attendre; sinon j’imagine que c’est aussi violent qu’un acte médical non consenti. Pour tous mes accouchements, j’ai souffert même beaucoup souffert mais je dirais “avec le sourire” car je savais qu’au bout de cette souffrance il y avait un but, une fin; parce qu’on a envie que cette grossesse épuisante se termine, parce qu’on a hâte de rencontrer enfin ce bébé alors on l’accompagne, on fait de son mieux pour se concentrer sur le plus important: favoriser la descente de bébé, le “lâcher-prise”.
    Mon fils est né en dormant et sa sérénité a renforcé la mienne. Ce bébé est une merveille, il n’a jamais pleuré, jamais été malade et je sens bien que je suis liée à lui plus profondément encore qu’avec les enfants précédents.

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