Tu mets ta vie et celle de ton bébé en danger, idiote.

C’est bien connu, les femmes sont futiles, frivoles, incultes et limitées intellectuellement. C’est la raison pour laquelle elles se sont vu longtemps interdire le droit de vote, la gestion de leur patrimoine, l’ouverture d’un compte en banque, et même le droit au travail salarié sans l’autorisation de leur mari. Certes, la situation a bien évolué au cours du XXème siècle où des femmes ont décroché des diplômes de haut niveau, sont arrivées en nombre sur le marché du travail et ont accédé aux fonctions les plus prestigieuses. Certes, tous ces indices semblent démontrer que les femmes auraient des compétences et des capacités comparables à celles des hommes. Il existe pourtant un domaine où les femmes restent bien des idiotes écervelées : le domaine de l’accouchement.

Parmi les réactions que je reçois à mon blog, les plus virulentes proviennent de personnes défendant bec et ongles le corps médical, soit parce qu’elles ont vécu un accouchement à risque qui a pu être mené à bien grâce aux progrès de l’obstétrique, soit parce qu’elles appartiennent elles-mêmes au monde médical. L’argument est le toujours le même : la médecine a sauvé de nombreuses vies tant chez les femmes que chez les bébés. Le tout illustré par l’image d’accouchements abominables de nos grands-mères et de décès en couches de nos aïeules (que personne ne nie) ou des statistiques sur la mortalité périnatale au Congo ou en Éthiopie (que personne ne conteste). Devant les pratiques médicales, on n’exerce pas son esprit critique. Devant le Dieu Médecine, on s’incline. Toute personne interrogeant certains gestes, routines ou protocoles hospitaliers est suspectée de vouloir diaboliser la profession toute entière. Quiconque ose examiner l’accouchement dans un contexte culturel, politique et social est accusé de vouloir semer la mort. « Bonjour, je me présente, Marie-Hélène, écologiste et féministe, je veux que les femmes agonisent dans d’atroces souffrances quand elles mettent leur enfant au monde en leur refusant toute aide médicale ».

Derrière ces accusations, se cachent en réalité l’idée d’incompétence. Qui suis-je, moi, qui ose remettre en question des pratiques médicales au nom du respect des femmes ? Comment puis-je juger de la pertinence de certains actes sans être moi-même obstétricienne ? L’accouchement est et doit rester l’affaire de professionnels qui, eux, savent mieux que quiconque, et évidemment mieux que les femmes elles-mêmes, ce qui est bon pour elles. Si ces assertions ne s’adressaient qu’à moi en réaction à mes textes, ce ne serait pas bien grave (d’autant que, j’avoue, j’aime le débat et la polémique), mais cette accusation d’incompétence est envoyée à l’ensemble des femmes qui accouchent, ce qui a des effets bien plus graves.

Au risque de vous surprendre, le souhait le plus cher de toutes les femmes sur le point d’accoucher est qu’à l’issue de cette épreuve, elles soient vivantes, en bonne santé, et qu’elles tiennent dans leurs bras un bébé lui aussi vivant et en bonne santé. L’envie la plus absolue de chaque femme est d’accoucher dans les conditions les plus sûres pour elle-même et son futur enfant. Tous les questionnements, interrogations et recherches d’informations des femmes sont tournés vers cet objectif. Chaque désir particulier sur la façon de donner naissance, chaque exigence spécifique en termes de lieu ou d’entourage, chaque refus d’actes précis de la part de la femme ne visent qu’un seul et même but : mettre au monde son bébé de la meilleure façon qui soit.

Chaque personne étant unique, la meilleure façon d’accoucher varie d’une femme à l’autre. Pour certaines, accoucher en toute sécurité signifie s’en remettre entièrement à l’équipe médicale et faire pleinement confiance à son obstétricien. Pour d’autres, la sécurité maximale se trouve à la maison baignée de douceur et d’intimité avec une sage-femme pleine d’humanité, où la future mère n’est pas exposées aux machines, injections et bistouris, et où le bébé ne risque pas d’infection nosocomiale. Pour celles qui ont l’outrecuidance d’exercer leur esprit critique en toute circonstance, la sécurité découlera de la compréhension parfaite des risques, et du choix personnel éclairé après avoir mis en balance toutes les solutions proposées. Pour d’autres enfin, la sécurité maximale se trouve dans le respect de leur capacité physique à mettre leur enfant au monde, ce que rien de doit perturber; ou encore toute autre considération personnelle telle que la présence à leur côté d’une personne de confiance, la prière et la protection divine, l’utilisation des toutes dernières découvertes médicales, ou le choix d’une maternité particulière, ou d’un professionnel de la santé précis, apprécié et reconnu. Toutes ces demandes sont légitimes et respectables et doivent être pleinement entendues.

Le monde médical fait pourtant preuve de beaucoup de mépris à l’égard des femmes. Persuadés qu’il détient la Science et la Connaissance, il relègue trop souvent les interrogations et souhaits des femmes au rang de frivolité. Toute critique ou mise en balance d’une solution proposée est balayée de la main sous couvert d’incompétence et d’ignorance. Parce que la médecine sauve des vies dans les situations d’accouchement à risque, les professionnels s’estiment seuls aptes à éliminer tout danger. Partant du postulat que plus la médecine intervient dans le processus d’accouchement, plus la sécurité est garantie, ils dépossèdent les femmes de toute possibilité d’exercer leur libre arbitre ou de faire des choix en fonction de leur convictions profondes. Alors que beaucoup d’études relativisent le degré de sécurité prétendument supérieur dans les hôpitaux pour les accouchements à bas risque, le monde médical continue à nier aux femmes le droit de choisir la façon d’accoucher qui leur convient le mieux. A leurs yeux, les femmes ne sont que de sombres idiotes, inconscientes des risques qu’elles prennent pour elles-mêmes et pour leur enfant. Les femmes ne sont que des êtres futiles qui choisissent les conditions de la naissance avec la même légèreté que leur robe de soirée ou la couleur de leur vernis à ongles ; des êtres dénués de toute intelligence qu’il faut contraindre à accoucher selon un schéma pré-établi, pour les protéger contre elles-mêmes, pour éviter les dangers auxquels elles s’exposeraient si elles étaient libres.

Non seulement le monde médical réfute la capacité de discernement des femmes et leurs facultés intellectuelles, mais il nie également leur aptitude à utiliser leur corps. Au nom de cette sacro-sainte sécurité érigée en dogme puisqu’en contraction avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, ils perturbent la mécanique fine du processus naturel en imposant contraintes physiques relevant de la torture : position inadéquate et douloureuse, immobilité, injections chimiques, interdiction de boire et manger pendant de nombreuses heures, lumière aveuglante dans le visage, transgression de toute intimité, voire mutilations diverses. Jusqu’à il y a peu dans certains hôpitaux, l’exigence de soumission totale des femmes se traduisait par l’obligation d’accoucher en étant attachée à la table d’opération. C’est bien connu, les femmes sont faibles et leur corps est incapable s’assurer une fonction aussi difficile et risquée qu’un accouchement. Vous osez interroger ces pratiques ? N’y pensez pas pauvre sotte, vous vous mettriez en danger, vous et votre bébé.

Quelques jours après la naissance, les femmes se retrouvent pourtant seules avec leur enfant. Plus aucun professionnel de la santé ne semble de s’inquiéter de ce qu’elles deviennent. Elles devront prendre des décisions essentielles pour assurer la vie et la santé d’un petit être humain, mais plus personne ne jugera important de leur prodiguer conseil et soutien. Pendant les vingt années suivantes, elles devront prendre des options capitales au fur et à mesure que leur enfant approchera de l’âge adulte. Et pourtant au moment même où elles mettent leur bébé au monde, la société leur envoie un message d’incompétence absolue. Durant cet acte fondateur où elles acquièrent la qualité de mère, le monde médical leur assène l’idée qu’elles sont dénuées d’intelligence et que leur corps est faible et inadapté. A l’instant même où elles doivent acquérir toute la force et la confiance en elles pour assumer leur importante responsabilité de parent, elles vivent une déconsidération la plus totale.

Dans les jours qui suivent l’accouchement, beaucoup de femmes passent par une période dépressive, le fameux baby blues, voire une profonde dépression post-natale. Elles éprouvent le sentiment de ne pas être à la hauteur de leur nouveau rôle de mère. La médecine a du mal à expliquer les raisons de cet état, et évoque souvent une cause hormonale. C’est simple, lorsqu’une femme a un comportement incompréhensible, c’est toujours d’origine hormonale. Étrangement, personne, surtout pas le monde médical, n’évoque le lien entre la dévalorisation qu’elles subissent pendant l’accouchement et les doutes sur leurs capacités qu’elles éprouvent dans les jours qui suivent. Si les femmes ont un comportement erratique et inconséquent, ce doit être dans leur nature profonde. Ne cherchez pas plus loin, on vous a bien dit qu’elles sont d’inconscientes idiotes.

***

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63 Responses to Tu mets ta vie et celle de ton bébé en danger, idiote.

  1. Caroline says:

    Félicitations pour cet article tellement réaliste et qui reflète une triste banalité…..

  2. Blandine says:

    BRAVO !!!

    qui es tu pour remettre en cause la parole du médecin ?
    Cette question, je me la prends quasi toutes les semaines dans les dents …

    MAIS DÉJÀ QUE FAIT UN MEDECIN AU CHEVET D’UNE FEMME ET D’UN BB QUI VONT BIEN ? (dans 80 à 85% des cas …)
    Un ostétricien n’a pas à accompagner la grossesse et l’accouchement d’une femme si tout va bien … sa présence augmente les risques d’interventions inutiles et de complications, c’est prouvé et archi prouvé par les études médicales.
    Un obstétricien est un pro de la pathologie. Il n’y connait RIEN en physiologie réelle de l’accouchement (qui n’a pas grand chose à voir le plus souvent avec la soit disant physiologie de la majeure partie des maternités)

    La PRO de la physiologie, c’est la SAGE FEMME. C’est elle qui DOIT être le centre et le pivot, et envoyer ses patientes vers l’obstétricien si problème.

    C’est pas une question de choix, c’est une question de FORMATION et de COMPÉTENCES.
    C’est comme ça que fonctionnent bcp de pays occidentaux, dont les résultats en matière de morbidité / mortalité foeto maternelle sont bien meilleurs que les notres. Vous me direz, pas difficile d’être meilleurs que nous en matière de mortalité maternelle (par rapport aux pays européens de niveau sanitaire équivalent) : on est parmi les pires …

    Donc qui je suis pour remettre la parole de l’obstétricien en doute ? une femme, qui a accouché trois fois, et dont la vie a été DIRECTEMENT mise en danger par les pratiques obstétricales inutiles.
    Et au titre de femme, je connais le fonctionnement de mon corps durant le travail – tant que tout va bien, et qu’on ne m’impose pas des trucs stupides comme rester sur le dos immobile – mieux que tous les obstétriciens du monde (qui pour la plupart sont des hommes et n’ont AUCUNE IDÉE de ce que c’est, un enfant qui leur traverse le corps pour aller vers la lumière).
    Et au titre de personne dotée de neurones, qui sait lire, échanger, réfléchir, je sais que les protocoles obstétricaux peuvent être nocifs quand ils sont imposés sans signe d’appel, systématiquement, et pour tout le monde. Je sais lire les études médicales sur la question, je sais échanger avec des sages femmes, obstétriciens, soignants de france et d’ailleurs, je sais écouter, je sais réfléchir. Et nul besoin EN MATIÈRE D’OBSTÉTRIQUE ET TANT QUE TOUT VA BIEN d’avoir fait bac + 10 pour comprendre par ex qu’obliger une femme à rester couchée durant tout le travail est une aberration, tout comme la laisser crever de soif – faits qui sont par ailleurs confortés par les études médicales, et par l’expérience de très nombreuses femmes.

    MERCI A VOUS !

    • Fabienne says:

      Merci beaucoup pour ce commentaire que j’aurais aimé pu faire lire à mes amies qui ne comprenaient pas pourquoi ce n’était pas un obstétricien qui me faisait accoucher ! Et en passant quand elle me racontait leur accouchement, la sage femme faisait tout le travail et Monsieur Le Médecin arriavit juste au moment de leur faire une épisio (pas forcément utile) mais qui leur facturait très cher et sortir leur bébé. Il y a un énorme travail d’information et d’éducation à faire.

  3. Sweva says:

    Oui bravo pour cet article. Ça fait vraiment du bien de lire ça! Merci beaucoup!!!

  4. Lolo says:

    Je me retrouve complètement dans ton texte. Merci de mettre des mots sur nos ressentis.
    À l époque on nous aurait traitées de folles et brûlées sur un bûcher!

  5. Amélie says:

    Merci, merci au noms de toutes les femmes pour ces mots qui résonnent si juste.

    Merci de nous (me) redonner la force de ces convictions là face aux équipes médicales bornées convaincue du danger permanent qui nous guette depuis le test positif jusqu’à la délivrance.

    Je vais relire ce blog en entier avant chaque rendez-vous chez le médecin, le prochain c’est l’anesthésiste…

  6. Mathilde says:

    J’ai rarement lu quelque chose d’aussi éclairé sur le sujet. Merci !

  7. Lisa Veroni-Paccher says:

    Très bel article, merci beaucoup ! Je vous rejoins en tous points

  8. Cathy says:

    Merci, Bravo, je n’aurai pas de mots assez forts pour t’exprimer ma reconnaissance!!!!! Je suis mère, je suis sage-femme, et je dois lutter au quotidien contre ces professionnels qui n’ont de cesse que de déposséder les femmes de leur compétence de mère!!!!
    Pour leur grossesse, leur accouchement, leur allaitement: prendre le contrôle!!!
    Merci et encore merci.

  9. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci beaucoup pour vos messages très encourageants 🙂

  10. MamanChat says:

    Magnifique article, rien à dire de plus 🙂

  11. Sandra says:

    Bravo !
    Quel infini plaisir de lire ce que je défends par ailleurs !
    Oui, mettre au monde un enfant en confiance, en sécurité, consciente de nos capacités à enfanter donne une force et une assurance qui vont nous aider pour l’éducation de nos enfants. Cela va bien au delà du “peu importe les conditions d’accouchement du moment que tout le monde est en vie”, la naissance est la base sur laquelle va se construire l’histoire de l’enfant et de sa mère, alors oui, les conditions dans lesquelles cela se déroule ont de l’importance !
    Merci pour cet article !

  12. thery Emilie says:

    J’ai beaucoup beaucoup aimé cet article!!!

    Je me place dans la catégorie “faisons confiance à la médecine, tout en sachant de quoi ils parlent” jamais je n’aurai pu accoucher chez moi avec juste le papa et une sage-femme, j’aurai eu peur et j’aurai eu mal mdr.

    Mais je respecte les femmes qui pensent autrement que moi, car oui, on est toutes différentes, avec des envies et des besoins différents.

    Le principal étant d’être conscientes de tout et d’en avoir envie 🙂

    Pour ma part, je ne me suis jamais sentie rabaissée par les 2 équipes médicales, pour mes 2 accouchements. Je sais que pour le 1er si ils n’avaient pas été là, je n’aurais probablement plus mes fils près de moi, ils étaient là, parfaits autant que je l’ai été 🙂
    Pour ma dernière, nouvelle équipe, on a ri, je n’ai vu que le sage-femme, et l’aide soignante aux petits soins. L’obstétricien est venu après pour mon hémorragie et là encore il m’a tout raconté dans le respect et la détente (point très important pour moi, pour en garder un bon souvenir)

    Mais peut être que mes 2 accouchements auraient été mal vécus par une autre, parce qu’on a toutes des besoins des envies et des vies différentes.

    Nous ne sommes pas idiotes, nous n’avons pas de lubies de femmes enceintes. Nous voulons ce qu’il y a des mieux pour nous et surtout pour bébé…

    Merci encore

  13. Kisito CHAPOY says:

    Mon député (PS, Eaubonne Val d’Oise) à qui j’ai posé quelques questions sur l’assurance des Sages Femmes (SF) accouchant à domicile, est embarrassé et me répond par l’intermédiaire de son assistant parlementaire. En plein dans le mille, on retrouve les poncifs que vous décrivez, mais peut-être un début de commencement de prise en compte des femmes via ces “maisons de naissance”. Mais je salue le travail (façon de parler) des SF qui accouchent à domicile. Continuez, Mesdames, chapeau !
    Voici la réponse parlementaire : “Bonjour Monsieur
    La question de l’assurance des sages-femmes est en effet un sujet important et ancien. Il est anormal que les sages-femmes soient réduites à pratiquer sans assurance de responsabilité civile médicale puisque les compagnies refusent de les assurer à un tarif décent lors des accouchements à domicile (AAD). La situation actuelle, qui laisse peu d’alternative à l’hôpital, n’est donc pas satisfaisante.
    Les AAD présentent comme vous le savez des avantages et des inconvénients. S’ils sont relativement courants dans les pays du Nord de l’Europe, aux Pays-Bas notamment, ils restent exceptionnels ailleurs, y compris en France. La politique de notre pays présente une certaine constance, que l’on peut approuver ou non, qui consiste à favoriser la sécurité. J’attire votre attention sur ces mots de Marisol Touraine, prononcés en 2010 à l’Assemblée nationale alors qu’elle y était député : « Nous sommes ainsi confrontés à deux préoccupations qui semblent contradictoires. D’un côté, certaines femmes souhaitent accoucher dans un environnement qui leur semble plus bienveillant, plus accueillant peut-être qu’une salle d’hôpital remplie d’appareils divers. Elles veulent éviter la froideur inévitablement liée aux plateaux techniques performants. De l’autre, il y a la nécessité de tout faire pour que ces femmes ne perdent pas la vie en accouchant. […] L’hémorragie de la délivrance, qui a été citée, est un événement gravissime qui peut provoquer la mort de la mère dans des délais extrêmement rapides ; elle demande une intervention médicale en urgence. »
    Depuis 2010 la France a fait le choix d’étudier le développement des maisons de naissances, des lieux empreints de plus de convivialité et de chaleur qu’un hôpital, mais reliés directement à celui-ci en cas d’urgence. Solution de compromis, ces structures non-médicalisées permettent aux femmes qui le souhaitent d’accoucher dans un environnement rassurant, et permettent également une meilleure gestion des risques puisque le transport vers l’hôpital peut être effectué plus rapidement que lors d’un AAD. Il existe déjà une maison de ce type à Pontoise. On estime par ailleurs que pour un accouchement sans difficulté, le coût serait deux fois moins élevé en maison de naissance qu’en maternité.
    Le Sénat a adopté en juin 2013 une proposition de loi visant à expérimenter le développement de ces maisons de naissance, elle sera prochainement examinée à l’Assemblée nationale.
    Cordialement, Nicolas Tcheng – assistant parlementaire”

  14. Supamam says:

    Bravo pour cet article !

  15. Marie PACAUT says:

    Merci pour cet article très juste. J’ajouterai que la prétendue idiotie et légèreté féminine servent également un énorme business sur le dos de ces incompétences attendues……………….et qu’en temps d’économie, personnellement j’économiserai bien les quelques personnels qui m’ont prises pour une telle incompétente…..
    Merci d’avoir mis au jour ces sous-entendus qui perturbent les femmes qui vivent ces traumatismes banalisés……..

  16. La Ronde says:

    Super article ! Merci ! 🙂

    Pour rebondir, néanmoins sur un précédent commentaire, tous les obstétriciens ne sont pas les mêmes ! J’ai choisi un médecin qui collait avec mes principes et qui a respecté mes besoins/envies. Peut-être le fait qu’elle soit une femme a beaucoup contribué à sa prise de position… N’empêche, j’ai pu accoucher sans péri, en me mettant dans les positions qui me convenaient, entourée de mon mari et d’une kiné, le tout chapeauté par l’équipe de sage-femme. Ma gynéco est restée disponible tt le temps de mon accouchement, au cas où. Elle est venue me voir durant le travail pour parler avec moi et m’expliquer que tant que tout se passait bien, elle restait à l’étage dans son bureau. Que si j’en ressentais l’envie ou le besoin, je pouvais l’appeler. J’ai demandé sa présence pour l’expulsion, parce que j’avais une sorte de pressentiment. Un “truc” ne se passait pas comme il fallait. Peut-être qu’avoir été si intensément à l’écoute de mon corps pendant tt le travail m’a permis d’écouter les messages qu’il avait à me dire…

    J’ai fait une hémorragie qu’elle a pu gérer super bien.

    J’ai eu l’accouchement que je voulais.

    Tant les sages-femmes que ma gynéco n’ont eu de cesse de me féliciter. Sur le moment, je ne comprenais pas. Je m’étais sentie si nulle à pleurer et à gémir. Elles m’ont encouragée et dit combien ce que je venais de vivre était difficile et comment j’avais réussi à gérer, toute seule en me faisant confiance…

    Je suis ressortie de cette expérience plus forte que jamais ! Même avec mes “foutues hormones”… 😉

  17. Luniza says:

    Merci…. Merci de mettre des mots sur ce sentiment que je trimballe depuis maintenant 12 ans.

    12 ans que je déteste cette sage-femme qui alors que je me plaignais de la douleur n’a eu que pour seule réponse: “mais non Madame, c’est impossible! alors maintenant vous allez arrêter!” (sauf que c’était tout à fait possible puisque j’ai appris de la bouche de l’anésthésiste qu’il y avait eu un problème à la pose de la péridurale et qu’elle n’avait pas fonctionné…mais on ne me l’a dit que le lendemain).
    J’ai eu beau le répéter et demander ce qui se passait, je n’ai eu que ça pour unique réponse: “pas possible”.
    Les premiers sentiments que j’ai ressenti quand ma fille est née ont donc été l’incompréhension, la colère envers ce petit être qui venait de me faire tant souffrir et une haine de ce corps et de cette tête qui m’avait trahi puisque incapables de faire naitre un enfant comme je pensais qu’il se devait.
    Je n’ai compris que plus tard que cette douleur venait de cette phrase et de ce refus de la sage-femme de croire ce que je lui disais. Je me suis sentie comme une moins que rien, même pas fichue de faire naitre son bébé sans se plaindre. J’aurais aimé qu’on me dise que la péri ne fonctionnait pas, que c’était normal d’avoir mal, qu’on allait m’aider à trouver des solutions pour diminuer la douleur, j’aurais aimé qu’on me dise que j’allais y arriver, qu’on me fasse confiance…
    Au lieu de ça, je me suis détestée, j’ai détesté ce bébé qui m’infligeait ça (je vous rassure ça n’a duré que quelques instants mais je trouve ça terrible pour ma fille d’être née dans ce sentiment) , j’ai détesté l’idée d’avoir à accoucher une autre fois.
    heureusement, mon deuxième accouchement m’a réconcilié avec mon corps et mes capacités à enfanter: mon fils est né 1/2 heure après mon arrivée à la mat et donc sans quasiment aucune intervention médicale (même pas une perf, pas le temps). Ce n’était pas un choix délibéré de ma part mais je pense que mon inconscient a joué dans le fait que j’arrive si tardivement à la clinique.

  18. Anne-Lise says:

    Merci pour ces mots qui font du bien et me prouvent que je ne suis pas seule. J’ai choisi d’accoucher a la maison pour ma premiere grossesse. J’habite a l’etranger et c’est une pratique de plus en plus encouragee. Malheureusement je me heurte souvent a l’incomprehension et je fatigue de devoir me justifier.

  19. Très bel article. J’ai eu la chance d’accoucher dans une maternité qui respecte les choix des mamans. J’admire les femmes qui font le choix de l’accouchement à domicile, car moi je n’ai pas assez confiance en moi pour cela.
    Mais j’ai choisi avec soin ma maternité, j’ai été suivi par mon médecin traitant seulement, puis par les sage-femmes de la maternité. J’ai fait mes échos dans un petit centre de radiologie de campagne, sans stress.
    Pas de surmédicalisation.
    Mon accouchement a été long, j’ai connu 3 équipes de sage-femmes, et personne ne m’a parlé de déclenchement alors que dans certaines maternités cela aurait sûrement été imposé. Ils ont laissé la nature faire tant que tout allait bien.
    J’ai du être mise sous antibiotiques quand même. J’ai souhaité la péridurale, pour qu’on me perfore franchement ma poche juste fissurée. Je n’avais pas si mal, mes contractions étaient très supportables, mais j’étais épuisée. Cette péridurale peu dosée m’aura permis de dormir un peu avant le grand moment, où j’ai tout senti, où on m’a guidé malgré mes difficultés, où on m’a encouragé, on m’a dit que je me débrouillais bien. Mon bébé était fatigué, il avait du mal à sortir, alors j’ai du avoir un coup de pouce de l’obstétricienne de service avec la ventouse et une petite épisio. Mais jusque là, je n’avais vu que des sage-femmes 🙂
    Une dame dans la salle de naissance d’à côté venait d’accoucher sans péridurale par choix. Moi je dirai que ma péridurale m’aura permis de vivre un bel accouchement, ça aura été long, mais j’en garde un très bon souvenir et je ne regrette rien.
    Bref, j’ai eu la chance de trouver un établissement qui me correspondait et j’y retournerai pour le prochain.

    Ton article reflète une réalité bien trop installée dans de nombreux établissements…

  20. Odette says:

    Tu as tellement raison, si je peux ajouter quelque chose c’est qu’il en va de même pour tout, si nous remettons en cause quelque dogmes médicaux (vaccins, hygiène, alimentations, médicaments…) la médecine est totalitaire dans ce pays.

  21. Dophinel says:

    Je partage entièrement votre point de vue !
    Et je me rebelle au moins autant que vous contre le Dieu Médecine et également contre Big Pharma, qui se tiennent la main !
    C’est scandaleux de voir comment cette industrie manipule l’opinion publique, comme nt elle n’a aucun scrupule à empoisonner des gens en prétendant les soigner !
    Vivre son accouchement est pour moi une étape capitale dans le processus qui nous fait devenir mère, et je plains de tout mon coeur celles qui le subissent.

  22. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci pour tous vos messages de soutien et pour vos témoignages. 🙂

  23. Caropuce says:

    Merci pour ce bel article.

    Malheureusement, mon expérience familiale montre que ce ne sont pas que les femmes qui n’ont pas de cervelles et disent n’importe quoi. Mon grand-père est presque décédé après qu’un Urologue ait fait semblant de l’examiner. Ben oui à plus de 90 ans s’il consultait c’était juste pour faire chier le monde. Quelques mois plus tard, pour un autre problème d’urologie il est à l’hôpital et se plaint de son bras, ne peut manger seul avec. Personne ne regarde. Oups c’était une métastase osseuse, et il avait le bras cassé. Mais c’est bien connu, il était vieux, donc con et se plaignait pour rien. Il est depuis décédé dans son sommeil. Mais quand je repense à l’absence d’écoute de ces médecins, j’en ai mal au cœur. Comment, certains peuvent ils traiter des hommes et des femmes de cette façon. Les laisser souffrir sous prétexte qu’ils sont trop jeune, trop vieux, trop femme, … Comment peuvent ils penser avoir toujours raison, et ne pas écouter le patient.
    Ça me dépasse.
    Heureusement, il y a aussi des médecins extraordinaires, à l’écoute, et qui expliquent. Mais, parfois je me demande. Le discours change aussi avec les diplômes sans surprise. Depuis que j’ai un doctorat en microbiologie marine même si ça n’a rien a voir avec de la médecine, je n’hésite pas à rembarrer un médecin ou pédiatre quand il s’agit de m’expliquer ce que c’est une infection virale ou bactérienne. Et les gens du corps médicale globalement, d’eux même ont changé leur discours. Donc, si j’ai un diplôme en biologie, ça compense en parti mon incompétence de femme. Je suppose donc qu’on devrait interdire à toute femme n’ayant pas au moins un doctorat ou un diplôme d’ingénieur, ou (ajouter le “grand” diplôme auquel vous pensez) d’avoir un enfant en accouchant. Les autres sont priées de s’adresser aux cigognes et de pas faire chi.r leur monde.

    Bonne journée 🙂

  24. Isabelle says:

    Tout ça est bien vrai, par contre, insidieusement, vous laissez entendre que les femmes qui font le choix de la péridural et du soutien médical sont moins fortes, moins courageuses, moins femmes. Vous faites exactement ce que vous reprochez aux femmes qui choisissent un médecin et qui dénigrent ceux qui font un autre choix…En plus, votre opinion du monde médical est biaisée. J’ai vécu les 2 sortes d’accouchement, avec sage-femme et avec équipe médicale. Je suis donc bien placée pour affirmer que, dans les 2 cas, je me sentie respectée, épaulée et encouragée. La douceur et l’intimité étaient au rendez-vous puisque que j’ai accouché dans ma chambre privée, même à l’hôpital, aucune table d’opération, ni lumière aveuglante, ni procédure effectuée sans mon consentement. Mon infirmière était tout à fait adéquate, et m’a même fait voir le pour ET le contre de la péridurale. L’environnement médical que vous décrivez est d’une autre époque, et je devine que vous n’avez jamais accouché à l’hôpital. Pour ma part, après avoir expérimenté un accouchement avec sage-femme qui a abouti en césarienne, mais où tout le monde, sage-femme et personnel médical, s’est donné la main pour m’aider, un accouchement seule avec ma sage-femme mais qui fut très éprouvant pour bébé et pour moi et où personne n’a détecté une malformation à l’œsophage qui aurait pu tuer mon fils avant deux jours et une sévère détresse respiratoire, et un dernier à l’hôpital, avec une obstétricienne tout à fait respectueuse et adéquate, et qui s’est déroulé en tout point comme je le voulais, mon opinion est claire. La meilleure façon d’accoucher fut pour moi à l’hôpital, mais il ne me viendrait jamais à l’esprit d’affirmer à quiconque que c’est la bonne solution pour tous, et qu’accoucher avec une sage-femme est une hérésie. Par contre j’en ai assez que vous diabolisiez tous les médecins et que béatifiez toutes les sage-femmes. J’ai pour ma part eu affaire à une sage-femme dont les qualités professionnelles étaient plutôt discutable et qui a mis la vie de mon bébé en danger. Ça existe et il faut aussi s’ouvrir les yeux à ce sujet!

  25. Working Mama says:

    BRAVO.
    Je partage, évidemment.
    Merci beaucoup pour ce texte tellement plein de bon sens.

  26. Marie-Hélène Lahaye says:

    Isabelle, vous dites: “par contre, insidieusement, vous laissez entendre que les femmes qui font le choix de la péridural et du soutien médical sont moins fortes, moins courageuses, moins femmes”.

    Ca doit être vraiment très très insidueux parce que je ne m’en suis pas rendue compte moi-même. Au contraire, j’ai écrit clairement “Pour certaines, accoucher en toute sécurité signifie s’en remettre entièrement à l’équipe médicale et faire pleinement confiance à son obstétricien. Pour d’autres, (…). Toutes ces demandes sont légitimes et respectables et doivent être pleinement entendues.”

    Je suis très heureuse que vous ayez eu un bel accouchement à l’hôpital (moi aussi j’ai accouché dans un hôpital. Et j’ai longuement, longuement, longuement parlé avec de nombreuses femmes ayant accouché récemment). Votre témoignage prouve bien qu’il est possible pour le monde médical (l’ensemble du monde médical sans exception) de respecter les femmes qui accouchent. Votre expérience démontre à lui seul que ce n’est pas parce qu’on respecte les femmes qu’on les mets en danger.

    Ensuite, votre témoignage est également intéressant parce qu’il illustre bien le début de mon billet où j’écris “Parmi les réactions que je reçois à mon blog, les plus virulentes proviennent de personnes défendant bec et ongles le corps médical, soit parce qu’elles ont vécu un accouchement à risque qui a pu être mené à bien grâce aux progrès de l’obstétrique, soit parce qu’elles appartiennent elles-mêmes au monde médical.” Ce que j’essaye maintenant de comprendre, ce sont les raisons de cette virulence. Autant je comprends les réactions de type “j’ai eu la chance d’avoir un très bel accouchement à l’hôpital et je souhaite à toutes les femmes d’avoir cette chance” (c’est en gros ce que dit thery Emilie plus haut), autant j’ai du mal à comprendre les réactions de type “j’ai eu un très bel accouchement à l’hôpital et toutes les critiques envers les hôpitaux sont infondées” parce qu’il y a un refus d’entendre et reconnaitre les traumatismes vécus par beaucoup de femmes.

    • Isabelle says:

      “Pour certaines, accoucher en toute sécurité signifie s’en remettre entièrement à l’équipe médicale et faire pleinement confiance à son obstétricien” (sous-entendre “ne se fais pas confiance à elle-même?”)
      “Pour d’autres, la sécurité maximale se trouve à la maison baignée de douceur et d’intimité avec une sage-femme pleine d’humanité” (sous-entendre “un médecin ne peut pas faire preuve d’humanité?”)

      “Le monde médical fait pourtant preuve de beaucoup de mépris à l’égard des femmes. Persuadés qu’il détient la Science et la Connaissance, il relègue trop souvent les interrogations et souhaits des femmes au rang de frivolité. Toute critique ou mise en balance d’une solution proposée est balayée de la main sous couvert d’incompétence et d’ignorance. Parce que la médecine sauve des vies dans les situations d’accouchement à risque, les professionnels s’estiment seuls aptes à éliminer tout danger”
      (N’est-ce pas là une généralité un peu grossière?)

      Voilà ce qui m’a heurté dans votre texte. Celles qui choisissent d’accoucher naturellement à la maison ne sont pas de meilleures et de plus fortes femmes que celle qui réclament rapidement une péridurale pour vivre de façon plus sereine ce qui autrement les laisserait à bout de force au moment ou leur bébé aura le plus besoin d’elle: dans les premières heures de sa vie.

      Je ne me voulais pas virulente dans mon commentaire, bien au contraire, mais je suis lasse de cette aura de bravoure qui entoure les accouchements dit “naturels”. Je ne me permet pas de juger quelque femme que ce soit dans ses choix pour vivre ce moment très particulier, voilà tout!

      • Marie-Hélène Lahaye says:

        Je ne pense pas que ce soit de la bravoure qui entoure les accouchements naturels. Les témoignages font surtout ressortir des situations de bonheur, le fait d’avoir pu vivre quelque chose de très intense dans une ambiance pleine d’amour et de sérénité. Si bravoure il y a, elle se situe plus en amont, dans le combat qui a dû être mené, bien souvent contre son entourage et en dépit de la très faible offre, pour permettre un accouchement naturel dans de bonnes conditions.

        Le but de ce blog n’est pas de classer les femmes en deux catégories: les bonnes qui accouchent naturellement et les mauvaises qui réclament la péridurale (le jugement inverse existe aussi: les femmes qui refusent la péridurale sont considérées comme des masochistes ou des idiotes, voire comme des traitres de la cause des femmes). Libre à chaque femme d’accoucher comme elle veut et loin de moi l’idée de vouloir les juger. Le but de mon blog est d’analyser la façon dont la société (au sens large) considère l’accouchement, en prenant une grille de lecture féministe.

        Alors c’est vrai que mes textes sont volontairement provocateurs. Précisément pour interpeler et susciter le débat. Ceci dit, je prends bonne note de tes remarques et je ferai attention à ne pas laisser sous-entendre que les femmes qui choisissent un accouchement médicalisé sont moins respectables que les autres.

  27. camdol says:

    Très beau texte 🙂

    je suis heureuse de pouvoir être suivie suivie dans un hôpital de niveau 3 pour une grossesse a risque tout en étant entouré d’un personnel très à l’écoute de notre humanité justement.

    je souhaitais juste ajouter, que si mon désir profond est un jour d’accoucher naturellement chez moi, accompagné par des êtres chers et une sage femme compétente, j’aimerais que le monde médical évolue comme il a évolué dans cet hopital ou je dois accoucher.

    Ils sont à l’écoute de mes besoins et désirs, et respectent mes choix malgrès les risques que comporte ma grossesse, les médecins travaillent de manière douce et délicate, et les sage femmes sont respectée . La médicalisation reste tres légère , par exemple , tres peu de touché vaginal , en comparaison avec ma 1ere grossesse ou il était systematique dans un autre hopital (2 en 9 mois de grossesse, alors que j’ai un nombre très important de rdv de contrôle) .
    Enfin sans vouloir entrer dans les détail cette maternité est ce que je pouvais espérer de mieux et m’encourage dans mon envie d’accoucher physiologiquement,
    j’espere que ce genre de pratique se répandra partout afin qu’on ai plus a lire d’horribles choses sur les hopitaux.
    Mais j’espère également que l’accouchement a domicile cessera d’être si mal vu.
    Que chacun mette de l’eau dans son vin , en quelque sorte, et qu’on permette femmes vivre leur grossesse et leur accouchement du mieux possible en respectant leurs désirs et leurs besoins.

  28. Camdol says:

    Je précise que ma 1ere grossesse a été tres mal suivie et mal accompagnée dans un hopital, et que l’accouchement en lui meme aussi, même si la césariene a fii par nous sauver d’une mort probable, je n’ai été ni suivie ni entourée, ni écoutée, ni rien du tout et c’est a mon avis ce qui a généré la situation final d’echec de mon 1er accouchement.
    Interdiction de manger , de bouger, de parler presque, personne n’avait écouté es craintes et mon rensenti, je savais depuis plusieurs jours que quelque choses n’allait pas, j’ai pourtant insisté, et ce n’est qu’au dernier moment que le medecin a enfin daigné accordé un regard a mon visage, pour y voir a peine mes yeux derriere l’oedeme qui les boursouflait, et écouter mon râle, ” sortez le de la on va mourrir” , j’ai réclamé la césarienne, j’ai déclaré ne pas vouloir accoucher le jour de noel mais c’est ce jour que l’on m’a fixé le rdv pour un déclenchement, bref un vrai fiasco, si j’avais eu le courage j’aurai porté plainte… tellement de choses on étés niés, même les resultats d’analyses étaient mauvais et personne n’a voulu les voir… Tout le long du suivi des touché au savon alors que je disait avoir une mysce a chaque fois apres qu’on m’ai fait un examen, un décollement des membranes sans avoir été avertie de ce en quoi cela consistait, un tampon de propess sans prévenir de l’effet que cela aurait, sur moi ou mon bébé.
    j’appele ca de la total dénigration de ma personne, on m’a même refuser d’aller au toilettes. humiliant de devoir déféquer dans une boite en carton devant le futur père de mon enfant… alors que j’aurai été tout a fait capable d’aller jusqu’aux wc avec un peu d’assistance!
    Le silence, apres la césarienne , on ne m’a pas montré mon fils qui pourtant selon eux allait bien, mon mari est resté plus d’une heure sans aucune nouvelle , seul,
    moi seule aussi de mon coté…
    j’ai refusé de recevoir de la morphine, on m’en a donné d’office alors meme que je disait non je n’en veut pas je veux voir mon fils, on m’a fait sombrer alors que je voulais juste etre consciente de ce qui nous arrivait, pendant3 jours on m’a drogué alors que j’avais clairement dis non.

    alors pourvu que tout ça change, vite.

    je voulais juste passer le message d’espoir que ma seconde grossesse si bien suivi dans un hopital pourtant tres grand, me fait ressentir. Incomparable .
    j’ai presque hate d’y retourner pour voir ma sage femme et mon médecin si doux, et de les savoir près de moi pour ma prochaine césarienne éventuelle, mais aussi pour m’épauler dans mon accouchement physio si tout se passe bien en me laissant libre de mes choix et de mes actes.
    “on vous surveille, vous nous demandez n’importe quoi, et vous nous dites si quoi que ce soit vous semble étrange ou inquiétant , nous sommes là “

  29. Ombelle says:

    MERCI ! un rappel qui fait du bien ! la désinformation et la chasse aux sorcières sont sidérantes en France: regardons nos voisins. L’accouchement à la maison n’est pas un refus de la médecine mais une utilisation plus éclairée et adaptée. J’ai accouché deux fois à la maison. Un choix réfléchi, documenté et dont je me suis félicité!! il faut relayer la protestation contre l’absence d’une assurance à un coût accessible pour nos sages-femmes. Rappelons que l’assurance des obstétriciens est à moitié payée par la Sécu!!! comment peut on réclamer des sages femmes, aux bien moindres revenus, qu’elles payent autant de leur poche??

  30. BRAVO! Et MERCI.
    On a respecté tous mes choix pendant ma grossesse puis l’accouchement. On m’a écoutée et on le fait encore.
    Je pense que si les femmes font un “baby blues”, c’est parce qu’elles sont abandonnées après la naissance. Une fois chez nous, on se retrouve seule avec ce petit bout, sans décodeur. Heureusement, la formidable équipe de sage-femmes qui m’ont aidée à accoucher, la sage-femme qui avait fait ma préparation à l’accouchement, ma généraliste et la pédiatre de la PMI (que des femmes) ont été là quand j’en ai eu besoin : “Il n’y a aucune question idiote, si vous avez besoin, n’hésitez pas” m’ont-elles dit. J’ai eu du soutien, mais trop de femmes se retrouvent seules et désemparées.

  31. siil vie says:

    Merci, j ‘ai accouché à la maison pour mon 2ème enfant, tellement j’avais peur de l’hôpital. Je garde un très mauvais souvenir de mon 1er accouchement, réflexions débiles de la sage femme, méchantes de l’aide soignante, non respect de l’intégrité du corps et de la pudeur ! Merci parce que si on se sent bien pour l’accouchement, ça va 10 fois plus vite ! En plus, pas de position imposée donc on pousse beaucoup mieux. Les équipes médicales devraient rendre l’accouchement aux mères, elles sont les 1ères concernées.

  32. Steph says:

    Bonjour !

    J’ai lu (et même parfois relu) tes articles. J’aurais pu les écrire (avec moins de verve et de talent que toi – je me permets de te tutoyer, je me sens proche de toi par ton discours-). Car je me retrouve complètement dans tes réflexions et ton discours, je suis une jeune révoltée à 6 mois de grossesse, c’est “mon premier”, et te lire n’a fait que me redonner de l’espoir : I’m not alone !
    Oui parce qu’entre les (belles-grands) mamans qui ne comprennent pas la stupidité de ton choix (celui de refuser la péridurale, d’accoucher naturellement), les hommes qui te disent qu’au 21ème siècle, c’est bien triste de refuser les progrès de la médecine, je me sens parfois découragée.

    A l’annonce de ma grossesse, je me suis vite tournée vers l’accouchement à domicile. J’ai abandonné l’idée, mon entourage (tous !) m’a effrayée. On pourrait résumer les discours à ceci :
    – Tu accouches où ?
    – J’aimerais accoucher à la maison.
    *Grimace*
    – Heu, je voudrais pas dire mais je connais quelqu’un qui est handicapé-mort parce que la mère refusait d’aller à l’hopital hein. Ben oui, le bébé était coincé-manquait d’oxygène-était placé les mains, le nez et le cul en premier. Ils ont du lui faire une césarienne sur place ! Elle a souffert le martyre-Elle n’est plus là pour en parler !
    Bref, autant de conneries que l’imagination peut produire. Au final, j’ai l’impression que l’on m’a en quelque sorte volé un peu de magie dans mon accouchement. Même si je me persuade que ça se passera bien, une ombre plane et ne veut pas me lâcher : oui, je pourrais avoir des complications. Or je suis convaincue qu’avoir peur entraîne ces fameuses complications justement.
    Ce martellement me bouffe, et je ferme ma gueule maintenant, de peur d’être encore une fois attaquée, ou que l’on vise à me décourager.
    Mais encore une fois, te lire me redonne du courage. J’irai jusqu’au bout de mon accouchement naturel, je le veux. Pas à domicile comme je le souhaitais, malheureusement (mais à Erasme, Anderlecht. Ils vont construire une salle “cocoon” : complètement démédicalisée et plus intime. Elle sera prête pour début janvier, et mon petit Arthur est “prévu” pour fin janvier. J’applaudis la démarche, mais ne comprends pas pourquoi chaque hopital n’est pas muni d’un endroit de ce type).

    Soit ! Merci.

    P.S : J’adorerais lire un article sur ton accouchement. 🙂 Alleeeeez, s’il te plaît !

  33. Aline says:

    Merci Marie-Hélène, pour tes magnifiques billets! Titou et moi passons demain à la radio pour parler de tout cela avec le Dr Legrève, gynéco “intelligent”. Ecoutez l’émission O Positif, à 11h sur la Première. Même la “Science” prouve qu’une femme en bonne santé peut accoucher chez elle, en maison de naissance ou à l’hôpital avec la même sécurité. Sauf qu’à l’hôpital, elle risque de subir bien davantage d’interventions, inutiles souvent…
    Belle journée!

    Aline

  34. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci pour tous vos messages et témoignages. Je suis persuadée que c’est en en parlant que nous pouvons contribuer à la prise de conscience et aux changements indispensables au respect des femmes. Vos témoignages positifs démontrent aussi que les alternatives sont tout à fait possibles sans remettre en question la sécurité des accouchements.

    Steph, je vois très de dont tu parles à Erasme. Félicitation d’être une des premières à inaugurer cette nouvelle et future maison de la naissance. Concernant ta volonté d’accoucher à domicile, bah, dis-toi que tu le feras pour ton deuxième… Sinon pour le détail de mon accouchement, ça viendra certainement à l’occasion. Mais j’ai encore des idées pour beaucoup d’autres billets et naturellement pas assez de temps pour les écrire. Mais ça suit.

    Aline, super de te voir ici ! (Aline c’est une de mes sages-femmes, c’est vous dire si elle a une grande part de responsabilité dans l’existence de ce blog… 😉 ). Je serai au boulot pendant l’émission demain, mais je vais essayer de l’enregistrer. Je t’embrasse très fort.

  35. Mélanie says:

    Bonjour, je découvre votre blog avec ce post que j’ai trouvé très interressant. Isabelle n’a cependant pas complètement tord dans ses commentaires. J’ai moi aussi ressentit dans votre post une dévalorisation des femmes ayant accouchées dans la sécurité médicale par choix ou en tout cas un ton assurément partial à leur encontre. Bien que mon experience, j’en ai conscience, ne soit pas généralisable (je fais partit de la catégorie, à vous lire, trop vindicative, puisque je suis fille d’obstétricienne, et soeur de 2 sage-femmes (quand meme ^^) mais surtout mère de deux enfants). J’aimerai pourtant parler, pas pour accuser ou agresser mais pour, peut etre, ré-équilibrer le sujet de ce post. Ce qui me chiffonne dans vos propos par exemple: “L’accouchement est et doit rester l’affaire de professionnels qui, eux, savent mieux que quiconque, et évidemment mieux que les femmes elles-mêmes, ce qui est bon pour elles. ”

    Et pourtant…c’est parfaitement vrai dans le fond! Que nous sachions ce dont nous avons envie oui, mais ce qui présente le moins de risque et la meilleure façon de faire…le professionnel en face de vous a vu et aidé sur plus d’accouchements que vous n’en aurez jamais, oui il connait mieux l’accouchement que vous (je parle de sage-femme et de médecin sans aucune distinction), je n’irais pas expliquer à mon garagiste comment s’occuper de ma voiture meme si c’est moi qui la conduit tous les jours! Allez vous expliquer au gendarme vous verbalisant que la ceinture de sécurité est une aberration imposée injustement et que vous souhaitez le droit de ne pas la porter? La métaphore convient mieux que vous ne le pensez: oui elle protège en cas d’accident (comme l’accouchement médicalisé protège en cas de pépins et c’est plus de 20% des accouchements) MAIS si la voiture prend feu et que vous etes trop sonné pour la détacher, elle vous tue. (là nous somme dans le cas beaucoup plus rare ou avoir l’équipe médicale aurait fait plus de mal que de bien… soyons honnete la stat n’est pas du tout la meme).
    Ceci pour dire que je trouve biaisé de réduire la médicalisation de l’accouchement à une habitude macho et au lobying pharma/medical voir de sous-entendre que son intervention n’est pratiquement jamais justifiée.

    Je me permet également de soulever un point absolument pas abordé: comment définir un accouchement à risque ou pas? A vous lire une femme en bonne santé et contente de sa grossesse devrait pouvoir accoucher à la maison puisque tout ira bien pour elle. Mais heu…quel devin lui dira qu’elle n’en aura pas? Pourquoi fermer les yeux ou nier le facteur de risque non prévisible et par la même ce qui, à juste titre, soulève l’inquiétude de l’entourage (diabolisé dans votre post et dans les commentaires)? Je suis en parfaite santé, j’ai eu deux grossesses idylliques et j’étais ravie d’accoucher…cela n’a pas empêché mes hémorragies dans les deux cas. J’étais pourtant, moi aussi, persuadée que j’étais vraiment faite pour ça et qu’il n’y aurait absolument aucun soucis…comme quoi on ne peut pas savoir à l’avance si un accouchement va présenter des complications pour la mère et l’enfant et en cela l’accouchement à domicile ne peut pas être le choix le plus sécurisant pour mère et enfants (contrairement à ce que vous laissez entendre dans votre post: “L’envie la plus absolue de chaque femme est d’accoucher dans les conditions les plus sûres pour elle-même et son futur enfant.” )
    N’allumez pas le bucher tout de suite je souhaite préciser le dernier point: l’accouchement à domicile ne peut pas être le choix le plus sécurisant pour mère et enfants EN FRANCE. Mais il me semble indispensable quant on vante les accouchements à domicile sans soucis dans d’autre pays européens de préciser certains points! Ils sont autorisés sous conditions: être en rez de chaussée, avoir l’équipe médicale sur place et l’ambulance dans la rue. Excusez moi du peu mais on est loin de l’accouchement à domicile avec juste la sage-femme qui fait débat dans ce post. Quand nous parlerons de la même prise en charge alors les stats seront comparable et je souhaite réellement que ce genre de prise en charge existe (si si) parce que malgré ce que mes propos pourraient laisser penser je ne suis pas contre l’accouchement à domicile je comprend même parfaitement ce genre de souhait, je suis contre la prise de risque qu’il représente en l’état des choses.
    Désolée pour la longueur de ce commentaire, merci à ceux l’ayant lu dans son entier et par avance merci de ne pas y répondre si c’est pour etre agressif. Cdt.

    • pétrolleuse says:

      Désolée Mélanie mais la fameuse ambulance présente dans la rue en cas d’accouchement à domicile – aux Pays-Bas par exemple – est un MYTHE, fréquemment véhiculé par les médias certes, mais c’est un mensonge!! Quant à l’obligation d’avoir une équipe médicale présente sur place, c’est également faux, sauf si, à vos yeux, une sage-femme suffit à constituer une “équipe médicale”. Néanmoins, les Pays-Bas sont un pays beaucoup plus urbanisé que nous: de ce fait, on n’est jamais très loin d’un hôpital, contrairement à un pays comme la France, où les zones rurales – et, de ce fait, les “déserts médicaux” – sont beaucoup plus nombreux (et une trop grande distance entre le domicile et une maternité est une raison valable pour justifier un refus de suivi d’AAD pour une sage-femme). Mais il faut faire attention à ne pas véhiculer des idées fausses. Et autre idée fausse: nombreuses sont les études qui prouvent que l’accouchement à domicile ne fait pas courir de risques supplémentaires à la mère et au bébé. Exemple ici (en anglais): http://www2.cfpc.ca/local/user/files/%7B4E9FAE25-AD66-401C-919C-C20590E1C5FE%7D/Dutch%20Home%20Birth%20BJOG.pdf . Alors, d’accord, cette étude a été réalisée aux Pays-Bas. Mais RIEN ne peut vous permettre d’affirmer que l’AAD, en France, n’est pas le choix le plus sécurisant. Au contraire – ici je cite Wikipedia – “Les études épidémiologiques ont montré que les résultats périnataux (surtout pour ce qui concerne les taux de mortalité) étaient comparables quel que soit le lieu choisi pour l’accouchement sous réserve de bonnes conditions sanitaires dans le cas de grossesse à faible risque suivie par un personnel médicalement qualifié”. Donc l’AAD n’est pas plus dangereux que l’accouchement à l’hôpital.

      Je rebondis sur un autre aspect de votre commentaire. Vous évoquez les hémorragies de la délivrance survenues lors de vos deux accouchements. Je ne sais pas dans quelles circonstances elles sont survenues, je m’abstiendrai donc de les commenter en particulier. Mais je tiens malgré tout à rappeler que le CIANE a récemment alerté la Haute Autorité de la Santé sur le fait que le recours systématique à l’ocytocine de synthèse (syntocinon) quand rien ne la justifie (outre le fait de vouloir accélérer artificiellement le travail) pendant l’accouchement est un facteur de risque supplémentaire de l’HPP (voir ici: http://ciane.net/blog/2012/02/inserm-ocytocine-facteur-d-hpp-graves/). On est bien souvent ici dans le cas typique d’une médicalisation excessive qui peut avoir des effets iatrogènes (= pathologie induite par la médicalisation elle-même). Alors bien sûr, une HPP peut également survenir au cours d’un AAD. Mais si cela survient, la femme n’est pas irrémédiablement condamnée à mourir vidée de son sang face à une SF impuissante. Celle-ci sait comment réagir (perfusion immédiate d’une ampoule de synto qui va ici trouver sa réelle utilité, massage du globe utérin) en attendant le transfert vers l’hôpital le plus proche…

      • Mélanie says:

        Merci beaucoup de votre réponse. Sans approfondir je suis bien d’accord avec les différences zone rurale et zone urbaine de nos voisins toujours cités en exemple (avec de fausses info manifestement) et il ne faudrait pas l’oublier quand on compare, ça n’est pas du tout anodin. Maintenant je déplore surtout que le débat dérape toujours sur le droit à l’accouchement à domicile plutot que sur le droit à un système efficace et sécurisé le permettant. La France y gagnerait tellement.

        Et si les pro-accouchement à domicile déplorent le manque d’écoute et la dévalorisation du “courage” de celles accouchant à domicile, qu’il soit entendu qu’il existe dans l’autre sens le meme manque d’écoute puisque dès qu’un professionnel (dont c’est le métier tout de même) ou qu’une personne dont l’experience prouve le contraire veut lui aussi en parler on le diabolise tout autant voir plus.

        Dans tous les cas votre article était très intéressant à lire et votre interprétation de l’impact d’une trop grande prise en charge sur la confiance maternelle ultérieure mériterait d’être plus souvent envisagé par le corps médical, en tout cas ça me semble extrêmement pertinent.

        • pétrolleuse says:

          Vous déplorez le manque d’écoute des professionnels de la part des femmes. Mais il faut tout de même rappeler que les médecins eux-même en portent en grande partie la responsabilité. Quand on sait à quel point certaines femmes ont pu être maltraitées par certains membres du corps médical, on peut comprendre qu’elles deviennent très méfiantes à l’égard du corps médical tout entier… Je cite 10lunes (SF et auteur du blog http://10lunes.com/) qui s’exprimait ainsi il y a quelques jours sur twitter: “On a tout à gagner à entendre les attentes des femmes, même quand elles semblent déraisonnables. C’est parce qu’elles se sentent écoutées qu’elles peuvent à leur tour [t’]écouter. Certaines femmes très malmenées par la médecine se hérissent et deviennent imperméables à tout. Mais c’est aussi de notre fait.”

    • Steph says:

      Et je me permets d’ajouter mon petit grain de sel au commentaire de pétroleuse 😉 (merci pour les mots juste, j’ai bondi sur les clichés véhiculés du rdc, équipe médicale et ambu dans la rue).
      Cette histoire de chiffre me turlupine : Des pépins à l’accouchement dans plus de 20% des cas ? Il faut voir les détails de cette étude de chiffre. Est-elle issue d’un hopital ? D’un pays en particulier ?
      Quand on sait que dans les hôpitaux français principalement, mais la pratique est courante en Belgique, on envoie très (trop) rapidement la future maman en salle d’accouchement pour une césarienne dites “d’urgence”, on peut alors s’interroger sur les chiffres qui, de cette manière, montent considérablement.
      Ainsi, la péridurale gonfle également les “pépins” comme vous dites, puisque cette pratique augmente l’utilisation de forceps, ventouse, mais SURTOUT augmente le risque de défaillances respiratoires du nouveau né.
      Les pépins, j’en suis convaincue, certains obstétriciens les créent…

      Or, une amie à accouché à la maison de naissance de Namur, comme Marie-Hélène il me semble. Je tiens ce qui suit d’elle. Les sages femmes qui se sont occupées de mon amie rapportent que seulement UNE femme sur dix ayant choisi la maison de naissance vont à l’hopital, et ce pour diverses raisons. Ce qui est certains, c’est que ces SF ne font courir AUCUN risque, au moindre doute, on transfère dans le calme vers un hopital. Et même si certaines y sont envoyées, elles ne présentent pas pour autant d’accouchement à risque.
      En faisant un rapide calcul, à Namur, dans cette maison de naissance, il y aurait donc plus de 90% des accouchements qui se passent sans complications.

      Ce que je voulais en fait surtout souligner, c’est qu’il faut être TRES prudent quand on balance des chiffres. Ils veulent tout dire et n’importe quoi en même temps.

  36. Marie-Hélène Lahaye says:

    Mélanie, merci pour ton message et merci d’avoir pris la peine de longuement l’argumenter. Pétrolleuse a déjà répondu et je suis d’accord avec ses propos.

    Je suis d’accord avec toi quand tu dis “l’accouchement à domicile ne peut pas être le choix le plus sécurisant pour mère et enfants EN FRANCE.” Précisément parce que, contrairement à la plupart des autres pays occidentaux, la France est entrée dans une logique d’hyper-médicalisation et d’hyper-centralisation.

    La France est le seul pays où l’accouchement est a priori considéré problèmatique ou pathologique (puisque considéré comme normal qu’a postériori). Cette conception modifie dès le début la perception de l’accouchement et le type de prise en charge proposé, en faisant une place beaucoup plus grande à la médicalisation. Dans les autres pays, c’est l’inverse: un accouchement est a priori normal, et même si une surveillance médicale (parfois très/trop présente) a lieu, la mobilisation de l’équipe médicale n’a lieu qu’en cas de soucis.

    De plus, en France, il y a une forte logique de centralisation. La fameuse centralisation jacobine héritée de la Révolution française qui existe dans tous les domaines de la société. Paris est le centre et décide tout. Dans l’idéal utopiste français (en exagérant un peu), toutes les femmes françaises devraient accoucher selon le même protocole, dans un hopital géant, situé à Paris. En France, il y a une course à la création de centres hospitaliers assurant 7000, 8000 naissances par an, mais parfois situés à 100 km du lieu de résidence des femmes enceintes, alors qu’en même temps, les petites structures de proximité sont fermées les unes après les autres. Cette situation met en danger l’ensemble des femmes. Il faut y aller, quand on est en plein travail avec des contractions toutes les 4 minutes et à 5 cm d’ouverture du col, pour faire 100 km d’autoroute dans une voiture pas toujours confortable, en passant les péages et les embouteillages, pour arriver à l’hopital en étant complètement zen et détendue. Ce n’est pas toujours dans ces conditions-là que les femmes peuvent aborder leur accouchement en toute sérénité. Il faudrait examiner de près les statistiques, mais je me pose la question si il n’y a pas plus de risque d’accident de voiture sur ces longues distances jusqu’à l’hopital qu’un accouchement accompagné à domicile, dans une maison de naissance locale ou une petite maternité de proximité.

  37. Soizic says:

    Bonjour Marie-Hélène ! Je ne sais pas qui tu es, ce que tu fais dans la vie ni quel âge tu as, et je me permets de plus de te tutoyer parce qu’il paraît que ça se fait dans la blogosphère et sur les forum, enfin bref. Je suis tombée sur ton blog et j’aime bien, j’ai même partagé cet article sur mon mur FB parce que voilà, c’est vrai quoi, zut à la fin, laissez-nous accoucher, et mes amies enceintes, si vous pouviez lire ça, patati patata !
    Tout ça pour dire que je suis complètement d’accord avec ce point de vue sur l’accouchement et que ça me fait du bien de lire ceci, même 6 mois après mon premier accouchement !
    Et donc j’ai lu tout ton blog (ou presque), et je remarque une chose : tu as l’air de faire une fixette sur cette fameuse injonction biblique à savoir “tu accoucheras dans la douleur”. Je ne sais pas quel recul tu as sur la Bible ni quel positionnement tu as face aux religions dites “du Livre”, mais je tiens à préciser quand même qu’en aucun cas, Dieu a voulu notre souffrance et encore moins celle qui nous est infligée par une surmédicalisation imposée de l’accouchement.
    Et là, j’y pense et je me dis : quand on respecte la femme dans sa douleur (la laisser bouger, gueuler, dégueuler etc), quand moi, en accouchant, j’accepte simplement de me laisser traverser par la force du travail, finalement, l’accouchement ce n’est pas si terrible que ça, non ? Donc, oui, bien sûr, l’accouchement ça fait mal, mais nous avons en nous la force de surmonter tout ça. D’un point de vue religieux, il est écrit “tu accoucheras dans la douleur” et ceci à cause du péché originel (qui n’a rien à voir avec le sexe, je préfère le préciser), MAIS le Créateur a tout de même mis en nous la force nécessaire pour traverser tout ça.

    Tu parles aussi beaucoup de société patriarcale, comme quoi c’est à cause de ça que nous, femmes, nous retrouvons un peu trop soumises (si j’ai bien compris, je suis peut-être à côté de la plaque), mais de mon côté, je ne pense pas que ce soit le côté patriarcale de notre société qui nous rend soumises aux protocoles médicaux lorsque nous accouchons. Regardons par exemple certaines civilisations purement patriarcales (je ne pourrai pas en citer précisément, mais je pense par exemple à certaines tribus vues dans le film “le premier cri” …) chez qui les femmes sont respectées en tant que telles, chez qui les accouchements se déroulent de façon naturelle et surtout, surtout, entre femmes. Avec les hommes à l’extérieur de la tente, qui protègent. Et la je rejoins le point de vue de Michel Odent, qui dit que les hommes (qu’ils soient médecin ou futurs papa) n’ont pas leur place dans une salle de naissance physio.
    C’est très philosophique et on s’éloigne de l’obstétrique mais voilà, ce sont des sujets passionnants donc j’ai tendance à en faire des tartines !!

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Concernant la soumission des femmes, je pense en effet que c’est bien dû au patriarcat. Le patriarcat s’infiltre dans tous les domaines de la société de façon plus ou moins forte. J’ai constaté qu’il était particulièrement fort autour de l’accouchement (d’où mon blog). Ce n’est pas parce que les femmes sont entre elles que le patriarcat n’est pas présent. L’excision est pratiquée par des femmes sur des petites filles, pour répondre à des normes patriarcales et de soumission des femmes aux hommes.

      Concernant la religion, je critique essentiellement ses aspects politiques et sociétaux. Le christianisme a eu (et a toujours) un poids considérable dans l’organisation de notre société et dans nos valeurs. C’est intéressant de l’analyser, ici, en ce qui concerne l’accouchement. Par contre, je te rejoins tout à fait par rapport à l’aide que peut représenter la religion pour les femmes croyantes. Beaucoup d’entre elles peuvent puiser de la force et de la confiance en elle en invoquant Dieu. C’est très bien. Tout ce qui est utile pour une femme qui accouche doit etre encouragé et respecté.

      Concernant la place de l’homme, je ne suis pas aussi radicale que Michel Odent sur ce point. Dans mon cas, la présence et la participation de mon homme a été très utile et agréable et je n’aurai certainement pas vécu mon accouchement de la même façon s’il n’avait pas été là. Je prône la liberté totale pour la femme, pour l’homme et pour le couple. L’essentiel est d’en discuter et de trouver ce qui convient le mieux à chacun.

  38. Maxime says:

    Bonjour,

    “Étrangement, personne, surtout pas le monde médical, n’évoque le lien entre la dévalorisation qu’elles subissent pendant l’accouchement et les doutes sur leurs capacités qu’elles éprouvent dans les jours qui suivent.”

    La médecine n’aime pas se faire remonter les bretelles par des “profanes” mais elle évoluera malgré tout sous l’impulsion des critiques scientifiques, même si cela prend du temps. Les médecins sont comme tout le monde, ils n’aiment pas avoir tort, alors il ne reste plus qu’à leur démontrer par A + B…

    C’est un lien intéressant que vous faites ici, et qui pourrait être aisément démontré par une étude très simple et assez rapide; histoire de moucher les sceptiques.

    Il faudrait, juste après l’accouchement, faire passer un questionnaire aux nouvelles mères, investiguant (entre autre) le degré de “dévalorisation” subi, et étudier la corrélation avec une échelle d’anxiété et de dépression. Ce serait très facile à faire pour un projet de recherche en psychologie. Il faudrait maquiller cela en étude de corrélation entre dépression post-partum et difficulté de l’accouchement et l’étude pourrait se dérouler au sein d’un service.
    Aucun(e) étudiant(e) en psychologie intéressé(e)?

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Excellente idée ! Y a-t-il un chercheur ou une chercheuse dans la salle ?
      Et je suis preneuse des résultats.

      • Maxime says:

        Je suis chercheur en neuropsychologie, mais avec un temps libre limité pour exploiter cette idée. En revanche je veux bien encadrer quelqu’un ;).

      • Maxime says:

        En fait sur “PubMed”, une des plus grandes bases de données bibliographiques scientifiques du monde, je peux voir tout et son contraire sur la dépression post-partum.

        Les partisans de la génétique et des hormones d’un côté…
        De l’autre, une somme monumentale d’articles qui montrent les liens entre la dépression post-partum et la qualité du sommeil durant le dernier trimestre, l’insomnie, le manque d’information médicale ayant trait à l’accouchement ou à l’après accouchement, la self-dévalorisation, la perception du corps, etc etc.
        Bref, quand même, les choses vont peut être bouger…

  39. CaroSF says:

    Témoignage d’une sage-femme hospitalière ou la réalité de ce qui se passe dans nos maternités. Propos écrits dans le cadre du mouvement de grève en cours.

    “Bonjour!

    Le sit-in, c’est l’occasion d’échanger, directement avec la petite poignée de filles qui nous défendent, et ce sans s’épuiser bêtement dans la rue.
    Il y a 10 ans, on pouvait vivre assez confortablement avec notre salaire même en étant célibataire ; on pouvait prendre un poste, et s’il ne nous convenait pas, démissionner et retrouver du boulot n’importe où…. Mais aujourd’hui, après 10 ans d’immobilisme, n’est-il pas temps de se bouger?

    Parce que oui les sages-femmes qui sortent de l’école ont plus d’ambition, mais qui n’en aurait pas après un tel parcours : en 1ère et terminale S on vous explique que vous êtes “la future élite de la nation”, en médecine vous trimez et vous arrivez pas trop mal classée, vous vous dites je choisis Sage-Femme cà c’est un métier passionnant ; puis vous arrivez à l’école de sage-femmes et pendant 4 ans vous vous donnez à fond, tandis que l’école essaye de vous “lobotomiser”!!!

    Et quand enfin vous avez la chance de trouver du travail, c’est CDD sur CDD, payé à l’échelon le plus bas, et vous êtes confrontées à des collègues + anciennes qui ne comprennent pas la rébellion des nouvelles, qui leur balance des phrases du style “ma pauvre, si tu en as déjà marre maintenant qu’est-ce que çà va être dans 10 ans”.
    Alors que les jeunes aiment leur travail en lui-même, mais ont juste le sentiment d’avoir été DUPEES : tu en chies pendant 5 ans, comme tes amis ingénieurs sauf qu’à la fin eux sont payés et traités comme des cadres, et toi tu te retrouves payé bac +2 ou3… Avec une évolution de carrière désolante…
    (Là je ne fais que rapporter les propos d’une jeune sage-femme rencontrée hier devant le ministère de la santé)

    Nous somment considérés comme des professionnels médicaux lorsqu’il s’agit des responsabilités et des droits de prescription, mais sommes payés sur la base des grilles paramédicales.

    Alors OUI, même si je suis sage-femme hospitalière en CDI confortable depuis + de 10 ans, et même si mon conjoint cadre qui a débuté avec un salaire quasiment identique au mien gagne maintenant 2 fois + que moi et assure une qualité de vie confortable dans mon foyer, je dis qu’il est temps d’ouvrir les yeux!

    On peut aimer son métier et vouloir que çà change ; je sais que beaucoup de sages-femmes anciennement diplômées ne se sentent pas “légitimes” lorsqu’elles n’ont fait que 3 ou 4 ans d’études pour réclamer une meilleur reconnaissance, mais là il s’agit vraiment de notre survie à toutes, et de la survie des femmes enceintes en 1er lieu!

    Alors partons des faits :
    Les indicateurs de la mortalité maternelle en France font partie des + mauvais en Europe.
    On a fermé les petites maternités, on a construit des usines à bébé, dans lesquelles on instrumentalise la naissance : en consultation, les femmes n’ont plus de suivi personnalisé, elles sont suivies en ville, puis à l’hôpital par plusieurs gynéco ou sf pour une même grossesse ; elles arrivent pour accoucher dans des maternités surchargées, les sf de salle de naissance ont 3min30 pour faire connaissance avec la future mère, souvent plusieurs parturientes à suivre à la fois, et une tonne de paperasse informatique et administrative.
    => Sans temps à accorder aux femmes, la SF oriente les femmes vers péridurale, direction du travail, syntocinon-rupture des membranes, on asseptise la naissance pour rentabiliser le temps en salle de travail, même changer les femmes de position toutes les heures c’est parfois une contrainte, on préfère leur dire “restez sur le dos et continuez à dormir Madame, c’est très bien” (comme çà çà me donne du temps pour m’occuper du reste), et puis si le travail n’avance plus alors vite vite “on se donne 30 minutes, on monte le synto on vous bouge dans tous les sens et sinon c’est Spatules ou Césarienne”, et puis on va appeler le chef gynécologue, et la femme oui bien sûr fini par accoucher, mais perd plus de sang, va subir une épisiotomie (qui va très souvent de paire avec les forceps), puis peut-être une délivrance artificielle et une révision utérine car le gynécologues-obstétricien est moins patient que la sage-femme, et qu’il a encore beaucoup d’autres choses à gérer en étant de garde et qu’il faut “avancer”… S’en suit stress maternel, hémorragies, séjours en maternités rallongés, dépression du post-partum par manque d’accompagnement et de soutien aux femmes….
    Toutes ses conséquences qui vont creuser le trou de la sécurité sociale mais dont la ministre de la santé n’a pas conscience, parce que l’économie en terme d’argent n’est pas immédiate!

    Si la sage-femme devient le “praticien de premier recours”, que cela signifie-t-il?
    On remet la physiologie au cœur de la naissance, et du suivi des femmes.
    Oui messieurs les médecins et gynécologues nous auront toujours besoin de vous
    Non messieurs les médecins et gynécologues nous n’allons pas vous piquer votre travail, nous allons juste redonner toute son importance à la prévention, au suivi de qualité, à l’accompagnement des femmes dans leur projet d’une naissance humanisée.
    Non nous ne sommes pas des “sorcières”, encore moins des “bonnes-sœurs”corvéables à merci.
    Oui il y a de la place pour les “maisons de naissance” , tout en gardant une sécurité optimum pour les femmes.
    Oui nous avons toutes l’envie de nous former encore mieux pour le suivi gynécologique des femmes qui actuellement n’est plus assuré en France.

    Alors oui nous demandons, et il y a urgence:
    => à être utilisées pour l’ensemble de nos compétences
    => à intégrer le statut hospitalier des professions médicales
    => à être au service des femmes et de la population française.

    Nous sommes peu nombreuses, nous n’allons pas creuser le trou des finances publiques mais bien au contraire nous sommes le maillon fort sur lequel il faut s’appuyer pour rétablir la sécurité de la naissance et de la santé des femmes en France!!

    Alors oui je soutiens le sitting de mes collègues sages-femmes devant le ministère de la santé, et j’espère que mes autres collègues “éponges du bloc obstétrical” (c’est-à-dire celles qui font tampon comme elles peuvent entre l’humeur des gynécologues, anesthésistes qui nous prennent pour leurs larbins, mais aussi des patientes mécontentes qui n’osent s’adresser qu’à nous) finiront elles aussi par ouvrir les yeux et se dire que oui, aujourd’hui absolument toutes les sages-femmes peuvent se sentir concernées.

    Enfin, pour celles qui veulent montrer leur soutien à ce mouvement, faites grève!
    Une heure par jour juste pour être comptées dans les chiffres sans perdre trop de salaire, faites-vous REQUISITIONNES par votre directeur d’hôpital et non “ASSIGNES”(l’assignation au travail n’a pas de valeur légale et ne vous oblige pas à venir travailler) et sachez qu’en priorité le directeur doit réquisitionner les sages-femmes non grévistes, ce qui semble évident mais n’est pas le cas dans bon nombre de maternités.
    A partir du moment où les directeurs d’hôpitaux vont être contraints d’envoyer des réquisitions, et où nos surveillants vont devoir modifier les plannings en fonction des grévistes, annuler les plages de consultation, etc.. là çà bougera!!

    Merci de votre attention pour les courageux qui m’auront lue jusqu’au bout, c’est la 1ère fois que je m’exprime, je ne suis pas (encore) syndiquée et pas particulièrement rebelle de base, mais à un moment de sa vie il faut choisir entre devenir une “résignée” ou s’orienter vers un futur optimiste et prometteur, c’est ce que j’avais envie d’exprimer ce matin!

    Delphine C., SF Hospitalière en Niv 2b”

    • CaroSF says:

      Ne trouvez vous pas étonnant qu’une sage-femme, elle même enceinte, choisisse le plus souvent d’accoucher dans la maternité où elle exerce MAIS accompagnée par une collègue qui ne sera là que pour elle, qu’elle aura choisi à l’avance et avec qui elle aura préparé cette naissance. La plupart du temps, les protocoles imposés ne seront pas adoptés, voire contournés mais en tous cas non systématiques et réfléchis. Alors pourquoi impose-t-on aux autres ce que l’on ne souhaite pas pour soi-même?

  40. Bonjour, je viens de partager ce texte fantastique sur la page Facebook du Groupe MAMAN, Mouvement pour l’autonomie dans la maternité et pour l’accouchement naturel, avec cette petite intro:

    Excellent texte à partager généreusement! Des mots percutants sur la torture banalisée faite aux femmes, sur la dévalorisation de leur capacité à accoucher, sur l’abus de pouvoir du corps médical… plus on prendra conscience de ces déplorables réalités, plus on avancera dans cette lutte féministe à finir pour les droits des femmes sur leur corps et sur tout ce qui touche leur maternité. Merci Marie accouche là!

  41. Choucha says:

    Merci beaucoup pour ce merveilleux article! Enceinte de mon 2ème bb, à 22 SA, je m’en suis pris plein les dents ce matin encore par le gynéco, simplement parce que je lui ai fait part de mon souhait d’accoucher naturellement, en maison de naissance!!!!!

    Ce billet me redonne force et courage dans mon choix d’offrir la meilleure arrivée au monde à mon bébé!

  42. Libellule says:

    Bonjour,

    Je viens de lire plusieurs articles de ton blog et je partage tout à fait ton point de vue, merci pour ces écrits!

    Je suis encore bouillante de colère et de rage concernant la façon dont j’ai été traitée lors de mon deuxième accouchement (gémellaire) il y a trois ans.
    Ce n’était pas ma volonté d’accoucher dans ce CHU de niveau 3. J’ai été refusée par deux mater de niveau 2 et une de niveau 1 (où j’avais accouché la première fois avec juste une sf qui pratique des “accouchements naturels” -oui parce que là où j’habite, il n’y a pas de sf qui accompagne des AAD, ce que j’aurais souhaité idéalement).
    Ma grossesse se déroulait bien mais les mater avaient peur des risques liés à l’accouchement car ma grossesse était une grossesse monochoriale bi amniotique.
    Je me suis retrouvée devant le choix accoucher seule chez moi (j’ai hésité tellement j’avais la frousse d’aller au CHU mais j’ai eu peur des risques en n’ayant même pas une sf et en devant accoucher de deux bébés) ou accoucher au CHU.
    Je me suis retrouvée au chu.
    Contrainte d’accepter le protocole. Projet de naissance complètement bafoué.
    J’ai été humiliée, on m’a parlé comme à une vilaine gamine capricieuse…
    On ne m’a pas crue quand j’ai dit que j’étais en train d’expulser me forçant à me mettre sur le dos pour un énième monitoring jusqu’à ce que l’évidence soit constatée et qu’on me demande de me transvaser sur une table de bloc (oui parce que pour des jumeaux, on accouche, en tous cas, dans ce chu, sur une table de bloc où il y a juste la place de se tenir les bras serrés le long du corps, rien pour agripper et où il fait super froid -ben oui, c’est un bloc), tout en me faisant des commentaires humiliants.
    On m’a forcé physiquement (je refusais) à me mettre sur le dos alors que c’était une position qui me rendait malade (deux bébés, ça pèse) et forcée à écarter les genoux (quelques jours auparavant encore on m’avait bien assurée qu’on pouvait accoucher sur le côté dans cet hôpital -à défaut d’avoir le droit d’accoucher accroupie).
    Pendant l’accouchement, on m’a encore reproché de ne pas avoir choisi la péridurale (qui n’aurait pas eu le temps d’être posée de toutes façons)
    Ma première fille née, elle a été emmenée sans même que je la vois (elle allait parfaitement bien, je précise)
    L’interne m’a annoncé que j’avais quinze minutes pour sortir la deuxième (oui, en France, dans certains hôpitaux, on a des temps limites entre deux naissances de jumeaux) et m’a fait le compte à rebours me demandant de pousser quand je n’avais pas de contractions… Contractions toujours commentées oubliais-je de préciser: c’était jamais assez “bien”.
    Deuxième fille née, on me la colle sous le nez une seconde et on l’emporte.
    Injection de syntocinon (refusée dans le projet de naissance mais plus la force de me battre), la sf tire sur les deux cordons en diminuant un peu la pression quand je hurle trop, placenta enfin tiré hors de mon corps… Et là hémorragie.
    Et là, je suis convaincue que ça vient de la façon dont s’est passée l’accouchement: froid, exposée nue devant trop de personnes, stress, lumières fortes, humiliée verbalement et physiquement et pour finir syntocinon et tirer sur les deux cordons…

    Pour faire vite: deux révisions utérines à vif, transfert pour embolisation, là, je souffre et le chirurgien refuse de me croire “mais c’est pas possible”, qu’une autre me dise “il faut supporter un peu” jusqu’à ce qu’une fois dise “euh… elle a pas eu de péri”…

    Mes filles séparées l’une de l’autre (alors qu’on précisait dans notre pdn que pas de séparation entre elles si séparation d’avec moi) avec tous les soins protocolaires habituels (refusés aussi dans le pdn)

    Trauma de la séparation pour elles (elles ont pleuré énormément pendant des mois) et pour moi: grosse difficulté à créer le lien d’attachement.

    Bref, un accouchement banal aujourd’hui en France…

    J’ai écrit une lettre suite à cela au chef de service (après en avoir discuté avec lui avant de sortir de la mater: il n’a rien répondu juste “bonne soirée” et il est parti): réponse laconique comme quoi ils resteraient fidèles au protocole.

    Le Protocole devrais-je écrire.

    Tes mots trouvent donc un fort écho en moi qui n’arrive pas à passer par dessus cette naissance “râtée”. Je suis pleine de colère envers eux, d’avoir gâché, alors que rien ne le justifiait un moment aussi unique pour moi: la venue au monde de mes deux filles.

    (Pour précision: accouchement à 38 SA -donc pas de prématurité- sur déclenchement, protocole des grossesses gémellaires mono bi -comme j’avais une cholestase en fin de grossesse j’ai accepté)

    • pinoup says:

      Merci pour votre témoignage,
      Vous reprenez toutes mes craintes pour mon accouchement gémellaire ….
      On m’as dit que c’était péridurale obligatoire, monitoring obligatoire (donc pas de marche ect… ) accouchement au bloc et de plus sur le dos obligatoire, ocytocine pour accéléré le travail et la délivrance, et le pire de tous, les bébés qui ne restent pas dans la même salle pour les soins …
      Moi qui voulais le même accouchement que pour ma fille, sans péri, accouchement sur le côté, mise au sein tout de suite avec peau à peau, attendre que le cordon finisse de battre pour le couper …

      Bref je suis entrain de me dire que finalement il faudrait peut être mieux que ça soit une césarienne programmé quit à ne pas avoir ce que je veux autant que je puisse contrôler au maximum … (prévoir en fin de journée pour avoir le papa et les bébé avec moi en salle de réveil)

      Je me retrouve dans une grossesse et accouchement surmédicalisé alors que tout ce que je veux c’est offrir le mieux à mes enfants, une naissance simple, sans produits, sans stress … loupé y’en a 2 et ça ça change tout !

  43. Libellule says:

    J’ai omis de préciser que j’ai également choppé une infection nosocomiale…

  44. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci à vous toutes qui témoignez. C’est très important que l’ensemble de ces violences puissent être décrites et nommées.

  45. Libellule says:

    Oui…
    Mais c’est rageant de ne pas pouvoir aller plus loin…
    Même en lisant ma lettre, ils ne m’ont pas fait d’excuses, ils n’arrivent pas à saisir, je crois, l’énormité de ce qu’ils font, tout ce qu’ils détruisent…
    Pour eux, ce n’est pas grave, le tout que les bébés et la mère aillent physiquement “bien” en sortant, le reste… ils ne s’en soucient pas…
    Quel gâchis.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Oui, c’est terrible cet aveuglement du monde médical face aux violences qu’ils commettent. C’est même totalement incompréhensible.
      Que faire ? Témoigner, militer, décortiquer tout ça (c’est le but de mon blog), interpeller la société toute entière. J’ai l’espoir que ça finira par bouger.

  46. Libellule says:

    Je témoigne et milite autant que je peux mais… beaucoup ne VEULENT PAS entendre…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Ce n’est pas grave si beaucoup ne veulent pas entendre. Il y en a suffisamment qui ouvrent les yeux. C’est généralement une minorité active qui parvient à faire changer les choses. Donc continue 🙂

  47. Sophie says:

    Libellule, tu puc toujours demander une CRUCS si tu veux des réponses.

    Texte partage sur FB et dans mon vécu. Merci!

  48. Libellule says:

    Qu’est-ce qu’une CRUCS, Sophie?

    J’ai eu une réponse mais très insatisfaisante.

    Oui, Marie Hélène, tu as raison, pour la minorité active qui change les choses…

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