Episiotomie, excision, ce sexe féminin qui effraye

Aussi étrange que cela puisse paraître, le sexe des femmes fait peur aux hommes. La représentation la plus courante de cette angoisse masculine est le mythe du vagin denté présent dans bon nombre de cultures, y compris dans la nôtre. Ce mythe, abondamment décortiqué par la psychanalyse, renvoie à des peurs archaïques de castration, à la méfiance envers les femmes dévoreuses d’amants et à la crainte de la toute-puissance des mères. Dès lors, tels les Chevaliers terrassant la Bête, les hommes n’ont eu de cesse de passer le sexe des femmes par les armes pour conjurer leurs frayeurs primitives.

La forme la plus évidente de cette violence s’illustre dans les mutilations sexuelles coutumières telles que l’excision, l’infibulation et toutes les combinaisons plus ou moins raffinées de celles-ci. Parmi les raisons souvent citées au sein des sociétés où perdurent ces pratiques, figurent de façon récurrente les dangers pour autrui que présenterait un sexe féminin intact. On y retrouve par exemple l’assimilation du clitoris à une dent pouvant blesser l’homme pendant les relations sexuelles et tuer l’enfant à sa naissance, ou l’idée que des organes sexuels hypertrophiés perturberait le bon déroulement du coït et de l’accouchement, ou encore que le sexe féminin contiendrait un dard empoisonné menaçant mari et bébé.

Certes, me direz-vous, mais il s’agit-là de croyances risibles véhiculées par des peuplades incultes perdues au fin fond de l’Afrique, alors que nous, Occidentaux attachés au progrès et à la science, pouvons nous féliciter de connaître le caractère inoffensif du clitoris. Et vous ajouterez, avec raison, qu’en tant que détenteurs d’un savoir médical de pointe, nous ne pouvons que condamner, au nom de la préservation de l’intégrité du corps des femmes, ces pratiques barbares basées sur des superstitions d’un autre âge. Pourtant, dans les sanctuaires de la raison et de la recherche médicale que devraient être les hôpitaux, ces mêmes mutilations et superstitions perdurent en toute impunité dans les salles d’accouchement.

Nos mutilations sexuelles occidentales que sont les épisiotomies sont en effet pratiquées à grande échelle depuis l’apparition de l’obstétrique il y a deux siècles, tout en étant dénuées de fondement scientifique. Pour les non-initiés à ce rituel de base de l’obstétricien, une épisiotomie consiste à sectionner sur plusieurs centimètres, au bistouri ou aux ciseaux, la chair, la muqueuse et le muscle du périnée de la femme qui accouche, juste avant la naissance du bébé, pour faciliter le passage de celui-ci, puis à recoudre cette incision. Cette mutilation inclut la section définitive de nerfs de ce muscle et d’une partie profonde du clitoris dont on sait maintenant qu’il se prolonge de part et d’autre du vagin. Les conséquences de l’épisiotomie ressemblent pour beaucoup de femmes à celles de l’excision: douleurs intenses pendant plusieurs semaines, perte d’estime de soi, souffrance pendant les relations sexuelles, chute de libido, dépression…

 

Pour justifier cette pratique cruelle, le monde médical invoque généralement la protection du bébé. Dès les années 1930, l’obstétricien Grantly DICK-READ, un des précurseurs britanniques de l’accouchement sans douleur, s’étonnait des justifications à l’emporte-pièce de ses collègues qui pratiquaient des épisiotomies systématiques. Ils justifiaient leur geste par le risque de blessure de la tête, voire du cerveau de l’enfant, qui serait dû à une soudaine augmentation de la taille du crâne des fœtus au cours des dernières années et à laquelle le corps des femmes n’aurait pas eu le temps de s’adapter. Cette croyance n’était basée sur aucune étude scientifique. Aucun de ces praticiens, trop préoccupés à sectionner le sexe de chaque parturiente au point ne n’avoir jamais assisté à un accouchement sans épisiotomie, n’a même songé à confronter son dogme à un début de démarche scientifique en étudiant un corolaire éventuel entre la taille de la tête des nouveaux-nés et un tel risque de blessure. L’idée que le sexe des femmes était dangereux pour l’enfant leur suffisait pour le couper. Certes, à la décharge de ces praticiens, quand on n’est pas porté sur le questionnement scientifique, on peut facilement être convaincu par le principe qu’un objet trop gros peut s’abîmer dans un conduit trop étroit. Mais plus étrangement, l’épisiotomie a aussi été justifiée lorsque le crâne du fœtus était trop petit, notamment pour la naissance de prématurés. Toujours sans aucune validation scientifique. Juste sur base des risques imaginaires que la vulve ferait courir à l’enfant. Et bien évidemment, aucune recherche n’a porté sur une fourchette précise de tour de tête idéale du bébé qui permettrait à la mère d’échapper dans ce cas à une épisiotomie, tant le mythe du conduit maternel dangereux incitait les praticiens à taillader les orifices vulvaires à tour de bras.

 

Toujours imprégnée de ce mythe du vagin denté, la médecine considère encore aujourd’hui que le passage du fœtus dans la filière génitale est un « moment d’agression ».  Comme si au cours de sa naissance, le bébé devait affronter un monstre l’enserrant dans des mâchoires immondes risquant de le broyer si un praticien ne réagissait pas pour le sauver. D’où la croyance qui en découle que la phase d’expulsion, cette période où l’enfant passe de l’utérus dans le vagin jusqu’à sa sortie du ventre maternel, doit être la plus courte possible. Chaque obstétricien y va alors de sa théorie personnelle en décidant que cette phase ne peut durer que vingt, trente, quarante-cinq minutes ou tout autre chiffre arbitraire, avant de sortir ventouse ou forceps pour accélérer l’extraction du nouveau-né. Et d’enfiler vaillamment son costume de héros pour extirper au fer et à l’épée l’enfant en train de se débattre dans la gueule de cet animal infernal qui sera bien vite éventré et anéanti. Bien sûr, les hématomes et blessures, bien réelles celles-là, causés à la tête du nouveau-né par les tenailles du médecin ne sont considérés que comme un moindre mal face aux incommensurables dangers du vagin tueur.

 

« Mais non », me disent en cœur les membres de l’équipe médicale qui tentent de trouver une explication convaincante pour faire accepter une telle mutilation à leurs patientes plutôt réticentes, « l’épisiotomie a pour but d’éviter les déchirures du périnée ». C’est vrai que l’obstétrique, lorsqu’elle ne repose pas sur des croyances, s’appuie sur des stéréotypes sexistes directement hérités du XVIIIe siècle. En l’occurrence ici sur la faiblesse et  l’inadéquation du corps féminin. La femme, cette petite chose fragile au cerveau atrophié, cet être sujet aux humeurs instables, aux fluides mystérieux et aux évanouissements délicats, est par nature incapable de réaliser, sans l’aide d’un chirurgien-barbier, la seule tâche que la société lui assigne à savoir la mise au monde de nombreux enfants. Pourtant, les études démontrent que l’épisiotomie non seulement n’évite pas les très rares déchirures importantes du périnée, mais surtout en augmente la gravité. Cette validation scientifique n’a rien de surprenant pour toute personne ayant expérimenté la découpe d’un poulet cru. Prenez la peau du volatile et essayez de la déchirer de vos mains, vous constaterez que le résultat n’est pas à la hauteur de vos efforts. Donnez-y un coup de couteau et vous observerez que la déchirure manuelle devient beaucoup plus aisée. C’est le même phénomène qui se produit dans le vagin. Mais il est évident qu’engoncée dans ses croyances et ses dogmes, l’obstétrique s’intéresse peu à l’expérimentation scientifique et la connaissance précise de la physiologie du corps.

 

« Objection », me rétorque l’équipe médicale en cherchant désespérément à trouver un usage quelconque au bistouri sur une femme enceinte, « les études montrent que l’épisiotomie permet d’éviter les déchirures périnéales légères ». Et voilà comment des personnes ayant obtenu un diplôme après de longues et difficiles années d’études tiennent sans sourciller un raisonnement implacable en affirmant que pratiquer une grande entaille permet d’en éviter une petite. Mais soyons compréhensifs, à partir du moment où une discipline médicale repose sur des superstitions, des stéréotypes misogynes et un désintérêt flagrant pour le fonctionnement anatomique, il est décent de s’abstenir d’exiger de leurs praticiens la maitrise de la logique la plus élémentaire.

 

Le vagin denté n’est qu’un mythe bien éloigné de la réalité. La naissance par voie vaginale est non seulement sans risque pour le bébé mais lui apporte en plus des effets bénéfiques, tel qu’un massage profond de ses voies respiratoires utile pour sa vie extra-utérine. Il est même de plus en plus conseillé de faire reproduire par un ostéopathe les compressions et modelages de l’accouchement vaginal sur les nourrissons nés par césarienne. Quant à la peur primitive de certains hommes envers la vulve, je ne peux que les rassurer sur le fait que le vagin est un organe particulièrement accueillant. Malgré les idées reçues sur la prétendue volonté féminine de castration circulant dans les milieux misogynes, aucune femme, pas même la féministe la plus acharnée, ne porte atteinte physiquement aux organes sexuels masculins. Par contre, cette peur archaïque envers le sexe féminin condamne chaque jour des milliers de femmes à la mutilation sexuelle.

 

Sources:
Irène BELLIER, « Sexualité et art d’enfanter chez les Mai huna », Socio-anthropologie, 11 | 2002, mis en ligne le 15 novembre 2003, consulté le 8 janvier 2014.
Paul CESBRON, « De la nécessité de couper les femmes lors de la mise au monde des enfants », Société d’Histoire de la Naissance, 2007.
CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français), « L’épisiotomie (2005) », dans « Recommandations pour la pratique clinique », dernière mise à jour 10 octobre 2013.
Grantly DICK-READ, « Childbirth without fear », Pinter & Martin Ltd, 2013; first edition by Heinemann Medical Books, 1942.
Henri GOER, « Chapter 14, Episiotomy », in « Obstetrical Myths Versus Research Realities. A Guide to the Medical Literature », Westport: Bergin & Garvey, 1995, p.275-293, traduit de l’anglais par A-V. BRUNNER, « L’épisiotomie ».
Manuella GONCALVES, « Les mutilations génitales féminines: quelle prise en charge en maternité ? », Mémoire, Université de Nantes, 2007.
Gilbert LASCAULT, « Figurées défigurées. Petit vocabulaire de la féminité représentée », Félin, 2008, cité par HANSEN-LOVE, « La sexualité comme malédiction (le mythe du vagin denté) ».

 

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35 Responses to Episiotomie, excision, ce sexe féminin qui effraye

  1. La sorcière says:

    Merci pour cette analyse très juste (ton blog me met toujours très très en colère, ça a pas raté, je suis très très en colère). J’avais écrit sur ce sujet l’année dernière, il y avait une note sur l’infibulation moderne que tu n’as pas évoqué. Pour la section du clitoris, j’avais fait le rapprochement horrifiée, quand j’avais vu une modélisation 3D du clitoris… Si même une pauvre fille sans formation médicale (moi) est capable de voir ça et que par contre les médecins ne voient jamais le rapprochement, j’ai pas beaucoup d’espoir…

    l’article en question :
    http://sorcieredulogis.blogspot.com/2013/04/lepisiotomie-pour-ceux-qui-veulent.html

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci La Sorcière. Ton article apporte en effet des informations complémentaires au mien, avec des illustrations intéressante sur le clitoris.

  2. Disler Eolia says:

    Non?! Je suis la première à commenter cet excellent article (mais lequel n’est pas excellent sur ce blog?).
    Si le sexe de la femme effraie tant que ça les hommes, que devrions-nous dire vis-à-vis du leur? Mais bien sûr, étant dans des sociétés à dominance patriarcale, la voie des femmes n’est pas importante.
    L’intrusivité du corps médical quant au vagin, à la vulve et à l’utérus ne semble malheureusement pas décroitre. On sait bien que celui qui est maître du corps de la femme est potentiellement maître du monde, puisque jusqu’à présent on ne fait pas de bébés sans un utérus… mais jusqu’à quand? J’ai subit une épisiotomie pour mon premier enfant et je reconnais que j’ai eu du mal à retrouver une vie sexuelle dû à des gênes et douleurs que je n’avais pas avant. Pour ma deuxième, j’ai eu une petite déchirure (elle est arrivée tellement vite après deux poussées que la sage femme de la clinique n’a eu le temps que de s’installer et hop!) et les douleurs n’ont pas du tout été de la même intensité!
    J’espère que les femmes vont se rendre compte de ce qu’on leur fait subir, et surtout que les médecins, infirmières et sages-femmes vont revoir leurs “croyances”…
    Hâte de lire votre prochain article!

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci Disler. Des commentaires comme le tien m’encouragent à continuer à écrire. Et comme tu le soulignes, une déchirure est moins douloureuse et cicatrise mieux qu’une épisiotomie. Bref, cette mutilation est scandaleuse.

  3. ivy says:

    Article très intéressant!
    Le commentaire de Disler Eolia est hyper pertinent quand il dit à la fin: “J’espère que les femmes vont se rendre compte de ce qu’on leur fait subir”.

    Car aujourd’hui, il s’agit bien de ça, se rendre compte des choses! que ce soit pour ce sujet, comme pour d’autres. Beaucoup de choses sont banalisées alors qu’elles sont irrespectueuses de la liberté, de l’intégrité.
    J’ai encore hier entendu une amie me parler du bébé d’une de ses copines qui va être circoncit!!!!! comme ça, pour l’hygiène…
    Il faut ouvrir les yeux, et sa conscience…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Oui Ivy, les femmes ne se rendent pas compte de ce qu’elles subissent quand on leur parle d’épisiotomie. La plupart des occidentaux n’arrivent pas à comprendre les femmes africaines qui vont faire exciser leurs petites filles après avoir elles-mêmes subi une telle cruauté et en pleine connaissance des séquelles. Mais quand on voit le taux d’acceptation sociale de l’épisiotomie, la résignation des femmes à l’accepter en étant convaincues que c’est pour leur bien, l’indifférence politique face à ces pratiques, l’absence totale de condamnation judiciaire de praticiens ayant effectué une épisiotomie contre la volonté d’une femme, on comprend mieux pourquoi l’excision est si difficile à éradique. Quand les croyances sont très profondes, c’est difficile de se battre contre de telles pratiques.

    • stephanie says:

      Et oui Ivy, et Disler Eolia, j’espère aussi que les femmes réagiront un jour…
      Mais ce n’est pas gagné ! Quand on explique les méfaits de l’épisiotomie, chiffres et études à l’appui, et qu’on reçoit des “rien à voir hein, c’est mieux que la déchirure, et pour le bébé c’est mieux aussi !” en guise de réponse… “Les médecins savent ce qu’ils font”. Certes…

      Il en va de même pour les méfaits de la péridurale : “Mais rien à voir, ils ne sont pas drogués ! Mes bébés sont tous nés avec un score d’Apgar de 9 ou 10 alors que j’ai eu la péri”.

      La pire horreur qu’on ait pu me sortir ?
      “Ha mais épisio ou non, y aura un moment où tu devras bien l’accepter si tu veux pas que ton bébé ne meure ! Ben oui, quand tu es dilatée à 10, tu as maximum une demi heure pour le sortir et pousser de toutes tes forces, sinon c’est trop tard ! Et là tu pleureras d’avoir refusé ton épisio et les forceps !”
      J’accouche dans une semaine. Mais heureusement, ma sage-femme ne pratique jamais d’épisiotomie. Ma vie sexuelle d’après accouchement la remercie d’avance.

  4. Lapin says:

    Bonjour et merci pour cet article, je ne connaissais pas l’épisiotomie!

    Puisque Ivy en a parlé plus haut, j’aimerais aussi dire un mot sur la circoncision, dont on ne parle pas assez (quoique ça commence à changer).

    Lorsqu’elle est imposée à autrui (souvent à des bébés ou de jeunes garçons), il s’agit là aussi d’une atteinte à l’intégrité physique inacceptable.

    Et à lire les messages sur les forums ou réseaux sociaux, il semble que beaucoup (y compris des femmes…) aient peur de cette partie du pénis que l’on appelle le prépuce.

    Voilà un article explicatif sur un site militant : http://www.droitaucorps.com/prepuce-cest-quoi-definition

    Comme le dit Ivy plus haut, il n’est pas rare de voir des femmes (des hommes aussi, mais souvent victimes eux-mêmes de la chose et cherchant à reproduire l’acte sur leur fils) dire que le prépuce est “dégueulasse”, “pas hygiénique”, “moche”, etc.

    C’est absolument révoltant et je pense qu’il faut en parler d’avantage, car de nombreux garçons sont circoncis pour rien.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Tu as entièrement raison Lapin. Même si les conséquences de la circoncision ne sont pas aussi dramatiques que celles de l’excision et d’une partie des épisiotomies, cette atteinte à l’intégrité physique sur autrui est intolérable.

      La question d’hygiène est aussi évoquée pour l’excision (le clitoris serait “sale”, il accumulerait les restes de sperme et de sang menstruel, etc) et justifierait sa mutilation.

      • Un castré. says:

        Bonjour .
        A mon humble avis l’excision est comme la castration des hommes, c’est surtout pour dominer les ardeurs féminines et les tenir a leur place de domestiques soumises ?

    • Nebullae says:

      J’ai fais circoncire mon fils.
      Pas parce que le prépuce me fait peur, ni qu’il est sale. Je dis d’ailleurs toujours aux mamans qui s’interrogent sur l’utilité du décalotage pour leur bébé sur les forum qu’il est inutile malgré les conseils des médecins, et que c’est ces pratique là qui provoque la plupart de phimosis qui conduisent à une circoncision… (d’ailleurs, même si je n’avais pas voulu le faire j’y aurais été contrainte “grâce” à ce super pédiatre de la maternité qui -sans mon autorisation- a décalotté mon fils de 3 jours avec tant de délicatesse qu’il a réussit à lui en créer un…)
      Je l’ai fais parce que c’est important dans ma culture. Oui, ça peut paraitre stupide j’en conviens, mais c’est comme ça, pour moi la Millah de mon fils s’était important.

      • meromero says:

        Décalottez est mauvais mais cela conduit très rarement a des phimosis, phimosis qui sont dans la presque totalité des cas traité par strechting.
        Vous avez donc laisser votre fils se faire mutiler les parties génitales.
        Et ci c’était votre fille l’auriez vous fait ?

        • Tuxedo says:

          quelle horreur d’être si agressive, vous êtes sans doute parfaite et vous n’avez jamais subi la pression sociale qui vous aurait amenée à tolérer quelque chose d’intolérable, une sainte sans doute qui peut se permettre d’être odieuse en appuyant méchamment là ou sa fait mal.

        • Nebullae says:

          “Vous avez donc laisser votre fils se faire mutiler les parties génitales.” mmmmmm vous parlez du pédiatre qui l’a décalotté ou de mon choix de circoncire ?
          Dans le premier cas vous me traitez littéralement de conne puisque je n’ai pas pus/sus empêcher le pédiatre d’agir. Dans le second de bécasse qui s’est laissé entrainer et n’a pas réfléchis.
          Je ne sais pas ce que je préfère.
          Si c’était ma fille fille qu’aurais-je fais ? Une Millah aussi oui (mais sans Britt puisqu’elle n’a pas de Britt), une fête avec une forme bénédiction. Et je dis forme parce que nous sommes des laïques… le père des mes enfants est chrétien non croyant.
          Si c’était une fille l’aurais-je fais excisée ? Bien sûr que non. Ca n’est pas dans la culture hébraïque pour commencer. Ensuite, je suis française, je vis en France, j’ai été élevée ici. L’excision est une mutilation choquante, la circoncision… non ? Ou bien peut être… En tout cas elle ne laisse pas le corps dans le même état que l’excision…

          • hemostate says:

            La destruction d”une zone saine extrêmement érogène est une mutilation sexuelle d’autant plus ignoble quelle est faites la quasi totalité du temps sur des enfants.
            Donc oui la circoncision est bien une mutilation sexuelle les 3 petits point on s’en passerait bien.
            Et pour le millah vous pourriez faire couper le capuchon du clitoris de votre fille.

      • Un castré. says:

        Très important comme la soumission au pouvoir excessif des tyrans ? 😉

      • gramil says:

        L’article qui n’est pas du tout partisan, qui oublie tout simplement de dire ce que l’on coupe, le prépuce et toute ses zone érogènes son fonctionnement son but, etc .
        Personne n’est ok pour couper le capuchon du clitoris des petites filles et bien pour les garçons ça doit être pareille.
        Son corps son choix, que les mutilateurs restent loin des partie génital des bébés/enfants.
        Il est plus que temps de mettre fin a ce sexisme (misandrie).

  5. Missmoon says:

    Merci pour cet article, et les autres.
    J’ai accouché il y a 10 mois, en hôpital.
    C’est grâce à ce type d’articles/posts que j’ai eu les éléments de base pour prendre les décisions -et les défendre- quant à ce 1er accouchement : pas de déclenchement (j’ai accouché à J+4, pas facile de refuser face à des équipes qui paniquent dès J+1), pas d’épisio étaient les 2 points vraiment primordiaux pour moi. Je les ai défendus et j’ai eu un accouchement qui s’est fortement rapproché de ce que je voulais. Mais que j’aurais aimé ne pas avoir à être sur la défensive ce jour-là :-/
    Je caresse l’espoir que ma fille, elle, n’ait rien à défendre quand son tour viendra et qu’on la respectera tout court!

  6. Laitue sévère says:

    Evidemment que l’épisiotomie est une mutilation non indispensable, encore un relent du machisme médical, comme la pilule…

    NB à toutes les filles : pour éviter l’épisiotomie, je propose une méthode simple et efficace; dans les derniers mois de la grossesse, le vagin, imbibé d’hormones se transforme en pâte à modeler… c’est exprès… Il faut juste un peu pousser mère nature et assouplir encore cette matière de pâte à modeler avec des godemichets de plus en plus gros, en fait, larges surtout… à 10 cm de diamètre, votre vagin est prêt au passage du bébé !!!

    Voilà, c’est trashs, c’est cracra, c’est contraire à l’image de fille évanescente aux cacas papillons, mais ça marche, mais si vous comptez sur une médecine patriarcale dans un monde judéo-chrétien pour vous l’expliquez, chassez plutôt la licorne, vous avez plus de chance !!!!!

    PS: j’ai accouché 2 fois par voie naturelle, à la maternité des Lilas pour la première fois et ils ont été impeccables, je ne voulais pas de péridurale ni d’épisio et j’ai fait une grande partie du travail en baignoire, c’était très confort jusqu’à 9cm de dilatation, après l’expulsion a été pénible, quelques déchirures du vagin (3 pts de suture mais pas d’épisio…)
    Mais j’ai bien senti que j’aurais été mieux accroupie que couchée sur cette putain de table, où on comprends bien que notre chatte est assimilée à une gare de triage où chaque soignant qui rentre se croit obligé de foutre la main, limite sans dire bonjour… Bon, je m’en foutais, je ne suis pas pudique, ça m’a plutôt fait rire tellement c’est surréaliste, mais pour une fille pudique cela doit juste être l’enfer !

    Pour le deuxième, j’ai préparé mon vagin comme expliqué plus haut, baignoire pour le travail, pareil, et une fois sur cette saloperie de table où je ne comptais pas traîner, j’ai expulsé le bébé en 3 poussées !!! Sans déchirures, sans rien, je marchais en sortant de la salle d’accouchement, je reprenais le vélo 1 semaine après l’accouchement et les rapports dans les 15 jours…

    Voilà, essayez donc, les primo parturientes, qu’on en reparle, je vois mal un service d’obstétrique lancer ça comme étude scientifique… Essais de godes sur femmes enceintes !!! C’est aux femmes de prendre leur corps en main !

    • stephanie says:

      Haha Laitue Sévère 😀 Merci du conseil en tout cas. Ton commentaire m’a bien fait rire, ça dédramatise un peu, chaque fois que je viens lire ce blog, je suis en scandale !

  7. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci Missmoon et Laitue Sévère pour vos témoignages et conseils.

    J’ajoute qu’il y a non seulement l’usage intensif du godemichet, mais aussi la mise à contribution de son (ou sa) partenaire pour des massages du périnée qui ne font de toutes façons jamais de tort. Prenons du plaisir partout où il y en a. 🙂

  8. anna says:

    J’ai 20 ans et je ne compte pas avoir d’enfant avant un bon moment mais depuis peu je m’intéresse à des articles de ce genre quand je tombe dessus (c’est rare! Si je ne fréquentais pas de sites féministes tout ceci me serait quasi inconnu, pas normal.) Je suis donc tombée sur votre site et cet article en particulier me donne vraiment la nausée. J’avais pourtant déjà un peu entendu parler de l’épisiotomie et de ses aberrations mais là j’y vois plus clair. Merci, beaucoup. (A la sorcière et laitue sévère aussi).

    Du coup sur les conséquences… je crois comprendre que de nombreuses femmes ressentent une baisse de libido, un changement des sensations du clitoris après l’accouchement, mais je crois lire qu’elles parlent d’un état passager. Or s’il y a atteinte au clitoris je ne vois pas comment il peut se régénérer! Les seules fois où j’ai entendu parler de conséquences néfastes d’une mutilation il s’agissait de l’excision: on nous explique bien que c’est définitif! Donc est-ce le cas aussi pour l’épisio? (Est-ce moi qui crois lire dans les témoignages de ces femmes un “mal” passager? (pour me rassurer? 🙂 ou bien est-ce qu’elles se conditionnent pour penser que ça s’améliorer avec le temps? Est-ce le cas?)

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Bienvenue anna.

      Je pense que les séquelles varient d’une femme à l’autre, et en fonction de la façon dont épisiotomie a été faite, sa profondeur, etc. Il ne s’agit pas d’une ablation complète de la partie supérieure du clitoris (comme pour l’excision), mais de la section d’une partie interne. Il est possible que ce qui reste de ce organe permet de compenser la perte de sensation avec le temps.

      Quoi qu’il en soi, à ma connaissance (mais détrompez-moi si quelqu’un a l’info), il n’existe pas de vaste enquête épidémiologique sur les séquelles de l’accouchement après 3 jours, une semaine, un mois, 3 mois, 6 mois, un an, 5 ans, 10 ans. La seule chose qu’on a, ce sont les nombreux témoignages de femmes qui parlent de leurs séquelles (douleurs, fuites urinaires, dépression, refus de relations sexuelles, perte d’estime de soi, etc etc), ainsi que les confidences des kinés qui proposent de la rééducation post-natale. Ces professionnelles qui fréquentent les femmes plusieurs mois après leur accouchement sont les témoins directs des conséquences de ces violences extrêmes sur le corps de femmes, et qui vont jusque parfois voir un lien entre les violences obstétricales et les couples qui finissent pas voler en éclat (les pères ne comprenant pas la dépression, les plaintes et le refus de relations sexuelles de leur épouse). Mais bon, comme ce sujet est tabou, aucune étude ne s’est penché sur la question et les pouvoirs publics restent dans leur logique archaïque “l’hôpital permet aux femmes d’accoucher en sécurité, circulez, il n’y a rien à voir”.

  9. Marie-Hélène Lahaye says:

    Encore un article sur les dégâts de l’épisiotomie: http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1138130-une-chanteuse-d-opera-contrainte-d-arreter-parce-qu-elle-pete-trop-ce-n-est-pas-si-rare.html . Une chanteuse d’opéra porte plainte contre le gouvernement américain pour négligence parce que l’épisiotomie l’a contrainte à arrêter son métier (et on notera la légèreté du titre et des commentaires qui ne prennent en aucun cas la mesure de la mutilation sexuelle que cette femme a subi)

  10. Marie-Hélène Lahaye says:

    Ici un texte d’Agnès Ledig qui dénonce le “point du mari”, cet acte qui consiste pour l’obstétricien à faire un point supplémentaire lorsqu’il s’agit de recoudre un périnée sectionné par une épisiotomie, avec l’objectif d’augmenter les sensations sexuelles de l’homme au détriment de celles de la femme: https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=608401622567592&id=167777729963319

    Cette pratique s’appelle sous d’autres latitudes une infibulation. Elle se pratique pourtant en toute légalité et dans l’indifférence générale dans les hôpitaux français.

  11. AL says:

    Bonjour,

    j’ai eu une expérience assez désagréable lors de mon deuxième accouchement. Le premier avait eu lieu par césarienne (bébé en siège et thrombopénie sévère ont été les justifications à l’époque), je ne savais donc pas a quoi m’attendre concrètement pendant l’accouchement.

    Par contre, j’avais beaucoup lu sur l’épisiotomie pendant ma grossesse et je n’en voulais pas.
    Le jour de l’accouchement, toujours avec ma thrombopenie sévère, on me demande si je souhaite la péridurale. Je réponds que non, ayant discuté des risques sérieux liés à la thrombopénie avec l’anesthesiste lors du rdv du 7eme mois. Elle même m’avait que si elle était présente le jour de l’accouchement, elle refuserait de me la poser.
    Cela faisait plusieurs mois (et même avant d’être enceinte de ce 2eme enfant) que je savais que je ne demanderai pas la péridurale (essentiellement encore une fois a cause de la thrombopénie, je n’ai pas eu trop le loisir de me poser de question sur le bien fondé de la péri, étant donné que de toutes façons, je n’y avais pas accès).
    Bref, l’interne d’anésthésie ce jour la a insisté lourdement pour me poser une péri. J’ai refusé à chaque fois. Il est même revenu me dire que, d’après ses lectures sur le web (quelle source fiable !), il ne voyait pas pourquoi je refusais. Je lui ai dit que, par contre, s’il avait autre chose à me proposer pour m’aider (gaz hilarant ou autre), on pouvait en discuter. Vexé, il est parti et n’est revenu qu’a la toute fin de l’accouchement. Une sage femme pratiquant l’accupuncture était censée venir me voir, la encore pour m’aider. Je ne l’ai jamais vue.

    Ensuite, j’ai passé 9h seule avec mon conjoint, qui s’était endormi, dans une chambre, supportant assez facilement les contractions.
    Je finis par perdre les eaux, j’appelle une sage femme. C’est la fin du travail, on me transfère en salle d’accouchement.

    La je redis aux sage femmes que je ne veux pas d’épisio. “oui, ben madame, s’il faut en faire une, on en fera une”. Je suis assez paniquée par l’accouchement et j’ai vraiment très peur qu’on me fasse cette épisio dont je ne veux pas (a chaque fois que j’entends le bruit des instruments, je répète que je ne veux pas d’épisio). Je pense que mon stress a eu un impact sur le déroulement de mon accouchement. Au bout d’un moment, alors que l’expulsion est très proche, je panique complètement. Ma fille ne progresse plus.

    J’ai alors eu droit à toutes une série de menaces “Madame, vous avez deja eu une césarienne, vous savez ce que c’est. Si vous ne faites pas d’efforts, on vous césarise. C’est ca que vous voulez ?”.
    Une sage femme monte derrière ma tête pour pousser sur mon ventre. Je proteste, en disant que cette manoeuvre est déconseillée par l’OMS (espérant tenir la un argument d’autorité…). On ne m’écoute pas. Ma fille n’avance toujours pas. Un obstétricien arrive. On décide d’utiliser les forceps. D’un coup, l’anesthésiste qui avait disparu, réapparait avec du protoxyde d’azote (comment se fait-il qu’il n’ait pas trouvé le protoxyde avant…. mystère). On me pose un masque, il y a 15 personnes dans la salle, on me fait une épisiotomie et hop, les forceps….
    Je suis extremement déçue de la tournure qu’on prit les évenements. C’était exactement ce que je ne voulais pas.

    La sage femme qui m’avait “menacée de césarienne” me montre son badge en partant et me dit “tenez, vous pouvez noter mon nom si vous voulez porter plainte”.

    Moi je suis juste triste, en colère contre moi de n’avoir pas réussi à accoucher comme je le souhaitais, de n’avoir pas su défendre mieux que ca mes positions. Je me sens coupable, j’ai l’impression que si ma fille n’avancait plus, c’est a cause de moi et que j’ai mis sa vie en danger. Bref, je ne suis vraiment pas bien. Et j’ai beaucoup de mal les premières minutes ou on me pose ma fille sur mon ventre à l’accueillir avec bienveillance.

    Je suis allée ensuite raconter mon accouchement à la sage femme qui donnait les cours de préparation à l’accouchement. Elle m’a dit que ses collègues ne s’étaient pas bien comportées avec moi, ca m’a un peu soulagée. Elle m’a proposé de demander à la psychologue de l’hopital de passer me voir, j’ai accepté. La discussion m’a un petit peu soulagée mais pas tant que ca.

    Ma fille a aujourd’hui 8 ans et mon accouchement reste encore aujourd’hui un souvenir très vivace et douloureux.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour ton témoignage AL.

      Il s’agit (une fois de plus…) d’un ramassis de violence obstétricale: péridurale imposée, manque dans soutien, chantage, pressions, absence de consentement, mutilation génitale, expression abdominale interdite, menaces…

      Comment peut-on encore tolérer que des femmes subissent ces maltraitances et tortures au 21ème siècle ?

      Courage.

  12. J’ai eu 4 enfants. Pour la première j’étais très jeune je me suis faite enguirlander parce le travail s’était à nouveau déclenché après une semaine d’hôpital avec perfusion pour donner du temps au bébé pour grossir encore un peu. J’ai entendu : c’est malin vous allez accoucher maintenant ! Sur un ton de reproche ! Et puis j’ai eu une petite déchirure, recousue 12h après sans anesthésie !!! Et je me faisait reprocher de trembler ! (De douleur)
    Alors que ma grand Mere m’a raconté que pour elle qui a accouché deux fois à la maison, en 1925 et 1927, la sage-femme préparait le périnée et la vulve en massant avec un onguent…

  13. Mélanippe says:

    D’accord dans l’ensemble avec l’article, mais dire que les femmes n’ont pas peur du sexe des hommes et de l’hommes en général est totalement faux. Peur des serpents, des souris,…

  14. 1011 says:

    Merci pour votre article !
    Plasticienne engagée, j’ai réalisé des oeuvres sur le sujet des mutilations sexuelles féminines que j’ai pu présenter à 400 lycéens français pour la Journée des Femmes 2018. L’action est aussi la pédagogie et le débat.
    A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/blog-page.html

    Mais aussi une oeuvre plus pudique intitulée « Noli me tangere » sur l’inviolabilité du corps de la femme : https://1011-art.blogspot.fr/p/noli-me-tangere.html

  15. Un castré . says:

    Bonjour.
    Pour moi,les rapports entre “humains” sont plus simples qu’il n’y paraît .
    Elever les petits enfants dans la soumission rigoureuse peut les conduire a se soumettre a l’autorité (laquelle a pour but le contrôle de la sexualité des esclaves )et se culpabiliser face a leur pulsions sexuelles naissantes .
    Ainsi l’adolescent sera porté a cacher ces pulsions sexuelles harmonieuses vers les filles .
    Ainsi,il sera peut être porté a assouvir ses pulsions sexuelles dangereuses en cachette ?
    Ainsi pourra naître des perversions sexuelles généralement condamnées par la société comme l’homosexualité ,l’exhibitionnisme, la pédophilie,etc…?
    Mon inadaptation a la société ,m’a poussé a devenir très vit un exhibitionniste hétéro exclusif qui se masturbait tout nu dans les bois devant des jeunes femmes .
    Cette forme de sexualité m’a tout de suite très fortement culpabilisé, l’excitation passée .
    J’ai dû ,malgré mes peurs et ma honte ,me faire enlever les testicules pour me libérer définitivement de mes pulsions sexuelles impudiques .Les traitements chimiques ,ne me convenaient pas .
    Sans m’encourager les professionnels considéraient que cette méthode calmerait naturellement mes ardeurs .Jusque dans les années 60/70 les délinquants sexuels récidivistes étaient encouragés a se faire castrer a l’hôpital pour mener une vie conforme aux exigences de la société .
    Peut après avoir été opéré,mes tourments disparurent définitivement cédant la place a des bouffées de chaleur, une prise de poids et surtout a une forte dépression qui dura assez longtemps .J’ai dû changer de travail.
    Les années ont passées .Aujourd’hui, je suis très heureux de ne plus être tyrannisé par ma sexualité condamnée par les lois .La vie sans testicules n’est pas difficile .
    la castration physique de nos jours est très fortement critiquée sans raison .Elle est taboue .Pourtant dans le passé les domestiques se soumette a la castration ,parfois complète pour être digne de servir une famille .
    Voila donc la castration ?

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