Ordre des sages-femmes : le règne du catastrophisme, de l’ignorance et du sexisme

J’ai longtemps cru que la médecine était une discipline scientifique. Vu l’importance des sciences et des mathématiques dans les études des futurs médecins, j’ai pensé que les praticiens maitrisaient la démarche scientifique consistant à observer les faits et les éléments, émettre des hypothèses, faire appel à un raisonnement rigoureux, s’appuyer sur des résultats validés, pour conclure par un diagnostic étayé débouchant sur une proposition de traitement rationnel.

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’accouchement, j’ai pensé que les mauvais traitements infligés aux parturientes étaient dus à manque d’empathie, de psychologie et d’intelligence émotionnelle chez des scientifiques au cerveau gauche hypertrophié. Mais plus je suis au contact de ces praticiens, plus je dois me rendre à l’évidence : ils ne sont pas des scientifiques. Pour eux, accompagner un accouchement consiste avant tout à appliquer des rituels visant à écarter les mauvais sorts, dans une ambiance de peur, de catastrophisme et d’ignorance.

Le dernier exemple de ce phénomène est la sortie dans la presse de Valérie Denais, Présidente de l’Ordre départemental des Sages-femmes d’Indre-et-Loire, réagissant à un accouchement qui s’est parfaitement déroulé au domicile d’une consœur, et dont l’interview se trouve ici : « L’accouchement doit rester un moment intime » (les plus perspicaces d’entre vous noteront que le titre n’a rien à voir avec le contenu de l’article).

Sans grande surprise, la Présidente de l’Ordre ne cautionne pas les accouchements à domicile. Comme seule argumentation pour étayer sa position, elle dit :

« Attention, danger ! Même dans le cas de grossesses normales, on n’est jamais à l’abri d’avoir à pratiquer une césarienne en urgence pour éviter un risque d’asphyxie du nourrisson ou d’une hémorragie de la délivrance, totalement imprévisible.
Dans certains pays voisins, notamment au Pays-Bas, l’accouchement à domicile est possible mais il est très encadré et soutenu par un dispositif incluant des équipes d’intervention rapide en cas de problème. »

Je ne reviens pas sur le mythe de l’ambulance qui attendrait devant chaque maison néerlandaise où une naissance aurait lieu, mythe largement véhiculé en France, mais faux. Je suis surtout interpellée par le ton catastrophique de l’argumentation et par les termes « totalement imprévisible ». Pour cette professionnelle de la naissance, l’accouchement est un moment où un mystérieux mal peut s’abattre sur la future mère ou son enfant, frappant aveuglément tel un démon surgissant de l’enfer, et dont les seules chances de salut consistent à s’abriter dans un sanctuaire, un temple ou, à défaut, un hôpital.

Dans un billet précédent « le mythe de l’accouchement qui dérape en quelques secondes », j’ai longuement expliqué la différence de prise en charge entre un accouchement à l’hôpital et à domicile, et notamment la présence continue d’une sage-femme capable d’identifier à un stade précoce toute complication lorsque la naissance se passe à la maison. La seconde différence majeure entre ces deux types d’accouchement est précisément la démarche scientifique dont font preuve les sages-femmes qui accompagnent les accouchements en dehors d’un hôpital.

En effet, réagissant à la même interview, la sage-femme blogueuse Dix Lunes dénonçait dans son billet « Consternation » l’attitude de praticiens consistant à appuyer leur point de vue sur un sempiternel « et si… » ouvrant la porte à toutes les peurs irrationnelles, alors que la démarche scientifique impose une évaluation. Cette évaluation doit non seulement s’appuyer sur une comparaison sérieuse des résultats des naissances à domicile et à l’hôpital, mais relève également d’une démarche scientifique à appliquer au cas par cas.

Contrairement à ce que croit la Présidente de l’Ordre, les césariennes, l’asphyxie du bébé et l’hémorragie de la délivrance ne sont pas « totalement imprévisibles », mais constituent des risques bien réels, qu’il faut anticiper, et qui exigent la mise en place de procédures rationnelles pour y faire face. C’est la raison pour laquelle les sages-femmes accompagnant les accouchements à domicile font un suivi de la grossesse leur permettant une connaissance intime de la future mère, maitrisent les gestes à poser au moindre signe de complication, disposent d’un matériel de premiers secours permettant de faire face à bon nombre de situations d’urgence (bouteilles d’oxygène pour réanimer un bébé, doses d’ocytocine injectable en cas d’hémorragie,…) et ont élaboré avec la future maman et le couple un plan affiné en cas de transfert vers l’hôpital. Cette évaluation des risques et la mise en place des réponses à ceux-ci illustrent une démarche basée sur la Raison, bien plus efficace pour accompagner les parturientes que les frayeurs irrationnelles et autres superstitions véhiculées par les praticiens hospitaliers.

Le sexisme pour contraindre les femmes

En plus du catastrophisme et de l’ignorance, la Présidence de l’Ordre professionnel fait preuve de sexisme dans sa conception de la place que les femmes doivent occuper lorsqu’elles accouchent. Elle dit :

« Cette demande d’un retour à des accouchements plus physiologiques, les professionnels l’ont entendue. Les recommandations de santé vont dans ce sens, en limitant les interventions qui ne sont pas nécessaires.
Et, désormais les maternités, même les plus imposantes comme celle de Bretonneau ou du Pôle Vinci, permettent aux femmes de préparer un projet de naissance personnalisé, pourquoi pas sans péridurale, en préservant une liberté de mouvement plus grande, en mettant à disposition des baignoires, des ballons, etc. »

Elle reconnait donc que des interventions médicales ne sont pas nécessaires. Plutôt que de les éliminer, elle prône leur limitation. Dans quel autre domaine médical impose-t-on à l’ensemble des patients, pourtant en pleine santé, des gestes médicaux inutiles ? Il n’y a que le corps des femmes qui est considéré, par essence, comme pathologique, et qui justifie des actes médicaux que les praticiens savent dépourvus de tout fondement.

Elle se réjouit ensuite que les maternités permettent aux femmes de préparer un projet de naissance personnalisé. Les femmes reçoivent donc une permission, accordée tel un prince magnanime aux êtres de basse condition et aux prisonniers. La Présidente se garde bien de donner la moindre garantie quant au respect de ce projet de naissance par l’équipe médicale. Célébrons néanmoins cette idée novatrice qui reconnait désormais aux femmes la capacité d’avoir un point de vue sur quelque chose qui les concerne directement.

Suivent les mots « pourquoi pas sans péridurale », comme s’il était incongru que des futures mères désirent vivre toute la puissance de l’événement. Bien qu’elle soit incompréhensible à leurs yeux, les praticiens, grâce à leur grandeur d’âme, octroient donc aux femmes cette excentricité.

La sage-femme insiste enfin sur la liberté de mouvement plus grande dont les futures mères devraient se contenter. Il est évident que les femmes ne peuvent pas obtenir une liberté totale de mouvement, êtres sauvages et dangereux qu’elles sont.

En une seule phrase, la Présidente de l’Ordre départemental des Sages-femmes assigne donc les femmes à une soumission complète au monde médical qui, lui seul, détermine les faibles marges de manœuvre qu’il est prêt à leur accorder.

Le Journal international de Médecine a également pointé les prises de position de Valérie Denais, nous citant, Dix Lunes et moi-même, comme référence dans l’article « Accouchement à domicile : controverses à demeure ». La journaliste semble de moins en moins dupe par rapport au catastrophisme et au sexisme du monde médical et suggère une certaine remise en question des pratiques autour de la naissance. Dans les commentaires ouverts exclusivement aux médecins, on retrouve malheureusement, pour seule argumentation, les peurs et les sempiternels « et si… ».

Sources :

National Institute for Health and Care Excellence (NICE), « NICE confirms midwife-led care during labour is safest for women with straightforward pregnancies », 3 décembre 2014.

Olsen O, Clausen JA, «Planned hospital birth versus planned home birth (Review) », Cochrane Database of Systematic Reviews, issue 9, 2012. Art. No.: CD000352. DOI: 10.1002/14651858.CD000352.pub2.

 

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72 Responses to Ordre des sages-femmes : le règne du catastrophisme, de l’ignorance et du sexisme

  1. Veronica says:

    Merci. Ce que j’essaye convaincre mes ami/es scientifique en ce moment que ce n’est pas tous fait en nom de science est actuellement la science.

  2. Mariehe says:

    Merci.

  3. Keller says:

    Il n’existe RIEN de plus contagieux, efficace et toxique que la PEUR pour faire faire au peuple ce que les puissants veulent qu’il fasse ! Durant longtemps ce fut les dogmes religieux et littéraires qui les véhiculèrent largement, mais désormais ce sont les dogmes médicaux et scientifiques qui ont pris la relève avec quasiment les mêmes procédés iatrogènes, discriminatoires et surtout particulierement infantilisants pour tous, mais encore plus particulièrement envers les femmes, les enfants, les handicapés et les vieillards… C’est bien que cet article le relève, il y aurait encore tant à dire !

  4. Claire Ha says:

    Merci de vous intéresser à ces sujets oh combien important.
    On se rend compte que les couples n’ont effectivement pas les mêmes chances de vivre la naissance de leur enfant d’une façon respectueuse et appropriée à eux, ceci étant fonction de l’établissement où ils se trouvent !
    Malheureusement dans les gros établissements il s’agit souvent d’un manque de temps de la part des professionnels… Ceci étant la cause du regroupement et de la fermeture de beaucoup de maternité de proximité avec l’incapacité en France de proposer une alternative aux couples.
    Cela fait des années que la profession se bat pour l’ouverture de maison de naissance, et cette année, enfin, il y a ouverture de 3 maisons de naissance où ce sont des sages femmes libérales qui accompagnent les couples dans un suivi beaucoup plus global, il y a donc de l’évolution en France.
    Je ne suis pas d’accord par contre pour dire que l’Ordre des sages femmes est incompétent et non scientifique … Ce n’est pas parce qu’une personne représentant cette instance à prononcé des mots déplacés lors d’une interview que l’Ordre entier est non scientifique.
    Si le sujet vous intéresse je vous invite à vous procurer auprès de l’Ordre National des sages femmes la revue Contact Sage femme. Le site de l’ordre des SF comporte également un contenu conséquent et scientifique.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Si l’ordre tout entier est en désaccord avec les propos de la Présidente de l’ordre départemental, j’ai hâte de lire le démenti qu’il va publier et la demande de démission de cette représentante. Quant à son coté scientifique, j’ai hâte de voir l’Ordre des sages-femmes et l’Ordre des médecins demander au gouvernement la promotion de l’accouchement à domicile (puisqu’il est recommandé par la science) et de régler une fois pour toute la question des assurances des sages-femmes libérales qui accompagnent ces accouchements.

      Pour moi, on ne peut pas se prétendre scientifique quand on brandit la peur et les menaces irrationnelles face à toute demande d’autonomie des femmes.

      • mariehe says:

        Pour rebondir avec mon expérience perso, je prepare un AAD, depuis que nous avons ce projet nous avons communiqué avec quelques professionnels et dans mon cas il a été mieux reçu par un anesthésiste et une gynécologue médicale que par la sage femme qui me faisait de l’acupuncture et une autre qui fait de la sophrologie. Elles m’ont projeté toutes leurs peurs créant des angoisses là où il n’y avait pas lieu d’en avoir. Il m’a fallu bcp d’énergie et de travail personnel (lectures, films) pour dépasser ces peurs qui ne m’appartenaient pas. La raison principale : elles ont toujours évolué en milieu hospitalier et n’ont jamais pratiqué d’accouchement hors d’une salle de naissance avec les protocoles cités dans ton article.

    • Blandine says:

      des FAUSSES maisons de naissance, qui n’ont pas grand choses sinon rien à voir avec les vraies maisons de naissances qui existent ailleurs dans le monde.

      une VRAIE maison de naissance n’est pas en hopital, ni dans ses murs, ni “accolée”, ni attenante, ni sur son périmètre …

      et proposer des fausses maisons de naissance à des femmes qui aspirent accoucher HORS maternité (que ça soit en version lignt fausse mdn ou en version normale), c’est comme proposer des biscottes à qui crève de soif. Totalement à côté de la plaque …

      (et quand on voit comment “l’Ordre des sf” a déclenché la chasse aux sf aad sosu n’importe quel prétexte dès que le décret est passé pour l’autorisation de l’expérimentation des fausses mdn – vous référer à la revue Contact … – et comment en quelques mois les sf aad ont vu leur nombre diminuer de moitié voire plus … il n’y a aucun doute à avoir sur la position de “l’Ordre” sur les aad …)

  5. Charlotte says:

    Merci pour vos articles argumentés. Je suis depuis longtemps convaincue de tout ça, mais ça fait du bien de lire que d’autres un peu partout et sur internet réfléchissent et sont adeptes du bon sens !

  6. Lisa E. says:

    De l’Ordre ou de vous, on se demande qui est le plus catastrophiste.

  7. Koa says:

    J’ai pour ma part relevé les points suivants :
    1. “Pour répondre à la demande d’accouchements plus naturels, l’ordre soutien des solutions alternatives, comme les projets de maisons de naissances portées par des sages-femmes libérales ou les “ salles natures ” adossées à des hôpitaux, comme celle de Chinon”
    (passons sur le “plus” naturel qui me fait bondir…)

    Les “salles nature” ne sont pas ADOSSEES à des hôpitaux, elles sont DANS les hôpitaux. Ca fait une sacrée différence. Passer d’une salle nature à une salle d’accouchement hyper médicalisé, poser une péridurale, c’est aussi simple que de passer d’une chambre à une salle d’accouchement. Ce n’est donc pas un changement de projet, de lieu, quelque chose d’impliquant, c’est une formalité.

    2. “Elles ont beaucoup élargi la palette de propositions pour la préparation à la naissance. Elles sont de plus en plus nombreuses à proposer de l’haptonomie (communication avec le bébé in utero), l’acupuncture, l’hypnose, la sophrologie, le yoga… Tout est mis en œuvre pour que l’accouchement reste un moment intime.”
    Comme vous l’avez souligné, cette phrase choisie pour titre ne reflète en rien le contenu de l’interview. De plus, la pratique de l’haptonomie, l’acupuncture, l’hypnose, la sophrologie, le yoga, etc, n’a rien à voir avec l’intimité de l’accouchement. Ca a à voir avec la gestion de la douleur, du stress, le lien avec le bébé, etc, mais l’intimité de l’accouchement a à voir avec l’intrusion du corps médical, la lumière, le bruit, l’aménagement de la salle, etc. Autant de choses qui sont faisables par le corps médical, mais dont elle ne parle pas dans l’article.

  8. Eva says:

    J’hallucine de lire que c’est la présidente de l’ordre des SF qui a tenu de tels propos. Femme, et sage-femme de surcroît !! Cela montre que n’est pas sage qui veut (et aussi prouve une fois de plus que le pouvoir rend con, même si on le savait déjà)

  9. la_soph says:

    Il n’y a qu’un seul risque dans la vie , c’est d’ailleurs celle là même! LA VIE
    Il y a des risques qu’on peut prendre, ou ne pas prendre, diminué voire augmenté selon sa philosophie même de la vie. Et puis il y a tous les risques pour lesquels on ne peut rien faire, qui nous tombe dessus et qui sont meurtriers malgré tout.
    Je rappelle que la médicalisation de la naissance a aussi eu pour but de diminuer la mortalité maternelle. Mortalité qui a eu beaucoup de mal a recevoir un intérêt de la part de nos politiques il y a des décennies ( vous pensez bien , la mort des femmes, ça n’avaient pas beaucoup d’importance! ) Nous faisons partie des pays à avoir pris en compte la mortalité maternelle très tardivement par rapport à d’autres! Mais heureusement pour des milliers d’entre elles, cette prise en compte a eu lieu.
    Aujourd’hui les taux de mortalités et morbidités pourraient être encore meilleurs si on choisissait de bien lire les rapports sur la prise en charge des grossesses et des accouchements. Aujourd’hui nos politiques on décidé de faire la sourde oreilles à ce sujet. Alors continuons chacun, professionnels et particuliers à s’unir pour que chaque femme puisse donner la vie dans le respect de leur choix et surtout de leur propre vie. Mais de grâce , cessez vos incriminations, critiques exagérées, mauvaises lectures d’articles et biais d’analyse de certaines choses qui ne feront jamais rien avancer.
    Et cela par respect aussi pour les femmes dans ce monde qui parfois demanderaient juste un peu d’aide médicale pour survivre et qui n’y ont pas droit.
    Parce que pour moi c’est cela être féministe.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      A partir du 18ème siècle, le politique apoussé tambour battant les femmes à se soumettre aux médecins. A partir du début du 20ème siècle, il les a poussé vers leshopitaux, avec une politique nataliste pleinement assumée.

      Non, les femmes ne se sont pas battues pour accoucher dans un environnement hypermédicalisé. Je l’explique dans cet article-ci : http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2013/12/02/non-les-femmes-ne-se-sont-pas-battues-pour-accoucher-a-lhopital/

      En quoi mon article contient des critiques exagérées, des mauvaises lectures et des biais d’analyse ?

      Et si les professionnels de la naissance cessaient de brandir l’argument “on sauve des vies” (ce qui reste à démontrer) pour faire taire les femmes ?

    • Lisa E. says:

      Merci beaucoup Madame (la_soph), votre commentaire me semble bien plus mesuré et éclairé que l’ensemble de l’article.

      Honte à vous Madame Lahaye, de dénigrer ainsi le personnel soignant. Vous devriez faire un petit tour en service de Néonatalogie pour vous assurer un peu que la médecine n’a pas que des mauvais côtés quand il s’agit d’encadrer l’accouchement. Loin de là. Sans elle, des accouchements à domicile, avec une sécurité et une maîtrise égale (ou supérieure, je veux bien le croire) à celle que l’on trouve à l’hôpital, on n’y songerait même plus. Si l’on peut se le permettre dans d’autres pays, c’est bien parce que la Maïeutique et l’Obstétrique (et notamment l’Obstétrique française, n’en déplaise) ainsi que la Pédiatrie y ont travaillé ; sans quoi, l’on mourrait encore en couches, et un quart des enfants décéderaient avant leur premier anniversaire.

      • Koa says:

        Est-ce que vous avez conscience, Lisa E, d’illustrer exactement ce qui est dénoncé dans cet article ? Créer la peur avec des statistiques sortis de nulle part, sans justification… Argumenter à côté du propos…
        Bien sûr que c’est la sécurité permise par le transfert à l’hôpital qui rend l’AAD sûr. Il n’a jamais été dit le contraire. La plupart des SF qui accompagnent l’AAD conditionnent d’ailleurs leurs suivis à une distance maximale d’un hôpital.
        Il n’est pas question de dénigrer la médecine, ni la pédiatrie, ni l’obstétrique, mais d’en dénoncer les abus. C’est très différent, et c’est nécessaire.

        • Lisa E. says:

          Le seul chiffre que je cite, vous le trouverez dans la littérature médicale du début du XXe siècle à propos des XIXe et XVIIIe siècles en France sans aucune difficulté. Il n’est pas là pour instituer une peur, mais pour rappeler à la mémoire de certain(e)s qu’il serait bien mal à propos de dénigrer aujourd’hui ce que notre société nous permet tout de même de faire, pour un minimum d’inconvénients pour la mère et les enfants. On ne pourrait pas en dire autant dans quantité d’autres pays. Je m’oppose donc ouvertement, oui, au lynchage qui est fait à l’encontre de certains professionnels dans cet article ; rien ne m’aliénant à penser dans le même sens que son auteur.

          Bien à vous.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            La mortalité infantile avant l’age d’un an était d’un sur quatre au 17ème siècle. Oui. Mais si la mortalité infantile a largement diminué en 3 siècles, ce n’est pas parce que les femmes accouchent à l’hôpital depuis 50 ans. Et ce n’est pas parce qu’elles subissent des violences obstétricales aujourd’hui.

            Voici un billet précédent qui explique les causes de la mortalité périnatale: http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2014/09/09/il-y-a-deux-siecles-je-serais-morte-en-couches-vraiment/

            Malheureusement, bon nombre de professionnels de la naissance refusent de questionner leurs pratiques, malgré l’avalanche de témoignages de femmes dénonçant des violences, parce qu’ils sont dans la croyance qu’ils peuvent tout se permettre parce que grâce à eux, il n’y aurait plus la mortalité périnatale du 17ème siècle.

  10. JeanPaul says:

    l’ordre des sage femme est un instrument de soumission … il n’y a qu’a voir le role que cet organisme à joué lors de leur greve en 2014, et la manière dont elle defend les SF. On attend tjrs leur réaction lorsque le pres. du Syngof a comparé les gynéco aux pilotes et les SF aux “hôtesse de l’air” en bloc op, et les multitudes sorties de gyn obst d’un autre siecle face à l’émancipation croissante de cette prof … cf leur récente “acquisition” de l’IVG med et de la vaccination qui a suscité bcp de remous auprès de leurs “confrères” medecins. Dès lors, de tels propos de la part d’une dirigeante ne sont pas étonnants …
    Avec de tels représentants, les SFs n’ont pas besoin d’ennemis …

  11. mathieu says:

    Merci pour cette réaction salutaire aux déclaration de cette présidente départementale de l ordre des sages femmes.
    Pour ma part je suis sage femme à l hopital. Vous avez raison de dire que la discussion publique évolue mais pas encore assez pour questionner l ensemble des pratiques. Le problème de l accouchement n est de fait pas encore un problème publique ce qu il devrait être ( voir votre travail, celui de Martin winckler , dix lunes, etc…).
    Pour autant plusieurs remarques. En premier lieu, le fait que les autorités médicales refusent en bloc d entendre parler d accouchement à domicile et que la formation est essentiellement concentrée à l hopital, certaines SF libérales posent question quand à leurs pratiques. Minoritaire certes mais qui entachent le travail des autres libérales. D autre part, il arrive très ponctuellement que des situations catastrophiques arrivent sans crier gare. Pour les professionnels la question est celle du traitement de toute une population et non l accompagnement individualisé.
    Comprenez que je suis très favorable à un grand débat public mais il faut avoir à l esprit la complexité de la tension entre santé publique et accompagnement individuel. C est une tension et elle n est pas soluble. C est en ce sens que le débat est politique. Il montre le rapport de force entre femmes et experts au détriment des premières.

    • Veronica says:

      “Pour les professionnels la question est celle du traitement de toute une population et non l accompagnement individualisé.” Et voila voila voila. Il faut changer le système, réorganiser les ressources. Ce n’est pas un problème simple, mais nous sommes siiiiii loins de l’idéal qu’il y’a beaucoup de place pour des changement assez simples et pas chère. J’hallucine encore qu’il ny a pas des toilettes dans les maternités françaises, par exemple. C’est juste trop bizarre. Et chaque femme mérite un accompagnant de son choix. Pas seulement papa, mais les doulas ou une deuxième personne devrait être standard. etc etc.

    • Louis says:

      “Pour les professionnels la question est celle du traitement de toute une population et non l accompagnement individualisé.”

      Pour les professionnels en politique peut-être, mais le soignant qui considère l’intérêt de la population avant celui de la patiente est un criminel.
      Concernant les responsables de santé c’est encore pire, ils ont les responsabilités en matière d’orientation des politiques en plus de celles du respect de l’intérêt de milliers de patientes.
      Les tensions entre gestion niveau population et liberté individuelle sont présents dans ce cas mais les individus lésés par une vision qui privilégie la population sont clairement des financiers.
      S’attaquer aux AAD pour un soignant c’est soit être imbécile (faible par ignorance) soit être corrompu. Une présidente de l’ordre a du pouvoir et l’ignorance des puissants est criminelle.

  12. Caropuce says:

    Ce qui me semble fou c’est qu’accoucher à domicile est possible et bien organisé en Allemagne mais quasi impossible en France. J’entends parlé des pays-bas mais je n’ai pas vécu là-bas. J’ai accouché en Allemagne en Hôpital mais j’ai envisagé un accouchement à domicile ou en maison de naissance qui pour cause de différent risques n’a pas eu lieu. Cependant, j’ai plusieurs amies qui ont accouché en maison de naissance ou à domicile en Allemagne et je ne vois pas pourquoi si c’est possible en Allemagne, cela serait plus risqué en France. C’est certain que cela demande une certaine organisation.
    Par exemple en Allemagne, deux sage-femmes sont présentes pour la naissance même si une seule l’est pour le travail. Justement pour pouvoir s’occuper de maman et bébé en cas de complications. Et il y a un protocole très précis (que j’ai oublié) qui décide d’un transfert à l’hôpital en fonction du déroulement du travail. Je n’ai pas retenu les détails mais ce sont les deux mesures qui me reviennent. Et ce qui est certain c’est que les taux de mortalité de maman et bébé en cas d’accouchement non médicalisé ne sont pas pire que ceux en hôpital dans ce pays. Face à ces faits je ne comprends pas la peur des français.
    En outre, les accouchements à domicile ont l’avantage de coûter beaucoup moins à la société qu’un séjour en hôpital. Peut-être que c’est comme ça que l’on devrait le vendre. Ça coûte moins cher 😉
    Je ne comprends pas les commentaires qui rappellent que la médecine sauve des vies. Oui et c’est formidable. Mais ce que critique cet article c’est l’administration d’un traitement inutile. C’est comme ci on posait un plâtre à un patient dont la jambe n’est pas cassé, ou qu’on faisait une chimio à un patient non atteint du cancer. Cela ne remet pas en cause l’efficacité du platre ou de la chimio, cela dit que c’est idiot de les utilisé quand il n’y en a pas besoin. C’est à dire, en cas de grossesse sans complication pas besoin de prévoir l’artillerie lourde. On utilise les outils médicaux en cas de problème pas si tout va bien. Et cela devrait être un choix possible pour les femmes.
    Si cela peut en réconforter certaines, j’habite maintenant au brésil et ici le taux de césarienne est de 90% en cliniques privées… Cette situation venant directement de l’organisation de la médecine ici et du confort des médecins. Heureusement, “les femmes” ici pensent que la meilleure façon d’accoucher est la césarienne… donc tout va bien dans le meilleure des mondes.

  13. Louis says:

    Cette intervention de l’ordre est représentative de l’approche de l’écrasante majorité des professionnels du secteur : à gerber.
    Sages femmes, vous avez des connaissances, celles des “sorcières” que d’autres ordres ont fait brûler avant que le votre n’existe pour faire que votre profession apparaisse sous sa forme actuelle. Par respect pour l’Histoire, étudiez-la et arrêtez de la répéter. Si la logique et la science n’y parviennent pas, peut-être la culture vous montrera la réalité et le sens de votre “travail” tel que vous le pratiquez au quotidien …
    Sinon, vous pouvez toujours vous présenter à la présidence de l’ordre.

  14. Blada says:

    Je vous remercie pour cet article. Je partage vos idées sur une réflexion autour de l’accouchement à domicile en France, de l’infantilisation des femmes enceintes, parturientes et jeune mère par le monde médical, et par la peur qu’il peut leur insuffler. Continuons de faire évoluer l’obstétrique !

    Voici quelques articles qui pourrait vous intéresser :
    _ http://presse.inserm.fr/wp-content/uploads/2013/11/Les-morts-maternelles-en-France-2007-2009-Rapport-du-CNEMM.pdf
    _ http://www.inserm.fr/index.php/espace-journalistes/rapport-europeen-sur-la-sante-perinatale
    _ http://www.inserm.fr/index.php/actualites/rubriques/actualites-recherche/la-mortalite-perinatale-baisse-en-europe
    _ http://www.inserm.fr/index.php/espace-journalistes/mortalite-maternelle-diminution-de-la-mortalite-par-hemorragies

    Il s’agit de publication de l’INSERM parlant de la morbi/mortalité des femmes et nouveau-nés en France et plus largement en Europe. Ils ne sont pas là pour faire Peur! Il serait intéressant d’utiliser ces données pour alimenter le débat.

    Etant sage-femme, voilà ma vision :
    _Les sages-femmes en France ne sont pas formées pour les accouchements à domicile. Et pourquoi pas ?
    _Les soignants vivants de nombreux accouchements avec les futurs parents, ils ont malheureusement en mémoire les accouchements compliqués d’une urgence maternelle ou néonatale. Inconsciemment, ils peuvent transmettre leur propre peur aux patientes pour les “influencer”.
    _MAIS : Nous devons délivrer une information claire, complète et comprise aux patientes, auxquels cas nous sommes protéger de tout procès par obtention d’un consentement éclairé. C’est triste mais c’est une réalité : le soignant n’est pas à l’abri d’un procès. Alors oui, je pense que parfois nous “influençons”… comment y remédier ? Et d’où probablement l’infantilisation des patientes. Et d’où ce raisonnement par “et si…” (qui n’est pas si scandaleux que vous l’énoncez…c’est ce qu’on appelle le dépistage! Et oui! Grâce au dépistage, la Santé Publique se porte mieux!)
    _Nous avons un code de déontologie qui vise à unir éthique et médecine. Je pense qu’interroger les femmes à distance de leur accouchement sur leur vécu de la place du soignant pendant de la grossesse, l’accouchement et l’accompagnement dans la parentalité pourrait aider à mieux mettre en lumière les défauts de nos prises en charge. Il y a (toujours) à améliorer!

    Bien que féministe, je ne partage pas votre idée de sexisme retrouvée dans la réaction de Valérie Denais, certes très maladroite. Là, ça ressemble plus à une tirade reprise et réchauffée qui dévalue la pertinence de votre article.

    Je lirai avec plaisir vos futurs articles sur le sujets.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour votre message.

      J’ai déjà écrit deux billets précédents sur base des chiffres que vous citez, et qui récusent le mythe que la médicalisation de l’accouchement a contribué à lui seul à diminuer la mortalité périnatale:
      http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2014/09/09/il-y-a-deux-siecles-je-serais-morte-en-couches-vraiment/
      http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2014/09/23/si-je-navais-pas-accouche-a-lhopital-je-serais-morte-et-mon-bebe-aussi-ah-bon/

      Le “Et si…” n’a rien d’un dépistage. Un dépistage consiste à rechercher une pathologie précise qu’on soupçonne être présente, sur base d’une méthode scientifique. Lancer un “Et si…” à une parfaite inconnue qui exprime le souhait d’accoucher à la maison, ou, pire, à une jeune mère qui vient d’avoir un accouchement à domicile qui s’est parfaitement déroulé (c’est sur ça que réagit Valérie Denais), n’a rien d’un dépistage. C’est une volonté de faire peur, et rien d’autre.

      Alors oui, les soignants ont peur. Et pas que des procès. Ils sont éduqués dans ce catastrophisme autour de la naissance, au point de poser des actes médicaux dont ils ignorent la raison, juste pour se rassurer (c’est pour ça que je parle de rituel). Cette peur doit effectivement être travaillée. Et la démarche scientifique peut être un outil très efficace pour y arriver.

      Enfin priver une femme de liberté, même partielle, parce qu’elle est une femme (qui accouche), ce n’est pas de la maladresse, c’est du sexisme, et c’est inadmissible.

  15. Delphine says:

    Merci de cet article qui illustre magnifiquement le combat psychique que j’ai dû mener pour chacune de mes grossesses. C’est un véritable parcours que d’affirmer son autonomie en matière de santé. La sage-femme qui a accompagné mes 2 premiers AAD n’échappait pas à certains clichés dénoncés ici. J’ai ensuite choisi l’ANA, par 2 fois. Un projet qui se travaille, se construit, impose de grandes réflexions existentielles (notamment au sujet de la vie/mort/vie) et procure une grande satisfaction, voire puissance que je ne retrouve jamais auprès des femmes pour qui “tout s’est bien passé” à la boucherie, woops ! l’hôpital (que j’ai longuement fréquenté en tant qu’infirmière urgentiste).

    Une liberté parfois mise à mal au moment de la déclaration de naissance : alors que tout s’est bien déroulé à domicile, des parents se voient signalés au procureur par des administratifs zélés au moment de la déclaration de naissance. (D’autres bénéficient d’articles dans la gazette locale, ce qui montre la subjectivité de l’administration). La mainmise sur le corps des femmes dépasse de loin les salles d’accouchement.
    Déjà nos enfants nous appartiennent à peine. La patrie passe avant les choix parentaux, individuels et singuliers. On ne peut faire pire, mais on n’a pas le droit non plus de faire mieux que les dogmes en place. Réfléchir et sortir des solutions de masse est une option qui peut coûter cher.

  16. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci pour tous vos témoignages. Je n’y réponds pas individuellement, mais sachez que je les lis tous avec grande attention. Je suis convaincue de la force de cette libération de la parole pour faire changer les choses.

  17. Louis says:

    La citation du jour : “Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.”
    Benjamin Franklin

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Bien dit.

      Mais ici, c’est encore pire. On a des femmes qui veulent juste être libres, qui accouchent tranquillement avec des sages-femmes compétentes et respectueuses, pour qui tout s’est très bien passé. Et d’un autre coté, on a une représentante de l’Ordre et ses sbires qui s’acharnent à contraindre les femmes à se soumettre aux protocoles en usant de peur et de croyances.

  18. Louise Gabrielle says:

    Bonjour
    petit exemple de sexisme :
    J’ai accouché à domicile mais par surprise, je suis allée le matin à l’hôpital mais on m’a dit : “mais non, pour le premier vous avez accouché deux jours après termes, les statistiques montrent que les femmes ont les a peu près les meme temps de gestation.Il vous reste 20 jours.”
    ha…pourtant je la sentais pas cette histoire
    Le soir prise de contractions violentes, je ne pouvais plus me déplacer, ni le Samu, ni les pompiers ne sont venus à temps. c’est vrai que j’habite un endroit si reculé le 3ième arrondissemnt de Paris.
    J’ai donc accouchée seule avec mon mari. mon super mari. Bébé va bien, moi aussi.
    Quelle peur nous avons eu, parce que nous nous y avions cru à cette fameuse pensée de “et s’il se passe quelque chose, et si il y a un besoin de césarienne en urgence” , nous en étions petri.
    Et ces même médecins tous, pédiatres, généraliste, sage femme d’hôpital, personne ne m’a écoutée, n’a répondu à mes questions sur pourquoi c’était arrivé si vite. Non la seule response, paravent intellectuel fut : “quand ca se passe vite , en général ca se passe bien”
    et puis bien sur ” bravo au Papa, votre mari a assuré de vous avoir accouché ”
    et moi je n’avais plus rien fait , je n’étais que l’idiote qui ne revient pas assez vite et lui le héros qui met au monde son enfant.
    Heureusement mon amoureux a été super et notre fille est géniale.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Ah, c’est sûr que c’est votre mari qui a tout fait. Vous étiez certainement en train de faire du lèche-vitrine pour acheter une nouvelle robe à ce moment-là, après lui avoir confié votre utérus.

      Sinon, heureusement que ni le SAMU ni les pompiers ne soient arrivés. J’ai entendu de nombreux témoignages relatant des violences extrêmes pratiquées par des pompiers et des urgentistes sur des femmes en train d’accoucher. Par exemple pour les embarquer manu militari ou pour les obliger à accoucher couchées sur le dos, sans prendre en compte la sérénité nécessaire à cet événement. Mieux vaut encore appeler un médecin de famille qui au moins n’aura pas suffisamment de force physique pour contraindre la femme.

      Félicitation en tout cas 🙂

  19. Myriam says:

    Bel article, excellents commentaires! Je reviens d’une matinée de discussion avec des mamans de mon quartier, je me sentais trop mal pour parler. Nous avons toutes des bébés de plusieurs mois 8 et plus et le sujet de conversation est l’accouchement, incroyable ! Je réalise l’ampleur chaque jour de cette prison de la maternité dans lequel on enferme les femmes… Je réalise aussi toute la difficulté que nous avons à nous remettre de cet évènement qui n’a pourtant duré que quelques heures de notre existence. Je comprends maintenant tout le MAL bien plus souvent que le bien que l’on nous a fait. Je suis persuadé personne n”est folle, n’a d’antécédents inconscients qui fait en sorte que l’on vive si dur cet évènement… Bref peu importe l’intention, la réalité c’est que l’on maltraite.

    Je n’accorde plus d’importance à leur raison de leurs interventions sur moi, je repense à cela et trouve que c’est de la démagogie scientifique ! Leur façon de faire, leur façon d ‘ “évaluer “, leur façon infantile de nous parler, leur discours de peur… La médecine au Québec repose sur des protocoles, aussitôt qu’une donnée n’est pas dans le parfait standard oups scalpel…! Je trouve cela déplorable qu’un jeune médecin après sa formation et un peu d’expérience n’est jamais vu d’accouchement sans interventions medicales. Ça fait beaucoup réfléchir sur leur expérience terrain? C’est aberrant que dur treize mamans ce matin 4 ont eu une césarienne, 9 ont été provoqués( certaines on finit vaginal ou cesarienne)… mais voyons ? Ils devraient refaire leur cours de méthodologie scientifique appris au 3 eme secondaire ( 15 ans).

    Pour ma part en analysant plusieurs réactions dans les médias des représentants de la médecine sur l’accouchement naturel et respecté je dirais qu’ils sont sur la défensive et de mauvaise foi même. Ils sentent la soupe chaude qu’il se passe quelque chose, qu’une révolution de l’accouchement est en marche. Je crois que oui…ils ne veulent pas perdre leur place ?
    C’est bien de dire que la vie est un risque. Dans mes.notes quand j’ai de la peine j’ai écrit ceci: “à quoi ça sert de vivre si je peux même pas vivre les grands événements de ma vie sous prétexte que c’est dangereux. Si la vie.est trop dangeureuse pour être vécu je préfère ne pas vivre du tout. On me confisque mon accouchement pour mon “bien “, quelle belle liberté! Si c’est ça lea promesses de l’occident alors moi je m’en vais au revoir je pars”. Je fais allusion à mon départ au Maroc en septembre. Et oui hors sujet un peu nous vivons dans une holligarchie et une sorte de bureaucratie…

  20. Stéphane SAUGET says:

    Mais qui êtes vous? Je me suis longtemps posé la question… Vous parlez de ce sujet en paraissant bien informée. Etes vous un simple quidam, usager du système, qui ne connait de la grossesse et la naissance que votre maigre expérience d’un ou deux ventres arrondis (voire aucun…). Si c’est le cas, je ne vous en veux pas, votre chemin initiatique vers la maternité a dû se passer sans encombre…et tant mieux. Vous devez être une bobo procédurière et râleuse qui se donne de l’importance en surfant sur la vague de la contestation à tout va. “tous des pourris”, “A bas le système” etc… Mais ce n’est pas grave, on ne peut pas vous en vouloir, vous ne savez juste pas de quoi vous parlez.
    Etes vous sage-femme? Alors là, c’est plus grave… Votre discours ressemble à celui d’une caricaturale vieille sage-femme frustrée d’avoir atteint son échelon maximal en mal de reconnaissance qui quitte la maternité car dépassé et souvent pas très bonne, qui s’autoproclame prêtresse de la naissance, prônant toutes formes de naissances fantaisistes, réfutant tout le Savoir établi et nourrissant son égo à coups de clichés et de désinformation à la manière d’un gourou. Vous me faites penser aux détracteurs de Galilée ou Copernic qui hurlaient à qui voulait les écouter que la Terre était plate et que tout gravitait autour d’elle. Vous citez 2 références scientifiques pour donner un semblant de crédit à vos propos, en niant les 1000 autres qui disent qui disent le contraires, ce qui ne fait pas honneur à votre jugement de scientifique si vous en êtes une. Si vous êtes une professionnelle de la naissance, avez vous à ce point dormi pendant vos gardes que vous n’ayez jamais eu de procidence du cordon inopiné? Avez vous si peu révisé que vous avez oublié ce qu’est une embolie amniotique ou un Benkiser? Etes vous à ce point brillante et devine que vous sachiez prévoir et anticiper chacune de ces situations? Croyez vous que votre ampoule de synto et votre obus d’oxygène sera d’un quelconque salut à votre cliente (car c’est bien du clientélisme) en pareille situation? Si vous êtes une professionnelle de la naissance, n’ayez crainte, vous vivrez un jour cette situation. Tout n’est qu’une question de temps et de statistique. Le devenir de votre patiente ne dépendra alors uniquement que de l’environnement dans lequel elle se trouvera. A domicile, sans filet, la sanction sera sans appel. La douleur de la famille de la défunte ne sera rien à côté de votre culpabilité. Appelez cela du catastrophisme, j’appelle ça des probabilités. Vous pouvez être pour ou contre, ces choses arrivent et quand elles arrivent, elles ne pardonnent pas l’amateurisme.
    Vous vous prétendez féministes et vous accusez les sages-femmes de sexisme! Les références féministes ont décidément bien évoluées! Je serai curieux d’avoir l’avis de Madame Badinter sur le sujet…
    Nous, équipes obstétricales, sommes des gens respectables, dévoués. La mortalité maternelle et infantile a diminué grâce à ces corporations que vous fustigez. C’est un fait. La médecine est une affaire sérieuse. Vous direz que nous sommes inhumains, rigides, fascistes, sexistes. C’est votre point de vue. Moi, je dis que vous êtes menteuse, manipulatrice, ignorante et dangereuse. Je ne suis pas sûr que ce soit mieux. N’usez pas de votre plume, si fine soit elle pour mettre en danger celles qui vous lisent. Si vous voulez vraiment faire évoluer les choses, encouragez les maisons de naissances et les espaces physiologiques, mais pas au détriment de la sécurité. Ca, tous les professionnels de la naissance en sont convaincus.
    Vous me paraissez bien jeune sur la photo de votre blog. Peut-être que ceci explique cela.
    Signé: Galilée

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Ce que j’adore avec les gynécos et les sages-femmes classiques qui interviennent sur mon blog, c’est qu’ils illustrent parfaitement ce que je dénonce.

      Monsieur croit tout savoir parce qu’il est:
      1. un homme
      2. un gynéco qui a bien appris ses leçons mais est incapable d’esprit critique, encore moins scientifique (mon blog regorge de références scientifiques, mais il est incapable de m’en fournir une seule)
      3. âgé (est-ce que vous ne seriez pas un peu dégarni ? Dommage que je ne vous vois pas en photo)
      (4. et on notera qu’il n’a lui-même jamais accouché, mais qu’importe, le principe, quand on est un homme, c’est qu’on sait mieux que les femmes comment accoucher)

      Ca lui donne donc l’attitude machiste, paternaliste et infantilisante à l’égard des femmes. Normal.

      Je lui décerne une médaille supplémentaire parce qu’en un seul post, il est parvenu à rassembler tous les clichés des interventions masculines sur un site féministe: il y ajoute le mainsplanning. Oui, cette attitude d’hommes qui ne connaissent rien au féminisme si ce n’est l’une ou l’autre figure médiatique qui passe à la radio, et qui viennent doctement expliquer aux femmes ce qu’elles devraient faire en tant que féministes.

      Ca fait longtemps que j’attendais un commentaire de ce genre. Je suis ravie qu’il soit enfin arrivé. Mon blog commence à déranger l’establishment médical. La journée commence bien 🙂

      signé: une psychopathe tueuse en série qui cherche à éliminer les femmes et les bébés avec sa plume.

    • Myriam says:

      Quel condescendance M l’obstetricien! Vous illustré bien nos propos…on ne remet pas en question les 10% environ de femmes qui ont besoins de soins médicaux, pourquoi imposer à une majorité un traitement qui convient à une minorité ?

      Voici ce que je pense de votre profession sans me gener cette fois-ci : vous êtes des “spécialistes ” mais au fond complètement renfermés dans des traditions paternalistes et aliéné par des lobbies et marketing pharmaceutiques. Parfois vous êtes conscient de cela mais cette frime pronant la productivité est monétairement avantageux pour vous. J’ai très honte que mes impôts est servies à payer le genre d’accouchement que j’ai eu. J’ai porté cet enfant en excellente santé sans aucun maux de grossesses 9 mois. C’est grâce à MOI et non vous que j’ai cet enfant et je devrais vous remercier pour m’avoir enfermé et dépossédé de mon corps? Je dois vous remercier de m’avoir violenté et je suis une ingrate ? Wow vous avez tout un EGO! Et oui moi aussi j’en ai un heureusement, faudrait vraiment avoir une mauvaise estime de soi pour être contente..? On me depossede de mon corps pour mon bien, je suis dangeureuse , comme une enveloppe, une coquille une boîte de conserve que l’on tente d’ouvrir par le bas et si ça ne marche pas bien on va l’éventré… L’obstétrique a perdu de vu la vocation de la médecine qui se veut un art au service du bien-être d’un individu pour une vocation au service d’un établissement, d’un ministère et d’une société qui n’a qu’une seule préoccupation :faire tourner l’économie . Je précise individu car chaque personne est unique et je me demande bien comment en à peine deux minutes d’échographie qualitative ou rien d’anormal n’est révélé seulement un peu moins d’eau que la moyenne pour cité le professionnel en question, on décide sans m’expliquer, ni demander mon avis d’actes irréversibles, intruisifs, qui n’apportent rien d’avantageux pour la mère et l’enfant. Tout ça car ma date d’expiration est passée.Vous êtes ridicule, vous n’ouvrez pas mon dossier, ne tenez pas compte du bébé au monitoring excessivement en forme, de ma pression parfaite etc… Non vous voulez railler mon nom de votre listes de femmes potentielles à se présenter cette semaine. Vous appellez ca de la méthode scientifique ? Et oui j’aurais mieux fait naturellement et je ne ferai plus affaire avec vous, je n’ai pas besoin qu’on me dicte quoi faire? Signée une sorcière frustrée

  21. Louis says:

    Wahhouu enfin un vrai gynobs pour relever le niveau du haut de sa sainte science.

    Môssieur le sachant, fut-ce trop prétentieux et déplacé de la part de ces bécasses qui entourent vos utérus (en l’occurence d’un de leurs conjoints) que de vous demander de bien vouloir sourcer vos propos de manière, disons, crédible (ça c’est la version polie pour te dire que si tu croises le fer ici sur des bases objectives -qu’elles soient scientifiques ou morales-, je te fume avec plaisir). Pour ce qui est du reste, merci de faire prendre conscience de la nécessité du combat de l’auteure.

    • Louis says:

      Ah, oui, j’oubliais, vous avez moins d’expérience en matière d’accouchement que n’importe quelle mère vu que vous n’avez tout simplement jamais accouché.

      • Pasta Farienne says:

        Mouahaha! je n’aurais pas mieux dit cher Louis, merci pour l’humour de vos commentaires qui rend la chose encore plus savoureuse.

        J’en rajoute une petite tranche : on note que leMmonsieur Sauget a un gros besoin de savoir qui est Madame Lahaye pour savoir si ses articles sont valables ou pas… Démarche scientifique intéressante, j’aurais adoré voir les de Monsieur Sauget si Einstein avait déclaré qu’on peut faire voler une pomme jusqu’à la lune en la montrant à un éléphant rose à pois blancs… Ca aurait été fun! Personnellement, je pense que seule l’intervention du monstre de spaghetti volant invisible influence le bon déroulement d’un accouchement, et comme je suis président du collège national des gynécologues obstétriciens français, vous pouvez me croire, pour éviter des complications, il suffit de manger des spaghetti pendant l’accouchement ! 🙂

        L’attaque ad hominem est un sophisme qui suffit à lui seul pour discréditer le propos, cher monsieur Sauget…

  22. Moi et moi says:

    Comme le cauchemar de l’épisiotomie obligatoire. Je n’ai personnellement pas envie de vivre ce que ma pauvre mère a vécu.

  23. Harmatum says:

    Dans le genre frustrée d’avoir rater la p1 je demande la gentille Marie. La remarque sur la place des mathématiques dans le cursus de médecine en entrée de jeu m’a fait bien marrer (à part en première année, et encore pas dans toutes les facs, ya zéro mathématiques en médecine, quelques stat en lecture critique d’article et encore). Pour ce qui est du “mythe” de l’accouchement qui dérape, je dois dire que j’ai la “chance” d’avoir assister à pas mal d’accouchements mythiques alors ! Le nombre de fois où en garde on est appelé sur un truc qui se passe mal sur une grossesse parfaitement suivie et où aucune anomalie n’avait été détecté… C’était sans doute des cauchemars et j’ai sans doute été encore payer à rien faire ?

    Le dernier accouchement en date c’était encore plus frappant puisque c’était celui de ma femme. Véridique. Tout allait parfaitement bien jusqu’au moment où on a du appeler l’interne, la chef de GO, les anesthésiste et compagnie en moins de 3 min sur une hémorragie de la délivrance. Les sages femmes à domicile se trimbalent toutes avec 2l de ringer ? Et savent mettre des voies centrales en 3 minutes ? Alors allons y ! Vive l’accouchement à domicile (mais si leur nombre augmente qu’on vienne pas se plaindre en cas d’accident).

    • Flo says:

      “Dans le genre frustrée d’avoir rater la p1 je demande la gentille Marie.”

      => Cte condescendance, magnifique !
      Alors je ne connais pas l’autrice mais :

      1) Soit elle a effectivement raté sa P1 et dans ce cas votre remarque est totalement dénuée d’empathie (vous êtes professionnel de santé non, donc vous connaissez ce mot ? LOL). Genre la P1 quoi. Le concours le plus débile de la terre, mais surtout un concours extrêmement ravageur et cruel. Et donc vous vous foutez de la gueule de l’autrice sur son éventuel échec à un concours à la con que vous, vous avez réussi ?

      2) Soit elle a jamais fait de P1, mais même dans ce cas, c’est toujours autant gratuit de votre part. Et vous rajoutez juste votre couche de merde dans un système déjà crasseux jusqu’à la moelle, en rappelant à tous celleux qui passent sur le blog et qui ont raté leur P1 à quel point ielles doivent se sentir frustré-e-s ?

      ==> Dans tous les cas, votre ton condescendant, wouahhhhoo, vous illustrez parfaitement bien ce qui est dénoncé dans son blog, que vous devriez d’ailleurs lire plus en détails.

      Signé : une ex P1

    • Flo says:

      Et pour ce qui est des mathématiques, c’est faux ce que vous dîtes. On a non seulement des statistiques qui est une matière à part entière, mais surtout, beaucoup beaucoup de physique qui sont surtout des mathématiques appliquées dans les faits. La physique est à très haut coeff. Et le programme de maths requis pour la physique est bien plus poussé qu’en terminale S, pour vous donner une idée on arrive en P1 (ou PACES maintenant) avec un bagage mathématique insuffisant en sortant du bac, avec la fac qui s’en branle parce qu’elle jette pas vraiment un oeil au programme de S, c’est donc à chacun-e de rattraper son niveau tout-e seul-e.

  24. Harmatum says:

    Et pour répondre à Louis et aux autres, j’ai jamais eut de cancer du sein non plus pourtant je m’y connais mieux que la (très très) grandes majorité des patientes qui en ont malheureusement eut un et qui s’en sont remises à moi pour leur traitement. Et heureusement. Ya pas besoin d’être une femme pour comprendre comment se passe un accouchement, surtout quand il se passe mal (en général la femme qui le vit est trop dans les vapes pour nous aider avec son expertise, même si c’est pas son premier accouchement). Par contre faut en avoir fait quelque uns. Genre 200 ou 300… Et la on peut l’ouvrir (qu’on soit un homme ou une femme).
    Et pour répondre à l’autre qui disait “pourquoi imposer à la majorité ce qui n’est nécessaire que dans 10% des cas” je suis désolé de lui dire que c’est… totalement débile comme réflexion. Par définition ces 10% de cas où ça se passe mal (quoi qu’en dise la tenancière de ce blog qui a mon avis à pas vu un seul accouchement de sa vie sauf peut être le sien et encore) ne sont pas prévisible. On ne sait pas sur qui ça va tomber. C’est pas du catastrophisme, c’est juste la vie. Comme les accidents d’avion… Si on savait à l’avance lesquel allait tomber on monterai pas dedans.
    Alors certes on arrive maintenant à détecter (merci les sages femme) et à traiter (merci les gyneco) plein de truc, mais en garde croyez moi, la seule chose qu’on fait ou presque, c’est de l’inattendu…

  25. Louis says:

    “Dans le genre frustrée d’avoir rater la p1 je demande la gentille Marie.”
    Ad hominem.

    “La remarque sur la place des mathématiques dans le cursus de médecine en entrée de jeu m’a fait bien marrer (à part en première année, et encore pas dans toutes les facs, ya zéro mathématiques en médecine, quelques stat en lecture critique d’article et encore). ”
    Moi ça me fait pleurer.

    “Pour ce qui est du « mythe » de l’accouchement qui dérape, je dois dire que j’ai la « chance » d’avoir assister à pas mal d’accouchements mythiques alors ! ”
    Et ça vous a échappé où que la plupart des dérapages étaient iatrogènes ?

    “Le nombre de fois où en garde on est appelé sur un truc qui se passe mal sur une grossesse parfaitement suivie et où aucune anomalie n’avait été détecté… C’était sans doute des cauchemars et j’ai sans doute été encore payer à rien faire ?”
    C’est souvent dans la perfection du suivi que se trouve la cause directe du “truc qui se passe mal”

    “Le dernier accouchement en date c’était encore plus frappant puisque c’était celui de ma femme. Véridique. Tout allait parfaitement bien jusqu’au moment où on a du appeler l’interne, la chef de GO, les anesthésiste et compagnie en moins de 3 min sur une hémorragie de la délivrance.”
    Un souci dans les cascades hormonales ? C’est fortuit sans doute.

    “Les sages femmes à domicile se trimbalent toutes avec 2l de ringer ?”
    En combien de secondes une femme qui fait une hémorragie de la délivrance sera repérée en AAD ? à l’hôpital ? Comparez les résultats des multiples études comparatives (c’est des maths mais quand-même) avant d’ostraciser à tort.

    “Et savent mettre des voies centrales en 3 minutes ? Alors allons y ! Vive l’accouchement à domicile (mais si leur nombre augmente qu’on vienne pas se plaindre en cas d’accident).”
    Déjà que sans que leur nombre augmente VOUS venez vous plaindre ; “qu’on” vienne pas se plaindre (sans parler d’augmentation de quoi que ce soit) serait une preuve de respect que les nombreuses personnes sensées et responsables qui choisissent l’AAD voire l’ANA apprécieraient fort de votre part.

    “Et pour répondre à Louis et aux autres, j’ai jamais eut de cancer du sein non plus pourtant je m’y connais mieux que la (très très) grandes majorité des patientes qui en ont malheureusement eut un et qui s’en sont remises à moi pour leur traitement.”
    Oui monsieur Pavlov, aucun doute là dessus. Petit aparté sur la nécessité d’arrêter le dépistage de masse du cancer du sein, catastrophe épidémiologique s’il en est, mais si vous versez dans l’onco, je comprends que vous soyez fâchés avec les stats.

    “Et heureusement. Ya pas besoin d’être une femme pour comprendre comment se passe un accouchement, surtout quand il se passe mal ”
    De la négation de l’autre. Ne vous déplaise, la compétence “accoucher” est exclusivement féminine.

    “(en général la femme qui le vit est trop dans les vapes pour nous aider avec son expertise, même si c’est pas son premier accouchement). ”
    Heu, si, sauf quand vous ne l’aidez pas.

    “Par contre faut en avoir fait quelque uns. Genre 200 ou 300… Et la on peut l’ouvrir (qu’on soit un homme ou une femme).”
    Personne ne “fait” un accouchement…

    “Et pour répondre à l’autre qui disait « pourquoi imposer à la majorité ce qui n’est nécessaire que dans 10% des cas » je suis désolé de lui dire que c’est… totalement débile comme réflexion. Par définition ces 10% de cas où ça se passe mal (quoi qu’en dise la tenancière de ce blog qui a mon avis à pas vu un seul accouchement de sa vie sauf peut être le sien et encore) ne sont pas prévisible. ”
    Ok, le suivi des grossesses est donc une mauvaise blague inutile et dispendieuse.

    “On ne sait pas sur qui ça va tomber. C’est pas du catastrophisme, c’est juste la vie. Comme les accidents d’avion… Si on savait à l’avance lesquel allait tomber on monterai pas dedans.”
    Alors pourquoi clouer les femmes dans un lit d’hôpital ?

    “Alors certes on arrive maintenant à détecter (merci les sages femme) et à traiter (merci les gyneco) plein de truc, mais en garde croyez moi, la seule chose qu’on fait ou presque, c’est de l’inattendu…”
    C’est bien pour ça que les grosses structures sont dangereuses.

    Je passe sur le paternalisme omniscient, la débilitation de la Femme… les poncifs habituels quoi.

  26. Harmatum says:

    Les amis, on en tien un bon là.
    Dites-moi cher Louis, que faites vous mercredi soir ? J’organise un diner avec quelques amis, ils seraient sans doute très intéressés par toutes vos théories.

    Sans rire, votre rhétorique est impressionnante.
    De bêtise. Mais impressionnante tout de même car un niveau comme ça on en rencontre pas tous les jours.

    “Ad hominem”
    Pas faux.

    “Moi ça me fait pleurer.”
    Moi ce qui me fait pleurer c’est la bêtise et en ce moment je suis servi. On y arrive.

    “Et ça vous a échappé où que la plupart des dérapages étaient iatrogènes ?”
    Oui, ça m’a totalement échappé. Comme aux sages femmes d’ailleurs, et comme à tous les professionnels qui travaillent quotidiennement dans les salles de naissances.
    Mis à part les excessivement rare complications liées à péridurale, et les complications “prévisibles” qui aboutissent généralement à une césarienne programmée, l’immense majorité des complications sont liées à des hémorragies (soit par rupture de petits vaisseaux du col, soit – et c’est beaucoup plus grave – par rétention placentaire) qui ne sont absolument pas prévisible et certainement pas iatrogène. Donc vous racontez n’importe quoi et c’est bien dommage.

    “C’est souvent dans la perfection du suivi que se trouve la cause directe du « truc qui se passe mal »”
    Heu … non ? Toujours pas non, le suivi sert à éviter que ça se passe mal. Ce qui se passe mal c’est des choses qu’on ne peut malheureusement pas voir lors d’un suivi même s’il est parfaitement réalisé. Encore une affirmation gratuite relativement illogique.

    “Un souci dans les cascades hormonales ? C’est fortuit sans doute.”
    Non, une hémorragie de la délivrance. Et oui, c’est fortuit. Vous aviez peut être pas compris que le principe d’un accouchement c’est tout de même de faire passer une tête de 35 cm de circonférence à travers un col dilaté à 10 cm… J’ai cru comprendre que votre profil c’était un peu complot et compagnie, mais la faut pas sortir de polytechnique pour comprendre qu’il y a un certain nombre de fois ou y’a des choses qui lâche. Et la c’était juste un vaisseaux, mais en cas de rétention placentaire ça peut rapidement devenir plus grave.

    “En combien de secondes une femme qui fait une hémorragie de la délivrance sera repérée en AAD ? à l’hôpital ? Comparez les résultats des multiples études comparatives (c’est des maths mais quand-même) avant d’ostraciser à tort.”
    Lors d’une hémorragie de la délivrance, ça peut aller vraiment très vite. Mais vraiment. Globalement la plupart des études affirment que les groupes sont semblable alors que ce n’est pas vrai. Lorsque les études prennent en compte le nombre de grossesse préalable alors ça change tout ! Les taux de transfert hospitalier sont très important (presque 50% des cas) chez les femmes qui attendent un 1er enfant http://www.sth.nhs.uk/clientfiles/File/Home%20birth%20evidence%20-%20Transfer%20rates%20from%20a%20home%20birth%20to%20hospital.pdf
    Presque 10% de transfert en urgence dans l’étude de Hutton.
    En gros, toutes les études montrent que l’accouchement à domicile n’est possible que pour des femmes non primipare qui ont bénéficié d’un suivi de très bonne qualité et un accès à une structure rapide.

    “Oui monsieur Pavlov, aucun doute là dessus. Petit aparté sur la nécessité d’arrêter le dépistage de masse du cancer du sein, catastrophe épidémiologique s’il en est, mais si vous versez dans l’onco, je comprends que vous soyez fâchés avec les stats.”
    Vous confondez surement prostate et sein. Je comprends que vous ne soyez pas bon en anatomie mais y’a sans doute des limites. Le dépistage du cancer du sein a une efficacité démontré pour les femmes entre 50 et 74 ans. “pour 1000 femmes soumises tous les 2 ans à une mammographie entre 50 et 69 ans, 7 à 9 décès sont évités et 4 femmes sont surdiagnostiquées. Le dépistage sauverait ainsi 2 fois plus de vies qu’il n’occasionnerait de surdiagnostic. Par rapport à une population non dépistée la réduction du taux de mortalité est de l’ordre de 15% pour les femmes de 50 à 59 ans et de 30% pour les femmes de 60-69 ans. Les traitements moins lourds peuvent être proposés grâce aux diagnostics précoces. Les bénéfices du dépistage sont supérieurs à ses risques.”

    “De la négation de l’autre. Ne vous déplaise, la compétence « accoucher » est exclusivement féminine.”
    Oui, mais pas celle de “faire accoucher”. Et des obstétricienne y’en a un paquet. La profession se féminise tellement qu’elle vont devenir de très loin majoritaire dans les années à venir. Donc encore une réflexion sans intérêt.

    “Heu, si, sauf quand vous ne l’aidez pas.”
    Heu … what ?

    “Personne ne « fait » un accouchement…”
    Ah, si on joue sur les mots alors…

    “Ok, le suivi des grossesses est donc une mauvaise blague inutile et dispendieuse.”
    En fait c’est d’un trouble de la logique que vous souffrez. Le suivi de grossesse permet d’éviter tous cas prévisibles. Mais sur l’ensemble des complications possible, y’en a 10% qui ne sont pas prévisible. C’est quoi que vous comprenez pas ?

    “Alors pourquoi clouer les femmes dans un lit d’hôpital ?”
    Et un trouble de la compréhension aussi…
    C’est aussi débile que de demander : “mais pourquoi vous mettez des air-bag dans toutes les voitures ?? suffirait d’en mettre que dans celle qui vont avoir des accidents !” Vous seriez pas un génie incompris vous ?

    “C’est bien pour ça que les grosses structures sont dangereuses.”
    Sur ça vous avez raisons. Comme quoi les exceptions sont possibles. En effet c’est dommage qu’on s’oriente vers des structures énormes.

    “Je passe sur le paternalisme omniscient, la débilitation de la Femme… les poncifs habituels quoi.”
    Non non, ne passez pas, c’est un tel plaisir de vous lire !

    • Louis says:

      “Mis à part les excessivement rare complications liées à péridurale”
      Par analogie, les complications liées à l’amputation d’un membre blessé sont tout aussi rares, ce n’est pas pour autant une bonne raison pour affirmer que la généralisation de l’amputation préventive n’est pas un dérapage.

      “et les complications « prévisibles » qui aboutissent généralement à une césarienne programmée,” On sort un tantinet du cadre de la discussion sur l’AAD là.

      ” l’immense majorité des complications sont liées à des hémorragies (soit par rupture de petits vaisseaux du col, soit – et c’est beaucoup plus grave – par rétention placentaire) qui ne sont absolument pas prévisible et certainement pas iatrogène.”
      Vous m’en direz tant. Les sages femmes AAD font donc de la magie avec leurs quelques 3000 accouchements par an et combien de décès par hémorragie déjà ?

      ” mais la faut pas sortir de polytechnique pour comprendre qu’il y a un certain nombre de fois ou y’a des choses qui lâche”
      Exact, vous pourriez même cibler à l’avance les cas critiques avec une sensibilité de 0.8 et une sélectivité similaire que ça ne changerait rien au problème : c’est pas vos ovaires, vous n’auriez toujours pas à critiquer de la sorte les femmes qui choisissent les risques qu’elles prennent.
      “Presque 10% de transfert en urgence dans l’étude de Hutton.” Comme quoi, les sages femmes AAD ne sont ni incompétentes (elles savent qui orienter et quand) ni prétentieuses (elles savent ce qui relève du service boucherie/charcuterie) ni dangereuses (les faits sont têtus).

      “Vous confondez surement prostate et sein.” Autant pour moi, quel étourdi.

      “Les bénéfices du dépistage [du cancer du sein] sont supérieurs à ses risques”
      http://www.formindep.org/-depister-le-cancer-du-sein-.html (pour faire court)

      “Oui, mais pas celle de « faire accoucher ».”
      Vous confondez accoucher et déféquer 😉

      “Heu … what ? ” Un oubli, le “si” faisait référence à ce paragraphe «Ya pas besoin d’être une femme pour comprendre comment se passe un accouchement, surtout quand il se passe mal » , j’ai scindé ma réponse ensuite et oublié de le supprimer, le “sauf quand vous ne l’aidez pas” était ironique.

      “Ah, si on joue sur les mots alors… ” …On va peut-être finir par aborder les concepts sous-jacents ? Mais vous semblez avoir un lourd, disons, passif !

      “En fait c’est d’un trouble de la logique que vous souffrez. Le suivi de grossesse permet d’éviter tous cas prévisibles. Mais sur l’ensemble des complications possible, y’en a 10% qui ne sont pas prévisible. C’est quoi que vous comprenez pas ”

      Sur l’ensemble des complications effectives, il y a les prévisibles : celles qui excluent l’AAD et ne sont donc pas une prise de risque lors d’un AAD.
      Puis il y a les autres.
      S’il est dangereux de pratiquer l’AAD à cause de ces 10 % d’autres, il l’est tout autant de pratiquer l’accouchement hospitalier à cause des mêmes 10% sauf à considérer que l’accouchement hospitalier offre de meilleures garanties (c’est logique jusque là ?).
      Mais, si l’accouchement hospitalier offre de meilleures garanties en cas de pépin, alors que le suivi et les résultats sont identiques, la prévisibilité n’a, in fine, aucune importance.
      Quelle utilité à effectuer un suivi si ce qui n’est pas prévu par le suivi ne présente pas, à posteriori, plus de risque que ce qui l’est ? La réponse est évidente : Pour tout ce que le suivi dépiste.
      Vous avez saisi la boucle logique dans le cas de l’AAD ? (sinon, reprenez du début autant de fois que nécessaire).
      Vous comprenez mieux le sens de mon affirmation maintenant ?

      Pour le reste, vous vous projetez.

      • Harmatum says:

        Pas le temps de répondre au reste car de toute évidence votre pensée tourne en rond et vous êtes globalement imperméable à la logique.
        10% de transfert en urgence c’est proprement scandaleux. Les transferts non urgent (lié à une complication qui est donc prise en charge à temps) c’est presque 45% chez les primipares. Quand le transfert s’effectue en urgence c’est que ya quelque chose qui a merdé et qu’on fait prendre un risque tant à la mère qu’au bébé.
        Pour ce qui est de la comparaison entre les naissances à domicile et hospitalière c’est incroyable de pas se rendre compte qu’il est impossible de comparer réellement !
        3000 naissance sur 800.000… Vous pensez réellement pouvoir faire des stat comme ça ?
        Ya pas de comparaison possible, n’importe qui peut trouver au sein des 797.000 naissances hospitalières 3000 naissances plus que parfaite avec un taux de satisfaction de 100% & co. La seule chose qu’on peut faire c’est étudier les 3000 cas de naissance à domicile et quand on le fait on se rend compte que le taux de transfert est énorme et que chez les primipares il y a une intervention médicale dans 45% dont 10% en urgence. C’est énorme ! Ça montre uniquement que ça marche pas. L’autre bais principal des études Comparative c’est qu’en général les accouchement à domicile qui se passent mal et finissent à l’hôpital sont comptabilisé… comme accouchement hospitalier (et avec complication qui plus est).
        La réalité c’est que tous les jours ya tout un tas de situation qui sont récupérée par des médecins.
        Un article intéressant :
        http://m.slate.fr/story/77870/longue-vie-honteuse-histoire-mortalite-maternelle

  27. Myriam says:

    Cher monsieur Harmatum,
    Je vous trouve très borné, je vous lis et vous trouve péniblement lourd. D’abord oui les hémorragies sont la complication la plus fréquente, l’auteure l’a d’ailleurs mentionné régulièrement dans plusieurs articles et plusieurs réponses et commentaires. Par contre, oui il y a une partie imprévisible comme vous dites, mais il y a beaucoup de prévisibilité. Tout d’abord pour absorber l’ocytocine il faut y avoir un climat de calme, de tendresse avec le bébé, ensuite un travail long risque amplement d’avoir une complication hémorragique par fatigue utérine, ensuite l’ocytocine de synthèse est très peu absorbée par la femme lors d’un “accouchement artificiel “oups déclenché… et il doit aussi avoir un lien avec la violence utérine des contractions qu’elles provoquent sans compter les extractions violente à coups de coude etc…

    Ensuite si les hôpitaux ( maternités) étaient des lieux respectueux de l’intégrité physique et psychologique de la personne, qu’on n’avait une liberté d’actes de choix et de paroles, je ne pense pas que je serais ici et que je serais dégoûtée d’y remettre les pieds. La réalité est tout autre. Vous traité de menteuses et d’ignorantes bon nombre de femmes ayant subi de la violence obstétricale, c’est une dépression post-partum les hormones l’ont rendu folle. N’importe qui qui aurait vécu un semblant de ce que j’ai vécu serait dans le même état que le mien. Et je pense que si les hommes auraient à vivre un accouchement, jamais ils n’accepteraient ce que l’on nous fait.

    Et ça vous ferait si mal qu’il y aurait un changement de mentalité global que ce soit aménagé comme un milieu de vie avec un calme etc, il me semble que notre cause est légitime je dirais même plus elle devrait vous tenir à coeur puisqu’elle va vers l’amélioration de votre travail. On devrait faire équipe vous et moi…Jamais je n’aurais cru devoir me battre pour toutes ces choses qui vont tellement de soi. Et oui l’accouchement à domicile est réalisable, sécuritaire, ok il y a une probabilité moindre que ça dérape et je suis de celles qui pensent que ça vaut la peine de tenter le coup, de se sentir accompli surtout après l’échec que l’on m’a fait vivre. Pourquoi ça vous choque ? Nous reconnaissons qu’en cas de complications vous êtes notre héros, pourquoi ça vous heurte tant? Pourquoi ne travaille-t-on pas en équipe ? Mais si tout va bien, et oui je garde mon affirmation débile, pourquoi surveiller et appliquer à outrance des interventions inutiles qui oui créent des complications chez une femme dont l’accouchement se présentait parfaitement… je trouve ça incompréhensible. Non seulement c’est du gaspillage, vous perdez votre temps avec un cas comme moi, alors que vous pourriez l’accorder à une femme malade, et pour couronner le tout vous me meprisez et créez des complications… et je suis débile de denoncer cela? Si réellement besoin d’interventions il y a, je serai la première à vous remercier.

    La débile profonde

  28. Myriam says:

    De vous et moi il est à se demander lequel de nous deux est le plus débile en niant qu’il n’y a pas de faille dans vos procédures et que la sur médicalisation est une invention de l’esprit…

  29. Marie-Hélène Lahaye says:

    Hermatum,

    ” Ya pas besoin d’être une femme pour comprendre comment se passe un accouchement, surtout quand il se passe mal (en général la femme qui le vit est trop dans les vapes pour nous aider avec son expertise, même si c’est pas son premier accouchement). Par contre faut en avoir fait quelque uns. Genre 200 ou 300… Et la on peut l’ouvrir (qu’on soit un homme ou une femme).”

    J’ai du mal à comprendre votre argument. Selon vous, une femme ne comprend pas comment se passe un accouchement parce qu’en le vivant elle serait dans les vapes ? Étrange, parce que s’il y a bien une personne au courant de ce qu’elle vit dans toute son intensité, dans toutes ses sensations et dans toutes ses émotions, c’est bien la femme.

    Si je suis votre argument, il faut donc considérer qu’une personne n’ayant jamais eu de relations sexuelles est bien plus au courant de ce qu’est une relation sexuelle si elle a vu 300 films pornos et lu un traité de sexologie qu’une personne ayant des relations sexuelles, sous prétexte que lors d’une relation sexuelle, on est dans les vapes et on a l’esprit ailleurs ?

    De même, il faut considérer qu’une personne qui n’a jamais été amoureuse sait mieux ce qu’est l’amour (et ses complications) en ayant lu Tristan et Yseult, Roméo et Juliette et 300 romans à l’eau de rose qu’une personne amoureuse parce qu’elle est “dans les vapes”?

    S’il y a bien des personnes les plus aptes à savoir ce qu’est un accouchement jusque dans ses sensations et ses émotions les plus intenses, c’est précisément les femmes qui ont accouché. Ce sont donc les premières personnes à écouter et à prendre en compte lorsqu’il s’agit d’accompagner la naissance. Personne d’autre connait mieux son corps que chaque femme elle-même.

    En revanche, cette idée que les femmes en savent plus que les hommes dans un domaine particulier est insupportable pour certains hommes. C’est comme ça que des hommes comme vous cherchent à nier toute connaissance empirique des femmes, voire même toute demande particulière de celles-ci. C’est une attitude sexiste et machiste classique. Elle illustre parfaitement ce que je dénonce dans mon blog.

    “Les taux de transfert hospitalier sont très important (presque 50% des cas) chez les femmes qui attendent un 1er enfant http://www.sth.nhs.uk/clientfiles/File/Home%20birth%20evidence%20-%20Transfer%20rates%20from%20a%20home%20birth%20to%20hospital.pdf
    Presque 10% de transfert en urgence dans l’étude de Hutton.
    En gros, toutes les études montrent que l’accouchement à domicile n’est possible que pour des femmes non primipare qui ont bénéficié d’un suivi de très bonne qualité et un accès à une structure rapide. ”

    Le fait qu’il y ait des transferts est justement la preuve que l’accouchement à domicile est pratiqué par des personnes raisonnables et prudentes, qui ne prennent aucun risque, et qui, au moindre doute, préfèrent rejoindre l’hôpital plutôt que risquer des complications. La question du transfert, ses modalités, son organisation préalable est justement un point essentiel de la préparation de l’accouchement à domicile. C’est étonnant que d’une part vous vocifériez sur tous les risques de l’AAD, et d’autre part, votre principale critique de l’AAD est justement la meilleure réponse que les femmes et les soignants donnent à ces risques.

    Ensuite, ce n’est pas parce qu’il y a eu transfert qu’il y avait forcément grave danger, voire même raison médicale. Dans le doute, les sages-femmes qui accompagnent les accouchements à domicile transfèrent la parturiente. Elles n’attendent pas qu’il y ait une complication avérée. Justement parce qu’elles sont raisonnables, prudentes, et qu’elles connaissent bien leur métier.

    Les femmes qui choisissent l’accouchement à domicile sont conscientes des probabilités de transfert, et des probabilités plus grandes en cas de premier enfant. Beaucoup d’accouchement à domicile sont d’ailleurs décidés pour le deuxième enfant, précisément suite à l’expérience de l’accouchement (cette fameuse expérience que vous niez) vécu dans le contexte hospitalier.

    Enfin, quand on regarde de près le processus de transfert et le niveau exact où se situent les risques, on constate que les risques n’ont pas lieu à domicile, ni au moment du transport vers l’hôpital. Les risques ont lieu précisément à l’arrivée à l’hôpital. Pourquoi ? Parce que l’hôpital est incapable de prendre en compte une urgence obstétricale (malgré l’appel préalable de la sage-femme pour signaler le transfert, malgré le fait que la femme ait son dossier dans cet hôpital) en raison de la rigidité de ses protocoles, de l’organisation de ses services et de l’incapacité pour bon nombre de médecin de comprendre ce que la sage-femme leur explique. Sans même compter les médecins qui maltraitent des parturientes souhaitant accoucher à domicile et les mettent délibérément en danger, avec pour seul but de les punir de leurs choix. Ce sont les mêmes qui ensuite se vantent d’avoir “récupéré une situation qui aurait pu mal tourner”.

    Quand je lis vos propos, quand je vois à quel point vous niez les femmes, je comprends d’autant mieux tous les risques physiques et psychiques que courent les femmes qui accouchent dans les hôpitaux. Vos propos me confortent dans ma volonté de dénoncer les violences infligées aux parturientes par des médecins comme vous, et l’urgence de changer la mentalité sexiste et irrespectueuse qui règne dans les hôpitaux.

    Sinon, c’est quoi P1 ? C’est juste parce que j’ai réussi haut la main des études de droit, ce qui me donne un avantage indéniable dans la capacité à lire des textes (y compris médicaux) et à élaborer un raisonnement logique.

  30. Harmatum says:

    Ce n’est pas que vous avez du mal à comprendre mon argument. C’est que vous ne l’avez pas compris : le “en général la femme est dans les vapes” se rapportait à ce qui était souligné juste avant, c’est à dire “surtout quand ça se passe mal”. Quand une femme perd 1 demi litre de sang en moins de 10 min (voir parfois beaucoup plus et en moins longtemps), et bien elle est dans les vapes.
    Sur l’argument “vous dites ça parce que vous êtes un homme” et “seul une femme qui a accouché peut savoir de quoi on parle”, ça n’a pas de sens… Il y a de plus en plus d’obstétriciennes et elles sont pas toutes nullipare à ce que je sache. Et étonnement elles tiennent des discours semblables aux miens dans la très grande majorité des cas.

    Ensuite pour ce qui est de “quelqu’un qui n’a jamais été amoureux connait mieux l’amour blablabla”, la non plus ça n’a pas de sens… C’est le principe de la médecine : être expert en pathologie, mais vous croyez tout de même pas qu’on a du toutes les expérimenter personnellement pour savoir de quoi on parle ? J’ai jamais eut de pneumopathie et pourtant je sais comment ça se traduit symptomatiquement, j’en connais les causes et les traitements. Pour les complications de la grossesse, car c’est de ça qu’on parle (si 100% des grossesses se passaient bien, on aurait pas cette discussion et les femmes pourraient accoucher ou bon leur semble je m’en contreficherai totalement, le problème c’est que les grossesse patho bah c’est encore dans le top 10 des causes de mortalité chez les femmes jeunes dans les pays dit “développés”) c’est la même chose.

    Pour ce qui est des transferts, j’ai déjà répondu à Louis qui donnait des arguments similaires. Mais je peux me répéter : “10% de transfert en urgence c’est proprement scandaleux. Les transferts non urgent (lié à une complication qui est donc prise en charge à temps) c’est presque 45% chez les primipares. Quand le transfert s’effectue en urgence c’est que ya quelque chose qui a merdé et qu’on fait prendre un risque tant à la mère qu’au bébé.” Les transferts dont vous parlez vous, ceux qui prouverais qu’on a affaire à des gens ultra-compétent, ce sont les 45% de transferts non urgent. Le principe de l’urgence, c’est que c’est … urgent (= risque en cas de non intervention urgente). Ensuite pour parler chiffre, le fait que les accouchements “à domicile” qui aboutissent à un transfert hospitalier soient comptabilisé en “accouchement hospitalier” ça ne choque personne ? C’est tout de même un biais majeur…

    Ensuite quand vous dites “quand on regarde de près le niveau ou se situent les risque en cas de transfert”, je dois dire que je me demande ou vous avez regardé ?? Y’a absolument aucune étude sérieuse sur ça, juste des anecdotes. Et quand on est de l’autre côté de la barrière et qu’on est la pendant 24h à la suite pour accueillir des femmes en état de souffrance parce que leur accouchement se passe mal (avant intervention médical évidemment) c’est un peu fort de café d’entendre dire que si ça va pas c’est de notre faute. Quand on nous appel c’est que y’a déjà quelque chose qui va pas. Et qui nous appel ? Les sages femmes. Donc à un moment faut arrêter de déconner.

    Pour conclure, je nie personne, chacun à une histoire différente, mais quand j’entends des absurdités qui sont dangereuses qui plus est, ça m’énerve.

    Ps : P1 c’est la 1ère année de médecine, celle du concours d’entré.
    Pps : moi aussi j’ai fait du droit avant de faire médecine. J’ai pas eu le sentiment que ça me permettait de “lire les textes médicaux”. En revanche médecine si.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      « Sur l’argument « vous dites ça parce que vous êtes un homme » et « seul une femme qui a accouché peut savoir de quoi on parle », ça n’a pas de sens… Il y a de plus en plus d’obstétriciennes et elles sont pas toutes nullipare à ce que je sache. Et étonnement elles tiennent des discours semblables aux miens dans la très grande majorité des cas. »

      Ce n’est pas parce qu’on est une obstétricienne qu’on est une féministe et qu’on est prête à remettre en question le machisme régnant dans la médecine. L’obstétrique a été pendant deux siècles une spécialité exclusivement masculine, construite sur une vision sexiste et patriarcale des femmes. Depuis une vingtaine d’années, les femmes arrivent en grand nombre en obstétrique, sans pour autant remettre en question le caractère patriarcal et sexiste de cette discipline. Au contraire, beaucoup d’être elles cherchent à démontrer qu’elles sont capables de faire « aussi bien » que les hommes, y compris dans la violence infligée aux femmes. Ce n’est donc pas parce qu’il y a plus de femmes qui entrent dans ce moule que le moule change ni qu’une révolution a eu lieu.

      En revanche, la révolution consiste à prendre en compte l’avis des femmes, associer le patient à la co-construction de son traitement, appliquer l’évidence based medicine (et pas des protocoles qui visent à répondre aux peurs des médecins, aux désidératas des assureurs, et à l’optimisation de la gestion de l’hôpital). Et on voit très bien à votre attitude à quel point vous refusez cette chose si élémentaire qui consiste à écouter les femmes et à prendre en compte leurs souhaits.

      « C’est le principe de la médecine : être expert en pathologie, mais vous croyez tout de même pas qu’on a du toutes les expérimenter personnellement pour savoir de quoi on parle ? »

      Sauf que la grossesse n’est pas une pathologie. Sauf que l’accouchement n’est pas une pathologie. Vous êtes expert en pathologique, vous êtes capables de prendre en charge des grossesses et des accouchements pathologiques, mais vous êtes incapables d’accompagner un accouchement qui se déroule bien. La preuve étant que vous niez les femmes, vous refusez d’entendre leurs souhaits et donc vous êtes incapables d’apporter à une parturiente ce dont elle a besoin. Laissez donc les gens faire leur métier, en vous concentrant sur la pathologie, en permettant aux sages-femmes formées à l’accouchement à domicile d’exercer leur métier.

      « Mais je peux me répéter : « 10% de transfert en urgence c’est proprement scandaleux. Les transferts non urgent (lié à une complication qui est donc prise en charge à temps) c’est presque 45% chez les primipares. Quand le transfert s’effectue en urgence c’est que ya quelque chose qui a merdé et qu’on fait prendre un risque tant à la mère qu’au bébé. »

      J’ai bien lu, mais il y a toujours une erreur dans votre raisonnement. S’il y a 45% de transferts non urgent chez les primipares, c’est justement la preuve que les risques sont pris en compte, que les sages-femmes font bien leur boulot, et que tout est mis en place précisément pour éviter de placer des mères et des bébés dans une situation dangereuse. Je n’arrive pas à comprendre comment vous pouvez déduire de ce chiffre qu’il faut empêcher l’accouchement à domicile. A contrario, ce chiffre signifie qu’il y a 65% des primipares (et encore bien plus de multipares) qui ont pu vivre leur accouchement comme elles le souhaitaient. Mais comme vous niez les femmes et leur capacité à poser des choix, vous n’arrivez pas à comprendre pourquoi certaines femmes (parmi lesquelles les plus informées) font le choix d’accoucher à domicile.

      10% de transfert en urgence ? D’abord il faut voir ce qui est considéré comme une urgence. Par exemple, une hémorragie du post-partum ? C’est la moitié des causes de mort maternelle (qui ont, pour l’écrasante majorité, lieu dans les hôpitaux et dont la moitié serait évitable parce que dû à une mauvaise prise en charge, donc pour le risque zéro à l’hôpital, il faudra repasser). Etes-vous d’accord de considérer avec moi qu’une HPP est une urgence faisant partie de ces 10% ? Maintenant, est-ce qu’une HPP identifiée par une sage-femme à domicile, pour laquelle elle administre une injection d’ocytocine (et si nécessaire des comprimés de cytotec) afin de rétracter l’utérus le temps du transfert à l’hôpital dans de bonnes conditions, est considérée comme urgence tombant dans ces 10%, ou pas ?

      Ensuite, imaginons même que les 10% des urgences soient le résultat de l’incompétence des sages-femmes accompagnant les accouchements à domicile. Qu’en conclure ? D’abord qu’il faudrait améliorer la compétence de ces sages-femmes. Ensuite (et surtout) qu’il faut reconnaitre la légitimité de leur métier (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), leur permettre de travailler dans de bonnes conditions notamment en ce qui concerne la collaboration avec les obstétriciens (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), leur permettre d’accéder aux assurances professionnelles (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). Une politique intelligente consisterait à analyser en détail les raisons qui font que 10% des accouchements à domicile relèvent d’une urgence, et y répondre pour baisser ce taux. Vociférer, s’insurger et nier les femmes comme vous le faites ne sert à rien et est même contreproductif.

      « Ensuite pour parler chiffre, le fait que les accouchements « à domicile » qui aboutissent à un transfert hospitalier soient comptabilisé en « accouchement hospitalier » ça ne choque personne ? C’est tout de même un biais majeur… »

      C’est la limite des statistiques et je suis d’accord que c’est un biais à améliorer. Personnellement je suis encore plus choquée par le fait qu’une sage-femme qui est restée au chevet d’une parturiente toute une nuit, puis finit par transférer la parturiente à l’hôpital, ne peut pas recevoir d’honoraires, puisque c’est l’obstétricien qui aura encaissé la facture en ayant travaillé un quart d’heure au moment de l’expulsion. Une des raisons des retards de transfert (les fameux 10% ci-dessus) est d’ailleurs celle-là. Malheureusement. Donc ça n’a rien à voir avec la dangerosité intrinsèque des accouchements (et des femmes en général), mais d’un effet pervers du système de facturation des honoraires entre soignants.

      « « quand on regarde de près le niveau ou se situent les risque en cas de transfert », je dois dire que je me demande ou vous avez regardé ?? Y’a absolument aucune étude sérieuse sur ça, juste des anecdotes. »

      Une fois de plus, vous niez les femmes. Quand, à plusieurs reprises, des sages-femmes expliquent les difficultés de prise en charge des parturientes par l’hôpital en cas de transfert, et nombreuses sont les femmes à témoigner des maltraitances à leur arrivée à l’hôpital, ça devrait être pris en compte. Tout le corps médical devrait s’insurger contre l’organisation des hôpitaux qui sont incapables d’assurer une de leurs missions premières consistant à prendre en charge des urgences. Chaque hôpital devrait faire un audit interne pour s’assurer que ce n’est pas le cas chez lui. Mais qu’est-ce qu’on constate ? Que pour les médecins, il ne s’agit que d’ « anecdotes ». Une fois de plus vous niez les femmes, en rabaissant au titre d’anecdote un défaut majeur dans le fonctionnement des hôpitaux.

      « Et quand on est de l’autre côté de la barrière et qu’on est la pendant 24h à la suite pour accueillir des femmes en état de souffrance parce que leur accouchement se passe mal (avant intervention médical évidemment) c’est un peu fort de café d’entendre dire que si ça va pas c’est de notre faute. Quand on nous appel c’est que y’a déjà quelque chose qui va pas. Et qui nous appel ? Les sages femmes. Donc à un moment faut arrêter de déconner. »

      En vous lisant, je me souviens d’une discussion très drôle avec une sage-femme qui racontait un dialogue surréaliste avec un obstétricien. Il se plaignait qu’ « on l’appelait chaque fois qu’il y avait un problème » et jamais quand tout se passait bien. Il n’arrivait pas à comprendre que son métier et sa fonction consistaient justement d’agir en cas de problème obstétrical. Je pensais que c’était juste cet obstétricien-là qui ne comprenait pas le sens de son métier. Mais je crois comprendre que vous pensez la même chose : pour vous c’est scandaleux que vous soyez appelé par une sage-femme chaque fois qu’il y a un accouchement qui se passe mal.

      « Pour conclure, je nie personne, chacun à une histoire différente, mais quand j’entends des absurdités qui sont dangereuses qui plus est, ça m’énerve. »

      Et bien, justement, je vous invite à vous calmer, à respirer, à relire vos propos et vous assurer que vos raisonnements sont corrects (étrange que ce soit si difficile pour vous, surtout si vous avez fait du droit avant). Je vous invite ensuite à écouter le point de vue des femmes. Et à sincèrement interroger vos idées reçues, et surtout vos propres peurs.

  31. Louis says:

    Votre lien vers Slate me laisse pantois quant à votre capacité à “lire les textes médicaux”
    Non seulement ce n’est pas un texte médical, il n’appuie pas vos dires, mais en plus, il n’est pas sourcé !
    Pour ce qui est de ne pas pouvoir faire des stats avec 3000 sur 800 000, je vous renvoie à
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Signification_statistique
    et à
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_des_grands_nombres
    Pour ce qui est du reste, vous n’avez toujours pas la légitimité pour imposer aux femmes (et d’autant moins en vous justifiant du différentiel de connaissances dont vous vous pâmez) tel ou tel comportement sous prétexte de tel ou tel risque, qu’il soit relatif, absolu, prévisible ou non. C’est aux femmes de décider de leur accouchement et elles ont généralement la gentillesse de le faire en fonction de ce que vous dites alors ayez la décence d’imputer leurs refus de soumission à votre incapacité à communiquer (puisque vous persistez à ne pas vous remettre en cause) plutôt qu’à leur bêtise, vous aurez l’air si ce n’est moins con, du moins moins prétentieux.

  32. Guylaine says:

    Bonjour
    Je viens en toute humilité parler de mon expérience de 32 de sage femme.
    L’établissement dans lequel je travaille propose une salle “nature” dans laquelle les couples disposent d’un grand lit, d’une baignoire, d’un ballon et d’écharpe de suspension.
    Lorsqu’un couple arrive avec un projet de naissance physiologique ( mais pour moi toute naissance est physiologique jusqu’à ce qu’une pathologie apparaîsse ou lorsque la femme souhaite ‘une péridurale )
    Les femmes déambulent, accouchent sur le côté, à 4 pattes comme elles le souhaitent.
    Pas d’episiotomies systématiques
    Respect de l’intimité du couple et du rythme physiologique de l’enfant. Sortie le lendemain possible.
    Si un problème survient, l’équipe médicale est là avec toute l’infrastructure nécessaire.
    Je parle ici de ma propre expérience mais en discutant avec des collègues d’autres établissements, je sais que c’est possible dans de nombreux endroits. Les sages femmes sont normalement garantes de la physiologie.
    Par contre mon expérience m’à aussi convaincue qu’une pathologie peut survenir de façon inopinée alors que tout allait bien et peut s’avérée catastrophique si on ne peut prendre en charge immédiatement le problème. Je parle de vécu et non de discours stériles, affligeantsi lus ici.
    Une toute petite sage femme qui aime son métier, les enfants et les couples.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour votre témoignage.
      Il rejoint pour beaucoup de points les témoignages de sages-femmes qui accompagnent les accouchements à domicile, qui disent aussi que des complications peuvent se produire, mais qu’elles parviennent à les identifier à un stade précoce pour organiser un transfert dans de bonnes conditions.

      Juste une question: en plus des accessoires de la salle nature, chaque femme est-elle accompagnée en permanence par une seule sage-femme, qui la connait intimement pour l’avoir suivie depuis plusieurs mois, qui est entièrement dédiée à elle durant tout le travail ?

  33. Louis says:

    Hélas, mille fois hélas, s’il est possible dans certains établissements que les femmes accouchent à leur guise, ça reste soit après s’être soumises de manière plus ou moins symbolique et répétée à la toute puissance de l’équipe, soit après avoir lutté pour se faire respecter. Je crois que cet état de fait est la manifestation d’une culture de la peur.

    “Les sages femmes sont normalement garantes de la physiologie.”

    Je crois que seul le respect de leurs choix est garant de la physiologie pour les femmes qui choisissent l’AAD, même s’il ne fait aucun doute que bien des sf hospitalières veulent protéger la physiologie des femmes de l’interventionnisme mécaniste des gynobs et font leur possible pour accompagner, minimiser les interventions et arrondir les angles.

    “une pathologie peut survenir de façon inopinée alors que tout allait bien et peut s’avérée catastrophique si on ne peut prendre en charge immédiatement le problème”

    En accepter la réalité de manière objective (sortir de sa vision expérientielle et se fier aux études) et laisser la responsabilité aux femmes des modalités -AAD, ANA, structure- de leur accouchement (et ce n’est certainement pas l’amour du risque ou l’ignorance qui poussent à l’AAD ou l’ANA), c’est -j’en ai la conviction profonde- retrouver sa place et cesser de s’approprier leur vie, même si c’est contre-intuitif et que ça nous renvoie à notre impuissance face à la mort.

  34. Myriam says:

    Bonjour Guylaine,
    Je rejoins Louis dans son intervention mais je rajoute quelques spécifications de mon expérience. L’hôpital où j’ai accouché se vend comme à l’avant garde, comme promovant le plan de naissance, comme respectant le choix de me pas prendre la péridurale et offrant des moyens alternatifs. Il y a même pour les chanceuses ayant eu une place la possibilité d’accoucher avec une sage-femme. J’y ai cru…

    Pourtant on a rien respecté de mon plan de naissance RIEN. Et quand je regarde le statistiques internes de cette hôpital 31,3% ont été déclenché, 24,6 % ont eu une césarienne et 65% ont pris la péridurale… et une immense majorité ont déchirées. Je m’abstiens de nommer l’établissements en question, ce sont des statistiques de 2014. Disons qu’ils sont fort sur l’image mais en pratique c’est désolé de mon expression nord-américaine de la “bullshit”.

    Oui c’est vrai certaines ont eu la chance d’avoir eu un bel accouchement physiologique. Mais pour avoir cette possibilité il faut vraiment avoir eu de la chance, mais aussi être dans leur parfait standard…

    Bref, c’est un bel effort, mais il y a beaucoup de travail à faire. Je pense que le simple fait d’être dans un hôpital donne facilement lieu à des débordements. Pourquoi ? Simplement parce qu’il faut changer la base de toutes leurs actes, qui est de concevoir l’accouchement comme une pathologie. Il faut irradier cette mentalité. Il n’y qu’à voir le discours d’Harmatum qui trouve ça débile de ne pas intervenir auprès de la grande majorité des femmes en bonne santé…
    Mais oui je vous accorde qu’il est vrai que des femmes par chance ont eu un bel accouchement.
    Sincèrement Myriam

  35. Claire says:

    Bonjour,

    je me permets de laisser ce commentaire pour vous remercier, sans lien direct avec ce post.
    J’ai découvert récemment votre blog, après ma troisième grossesse.
    Je suis moi-même médecin, dans un tout autre domaine (cardiologie libérale) et je ne peux qu’approuver votre démarche, que j’admire.
    Je n’ai pas d’opinion très tranchée sur le déroulement idéal d’un accouchement, n’ayant pas assez de connaissances objectives à ce propos, et ayant vécu les miens (en centre hospitalier, médicalisés mais sans plus, avec péridurale mais sans épisiotomie ni autre) de manière sereine et sans aucun regret. Je n’ai jamais envisagé ni souhaité avoir un accouchement naturel à domicile. Et je referais tout pareil si je devais avoir un quatrième enfant.
    Mais je suis fondamentalement d’accord avec vous sur le manque d’écoute et de respect des patients, et notamment sur l’infantilisation des femmes en cours de grossesse dès lors qu’elles franchissent le seuil de l’hôpital. J’ai vécu cela en tant que patiente lors des consultations de suivi de grossesse, j’en ai été très choquée.
    Cela ne se limite malheureusement pas à l’obstétrique, ni aux femmes, mais cela est un autre sujet….
    Je pense en tout cas qu’il est fondamental qu’une démarche comme la votre existe, ce d’autant plus qu’elle nous pousse, en tant que médecins, dans nos retranchements, et à nous interroger sur notre toute puissance vis à vis des patients en général. Avoir face à soi une personne informée, qui veut discuter, qui est active dans sa prise en charge, c’est beaucoup moins confortable pour le corps médical (surtout quand il est habitué à la “médecine de papa”: obéis et tais toi) mais quelle satisfaction ensuite quand le patient est accompagné dans sa pathologie (ou ici dans sa physiologie) avec le respect et la discussion qu’il mérite!
    Merci donc encore pour votre action et vos mots, qui me font du bien en tant que femme, en tant que mère et en tant que médecin.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour votre message très précieux.
      Je suis heureuse de voir que cette prise de conscience s’opère également chez les médecins.
      Concernant l’accouchement “idéal”, le plus important est que chaque femme puisse choisir ce qui lui convient le mieux (d’où l’importance de l’information) et etre respectée dans ses choix.

      Si je parle beaucoup de l’accouchement naturel ou de l’accouchement à domicile, c’est parce que ce choix est stigmatisé. Bien plus stigmatisé que le choix d’une césarienne. Précisément parce qu’il remet en question la toute puissance de la médecine sur le corps des femmes.

  36. christa says:

    un petit témoignage personnel:
    je suis médecin, de nationalité autrichienne, je vie en france depuis 26 ans. j’ai accouché en 1995, et a l époque l’accouchement a domicile ça n existait pas vraiment en france.. alors que c’était “la mode ” en autriche depuis des années….j’étais a fond sur “l’accouchement naturel” .. .jamais de péridurale… mes copines autrichiennes ont pour la plupart accouché a domicile..c’était presque une “obligation ” dans certains milieux! donc me voila en france parti pour choisir ma maternité .. j’ai fini de choisir la seule maternité de ma ville qui acceptait de laisser le bebe a sa mère 24/24, c’était déjà ça, l’accouchement naturel ça n’existait nullpart dans ma ville a l’époque.. . j’ai rompu la poche des eaux en pleine milieux de la nuit a domicile, sans contractions , arrivé a ma maternité en clinique privée , accueilli par la sage femme de garde, le col était complètement fermé, et quand les contractions sont arrivé ils était extrêmement douloureux et inefficaces …la dystocie cervicale comme on dit..chez une primipare de 36 ans..j’avais tellement mal que je ne rêvais que d’une chose .. la péridurale! alors que j’y étais philosophiquement opposé..finalement j’ai eu droit a l’agrandissement du col par les doigts de la sagefemme (car pas de péridurale si le col pas ouvert et risque de césarienne si dystocie) la pose de la péridurale entre deux hurlements, l’apaisement magique de la douleur, le travail avance bien, la question de l’anesthésiste quelques temps plus tard: ” je re injecte de l’anesthésiant?” bien sur que je répond “non” car je me rappelle qu’on pousse mieux sans péridurale, puis j’entend le petit décélérer a chaque contraction car il avait le cordon autours du cou, franchement ça vous rassure pas quand vous savez ce que ça veut dire, et tout le monde s’agite la sage femme se met a genoux sur mon ventre pour m’aider a pousser le gyneco qui arrive a ce moment tire avec les spatules et moi je hurle “je veux plus accoucher ” car finalement la péridurale fait plus d’effet et ça fait trop mal! mais tout fini bien , un garçon de 4kg et quelque grammes avec une grosse tête en plein forme posé sur le ventre de sa mère épuisée mais heureuse.. et le papa présent qui accompagne quelque temps après le bebe a son premier bain et son examen pédiatrique avec un pédiatre homéopathe et ostéopathe..qui restera le pédiatre du petit; tout ça pour dire que mon accouchement ne ressemblait en rien a ce que j’avais imaginé /rêvé, mais je ne regrette rien et rétrospectivement j’était ravi de ne pas avoir accouché a domicile.. suis trop intolérante a la douleur! mais en effet je pense qu’il faut continuer a lutter pour que les femmes, qui le souhaitent, puissent accoucher a domicile en france sans qu’on les traite d’irresponsables! chaque femme devrait pouvoir choisir selon ses convictions..

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci beaucoup pour votre témoignage Christa. Ça me fait toujours énormément plaisir quand des médecins ne sombrent pas de ce catastrophisme primaire par rapport à l’accouchement, et sont capables de comprendre et prendre en compte les besoins et souhaits des femmes.

  37. Merci pour cet article encore une fois…
    Je suis doula en Belgique. Parfois j’ai l’impression de me battre contre du vent, des montagnes, des mecanismes, des “lois” incomprehensibles… simplement pour que les parents puissent PENSER autrement. Penser leur accouchement, penser la naissance de LEUR enfant, penser leur accompagnement.
    Ca me fait toujours beaucoup de bien de passer lire vos aricles qui me rappellent que oui le boulot a abattre est immense mais qu’il y a aussi d’autres personnes qui se battent en Belgique pour un plus grand respect!

    Merci!

  38. Mesdames les mères, messieurs les pères …c’est toujours le même refrain … et je parle à tous sauf au tout petit nombre de parents qui vivent vraiment leur histoire d’enfantement… on m’a pas fait ceci, on m’a pas fait cela … prenez le pouvoir dans l’histoire de votre enfantement … c’est parce que vous n’êtes pas autonomes, que vous ne vous informez pas vraiment, que vous êtes dépendants du docteur X ou Y ou de la sage-femme institutionnelle et d’un système de santé qui médicalise la naissance, la mort, la vie que vous vous sentez floué(e)s. Vous êtes des assistés et je sais de quoi je parle … dans les dernières années de ma pratique de sage-femme, (2005) les diverses demandes de la presque la totalité des parents (99%) n’étaient pas “nous gérons notre histoire, voulez vous nous accompagner dans le cas où il y aurait un problème” ? MAIS … PÉRIDURALE, DÉCLENCHEMENT ETC… en fait j’avait l’impression que dans cette société de consommation je devait livrer un bébé parfait sous cellophane dans un caddie … Comme je n’avais pas la vocation d’une vendeuse ou caissière en supermarché, j’ai arrêté la profession de sage-femme. Ce serait bien qu’une réflexion soit menée sur la démission des parents dans leur histoire d’enfantement et sur les actions qu’ils peuvent mener pour exercer leur autonomie ! . A lire :
    http://paroles-de-sages-femmes.blog4ever.com
    http://enfanter-le-lien-mere-enfant-pere.blog4ever.com

  39. Myriam says:

    Absolument ! Je suis révoltée de tout ce qui s’est passé et d’avoir fait confiance. J’ai décidé avec mon conjoint que la prochaine fois je me fais aucun compromis, je sors du rang de la soumission absolue au système! D’ailleurs nous sommes tellement orchestré par des procédures, des protocoles , des règlements idiots, (pour notre bien,notre sécurité ) que l’on ne sait plus comment vivre et penser sans elle, on devient de parfait(e)s gamin(e)s. Osez denoncer cette rigidité et les gens vous jugent comme des parfaits “malades mentales”. Rigidité ne veut pas dire discipline, ne veut pas dire responsable encore moins autonomie, à croire que nous sommes un peuple de grands immatures! Je ferai mon suivi sur mesure en jugeant ce qui me semble utile, je choisirai qui m’accompagnera ou pas , ce sera une experience de croissance personnelle enrichissante. J’ai toujours eu facilement confiance en moi, à moi de la retrouver et la trouver. Qui me connait mieux que moi-même ? Qui dans la vie me connais plus que mon conjoint?

    Bravo à vous deux pour le courage de tenir ses convictions jusqu’au bout vos récits m’inspirent!
    Et oui j’ai un petit penchant anarchiste…

  40. sarah says:

    bonsoir

    je découvre ce blog avec curiosité, ces long échanges m’ont beaucoup touchée, de part mon vécu de femme, féministe, de mére, de sage femme et accompagnant des naissance à domicile et en plateau technique ….
    je subit actuellement énormément de pression de mes collègues sage femme ou gynéco, médecin hospitalier ou libéraux, de l’ordre… Je viens d’éviter de justesse un conseil disciplinaire suite à des accusations infondées et des fantasmes populaires sur l’AAD

    je n’ai pas de pendule ni grigri mais un monitoring fœtal et une trousse de réanimation! une revue de littérature à jour(j’essaye humblement)!!!
    je ne propose jamais un AAD, je ne suis recensée sur aucun site pour ces activités “illicites” et pourtant les femmes me trouvent….et sont capables de différencier consentement éclairé et refus informés. j’entends encore trop de souffrances sur le vécus des naissance, de suivi gynécologique…mais pas que…heureusement!

    en ces temps ou la liberté, toute les libertés sont bien difficile à protéger, la liberté à disposer de son corps est bafouée et ce débat refléte bien les enjeux politique, éthique que cristallise l’AAD!

    vivement ma liberté d’être fier de mon travail en France, de la joie de communiquer intelligemment et respectueusement avec mes collègues….
    j’aimerais un jour entendre “qu’est ce que votre famille souhaite pour accueillir ce nouvel enfant? vous allez avoir à choisir!”

    bien amicalement(continuez à agiter les neurones, ils courent vitent!merci)

  41. Mélanie says:

    Le problème est toujours le même. Les accouchements sont considérés en France comme des actes médicaux. Les femmes sont contraintes de se plier aux protocoles mis en place dans les maternités alors que dans les pays voisins, les femmes sont simplement accompagnées pour mettre au monde leur enfant. Les choses changent mais trop lentement…

    • Pierre says:

      Mélanie, vous avez tout à fait raison mais il faut ajouter que si les choses changent si lentement, ce n’est pas seulement à cause de la résistance des milieux médicaux mais aussi à cause de celle, peut-être plus déterminante encore, de l’Etat Français. Le “gouvernement des grossesses” (expression de Béatrice Kammerer) mis en place en 1945 en France au nom de la santé publique ne tolère pas les déviantes : les mères qui veulent être autonomes dans ce domaine, pouvoir choisir leur façon d’accoucher, et les SF qui les accompagnent dans leur choix.
      Malgré les protestations de féminisme des responsables de la Santé Publique, c’est toujours un paternalisme fortement teinté de misogynie qui règne dans ce milieu, avec l’idée sous-jacente qu’une prise d’autonomie des françaises dans le domaine de l’accouchement serait dangereuse.

  42. Sarah Ballestra says:

    J’ai choisi d’accoucher à l’hôpital pour mon premier bébé, accouchement physiologique en salle nature, qui était très agréable, j’ai eut l’impression d’entrer dans un petit studio avec notamment un grand lit.
    Quoiqu’il en soit, je ne regretterai jamais ce choix car il a sauvé la vie de mon bébé.
    Pas de chance, et oui ça arrive pour 0,3% des accouchements, le cordon ombilical est venu se placer entre la tête du bébé et le col de l’utérus, mon bébé a commencé à s’asphixier à chaque contraction. Je suis partie en césarienne d’urgence, ma hantise. Je me suis retrouvée au bloc en 5min chrono. Et ça s’est très bien passé, ils ont sauvé mon bébé qui commençait à faire une acidose. Il a passé trois jours en néonat sous perfusion de glucose pour aider ses organes, notamment ses reins qui étaient en insuffisance. Ils m’ont encouragée et aidée pour que je puisse l’allaiter malgré ma sortie d’opération.
    On était loin de tout ce que j’avais projeté mais qu’importe mon bébé est aujourd’hui sauvé et sans la moindre séquelle.
    Je trouve grave de se croire au dessus de tout problème inattendu et de mettre inutilement en danger la vie de son bébé pour son confort personnel. 0,3% ça semblait négligeable, mais ça aurait pu lui coûter la vie, ou lui laisser de graves séquelles, notamment neurologiques.
    Je suis heureuse, et je n’ai rien à regretter, jute à profiter chaque jour de bébé, rien de plus beau, plus intime et magique que ça !

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