Quand on est en guerre, on n’accouche pas sur le front

Picasso - Guernica

Picasso – Guernica

Je m’étais promise de rester très modérée en cette période de crise sanitaire mondiale, par respect pour les soignants mis à rude épreuve dans des conditions très difficiles. Mais devant l’accumulation de témoignages et d’appels à l’aide de femmes enceintes effrayées après un contact avec leur maternité, et de couples désemparés après que les médecins leur ont annoncé que le futur père ne pourrait pas être présent, je ne peux plus me taire.

Être accompagnée par la personne de son choix lors de son accouchement est, pour les femmes, un principe élémentaire de bientraitance. Ce moment de paroxysme physique, psychique et émotionnel nécessite, pour la plupart d’entre elles, le soutien d’une personne pendant toute la durée du travail et au moment de l’accouchement.

L’Organisation mondiale de la Santé a réaffirmé ce principe en rappelant que toutes les femmes, même celles porteuses du coronavirus, doivent pouvoir être accompagnées par la personne de leur choix lorsqu’elles mettent leur enfant au monde. Le Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF) a lui aussi déclaré que les pères doivent pouvoir être présents lors de l’accouchement. Certaines maternités, y compris dans le Grand Est, au cœur du foyer de la contamination, ont mis en place une organisation permettant la présence d’un·e proche lors de la naissance. C’est par exemple le cas du Dr Philippe Deruelle qui considère que refuser la présence du père est « une solution de facilité ».

Interdire la présence du père est une mesure autoritaire et disproportionnée

Pourtant, balayant d’un revers de la main toutes les recommandations officielles et tous les principes de bientraitance des femmes, de nombreuses maternités ont décidé, de façon autoritaire, bête et méchante d’éjecter les pères hors de leurs murs. « Nous sommes en guerre », affirment-elles pour justifier l’inacceptable. 

Des sages-femmes soutiennent mordicus qu’elles ne veulent pas multiplier les contacts avec les gens, comme justification pour exclure les accompagnant·es. Il ne s’agit pourtant pas de n’importe quel quidam. Il s’agit du futur parent, d’une personne qui a passé neuf mois en contact étroit et deux semaines de confinement avec la future mère. La probabilité est très grande que cette personne soit saine comme la mère ou porteuse du même virus qu’elle.

D’autres sages-femmes expliquent qu’elles doivent travailler « dans l’urgence et la peur » pour imposer aux femmes ces mesures extrêmes. L’urgence et la peur sont pourtant ce qui caractérise la prise en charge des accouchements en temps normal. Cette culture de l’urgence et de la peur est précisément ce que je dénonce depuis des années, puisqu’elle induit des violences obstétricales. Le coronavirus ne fait qu’exacerber une pratique délétère habituelle.

Pis, des maternités tentent de rassurer les femmes par le mensonge. Ainsi certaines prétendent qu’elles vont accompagner les femmes tout au long de leur accouchement, avec des discours lénifiants relevant de la propagande. En temps normal, la majorité des maternités fonctionnent comme un système fordiste où des sages-femmes débordées courent entre trois ou quatre femmes en travail, et se limitent à poser des gestes médicaux durant les quelques minutes où elles sont en contact avec les parturientes. L’accompagnement émotionnel est trop souvent réduit au minimum. Comment peut-on croire que dans cette période où les soignants sont encore plus sous pression, les sages-femmes auraient subitement le temps d’accompagner chaque femme avec douceur, patience et bienveillance, en lui assurant un présence constante, durant les nombreuses heures que dure son accouchement ? 

De plus, il est à craindre que les gestes médicaux inutiles et les violences obstétricales explosent dans cette période sensible. Dans ce contexte de pression, d’urgence et de peur, des actes seront posées pour déclencher des accouchements en fonction de l’organisation du service, soulager la charge des soignants et libérer au plus vite les salles de naissance. Plus encore qu’en temps normal, des péridurales seront bâclées, des expulsions accélérées,  des césariennes imposées, des demandes particulières refusées. Et les femmes seront seules, sans la protection d’une autre personne à leur côté. 

L’urgence d’encourager l’accouchement à domicile

Le premier réflexe pour beaucoup de femmes est d’envisager l’accouchement à domicile, pour échapper tant au virus qu’aux règles arbitraires qui leur seront imposées. Cette idée est d’autant plus légitime que l’accouchement à domicile est tout aussi sûr qu’à l’hôpital pour les grossesses à bas risque, lorsqu’il est accompagné d’une sage-femme (voir mon billet Attaquer l’accouchement à domicile est une conduite patriarcale dans lequel j’en donne la démonstration avec les sources).

Plutôt que soutenir les femmes dans cette solution, la plus intelligente d’un point de vue scientifique, médical et pragmatique au vu de la situation actuelle, les mêmes soignants qui empêchent les futures mères de venir accompagnées à la maternité, envoient des messages hostiles à l’accouchement à domicile. De façon purement dogmatique, des maternités déconseillent aux femmes d’accoucher à domicile, alors même qu’elles se prétendent « en guerre ». Pourtant, quand on est en guerre, on n’accouche pas sur la ligne de front. 

Quant à l’Ordre des Sages-Femmes, il a une fois de plus raté l’occasion de défendre la situation des sages-femmes à domicile, en adhérant lui aussi au dogme de la médicalisation du corps des femmes. Le contexte actuel est l’occasion rêvée de mettre fin à l’ostracisme contre ces sages-femmes qui se placent réellement du coté des femmes. Malheureusement, l’Ordre des Sages-Femmes préfèrent une fois de plus faire les yeux doux aux médecins plutôt que défendre l’essence de cette profession qui devrait être pleinement orienté vers le soutien aux femmes qui accouchent.

Les femmes se rebellent

Face au positionnement autoritaire de maternités, des femmes s’organisent. Elles ne sont plus les soumises d’il y a 30 ans qui acceptent sans broncher l’autorité et le paternalisme des médecins. Des pétitions pour réclamer la présence du deuxième parent sont en ligne (ici pour la France et ici pour la Suisse). Certaines futures mères envisagent des recours juridiques contre des hôpitaux qui les empêcheraient d’être accompagnées. Il est même probable que certains couples utilisent des méthodes radicales, telles que celle consistant à comme venir menottés à la maternité pour ne pas être séparés. 

En désespoir de cause, il est certain que des femmes préféreront accoucher seules chez elles. Même si la probabilité de complications est très faible, accoucher seule présente un risque plus élevé que lorsqu’une femme est accompagnée par une sage-femme qui peut détecter tout risque à un stade précoce, envisager un transfert et poser les gestes d’urgence.

Les séquelles sur les femmes et leur partenaire

Forcer les femmes à accoucher seules en maternité puis débuter sa vie avec son nouveau-né dans une situation de confinement aura des conséquences dramatiques sur beaucoup de femmes. 

Le premier risque est celui de la dépression du post-partum. Les témoignages de femmes l’ayant vécue convergent pour mettre en évidence deux causes à cette dépression : un accouchement qui se passe mal et un immense sentiment de solitude.

Comment imaginer qu’après cette épreuve difficile à la maternité, une jeune mère puisse trouver le soutien indéfectible de son conjoint dont elle a besoin, alors que celui-ci aura lui-même été exclu de la naissance ? Comment le jeune père peut-il pleinement intégrer son nouveau rôle et comprendre ce que sa conjointe a vécu s’il n’a pas pu accueillir son enfant ? Comment, dans les couples lesbiens, la deuxième mère pourra pleinement intégrer son rôle dans une contexte sociétal déjà compliqué, si elle a dès le départ été rejetée ? En cette période de confinement, le couple risque de se trouver affaibli, chacun devant panser ses blessures au plus mauvais moment. Et que dire des femmes enceintes célibataires qui n’auront même pas la possibilité d’être accompagnées par un·e proche ni pendant l’accouchement ni pour la suite de couche ?

Les violences obstétricales commises sur des femmes abandonnées à elles-mêmes, risquent d’augmenter encore plus la proportion de femmes qui développent des syndromes de stress post-traumatique suite à leur accouchement. Ce trouble apparaît lorsque des personnes ont subi des situations où elles ont eu la peur de mourir et se sont senties impuissantes face à ces événements. Historiquement, ce syndrome a été identifié sur les soldats revenant de la guerre. Vivre un état d’anxiété extrême, subir des flashs-backs et des cauchemars, n’est pas la situation la plus propice à l’accueil d’un nouveau-né dans les semaines qui suivent la naissance.

Quand le président Macron lançait au pays « nous sommes en guerre », il s’agissait d’une métaphore pour inciter les gens à rester chez eux en pyjama. En revanche, envoyer les femmes accoucher sur la ligne de front, dans l’endroit où se concentrent le virus et le branle-bas de combat des soignants, fera d’elles des victimes collatérales et entraînera chez elles, réellement, des séquelles de guerre.

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31 Responses to Quand on est en guerre, on n’accouche pas sur le front

  1. Servanne says:

    Bravo, franchement bravo. Vous avez tout à fait raison
    Tout ça n’est que folie de laisser les femmes accoucher seuls pour de faux prétextes

    Servanne, accompagnante périnatale.

  2. Anne Evrard says:

    Je tiens à rappeler qu’actuellement, TOUS les protocoles COVID français diffusés (par des CHU ou des réseaux de santé périnatale) ne s’opposent pas aux pères en salle de naissance. Que les maternités qui y ont effectivement renoncés l’ont fait avant la publication de ces protocoles (et vont donc devoir revenir sur leur décision) ou bien parce que des pères ne respectaient pas les règles qui leur étaient indiquées ou avaient dissimulé des symptômes de COVID.

    • Céline says:

      Mais ces maternités ont envoyé un message fort : elles saisiront tous les moyens à leurs disposition pour
      – s’asseoir sur les droits des femmes (si pas se torcher le cul avec)
      – se désencombrer des témoins occulaires gênants

      Parce qu’une maternité qui sort tout de go : “on s’en tape de vos droits, le côté pratique pour nos soignants d’abord”, on entend trèèèès bien ce qui a été dit : “une fois entre nos murs, seules et vulnérables, vous aurez renoncé de votre plein gré à l’ensemble de vos droits, et le personnel médical fera ce qu’il voudra, comme il voudra. Ho, et pensez à dire merci à ces héros, hein !”
      Ben non, ça ne marche pas comme ça !

    • TCVOG says:

      “Ils vont devoir revenir sur leur décisions” On l’espère mais vous savez bien que les recommandations de l’OMS étaient déjà sorties bien avant et que rien n’y faisait. Les reco ne sont que des reco. Pas des lois. Chaque maternité décident. Donc la pétition, et la mobilisation générale de toutes et tous est plus jamais nécessaire et légitime pour que les maternités appliquent ces reco et respectent des droits des femmes, des couples.

  3. Anne Evrard says:

    Pour la dernière situation, il s’agit de la maternité de Colmar, seule maternité du Grand Est à avoir finalement suspendu la présence des pères en salle de naissance

  4. Magaly says:

    Bravo pour ce texte et j’espère vraiment qu’on va revenir à la raison. J’ai moi-même accouché en octobre dernier avant tout ça et bien que le papa est assisté à la césarienne (bébé jugé trop gros par la gyneco: 4,5kg et ne descendant pas dans le bassin malgré le dépassement du terme) il a encore aujourd’hui beaucoup de mal a trouver sa place avec notre 3ème bébé… Pour moi il aurait été inenvisageable d’accoucher sans lui….
    Je souhaite beaucoup de courage aux femmes enceintes ! Ne vous laisser pas faire et surtout vivre votre grossesse de la manière la plus douce possible.

  5. Julie says:

    Merci beaucoup pour ce texte qui met du baume mon cœur. Je suis moi-même enceinte et ça fait du bien d’être entendu. Merci.

  6. isabelle STEFFAN says:

    Et que dire des femmes suspectées être infectées par le Covid 19 qui sont séparées de leur bébé, interdite d’allaiter ??? !!! C’est terrible !

  7. Charlotte Redon says:

    Nous sommes quelques 3 sages-femmes ayant reposées de nous organiser afin d’être présentes aux cotés de ces accouchements à domicile inopinés qui ne vont pas manquer de survenir et ce en collaboration avec les pompiers et les maternités alentours.
    Malheureusement et sans surprise, il nous a été rappelé que ce qui était important était de gérer les suites de couches précoces…
    Sans aucun scrupule, on continue de considerer les femmes comme étant seulement des uterus à vider!!!!

  8. Anonyme says:

    1000 merci pour votre article, je dois accoucher dans les semaines qui viennent (DPA fin avril 2020) mais l’idée d’accoucher sans mon conjoint fait couler mes larmes chaque soir alors que ma grossesse a été quasi idéale.
    A l’heure actuelle ma maternité accepte la présence des papas (après les avoir refusé pendant 48/72h) mais j’ai peur que les consignes changent à nouveau pour le pire et je sais que le jour J avant d’aller à la mater je les appellerais savoir si monsieur peut être présent, si c’est le cas je prendrais la route, s’il est refusé alors je resterais à la maison jusqu’au bout, dans la douleur et sans surveillance mais ayant vécu des violences médicales dans mon adolescences il est pour moi inconcevable d’être seule et en proie à ces médecins fatigués par la situation….

    • Céline says:

      Elle vous a donné la solution : investir dans une paire de menottes ! 🙂
      Je vous souhaite le meilleur accouchement possible.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      C’est une très bonne nouvelle d’apprendre que la maternité ait changé d’avis en acceptant de nouveau les partenaires. Comme quoi, le tollé qu’on fait les femmes a été utile.

  9. Clémentine says:

    C’est un immense réconfort de se sentir comprise ! Je vous remercie du fond du cœur pour votre prise de position si humaine. Je dois accoucher d’ici le 15 avril. Je redoute d’être seule, je sais que je le vivrais extrêmement mal si cela doit arriver. Je m’étais fait une telle joie de revivre ces instants si beaux, si forts, si magiques , si intenses et si irremplaçables. J’ai fait le deuil d’avoir des visites de ma famille, de présenter mon aîné à son petit frère ou à sa petite sœur dans le cadre protégé de la maternité . Je ne réussirai jamais à faire le deuil du soutien et de la présence de mon conjoint lors de cet accouchement. Si on me « vole » ça, je sais que j’en garderai toujours une blessure profonde, une douleur à vie.

  10. Astrid Blomart says:

    Je propose d’utiliser ces # pour rendre visible ce sujet sur les réseaux sociaux :
    #AccouchementSolitaire
    #PèreAbsent
    Cela peut être utile en particulier sur Twitter pour retrouver plus facilement les témoignages et toucher les journalistes et politiques.

  11. Marie-Hélène Lahaye says:

    Et merci à toutes pour vos messages.

  12. Anne Evrard says:

    Les mères COVID+ou suspectées de l’être ne sont pas interdites d’allaiter!! Au contraire, la SFN a bien signalé que l’allaitement ne devait pas être suspendu, bien au contraire.

  13. Susie says:

    Super article qui balaye exactement tout ce que ce je ressens !!!
    Un grand merci !
    Je vais signer la pétition de ce pas et j’incite toutes les futures mamans à le faire pour qu’on fasse bloc contre des décisions injustifiées.

  14. Anne Evrard says:

    Alors au risque de me répéter, j’explique: les protocoles sortis avant même les réactions sur les réseaux sociaux (Lorraine, Alsace, Réseau Aurore, Réseau Pays de Loire, Réseau Parisien…) et qui ont servi de modèles aux autres stipulaient tous que la présence du père devaient être maintenue en salle de naissance, assortie de règles de confinement spécifiques.
    Certaines maternités avaient pris des décisions inverses soit pour des raisons locales (que j’ai signalées plus haut) soit effectivement par excès de zèle. Mais je ne vois pas bien l’intérêt d’une pétition puisque les protocoles vont bien dans le sens de la présence du père. Si en revanche une maternité faisait aujourd’hui encore, le choix de ne pas accepter les pères en salle de naissance, il faudrait effectivement la contacter pour lui rappeler les protocoles en vigueur.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Dès le début du confinement, il y a eu des appels à l’aide et des signalement de femmes enceintes et futurs pères sur les réseaux sociaux, ainsi que des interpellations de femmes et de militantes pour faire pression sur les maternités et en faveur de protocoles qui autorisent l’accompagnement.

      Quant aux pétitions, elles sont très pertinentes pour continuer à faire pression sur les maternités. Sans cette pression des femmes, il est certain qu’un grand nombre de maternités auraient pris des décisions arbitraires d’exclure les accompagnant.es des salles d’accouchement.

      • Here says:

        C’est lorsqu’on a une prise de position claire qu’on peut soutenir les droits des femmes. Merci Marie Hélène Lahaye pour votre engagement sans faille.

  15. Anne Evrard says:

    Que des maternités aient pris des décisions qui ne correspondaient pas aux protocoles, nous en sommes toutes conscientes. Ce qui ne veut pas dire que les protocoles ne fixaient pas déjà des règles claires sur la présence du père dès avant le confinement (protocole lorrain, alsacien, du réseau Aurore…).
    Je pense être bien informée des réalités du terrain et je peux dire que d’une part, les maternités ayant interdit la présence du père ont été au final peu nombreuses et que d’autre part, les professionnels qui édictent les protocoles n’avaient pas attendu le tollé pour maintenir la présence du père.
    Je défends à 150% les actions féministes et les femmes qui ont vécu les interdictions ont eu grandement raison de le faire savoir. Mais soyons réalistes, la présence du père en salle de naissance était déjà clairement inscrites dans les règles professionnelles avant même que les femmes s’élèvent contre la mesure contraire et avant même le confinement. Ce qui n’a effectivement pas empêché certaines maternités, minoritaires, de prendre des décisions inverses. Le tollé a bien sûr contribué à ce que ces établissements, en petit nb, modifient leur position, mais rendons à César ce qui est à César, ce sont bien les protocoles professionnels eux mêmes qui ont rassuré les établissements sur la possibilité de maintenir la présence des accompagnants.
    Dans l’Est, comme je l’ai signalé, la maternité de Colmar a dérogé aux protocoles car des pères n’avaient pas respecté les règles de confinement ou avaient dissimulé leur infestation par le coronavirus. C’est une situation très exceptionnelle.
    Que maintenant, des maternités ne suivent toujours pas ces protocoles, ce n’est pas acceptable et il faut le leur rappeler et que les couples s’emparent des protocoles existant pour faire valoir leurs droits. Une action ciblée sur ces maternités me semblerait plus efficace qu’une pétition généraliste puisque les règles édictées par les professionnels eux mêmes répondent déjà à ce que réclament ces pétitions.

    • TCVOG says:

      Sans notre mobilisation militante et sans celle des femmes, il n’y aurait pas eu de recommandations du tout. Je peux vous envoyer les longs échanges de messages privés entre le collectif TCVOG, à l’origine de cette pétition, et les décisionnaires. C’est utopique de croire que les droits des femmes avancent tout seuls. Ça n’est jamais le cas. Dans aucun sujet concernant les femmes et en aucun temps. C’est toujours grâce à la mobilisation de toutes que ça bouge. Pour les accompagnants en salle de naissance, ces reco sont le fruit de notre combat à toutes depuis plus d’une semaine sans relâche !

      • Anne Evrard says:

        Je ne risque pas de dire que les droits des femmes avancent tout seuls, vu le temps que j’ai mis de mon côté, très humblement, à participer à leur avancée depuis 20 ans.
        Que votre action ait été importante, je ne le nie nullement, bien au contraire. Mais la vérité, c’est quand même que les protocoles lorrain, alsaciens et celui du réseau Aurore (les 1ers) était en ligne avant le confinement. Et que chacun des trois affirmaient la place des pères en salle de naissance et qu’ils sont servi de modèles à tout ceux qui ont suivi.
        Quel est le problème à reconnaître que pour le coup, les protocoles allaient dès le début dans notre sens et que les entorses à ces protocoles n’étaient pas représentatives de ce que les professionnels les plus aux faits de la question prônaient?

  16. Here says:

    C’est lorsqu’on a une prise de position claire qu’on peut soutenir les droits des femmes. Merci Marie Hélène Lahaye pour votre engagement sans faille.

  17. Maryline says:

    Je pense que plus on limite le nombre de personnes entrant et sortant dans les maternités, plus on limite les risques de contamination, ça semble logique. Il faut penser au personnel hospitalier, qui est déjà sous-tension.

    Ceci étant dit, je suis très malheureuse quand je pense aux femmes qui ont eu ou qui auront à traverser ce moment seules, dans des maternités où effectivement les sage-femmes sont débordées et l’accompagnement à la douleur est réduit à néant. En particulier les pauvres primipares qui ne savent pas ce qui les attend et vont tomber de très très très haut… alors qu’il leur faudrait recevoir une préparation mentale digne des pompiers de Paris…

    Les femmes revivent la situation des années 50 où le père, exclu du processus, ne savait pas ce que sa femme avait dû traverser pour donner la vie. Et ce sera source de beaucoup de solitude et de souffrances pour les jeunes mères, et d’incompréhension au sein des couples (ça peut déjà être compliqué quand le père est à peu près au courant de tout, alors quand il ne l’est pas…, je n’imagine pas !)

    Le Covid 19 ne va pas aider les familles et bien sûr en particulier les femmes…

  18. Marie Leloup says:

    Très bon article ! Complètement pertinent ! Merci de rappeler que l’accouchement à domicile est une alternative raisonnable et saine dans ces temps compliqués.

  19. Annika Lenz says:

    Petit détail additionnel : une connaissance a dû porter un masque pendant tout l’accouchement, en début mai 2020 (à Bruxelles). Une pratique injustifiée et conseillée ni par l’OMS, ni par l’ordre des obstétriciens. De la violence. A dénoncer.
    Elle a aussi dû choisir entre la présence de son mari et celle de la kiné. Elle a choisi la kiné (peut-être par peur de se retrouver abandonnée par le personnel médical ?) et son mari n’a pas pu voir le bébé avant la sortie de la maternité.
    Elle a trois enfants en plus du nouveau-né. Les autorités ne permettent pas que ses enfants aillent à la garderie de l’école “parce qu’elle ne travaille pas”. Je trouve ça cynique.

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