Le consentement, point aveugle de la formation des médecins

Voici la tribune que j’ai rédigée avec Clara de BORT, directrice d’hôpital, ancienne correspondante Santé à la Mission interministérielle de Lutte contre les violences faites aux femmes, Béatrice KAMMERER, présidente et fondatrice de l’association d’éducation populaire Les Vendredis Intellos, suite à l’affaire des touchers vaginaux sur patientes endormies, et soutenue par une cinquantaine de personnalités. Une pétition est mise en ligne à la suite de ce texte.

Doit-on enseigner aux jeunes médecins le toucher vaginal sur patientes endormies au bloc opératoire ? Les multiples déclarations reprises ces derniers jours dans un grand nombre d’articles viennent d’établir la réalité d’une pratique jusqu’alors largement niée. Selon les déclarations récentes de médecins, ces actes « n’auraient jamais existé », ou « auraient existé dans le passé mais ne seraient plus d’actualité », ou encore « existent effectivement et sont légitimes ». Bon nombre de professionnels de la santé et d’internes nous ont expliqué qu’ils doivent apprendre leur métier, et qu’il est préférable que la patiente ne sente rien, ne se souvienne pas que plusieurs inconnus sont passés la « voir ». Certains témoignages citent également les touchers rectaux, actes moins fréquents mais réalisés eux aussi à strictes fins d’apprentissage, sans vérification du consentement de l’intéressé. Ce n’est pourtant pas un geste anodin, ni pour le-a patient-e ni pour l’étudiant-e futur-e médecin.

Pour le-a patient-e qui n’a pas préalablement marqué son accord, il s’agit d’une négation de ses droits, celui de recevoir une information loyale sur la façon dont va se dérouler une opération, celui d’accepter ou de refuser tout geste médical. La loi Kouchner impose depuis 2002 qu’ « aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment », celui surtout que son corps ne soit pas instrumentalisé. Ce geste effectué sans consentement pourrait même être assimilé, au sens pénal, à un acte de pénétration sexuelle commis sur la personne d’autrui par contrainte ou surprise, c’est-à-dire à un viol.

« Si vous ne voulez pas être un objet d’étude, il vous suffit d’éviter de vous faire soigner en CHU », nous ont rétorqué certains médecins. Une hospitalisation en CHU serait donc, selon eux, un blanc-seing donné à toutes les visites, à toutes les pratiques, et un renoncement à ses droits les plus élémentaires. La Cour européenne des Droits de l’Homme estime pourtant qu’une simple information sur la présence et l’implication d’étudiant-es dans un hôpital ne constitue pas un consentement libre et éclairé à chacun de leurs actes, et que cette pratique est contraire aux droits fondamentaux. Il est dès lors surprenant que les étudiant-es apprennent une médecine qui transgresse les droits du patient. Le consentement libre et éclairé du patient à chaque acte médical est clairement le point aveugle de la formation des médecins.

Pour l’étudiant-e en médecine, être contraint par ses formateurs à procéder à un acte contraire à ses valeurs constitue une grande violence. Le jeune est invité à banaliser un geste pour lequel il éprouve des appréhensions légitimes, non sur le plan technique mais sur le plan éthique. A défaut de consentement, la personne qu’il examine est réduite à un organe. Il ne s’agit pas du vagin ou du rectum d’une personne à qui il demande l’autorisation de l’examiner. Il s’agit d’un vagin ou du rectum sur lequel une équipe d’étudiant-e-s s’entraîne à identifier tel ou tel problème, profitant de l’anesthésie de son-sa propriétaire. Demander l’accord de la patiente ? « Elle risquerait de dire non »[i], rétorque la doyenne de l’Unité de Formation et de Recherche de la Faculté de médecine de Lyon. « C’est de la pudibonderie »[ii], s’insurge le Président du Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français. Ces réponses sont inquiétantes et confirment que se pose ici une véritable question éthique et de respect de la personne humaine. Cette déshumanisation, dès les premiers apprentissages de certains actes médicaux, nous préoccupe. Le non-respect de la loi par les enseignants eux-mêmes nous inquiète. L’absence de place donnée au doute, à l’échange, à la prise en compte de la singularité de chaque patient nous interpelle. De plus, pour quelles raisons seul le médecin enseignant doit-il déterminer ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas ? Pourquoi n’y a-t-il aucun tiers dans cette évaluation ? L’avis des étudiant-es, des patients, de la société ne compte-t-il pas ?

C’est bien l’un des problèmes que nous identifions dans les études de médecine : la création d’un entre-soi organisé autour de la transmission des pratiques, les meilleures comme les pires, plutôt que leur interrogation et leur examen critique ; le maintien d’un milieu marqué par le pouvoir, dans lequel on apprend à reproduire et à cultiver une certaine forme de secret loin du regard de la société ; la défense d’un esprit de corps empreint de domination où les interrogations et souhaits du patient ont peu de poids face aux certitudes héritées d’un autre âge. De telles conceptions de la médecine sont de nature à rompre définitivement la confiance entre le monde médical et le reste de la société qui ne les accepte plus. Nous ne sommes pas tous médecins, mais nous sommes tous concerné-e-s. Les femmes le sont particulièrement, par la multiplicité des contacts qu’elles ont tout au long de leur vie de femme avec les gynécologues, mais les témoignages relatifs aux touchers rectaux démontrent que c’est bien le rapport au patient qui dysfonctionne. Or chaque personne connaît mieux que quiconque son propre corps, ses limites, ses aspirations et ses souhaits.

Au vu de la gravité des pratiques mises au jour, nous demandons à Marisol Touraine, Ministre de la Santé, et à Najat Vallaud-Belkacem, la Ministre l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de lancer une inspection conjointe et de l’IGAS et de l’IGAENR pour faire toute la lumière sur cette affaire et les conditions de l’apprentissage pratique des futurs médecins de notre pays. Nous demandons que le recueil du consentement sur les actes pratiqués par des étudiant-e-s soit systématisé dans l’ensemble des hôpitaux français. Nous souhaitons qu’en complément du compagnonnage par les pairs, les futurs médecins bénéficient au cours de leurs études d’apports et d’appuis extérieurs, de la part de professionnels des sciences humaines, de la philosophie, du droit, de la sociologie. Les critères éthiques de l’enseignement de la médecine ne doivent pas être énoncés par les seuls médecins français, mais par l’ensemble des personnes concernées : étudiant-e-s, associations de patients, juristes, éthiciens, en s’appuyant sur les avancées existant dans d’autres pays développés (Scandinavie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Canada…). L’éthique ne peut définitivement plus être une simple option dans la formation des médecins français.

 

Clara de BORT, directrice d’hôpital, ancienne correspondante Santé à la Mission interministérielle de Lutte contre les violences faites aux femmes

Béatrice KAMMERER, présidente et fondatrice de l’association d’éducation populaire Les Vendredis Intellos

Marie-Hélène LAHAYE, juriste, féministe, auteure du blog Marie accouche là

Martin WINCKLER, médecin et écrivain

Juliette NOREDDINE dite Juliette, auteure compositrice interprète

Dre Muriel SALMONA, psychiatre, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

Céline SCHILLINGER, bloggeuse, cadre d’industrie, engagée pour l’égalité hommes/femmes

Pierre THEPOT, directeur d’hôpital

Dr Gilles LAZIMI, médecin, enseignant et membre du haut conseil à l’égalité entre les femmes et les femmes, et coordinateur de la campagne télé “proches” contre le viol du CFCV

Bénédicte ROUSSEAU, sociologue, laurabodeysimplyhuman.net

Diane SAINT-REQUIER, journaliste et actrice de prévention

Diké, blogueuse féministe

Hélène, blogueuse

OVIDIE, auteure et réalisatrice

Paul CESBRON, gynécologue obstétricien

Marie-Hélène BOURCIER, sociologue

VALERIECG, blogueuse www.crepegeorgette.com

DARIAMAX, blogueuse http://dariamarx.com/

Les dé-chaînées, association féministe

Martin DUFRESNE, journaliste Montréal (Canada)

Laure de MONTALEMBERT, journaliste santé

Emmanuelle PIET, médecin Présidente du Collectif Féministe Contre le Viol

Anne VERJUS, chercheure au CNRS, histoire politique et sociologie du genre

Anne-Charlotte HUSSON, doctorante, blogueuse www.cafaitgenre.org

HYPATHIE, blogueuse

Chris BLACHE, co-fondatrice de l’Association Genre et Ville

Dre Claire RONDET, Maitre de conférence en médecine générale à l’université Pierre et Marie Curie

Johanna LUYSSEN, journaliste, membre du collectif PrenonsLa1

Eloïse BOUTON, Journaliste indépendante et militante féministe

Emmanuelle GONTIER, psychologue

Elodie BACOUP, juriste

Clara GONZALES, Macholand.fr

Elliot LEPERS, Macholand.fr

Caroline De HAAS, militante féministe, Macholand.fr

Claude DIDIERJEAN-JOUVEAU, responsable associative et auteure d’ouvrages sur la naissance et la petite enfance

GM ZIMMERMANN, auteure

Marie KIRSCHEN, journaliste, rédactrice en chef de la revue well well well

Corinne MOREL DARLEUX, conseillère régionale Rhône Alpes

Anne-Marie VIOSSAT, féministe

Evelyne PIERRON, médecin pharmacovigilante

Nathalie PERRIN-GILBERT, mairie du 1er arrondissement, Lyon

Osez le féminisme !

Baptiste BEAULIEU, auteur du blog Alors voilà. Journal des soignés/soignants réconciliés

Blandine LENOIR, réalisatrice

Gwen FAUCHOIS, activiste, lesbienne et féministe, blogueuse

Fabien ABITBOL, ancien journaliste, blogueur

Agnès LEGLISE, chroniqueuse

Monica ZOPPI FONTANA, Professeur de L’Université de Campinas-Brésil, chercheur visitant au laboratoire Triangle ENS

AVFT, Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail

Pascaline LAMARE, française de Québec

POULE PONDEUSE, blogueuse, www.poule-pondeuse.fr

Marie-Alice CHASSERIAUD, graphiste et féministe

Fabienne, blogueuse

Anne-Lina, docteure en santé publique

Gogo, twitto @santedefrance

Christine DETREZ, Maître de conférence HDR en sociologie à l’ENS de Lyon

10LUNES, sage-femme auteure du blog http://10lunes.com/ Maternités, paternités, histoires de vie, petits récits et autres brèves de sage-femme

CIANE, Collectif interassociatif autour de la naissance

Dr Michel SCHMITT, médecin, chef de pôle hospitalier, auteur de plusieurs ouvrages sur la bientraitance à l’hôpital

Martine SILBER, journaliste et blogueuse

Coryne NICQ, dircom, engagée pour un entreprenariat plus humain et plus responsable

Judith SILBERFELD, journaliste, rédactrice en chef du site d’information Yagg.com

Martine CHRIQUI-REINECKE, psychologue clinicienne, consultante

Céline DARMAYAN, réalisatrice du film Entre leurs mains

GERIROZ, Femme twitto, en invalidité

Marie-Josée KELLER, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes

Pascale MATHIEU, professionnelle de santé, femme, patiente, et Présidente du Conseil National de l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes

Michel ODENT, Obstétricien

Guillaume TANHIA, journaliste et réalisateur

Association Egalitées http://egalitees.web-interaction.fr/

Laboratoire Junior GenERe ENS-Lyon

Stéphanie St-AMANT, docteure en sémiologie, spécialiste de périnatalité stephaniestamant.com

 

 

Pour ajouter votre signature, rendez-vous sur la pétition: Non aux touchers vaginaux non consentis !

Sources :

[i] « On pourrait effectivement demander à chaque personne l’accord pour avoir un toucher vaginal de plus mais j’ai peur qu’à ce moment-là, les patientes refusent.” http://www.metronews.fr/info/touchers-vaginaux-sur-patientes-endormies-un-tabou-a-l-hopital/moaC!txk2bsiOnYXIU/

 

[ii] Ne vous semblerait-il pas normal de lui demander son consentement ?

– C’est aller trop loin dans la pudibonderie !

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150203.OBS1608/touchers-vaginaux-sur-patientes-endormies-c-est-de-la-medecine-on-n-est-pas-dans-un-fantasme-de-viol.html

 

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28 Responses to Le consentement, point aveugle de la formation des médecins

  1. la sorcière says:

    Merci vraiment pour ce texte. Il a mis le point sur qqchose que j’arrivais pas identifier : Les médecins ne doivent pas être les seuls à expliquer ce qu’ils peuvent faire et ce qu’ils ne peuvent pas faire…

  2. blandine says:

    waouhhhhhhhhhhhhhhh ! TOPISSIME, MERCI !

  3. blandine says:

    voir les réactions d’internes là … c’est à vomir :
    http://blog.francetvinfo.fr/medecine/2015/02/03/esprit-tordu.html

  4. Ailili says:

    Un sujet que je suivais depuis quelque temps, et que j’ai justement vu il y a peu chez Les Vendredis intellos… C’est tout simplement intolérable, merci à vous de contribuer à relayer cet état de fait scandaleux !

    Les patients refuseraient si on leur demandait ? Je suis désolée, mais si j’apprends qu’on m’a fait un TV sans mon accord, LA, oui, je risque de refuser par la suite beaucoup d’acte médicaux, parce que j’appelle ça de l’abus de confiance et de l’abus de pouvoir. Voire si j’ai des preuves, je traduits ça en justice sans hésiter. En revanche, si on vient me demander, ça change TOUT. Parce que j’ai plus envie de dire oui que de refuser. Et je suis sûre que si on demandait systématiquement, on serait surpris de se rendre compte qu’il y aurait moins de patients qui refuseraient que de patients qui accepteraient.

    D’ailleurs ce n’est pas un SI, j’ai déjà subi un acte médical intime, sans consentement… mesdames et messieurs les médecins qui n’ont aucune considération pour leurs patients, sachez que, oui, grâce à UN SEUL médecin irrespectueux, j’ai perdu confiance en le corps médiéval, et aujourd’hui, je me méfie systématiquement de tout ce qu’on me propose. Heureusement que des personnes comme Martin Winckler, le docteur Borée, Marie-Hélène Lahaye, etc… me montrent régulièrement que, heureusement, il n’existe pas que des cons irrespectueux qui n’en ont apparemment pas grand-chose à faire de l’Humain…

  5. Marie-Hélène Lahaye says:

    Mise à jour des personnalités qui nous ont rejointes:

    Céline DARMAYAN, réalisatrice du film Entre leurs mains

    GERIROZ, Femme twitto, en invalidité

    Marie-Josée KELLER, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes

    Pascale MATHIEU, professionnelle de santé, femme, patiente, et Présidente du Conseil National de l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes

    Michel ODENT, Obstétricien

    Guillaume TANHIA, journaliste et réalisateur

    Association Egalitées http://egalitees.web-interaction.fr/

    Laboratoire Junior GenERe ENS-Lyon

    Stéphanie St-AMANT, docteure en sémiologie, spécialiste de périnatalité stephaniestamant.com

  6. Incarnare says:

    «Pour l’étudiant-e en médecine, être contraint par ses formateurs à procéder à un acte contraire à ses valeurs constitue une grande violence. Le jeune est invité à banaliser un geste pour lequel il éprouve des appréhensions légitimes, non sur le plan technique mais sur le plan éthique.»

    On est donc heureux de savoir que vous vous battrez à nos côtés pour que les étudiants en médecine – et particulièrement en gynéco-obsétrique – ne soient pas obligés de pratiquer des IVG.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Toutes les femmes doivent avoir le droit à l’avortement, et doivent pouvoir trouver aisément des professionnels qui peuvent pratiquer une IVG dans de bonnes conditions physiques et émotionnelles.

      La mortalité maternelle a fortement diminué depuis la loi autorisant l’IVG. C’est un grand progrès pour les femmes et pour la vie. L’enjeu aujourd’hui est permettre l’accès effectif à l’IVG à toutes les femmes qui le souhaitent.

      Je sais que ça ne plait pas aux intégristes religieux dont vous faites visiblement partie, mais la liberté d’opinion pour chaque femme (et chaque homme d’ailleurs) est un fondement de notre démocratie.

      • Incarnare says:

        Vous ne répondez pas à ma question. Est-ce que ce droit justifie de violer la conscience des étudiants en médecine, à laquelle vous sembliez beaucoup tenir dans le texte supra.

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Je réponds clairement à votre question: rien ne peut empêcher une femme d’avoir recours à un IVG. Pratiquer une IVG doit faire partie des compétences de base d’un gynécologue. Si des futurs médecins sont contre l’IVG, qu’ils choisissent un autre métier.

          • Incarnare says:

            C’est à dire que, pour vous, l’IVG fait substantiellement partie du métier d’obstétricien ?

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Ben oui ! Évidemment ! Quel autre personne serait la plus à même de pratiquer une IVG sans mettre la vie et la santé de la femme en danger ? On ne va quand même pas demander à un boucher ou à un coiffeur.

          • Incarnare says:

            Un gynéco en ville pourra n’avoir jamais aucune IVG à réaliser. Un gynéco à l’hosto non plus d’ailleurs. Pourquoi ne pourraient-ils pas choisir ? Vous savez, la liberté quoi..

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Parce que dans toutes les professions, il y a des compétences de base à acquérir. Quand je suis malade et que je vais chez le médecin, il est sensé me soigner, et pas me dire “vous avez la grippe ? Je suis moralement opposé aux soins de la grippe, donc je ne vous soigne pas, c’est ma liberté.” Ou pire encore “vous avez la grippe, il n’y a rien à faire…” (parce qu’au nom de ses “valeurs” il estimerait que toute personne ayant la grippe doit être condamnée).

            Toute femme souhaitant faire un dépistage du cancer du col de l’utérus doit pouvoir se rendre chez un gynécologue qui doit être capable d’effectuer un frottis. Toute femme souhaitant une contraception doit pouvoir se rendre chez son gynécologue et l’obtenir. Toute femme qui souhaite une IVG doit pouvoir s’adresser à son gynécologue qui doit être capable de la pratiquer. C’est un non sens le plus complet d’avoir des professionnels de la santé ayant des compétences “à la carte”, en fonction de ce qu’ils aiment ou n’aiment pas.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Pour une femme, le droit de vivre est en effet un sacro-saint droit.

            J’attends donc des médecins qu’il soient capables de faire de leur mieux pour permettre aux femmes d’exercer leur sacro-saint droit à la vie.

          • Incarnare says:

            Personne ne vous a dit que la coup des aiguilles à tricoter était une grande mystification ? Comme les soit-disant “600 000 IVG” clandestines martelées à l’époque ?

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Après la seconde guerre mondiale, les trois principales causes de décès maternels étaient:
            – les infections puerpérales (26 décès pour 100.000 naissances)
            – les complications de l’hypertension (22 pour 100.000)
            – les complications de l’avortement (17 pour 100.000).

            Source: http://www.invs.sante.fr/publications/2006/mortalite_maternelle/annexe_6_3_evolution.pdf

            Les décès liés à l’avortement ont disparu après la loi autorisant les avortements.

          • alexandra, étudiante en médecine says:

            “Toutes les femmes doivent avoir le droit à l’avortement, et doivent pouvoir trouver aisément des professionnels qui peuvent pratiquer une IVG dans de bonnes conditions physiques et émotionnelles”

            je vous rejoins tout à fait !!!

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Je parle de la situation en France, avec les chiffres de la France.

          La loi sur l’IVG a permis de sauver des femmes. On est en plein dans le sujet.

          • Incarnare says:

            Si c’est un bien si grand, je suis convaincu que vous trouverez largement nombre de médecins volontaires pour pratiquer cet acte avec générosité.

            Comment ça, vous en manquez ? Malgré l’augmentation forte des rémunérations ? Serait-ce que ça reste, en vrai (contrairement au discours pseudoféministe) un acte glauque, que les praticiens titulaires refilent à leurs internes car ils n’en peuvent plus de les pratiquer ?

          • Olivia says:

            “Personne ne vous a dit que la coup des aiguilles à tricoter était une grande mystification ?”
            Ah bon? Mon arrière-grand-mère a donc été victime d’une mystification? Ravie de l’apprendre.

            Sinon, quand vraiment certains actes inhérents à un métier nous répugnent : il ne vaudrait pas mieux éviter de choisir ce métier?
            Pour reprendre les comparaisons, c’est comme si on devenait boucher en étant vegan et que l’on s’insurgeait que les clients demandent de la viande. Ça semble un peu compromis comme carrière.
            Concernant l’acte “glauque”, cette affirmation nécessiterait sans doute quelques preuves. Par ailleurs, tout ceci n’a rien à voir avec le texte initial.
            Pour le coup, si l’on recherchait un semblant de similarité entre les toucher non consentis et l’IVG alors il faudrait parler d’IVG imposées, non consenties par les patientes.
            Parce que dans ces deux cas, la volonté de la patiente est niée.
            (j’interviens un peu tard mais je viens tout juste de découvrir ce blog)

  7. Alice says:

    Concernant l’IVG, je pense que toute femme devrait pouvoir y avoir recours mais avec consentement préalable, en connaissant les risques psychologiques et physiques de cette intervention et leurs probabilités et en parlant à la femme de ses droits et des options si elle voulait garder l’enfant. Je connais une femme, ma tante, qui a été forcée d’avorter par une responsable de la “justice sociale”, qui est venue chez elle et qui l’a sommée d’avorter. Elle l’a déclarée inapte à avoir des enfants. Pourquoi, parce que ma tante était dépressive. L’avortement s’est mal passé avec séquelles physiques, elle en garde un traumatisme à vie car elle souhaitais avoir cet enfant. Son état psychologique ne s’est pas amélioré suite à cette intervention.

    • Incarnare says:

      Mais le credo-féministe dit pourtant le contraire.
      Répétons ensemble
      «L’IVG, c’est sans dan-ger, sans trau-ma-ti-sme».

      • Audrey says:

        Je pense que vous ne connaissez pas grand chose aux féministes et au féminisme pour raconter des conneries pareilles

      • Hélène says:

        J’aimerais rappeler que malgré une pilule correctement prise et jamais oubliée, il est possible de tomber enceinte en raison “d’une erreur de prescription médicale ou d’un défaut d’information”, comme le dit Martin Winckler sur son blog dans l’article “Peut-on tomber enceinte en prenant la pilule, sans l’avoir oubliée ?”.
        Ainsi, beaucoup d’IVG pourraient être évitées.
        Dans ces cas-là, des femmes subissent donc non seulement le traumatisme d’une grossesse non désirée et d’une IVG qui aurait pu être évitée, mais aussi souvent la culpabilisation et le manque de confiance de la part des médecins et de leur entourage.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Je ne connais aucune féministe qui veut imposer une IVG à qui que ce soit. L’IVG doit être un droit pour toutes les femmes. Ca signifie que chaque femme doit pouvoir choisir elle-même de mener sa grossesse à terme ou pas.

      Évidemment que forcer une femme à avorter contre sa volonté crée de grands traumatismes. Tout comme imposer une grossesse à une femme qui ne la souhaite pas.

      Beaucoup de traumatismes seront évités le jour où les femmes auront la pleine liberté de disposer de leur propre corps.

  8. Marie-Hélène Lahaye says:

    Juste pour le plaisir…

    Nous avons donc d’un coté une série de médecins qui expliquent doctement à quel point demander le consentement aux patientes avant un toucher vaginal c’est de la pudibonderie, un retour de l’obscurantisme qui considère le sexe comme tabou, des revendications de ligues de vertus bien pensantes,… (voir les commentaires édifiants de médecins sous cet article: http://www.jim.fr/medecin/e-docs/toucher_vaginal_les_medecins_et_les_internes_se_sentent_salis__150281/document_actu_pro.phtml). Bref, des idées de féministes mal baisées.

    Et nous avons de l’autre côté Ovidie, une ancienne star du porno, donc pas vraiment réputée pour sa pudibonderie exacerbée, qui a non seulement signé notre tribune, mais qui nous remercie pour notre combat dans son dernier billet: http://www.metronews.fr/blog/ovidie/2015/02/09/toucher-vaginal-le-combat-du-pot-de-terre-contre-le-pot-de-fer/

    De là à penser que certains médecins ont vraiment un problème avec les femmes et se complaisent dans une misogynie d’un autre âge, il n’y a qu’un pas, que j’ai souvent envie de franchir.

  9. Brune d'Abondance says:

    Rappelons que lorsque le scandale du TV/AG a surgi en son temps aux USA, cette problématique de la formation médicale a été immédiatement résolue par l’abandon définitif de telles pratiques, devenues archaïques et obsolètes, d’un avis unanime. On a désormais recours à des volontaires consentantes et rémunérées, venant en renfort de mannequins et autres simulations. C’est la solution adoptée depuis par de nombreux pays, comme le signale très justement Martin Winckler.
    Or à présent que ce scandale apparaît en France, que voit-on, à l’opposé d’une approche moderne, pragmatique et rationnelle ? Un corporatisme médical qui patauge entre le déni de réalité et la manipulation des faits, à des attaques féroces et vulgaires visant, sous couvert d’acte médical, à défendre leur droit quasi-seigneurial de « vaginage ». Pour ces messieurs, la seule femme supportable est celle qui se déshabille et écarte les jambes sur un claquement de leur doigt.
    « Toutes à poil » pourrait être leur slogan. C’est la raison essentielle du blocage de la profession sur cette question du « consentement préalable», qui en soi pourrait et devrait être accordé facilement, comme ailleurs. Mais ils ont décidé par stratégie de se fixer et de se battre sur ce front, car à leurs yeux, céder sur ce point somme toute minime, serait ouvrir la porte à une possibilité de dévoilement généralisé de leurs pratiques contestables, au demeurant de plus en plus difficilement supportées par de nombreuses femmes ainsi que par leurs compagnons. Voir notamment le livre du Dr Girard : La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne ainsi que certains articles de ce blog.
    C’est pourquoi, nous avons droit à une contre offensive presque comique, digne du Dr Diafoirus de Molière, à base d’indignation morale de type jésuitique : « le médecin au-dessus de toute considération sexuelle » (comme l’attestent bien entendu les multiples fresques pornographiques de leurs réfectoires, toutes plus chastes les unes que les autres) ou encore à des attaques « ad feminem » : une interrogation légitime devenant un « fantasme » et des lanceuses d’alerte traitées de « talibanes, voire pire d’américaines », comme on a pu le voir écrit noir sur blanc dans un récent commentaire, perpétré par l’ un de ces gentlemens, lui aussi praticien « d’une profession entièrement au service de l’intimité des femmes », comme ils disent.

  10. Tuxedo says:

    un article qui aborde les mêmes sujets pour l’Angleterre et les USA, ici :

    http://www.telegraph.co.uk/women/womens-health/11574412/British-women-Consent-during-childbirth-is-a-joke.html

    J’ai pensé que cela vous intéresserai.

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