J’ai eu le plaisir de débattre sur le thème Consentement VS violences médicales. L’influence des réseaux sociaux dans la diffusion des droits des patientes ? dimanche dernier à Bordeaux dans le cadre du Festival Solidaire de Causette. La table ronde était animée par la journaliste Sarah Gandillot. Vous pouvez revoir ces échanges dans la vidéo ci-dessous.
Voici quelques réflexions échangées.
Clara de Bort, directrice d’hôpital, autrice du blog En jupe (et ma comparse dans l’affaire des touchers vaginaux sur patientes endormies), a abordé la notion du consentement en médecine. Elle réfute par ailleurs les affirmations fréquentes sur les violences médicales qui seraient le résultat d’un manque de moyen financier. Elle démontre que les maltraitances sont systémiques, apprises dans les facultés de médecines et transmises au sein de la profession. Elle pointe également l’absurdité de confier l’éducation sexuelle des adolescentes à des gynécologues qui sont des chirurgiens experts du fonctionnement d’organes. Quant aux réseaux sociaux, elle rappelle leur rôle dans la libération de la parole autour des violences médicales, notamment dans des services où elles sont inimaginables comme en pédiatrie.
Baptiste Beaulieu, médecin écrivain et auteur du blog Alors voilà, explique à quel point les soignants n’ont pas conscience de la maltraitance qu’ils produisent. Il raconte comment un ami et confrère cardiologue a pleuré dans ses bras suite à la fausse couche de sa compagne, en découvrant la violence que sa profession a exercé contre la personne qu’il aime. Il a lui-même ouvert les yeux sur les maltraitances médicales en tant que patient alors qu’il était étudiant en médecine. Sur la question des réseaux sociaux, il évoque les paroles odieuses répandues sur la page Facebook les médecins ne sont pas des pigeons qui peuvent avoir des conséquences dans la vie réelle, comme celles d’un soignant jugé devant l’Ordre des Médecins suite aux propos homophobes qu’il y a tenus.
Quant à moi, j’aborde les violences obstétricales, les maltraitances liées à la pathologisation du corps des femmes ou encore la chasse aux sorcières contre les sages-femmes accompagnant les accouchements à domicile. J’insiste notamment sur l’importance des réseaux sociaux dans la diffusion des informations autour de l’accouchement et dans la prise de parole des femmes. En mettant fin à l’isolement des femmes, Internet a permis de lever le tabou sur les maltraitances gynécologiques.
Voici la vidéo qui reprend l’intégralité du débat.
Consentement VS violences médicales. L’influence des réseaux s…
Consentement VS violences médicales. L’influence des réseaux sociaux dans la diffusion des droits des patientes?
Publié par Causette sur dimanche 25 juin 2017
Je remercie également les participantes à mon atelier de l’après-midi sur les peurs et fantasmes autour de l’accouchement. J’y ai pris beaucoup de plaisir grâce à la qualité des réflexions, la pertinence des questions et la richesse des échanges.
Merci Marie-Hélène de cette belle synthèse, ravie d’avoir participé avec Baptise et toi à ce chouette festival et aux débats tous passionnants. On continue !
Bonjour MH, je suis la gynéco qui suis intervenue par téléphone hier sur France Inter. Même si les échanges étaient musclés et au final peu constructifs, l’émission était très intéressante. Vous dites : ma vie a changé quand j’ai été accompagnée par des SF à tel point que j’ai pu avoir suffisamment confiance en moi pour choisir d’accoucher sans péridurale. J’ajoute, et vous y êtes parvenue. Moi aussi j’ai fait comme vous, et 2 fois et sans épisio, et avec péridurale. Bien, très bien même. Par ex, vous (je) faites une hémorragie de la délivrance, qui nécessite une AG avec ligature des artères hypogastriques. Vous êtes séparée de votre bébé au moins 24h. L’allaitement ne peut pas être débuté. De mon point de vue, la question qui se pose à vous (à moi) en qualité de femme donnant naissance est la suivante : quelle anticipation aviez vous organisé ? Vous aurait il été supportable que la SF vous demande de phosphorer cette éventualité, vous qui dites difficilement comprendre pourquoi les professionnels de la Santé se concentrent sur la violence réelle d’une naissance, la douleur qui lui est inhérente etc…
Bonjour Amina,
Je regrette aussi l’agressivité d’Odile Buisson qui, au lieu d’un échange de points de vue, a mis une telle agressivité sur le plateau et m’a coupé sans cesse la parole, qu’il était très difficile d’exposer ses idées sereinement.
Je partage beaucoup de vos points de vue exprimés à l’antenne, sauf concernant la violence intrinsèque de l’accouchement. Vous citiez les femmes qui avaient peur d’accoucher au point de vouloir une césarienne. Effectivement, cette situation existe. Mais ce n’est pas parce qu’on a la phobie de l’accouchement que ce dernier est par nature violent (tout comme ce n’est pas parce qu’on a la phobie des araignées que les araignées sont violentes).
Cette idée que l’accouchement est une violence pour la femme et pour le bébé, c’est un dogme. Leboyer a écorné ce dogme en prônant une naissance sans violence pour les bébés. Il a mis fin à l’idée qu’un nouveau-né doit hurler à la naissance (et prôner l’arrêt de la pendaison du bébé la tête en bas, ou d’une fessée pour qu’il pleure). Depuis, dans la plupart des naissances respectées, on constate que les bébés naissent en silence, ou en émettant de petits sons, mais la plupart ne pleurent pas. Ca, c’était dans les années 1970.
Aujourd’hui, la deuxième partie du mythe à démonter, est que l’accouchement serait en soi une violence pour les femmes. Je lis dans la plupart des témoignages de femmes que la violence décrite n’est pas celle des douleurs des contractions ni du passage du bébé au moment de l’expulsion. La violence décrite est toujours celle d’actes médicaux, de paroles déplacées ou des conditions dans lesquelles elles sont placées pour accoucher. Coté soignants, c’est pareil, quand ils décrivent la violence de l’accouchement, ils décrivent la boucherie faite avec des forceps, la césarienne “où on écarte le bide de la femme”, etc.
Enfin, quand les femmes qui ont choisi d’accoucher naturellement et de façon respectée racontent leur expérience, il n’est que très exceptionnellement fait mention de violence. Elles parlent surtout de puissance, de forces décuplées, d’un exploit comme un marathon, de sensations extrêmes, et d’un ressenti très souvent positif. Certaines rêvent de se retrouver enceintes pour revivre cet événement tellement elles y ont pris du plaisir.
En revanche, pour la personne extérieure qui assiste à un tel accouchement, ça peut être très impressionnant parce qu’il voit une femme qui peut hurler, émettre des sons bizarres, faire des grimaces, transpirer, prendre des positions saugrenues. Cette attitude peut être interprétée par la personne extérieure comme celle d’une femme victime de violence. Or, il s’agit à mes yeux d’un stéréotype de genre. Il est admis que des hommes puissent hurler, suer et se contorsionner, lorsqu’ils sont en plein effort et en pleine puissance. Mais il n’est pas admis qu’une femme puisse le faire. Si elle le fait, ça ne peut être qu’en réponse à de la douleur et de la violence. Et c’est comme ça que des médecins masculin du 19e siècle, qui n’ont jamais vécu intimement les sensations d’un accouchement, qui n’ont pour la plupart jamais pris la peine d’écouter le ressenti des femmes, ont décrété que l’accouchement était un événement intrinsèquement violent.
Alors pour en revenir à votre question: faut-il anticiper les complications ? Tout dépend de la situation. Si la femme veut accoucher à domicile, il est évident qu’elle doit avoir élaboré un scénario au cas où il faut envisager un transfert (voiture à disposition, matériel de premier secours de la sage-femme, hôpital à une distance raisonnable où elle peut être accueillie, etc). Un transfert planifié et réalisé dans de bonnes conditions n’est pas nécessairement source de violence. Les témoignages montrent que la violence a parfois lieu à l’arrivée à l’hôpital où les soignants hostiles à l’accouchement à domicile cherchent à faire “payer” la femme pour ses choix et lui infligent des violences délibérées, soit par des paroles, soit par des actes. En revanche, il y a d’autres témoignages qui montrent que même en cas d’hémorragie et de transfert, la femme a été très bien accueillie à l’hôpital, sa sage-femme a pu rester auprès d’elle pour la soutenir émotionnellement, l’anesthésiste a été respectueux et efficace, et l’obstétricien a posé des actes avec bienveillance et explications préalables. Dans ce cas, il n’y a aucune violence.
Ce que je reproche au discours de beaucoup d’obstétriciens, c’est d’être dans le catastrophisme. C’est d’envisager à tout moment le pire scénario. C’est de détailler toutes les complications qui pourraient se produire, même avec une probabilité infime. C’est un peu comme si en racontant où vous envisagiez d’aller en vacances, vos interlocuteurs racontaient toutes les horreurs, problèmes, risques encourus dans l’endroit de villégiature. Imaginez que vous ailliez acheter un billet d’avion, et que la personne à l’agence de voyage vous raconte tous les accidents aériens possibles, les morts sur place, les blessés qu’on a dû rapatriés. Quand vous réservez votre hôtel, vous n’entendriez que des problèmes de vols, de viols et d’agression qui y ont eu lieu. Quand vous vous renseigneriez sur un site archéologique à visiter, c’est une litanie de danger d’éboulements, de touristes attaqués, etc. Pensez-vous sincèrement que vous partiriez sereine et heureuse en vacances ?
Pourtant il y a des dangers et je peux vous citer des gens que je connais qui sont morts en vacances. Mais le but des vacances est de vivre un bon moment. Pour ça, il faut prendre des précautions raisonnables et être un minimum prudent. Pas gâcher tout le plaisir en ne se focalisant que sur les aspects négatifs et les dangers. C’est la même logique qu’il faut appliquer à l’accouchement.
bonjour Marie Hélène, merci pour votre longue et détaillée réponse !
Oui, dans l’information délivrée par le médecin il ne faut jamais confondre ce qui est grave de ce qui est rare, car là est le début de la fin. Une hôtesse de l’air ne m’accueille jamais dans l’avion en me disant ” bienvenue à bord, nous pourrions tomber, je tenais à vous le préciser, je vous souhaite une excellent voyage”. Je ne dis jamais à une femme qu’elle pourrait mourrir ou que son bébé pourrait mourir. L’hôtesse fait néanmoins une leçon sur la dépressurisation, les canots de sauvetage, et les masques à oxygène. Doit on s’interdire d’ échanger sur ce qui est rare ? Si je vous lis bien, oui. Et moi je ne partage pas votre point de vue.
D’ailleurs je note que vous n’avez pas répondu à ma question. Comment aviez vous anticipé une AG éventuelle et une séparation de votre bébé ? Je pense à peu près certainement que vous ne l’avez pas anticipé parce que vous ne pouvez pas savoir que ça existe. Parce que les SF qui vous ont aidée ont fait le choix de taire cette aspect de l’a accouchement, pour mieux vous protéger… Et c’est en cela que je dis que très bien votre accouchement, vous avez eu ce que vous vouliez. Si les choses c’étaient passées autrement, vous feriez partie des 6 % de femmes présentant un syndrome de stress port traumatique en sortant de salle de naissance.Car à ce moment là, la prép. des SF ne vous aurait protégé de rien. Et, à mon point de vue c’est le manque d’anticipation qui est le lit de la violence, la malveillance ou la maltraitance. Pour pratiquer des accouchements à longueur d’année et ce depuis 25 ans, je reste avec l’idée chevillée au corps que seule l’anticipation peut servir d’amortisseurs. Je maintiens que tout évènement, toute annonce qui est hors du chemin fantasmé par la femme va se définir comme violent. Par essence. Ne le nommez pas violence si vous voulez. Les femmes qui accouchent à l’issu d’un déni de grossesse ne décrivent jamais autre chose que la violence de l’évènement car aucune anticipation n’a été effective pour elle. J’ai aussi chevillé au corps, que lors d’ incidents ou d’ accidents l’équipe obstétricale a le devoir de remettre du sens sur ce qui s’est produit. Revenir auprès de la famille, s’expliquer, redire, décrire… Voilà une autre facette indispensable de notre métier. Tout cela demande, du temps, de la disponibilité, et figurez vous que c’est bien de cela dont nous manquons aussi cruellement à l’ Hôpital aujourd’hui. Il n’est pas question de se focaliser sur les aspects négatifs et les dangers. En tous les cas, je ne travaille jamais de la sorte avec mes patientes. Je vous demande simplement, de votre point de vue, comment je peux faire dans ma pratique quotidienne pour signifier aux femmes que leur accouchement rêvé pourrait ne pas se produire. Une femme qui gémit, borborgue et hurle pendant des heures ne me démobilise pas. Je vous demande ce que je fais pour et avec cette femme qui ne veut pas de péridurale après 12heures à ce régime, avec un bébé qui ne sort pas ? Je sais déjà qu’ elle va se retrouver en salle de césarienne, comment je l’amène à partager la nécessaire pose d’une péridurale ? Comment je l’amène à penser que si elle doit avoir une césarienne, tant qu’à faire, autant éviter l’ AG ? En tous cas, moi, je ne sais pas faire malgré mes efforts. Elle sortira de la maternité, en disant : ça a été violent, la gynéco m’expliqué que je devais accepter une péri sans quoi j’aurais une AG, j’ai trouvé ça atroce, c’était du chantage quand j’y repense. J’étais pas en état de lutter, en plus j’ai commencé à flipper, en me disant que mon bébé allait finir par souffrir de cette naissance”. En tous cas, j’ai quitté l’hôpital public entre autre pour cette raison. Les accouchoirs comme disait Odile Buisson que sont devenues les Maternités de 4000 ou 6000 naissances, ne permettent aucune continuité dans les soins, aucune anticipation, donc j’ai cessé cette pratique. Maintenant je suis installée dans le privé, chaque consultation dure 30 minutes, je n’accouche que des femmes que j’ai suivies au moins 6 mois, on se connait bien arrivées en salle d’acc. Et je vous garantis que arrivées en salle d’arc, le temps de l’anticipation est terminé, ce qui n’a pas été bâti durant les consultations est irrattrapable. On marche ensemble main dans la main sur un chemin, avec un itinéraire principal et un itinéraire bis tracé aussi. Donc nous ne nous surprenons pas l’une l’autre dans ce moment assez incroyable que la naissance d’un petit. Ensuite, évidemment qu’il y a des maltraitants qui sévissent en salle d’accouchement, et l’immense majorité d’entre eux, à leur conscience défendante. Mais la façon dont le débat est engagé par des femmes comme vous ( et dont je précise bien que l’apport est considérable) a vocation à l’échec… et je préfère être honnête avec vous sur le sujet : Odile Buisson se sent menacée par vos propos, Israel Nisand idem au point que l’ homme qui en a vu d’autre pourtant renonce à échanger avec vous…. Vous soulevez le réflexe de protection corporatiste qui va s’avérer un mur infranchissable. Et là, vous avez une grande responsabilité sur la façon dont vous vous voulez mener le débat et surtout le résultat auquel vous souhaitez arriver…. et je vous engage à y réfléchir très sérieusement, la façon dont les choses sont engagées ne vont que faire qu’aggraver le climat. Votre façon d’introduire le débat, vos angles d’attaque ne permettent en aucun cas, à aucun professionnel de la Périnatalité d’entendre le cri de souffrance des femmes. On n’entend que : vous faites n’importe quoi, vous mutilez les femmes, vous les dépossédez de leur corps, à cause de vous elles vivent l’enfer… Vous n’avez peut être pas tort sur certains aspects, nous avons certainement tort sur certains aspects, mais prenez bien conscience que les médecins se sentent TRES menacés par vos propos. Et quelqu’un de menacé devient violent et fuyant : voilà où vous êtes rendue, voilà où nous sommes rendus. Or nous avons besoin de collaborer ensemble pour sortir de là par le haut. Ex : depuis 2005 le SYNGOF dit que l’ épisio ne protège de rien. Donc vous dites : ce n’est pas acceptables que les médecins continuent d’en faire, ce sont des mutilations sexuelles. OK mais que croyez vous ? On a appris à ne faire que comme ça ! Personne n’est revenu en salle d’accouchement nous ré apprendre… demain je vous dis : Marie Hélène c’est fini, vous roulez au rouge, vous stoppez au vert. Combien de temps ça va vous prendre d’y parvenir pensez vous ? Combien de conducteurs allez vous heurter, demain au prochain feu ? Un petit nombre ma chère. Moi, cela m’a pris 4 ans de ne même plus mettre de ciseaux sur la table d’accouchement, 4 années pleines, et pourtant j’étais motivée je vous garantis. Donc la question de nos apprentissages, est angulaire aussi. Dénoncer les violences est une bonne choses, mais ne permet pas de construire un espace solidaire entre les femmes et les professionnels pour que les femmes qui accoucheront demain soient mieux aidées que celles qui ont accouché hier. Notre responsabilité à nous professionnels est de 3 ordres : 1-entendre les femmes pour ce qu’elles ont à dire du vécu de la naissance, et non de la réalité factuelle de la naissance ; 2-apprendre l’écoute active des femmes enceintes pour tracer un parcours de soins qui tient raisonnablement compte de la femme, sa personnalité et ses désirs et que de son côté la femme puisse connaitre le cadre dans lequel nous travaillons : la loi, les limites techniques, l’éthique ; 3- collaborer avec les femmes à établir de nouveaux codes de conduite de savoir dire et savoir être. Aujourd’hui, nous ne sommes détenteurs que du savoir faire technique médical,toujours mouvant, jamais définitif en effet. Ce que nous pensions vrai hier peut s’avérer faux aujourd’hui et finalement vrai demain. Ainsi va la médecine. Et arrivés en 2017, le savoir faire technique ne saurait suffire. Et renvoyer les usagères à leur méconnaissance technique de la médecine ne peut suffire non plus. Confiner les professionnels de santé à leur condition d’empêcheur de femmes de s’abandonner à la Nature qui leur donnerait la garantie, et la puissance d’enfanter n’est pas raisonnable non plus. A bon entendeur
Vous parlez de situation non-anticipé par la femme, je vous parle de mes expériences, vous ne croyez pas en l’inutilité de plusieurs de vos actes? Puis en l’enchaînement en cascade d’interventions de plus en plus violente et ce absolument pour rien. Premier accouchement provoqué à 41 sem 1j car j’ai dépassée mon terme alors ocytocine monitoring et compagnie…ma grande question pourquoi avoir provoqué alors qu’on reconnaît qu’une grossesse normale dure entre 38 et 42 semaines et qu’aucun signe de faiblesse ni pour moi ni pour le bébé ? Vous soumettez une femme pour rien et lui faites vivre une violence inouïe et lui retirez son accouchement pour rien. Je l ai raconté plusieurs fois sur ce blog. J’ai aussi raconté mon 2 ème superbe accouchement dans le billet les mensonges de la péridurale. Et oui j’ai accouché naturellement après 42 semaines et 3 jours, ce n’est pas 2 journées et quelques poussières qui vont provoquer la mort in vitro. Que ça vous plaise ou non cet naissance n’est pas un cinquième de ce que j’ai enduré la première fois. J’ai été brutalisée pour rien et dépouillée de mes moyens. La deuxième fois j’ai fait absolument tout ce que je veux bougé etc et j’ai moi-même attrapé mon bébé seule la sage-femme est arrivée 5-10minutes plus tard. C’est fou ce que l’on fait avec de la confiance en soi et lorsque l’on décide de s’approprier son accouchement et d’en être le capitaine. Alors vos pseudos circonstances et votre pseudo aide je préfère largement m’en passer. Et si vous me dites que je fais partie des chanceuses sans complications je vous répond que je devrais faire partie de cette majorité qui aurait un accouchement naturel et physiologique. Ps les pieds dans les étriers ce n’est pas physiologique. Mon premier “accouchement ” artificiel, cet acte médical et pénible devrait être un très petit nombre en cas de légitime besoin lorsque faiblesse foetal ou souffrance maternelle est avéré, et pas 33% des femmes dans l’hôpital ou j’ai accouché. Et même Michel Odent va jusqu’à quasiment proscrire l’utilisation d’ocytocine pour déclencher et proposer dans les rares cas de souffrance la césarienne.
Je ne crois pas qu’aucune compagnie aérienne n’enclencherait le processus d’urgence tant qu’elle soit avérée… elle est seulement prudente et en surveillance légère sans faire un cas lors de turbulences. Oui un accouchement physiologique à des phases normales de turbulences…
Bonjour Myriam
c’est la première fois de ma vie que je pratique les échanges via blogs, et je vais cesser car je supporte assez mal la violence des propos, que je vis comme jetés à MA gueule, sans savoir à qui j’ai à faire. Je dois faire une ou 2 épisiotomies par an au grand max, je ne déclenche aucune femme, je laisse es femmes totalement libres de leur position en salle d’accouchement, je laisse les femmes aller au terme tant tout va bien pour elle et leur bébé. Telle la compagnie aérienne, je ne déclenche jamais de plan hors sec sans y être acculée. je ne fais jamais rien à une femme sans le lui avoir expliqué et ré expliqué, et sans y revenir dans les jours qui suivent la naissance. C’est pénible franchement de partager nos limites en tant que médecin, nos difficultés, nos contraintes, et de se faire juger de la sorte. je vous souhaites pleins d’autres enfants, et autant d’accouchements heureux. Bonne vie.
“Doit on s’interdire d’ échanger sur ce qui est rare ? Si je vous lis bien, oui. Et moi je ne partage pas votre point de vue.
D’ailleurs je note que vous n’avez pas répondu à ma question. Comment aviez vous anticipé une AG éventuelle et une séparation de votre bébé ?”
J’ai le sentiment que vous partez du postulat que les femmes sont soit ignorantes concernant l’accouchement, soit idéalisent naïvement ce moment. En réalité, la majorité des femmes ont reçu énormément de messages anxiogènes sur l’accouchement. Une étude à mener serait de quantifier le nombre de messages anxiogènes qu’elles ont reçus depuis leur petite enfant jusqu’à leur accouchement. Pour être plus réaliste, on pourrait limiter la recherche au nombre de messages anxiogènes reçus entre le début de leur grossesse et leur accouchement. C’est énorme. Ca va de l’évocation de mauvaises expériences par des amies ou collègues jusqu’au “et que tout se passe bien” prononcé par un proche lors de l’annonce de l’imminence de l’accouchement. Ces messages anxiogènes proviennent de tout l’entourage, de toute la société et même des médecins.
La question que vous posez est donc: les médecins doivent-ils en rajouter pour être sûrs que l’ensemble des situations problématiques doivent être connues de la patiente ? A mon sens, le rôle des médecins est au contraire de relativiser les croyances et les massages anxiogènes pour rassurer les femmes sur leur capacité de mettre leur enfant au monde.
Pour répondre à votre question sur l’AG: oui, j’étais au courant du risque d’AG et de séparation de mon bébé. Pendant ma grossesse:
– une collègue m’a raconté son accouchement naturel et respecté, et m’a expliqué qu’elle a malgré tout dû subir ensuite une révision utérine sous anesthésie générale.
– quand je lui ai annoncé le nom de la maternité où j’allais accoucher, une autre collègue m’a informée du risque de séparation avec mon bébé en cas de problème vu que cette maternité ne disposait pas de service de néonat, et qu’il devrait donc être transféré en urgence dans un autre hôpital.
– une membre de ma famille m’a raconté les complications de son accouchement qui ont nécessité une anesthésie générale, puis une attente insupportable en salle de réveil parce qu’on lui donnait des magazines à lire pour la faire patienter pendant deux heures alors qu’elle voulait voir son bébé.
En quoi le fait qu’un gynécologue aborde pour une quatrième fois cette information m’aurait été utile ?
Alors que j’étais dans ce climat anxiogène, mes sages-femmes m’ont au contraire apporté de la confiance en moi, de la sérénité, et ont construit avec moi toutes les conditions pour que mon accouchement se passe au mieux.
Vous dites que c’est le fait de ne pas connaitre les complications, dont le risque d’AG avec séparation du bébé, qui produit des syndromes de stress post-traumatique. Pour avoir entendu beaucoup de témoignages de femmes qui racontaient leur accouchement et décrivaient leur SSPT, ce n’est pas le manque d’information préalable qui les a conduit à cet état. Ce sont les violences subies pendant l’accouchement, c’est le sentiment de déshumanisation lié à l’hostilité et à l’irrespect des soignants, c’est la douleur infligée par des actes non explicités, non consentis, non compris (la situation d’une séance de torture – la torture causant des SSPT), la sensation d’avoir été violée (le viol étant une cause de SSPT) et, dans ce contexte, la peur de mourir (on retrouve dans les SSPT suite à des attentats ou des situations de guerre). Dans les cauchemars liés au SSPT, c’étaient des évocations de ces actes qui revenaient (exemple: le rideau bleu qui revenait dans tous les cauchemars d’une femme qui a vécu une révision utérine à vif où elle était tenue par des soignants à côté d’un rideau bleu).
Pour éviter les SSPT, il est donc plus efficace de lutter contre les violences obstétricales que d’ajouter des informations supplémentaires sur toutes les complications possibles chez les femmes enceintes.
Pour justifier l’idée de violence intrinsèque à l’accouchement, vous prenez l’exemple du déni de grossesse. En d’autres termes, vous prenez une situation pathologique pour en tirer une caractéristique à appliquer aux situations normales. Oui, en cas de déni de grossesse, l’accouchement est souvent vécu très violemment, et très mal, non pas parce que la femme ne connaissait pas toutes les complications possibles en vue de les anticiper, mais tout simplement parce qu’elle ignorait qu’elle était enceinte et qu’elle n’a pas pu sereinement se préparer à l’accouchement.
Vous me demandez ensuite comment signifier aux femmes que leur accouchement rêvé pourrait ne pas se produire. Personnellement, je n’ai pas rêvé à un accouchement idéal. J’ai laissé la porte ouverte à toutes les possibilités, y compris la péridurale, la césarienne et toute autre situation. Le message que je donne aux femmes, c’est qu’un accouchement est toujours imprévisible. Le but, c’est de mettre en place toutes les conditions pour augmenter la probabilité que ça se passe bien:
– choisir et bien connaître la sage-femme ou l’obstétricien qui sera présent (c’est un comble dans notre système que les femmes ignorent qui sera présent à leurs côtés pour un événement aussi intime et aussi exceptionnel, et se rendent à la maternité en se disant “j’espère que je vais bien tomber”)
– apprendre des techniques de gestion de la douleur, y compris pour celles choisissant d’emblée la péridurale parce qu’elles n’ont pas la garantie qu’elle fonctionnera (cette information est rarement donnée aux femmes)
– être dans un endroit où elles sont entièrement libres: bouger comme elles veulent, crier comme elles veulent, manger, boire, etc. Où elles savent qu’elles ne seront pas dérangées par des inconnus.
– avoir la garantie qu’aucun acte non médicalement justifié sera posé. Avoir la garantie que si un acte médical est nécessaire, son consentement sera recherché. D’où l’importance de nombreuses discussions préalables avec le soignant qui l’accompagnera pour qu’il n’y ait pas de discussion sur ces points au moment de l’accouchement.
– pouvoir être accompagnée de la ou des personnes de leur choix.
– pour celles qui veulent la péridurale, être préalablement informées sur les risques qui y sont liés (cette information est rarement donnée), puis leur donner la garantie qu’elle sera posée quand elles la souhaiteront (sans pression pour qu’elles l’acceptent si finalement elles n’en ressentent pas le besoin, et sans différer sa pose au moment où elles la souhaitent).
Quand toutes les garanties et conditions sont posées, le second message que je donne aux femmes, c’est de lâcher prise. La meilleure préparation à la naissance que je connaisse est celle qui apprend aux femmes cette chose si compliquée dans notre culture: lâcher prise et ne rien faire. C’est la meilleure façon de permettre au corps de fonctionner le mieux possible. Exactement comme pour une relation sexuelle.
“Je vous demande ce que je fais pour et avec cette femme qui ne veut pas de péridurale après 12heures à ce régime, avec un bébé qui ne sort pas ? Je sais déjà qu’ elle va se retrouver en salle de césarienne, comment je l’amène à partager la nécessaire pose d’une péridurale ? Comment je l’amène à penser que si elle doit avoir une césarienne, tant qu’à faire, autant éviter l’ AG ?”
Donc pour vous, il n’y a que la péridurale qui permette d’accélérer un accouchement ? Dans certaines situations où il y a stagnation, la péridurale peut être une solution parce qu’elle détend la femme qui était prise dans un blocage. Dans d’autres situations, la péridurale va encore aggraver les choses en ralentissant les contractions et en induisant des complications supplémentaires. Les sages-femmes qui accompagnent les accouchements respectés ont une série de techniques par rapport à une stagnation, comme un soutien émotionnel renforcé, des changements de position et d’ambiance, etc. Avez-vous déjà demandé conseil à des sages-femmes habituées à gérer cette situation ?
Ensuite, en quoi est-ce un problème que l’accouchement dure plus de 12 h ? Les nouvelles recommandations du CNSF autorisent déjà 14h pour passer de 5 cm de dilatation à 10 cm (en considérant qu’il n’y a pas de limite de temps pour la phase de latence entre 0 et 5 cm). http://www.co-naitre.net/wp-content/uploads/2016/12/CDP-RPC-college-de-france-2016.pdf Pourquoi faire une césarienne s’il n’y a aucune signe de complication, juste parce que la durée réglementaire est dépassée ?
Enfin, est-ce que préalablement, il n’y a pas eu des actes qui ont contribué à allonger inutilement le travail ? Ca peut être le cas du déclenchement ou du décollement de membranes. Avez-vous une politique volontariste de réduction de ces actes pour prévenir un accouchement trop long ?
Vous dites qu’un des problèmes est la concentration des accouchements dans des grosses structures de plus de 4000 naissances par an. Je suis entièrement d’accord avec vous. Mais ce sont les gynécologues obstétriciens qui soutiennent cette concentration. Pour Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), cela ne fait aucun doute : « Il y a un vrai risque à 300 accouchements par an, et même avant ». Alors que la Cour des Comptes elle-même avoue qu’aucune étude sérieuse n’a pointé un risque lié aux petites maternités (voir ici: https://www.bastamag.net/Comment-la-fermeture-des-petites-maternites-menace-la-sante-des-mamans-et-de ). Ce sont aussi les gynécologues obstétriciens qui s’opposent aux maisons de naissances et qui s’opposent à l’accouchement à domicile. On ne peut pas à la fois critiquer la concentration des accouchements dans des grosses structures et s’opposer à toute initiative d’accouchement en dehors de celles-ci.
Ensuite, vous écrivez longuement que j’ai une responsabilité dans la façon dont les débats sont menés, et que mon action serait contre-productive. Que les choses soient claires: je réfute toute responsabilité par rapport à l’attitude des gynécologues. S’ils refusent de bouger par rapport aux pratiques, s’ils refusent de se remettre en question, s’ils refusent d’écouter les femmes, c’est leur entière et seule responsabilité. Pas la mienne.
Je ne peux pas imaginer un seul instant qu’un obstétricien va, en toute conscience et délibérément, commettre des violences sur Madame Dupont et sur Madame Durant parce que Marie-Hélène Lahaye tient le blog Marie accouche là.
Qu’Israël Nisand, Odile Buisson et les autres gynécologues de la même veine se sentent menacés, c’est possible. C’est d’autant plus probable que depuis quelques mois, les journalistes s’emparent du sujet, alors que pendant des décennies, ils considéraient les gynécologues comme des demi-dieux. Ils devront pourtant se préparer à ce que les femmes se révoltent et n’acceptent plus qu’ils leur imposent des conditions d’accouchement aussi mauvaises.
Enfin, malgré vos propos, je n’envisage pas un instant de changer d’attitude dans ma dénonciation des violences et du non-respect des recommandations médicales. Vos propos peuvent se résumer au célèbre “tu dessers ta cause” brandi pour contrôler la parole des minorités et des groupes dominés. Depuis que j’ai ouvert mon blog, j’ai croisé beaucoup de soignants qui m’enjoignaient de me taire. Y compris des soignants conscients des enjeux et qui se remettent en question, parce qu’ils cherchent toujours à contrôler la parole des femmes. Je vais être très claire avec vous : je n’ai pas l’intention de me taire.
Vous dites “Marie Hélène c’est fini, vous roulez au rouge, vous stoppez au vert. Combien de temps ça va vous prendre d’y parvenir pensez vous ?”
Ca va prendre un jour, pas plus. La première chose qui m’a surprise quand j’ai découvert ce sujet, c’est le fait que les gynécologues obstétriciens ne mettaient pas en œuvre les recommandations médicales. Ils trouvent normal de mettre 5 ans, 10 ans, 20 ans pour adapter leurs pratiques. C’est inconcevable parce que cette attitude n’existe pas dans les autres professions. Ca fait 40 ans au moins que les études montrent qu’il est contre-productif de priver les parturientes de boire et manger. Est-ce si compliqué de permettre aux femmes de boire ? Ca ne demande aucune action de la part des soignants. Vraiment aucune. Comment expliquer que quelque chose d’aussi simple, qui ne demande aucun moyen, aucune technique, aucun geste, rien, mette si longtemps à être adopté ? C’est incompréhensible. La seule explication, c’est que les actes des gynécologues obstétriciens ne reposent pas sur la science, mais sur des croyances. Et s’il faut tellement de temps pour changer un acte, c’est parce qu’une croyance est beaucoup plus difficile à changer qu’un acte basé sur la science.
Chère Marie Hélène
J’ai tenté de vous donner des clefs, de vous expliquer pourquoi il peut être si compliqué pour nous de changer… je vous fais partager nos difficultés de soignants, rien de plus, rien de moins. Je vous affirme que faire exactement l’inverse de ce que la Faculté vous a enseigné, de ce que vous avez toujours fait, et vous mettre à faire un truc que vous n’avez jamais fait, ni vu faire, est de l’ordre de la grande difficulté pour nous. En vain… Vous pouvez m’envoyer chier, en affirmant que vous ça vous prendrait 24h… Je ne vois pas bien en quoi nous avons avancé… A l’ instar des femmes dont vous êtes devenue l’étendard, et pourquoi vous réclamez à toutes forces d’être entendues et non jugées, je vous demande de m’entendre, pas de me juger… Vous voyez bien que ce n’est pas simple ! J’en suis blessée et navrée.
Je vous explique en tant soignant, que si je veux accoucher une femme dans de bonnes conditions, je dois faire alliance avec elle. Comment faire alliance avec une parturiente, disons au bout de 18h de travail si vous préférez, plutôt qu’au bout de 12h. Je ne vous pose pause question technique, je vous interroge sur la façon dont je dois m’y prendre pour faire alliance avec les femmes ? Votre mère , votre belle mère et votre copine peuvent vous avoir parlé de l’ AG… Comment je fais pour faire le tri entre une Marie Hélène qui sait, et une Marie Pierre qui ne saurait pas. Et surtout ça change quoi à l’alliance que nous pourrions faire à 2 ? C’est pas avec votre mère, votre belle soeur, votre copine que vous allez accoucher !
J’ai dit à la radio que aujourd’hui les femmes sont informées et en parfaite connaissance de cause concernant leur accouchement, et que conformément au principe de la pyramide de Maslow, il nous fallait, ensemble, gravir une marche supplémentaire. Chépa pourquoi soudain vous me taxez de considérer les femmes à priori comme ignorantes… En revanche, oui je ne suis pas en recherche de discuter le contenu technico médical de l’accouchement avec les femmes, elles savent. Je cherche à savoir comment nous allons nous y prendre toutes les 2 pour que, quoiqu’il arrive, ça se passe le mieux possible. Y compris je fais des interruptions de grossesse. Comment je fais passer de vie à trépas un petit dans le ventre de sa mère, puis je l’accouche derrière, puis je lui présente le bébé… comment faire alliance avec ces mères ?
La douleur d’un accouchement qui fait suite à un déni de grossesse n’a pas de raison d’être pire que celle d’un accouchement normalement anticipé… pourtant ce que les femmes vous en racontent est fort différent… oui c’est bien l’absence d’anticipation de la naissance qui la rend violente. Je maintiens.
J’ai pas dit que votre responsabilité de la façon dont les gynécos se comportent est engagée, je dis que la façon dont vous emmanchez la discussion est votre responsabilité. Et la façon dont les gynécos se comportent est de leur responsabilité, évidemment et pas la vôtre. Je crois que maintenant que vous avez dénoncé et réussi à faire émerger la question des violences en milieu médical, vous avez une responsabilité sur la façon dont les réponses pourront être apportées, vis à vis des femmes. Et là non plus, votre responsabilité n’est pas engagée quant à la façon dont le Syndicat des gynécos pourra répondre… Et enfin, je ne vous ai jamais demandé de vous taire. Le temps de la dénonciation est un. le temps de la construction d’un avenir plus radieux est un autre. C’est de ce 2 ème temps dont je vous parle.
Mais pour ma part, c’est très pénible de vous voir me renvoyer, quoique je dise, dans le troupeau des GO à qui vous en voulez tant. Cela fait 10 ans que je ne fais pas de toucher vaginaux au femmes, les femmes ne sont pas à poil dans mon cabinet, je ne pèse aucune femme. J’ai quitté une Maternité de 3500 pour une de 800, si les patientes ont une péridurale, c’est elles qui dosent la quantité d’analgésie délivrée… les femmes sont autorisées à boire et déambuler… je ne déclenche jamais de principe même à terme dépassé sauf souci foetal, je n’utilise quasi jamais de d’oxytocine ( ce qui me vaut d’être la risée de certains de mes collègues mais je tiens bon:-) je laisse les femmes s’installer comme elles le veulent en salle d’acc, je ne fais pas d’épisio plus d’une fois par an, je laisse les mères, les pères sortir les enfants du vagin de leur mère. J’ enseigne sur la question. Je ne comprends pas bien votre volonté à férailler au bout du bout… J’ai l’impression, mais peut être que je me trompe, que vous souhaitez rester dans la posture de la dénonciation, et que vous ne souhaitez pas enclencher vers la construction de Demain. Je suis triste pour toutes les femmes qui auront encore à accoucher, et je trouve surtout cela regrettable, toute cette énergie négative et pas constructive que vous déployez. Mon énergie je la mets au service des femmes que j’accouche , je la mets au service des professionnels qui s’interrogent, et au fond c’est déjà pas mal, hein ?!
@ amina
Bonjour,
comment faire pour que ça se passe au mieux ?
Allez chercher en vous ce qui dans une situation où vous sentez que ça aurait pu/dû se passer mieux (incompréhension, manque d’information réciproque, acte mal compris…) fait que ça vous pose problème. Vous semblez avoir conscience du ressenti des femmes que vous accompagnez (et non “accouchez” -ça c’est elles qui le font-) c’est déjà énorme. Il me semble (arrêtez moi si je me lance dans le mansplaining) que vous êtes dans la position de la personne qui fait vraiment de son mieux… et que vous en voulez à l’auteure de ne jouer que le rôle du poil à gratter (voire du vitriol). Le truc c’est que la plupart des violences qu’elle dénonce, vous ne les pratiquez pas ! D’où la question : Où/en quoi avez-vous investi votre affect de manière déplacée pour être touchée par des critiques fondées qui ne vous sont pas destinées ? à moins que des comportements respectueux ne vous aient coûté à ce point que la critique de ceux qui n’y arrivent pas vous semble injuste ? Auquel cas j’ai envie de vous dire que vous essayez d’apporter aux autres ce qui vous manque…
P.S. : Le temps de la dénonciation, de la prise de conscience et de la limitation de l’action en est un (et durant plus de 10 ans vous avez emprunté cette voie). Maintenant, à vous d’aller investir l’espace public comme l’auteure pour construire sur des bases saines une bonne image des soignants et un accouchement respectueux ! C’est peut être ce qui vous permettra d’avoir le sentiment d’agir au mieux dans votre rôle… et du soutien dans cette entreprise, vous en aurez ! Par contre des critiques vous en aurez aussi parce qu’il vous reste tout plein de petits morceaux de ce que dénonce l’auteure, mais ce n’est pas vous qui êtes visée, c’est ce qui vous/nous fait mal !
Un père
Chère Amina,
Je suis comme persuadée que tout l’enseignement de l’obstétrique est à revoir. Mais pourquoi un grand nombre d’obstétriciens ne s’insurgent pas contre cet enseignement inadéquat ? Pourquoi tant d’énergie est-elle consacrée à faire taire les femmes par tous les moyens (les derniers propos d’Israël Nisand sont éloquents), plutôt que questionner les fondements de la profession de gynécologue obstétricien ? Se retrancher derrière le “il faut nous comprendre, on a appris les choses comme ça, et il nous faut des années pour changer” est inaudible pour les femmes victimes de maltraitance. C’est également inaudible pour les militantes qui cherchent à faire évoluer les choses et qui savent qu’il y a tous les jours des milliers de femmes qui seront maltraitées dans les hôpitaux. Je vous avoue que chaque fois que je croise une femme enceinte dans la rue, je pense à ce qu’elle va subir le jour de son accouchement, et j’espère qu’elle ait pris les devants et se soit orientée vers un accompagnement respectueux.
Pourquoi ne me faut-il que 24h pour changer ? Parce que je suis juriste, et une obsession des juristes, c’est d’appliquer une nouvelle loi le jour même de son entrée en vigueur. Les juristes sont formés comme ça. Ils sont formés à se tenir au courant par tous les moyens de l’évolution législative et jurisprudentielle. Ils sont vivement encouragés à se tenir au courant de l’actualité politique pour être au courant des lois en préparation. Ils sont vivement encouragés à se tenir au courant des évolutions de la société pour anticiper les revirements de jurisprudence.
La première chose qui m’a choquée en abordant les questions liées à la naissance, c’est le constat qu’il y avait beaucoup de recommandations qui n’étaient pas appliquées. Je suis tombée des nues en voyant qu’il était normal pour des médecins de mettre 10 ans, 15 ans, 20 ans pour adapter leurs pratiques aux recommandations et aux conclusions de la recherche médicale. C’est quelque chose qui est choquant pour la plupart des autres professions. Quand une nouvelle norme entre en vigueur pour les ascenseurs, les installateurs d’ascenseur doivent l’appliquer directement. Ils ne peuvent pas se retrancher derrière le “c’est normal qu’il faille 10 ans pour changer mes pratiques parce que j’ai appris autrement”.
J’ai essayé de comprendre les raisons de ce phénomène, et j’ai compris que le problème était que l’obstétrique ne reposait pas sur de la science, mais sur des croyances. L’apprentissage de la gynécologie ne repose pas sur une méthode scientifique, c’est-à-dire sur une méthode expérimentale, elle-même issue d’un questionnement. Au contraire, elle repose sur l’apprentissage de gestes qui ne sont pas questionnés, et sur une confusion entre ce qui est sain et ce qui est pathologique. A partir du moment où les obstétriciens ont appris des gestes non pas en les questionnant, mais en les intégrant comme un rituel, il est très difficile pour eux de les modifier sur base de conclusions scientifiques (et de recommandation qui s’appuient sur celles-ci) postérieures à leur apprentissage. De plus, les médecins se considèrent comme une élite surplombante (les propos de Nisand sur son “piédestal dans un halo de mystère” en est la caricature la plus flagrante). Ils sont donc moins poussés à s’intéresser à l’évolution de la société, aux demandes des femmes, et aux découvertes scientifiques, puisqu’ils se considèrent comme au-dessus de tout ça. C’est ce qui les rend d’autant moins apte à se remettre en question.
Tout ça pour vous dire que “je ne vous envoie pas chier”, mais que la résistance à intégrer les recommandations dans les pratiques est une partie du problème.
Vous me demandez ensuite comment faire alliance avec les femmes qui vous allez accompagner. C’est avant tout par le temps que vous allez passer avec elles. Pendant ma grossesse, j’ai dû passer au moins 30 heures avec mes sages-femmes. Non seulement pour le suivi médical, mais aussi pour la préparation à l’accouchement, l’haptonomie, la préparation à l’allaitement, au portage et à la parentalité. Chaque consultation durait entre 1h et 1h30. Dans ce laps de temps, il est possible de parler de beaucoup de choses, de savoir si la personne est bien informée ou pas, et d’avoir une connaissance intime réciproque. Malheureusement, cette situation n’est pas la norme. Si je me suis rapprochée de ces sages-femmes, c’est aussi parce que mon obstétricienne ne répondait pas à toutes mes questions, malgré le fait que je la considérais déjà comme une perle rare puisque ses rendez-vous duraient une demie heure (et pas 12 minutes).
Au-delà du temps passé avec les femmes, pour faire alliance avec elle, il est aussi nécessaire d’élargir son horizon à d’autres disciplines pour s’en nourrir. Par exemple, je suis membre de la Société d’Histoire de la Naissance. Tous les trimestres s’y tient à Paris une journée d’études où interviennent des historiens, sociologues, anthropologues, sages-femmes, obstétriciens, psychologues, chercheurs et doctorants dans plein de disciplines, qui abordent les questions d’accouchement. Ces journées sont un puits de connaissances et de réflexions sur le métier de sage-femme et d’obstétricien. Beaucoup de sages-femmes y viennent, et éclairent les travaux de leur expérience de terrain et de leur pratique, ce qui contribue à rendre ces journées encore plus passionnantes. Etrangement, il n’y a quasiment jamais d’obstétricien présent. C’est pourtant dans les sciences humaines qu’on peut trouver des réponses aux relations entre les humains.
Vous racontez comment vous avez-vous-même pris conscience des violences, ce qui vous a amenée à changer vos pratiques. C’est tout à votre honneur. Si moi-même j’ai ouvert les yeux sur les pratiques autour de l’accouchement et si j’ai ouvert un blog féministe sur le sujet, c’est aussi grâce à des professionnels de la naissance (en l’occurrence des sages-femmes) qui ont développé des pratiques les plus respectueuses possibles. A l’origine de mon blog, ce sont donc des soignants précurseurs. Autour de moi, j’ai un réseau de professionnels de la naissance (beaucoup de sages-femmes mais aussi quelques gynécologues obstétriciens) qui m’envoient des informations et des études toutes fraiches, qui partagent leur réflexion et qui attirent mon attention sur tel ou tel événement. Si j’utilise un ton pamphlétaire, c’est dans un but politique, pour faire bouger les lignes (c’est une stratégie qui commence à porter ses fruits). Mais ça ne m’empêche pas de parler avec des soignants quasiment au quotidien. Je ne me vois donc pas comme une féministe défenseure des femmes, vent debout contre tout ce qui est médical. Je mets juste en évidence le hiatus entre les recommandations médicales et la réalité de ce que vivent beaucoup de femmes dans les salles d’accouchement.
Tout ça pour dire que je suis partante pour réfléchir ensemble à améliorer les pratiques. D’ailleurs, depuis quelques mois, de plus en plus de soignants me contactent pour entamer une collaboration. C’est vraiment le signe d’un changement. Je pense qu’il faut jouer sur les deux tableaux: d’une part continuer à dénoncer les mauvaises pratiques (on est encore loin d’une révolution même si individuellement de plus en plus de soignants s’engagent dans des pratiques plus respectueuses), et d’autre part, accompagner les soignants en apportant une expertise du point de vue des femmes. Je pense que vous et moi faisons un constat similaire.
émission à réécouter: https://www.franceinter.fr/emissions/le-debat-de-midi/le-debat-de-midi-17-juillet-2017
Bonjour madame,
J’ai entendu tout à l’heure en podcast une émission du 17 juillet sur France Inter, grâce l’une de mes filles et à mon mari, qui ont attiré mon attention dessus. Vous y étiez invitée, ainsi que Mme Odile Buisson et que le Dr Dupagne. Je n’avais jamais entendu parler de cette Mme Odile Buisson, mais je l’ai trouvée EXÉCRABLE ! J’ai trouvé qu’elle interrompait tout le temps, qu’elle parlait par-dessus les autres, qu’elle essayait de déformer ce que les autres disaient, qu’elle était de mauvaise foi, qu’elle essayait de semer la confusion dans la discussion, qu’elle faisait des procès d’intention, qu’elle semblait même vous soupçonner d’être vénale… Apparemment elle ignorait même qu’il existe d’autres mutilations génitales que l’excision. Et elle se targue d’être féministe ? Purée ! J’en tombe assise ! Bref, un condensé de conduites inacceptables. J’ai adoré quand le Dr Dupagne lui a dit qu’elle était brutale et qu’elle illustrait tout à fait vos propos sur ce type de maltraitance. Bravo à vous deux, madame MH Lahaye et le Dr Dupagne !
Bonjour Louis
J’ai basculé 3 fois dans ma carrière. Une première, quand étudiante, un prof de psychiatrie nous présente une vidéo d’une femme qui avait dû subir une interruption médicale de grossesse et dont l’enfant ne lui avait jamais présenté. Elle était certaine que les médecins le lui avait kidnappé, l’avait vendu pour faire du trafic d’organes. J’ai compris ce jour là, que , notre prof d’obstétrique qui venait de nous expliquer qu’un foetus issu d’une IMG c’était insupportable pour une femme, faisait peut être fausse route. Je comprends surtout aujourd’hui que cette femme devait avoir des fragilités, dont personne ne s’est préoccupé, pour ne l’avoir pas écoutée, et que un professionnel attentif et formé aurait compris que pour cette femmes, la présentation de son enfant était primordiale. Tout comme aujoud’hui je sais que je dois échanger avec mes patientes et leur conjoint pour que nous ne nous surprenions par nos attitudes respectives. Nous ( parents ET professionnels) ne pouvons avancer que parce que nous parvenons à nous parler, échanger, partager.
J’ accouche (pcq oui en Français il n’y a qu’une façon de le dire mais je n’ai rien contre que la langue française invente un nouveau mot clarifiant cette ambiguité 🙂 depuis 1995. Aux gens qui me demandent quel métier je fais, je réponds ” j’aide les bébé à sortir du ventre de leur mère” .
Ma pratique a totalement basculée une deuxième fois lorsque je suis allée me former au sujet du retour que peuvent faire les parents de leur expérience en Maternité. C’était en 2003. Il se trouve que j’ accouche ( pcq que oui en Français il n’y a qu’une façon de le dire 🙂 la même année.
J’ai à ce moment là basculé la troisième fois sur le regard que je porte sur l’arrivée d’un enfant, son ancrage dans la famille et la question de l’éducation de l’ enfant…
Les propos de l’auteure au vitriol ne me dérangent pas, ils ont été le seul moyen de faire émerger cette question dans l’espace public, et en cela c’est une réussite, que je loue.
Je suis passée à l’étape suivante : il y a des tas de professionnels, je ne suis ni la première, ni la seule, qui ont pris la parfaite mesure des choses, et qui travaillent pour tenter de les améliorer. Sauf que pour aller encore plus loin, nous avons le crucial et vital besoin d’échanger AVEC les parents, et pas en face à face, et pas du tac au tac. Marie Hélène occupe l’espace public avec ces dénonciations. J’occupe l’espace professionnels ces thèmes. Si nous devions continuer de fonctionner ainsi par strates, nous professionnels de santé, seront toujours en retard sur l’ usager de soins qui est légitiment dans une demande de plus encore. Je crois que nous avons tous à grandir ENSEMBLE. C’est quand même formidable d’être à la place de MH, de constater à juste titre que les sociétés savantes ont statué que l’ épisio systématique n’a plus lieu d’être depuis 12 ans, et DE CONTINUER DE SE SUFFIRE de vociférer que les Gynécologues sont des mutilateurs sexuels… D’abord c’est faux, des quantités de professionnels ont abandonné ces pratiques même si c’est pas encore assez. Mais surtout, MH qui se présente comme étendard d’une politique écologique et féministe a le devoir et la responsabilité d’aller au devant des GO leur demander POURQUOI ils persévèrent. Je pense que continuer de se suffire de leur rentrer dans le chou parce que ils CONTINUENT de les faire ne me semble pas une voie très prometteuse. ça fait 12 ans qu’ils continuent de le faire, je ne crois pas que la dénonciation va suffire au changement des mentalités. LA résistance au changement s’appuie sur des facteurs vachement plus complexes que la simple dénonciation. Voilà tout ce que je pense. Je ne trouve pas dans les d’échanges que je lis, un espace très apaisé pour construire cela.
Rien de ce qu’analyse MH de la prestation d’ Odile Buisson sur France Inter n’est faux. Ce débat était d’une violence inouïe. Mais ce que Odile Buisson a aussi fini par dire c’est qu’elle avait changé d’avis durant l’émission. Et j’en veux à MH , oui, de passer sous silence dans son analyse, ce tout petit morceau d’échange, qui relevait d’un petit coin de ciel bleu. Je vous précise que évidemment, des professionnels comme moi se font très très maltraités par leurs pairs de vouloir laisser entrer la parole des usagers dans l’espace professionnel, mais ça aussi j’en ai pris mon parti et depuis longtemps, ça ne me dérange pas non plus. Je trouve, pour tout vous dire, un véritable gâchis, que des usagers aient une telle avance sur les professionnels et n’en fasse rien d’autre que un bras de levier pour férailler. Les propos échangés, je les lis à travers un prisme à 3 facettes, la gynéco que je fus, maltraitante par méconnaissance, la parturiente que je fus, la gynécologue à l’écoute que je suis devenue. J’accepte aussi de ME regarder de chacun de ces points de vue. Les lectures univoques ne représentent pour moi aucun intérêt. Accepter d’occuper la place de l’ Autre, oui, est à mon sens, le seul moyen d’avancer. Bien à vous
Bonjour et merci de votre réponse.
Vous avez besoin de construire et d’avancer avec les parents mais beaucoup de parents, avant ça, ont besoin que soient reconnues les violences qu’ils ont subies et ce n’est malheureusement pas un nombre fixe qui diminue au fil du temps, c’est un flux continu. Un océan de souffrances qui ne peut ouvrir sur une reconstruction et un chemin commun qu’après avoir été reconnu . C’est pour moi une des raisons pour lesquelles la position de l’auteure, tant qu’il reste une majorité de maltraitants, est non seulement légitime mais indispensable. Il y a beaucoup à dire sur les mécanismes de protection émotionnelle des GO et les causes profondes des maltraitances mais ça n’enlève rien à la nécessité de les dénoncer tant qu’elles prospèrent. Je partage votre sentiment de gâchis, mais de ma place de victime je conçois que l’immense majorité des victimes n’ait pas assez d’énergie pour faire autre chose que fuir ou combattre… puis passer à autre chose ; même si ce ne sont pas les mêmes origines, c’est la même chape de plomb que le déni des GO maltraitants et que le sentiment d’impuissance des GO qui ont basculé : ça dure un temps.
Chère Amina,
J’ai pris le temps de réfléchir et de laisser mijoter dans ma tête cette réponse que je vous donne. D’abord je m’excuse de vous avoir adressé beaucoup d’agressivité je m’en excuse. Depuis ce fabuleux accouchement malgré ma joie intense j’ai également eu beaucoup de colère qui a surgît de mon être. À la lecture de vos commentaires suivants, j’ai ressenti une orage de colere très violente. Cette tempête s’est développée pourquoi ? Parce que tellement de soignants durant ma 1 ère grossesse me rapelaient qu’ils ne pratiquent pas d’interventions pour rien, et pourtant… Parce que combien de fois on entend des obstétriciens se défendre de commettre tel ou tel geste, et pourtant… Parce que l’hôpital où j’ai donné naissance est jugée comme un établissement relativement respectueux, et pourtant… Parce que les cours de préparation à la naissance ne sont en fait que des cours de conditionnement à la violence obstétricale. Et pourtant j’ai le sentiment profond de m’être fait avoir, une arnaque médicale, de m’être fait menti consciemment ou non, de m’être fait utiliser dans tout cela. Que vous soyez respectueuse et avant gardiste je vous crois sincèrement en vous relisant, mais sachez et vous le dîtes d’ailleurs, que vous êtes une minorité consciente de ces faits. Louis a parfaitement raison il y a de plus en plus de parents violentés et traumatisés je crois qu’il faut entendre cette colère légitime. C’est ce qui explique notre ton “sec”.
Vous le dîtes vous-même il est difficile de faire autrement de ce que l’on a apprit. C’est pour cette raison que malgré la gentillesse du médecin qui a fait mon echographie je n’avais pas confiance en lui du tout et que je préférais à la maison. Même faire confiance à une sage-femme fut difficile pour moi. Alors moi je vous demande seriez-vous capable de ne rien faire, d’observer et de n’agir qu’en cas de force majeure ? Puis au lieu d’inquiété encore les femmes êtes-vous capable de leur donner tellement confiance en elle et en leur capacité de donner naissance qu’elles seraient de le faire seule. Bref pouvez-vous faire comme dans cette vidéo et contribuez à faire en sorte qu’on soit aussi calme que la girafe. https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=%23&ved=0ahUKEwij9YGgxaTVAhUjDJoKHUFMBLgQxa8BCBswAA&usg=AFQjCNF1sHlk2z9QIx28jtvfnGP_UlkifA
On peut rire de moi mais je crois que c’est dans cette direction que doit aller l’obstétrique. Qu’il doit avoir un changement radical de paradigme. Marie-Hélène contribue largement a casser ce mythe de la dangerosité de l’accouchement maintenant en tant que femme c’est à nous de ne plus avoir peur . On ne peut pas faire de “compromis” sur cet aspect.
Ce que je veux dire par compromis car après relecture je pense que ce n’est pas clair, c’est que je sens que vous voulez que nous soyons accomodantes avec les soignants qu’on les comprennent de pratiquer des actes medicaux inutiles…ok et ensuite on fait quoi pour les convaincre ?
Il y a une enquête gouvernementale de commandé en France n’est-ce pas génial? Si c’est par la force qu’ils vont changer alors c’est dommage mais c’est comme ça.
Dans mon cas me mettre à leur place n’a trouvé son utilité qu’à me sentir non-légitime d’être en deuil et de vivre tous ces sentiments face à mon accouchement. J’étais plus “gentille” au début plus dans l'”affirmation positive ” envers les soignants pourtant ça ne semblait pas marcher…
Vous vous trompez Myriam dans votre analyse que vous faites de ma position. Je ne vous demande absolument pas d’être accommodante avec les actes que vous intitulez d’ inutiles des médecins. Je vous demande la possibilité d’échanger sur ce que nous sommes, et qui nous sommes, et comment nous sommes (VOUS et MOI). Nous médecins fonctionnons dans un cadre délimité par la technique, le juridique et l’éthique. Et j’aimerais trouver l’espace pour échanger avec vous là dessus. Nous, médecins, avons à fonctionner AVEC les femmes, les couples et les familles. Et nous ( vous et moi) avons à co construire avec vous (les usagers de la salle de naissance), nous avons à échanger et pas à s’invectiver, nous avons à nous comprendre et non nous insulter, nous avons à nous respecter et non nous mépriser. Et j’aimerais trouver cet espace. Je croyais l’avoir trouvé : or ce blog charrie un nombre non négligeable de furieux paranoïaques qui confondent le XXI ème siècle avec le XVIII ème. Ce faisant, ce blog charrie bcp de violence et pour des femmes qui revendiquent d’en avoir été victimes, je trouve cela un comble d’accepter de débattre dans une telle arène. Je trouve cela incroyable d’ affirmer être guidé par l’amertume, la colère, le défaut de confiance etc pour alimenter un site qui s’affirme ” politique, écologique et féministe”. Nous vivons civilisés, la violence ne doit pas appeler la violence même si l’envie vous étrille. Moi aussi je croise tous les jours des patientes qui m’ emmerdent, me provoquent, elle poussent dans mes retranchements, me font vomir ( Lisez à ce sujet http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/08/08/01016-20170808ARTFIG00187-des-medecins-nous-racontent-comment-ils-soignent-les-terroristes-et-les-grands-criminels.php
rien à voir avec la salle de naissance mais à voir avec les fondements de l’éthique interpersonnelle). Est ce que, pour autant, je vous bassine, je vous rabats les oreilles, je vous fais un vélo ? Est ce que je vous mets dans le même sac qu’une patiente qui a eu une césarienne, voulait un accouchement voie basse que j’ai fait, sans épisio et qui m’a emmerdée 4 fois par jour après parce que, euh, finalement ça fait vachement mal l’accouchement voie basse même après, et même sans épisio, me dit elle. Moi aussi j’ai eu la même chose, accouchement VB et sans épisio, la première fois pour faire naitre une petite de 3,8 kg j’ai cru le lendemain qu’un 35 tonnes m’avait roulé dessus. Le 2 ème enfant faisait 4,4kg, j’ai pas eu mal ni sur le coup ni après, j’avais poussé 4 fois moins longtemps. Pourquoi vous m’interdiriez de m’appuyer sur mon expérience de mère pour venir clamer que le 2ème accouchement est plus facile que le premier ? Pourtant c’est bien mon expérience de mère !!! et je n’oserais vous raconter la dessus mon expérience de gynéco ;-)) . vous voyez bien que les expériences personnelles et surtout leurs analyses à postériori ont leur limite. Vous avez un premier accouchement de merde si je vous ai comprise à l’hôpital, et un deuxième de rêve à la maison. Conclusion : la maison, c’est extra. Moi j’ai un premier accouchement sans difficultés à l’hôpital et un deuxième super easy à l’ hôpital : conclusion , la première naissance est plus difficile que la 2 ème. Où allons nous aller , toutes les 2 , sur ce débat, par exemple ? moi je ne vois pas bien où cela pourrait nous mener de faire un tel constat.
Pourquoi venir m’accrocher la tronche à priori, sans discernement, pour finir par dire, euh oui excusez moi ! excusez moi de quoi ? d’être traumatisée et à vif ? De vous en prendre à moi ? D’étaler vos souffrances intimes dans un blog politique ? De ne pas faire dans le discernement ?
En vrai, ce qui m’intéresse c’est de parvenir à savoir ce que vous ( les usagères) toléreriez que nous (les professionnels) fassions en salle de naissance ? Je vous demande comment nous devons désormais faire avec les 70 % qui ne parviennent pas à accoucher avec la simple présence d’une sage femme à la maison ( Chiffres de Madeleine Akrich, Comment la naissance vient aux femmes, pratiques Hollandaises). Puisque le constat est que ce que nous croyons faire de notre mieux est en réalité un ramassis de violences : je vous demande comment vous entendez me renseigner sans hargne, sans colère, sans amertume, sans défaut de confiance sur ce que sont aujourd’hui les demandes des femmes ? Et surtout, j’essaie de vous faire remarquer, que même moi, qui – et je vous cite – suis respectueuse et avant gardiste , je dois prendre mes gouttes et me cramponner à mon bureau pour continuer de vous lire, alors que vous auriez tant de choses intéressantes à nous dire. Parce que votre amertume, votre soif de revanche de vous “être faite avoir” comme vous dites, vous envahit tellement, que l’on ne peut échanger posément, en intelligence. Et du coup, bien que je salue votre initiative qui consiste à dénoncer l’insupportable, je ne comprends pas, au fond ce que vous voulez, et encore moins comment vous voulez y parvenir. Comment pensez vous nous associer à votre pensée ? Combien de gynécos ou de SF sont prêts, à votre point de vue, à échanger avec vous sur la base d’une vidéo concernant la naissance des girafons quand le questionnement de départ est celui du consentement à subir un soin ? Si vous n’êtes pas capable d’autre chose pour l’instant (et je peux le comprendre, la colère est un trou noir consommateur d’énergie) que d’invectiver tous ceux qui sont médecins, si vous ne pouvez vous résoudre à rien d’autre qu’à ne faire confiance à personne ( ni obstétricien, ni échographiste, ni SF comme vous l’affirmez), si vous n’êtes capable de rien d’autre que de conseiller à n’importe quelle femme sans rien connaitre de sa situation médicale que de rentrer accoucher à la maison, alors dites le clairement et simplement. Nul besoin d’en mettre partout sur les murs. . Dites le : “rien ne vaut mieux que la maison pour accoucher, je vous le dis car je l’ai expérimenté.” Et voilà, dans ce cas, moi je reste dans mon hôpital. Et moi, je continuerais d’enseigner ce que j’ai appris. Vous, vous restez à la maison. Et on n’a rien à se dire. Dans 20 ans nos filles accoucheront les 4 fers en l’air, périduralisées jusqu’aux amygdales, avec une épisio jusqu’au milieu de la fesse. Dites moi en quoi, vous, et moi aurions fait avancer le débat ?!!! Les constats sont plus faciles à poser que les actions d’amélioration à mener ; alors si aveuglée par votre colère, vous ne pouvez participer à une construction nouvelle,ni avec des médecins visiblement prêts à vous tendre la main, ni avec des médecins prêts à causer avec vous, ça va être fort compliqué. Je vous laisse cuver votre colère, puisque visiblement personne ne peut rien pour vous sur le sujet, et aucun échanges construits avec des professionnels, dans l’à postériori, ne viendra vous éclairer, dans votre recherche d’apaisement. Vous n’avez décidément pas eu de chance de tomber à la fois et consécutivement sur 7 (au bas mot) professionnels en dessous de tout : un gynéco borné, un échographiste borné, et une sage femme douteuse, certainement un anesthésiste à la con, une aide soignante neuneu, un pédiatre je m’en foutiste… décidément,vous avez peut être raison, nous sommes tous graves et pourris…
“Odile Buisson a aussi fini par dire c’est qu’elle avait changé d’avis durant l’émission.”
Odile Buisson a changé d’avis sur un seul point: elle est d’accord pour une évaluation des médecins. Ce point précis a été amené par deux médecins (Dominique Dupagne et vous même). Elle n’a changé d’avis sur aucun point que je lui ai amené.
D’ailleurs son interview dans Atlantico suite à la proposition de Schiappa montre à quel point elle n’a en rien changé d’avis sur l’accouchement. http://www.atlantico.fr/decryptage/violences-obstetricales-marlene-schiappa-embrigadee-dans-combat-feministes-ultra-contre-phenomene-exagere-odile-buisson-3120833.html?utm_term=Autofeed&utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#link_time=1501058929
En revanche, moi j’ai expliqué que j’avais changé d’avis au contact de sages-femmes. Je ne suis donc pas dans une opposition bête et méchante envers les soignants.
Je me permets de rebondir sur le sujet après avoir lu l’interview de Mme Buisson. Les premiers mots m’ont fait tiquer, le reste m’a titillée (dans le mauvais sens du terme)
Citation ” Je pense que c’est un fantasme relayé par des groupes d’activistes suffisamment virulents pour intoxiquer les cerveaux d’une ministre ou de ses conseillers.”
C’est…Dur. Très dur.
La violence est donc un fantasme. Le vécu et les témoignages de centaines de femmes en France sont de pures fantaisies: je pense avec toute l’humilité nécessaire, moi qui ne suis pas médecin (mais travaille avec eux cependant) que nier le ressenti d’une personne humaine est déjà du ressort de la maltraitance.
” un groupe d’activistes”: se passe de commentaires. Elle aurait tout aussi bien pu dire terroriste de la pensée, pendant que nous y sommes.
“suffisamment virulents pour intoxiquer”: parle t’on encore d’êtres humains avec des idées qu’il convient d’écouter avec attention, ou d’un virus morte, prêt à se jeter sur “le cerveau d’une ministre” (sous entendu par ailleurs que la dite femme est incapable de réfléchir par elle-même. Non, elle est par essence volatile, son cerveau enregistrant automatiquement les dernières fadaises qu’elle va entendre au mépris de tout ce qu’elle aura déjà pu lire, appréhender, ou tout simplement vivre).
Deuxième citation “Ceci n’est guère rassurant car il y a dans le pays une résurgence de courants réactionnaires qui veulent se réapproprier le corps des femmes”
Bien. Si les corps des femmes souhaitent être réappropriés, c’est que par définition ils ne l’étaient plus. D’ailleurs le principe même de la dignité voudrait en toute logique qu’on ne parle pas du corps, mais de l’individu dans son ensemble. Ce vocabulaire semble indiquer que le dit corps est une table vaine sur lequel se jouent des conflits qui dépassent les femmes qui l’habitent.
Eurk?
Vraiment?
Ben ça, Anne, que le corps des femmes ne leur appartient pas vraiment, ça fait des plombes !!!! Et que le combat doive continuer sur le sujet je suis pour ! Et que leur esprit non plus c’est toujours en vogue : je fais référence aux femmes sous emprises aux femmes battues, aux maltraitance psychologiques, aux burnoutées, aux wonderwomens qui font tout, tout,tout sauf de conduire les enfants au Rugby le samedi ! encore que : cette affaire me fait gagner ma croute, moi qui suis gynécologue : les épilations de pubis génère des tas d’infections, donc les femmes consultent, le cher string, fait des lésions de vulve donc les femmes consultent, les piercing dans le clitoris ne sont pas dénués de violence appelées, consenties et parfois mal assumées… mais je m’égare.
Pour autant, de mon point de vue, ce n’est pas le renoncement à la péridurale, le renoncement à l’Oxytocine, le renoncement au passage en salle de naissance qui va redonner de la liberté aux femmes. Néanmoins, si les femmes n’en n’ont pas besoin, je suis la première à pratiquer sans tout cela. Mais croire que cela redonnera la liberté aux femmes est une construction très intellectuelle, une vue des esprits simplistes. Les femmes Mormons en sont là, par choix consentis, culturel et assumé parait il. Je ne troquerais en rien leur liberté contre la mienne, moi qui ne pratique pas l’épilation intégrale, n’ai aucun piercing dans le clitoris, ni n’utilise de strings : – )), qui ai subit la péridurale, l’Oxytocine, l’hémorragie de la délivrance, et qui ai eu un périnée intact. Comme dit si bien l’une des bloggueuse, l’enjeu c’est surtout d’élever ses enfants, hein !!!