L’été historique où les violences obstétricales se sont imposées dans les médias

Une de Libération du 16 août 2017

L’été 2017 aura été le tournant historique dans la prise de conscience de la réalité des violences obstétricales, ces maltraitances infligées aux femmes qui accouchent.

Tout a commencé le jeudi 20 juillet avec l’annonce de Marlène Schiappa, la Secrétaire d’Etat aux Droits des Femmes, d’un rapport sur ces violences commandité auprès du Haut Conseil à l’Egalité, ce qui a déclenché l’ire des représentants des gynécologues obstétriciens (voir mon billet précédent). Cette annonce a marqué le coup d’envoi d’un emballement médiatique autour des violences obstétricales, qui fait une large part aux témoignages de femmes et aux analyses des militantes et associations de lutte contre ces maltraitances.

Le lundi 25 juillet, j’ai été interviewée par 20 Minutes (Actes non consentis, épisiotomies à vif, déclenchements abusifs… Que se passe-t-il dans les maternités?) LCI (Pourquoi l’expression violences obstétricales fait-elle tant débat ?) et L’Express (Violences obstétricales, en parler est une petite révolution).

Ces articles ont été suivis d’une série d’autres dans les principaux médias qui ont donné la parole à des femmes et à différents acteurs de la naissance respectée. La question a vite dépassé la France avec des articles publiés en Belgique, au Maroc et au Royaume-Uni, y compris en anglais et en néerlandais.

Cette semaine d’emballement médiatique a été conclue par le Journal Du Dimanche qui m’a sollicitée pour une tribune sur ce sujet : Episiotomie: briser le silence sur les maltraitances. Si vous voulez une chronologie exhausive des parutions, je vous renvoie à l’excellente revue de presse commentée et drôle de l’anthropologue Mounia El Kotni : Episiotomie, la semaine où ma veille s’est emballée.

Le 1er août a été diffusée sur le groupe Facebook Stop à l’impunité des violences obstétricales, la photo d’une page d’un livre pour femmes enceintes paru en 2009, La grossesse pour les paresseuses, enjoignant, en des termes se voulant humoristiques, les femmes d’accepter des touchers vaginaux à la chaîne pendant leur accouchement. Depuis que je tiens mon blog, j’ai l’idée d’écrire un billet sur le formatage à l’acceptation des violences obstétricales que constitue l’écrasante majorité des livres pour femmes enceintes. En effet, très peu d’entre eux expliquent aux futures mères leurs droits, notamment le droit à l’information et celui de refuser tout acte médical. Très peu s’appuient sur la littérature scientifique et sur les recommandations médicales pour critiquer les actes auquels les femmes risquent d’être exposées pendant leur accouchement. A l’exception notable de l’ouvrage Une naissance heureuse d’Isabelle Brabant, la plupart de ces publications se bornent à préparer les femmes à accepter sans broncher le protocole hospitalier qui sera appliqué sur leur corps au moment où elles mettront leur enfant au monde, et à trouver normal toutes les intrusions dans leur chair, si inutiles ou même nuisibles,  douloureuses et humiliantes soient-elles.

L’occasion était trop belle : j’ai twitté la page de cet ouvrage. Mon message a été retwitté plus de 800 fois, reflétant ainsi un changement de mentalité profond de l’opinion publique sur cette question.

Sur ces entrefaits, Libération a publié un article sur la situation de l’accouchement à domicile et du problème des assurances des sages-femmes qui les accompagnent. Il s’agit des interviews de l’historienne Nathalie Sage Pranchère et de moi-même accordées à ce journal au moment du procès d’Isabelle Koenig devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des Sages-Femmes. Cet article a été publié au moment de l’annonce du verdict (un avertissement) : Pourquoi l’accouchement à domicile est devenu une pratique controversée.

Vous noterez dans cet article les propos du président du SYNGOF, Bertrand de Rochambeau, qui cite des chiffres infondés. En effet, nulle part dans la littérature scientifique il n’est fait mention d’un taux souffrance néonatale qui serait multipliée par 10 à domicile. Ce chiffre est une pure invention. Au contraire, les méta-études (Cochrane), la Haute Autorité de Santé britanique (NICE) et une série d’instances professionnelles (APHA, RMC, RCOG) observent qu’il n’y a pas plus de risques d’accoucher à domicile plutôt qu’à l’hôpital pour une femme à bas risque accompagnée d’une sage-femme. Quand le président du SYNGOF appelle à la démission une Secrétaire d’Etat parce qu’elle a cité des chiffres relatifs à l’épisiotomie provenant d’une enquête au sein de son association et pas ceux de l’INSERM, la moindre des choses serait que ce même président donne des chiffres corrects sur un domaine directement lié à sa profession.

Le momentum historique dans la médiatisation a été atteint le 4 août, lorsque les violences obstétricales ont pour la première fois été abordées dans une séquence d’un journal télévisé, en l’occurence sur BFMTV. La journaliste de France Culture Mélanie Déchalotte y est intervenue pour détailler les exemples de ces maltraitances : Violences obstétricales : j’ai eu des douleurs immenses, témoigne une mère. Le même jour, Le Monde, qui n’aborde guère ces sujets sociétaux fondamentaux, a lancé un appel à témoignages sur les violences obstétricales : Violences obstétricales : vous avez mal vécu votre accouchement ? Témoignez.

On aurait pu penser qu’au coeur de la chaleur estivale, cet emballement médiatique ne serait qu’un feu de paille. C’est sans compter sur Libération qui vient de faire, ce 16 août, sa Une sur les violences obstétricales, suivie de quatre pages de dossier Contre les violences gynécologiques, la lutte prend corps contenant, entre autres, l’excellente interview de l’historienne Nathalie Sage Pranchère qui rappelle le caractère patriarcal de la domination médicale sur le corps des femmes : Il y a une perte de contrôle de son propre corps.

Le soir même, France 3 a diffusé, dans l’édition nationale de son journal télévisé, une séquence sur les violences obstétricales (après la 12ème minute du 19/20), avec une interview d’Alison Ly au nom de l’IRASF, une jeune association issue de la page facebook Stop à l’impunité des violences obstétricales qui s’est constituée pour lutter contre ces maltraitances.

Les appels à témoignages en cours et les autres interviews données ces derniers jours annoncent de nouveaux articles d’ici la fin de l’été. Tout l’enjeu sera de maintenir une pression médiatique pour que les violences obstétricales soient inscrites à l’agenda politique de la rentrée. Quoi qu’il en soit, 2017 marquera un tournant dans la lutte pour que chaque femme puisse accoucher de façon respectée. C’est une bonne nouvelle pour les quelque 1 million 250 000 femmes concernées chaque année : les 800 000 qui donnent naissance, les 200 000 qui demandent une IVG et les 250 000 qui vivent une fausse couche souvent médicalisée. C’est aussi une bonne nouvelle pour tous les patients, qui seront mieux traités et mieux soignés par une médecine qui les considère comme des partenaires et s’inscrit dans une démocratie sanitaire.

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32 Responses to L’été historique où les violences obstétricales se sont imposées dans les médias

  1. MFGenesis says:

    “Explain that if they plan birth at home there is a small increase in the risk of an adverse outcome for the baby”: c’est littéralement écrit au début du texte du NICE que vous citez pour justifier que l’ADD est aussi sûr qu’à l’hôpital (Update en 2014). Il existe sur PUBMED autant d’articles qui trouvent un taux plus important de complications à domicile que non. Les références dans le sens du président du SYNGOF et d’autres se trouvent en 10 bonnes minutes quand on sait ce qu’on fait, par exemple:
    https://doi.org/10.1016/j.ajog.2010.05.028
    https://doi.org/10.1136/bmj.317.7155.384

    D’autre part la majorité de ces études sont faites aux Pays-bas, ce qui est incomparable à la France (17M d’habitants sur un territoire plus petit que la région auvergne rhône-alpes sans parler de la facilité géographique) et ce pays l’an dernier a revu sa copie concernant l’accouchement à domicile puisque qu’il a perdu 10 places concernant la mortalité infantile, et la raison avancée principale en est l’ADD, et de plus en plus de néerlandais préfèrent accoucher à l’hôpital. Enfin les méta-analyses de la Cochrane sont toujours à analyser dans leur contexte, de leur propre aveu.

    Merci d’exiger autant de rigueur de votre journalisme que vous en exigez des spécialistes médicaux

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      C’est bizarre, parce qu’au début du texte NICE, il est écrit “Explain to both multiparous and nulliparous women who are at low risk of complications that giving birth is generally very safe for both the woman and her baby. [2014]”
      C’est la première phrase dans la rubrique “place of birth”. Manifestement le site de NICE change en fonction de la personne qui le lit.

      Ensuite, le premier lien que vous citez ne fonctionne pas.
      Le second lien est une étude d’Australie (oui, l’Autralie, à l’autre bout du monde) qui date de 1998 (il y a 20 ans), sur des données recueillies entre 1985 et 1990 (il y a 30 ans). Et même cette étude qui serait la source exclusive du syndicat des gynécologues et obstétriciens français n’arrive pas à la conclusion que la souffrance foetale serait multipliée par 10 (par 10 !) en cas d’accouchement à domicile.

      Ce chiffre de multiplication par 10 est d’autant plus farfelu qu’il est inexplicable. Ca voudrait dire que selon l’endroit où la femme est en travail, le foetus aurait des capteurs extérieurs qui identifierait l’endroit où elle se trouve, et qu’il aurait des problèmes d’oxygénation intra-utero selon cet endroit. La femme est dans une salle de travail d’un hopital entre des murs blancs : tout fonctionne bien. La femme est dans son salon: le foetus ne supporte pas la couleur du papier peint et s’asphyxie. Logique. Et ce n’est pas un taux marginal. Ce serait un taux de 10 fois suppérieur de foetus qui ne supporte pas la couleur du papier peint du salon. Mais après leur naissance, ça va. Quand ils reviennent à la maison, ils ne meurent pas dans le salon. Ouf. Merci à l’obstétrique.

      Ce taux de multiplication par 10 de souffrance foetale à domicile est d’autant plus inexplicable qu’à l’hôpital, les soignants posent des actes qui ont pour effet d’augmenter les risques de souffrance foetale (déclenchement, utilisation d’ocytocine de synthèse). Comment expliquer que des études démontrent une corrélation entre ces actes et une augmentation de souffrance foetale, mais que dans des conditions d’accouchement où ces actes ne seraient pas posés, il y aurait 10 fois plus de souffrance foetale (10 fois plus !) ? C’est donc la couleur du papier peint du salon ?

      Bref, les propos du présidents du SYNGOF sont du grand n’importe quoi (pour le dire poliment).

      Enfin, les études et instances médicales que je cite sont surtout britaniques et pas des Pays-Bas. Vous dites que les Pays-Bas ont récemment baissé dans le classement de mortalité périnatales des bébés. C’est vrai. Mais ces dernières années, le pourcentage de naissance à domicile a aussi fortement diminué aux Pays-Bas en passant de 30% à moins de 15%. Il est donc hazardeux de voir un lien de cause à effet entre le recul dans le classement européen et l’accouchement à domicile.

      • Bernard Bel says:

        Le premier lien fonctionne à condition de désactiver les bloqueurs de publicité. Cette méta-analyse de Wax, Lucas et Lamont (2010) est listée dans la base de l’AFAR (http://afar.info/id=2418) comme d’ailleurs celles que Mme Buisson pique au hasard, en ne lisant que les résumés, pour polémiquer à partir d’un débat scientifique déjà tranché depuis longtemps si je puis dire…
        Cette méta-analyse est largement controversée, en particulier parce qu’elle exclut des études de bonne qualité sans raison apparente, et inclut des études qui ne semblent pas correspondre aux critères de sélection, dont certaines très anciennes (années 1970).

    • lenoir says:

      Bonsoir,
      Je ne savais pas que les néerlandais pouvaient accoucher, je pensais que c’était plutôt le cas des néerlandaisEs …
      Pour les statisticiens, à partir du moment où une étude porte sur plus de 100 “échantillons”, les valeurs relevées sont considérées comme fiables, avec une marge d’erreur qui diminue avec la taille de l’échantillon : une étude statistique sur 17 millions de personnes donnera le même résultat qur sur 60 millions, avec une variation due au pourcentage d’erreur (en général, 5%) : donc une étude aux Pays Bas peut raisonnablement s’appliquer en France, et avant d’affirmer qu’elle ne correspond à rien, il faudrait déjà faire la même étude en France, or, visiblement, cela n’est pas le cas : il me semble qu’il serait intéressant de savoir pourquoi …
      D’aure part, pourriez-vous citer les études sur lesquelles vous basez vos affirmations ?
      Cordialement

  2. Excellent tour d’horizon qui complète bien le très bon travail de Mounia El Kotni. Pour la préparation de la naissance sur un autre ton il y a aussi les ouvrages de Sophie Gamelin-Lavois, première présidente et fondatrice de l’AFAR. Le premier paru dès 2003 et écrit avec Martine Herzog Evans s’appelait d’ailleurs le droit des mères. Son site comporte par ex une entrée: ai-je le droit ?
    https://www.amazon.fr/droit-mères-grossesse-laccouchement/dp/2747549658
    http://projetdenaissance.com
    De la même manière l’accent à été mis sur l’aspect juridique par l’Alliance Francophone pour l’Accouchement Respecté (AFAR) dès 2003 avec notamment des fiches expliquant le droit de la déclaration de naissance en France comme au Canada et une bibliographie Droit et éthique.
    Sur la lutte contre les violences obstétricales l’AFAR a également été depuis 2003 sur tous les fronts avec une forte dénonciation de l’épisiotomie (synthèse de la recherche, première SMAR, site episio.info), de l’expression abdominale, revendiquer la liberté de position (synthèses, posters…)…et mis à disposition de tous la première bibliographie francophone sur le sujet de violences obstétricales.
    http://afar.info/droits-et-devoirs
    http://afar.info/donnees-medicales/syntheses

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci Barbara de rappeler l’excellent travail de l’AFAR. Bien sûr qu’il y a des publications très intéressantes pour femmes enceintes. Malheureusement, elles sont rarement discribuées en librairie. Ce n’est pas celles qui trouvent de bons éditeurs et de bon distributeurs. Les femmes qui ne sont pas préalablement déjà sensibilisées ont peu de chance de tomber sur ces publications en allant acheter leur livre de grossesse dans la librairie près de chez elles.

  3. Myriam says:

    Merci pour ce fil chronologique, on suit effectivement mieux tout ce qui s’est passé cette été. Qui l’aurait cru en pleine été que ce sujet serait enfin reconnu du grand public! Même si en quelque part c’était prévisible puisque la visibilité du problème avait augmentée. Merci à Marlène Schiappa d’avoir osé se trempé et d’avoir lancé le débat. Ce que je trouve beau à voir c’est les femmes qui souffraient en silence et maintenant parlent.

  4. Piquard says:

    http://www.ajog.org/article/S0002-9378(17)30119-9/fulltext

    Je vous propose simplement la lecture de cette référence sérieuse et récente. À sa lecture deux conclusions se dessinent : oui le milieu hospitalier permet une large diminution de la mortalité périnatale et reoui l’excès d’interventions médicales peut absurdement l’influencer négativement.

    À mon sens la réponse adéquate se situe dans la désescalade médicale, dans l’apprentissage constant d’un plus grand respect de la physiologie par tous les intervenants et dans le dialogue avec les femmes et leurs conjoints.

    Il est peut-être important d’intégrer le défi majeur, salutaire mais également très déconcertant qui doit être affronté par la profession de gynécologue-obstetricien. La recherche et le respect du consentement de la patiente, des souhaits du couple en même temps que des impératifs médicaux selon les meilleures évidences scientifiques disponibles dans un contexte qui peut rapidement devenir aigu au sens clinique : voici ce qu’un obstétricien doit avoir à l’esprit en permanence avec en prime un sentiment de menace médico-légale parfois pesant.
    C’est la profession que nous avons choisie en connaissance de cause. Croyez-moi elle est difficile, pour nous-mêmes et notre entourage.

    Je salue tout mouvement qui a pour objectif d’améliorer les soins apportés aux femmes, en particulier lorsqu’elles sont dans ce moment d’intimité et de vie qu’est l’accouchement. Cela sera d’autant plus porteur si ce débat a lieu dans un climat constructeur de confiance et de compréhension mutuelle.

    • pat says:

      peut-être au lieu de tout prendre sur vos épaules de “super héros” Docteur, vous pourriez rendre responsable les femmes qui poussent la porte de votre cabinet.
      leur apprendre comment la contraception joue sur leur corps et juste décider, avec intelligence, si votre geste intrusif est nécessaire ou pas. Dans la plupart des cas, il n’est pas utile. Plutôt que de vous positionner “en victime de système”, c’est à vous de prendre vos responsabilités car c’est vous qui maltraitez ….pas nous. Nous on est prête à apprendre si tentez que vous ne nous preniez pas pour des “idiotes” .

    • violette aussi says:

      “oui le milieu hospitalier permet une large diminution de la mortalité périnatale et reoui l’excès d’interventions médicales peut absurdement l’influencer négativement.

      À mon sens la réponse adéquate se situe dans la désescalade médicale, dans l’apprentissage constant d’un plus grand respect de la physiologie par tous les intervenants et dans le dialogue avec les femmes et leurs conjoints.”

      tout à fait d’accord; le paradoxe n’est qu’apparent entre désescalade et réel progrès mais qui l’a compris?

  5. Violette says:

    Dans les livres qui expliquent les actes médicaux et les coûts bénéfices/risques, il y a “Attendre bébé autrement” de Catherine Piraud Rouet. Mais là encore, c’est pas celui qui se trouve en tête de gondole dans les librairies…

    • violette aussi says:

      eh coucou, votre pseudo est déjà utilisé ..par moi même, à moins que vous ne soyez trés ancienne à commenter sur ce blog et que je l’ai utilisé sans m’apercevoir de votre présence avec le même nom. Alors ben on fait comment? juste parce que ça crée des confusions éventuelles…:)

  6. Ad says:

    Bonjour,
    Un autre petit lien sur les actes médicaux que la femme devrait accepter sans donner d’accord :
    http://www.doctissimo.fr/grossesse/diaporamas/episiotomie-tout-savoir/qui-decide-de-l-episiotomie
    “Même si la femme peut donner son avis avant l’accouchement, c’est en général l’obstétricien qui décide de l’épisiotomie”
    Ah ben oui, c’est vrai, on peut se passer du consentement de qqn avant de l’inciser !

    Bon il y a beaucoup d’âneries sur l’ensemble de l’article (de doctissimo) mais ce site est considéré comme source d’info fiable par beaucoup de femmes…

    Merci de votre travail.

  7. Totote says:

    Bonjour,

    je ne sais pas si vous vous intéressez à ce qui se passe à l’étranger en ce moment concernant les “mèches vaginales”
    voir cet article sur le scandale qui éclate : https://www.independent.co.uk/news/long_reads/transvaginal-mesh-vaginal-procedure-surgery-tvt-gynaecology-thalidomide-womens-health-psychology-a7862126.html
    Mais vous avez une correspondance entre gynécologues français qui parlent des effets négatifs sur la sexualité des femmes et qui propose sans rire la sexualité anale comme remplacement…
    http://www.abc.net.au/news/2017-08-15/emails-show-doctors-bizarre-attitudes-to-womens-health-problems/8805710

    De mon point de vue vous avez un sujet magnifique sur la mutilation génitale des femmes dans nos contrées pour des histoires d’argent.

    • Emma says:

      Je lis tout ça et j’ai été ravie de ce buz mediatique cet été (mes accouchements ont été des cauchemars), je veux parler du remplacement par des relations anales qui me parait être une idée de refoulés homosexuels qui prennent les femmes pour des objets, mais aussi du second drame des accouchements : les HEMORROIDES qui apparaissent avant et restent après donc impossibilités de relations anales, si toutefois votre conjoint en a envie parce que le mien heureusement préfére se passer de relations ! tout le monde n’a pas les mêmes penchants entre adultes consentants ; je dirais que là, aussi c’est un conseil de machos.

  8. Claude says:

    Bonjour,
    C’est bien ce que vous faites, je vous soutiens.
    Ce matin encore j’entendais parler des règles douloureuses et que de traitements chimiques par un gynécologue sur une antenne radio.
    Si j’avais à choisir entre les traitements chimiques ou le congé menstruel (Italie),
    je voterai pour le congé (payé) sans hésité.
    Malheureusement, il y a encore trop d’hommes et de femmes en France qui organisent la vie des autres pour servir des intérêts obscurs et sordides, sans connaître véritablement le problème, sans jamais payer les conséquences de toute cette chimie sur la santé humaine et dans l’environnement.
    Il existe des moyens naturels et simples pour soulager les règles douloureuses.
    Bravo pour vos actions

  9. Camille says:

    Bonjour,
    C’est sur Twitter que je vous ai découverte, m’intéressant à la cause féministe en général. C’est en lisant les témoignages d’accouchements que certains aspects de celui de mon fils, bien enfouis depuis 9 ans et demi, ont connu un retour très entêtants et troublants. L’accouchement a duré moins de 3 heures, mon fils était en parfaite santé, moi aussi et pas d’épisiotomie, ni forceps, ni ventouse. Je ne me sentais pas autorisée à me plaindre. Et pourtant. .. il y a eu des gestes, des mots blessants, des moqueries, que j’ai vécu comme une humiliation et qui relèvent sûrement de cette violence inacceptable dont vous parlez.
    Il s’agissait de mon 2e accouchement. Je garde du 1er, 3 ans plus tôt, aucune amertume, aucune dégradation, alors que j’ai eu une épisiotomie (certes on ne m’a pas demandé mon avis mais bon, passons, j’aurais sûrement accepté et elle était vraiment justifiée). Lorsque j’arrive à la maternité pour mon 2e enfant, je suis en état de panique : je ressens contactions sur contractions, j’ai l’impression que je vais accoucher d’un instant à l’autre. La douleur ne me laisse aucun répit. Je ne peux pas marcher. On (une sage femme ?) m’amène en salle de travail directement, en chaise roulante. Je réclame l’anesthésiste. On me dit d’attendre, le temps de mesurer mon col. On m’annonce que je suis à 10, que c’est trop tard pour la péridurale. Soit. Il y a maintenant 3 personnes (des sages femmes ?), en plus de mon mari et moi dans la pièce. L’une d’elle m’informe que mon gynécologue à été appelé. Je veux me mettre sur le côté. Elles m’en empêchent en me maintenant sur le dos, voulant me poser une perfusion (de quoi ?) sur le bras. Je bouge beaucoup, la perfusion saute à 2 reprises, on me l’a reposera à chaque fois en riant, sans que je sache ce que c’est et dans quel intérêt. Je n’arrive pas à me concentrer. Le médecin arrive. On lui fait comprendre que je ne suis pas une très bonne élève avec des regards appuyés. Le médecin me dit : “il faut écouter les sages femmes.” Et l’une d’ajouter que le bébé risque une souffrance foetale, qu’il faut pousser “sinon c’est la césarienne”. Cette remarque a l’effet escompté. C’est la délivrance. Mon fils va parfaitement bien, moi aussi, mon mari et moi sommes émus, le calme est revenu. Au moment de partir, l’une des sages femmes me dit : “si vous en voulez un 3e, je vous conseille de suivre des cours d’accouchement”. Et moi de me défendre, honteuse, que c’est ce que j’avais fait. Haussements d’épaules dubitatifs. La dernière sage femme qui s’occupe de moi, très douce et respectueuse, semble gênée. Quelques heures après, dans ma chambre, une nouvelle sage femme (équipe post couche), en me rendant visite, est étonnée de voir que j’ai mal dans l’entre jambes. Je lui apprends que je n’ai pas eu de péridurale. “Mais on ne vous a rien donné ????!!” Non. Elle revient une minute après avec des dafalgan…
    Je n’ai pas fait de 3e enfant et je n’en ferai pas.

  10. ZazadeProvence says:

    Bonjour. Pour celles et ceux qui veulent rendre encore plus visible ce sujet, qui veulent exprimer leur soutien ou qui veulent que les choses aient des chances d’évoluer, vous pouvez consulter voire signer la petition:
    https://www.change.org/p/stop-aux-violences-gyn%C3%A9cologiques-et-obst%C3%A9tricales?read_more=true

  11. Stora says:

    Bonjour
    Je suis Gynécologue Obstétricien et ai écouté France Inter ce matin le 06 septembre. Il était question de la violence faite aux femmes en obstetrique
    Je rajouterai en gynécologie.
    J’ai été interpellé par la déclaration en défense du Président du syndicat des gynécologues déclarant que pour lui 5% des gynécologues sont concernés par se accusations. J’imagine qu’il oublie les réponses verbales violentes ou les non réponses aux questionnements des patientes, les examens non expliqués ou faits rapidement et donc souvent douloureux, etc..
    C’est à dire la pratique quotidienne!
    Lier sur le web le débat entre gynecologues sur Gyneweb il y a environ 20 ans portant sur le projet de naissance proposée par un couple à leur gynécologue. Vous y lirez le déchaînement de violence des gynecologues sur le site spécialisé et la réponse à leur violence à cette époque
    De là, je dirai que seulement 5% des gynecologues ont une pratique respectueuse
    J’essaie de joindre France Inter pour proposer un débat sur le sujet. Ne serait-il pas intéressant de pouvoir participer a un tel débat vous, moi

    • vercoustre says:

      très intéressant commentaire, voir mon texte ci après
      Je suis moi-même invité mercredi prochain sur France inter pour parler des violences obstétricales, j’ai beaucoup apprécié votre réaction tellement rare et je partage vote avis sur la proportion de gynéco ayant une pratique respectueuse.
      mais je crois profondément que les médecins eux mêmes sont soumis à travers leur formation à des violences. Je considère que les études médicales aujourd’hui sont ni plus ni moins une forme de maltraitance intellectuelle et psychologique. A aucun moment l’esprit d’analyse, de synthèse, la créativité ne sont sollicités, au cours des études médicales.Par ailleurs ces études coupent définitivement les étudiants de toute forme de culture, c’est ainsi qu’on fabrique des médecins totalement incultes. On les programme à une médecine de l’agir, de l’agir pur. D’ailleurs aujourd’hui on ne dit plus je suis gynéco, on dit je fais, je fais de la PMA, de l’écho, de la cancéro. Le médecins n’ont aucun recul sur leur pratique, la rationalité qu’ils utilise. C’est ça qui fait leur violence, ils sont victimes d’une formation déstructurante où on leur enseigne des techniques, des postures, des réflexes, ils pratiquent une sorte de médecine GPS. Beaucoup en souffrent d’ailleurs, de cela aussi , on a beaucoup parlé dans ls média, ceux qui en souffrent ce ne sont pas les étudiants névropath, au contraire ce sont les normaux, ce qui n’en souffrent pas sont beaucoup plus dangereux .

  12. vercoustre says:

    Laurent Vercoustre gynécologue obstétricien.

    La polémique sur les violences obstétricales montre qu’entre le pouvoir médical et les patients les lignes bougent et c’est tant mieux. Cependant, le caractère passionnel, les raisonnements simplistes, l’agressivité à l’égard des médecins, l’opposition systématique brouille les cartes. Tous ces excès donnent une vision péjorative et dégradée de l’idée que je me fais du féminisme. Ils confisquent à la majorité des femmes la possibilité d’exprimer plus dignement leur revendication. Les femmes souffrent c’est vrai d’une médecine encore très machiste, d’un corps médical souvent frustre. Je me bats depuis de nombreuses années pour faire comprendre cela aux médecins. Mais il est temps de clarifier le problème.
    C’est ce que j’ai tenté de faire au travers d’un article publié dans le Monde. Voici le lien :
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/08/30/non-nos-obstetriciens-ne-sont-pas-violents-ils-sont-simplement-deja-d-une-autre-epoque_5178609_3232.html
    Ce que les femmes veulent ce n’est pas pour la plupart un retour à un accouchement naturel, ce qui ne signifie rien, ce qu’elles veulent c’est qu’on les écoute, qu’on ne les infantilise plus, que leur choix soit respecté, que ce soit quand elle refuse une césarienne ou quand elle la demande.
    Le pouvoir médical est encore trop puissant, il faut lutter contre ce pouvoir exorbitant,
    qui prétend savoir où est notre bien. Mais dans cette lutte, il ne faut pas que les femmes se dévalorisent au travers de raisonnements simplistes, d’une agressivité systématique, car c’est encore faire le jeu des médecins.
    Je suis à leur côté depuis longtemps, j’ai défendu souvent l’accouchement à domicile.
    Il ne faut pas rejeter en bloc les techniques médicales, une technique n’est ni bonne, ni mauvaise, une technique n’est pas une fin en soi, c’est pourquoi il est absurde de se poser contre ou pour la technique ( pour ou contre la césarienne, pour ou contre l’épisiotomie). Ce qui est une fin en soi c’est le bonheur et l’épanouissement des femmes.
    C’est dommage que Marie Hélène défende des positions parfois trop extrémistes qui nuisent à son action qui est par ailleurs salutaire et qu’elle mène avec beaucoup d’ardeur et d’énergie.

    • violette aussi says:

      Tiens, l’hystérie a disparu de votre message sensiblement différent du discours tenu dans le journal (cf lien). C’est un peu désagréable de se voir renvoyer à cette vieille histoire: une femme en colère est forcément hystérique. Ben voyons. Je vous cite, partiellement: “Le discours hystérique retourne les faits pour les présenter sous une forme scandaleuse.” Où est le scandale? dans le témoignage de vécus très généralement tus, dans la parole qui s’ouvre et se partage?

      “Le corps féminin martyrisé mais aussi érotisé
      N’oublions pas non plus que le corps féminin est au cœur du discours hystérique….”
      On nage en plein délire…masculin.
      Mais l’hystérie, c’est le XIXème siècle cher monsieur; chacun sait que les hommes aussi somatisent et développent des comportements “hystériques”.

      Sur votre réflexion concernant la technique, on est bien d’accord:
      qu’une technique ne soit jaugée qu’en relation avec ce qu’elle sert ou dessert, son utilité dans un cas ou un autre merci on n’est pas stupides et personne ne souhaite accoucher dans une grotte; ça me rappelle les invectives contre l’écologie: quand on dit qu’il faut moins consommer et arrêter de polluer on accuse les gens de vouloir retourner à l’âge de pierre et s’éclairer à la bougie.

      Et oui les femmes subissent une double peine: en tant que non professionnelles on les considère comme incompétentes sur ce qui les concerne et en tant que femmes elles sont dépossédées de leur ventre par un corps médical qui se croit tout permis ou qui s’affole, qui est centré sur lui même au lieu de l’être sur son patient, et qui, mais ça change, est à domination masculine: d’où une érotisation bien mal à propos dans ce qui nous occupe. Nisand lui pense que les femmes sont des petites filles séductrices, bref c’est toujours la faute de ces hystériques de bonnes femmes!
      Je vais vous dire: c’est carrément fatigant.

      • vercoustre says:

        Je comprends votre révolte sur le mot hystérie que j’ai employé dans mon article du Monde. J’ai eu tord d’employer ce mot qui a déclenché des réactions passionnelles. Mon intention n’est pas d’écarter d’un revers de main les revendications des femmes et de dire ce sont des chochottes ou des hystériques.Non, c’est tout le contraire, leur souffrances existent bien, elle est parfaitement légitime, il faut la prendre en compte, il faut que ça change.
        Oui le corps médical est centré sur lui-même oui beaucoup d’obstétriciens sont des rustres! je suis bien placé pou le savoir. Oui il faut se révolter contre ce pouvoir.
        C’est très difficile, car ce pouvoir est considérable, le chemin est étroit, il ne faut pas lui donner des armes en défendant par exemple l’accouchement naturel ,mais sur ce point nous sommes ‘accord. Lui donner des armes en se montrant trop systématiquement agressif ou en utilisant des armes qui se retournent contre nous comme l’érotisation des touchers vaginaux.. C’est faire leur jeu…
        Mais bon la révolution est partie et c’est tant mieux, et après tout c’est assez normal qu’elle éclate sur ce mode agressif, mais maintenant il faut s’organiser, construire un discours aussi ferme mais plus mesuré avec des propositions précise ce que fait d’ailleurs Marie Hélène.

        • Louis says:

          Non, on peut tout-à-fait défendre l’accouchement naturel, être agressifs au besoin ou utiliser des armes qui peuvent se retourner contre nous, ce sont simplement des positions qui n’ont pas vocation à être dominantes dans l’injonction au respect des femmes. Rien n’oblige à les ostraciser pour garder une forme de contrôle sur quoi que ce soit. L’accouchement naturel et la péridurale ont leur place, leurs avantages et leurs inconvénients et les femmes qui y ont recours ont les mêmes droits, notamment celui dû au respect de leurs choix, même si ce dernier ne vous semble pas approprié ou fait en connaissance de cause.

  13. Samarcq says:

    Les petites maternités “familiales” ont toutes été fermées pour raison d’économie et de numerus clausus des études médicales , elles ont été regroupées dans de grands centres qui sont devenus des usines . Les politiques orientées par des énarques non médecins sont donc à l’origine de ces gestes médicaux devenus des violences

    • maryline says:

      Perso, j’ai accouché dans une petite maternité “familiale” (il en reste au moins une en France, en zone très rurale), et ma fois, le déroulé d’accouchement, bof bof…
      on m’a laissée patienter très très longtemps au moment où il aurait fallu certainement que je pousse (mais comme j’étais sous péri et que la sage femme accouchait une autre patiente, j’ai attendu docilement, mourante de soif comme c’est la mode, épuisée, inconsciente du risque que je faisais prendre à mon bébé). Quand la sage femme est revenue enfin “bon bon, bébé est là, on s’installe”, hop, ni une ni deux, me voici en position. Et là, panique à bord, le coeur de bébé a beaucoup ralenti. on m’a crié “allez Madame, il va falloir le sortir ce bébé !” (oui, merci, je ne demande que ça depuis des heures), et bien sûr même si j’ai donné tout ce que j’avais pour que ça aille rapidement, il a fallu m’appuyer sur le ventre et me faire une énorme épisio (sans consentement pour ces deux gestes), pour que ça sorte, pourtant l’expulsion en elle même n’a duré que 20 mn, un temps très raisonnable d’après ce que je lis ici et là. Bon, vu que tout était subitement devenu urgent, je l’aurais donné, mon consentement, mais il ne m’a jamais été demandé.
      Aucun accompagnement pendant le pré travail (très très long), aucun accompagnement après “voilà, vous avez en un bon accouchement” (grand sourire béat), et on m’a reproché, dans le désordre :
      – de m’être beaucoup plainte (faux, archi-faux, et puis étant donné qu’on m’a laissée seule dans ma chambre pendant des heures, je ne sais pas quand ils ont pu m’entendre beaucoup me plaindre. mais il est vrai qu’au bout de 15h de pré-travail, j’ai dit à la sage-femme qui passait, que j’avais mal, très mal, et que je n’en pouvais plus, à quoi il me fut répondu “on peut rien pour vous, le col n’est pas ouvert à 3”, mais bon, si ça c’est “beaucoup se plaindre” alors oui, je me suis beaucoup plainte, mea culpa, mea maxima culpa !! ,
      – d’être venue trop tôt à la maternité (oui, à 2h du matin, désolée, j’ai bien compris que c’était pas l’heure, mais ça faisait déjà 4h que les contractions étaient régulières toutes les 5 mn, et douloureuses, je pouvais pas savoir que mon col n’était pas ouvert à “3”, vu qu’en cours de préparation, on nous a seriné sur tous les tons “le col s’ouvre d’1 cm par heure” et qu’on ne nous a JAMAIS parlé du “pré-travail” (17h, sans péri, ni aucune autre forme de soulagement, ni aucun soutien moral non plus, ni accompagnement). On m’a dit textuellement “vous auriez dû rester chez vous et vous occuper entre les contractions”… Voilà voilà…
      – et aussi… d’être venue à l’hôpital pour chercher un soulagement. “vous avez mal vécu les contractions parce que vous attendiez de l’hôpital un soulagement”… Ben, je suis con, aussi… je croyais vraiment que l’hôpital était plus ou moins là pour ça…………….. je me serais plantée ?
      Effectivement, c’est une maternité “familiale”, mais comme dans les “grands centres”, on tourne à l’économie. Une sage-femme pour gérer 5 accouchements… Enfin tout ceci pour témoigner que non, la petite structure ne garantit pas le respect des femmes et les conditions d’un bon accouchement.

  14. Biou says:

    Idem, la taille de la structure n’est pas synonyme de bonne prise en charge! Pour ma part bien entendu épisio sans me le dire : je ne revendique pas de donner mon accord, il y avait urgence. Par contre j’aurais aimé qu’on me l’annonce plutot que de m’en rendre compte par moi même… puis j’ai perdu 1l de sang et eu de grosses douleurs (déchirement casi complet) et n’ai pas pu marcher pdt 1 semaine. On me l’a largement reproché (celles qui ont des césariennes marchent et moi non, pdt combien de tps je vais laisser le père donner la bain au bb-alors que je faisais des chutes de tensions dès que je posais un pied par terre + grosses douleurs..- Et alors que j’étais en pleurs, épuisée et shootée d’antidouleurs je leur demande si elle pouvait s’occuper de mon bb la nuit car je ne peux vraiment pas me lever, on me répond “on s’en occupera si on n’a rien d’autre à faire”. Exactement la réponse que j’attendais bien entendu! Et d’autres remarques tous les jours… Puis le gynéco obstetricien qui me dit “je vous ai recousu plus serré,ca sera mieux.” Pardon?je ne crois pas m’être plainte de la largeur de mon ……! Et concrètement aucun rapport pdt plus de 6 mois, une énorme appréhension, et des douleurs… bref, ce ne fut pas le plus beau jour de ma vie et franchement, moins vulnérable, je les aurais BOUFFÉS!

    • maryline says:

      Je compatis. C’est énorme, la fatigue d’un accouchement (même sans césa).
      Votre histoire fait remonter d’autres souvenirs. Chez nous ils organisent des visites de la maternité, et de la “nursery”. Mais la nursery, quand il y en a besoin, bah…. il n’y en a plus. Hors de question qu’on vous garde bébé, même quelques heures, pour un petit relais à une jeune maman épuisée qui n’a pas dormi depuis plus de 72 heures et s’est pris un long accouchement dans les dents. La nuit, il faut se débrouiller. Un matin, que j’étais mourante dans mon lit, j’ai supplié qu’on donne un biberon à bébé à ma place. Car je n’avais plus la force du tout de me lever (et non je ne suis pas une comédienne). A quoi il me fut répondu d’un ton outré : “COMMENT ? Vous ne voulez pas NOURRIR VOTRE ENFANT ?”…. Bah oui… je suis une mauvaise mère. Puis on me l’a collé dans les bras, avec un biberon. Puis comme je suppliai qu’on me laisse dormir, on m’a recollé bébé dans les bras, pour que je le garde sur moi. Parce qu’il fallait créer le lien mère-enfant je suppose. J’ai dit que je ne pourrais pas dormir avec bébé sur moi, qu’il risquait de tomber si jamais je m’endormais. Les puéricultrices n’ont rien voulu entendre. Et elles m’ont laissée là, toujours mourante de fatigue, avec mon bébé dans les bras. Je n’ai pas eu la force de me lever et d’aller le coucher dans son berceau, et je suis restée éveillée pour qu’il ne tombe pas. Je me souviens de jours de plein brouillard, de ne plus bien sentir la moitié de mon corps à force de fatigue, de ma vision qui devenait floue, du soir où j’ai failli tomber par dessus le berceau, …. et puis du petit matin où je me suis enfuie de cette maternité avec l’impression de sauver ma peau, après avoir supplié mon chéri de me sortir de là avant qu’ils me tuent.

  15. violette aussi says:

    Ce matin sur France inter: Israel Nisand est un martyr de la cause des femmes à qui il sauve la vie tous les jours et surtout toutes les nuits; on compatit.
    “Quand un obstétricien a fait cinq césariennes dans la nuit, et qu’il a brancardé lui-même des patientes, il ne faut pas lui demander d’être gentil au petit matin”
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-09-octobre-2017

    • Myriam says:

      Je ne sais pas si il réalise qu’il met de l’huile sur le feu alimente la révolution et nos revendications…je ne sais pas si il réalise nous “aide” en quelque sorte…

    • maryline says:

      Oh il brancarde lui-même les patientes ?????? Oui effectivement, le pauvre quoi !! Enfin bon, si le manque de moyens est à ce point, les femmes ont de quoi vraiment s’inquiéter sur le déroulé de leur accouchement et de ses suites. Bientôt, on appellera des vétérinaires à la rescousse.
      Sans rire, je crois qu’il ne faut rien espérer de ce côté là. Quand j’ai parlé autour de moi de ce terrible problème d’effectif, (dans mon cas, une sage-femme pour 5 accouchements), il s’est trouvé quelqu’un pour me répondre : “ce n’est pas problématique, toutes les femmes n’ont pas poussé au même moment” … Voilà voilà. Comme si un accouchement se résumait à l’expulsion. Je précise qu’il s’agit du commentaire d’un homme, mais comme cet homme fait partie des “décideurs”…… Désespérant. Vraiment.

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