Des femmes accouchent même sous la torture

La violence contre les femmes, en particulier du fait de leurs proches, est une constance dans les sociétés patriarcales. En France, les estimations s’accordent sur un nombre de 10% des femmes victimes de violences conjugale. Cette violence est paradoxale puisqu’elle est commise par des personnes qui a priori leur veulent du bien. Ce paradoxe est expliqué par un mécanisme de domination communément admise par la société et qui va se jouer jusqu’au cœur des relations intimes des individus. Un mécanisme de domination tout à fait similaire se joue dans les maternités où les femmes, en situation de fragilité du fait de leur accouchement, sont exposées à des violences hospitalières et obstétricales dignes des tortures les plus extrêmes commises par des personnes qui, en principe, leur veulent du bien.

Pour les profanes du sujet, je rappelle qu’accoucher c’est très simple. Il suffit de laisser son corps agir, se détendre, et adopter les positions qui semblent les plus confortables. L’utérus se contracte en rythme pour permettre au bébé de s’engager dans les voies maternelles jusqu’à en être expulsé. Il s’agit d’un réflexe, par nature incontrôlable, et sur lequel il est difficile d’influer. Exactement comme quand les muscles abdominaux se contractent pour éjecter hors de l’estomac le contenu d’un repas avarié. Lorsque vous sentez les premiers signes d’un vomissement, vous n’avez qu’une envie, vous précipiter dans un endroit présentant un minimum d’intimité, puis vous adoptez spontanément la position la plus adéquate pour permettre l’évacuation des résidus alimentaires, vous vous détendez et attendez simplement que ça se passe. Aucun effort particulier n’est nécessaire. Aucun besoin de pousser l’estomac ou l’œsophage dans une direction précise, ni de suivre les ordres d’une personne vous expliquant comment respirer entre les spasmes, ni d’agir d’une quelconque façon le mécanisme intime qui lie dans ce moment si particulier les muscles du ventre et la plasticité des entrailles. L’accouchement répond à une même logique. Il ne nécessite aucun apprentissage si ce n’est celui d’accepter de s’en remettre à son propre corps, et est à la portée de n’importe quelle mammifère.

Puisque le monde médical laisse les gens vomir en paix et n’intervient que dans les situations pathologiques, les plus perspicaces d’entre vous pourraient penser qu’il en est de même pour cette fonction similaire qu’est l’accouchement. Mais c’est sans compter le mécanisme de domination des femmes et de la confiscation de leur capacité d’enfanter qui est à l’œuvre au moment où elles accouchent, qui pousse l’équipe médicale à faire subir aux parturientes un véritable calvaire.

Il vous semblerait saugrenu de vous coucher sur le dos avec les jambes en l’air au moment où vous sentez votre nausée se transformer en probable évacuation de votre bol alimentaire. Une telle aberration n’empêche pourtant pas l’obstétricien d’obliger une femme qui accouche à se mettre dans cette position. Il s’agit pourtant de la position la plus inconfortable quand on est enceinte. N’importe quelle brochure médicale, n’importe quel magazine féminin, le moindre site internet accompagnant la grossesse conseillent aux femmes enceintes de dormir sur le coté, et non sur le dos, pour des raisons de confort, pour éviter la sensation de malaise voire d’étouffement à cause de la pression de l’utérus sur les autres organes, et afin de faciliter la circulation sanguine en évitant de comprimer la veine cave. Mais l’obstétrique ne s’embarrasse pas de ces considérations logiques puisqu’au moment où le corps est sollicité de façon aussi intense que lors d’un marathon, la femme est forcée d’adopter la position qui nuit le plus à sa bonne oxygénation et à sa circulation sanguine. Et surtout celle qui est la plus douloureuse. Obliger une personne à rester pendant des heures dans une position inconfortable et douloureuse est une technique de torture appelée « la position de stress ». Certains hôpitaux assument jusqu’au bout leur caractère tortionnaire en n’ayant aucune hésitation à attacher les femmes à la table d’accouchement.

La suite du processus révèle d’autres types de sévices. Pour que le corps fonctionne au mieux, il est important que la femme puisse se relâcher au maximum et entrer dans une « bulle mentale » lui permettant de se connecter avec une forme d’instinct. Pour ce faire, il est important qu’elle soit dans un lieu intime et calme, dans la pénombre, avec très peu de personnes autour d’elle, qui doivent en outre être discrètes et ne pas solliciter son néo-cortex par des questions au risque de perturber sa concentration. Une ambiance opposée règne pourtant dans les hôpitaux où, sous la lumière éblouissante d’une salle d’opération, au milieu du bruit continu des machines et de la sirène stridente qui se déclenche dès qu’un capteur de la sangle abdominale bouge, la femme doit subir le bavardage intempestif d’un personnel médical qui entre et sort de la pièce sans précaution, qui lui pose à voix haute des questions auxquelles elle est sommée de répondre, et qui lui martèle des ordres sur la façon dont elle doit se comporter, se placer, respirer, contracter ou non ses abdominaux. S’ajoute l’interdiction de manger et de boire pendant de nombreuses heures uniquement destinée à l’hypothétique situation exceptionnelle où une anesthésie générale devait se décider en urgence. L’exposition pendant des heures à la lumière forte, aux bruits continus et aux ordres hurlés, accompagné de privation de nourriture, sont les ingrédients de base des techniques d’interrogatoire renforcées notamment utilisées par l’armée américaine sous l’administration Bush. Il s’agit de techniques visant à altérer la capacité de résistance des prisonniers et à interférer avec leur capacité de cognition et de concentration.

Parmi les formes de torture les plus classiques figurent en bonne place les sévices sexuels en tout genre : obligation de se déshabiller et d’adopter des positions humiliantes sous le regard de nombreuses personnes, introduction de doigts et autres objets dans le vagin, viols y compris collectifs. Il n’est un secret pour personne que dans les hôpitaux, les femmes doivent se dénuder, s’exposer couchées le sexe nu à la vue de tous et subir des touchers vaginaux à répétition par bon nombre d’intervenants, en incluant parfois des groupes entiers d’étudiants.

Dans l’échelle de gradation des tortures, la plus redoutée, celle qui finit par faire céder les prisonniers les plus récalcitrants, celle qui consiste en un châtiment le plus extrême, est la mutilation. Et dans sa forme la plus sordide, la mutilation sexuelle. Après avoir enduré pendant des heures les supplices précédents, après être arrivée au bout des tourments infligés, la parturiente ne pouvait voir son accouchement se conclure qu’en point d’orgue avec la violence ultime qui consiste à subir une section du vagin au bistouri ou aux ciseaux, une mutilation qui le nom délicat et aseptisé d’épisiotomie.

Le plus étonnant, la preuve que le corps féminin dispose de ressources insoupçonnées, c’est que certaines femmes parviennent quand même à accoucher malgré ces supplices. C’est malheureusement loin d’être le cas pour toutes les parturientes. Bien sûr, et c’est le propre de la torture, la première chose à laquelle les femmes doivent faire face, c’est la douleur. Lorsque les femmes accouchent dans de bonnes conditions, la douleur est tout à fait soutenable, parfois même accessoire voire inexistante. Mais lorsqu’une femme subit une telle succession de sévices portant tant sur le fonctionnement de son corps que sur l’altération de ses capacités de résistance mentale, elle en vient à implorer la pose d’une péridurale comme un supplicié réclame sa mise à mort.

On ne peut que s’en douter, un tel déferlement de violence perturbe généralement la naissance. Le stress produit un taux élevé d’adrénaline, l’hormone de la fuite et du combat, qui est l’antagoniste de l’ocytocine, l’hormone majeure de l’accouchement. La nature est bien faite puisqu’une femelle exposée à un prédateur voit son travail s’interrompre pour lui permettre de s’enfuir, puis reprendre son cours lorsqu’elle est de nouveau en sécurité. Il en est de même chez de nombreuses femmes qui sentent leurs contractions ralentir ou perdre de vigueur sous les assauts de l’équipe médicale. Qu’à cela ne tienne, la médecine a prévu comme parade un châtiment alternatif qui consiste à injecter en intraveineuse de l’ocytocine artificielle rendant les contractions plus intenses, et surtout très douloureuses. D’autres complications peuvent bien sûr se produire, telles que des difficultés d’engagement du bébé ou diverses dystocies dues à la position inadaptée et l’immobilité forcée de la mère. Ou encore des signes de défaillance maternelle ou de souffrance fœtale comme conséquence des nombreuses heures de maltraitance ayant provoqué un affaiblissement physique et psychique profond. L’obstétricien sort alors les instruments de torture qui ont fait sa marque de fabrique depuis l’origine de la profession: les forceps. Comme à ce stade la femme n’en est plus à subir une agression sexuelle près, ces tenailles sont introduites sans ménagement dans son sexe pour en extraire le bébé, au prix généralement de déchirures supplémentaires du vagin. Si ce traitement ne suffit pas, la femme est envoyée sur le billard où le chirurgien lui découpera l’abdomen pour lui retirer son enfant du ventre.

J’ai eu tendance à laisser aux membres du corps médical le bénéfice du doute. J’ai longtemps pensé que ces sévices étaient commis par ignorance, par simple reproduction de pratiques directement héritées des balbutiements de l’obstétrique au 18ème siècle et jamais réinterrogées à l’aune des progrès de la médecine et de l’évolution de notre société en matière d’égalité entre hommes et femmes. J’ai pendant longtemps cru à la bienveillance du monde hospitalier qui, malgré ses maladresses, avait comme volonté première d’apporter soins, secours et assistance aux parturientes. Mais l’attitude de certains praticiens et de nombreux témoignages de mères m’ont convaincue qu’en premier lieu des motivations du monde médical figure une volonté de domination des femmes qui accouchent, qui se traduit par une négation de leur libre arbitre, l’injonction à obéir aux ordres et l’obligation de se soumettre aux protocoles médicaux, y compris par la menace et la contrainte. Au-delà même du non respect des recommandations de l’OMS sur l’accouchement et de la pulsion d’oppression des femmes qui anime bon nombre d’obstétriciens, certains témoignages vont jusqu’à mettre en évidence des comportements manifestement sadiques du personnel hospitalier.

La question des violences conjugales est devenue un enjeu politique le jour où elle n’a plus été cantonnée dans l’intimité des foyers. Il est temps de mettre au grand jour les violences subies derrière les portes des hôpitaux et considérer que cette question ne se résume pas à la stricte relation médicale entre une patiente et un obstétricien, mais relève du respect de droits humains fondamentaux. « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » est un droit qui s’applique à tous et partout, y compris aux femmes lorsqu’elles sont dans une salle d’accouchement.

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135 Responses to Des femmes accouchent même sous la torture

  1. Le 25 novembre c’est la journée contre les violences faites aux femmes une occasion unique pour dénoncer la violence obstétricale. L’action proposée est la suivante: envoyer une rose (fleur réelle ou en crépon / rose virtuelle) avec un petit mot positif indiquant les faits que vous avez vécus même il y a longtemps et un mot d’encouragement à changer d’attitude. Par exemple “le 00/00/00 vous avez pratiqué sur moi une épisiotomie contre mon gré (ou bien vous n’avez pas demandé mon consentement..). Je vous remercie de tout faire dorénavant pour que le consentement des femmes soit recherché et respecté…” éventuellement joindre un dépliant informatif sur l’épisio. Cette démarche peut être étendue à n’importe quelle violence obstétricale et bien sûr les témoins de violence peuvent eux aussi écrire. Grace à Jesusa Ricoy Olariaga nous avons placé des roses par pays représentés à la Conférence Humans Rights in Childbirth sur une carte. Et je peux vous dire déjà qu’il y aura des roses envoyés des 4 coins du monde. Une révolution des roses.http://en.wikipedia.org/wiki/International_Day_for_the_Elimination_of_Violence_against_Women

  2. Merci pour cet article coup de poing.
    Ca me fait réfléchir quant à mon (éventuel) prochain accouchement… (déjà que j’étais contre l’hyper-médicalisation).

  3. JC says:

    Voilà un texte fluide qui se laisse lire, net et précis souvent, il est compréhensible, du moins pour les personnes qui lisent régulièrement des articles sur l’enfantement. Dans les faits, bien sûr, tout cela est exact ; il y en a même d’autres qui ont été oubliés tels que le rasage pubien et péri-vulvaire ou le lavement du rectum .. bien ceux-ci se pratiquent moins.
    Une remarque encore : la notion de culture patriarcale et le masculin utilisé pour désigner les médecins chirurgien œuvrant en salle d’accouchement est un raccourcit puisque cette profession est majoritairement occupée depuis quelques décennies par des femmes. Celles-ci, souvent, tout comme les sages-femmes sont malgré tout soumises à une hiérarchie masculine. Je doute, cependant, que celles qui occuperont demain des postes à responsabilités, puissent modifier l’organisation de tels services hospitalier (peut-être est-ce du à leur formation ? Aux habitudes ? À la difficulté de remettre toute une organisation en question ?)

    Au fil de cette lecture, une question s’est imposée à moi : pourquoi un tel texte ? À qui est-il destiné ? J’ai croisé, écouté, lu et accueilli un grand nombre de femmes qui m’ont décrit leur accouchement, les traumatismes dont elles continuent à subir les conséquences, psychologiquement et pour certaines, physiquement, des années durant.
    Ces femmes – mais je pourrais parler aussi des hommes – ont un réel besoin de s’exprimer, de raconter, d’être écoutée, d’être comprises, d’être accueillies dans leurs souffrances. C’est, malheureusement, mon premier rôle en tant que sage-femme libéral : apaiser le passé pour laisser place à « ce qui peut arriver naturellement » pour une prochaine grossesse, un prochain enfantement, un prochain accueil du nouveau-né …

    Je prends donc ce texte dans ce contexte-là, en première intention : le besoin de crier les frustrations, les rages, la colère. Chacun, dans le milieu médical sait que c’est un passage obligé pour réaliser un deuil.
    Deuil et naissance …
    N’y a-t-il pas suffisamment de vécu de fausses couches plus ou moins précoces dont les professionnels hospitaliers n’entendent pas parler, car ils se vivent dans l’intimité des foyers où seules des personnes de haute confiance sont admises ?

    Dans quel but est-il publié, alors ? Pour sensibiliser les femmes, quelles femmes, les hommes/compagnons-devenant-pères ? Pour induire d’autres comportements dans le chef du personnel hospitalier ?
    Combien de femmes et d’hommes sont convaincus d’avoir été sauvé lors d’un accouchement décrit dans ce texte ? Combien s’en vont, le sourire au lèvres, le regard noyé de béatitude en poussant leur bébé dans la poussette ou, plus récemment, en le portant dans une écharpe ? Car, somme toute, ils ne sont pas nécessairement dupes : quelle autre option existe-t-il pour eux ? Et je ne pense même pas aux femmes qui ont été césarisées et qui ont entendu « une césarienne, toujours césarienne ». Ils ont le sentiment d’être passés par le petit chas de l’aiguille et s’en sortent malgré tout plus ou moins indemnes. Ou alors, ils ont entendu durant leur hospitalisation d’autres histoires auxquelles ils ont échappé.

    Comment une personne travaillant dans un hôpital peut-il recevoir le contenu d’un tel texte ? N’est-il pas accusé du pire, en toute lettre, sans ménagement ?
    Durant mes stages de formation et les quelques semaines durant lesquelles j’ai travaillé dans ces salles au sein de telles équipes, obligé à parler le même langage, user des mêmes outils, diluer mon temps de la même manière, remplir autant de documents qui ne m’ont jamais révélé ce qui était sensé chercher. J’y ai rencontré des médecins stagiaires qui allaient vomir dans leur chambre de garde, des sages-femmes écœurées du rôle qu’elles devaient jouer, et, surtout, des sages-femmes travaillant la nuit qui faisaient « à leur sauce » en maquillant les documents et qui demandaient aux femmes et aux hommes de se taire face à l’équipe de jour.

    Peut-être est-il destiné aux femmes et aux hommes politiques qui pourraient prendre conscience des horreurs quotidiennes, de cette violence quotidienne et induire la création d’autres modèles. C’est oublié que ce sont des hommes et des femmes comme tout le monde, dont la plupart sont « passées par là » et en sont sorties avec les mêmes pensées décrites ci-dessus. A cela s’ajoutent, bien sûr, le travail des lobbies et les pressions corporatistes.

    Ou alors, il s’agit d’un cri lancé dans la nuit obscure, celle sans lune, durant laquelle les hormones circulent et agissent bien au-delà de la connaissance scientifique que l’on en a. Un cri lancé à cette médecine empirique dont les résultats des études scientifiques changent de décennie en décennie, expliquant ce qu’on a envie qu’elles disent.

    JC
    sage-femme libéral

    • valerie says:

      “Ou alors, il s’agit d’un cri lancé dans la nuit obscure, celle sans lune, durant laquelle les hormones circulent ”
      MAGNIFIQUE.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci JC pour tes nombreuses questions très intéressantes et très interpelantes. Je vais tenter d’y répondre au mieux.

      « la notion de culture patriarcale et le masculin utilisé pour désigner les médecins chirurgien œuvrant en salle d’accouchement est un raccourcit puisque cette profession est majoritairement occupée depuis quelques décennies par des femmes. Celles-ci, souvent, tout comme les sages-femmes sont malgré tout soumises à une hiérarchie masculine. »

      Chaque fois que j’écris, je me pose la question de la masculinisation/féminisation des termes. Souvent, je trouve la parade en parlant d’équipe médicale/corps médical/monde médical/médecine/obstétrique. Effectivement, depuis quelques années, il y a une féminisation de la profession d’obstétricien. C’est tout récent parce qu’à l’origine elle était exclusivement masculine (les femmes n’étaient pas admises à l’université) et est resté très longtemps un bastion masculin comme la chirurgie en général. Ce qui me pousse à masculiniser ce terme, c’est la théorie du genre. Même si les nouvelles obstétriciennes sont de sexe féminin, elles adoptent généralement les comportement du genre masculin. En d’autres terme, elles s’inscrivent complètement dans la logique de domination des femmes qui accouchent qui prévaut depuis le 18ème siècle. Et comme tu le dis très bien, la hiérarchie hospitalière est toujours majoritairement masculine.

      « pourquoi un tel texte ? À qui est-il destiné ? »

      Mon blog est avant tout un blog politique. Je ne fais pas partie du monde médical. Je suis juriste de formation, féministe et engagée politiquement. Pendant mes longues analyses du sujet, j’ai constaté que ce qui tournait autour de l’accouchement était posé soit en termes strictement médicaux (pourquoi telle pratique ? Est-elle nécessaire ? Quelles sont les effets secondaires et séquelles éventuelles ? Quelles sont les alternatives médicales ou non  ? etc), soit en terme de témoignages de victimes. Il manquait à mes yeux la mise en perspective de cette question en terme politique et féministe. Je considère qu’il ne faut pas laisser cette question dans un simple dialogue entre le monde médical et les patientes, sachant que le monde médical a toujours raison et les patientes n’ont aucune chance de se faire entendre (il y a très peu de procès devant les tribunaux, et très peu sont gagnés, au regard de la multitude de victimes). Le but de mon blog est donc d’élargir le débat, et de placer les conditions d’accouchement et de naissance comme un enjeu de société. Donc à qui le texte est destiné ? A toute personne intéressée par la politique, par les droits humains, par le féminisme, et par les questions de société en général.

      « Dans quel but est-il publié, alors ? Pour sensibiliser les femmes, quelles femmes, les hommes/compagnons-devenant-pères ? Pour induire d’autres comportements dans le chef du personnel hospitalier ? »

      Aussi. Je sais qu’il y a des jeunes filles qui lisent mes textes et qui apprennent énormément de choses sur le fonctionnement du corps (même si cette question n’apparaît qu’en filigrane dans mes billets) et sur le monde médical. Si on veut changer les choses, il faut une mobilisation plus large que les sages-femmes libérales conscientes du sujet et les femmes victimes d’accouchements traumatisant qui ne veulent plus revivre leur calvaire. Il faut que des futures mères et pères puissent dire « je ne veux pas subir de tels outrages pendant mon accouchement, je ne veux pas que mon enfant naisse dans de telles conditions » pour faire pression sur le monde politique afin que les pratiques changent. Mais pour ça, il faut une prise de conscience et une bonne information de l’ensemble du public. D’où mon blog.

      « Combien de femmes et d’hommes sont convaincus d’avoir été sauvé lors d’un accouchement décrit dans ce texte ? Combien s’en vont, le sourire au lèvres, le regard noyé de béatitude en poussant leur bébé dans la poussette ou, plus récemment, en le portant dans une écharpe ? Car, somme toute, ils ne sont pas nécessairement dupes : quelle autre option existe-t-il pour eux ? Et je ne pense même pas aux femmes qui ont été césarisées et qui ont entendu « une césarienne, toujours césarienne ». Ils ont le sentiment d’être passés par le petit chas de l’aiguille et s’en sortent malgré tout plus ou moins indemnes. Ou alors, ils ont entendu durant leur hospitalisation d’autres histoires auxquelles ils ont échappé. »

      C’est une question fondamentale à part entière. J’y réfléchis et je compte bien l’aborder dans des futurs billets.

      « Comment une personne travaillant dans un hôpital peut-il recevoir le contenu d’un tel texte ? N’est-il pas accusé du pire, en toute lettre, sans ménagement ? »

      Tu as entièrement raison. Mon prochain billet va recadrer et nuancer les choses.

      « Peut-être est-il destiné aux femmes et aux hommes politiques qui pourraient prendre conscience des horreurs quotidiennes, de cette violence quotidienne et induire la création d’autres modèles. C’est oublié que ce sont des hommes et des femmes comme tout le monde, dont la plupart sont « passées par là » et en sont sorties avec les mêmes pensées décrites ci-dessus. A cela s’ajoutent, bien sûr, le travail des lobbies et les pressions corporatistes. »

      Exactement. Mais comme je suis moi-même politicienne, je pense pouvoir plus facilement parler leur langage et m’appuyer sur des considérations autres que strictement médicales qui peuvent les mobiliser. Ce qui m’a motivé à ouvrir ce blog, c’est d’ailleurs une longue discussion, très intéressante et très fructueuse avec le président du parlement wallon sur comment mettre cette question à l’agenda politique.

      • Myrtille says:

        Concernant la destination de vos texte, au delà de leur portée politique et féministe, il constituent pour moi et sans doute pour beaucoup d’autres “jeunes filles” des révélations sur les pratiques que vous dénoncez, révélations que je ne manquerai pas de disperser autour de moi ; ouvrant la porte à une connaissance plus grande de la part des femmes de leur corps et de leur capacité en terme d’enfantement. Je vous remercie donc grandement pour les vertus préventives de vos écrits (qui remplissent aussi d’autres manques dans notre société).

      • tinkerbool says:

        Je rajouterais que ce texte est aussi à destination de femmes qui ont vécu presque sans exception tout ce que vous décrivez (y compris vos autres posts), et qui ressentent un mal etre difficile à décrire, difficile à accepter et pour qui en lisant ces ligne tout d’un coup tout s’éclaire : oui, j’ai été victime de violences médicales, oui ma vie était en jeu, et aucune mauvaise intention à déplorer puisque ma vie a été sauvée. Et pourtant un petit bout de moi s’est éteint ce jour là.
        Le fait de mettre des mots sur cet évènement, de les lire, de me rendre compte que quelqu’un d’autre peut les dire et les reconnaitre, me soulage.

        Donc ce texte est aussi utile à ces personnes là….

    • speedy says:

      JC, tes remarques sont toujours instructives.
      Je ne reprendrai pas tout le post car ce que j’ai vécu pour la naissance de ma fille a été tellement caricatural (manipulation psychologique, déclenchement injustifié, TV doublé par une stagiaire systematique, décollement des membranes de force malgré mon refus, cesarienne pour cause de protocole…) qu’il n’y aurait rien de nouveau à dire.
      Par contre, je suis etonnée de te lire sur un point: le lavement du rectum et le rasage pubien. Dans la maternité citée ci-dessus, on nous conseillait, en préventif, à toutes, en cours de préparation de prendre un suppo de glycerine avant de venir, et de nous épiler le maillot afin de faciliter le travail en cas de cesarienne. Je l’ai donc fait par moi-même pensant faire pour le mieux pour une belle naissance. Je n’ai compris que beaucoup plus tard, notamment en lisant des blog comme celui ci, que je m’étais moi même mise en position de faiblesse avant même d’entrer en travail. Savoir aujourd’hui que cela n’est pas systematique confirme une fois de plus que je n’ai pas su choisir une maternité respectueuse des femmes.
      Alors, si ce texte ne sert pas à révolutionner les pratiques, il peut au moins mettre les futures mamans sur la piste d’un choix de maternités plus respectueuses, et les inciter à remettre en cause les directives du personnel des salles de naissance.
      Car moi , il m’a effectivement fallu une première naissance traumatisante, la lecture de tous les livres et articles qui proposent d’autres voies, la rencontre avec une sage-femme pratiquant des accouchements à domicile, pour avoir le droit d’accoucher à mon rythme, sans purge, sans rasage, et le droit de faire tout ce qui me passait par la tête!

      • Fraise says:

        Je lis moi aussi pas mal de blog qui traitent du monde médical (obstétrique, hospitalier, général…) et cela m’aide beaucoup à apprendre à dire “non”. Pour le moment, je n’arrive pas encore à refuser, sur le moment, un acte qui ne me convient pas. Mais je change de médecin si j’ai été heurtée, si je “ne le sens pas”.

        Récemment, j’ai fait une fausse couche. Je tenais beaucoup à cette grossesse, et cet événement a été très douloureux mentalement et physiquement (ça a duré un mois et demi…). Et la réaction du corps médical a été tellement décevante ! Je ne vais pas m’étendre (vous pouvez lire mon témoignage ici : http://www.madmoizelle.com/fausse-couche-temoignage-213160)

        Ce que je voudrais simplement dire, c’est : comment sait-on qu’une maternité est, ou n’est pas respectueuse de nos choix ? Un/e sage-femme libéral/e prêt/e à nous accompagner dans notre projet de naissance ? Existe-t-il des communautés internet, des associations vers qui se tourner ?

        Après cette expérience, moi qui ne voulais déjà pas d’hyper-médicalisation, je refuse en bloc la naissance à l’hôpital, mais j’ai tout de même peur de la naissance à domicile. L’idéal pour moi serait une maison de naissance, mais le projet de loi vient de passer, et je ne pense pas que d’ici une petite année (c’est-à-dire pour ma prochaine grossesse) les établissements se soient développés près de chez moi. Alors, comment je fais pour ne pas subir tout cela ? Comment font les femmes comme moi qui ne veulent plus se soumettre à de tels traitements ?

  4. Blandine Marie Renee says:

    Merci.

    Merci pour cet article qui dit si bien et si clairement les choses.
    J’y retrouve beaucoup de mon premier accouchement, et de mon second : mépris de mes besoins, de ma personne, de mon bébé, contraintes protocolaires qui compliquent tout, sadisme – vouloir suturer une épisiotomie surdéchirée sans anesthésie efficace par ex … (heureusement, même pas en rêve que je me laisse faire ! mais c’est incompréhensible qu’il faille se battre et menacer pour avoir une anesthésie efficace pour une suture du périnée – qui a duré plus d’une heure une fois l’anesthésie posée …), mépris de ce que je disais, aucune écoute, pratiques dangereuses (expression abdominale à 2 sf – juste parce que ces dames voulaient me finir avant de rentrer chez elles … – qui a déchiré mon col, provoqué une hémorragie et dont mon périnée ne s’est jamais remis …) … au final encore aujourd’hui l’idée même d’aller chez le gynéco me rend malade …

    Et le pire ? lire que ça continue encore et encore, voire pire … c’est désespérant.

    Le 3ème accouchement a été à l’opposé des deux premiers, j’ai accouché hors maternité, avec ma sf. Un accouchement magique, intense qui m’a laissé quasi stupéfaite : quoi donc ça peut être si FACILE ? et encore plus émerveillée !

    CONTINUEZ !

  5. Emmanuelle says:

    Perso, j’ai eu la chance d’accoucher de mon second avec une équipe qui m’écoutais, qui ne m’ordonnait rien mais me dirigeait en me parlant doucement pour que tout se passe au mieux ! Le personnel médical frappait à la porte quand il devait rentrer dans la salle et s’excusait, l’anesthésiste est resté “au cas où” mais il a eu la décence de se mettre dans un endroit de la pièce où il ne voyait rien de mon intimité. La lumière était baissée. Mon compagnon a pu assister à tout. J’ai accouché sur le dos à ma demande, car là encore j’avais le choix, j’aurais même pu choisir d’accoucher en musique ^^. L’hôpital où ça s’est passé ne pratique pas l’épisio, je n’ai donc été “déchirée” que par le passage de mon fils. Je n’ai pas eu de péridurale mais une injection en rachis (car nous sommes arrivés tard 7h devant l’hosto, Chaton dans mes bras à 8h56 lol) L’examen du nourrisson se fait dans la même salle qui est équipée d’un chariot de réa et de tout ce qu’il faut (donc pendant que LE sage-femme me faisait les points, je regardais les soins faits à mon fils). Ensuite, on vous laisse tranquilles pendant une heure là encore au cas où, mais vous êtes bien confortablement installés juste le papa, la maman et le bébé. J’ai par contre vécu mon premier accouchement comme une horreur, je savais que celui-ci serait fatal à mon enfant et à part une sage femme et l’anesthésiste, j’ai eu droit à l’incompréhension quand j’ai demandé à être endormie. Le gynéco m’a dit, mais non elle va pousser la tite dame……j’ai refusé et il n’a pas eu le choix ! La table d’accouchement était comme les brancards dans les asiles des films d’horreur. A mon réveil, on m’a laissée toute seule….alors que je venais de perdre mon fils……ces deux accouchements se sont passés dans deux hôpitaux et deux régions différentes.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci Emmanuelle. Comme quoi, il est très simple de respecter les femmes qui accouchent. Ca ne demande aucun moyen financier. Juste une prise en compte du fait que les femmes sont des êtres humains à part entière. Par contre ton premier accouchement fait froid dans le dos.

      • Emmanuelle says:

        Tout à fait ! Et je suis d’autant plus ravie d’avoir été accouchée par un jeune sage-femme (homme) et dans cet hôpital……J’ai en effet préféré accoucher dans un hôpital à 45 minutes de chez moi (en voiture et par autoroute) plutôt que d’accoucher dans celui qui ne se trouve qu’à 10 minutes. Une amie a partagé ton article et j’ai voulu témoigner car j’ai vraiment vécu les deux extrêmes, le “non vous n’avez pas le choix” et le “dites-nous ce que vous souhaitez”. Dans le premier cas on m’ordonnait, dans le second, on me guidait fermement, mais en prenant soin de respecter mes “désirs”. Je trouve que ton article est très extrême c’est vrai, mais il faut parfois user de mots durs pour aider les gens à comprendre.

  6. lulu says:

    je suis pour le coup choquée et pas du tout d’accord avec de tels propos aussi extremistes .. bref .. il ne faut pas non plus tout jeter aux orties. Parler de torture est pour moi juste dénigrer ce qu’est une vraie tourture .. c’est indescant et déplacé. aujourd’hui, en France, on a aussi le choix d’accoucher chez soi, chacune fait comme elle veut ! pour ma part, je n’ai pas eu de lumiere éblouissante, ni de hurlements, ni de va et vient irrespectueux. j’ai dit oui ouvertement aux etudiants, parce qu’il faut bien qu’ils apprennent eux aussi, et ils ont eu un grand respect pour moi, et une vraie passion pour leur futur métier. De tels propos, soutenus et relayés, sont juste déplorables ..
    Sans épisio, j’aurais été déchirée, sans monito qui sonne mon bébé se serait épuisé sagement en moi (!!) sans bruit, sans étudiant .. plus de sage femme !!, sans forceps, mon fils serait resté bloqué et je serai allé en césarienne (3 jours en salle de pré travail et travail pour mon ainé, et 2 jours pour ma seconde) et sans césrienne si pas de forceps mon ainé ne serait pas aujourd”hui un merveilleux petit garçon agé de 6 ans !!! non tous les accouchements ne sont pas idéaux, mais sans tout ça, il y aurait bien plus de drames qui eux sont de vraies tortures psychologiques !!
    Alors s’il vous plait modérez vos propos ! ce n’est pas avec de tels articles que l’on fait bouger les choses ?! jamais vous n’evoquez la bienveillance et pourtant, il y en a ! et heureusement !
    la liberté d’expression oui, mais de tels propos aussi extremes ? c’est dommage

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      “aujourd’hui, en France, on a aussi le choix d’accoucher chez soi, chacune fait comme elle veut !”
      Justement non. En France, les maisons de naissance ne sont pas encore autorisées. Et depuis quelques semaines, les sages-femmes libérales qui peuvent accompagner les femmes voulant accoucher à domicile doivent payer une prime d’assurance 20 fois plus élevées (20.000 euros) que les autres sages-femmes européennes (1.000 euros). Avec un salaire moyen de 25.000 euros, cette assurance est impayable. Aujourd’hui, les Françaises ne peuvent donc plus accoucher ailleurs que dans des grands hôpitaux.

      Je suis très contente de voir que votre accouchement s’est bien déroulé et que vous avez été respectée. Malheureusement, ce n’est pas une généralité, et la seule chose qu’il faut souhaiter, c’est que toutes les femmes puissent avoir votre chance.

      Alors effectivement mes propos sont radicaux et volontairement provocateur. une sorte de pavé dans la marre. Mon prochain billet va le nuancer et le recadrer (j’y travaille).

    • Steph says:

      Je pense qu’il faut savoir faire la part des choses… Lorsque l’on parle d’accouchement à une femme, celle d’en face ramenera TOUJOURS son histoire à elle, sa vision. Vous avez été visiblement satisfaite de votre accouchement médicalisé, mais admettez que d’autres femmes désirent le faire “comme des grandes”, parce qu’elles veulent que ce moment soit plus intime, naturel, et peut-être plus spirituel.
      Vous me rappelez en fait ma maman dans votre discours. J’accouche dans deux mois, j’aurais aimé le faire à domicile mais j’ai été mitraillée à cette annonce. Personne ne m’a soutenu dans ce projet au point tel que j’ai flanché, et j’accoucherai finalement en milieu hospitalier. Mais je n’ai pas complètement laché prise ! Le “gros” du travail se fera chez moi, avec le papa et la sage femme, dans le calme et la paix, dans une ambiance chaleureuse et familiale. Je n’aurai pas de péridurale et il n’y aura pas d’épisiotomie (au pire je serais déchirée, et au risque de vous décevoir, il est préférable d’être déchirée que d’avoir une épisiotomie).

      Un accouchement naturel se travaille bien entendu, mais ma mère reste désespérante lorsque je lui parle de préparation à l’accouchement. Plutôt que de s’informer, ou simplement m’écouter, elle réagit violemment, comme vous. “Tu ferais mieux d’arrêter de lire ces conneries, mes enfants sont tous nés sous péridurale et on eu un score d’Asgard de 9 ou 10, ils n’étaient pas “drogué”, et l’épisio, j’étais contente de l’avoir. Les touchers vaginaux, c’est bien ! Sans eux comment tu sais où tu en es et quand est ce que tu dois pousser ? D’ailleurs sans gynéco, comment on pousse ?
      La position d’accouchement sur le dos n’est pas bonne ? Alors pourquoi toutes les femmes accouchent comme ça ? (je lui réponds, mais elle n’écoute pas évidemment)”.
      Et j’en passe bien sur, mais elle refuse de comprendre, et vous n’imaginez pas à quel point ça me blesse. Elle a même été invitée à nous tenir compagnie pendant le travail à domicile, mais à part dire “je pense pas que tu voudras vraiment manger ou boire, tu vas souffrir tu sais…” ou autres “ouais pendant que tu subiras, j’irai promener le chien”. De fait, ce sera finalement sans elle, dommage, je trouvais que la symbolique pouvait être belle…

      Si on lit entre les lignes, on peut aisément comprendre que ce texte vise à dénoncer certaines pratiques, il faut nuancer les propos, et ne pas toujours tout ramener à soi. Il faut être conscient qu’encore aujourd’hui, en France, en Belgique, l’obstétrique a du chemin à faire.

      Comme Marie-Hélène le souligne bien, rendons l’accouchement humain, redonnons confiance aux femmes. Et que la médecine se mêle de ces histoires QUAND il le faut. Si vous aviez eu une meilleure préparation, si vous aviez eu plus confiance en votre corps, ne pensez-vous pas que votre accouchement se serait passé différemment ?

      Encore une fois Marie-Hélène, merci 😉

  7. Elodie says:

    Beau texte mais qui encore une fois pourrais encore plus faire culpabiliser les “cesarisee” dont je fais partie. On ne pas pas arracher mon bebe de mon ventre, je lui AI DONNE NAISSANCE et sauve la vie. Et bien qu’aillant eu que des chuchotements et de la lumiere tamisee bon bebe etait en train de partir et que mon corps ne semble pas dispo a accoucher. Mon col de se dilate pas malgres les contractions.
    Je souhaitais un accouchement nature. J’ai eu 2 cesariennes. Mais 2 enfants en pleines santé.
    Je ne me suis pas laisser faire par des bourreaux. Nous etions la meilleure EQUIPE pour decider ce qu’il y avait de mieux pour mes bebes. Peut etre car j’ai choisie une maternite en laquelle j’avais confiance.
    J’admire celle qui peuvent accoucher naturellement, sans douleur et en 2 temps 3 mouvement. Mais elles doivent s’estimer chanceuse et non”les geurrieres qui ont lutter contre le corp medical pour une naissance nature”.
    Quand on me dis “j’ai accouche sans peri et en moins d’une heure”. c’est bien vous avez eu de la chance. Moi j’ai tenu mes 24hr sans peri mais j’ai fini en cesa. Devrais je avoir honte de ca???? Mon coprs est fait ainsi.
    L’avantage c’est que je peux vivre jusqu’a la fin et bebe reste bien au chaud 😉 . j’ai le chance de ne pas a avoir a etre alliter au risque que bebe sorte de lui meme.

    Vos propos me touche enormement (pas pour mes accouchement car je les vit tres bien) mais pour 2 personnes tres proches a qui on n’a rien propose, on a laisser faire la nature. Un petit ange et une fille gravement handicapee….vous allez dire que ca n’arrive pas tous les jours et heureusement!! Je suis loin de proner la cesa car je reve toujours d’un accouchement nature mais essayer d’etre respectueuse. On n’est pas moins forte parce qu’on a accepter un acte medicale. On a juste compromis notre desire de femme pour le bien etre de nos enfants. Et je crois qu’etre maman c’est ca. Juste vouloir ce qu’il y a de mieux pour eux.
    La naissance doit rester un moment merveilleux. Et je l’ai vecu comme ca mais il ne faut pas oublier que c’est le coup de sifflet qui lance le depart d’un marathon qui est la relation parents/enfants. Etre une bonne mere n’est pas d’avoir accoucher nature. J’estime qu’une maman a reussi c’est une maman dont les grands enfants (adultes) viennent encore se reconforter dans ses bras et savent lui dire je t’aime

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Elodie, je partage ton point de vue en beaucoup de point. Mon propos n’est pas de prôner l’accouchement naturel envers et contre tout. Mon propos est de rappeler que l’accouchement est un processus naturel qui fonctionne tout seul (il y a encore des gens – et c’était mon cas jusqu’à la fin de ma grossesse – qui pensent qu’accoucher est quelque chose de très compliqué et qui exige des coaches et autres experts sinon le foetus reste dans le ventre), et d’analyser tous les aspects culturels qui l’entourent.

      Aujourd’hui, la norme, c’est la médicalisation. Aujourd’hui, il est presqu’impossible à une femme d’accoucher de façon entièrement naturelle. Les rares fois où elle y parvient, c’est parce qu’elle s’est battue, parfois avec acharnement, contre son entourage et contre le monde médical pour y parvenir. Ou alors l’accouchement naturel a eu lieu par hasard, parce qu’elle n’a pas ressenti le besoin d’aller à l’hôpital suffisamment vite et que le bébé est né très rapidement. Même lorsque tout se passe pour le mieux, que la femme et l’enfant sont en pleine santé, qu’il n’y a pas la moindre complication ou indice de peut-être une petite complication, des actes médicaux sont posés. Pourquoi ? C’est bien ça la question.

      Je voudrais que la norme ne soit plus la médicalisation extrême. Je voudrais que la norme soit d’une part, la liberté des femmes de choisir le monde d’accouchement qui leur convient le mieux (donc y compris comme tu le dis très bien, une césarienne ou une prise en charge médicale si la femme l’estime nécessaire), et d’autre part, une proportionalité dans les actes médicaux posés, au regard de leur utilité vs séquelles engendrées, en ce compris le consentement éclairé des femmes pour la pratique de chacun de ces actes.

  8. Viollette says:

    Si l’accouchement représente le summum de la torture qui peut être infligée sous prétexte médical, on peut dire que beaucoup d’hôpitaux sont quand même bien dans cet esprit aussi pour tout le reste : faire porter au patient une blouse qui laisse voir ses fesses, entrer sans frapper dans sa chambre, s’adresser à lui à la troisième personne, négliger les formules de politesses les plus banales, présenter à une cohorte d’étudiants un “cas” qu’on dénude au besoin sans demander son avis…
    D’après certains médecins, les hôpitaux les plus respectueux du patient sont aussi ceux où les conditions de travail du personnel sont les meilleures, car ils se respectent davantage aussi entre eux. Pour autant, ce n’est pas encore une majorité qui fonctionne ainsi.

    • Mathilde says:

      Cet article pose effectivement la question de la maltraitance du personnel envers les patients (en l’occurrence les parturientes mais il y aurait aussi beaucoup à dire sur les maisons de retraite etc…), mais aussi de la maltraitance de la hiérarchie, de la structure, sur le personnel.
      Ca rejoint mon questionnement sur la maltraitance au travail en général, même en dehors du milieu soignant.

  9. Patrizia says:

    En 1996 (…), j’en ai fait un livre, Accouche et tais-toi! Aux éditions Eurêka, épuisé, mais en vente sur le net où je disais pareil (mais en Suisse) avec une touche d’humour (je crois). Ça n’a pas beaucoup changé depuis malheureusement. Comme toutes les causes féminines?

  10. Anne says:

    Pour la première fois, je ne suis pas d’accord avec le fond de cet article. Mon désaccord ne porte pas sur le rapprochement entre ce protocole d’accouchement hyper-médicalisé et irrespectueux de la parturiente avec une torture. L’image est violente et choquante, mais elle se tient. Mon désaccord porte sur le concept de “laissez-vous guider par votre corps, la Nature est bien faite et si vous suivez vos instincts vous y arriverez”.

    Parce que non, la Nature n’est pas une Mère bienveillante. La Nature est une marâtre qui pratique la politique du “marche ou crève”. La Nature, elle en a rien à foutre de vous. (La Nature n’en a rien à foutre de personne d’ailleurs puisqu’elle n’a pas de volonté mais continuons à utiliser cette personnification anthropomorphique puisqu’elle est utile pour l’explication). La Nature ne s’intéresse pas à l’individu mais à l’espèce et s’il faut sacrifier les faibles, les malades, les incapables d’accoucher sans crever, elle ne s’en émouvra pas une seule seconde. Au contraire, ça participe du processus de sélection naturelle. Donc écouter son corps et ses instincts en pensant que parce qu’on est le fruit d’une longue lignée de femmes ayant réussi à accoucher, on réussira aussi, forcément, et on aura un joli bébé en pleine santé, c’est naïf. Et non, les animaux n’y réussissent pas automatiquement parce qu’ils écoutent leurs instincts. Il suffit de lire des blogs de vétérinaires pour constater le nombre de fois que des animaux échouent à mettre au monde des petits en bonne santé, même s’ils écoutent leurs “instincts”.

    Et l’instinct, chez nous, grand primates dit supérieur… j’y croit moyen. Je pense au contraire qu’il y a une très large part de culturel dans ce qu’on qualifie d’instinctif. Se ruer sans sa salle de bain, relever la lunette des chiottes et se tenir les cheveux en arrière, un instinct “naturel” ? Quand on est conditionné à penser la vomissure comme puante et salle, la maladie comme intime et honteuse ? Alors que dans des cultures d’Amazonie, on ingère en quantité hallucinantes des boissons hallucinatoires et toxiques pour se faire vomir des heures durant, en réunion ? L’instinct qui nous pousserait à avoir des comportements sociaux si différents autour d’un même phénomène ? Je crois au contraire qu’à coté du réflexe musculaire inné, il y a énormément d’ajout culturel acquis presque inconsciemment durant toute notre vie.
    Quant aux instincts des animaux, il me semble que l’éthologie a beaucoup démontré que les animaux acquièrent beaucoup de leurs comportement par imitation de leurs semblables. Les petits carnassiers apprennent à chasser et à se démerder avec des proies que leurs rapportent leurs parents, les mésanges sont vivement encouragées par leurs parents à se sortir les rémiges du fion et prendre leur envol, le chaton est éduqué à faire ses besoins et à les enterrer… Je pense qu’il en va de même pour la mise bas et le soin des petits. Preuve en est : les animaux qui ont des comportements anormaux sont souvent des animaux qui ont été séparés artificiellement trop tôt de leurs parents ou de leurs groupes sociaux et qui s’en trouveraient “dénaturés” alors qu’en réalité, ils n’auraient tout simplement jamais acquis les comportements adéquats à adopter face à certaines situations.

    Pour conclure ce pavé, oui, je suis d’accord avec l’auteure pour admettre que la culture de l’accouchement hyper-médicalisé décrit dans ses propos est vraisemblablement aussi violente que l’imposition du corset aux femmes enceintes jusqu’au XVIII° pour maintenir en “forme” leur corps s’affaissant sous l’effet de la grossesse, mais non, je ne pense pas que l’alternative soit “d’écouter son corps et ses instincts” (Moi mon instinct me dit souvent de me baffrer de sucré et de salé et me pousse rarement vers les légumes verts et les fruits, alors…). Je pense que l’alternative devrait être la construction d’une culture médicale moins oppressive, moins affolée et affolante et plus respectueuse de la volonté du patient.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Entièrement d’accord avec toi Anne, et merci pour toutes ces précisions. Concernant l’accouchement naturel, je te renvoie à la réponse que j’ai faite à Elodie un peu plus haut.

      Concernant l’instinct, dans mon texte, je parle surtout de réflexe. Lors d’un accouchement, le corps se met en route tout seul, et (sauf pathologie ou accident) le bébé finit par naître. Ce n’est pas par instinct que l’utérus se contracte, mais par réflexe.

      Là où j’utilise le mot “instinct”, c’est avec une précaution oratoire dans la formulation “se connecter avec une forme d’instinct”. Une “forme” d’instinct. Je vise ici ce que j’ai ressenti pendant mon accouchement où quelque chose d’indéfinissable me disait intérieurement “prend cette position-là, ce sera plus confortable”. Et de fait, en prenant cette position-là, c’était plus confortable.
      C’est quoi cette petite voix intérieure ? Je ne pense pas que ce soit le résultat d’une éducation. C’est peut-être une intuition. A vrai dire, je ne sais pas.

    • Sandra says:

      Anne, tu soulèves un point primordial : l’influence du culturel, de l’éducation.
      Cela fait quelques décennies qu’on “éduque” les femmes à penser que pour qu’un accouchement qui se passe bien, il a besoin de tout sauf de lâcher prise, que pour mettre au monde son enfant correctement il faut contrôler le processus de la naissance de A à Z et ne surtout pas laisser les choses se faire.
      Ca s’appelle du conditionnement et le plus malheureux, c’est que de bêtes statistiques, des chiffres, donc rien qui ne laisse place à interprétation ou opinion, démontrent que les pratiques actuelles en France donnent de moins bons résultats que dans d’autres pays, de même niveau sanitaire, qui pratiquent différemment.
      Les femmes finissent par ne plus savoir comment bien accoucher, à refuser de se laisser aller à leur ressenti, ce qui est tout à fait compréhensible quand on nous a répété sans cesse qu’il est dangereux d’accoucher, à fortiori sans être entouré de technologie et qu’il n’y a plus aucune transmission du fonctionnement de notre corps durant l’enfantement…

  11. ambre says:

    il y a des patientes, qui même lorsqu’elles sont respectées, libre de bouger/manger/boire, même lorsqu’on les accompagne, souhaitent une péridurale, sans pour cela avoir été “torturées”… (j’ai encore eu le cas hier)… il y a des césariennes qui s’imposent même lorsque la physiologie a été respectée et encouragée… le tableau que tu dresses est caricatural et me dérange… ou alors je bosse vraiment dans un lieu très très privilégié…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Oui, et je n’ai jamais dit le contraire. Mon propos est de dénoncer les violences exercées dans certains hôpitaux. Et si tu me dis que tu ne vois dans ton milieu professionnel, aucune des violences évoquées dans mon billet, non seulement tu es dans un lieu très privilégié, mais en plus j’en suis très ravie.

      • ambre says:

        je ne dis pas que ça n’existe jamais, mais on essaie de faire en sorte que non… et lorsque c’est le cas, ce n’est pas délibéré de notre part… je voulais surtout revenir sur la péridurale ou la césar, qui ne sont pas toujours pas toujours utilisées uniquement dans les cas que tu décris…. mais aussi lors des naissances respectées..

  12. karine says:

    un exemple tout à fait “punitif” raconté par ma soeur infirmière anesthésiste
    une jeune fille de 16 ans se présente douleur abdominale aux urgences
    cette jeune fille apprend en moins de 20 min que
    1 – elle est enceinte
    2 – elle est enceinte et en train d’accoucher
    3 – que ça se passe mal et qu’on va lui faire une césarienne

    la péridurale n’ayant pas pris, c’est à vif que l’obstétricien lui a fait sa césarienne, la jeune fille de hurler qu’elle avait mal et l’obstétricien de l’engueuler
    ma soeur a du lui injecter un produit rapidement de sa propre initiative pour la “shooter” (un des rares produits à sa disposition en tant qu’infirmière anesthésiste) pour qu’elle se souvienne du moins possible

    on appelle ça un accouchement punitif
    “jeune fille tu es pas prête de remettre ça”

  13. Marmotte says:

    Je répond à votre message, car moi aussi j’ai eu des difficultés, accouchement de 22h, episio, forceps, péridurale ratée et tout le tralala…
    Mais je sais aussi que si le personnel avait été un peu plus “bienveillant” et n’avait pas eu de propos déplacés à mon égard (je suis très ronde et malgré la fatigue et la souffrance, j’ai entendu des propos très désobligeants à mon égard, avant et après l’accouchement), ne m’avait pas forcé à accoucher comme eux l’entendait, je n’aurais surement pas eu besoin de toute cette médicalisation.
    Je leur en veut énormement de m’avoir “démise” de mon libre arbitre, de pouvoir dire “non” (je n’ai eu mon bébé avec moi qu’au bout du 8e jour sous des prétextes divers, chaque jour différents : problème de glucose, trop petit poids, jaunisse…)

    Finalement, après avoir piqué une crise (et me faire encore agresser parce que je n’avais pas un comportement docile) on a mit mon bébé dans ma chambre avec une “couveuse” spéciale qui était déplaçable en chambre (et qui était là depuis le début, vu que ma fille était seule en néonat)
    Je passerai aussi en détails, le fait d’essayer de me faire flancher dans mon allaitement (biberons donné “en douce” et sans mon consentement) de la menace de m’empêcher de partir de la maternité si je ne donnais pas le biberon (allaitement un peu long à démarrer, mais qui finalement a duré 11 mois)

    J’ai un très très mauvais souvenir de mon accouchement et de mon “séjour” à la maternité.
    Je n’osais pas sortir les mots que je viens de lire dans cet article, mais j’estime effectivement avoir été torturée; si pas vraiment physiquement, du moins psychologiquement.

  14. Pousseverte says:

    Comment prend t on ce texte qd on travaille à l’hôpital? On pleure, et on essaye de passer à autre chose. On a en vie de tout abandonner, de tout jeter.
    Qu’il y ai des changements à faire, oui. Nous devons tous travailler ensemble pour améliorer les conditions d’accueil, de travail, de soins…
    Nous traiter, nous les soignants de tortionnaires sadiques , NON!!!!
    Je suis infirmière et j’en au marre que des gens me dise “pitier soyez gentille”, ” vous aimez laissez les gens dans la souffrance”, ou autres conneries de ce genre. Alors grande révélation: Ben non! Quand on est soignant, c’est qu’on veux soulager les souffrance , aider son prochain. Qui l’eut cru!!!
    Ce genre d’article ne fait que creuser le fossé entre les pro et les anti AAD. Et insulter aussi gravement les soignants , alors que la profession ( infirmier, sage femmes, AS,…) est déjà en souffrance, c’est favoriser le burn out. Donc oui, ce texte est abject.
    Avez vous pensez que ce que vous prenez pour de la maltraitante volontaire , à peut être une autre raison? Oui nous rentrons ds une chambre après avoir frapper mais sans que la personne nous autorise à rentrer. Oui. Parce qu’on aime montrer notre tout puissance? Non, juste que l’on a pas le choix au vu de la quantité de travail à faire, et à faire bien. On doit faire des choix. Et je préfère prendre le temps de tenir la main d’une vieille dame en fin de vie qui pleure que attendre 10 secondes ( multiplié par 100 au vue de tous nos aller et venus) que le patient “m’autorise à rentrer”. La chemise ouverte? Pas pratique partout oui, mais on ne la donne pas par plaisir de rabaisser les gens ou les humilier. Qd il y a un geste d’urgence à faire, je vous assure que c’est pratique.
    Que les sacro saints désirs de l’obstétricien passe enfin après les nécessités de la parturiente oui. Qu’on arrête de médicaliser à fond les ballons un acte naturel , oui évidement. Quand nous accuse , soignant, de torture, viols, humiliation….
    J’en pleure encore. C’est ce genre d’attitude qui fait perdre la foi à un soignant.
    Je ne vous dit bravo….

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Pousseverte, je comprends très bien votre tristesse et votre révolte face à mon texte.

      Je sais que les conditions de travail dans les hôpitaux sont souvent très difficiles, en particulier pour les infirmières et les sages-femmes qui, non seulement, sont en première ligne face aux malades, mais en plus n’ont ni le statut, ni la reconnaissance, ni le salaire correspondant à leur charge de travail et leurs responsabilités. Une partie de la violence subie par les femmes en train d’accoucher provient du manque d’effectifs dans les équipes. Aujourd’hui, dans certains hôpitaux, une sage-femme surveille simultanément depuis un monitoring plusieurs parturientes en travail. Elle ne peut forcément plus apporter un soutien émotionnel individuel à chaque femme. La gestion optimale des hôpitaux d’un point de vue économique impose que les accouchements aillent vite (au prix d’une violence contre les corps), avec un maximum d’interventions médicales puisque chaque acte est facturé séparément (un accouchement naturel ne rapporte rien à l’hôpital alors qu’une césarienne frôle le jackpot), le tout sur fond de compression du personnel. Une partie des violences infligées aux femmes qui accouchent provient précisément de cette pression intenable mise sur le personnel de première ligne et des enjeux économiques qui prévalent dans les hôpitaux.

      Qui est responsable de cette situation ? Les femmes qui accouchent ? Elles n’ont généralement pas la liberté d’accoucher comme elles le souhaitent, et n’ont souvent qu’un choix limité d’hôpitaux qui peuvent les accueillir. Les infirmières et sages-femmes qui tentent de faire leur métier au mieux malgré leurs conditions de travail difficile ? Non plus puisque ce ne sont généralement pas elles qui sont à la manœuvre dans la gestion des hôpitaux, et elles en sont bien souvent tout aussi victimes. Pour moi, la responsabilité de la situation revient à la hiérarchie des hôpitaux et au monde politique qui les organise. C’est à ce niveau-là que les mentalités doivent changer. C’est à ce niveau-là qu’une prise de conscience est nécessaire. D’où mon blog qui se revendique clairement politique.

      Enfin, même si je comprends tout à fait votre amertume face à mon texte pour les raisons que je viens d’expliquer, je voulais quand même réagir sur le fond de vos propos. Je parle bien de positions d’accouchement inconfortables imposées, d’agressions sexuelles pourtant médicalement inutiles, de mutilations sexuelles effectuées par routine. Ce sont des actes nettement plus graves qu’entrer dans une chambre sans attendre le mot « entrez ». Les actes, que je qualifie de torture, sont rarement ceux commis par les infirmières, mais généralement par les obstétricien-nes, c’est-à-dire par ceux qui détiennent une autorité supérieure, et qui, par leurs actes et attitudes, contribuent à jeter le discrédit sur le monde médical en général.

      Je suis sincèrement désolée de vous avoir heurtée par mon texte. Je suis persuadée qu’au contraire, il y a un intérêt commun entre les femmes qui accouchent, les infirmières et les sages-femmes à réformer en profondeur le système pour qu’elles soient toutes pleinement respectées.

  15. valerie says:

    bonjour à tous et toutes,
    Je suis sage-femme libérale en lutte contre le manque de respect et d’écoute des femmes, des bébés et des couples. A ce propos j’ai écrit “sage-femme, quel beau métier ! L’envers du décor” aux éditions Bénévent (auteur Valérie JOSSE) livre qui vous apporterais maints renseignements (comme l’inexistence en France des maisons de naissances).
    Depuis la parution de mon livre, la clinique près de mon cabinet boycotte et détourne ma clientèle : il n’ai pas toujours bon d’ouvrir “sa gueule”….
    Je vous souhaite à tous bonne lecture et l’espoir que ces messages seront diffusés à un grand nombre de femmes… et couples…

  16. Mimi says:

    Bonjour Marie-Hélène,
    Votre texte n’a rien d’extrémiste comme peuvent dire certaines femmes sur facebook ou ailleurs, c’est tout simplement qu’elles ont eu la chance de vivre un accouchement “correct”. J’ai accouché 3 fois, le premier a été de la torture… 2 ou 3 jours après avoir accouché, j’ai pensé à un reportage du procès de Nuremberg (que j’avais vu des années auparavant) où j’avais vu une vielle dame parlant de la torture qu’elle avait subi. J’ai compris que je savais ce que c’était désormais et cela me faisait pleurer pour elle car moi cela avait durer bcp moins longtemps. Pour essayer de faire court, presque tout votre récit est le mien: je ne veux pas de péri, on m’incite à la faire, je ne veux pas qu’on m’en mette trop.. mais on mets double dose… du coup plus de contractions, du coup ocytocines, du coup on arrête la péri, puis forceps puis episiotomie (très tres mal pour ces 2 derniers actions… c’est là où j’ai ressenti de la torture, car pas d’effet péridulale…. à vif…)… ils ont même utilisé des sortes de “masques à gaz” (connais pas le terme médical) pour me mettre sur le visage pour calmer la douleur…je le repousser de temps en temps car j’avais l’impression de m’évanouir. Et sans parler du gynéco qui arrive en parlant de ses vacances aux sages-femmes sans se préoccuper de comment je vais… et en me laissant plusieurs minutes (qui paraissent des heures) complètement seule (car mon bébé avait dû partir avec le pédiatre et mon mari…) après ce traumatisme…
    Bref une cata ce premier accouchement… le deuxième un tout petit mieux mais encore péri et forceps… et sages-femmes qui me compressaient complètement le ventre pour faire sortir le bébé! pas d’épisio et plus rapide donc moins de ressenti de “torture”.
    Enfin le troisième, j’ai refusé la péri et j’ai tenu bon jusqu’au bout… en fait je n’éprouvais vraiment pas le besoin… tout s’est bien passé (j’arrivais à gérer la douleur, les contractions…) sauf à la fin où elle m’ont obligé à adopter la position gynéco, jambes écartées en l’air… qui faisait que je n’y arrivai plus (alors que tout se passait bien avant…)… heureusement j’ai fini par réussir à suivre leurs consignes et pousser dans une position qui ne me correspondait pas du tout. Ce fut le plus bel accouchement que j’ai eu… sans péri et sans forceps. J’en garde un bon souvenir, sauf les dernières minutes longues dans la position forcée.
    Pour terminer, ce genre de choses on en parle pas vraiment, je ne l’ai presque jamais raconté, ni à ma propre mère, ni à mes amies. En général on vous demande, comment ça va ou comment cela s’est passé? et on dit “ça va, ça va, un peu fatiguée… ou c’était dur mais maintenant ça va”… et puis personne vous demande les détails…
    Alors toutes celles qui croient que le terme de torture est trop fort… merci de respecter le ressenti de certaines. A chacun son accouchement et ressenti.

    • Alorom says:

      Point Godwin atteint!! Un peu de décence s’il vous plait!!!
      Et, croyez moi, Mimi, en matière d’accouchement épouvantable j’en connais un rayon!!

      • Tuxedo says:

        ta gueule ! C’est toi qui manque de décence, lorsque quelqu’un parle de sa souffrance c’est lamentable d’essayer de la faire taire en invoquant la “décence”.
        Oh oui, ces femmes violées qui ont l’indécence de se plaindre alors qu’il y a des enfants qui sont abusés. Et ces femmes qu’on a maltraité pendant leur accouchement qui ont l’impudence et l’indécence de se plaindre alors que quoi, on les as pas aspergé d’essence pour les bruler, alors où est le problème???

  17. Françoise says:

    Extrêmement choquée par ce texte qui se prétend féministe mais qui n’est que naturaliste et profondément réactionnaire, insultant et particulièrement violent et abusif pour les personnels soignants.

    Je suis une femme féministe qui va bientôt accoucher et qui remercie énormément la médicalisation et l’accompagnement qui se passe en maternité (en hôpital public je précise). Sans, la mortalité à la fois maternelle et infantile seraient toujours importantes. Le nombre de femmes qui sont mortes en couche à domicile ou sur leur lieu de travail (parce qu’il n’y avait pas de congé maternité autrefois) par le passé sont légions, même chose pour les nouveaux nés, même avec la présence d’une sage-femme.
    Je crois qu’en écrivant ce texte, l’auteure ne mesure pas dans sa défense et promotion de l’accouchement à domicile avec sage-femme libérale, ce qu’ont été les accouchements de nos grands-mères et arrières-grands-mères: de véritables calvaires la plupart du temps, des fièvres de cheval, des accouchements façon boucherie dans des conditions insalubres au possible, laissant les femmes exsangues, plus que déchirées physiquement et psychologiquement, souvent des accouchements seules ou avec une amie ou une voisine, entre deux rangées de céréales ou de patates, dans une grange pour les paysannes, pour les ouvrières dans une arrière salle d’usine…

    Non, un accouchement n’est pas un acte naturel qui se fait tout seul. Que ce soit pour l’animal comme l’humain, c’est pas une partie de plaisir ni quelque chose qui va de soi et qui se passe comme une lettre à la poste. Cette vision idéaliste est tout sauf réaliste.
    Rares sont les femmes pour qui tout se passe comme dans un rêve.
    Parce que l’enfant se présente mal au dernier moment, que le corps de la femme souffre trop pour pousser, qu’il y a vaginisme et col de l’utérus hyper tendu, parce qu’il y a procidence du cordon et que le bébé en train de naître étouffe, parce que d’un seul coup sans savoir pourquoi il y a hémorragie, parce que l’accouchement se fait plus tôt que prévu…
    Merci donc à l’accouchement en milieu hospitalier qui permet d’entourer et sécuriser et éviter beaucoup de morts de femmes et de morts du nourrisson.

    Comparer l’accouchement en milieu hospitalier à une torture et les personnels comme des sadiques c’est non seulement profondément insultant, mais diffamatoire et méprisant pour tous ceux et celles qui ont subi réellement la torture.
    Je pense à Madeleine Riffaud, grande résistante et nonagénaire qui a été torturée par la Gestapo et qui trouverait monstrueux ce texte au regard de ce qu’elle a vécu et de ce qu’ont vécu bien des femmes engagées dans la lutte armée de la résistance française.
    Et je pense à bien d’autres femmes qui ne sont pas revenues des camps de la mort sur qui Mengele faisait des expériences…
    Je pense à Léon Landini et à son frère à qui Klaus Barbie a fait subir de tels sévices qu’il a failli y laisser la vie…
    Je pense à ceux qui ont subi le supplice de la baignoire et de la gégène en Algérie, au Vietnam et ailleurs…
    Comment l’auteure de ce texte peut-elle employer le mot de torture qui évoque les pires heures de notre Histoire et qui concerne encore aujourd’hui combien d’hommes, de femmes, d’enfants dans des pays en guerre?
    Comment peut-elle se revendiquer féministe en usant de terme aussi abject pour parler d’un accouchement médicalisé qui sauve et la vie des mères et la vie des bébés?

    Un accouchement se prépare et se dit avant de se vivre.
    Parfois plusieurs rencontres avec une anesthésiste, des obstétriciens et obstétriciennes aux petits soins, attentifs au moindre malaise de la future maman. Et souvent une compréhension des souffrances et des angoisses bien au-delà de ce que le corps des femmes exprime.
    Un milieu hospitalier aujourd’hui extrêmement mis à mal par une politique du tout rentable et du tout libéral et mise en concurrence. Des soignants en sous effectif qui malgré toute la pression qu’ils ont sur les épaules, trouvent quelques minutes pour épauler, rassurer des patients et des familles de patients (y compris sur leur pause déjeuner). Et le service maternité n’est certainement pas le lieu où les patientes et les familles sont le moins bien accueillies et soutenues.
    Après, c’est évident qu’il faut parler préalablement de tout ce qui angoisse.
    Personnellement, j’ai subi depuis l’âge de 5 ans jusqu’à 17 ans un double inceste. Perpétré par une vieille femme qui était ma grand-tante paternelle et par mon père.
    Autant vous dire que pour moi, l’accouchement par voie basse classique, je ne me vois pas l’envisager même si ça m’aurait beaucoup plu théoriquement parlant, notamment dans l’eau. Mais la situation pratique, mon traumatisme ne me permet pas de vivre cela. Vaginisme, sueurs froides qui coulent dans mon dos, agitation extrême dès qu’une personne même en qui j’ai confiance approche de mon sexe. Je ne veux pas que le bébé passe par où j’ai été violée, abusée. Comme je ne veux pas allaiter sachant que le colostrum a l’odeur et le goût qu’avait l’haleine de la grand-tante qui m’a abusée. Tout ça, je l’ai dit à l’équipe qui va m’accoucher prochainement, à mon obstétricienne. Et j’ai même donné des liens sur des documents destinés aux personnels soignants sur les parturientes victimes d’inceste. Parce que ça me parait juste essentiel pour justement, ne pas vivre un accouchement de façon traumatique. J’ai suffisamment souffert par le passé sans m’exposer par mon silence ou un déni du problème, à vivre cet évènement parental comme un immense traumatisme.

    Auparavant, avant même d’être enceinte et pour pouvoir accepter ma grossesse, j’ai fait une thérapie de désensibilisation chez un psy pro. Ce qui m’a permis d’accepter la grossesse sans me sentir violentée par la présence de l’embryon puis du foetus en moi.

    Si je n’avais pas accompli ces démarches et si je n’avais pas parlé de mes craintes, de mes angoisses et de mes traumatismes à des psy comme à des médecins, gynécos, obstétriciens, anesthésistes, il est évident que jamais je n’aurais été enceinte ni ne pourrais aller à l’accouchement avec sérénité.

    Dans 15 jours 3 semaines, j’accoucherai par césarienne sous anesthésie générale dans le respect de ma personne et de celle de mon enfant, mon compagnon présent à mes côtés et l’obstétricienne qui a suivi toute ma grossesse sera celle qui m’accouchera avec une équipe maintenant complètement informée sur les problèmes des parturientes victimes d’inceste.
    Et je mesure à quel point j’ai de la chance d’être si entourée et accompagnée médicalement parlant car ni mes grands-mères dont l’une avait été violée dans son enfance et qui a très mal vécu et sa seule grossesse et encore de façon plus violente son accouchement à domicile, ni ma mère qui n’avait pas osé réclamer son médecin de famille pour faire l’accouchement et qui a été charcutée par deux sages-femmes sans péridurale, avec forceps et épisio et hémorragie quand elle m’a eue, n’ont bénéficié d’un tel accompagnement et d’un tel respect.

    Nous avons une immense chance d’avoir encore un système de santé (merci Ambroise Croizat et merci au Conseil National de la Résistance), même mis à mal par nos politiques depuis une bonne trentaine d’années, qui permet à toutes les femmes sans distinction de classe sociale, d’argent d’avoir accès à des soins hospitaliers et de maternité avec un accompagnement sérieux et attentif.
    Dans combien de pays les femmes peuvent-elles bénéficier d’un tel suivi?
    Dans très peu de pays.

    Si l’auteure de ce texte veut faire oeuvre utile et féministe, qu’elle se penche plutôt sur la situation des femmes enceintes, salariées précaires qui n’ont pas droit au congé maternité et qui sont de plus en plus nombreuses à travailler jusqu’à ce qu’elles n’en puissent plus, devant se faire arrêter en congé pathologique et qui sont constamment menacées de perdre leurs emplois du fait d’une absence. Je fais partie de ces femmes salariées précaires qui n’ont ni droit au congé parental ni au congé maternité, qui ont des contrats CDD d’usage qui ne leur permettent pas non plus d’avoir des congés payés. Ca c’est une réelle violence qui nous ramène, nous les femmes salariées précaires au temps anciens, sans que la plupart des autres femmes s’interrogent sur cette discrimination.

    Toute femme qui travaille quel que soit son temps de travail devrait bénéficier du congé maternité et d’un congé parental maternel même si elle ne dispose que de CDD d’usage et de moins de 800H annuelles de travail et moins de 200H sur 3 mois. Ce n’est pas le cas. Personne au plan politique ne s’émeut de cette question. Nous femmes précaires ne représentons rien donc devons serrer les dents, continuer à bosser et reprendre aussitôt accouchées le travail.
    Le collectif des Matermittentes qui réclame l’égalité pour toutes depuis des années n’est pas entendu. Rien ne change sur ces questions pourtant essentielles et liées à la parentalité et la maternité dans des conditions décentes.

    Si vraiment l’auteure veut faire de la politique utile aux femmes, à toutes les femmes sans discrimination, qu’elle se penche sur ces questions, contacte le collectif des Matermittentes, relaie notre souffrance auprès des politiques. Là elle aura fait avancer la cause des femmes.

    Désolée pour la longueur et merci de m’avoir lue.

    • manganaise says:

      + 10 0000000000000000000000000 Et oui pour la plus part des personnes leurs opinions traduisent leur ignorance.

    • FatMous says:

      Bonjour,
      je laisse le soin à l’auteure du billet de répondre, mais votre réponse, bien que respectable car vous avez pris le temps de l’écrire, n’est que fouillis, vous mélangez le beurre et le chou.

      VOUS avez eu une enfance traversée par la pire des épreuves, j’en suis désolée, mais est-ce le cas de toutes les mamans sur le point d’accoucher?
      VOUS avez explicitement demandé une mise au monde de votre enfant de manière très médicalisé, c’est votre droit le plus strict, mais est-ce le souhait de tout le monde?
      VOUS pensez qu’un accouchement ne peux potentiellement que mal se finir, mais est-ce l’opinion de toutes les femmes?
      VOUS pensez que tout les actes médicaux pendant un accouchement sont nécessaires, pensez-que vous que pour TOUTES les accouchement, c’est actes étaient vraiment nécessaires?

      Un point commun dans mes questions précédentes, c’est le VOUS que je met en avant, car c’est VOTRE opinion, vous avez un parti pris sur une médicalisation de l’accouchement de manière généralisée, VOTRE vécu à clairement façonné votre vision des choses, mais votre vision n’est pas celle de tout le monde, tout simplement.
      Pourquoi systématiquement transposer son vécu sur celui d’autrui? Pourquoi ne pas accepter que l’on pense différemment?
      La France est un pays où le médecine a une place très importante. Sûr que ça a profité a bon nombre de personnes, et ce sera encore le cas, mais dans le cas d’un accouchement, c’est différent à mon sens.

      Vous ménagez le chèvre et le chou, vous parlez de nos grands-mères et de leur accouchements traumatiques, mais est-ce que à cet époque là, le suivi de grossesse était le même? Les diagnostics étaient t’ils aussi réguliers et aussi fiables qu’aujourd’hui?
      Leur régime alimentaire était t’ils aussi riches qu’aujourd’hui?
      Si vous répondez à ces questions, vous verrez que NON, les diagnostics prénataux n’étaient pas aussi performants qu’aujourd’hui, les échographies n’étaient pas aussi pointues qu’aujourd’hui, elles avaient une alimentation pauvre et souffraient donc des mêmes maux que les femmes vivant dans les pays pauvres : carences en tout genre, rachitisme, bassin très étroit…les prises de sang n’étaient pas mensuelles, ni la prise de tension. Et pour finir, la formation des sages-femmes libérales n’était pas la même qu’aujourd’hui, les connaissances n’étaient pas aussi pointues.
      Résultat, elles pouvaient arriver à l’accouchement avec une grossesse pathologique souvent sans le savoir elle-mêmes, un corps parfois inapte à un accouchement physiologique car souffrant souvent de carences alimentaires en tout genre, elles pouvaient accoucher avec une hypertension lié à la grossesse, un diabète de grossesse, un bébé atteint d’une malformation non détectée, ou alors avec un bébé souffrant de retard de croissance ou que sais-je encore, encore une fois car tout cela n’a pas été détecté pendant la grossesse. Et pour finir c’était souvent le medecin de famille qui les accouchait, medecin dont les connaissances sont de la medecine générale, et dont les connaissances sur la grossesse et l’accouchement ne sont pas aussi poussées qu’une sage-femme et sans commune mesure avec les connaissances d’un gynécologue-obstréticien. Tout ces facteurs augmentent les complications liés à l’accouchement évidémment.

      Donc pouvez-vous comprendre qu’en 2013, avec tout les moyens dont on a à disposition, avec un suivi régulier et continu de la grossesse, on puisse arriver à l’accouchement sans pathologie et avec un désir d’un accouchement non médicalisé, car à priori, pas de facteur de risques. Et que les demandes de toutes les mamans doivent être respectés. Le principe de précaution lié à l’accouchement est un non-sens pour moi, s’il n’y a pas de facteur de risques en amont. Pour moi, la grossesse sans pathologie n’est pas une maladie, et un accouchement n’est pas potentiellement mortel SI j’arrive à terme sans pathologie avérée.
      Malgrès tout cela, certaines voudront être rassurée par un accouchement médicalisé, d’autres seront rassurées si on laisse au maximum la maman accoucher en symbiose avec le bébé.
      Dans les pays européens limitrophes, les accouchements non médicalisés sont entrées dans les moeurs depuis bien longtemps, et font partie du parcours de soin. Il n’y a qu’en France, pays roi de la surmédicalisation, que ça a du mal à passer, c’est à se demander en quoi les femmes françaises accouchent différemment des femmes anglaises, hollandaises, ou belges.

      • Françoise says:

        Je ne mélange surtout pas les choses, Fatmous.
        Je remets simplement les pendules à l’heure à une auteure qui se prétend féministe mais qui en fait, ne souhaite faire que la promotion politique d’un accouchement à la maison avec un argumentaire indigne et profondément diffamatoire sur l’accouchement en milieu hospitalier (attaque bien ciblée d’ailleurs des maternités publiques, curieusement, rien sur les cliniques privées, comme par hasard).

        Accouchement à la maison et non médicalisé qui ne peut concerner qu’une minorité de femmes et pas les femmes dans leur ensemble, eu égard à une majorité de femmes qui ont des parcours de grossesse .

        Si d’autres pays promeuvent cet accouchement à la maison, c’est en lien avec une absence de prise en charge médicalisée correcte, seulement possible pour les femmes aisées qui ont des mutuelles privées chères. C’est aussi en lien avec un système de santé défaillant qui ne propose pas ce que nous avons en France. Et c’est en lien avec des lobbys naturalistes réactionnaires et ultralibéraux qui ont beaucoup plus de poids qu’ils n’en ont en France. Je pense à la Leche League notamment en matière de lobby réac naturaliste et réactionnaire qui a beaucoup de poids dans bien d’autres pays européens et occidentaux, moins en France car justement les féministes universalistes françaises savent les fachos et les essentialistes qui se cachent derrière et qui avec des politiques de droite et d’extrême droite aimeraient remettre les femmes à la maison et sous dépendance financière masculine via l’allaitement prolongé.

        Derrière la promotion de l’accouchement à la maison, il y a la volonté politique de détruire l’hôpital public et l’accès aux soins médicaux et obstétriques pour Toutes les femmes. Cela, bien des femmes en France parce qu’elles ont pu bénéficier contrairement à leurs mères et grands-mères de soins et de suivi médical et gynécologique le mesurent parfaitement et ne sont pas dupes.
        Celles qui réclament le droit à un accouchement non médicalisé sont la plupart du temps des femmes socialement aisées qui bénéficient d’un suivi privé médical et de tous les avantages possibles et imaginables au plan social, professionnel et qui ne mesurent absolument pas la nécessité d’un suivi médical en maternité. Et pire qui voudraient imposer leur mode d’accouchement à toutes sans mesurer qu’il ne conviendra pas à une majorité de femmes qui ont des grossesses classiques mais qui ne bénéficient pas des avantages de femmes socialement aisées.

        Quand je vois le bourrage de crâne idéologique qui est fait dans les maisons de naissance aux femmes sous prétexte d’écologie, de mieux être, qui laisse parfois des femmes dans des culpabilités et des situations face à des accouchements qui même naturels se passent mal (mais comme c’est naturel, faut rien dire) et des allaitements qui se passent mal également…ça me donne envie de réagir fortement.
        Cette OPA politique ultra libérale qui ne dit pas son nom sur l’hôpital public, sur la Sécurité Sociale, sur les conquis sociaux du Conseil National de la Résistance (sur tout ce qui nous a permis à nous et aux générations actuelles de jeunes de vivre décemment et ne plus mourir de maladies bénignes), sous le couvert d’une approche respectueuse des femmes, me fait réellement vomir.
        Et je sais la détecter très rapidement quand elle se présente.
        Hors de tout contexte et vécu personnel. En tant que féministe universaliste et en tant que femme, je reconnais très vite ce genre de démarche fallacieuse. Peut-être parce que j’ai une certaine culture féministe, que j’ai une conscience aigüe de tous les combats non seulement féministes mais politiques qui nous ont permis le confort dont nous disposons, autant sur le plan de la santé que syndical qu’en terme de droits du travail. Mais aussi que je ne suis pas dupe du détricotage ultra libéral politique qui est fait depuis les années 80-90, de tout ce qui a permis à tous les français une vie décente et correcte à tous points de vue.

        Je n’ai donné mon exemple personnel non pour soutenir que toute femme doit avoir un accouchement ultra médicalisé et suivre mon exemple, mais pour dire que toute femme qui accouche doit verbaliser avant l’accouchement ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. Un accouchement ne pourra être bien vécu qu’il soit très médicalisé comme peu médicalisé que si la femme qui accouche parle. Or, beaucoup de femmes n’osent pas parler de ce qu’elles désirent ni demander ni solliciter les professionnels de santé ni les informer sur ce qui les concerne au premier chef. Et après, beaucoup s’étonnent de ne pas avoir été respectées dans leur accouchement alors qu’elles n’ont absolument rien dit durant toute leur grossesse, comme si tout allait se faire par l’opération du St Esprit. Or un accouchement se prépare, se discute entre l’équipe obstétrique qui va aider à accoucher la femme et la femme elle-même. Sinon, effectivement, la femme risque de se sentir dépossédée, violentée, non respectée voire traumatisée.

        Aujourd’hui en milieu hospitalier, dès lors que l’on parle, on peut accoucher autrement qu’en posture sur le dos, les pieds dans les étriers. On peut préparer le travail dans l’eau, avoir recours au ballon pour se détendre, avoir de la musique, accoucher à genoux ou accroupie, suspendue à un cordage debout, sur le côté. A partir du moment où chaque femme parle de ce qu’elle souhaite clairement avant l’accouchement, ces désirs sont respectés. Sauf évidemment en cas d’accouchement qui se passe mal et qui menace la vie de la mère comme de l’enfant. Ce qui peut arriver même quand la grossesse s’est bien passé. Aucune femme n’est à l’abri d’un accouchement difficile.

        Les moyens mis à disposition en 2013 sont le fait d’une volonté politique et médicale d’encadrer au mieux les femmes tout au long de leur grossesse et jusqu’à l’accouchement. Non pour les infantiliser et les rabaisser mais leur permettre de vivre la grossesse et la maternité au mieux, ne pas se retrouver comme tant d’autres femmes ailleurs dans le monde, totalement démunies et sans soins d’autant plus qu’elles sont pauvres et sans guère de revenu.

        Dans les revendications d’accouchement à domicile, je vois une revendication de classe aisée, de femmes qui ont tout eu, gâtées par la vie et qui n’en ont rien à fiche des femmes moins bien loties qu’elles financièrement, socialement, médicalement parlant. Et ces femmes qui revendiquent l’accouchement à domicile revendiquent également à l’arrière plan, de ne justement pas accoucher avec le tout-venant des autres femmes et notamment des femmes pauvres.
        Récemment, j’observais que pas mal de gynécos incitent les femmes à accoucher en cliniques privées (parce que ces gynécos reçoivent des primes financières des cliniques privées) et maisons de naissance (parce qu’elles font partie de lobbys naturalistes), avec à la bouche l’argument suivant auprès de leurs patientes : “vous n’allez pas accoucher avec les femmes de cité populaire ou les femmes immigrées…l’hôpital public ne fait plus que ça, vous valez mieux que cela, chère madame”. Ce genre de propos de la part de médecins me révolte. Mais le pire, c’est que bien des femmes qui font un suivi de grossesse en cabinet de ville rentrent elles aussi dans ce genre de raisonnement discriminatoire. Et parfois, font les frais aussi bien d’un accouchement à domicile que d’une clinique privée, qui fait la part belle à la finance au détriment du suivi médical correct.

        Vous invoquez que le suivi obstétrique n’était pas du tout le même autrefois. Vous avez raison. Mais si ce suivi obstétrique est possible aujourd’hui, c’est que des femmes, des féministes se sont battues et que des résistants, des syndicalistes, des personnels soignants se sont battus aussi pour que nous ayons ce suivi médical correct. Notre confort vient de leurs luttes acharnées pour que toutes les femmes, sans distinction de fortune ou de position sociale, soient suivies correctement gynécologiquement, médicalement et d’un point de vue obstétrique, nutritionnel. Ce dont n’ont pas pu bénéficier nos mères et grands-mères pour la plupart.
        Vous prétendez que le médecin de famille accouchait les femmes à la maison autrefois, mais c’est seulement le cas pour les femmes qui avaient le moyen de payer ce médecin. La majorité des femmes n’avaient pas le premier sou pour accoucher dans un lit et encore moins être accouchées par un médecin. Tant de femmes faisaient appel à des voisines qui servaient de sage-femmes ou accouchaient seules avec la belle-mère, leur fille aînée, leur collègue de travail parfois sur leur lieu de travail et non à la maison ni dans un lit…De cela vous ne parlez pas et c’est pourtant une réalité qui a existé jusque tardivement en France, d’autant plus en milieu pauvre et rural. Si des femmes, des hommes ne s’étaient pas battus pour que toutes les femmes puissent accoucher en maternité et dans des conditions optimum médicales, vous auriez encore une majorité de femmes qui mourraient et de bébés aussi.

        Alors il me paraît d’autant plus vital et important de défendre et préserver ces conquis sociaux et médicaux qui n’ont pas été simples à imposer politiquement, socialement et qui viennent des luttes remontant à 1943 (Conseil National de la Résistance) mais aussi aux luttes de Gisèle Halimi, de Simone Veil dans les années 70, plutôt que vouloir détruire tout cela sous couvert de soi-disant féminisme mais surtout de naturalisme réactionnaire qui souhaite s’imposer à toutes les femmes comme seule voie médicale.

        • juzou says:

          “Dans les revendications d’accouchement à domicile, je vois une revendication de classe aisée, de femmes qui ont tout eu, gâtées par la vie et qui n’en ont rien à fiche des femmes moins bien loties qu’elles financièrement, socialement, médicalement parlant. Et ces femmes qui revendiquent l’accouchement à domicile revendiquent également à l’arrière plan, de ne justement pas accoucher avec le tout-venant des autres femmes et notamment des femmes pauvres.”

          Vous parlez visiblement d’un sujet que vous ne maitrisez pas en bonne militante bornée. l’AAD n’est pas réservé à une “élite”. J’ai accouché de mon deuxième à la maison et pourtant pour les gens autour de moi, je suis “pauvre” parce qu’à l’époque, je survivais avec le RSA. Et beaucoup des femmes que je connais qui ont accouché à domicile étaient peu ou prou dans la même situation. Alors avant de calquer vos remarques de petites militantes parisiennes ou de ne sait quelles grandes villes, renseignez vous sur ce qui se passent ailleurs. je vis dans un des départements où les SF pratiquant les AAD étaient relativement nombreuses. Nous sommes nombreuses à avoir accoucher à domicile et jamais je n’ai entendu le genre de discours sur les différences sociales auquel tu fais référence.

          IL s’agit dans la défense de l’AAD de préserver la liberté de chacune:
          d’une part en défendant la médecine publique et le sécu dont on bénéficie en France
          d’autre part en donnant aux femmes le choix de LEUR accouchement.
          Il s’agit de défendre des LIBERTÉS.

          • Françoise says:

            La sage-femme serait venue gratuitement vous accoucher à domicile? Le RSA vous garantit une prise en charge gratuite d’une sage femme libérale? J’ai beaucoup de mal à le croire.

            Pour info, je ne suis pas du tout parisienne, je vis dans une petite ville provinciale qui a une maison de naissance où vont massivement des femmes aisées qui ne veulent pas accoucher avec le tout-venant.
            Les femmes pauvres, en RSA ou difficultés financières vont à la maternité publique justement parce qu’il y a une prise en charge gratuite et de leur grossesse et de leur accouchement.
            Celles qui vont en cliniques privées et maisons de naissance n’ont pas la gratuité de prise en charge.
            Donc je suis au courant de ce qui se passe.
            Après, peut-être que vous avez obtenu un financement spécial pour votre accouchement à domicile. Mais je doute que la sage-femme libérale soit venue gratuitement faire un accouchement à domicile.

          • Françoise says:

            Je vous ai répondu Sandra. Les chiffres sont pipés pour survaloriser des systèmes privatisés donc payants. C’est ce que j’entendais dans mon précédent message de réponse à votre question.

          • Sandra says:

            Françoise, les chiffres sont pipés ?
            Nous parlons de statistiques qui concernent TOUS types de structures, le privé n’obtiens pas de meilleurs résultats que le public…
            Je le répète, nous ne sommes pas aux USA !
            Bref, libre à vous de croire que nous sommes en plein dans un complot international, ce que je sais en tant que femme qui a accouché 4 fois et qui accompagne d’autres femmes dans l’aventure de la maternité, c’est qu’une certaine démédicalisation (accessoirement plus économique pour la société) n’est pas sans influence sur le bon déroulement d’un accouchement.

        • Sandra says:

          Les pays dont vous parlez, ceux avec un système de santé si défaillant qu’ils intègrent à l’offre de soin l’accouchement à domicile, ont de meilleurs résultats que la France. NON seulement notre pays a perdu 13 places en terme de périnatalité (classement INSERM 2013) mais ces pays “corrompus” qui suivent les recommandations plus récentes sur les pratiques obstétricales (de l’OMS par exemple) sont devant nous…
          Vous avez une explication à cela ?

          • Françoise says:

            L’OMS est assaillie régulièrement par des lobbys politiques réacs et néo-libéraux. Comme bien d’autres organismes. L’objectif général est de casser tout ce qui ressort des services publics que ce soit le secteur santé, le secteur social, comme le secteur éducation, le secteur énergétique. Ces souverainetés nationales gênent énormément car la concurrence libre et non faussée ne peut s’y exercer et donc les profits sont moindres.

            Donc on survalorise les pays qui ne disposent pas de sécurité sociale, de prise en charge santé gratuite et publique et on fait passer les systèmes publics pour néfastes.
            Quand le néo-libéralisme veut s’imposer pour faire toujours plus de profits, il clame partout que le secteur public est un truc arriéré.

          • Sandra says:

            Françoise, vous ne répondez pas à ma question : qu’est-ce qui explique que les pays ayant intégré l’AAD dans leur système de soin et répondant aux recommandations récentes en matière d’obstétrique ont de meilleurs résultats que nous, moins de complications de toutes sortes ?
            Effectivement, les Etats-Unis ont un fonctionnement bien éloigné du notre et là n’est pas ma question…
            Je vous parle de chiffres, de médecine factuelle (basée sur les faits, sur ce qu’il se passe concrètement durant les accouchements).

        • Miss Niet says:

          Bonjour,

          J’arrive un peu tard sur le fil de discussion, mais je me dois de réagir sur vos propos, maintenant.

          Donc vous interpeller l’auteure du billet en soulignant que ces propos sont ignobles et que de parler de “torture” est une honte. Soit. Vous prônez la médicalisation et louer l’hôpital ou la clinique, soit, le monde médical.
          Merveilleux. On VOUS a écouté, on a pris VOS désirs en compte, et vous pourrez mettre au monde votre enfant par une césarienne sous AG. Maintenant, imaginez, que ce soit l’inverse. Qu’on vous refuse ne serait-ce qu’un spasfon pour des contractions. Qu’on vous attache à une table pour vous forcer à accoucher, ou mieux, comme le décrit un commentaire ci-dessus, que l’on vous césarise à vif (ça se faisait du temps de nos grands-mères, mais là encore, le taux de survie était médiocre).

          Vous vous dites féministe ? Je m’en étonne car visiblement vous n’êtes pas pour que chaque femme bénéficie du choix. Vous ne tenez pas compte des souffrances exprimées par toutes les autres femmes ici ou ailleurs, ni même d’offrir un choix. Et pitié ne mélangez pas accouchement à domicile (avec une SF formée) et accouchement non médicalement assisté.

          Pour finir, anecdote racontée par une amie ayant accouchée à l’hôpital :
          Suite au classique péri-ocyto-syntho, s’en sont suivi le doublon épisio-forceps, malheureusement sur une péri moyennement efficace. Après l’accouchement son bébé lui a été posé sur le ventre pour qu’elle le tienne. La sage femme a pratiqué 10 points de sutures sans anesthésie avec les commentaires suivants : “attention, bougez pas tant vous aller faire tomber votre bébé” “ah criez pas, vous aller faire peur au petit”. Et quand résignée elle se contentait de gémir à chaque point “ah tu vois, maman chante déjà pour toi !”

          Si vous ne voyez pas le problème dans ces propos, si vous pensez que CETTE SF est une personne bienveillante et que l’on devrait toutes souhaiter accoucher avec elle, je vous encourage à continuer.

          PS : et mille pardon, les messages m’ont tellement fait bondir que j’ai répondu à celui-ci avant la lecture des suivants.

          • Françoise says:

            J’ai surtout parlé au préalable et tout au long de mon suivi grossesse avec le personnel médical, Miss Niet. Je ne me suis pas tue, je n’ai pas évité les rendez-vous avec les anesthésistes, l’équipe de la maternité, et je n’attends pas le jour de mon accouchement et des gestes que je considérerais comme agressifs ou irrespectueux pour parler de ce que je veux et ne veux pas.

            Cette dimension de parole et d’échange est primordiale avant un accouchement comme avant tout acte médical important.
            Rien n’est anodin en ce qui concerne le corps. Que ce soit une IRM, une anesthésie locale ou générale, une exploration rectale, une chimio, un accouchement, une IVG, une vasectomie, une pose de stérilet, la pose d’une prothèse, le prélèvement ou l’ablation d’un organe ou d’une tumeur, l’IMG.
            Tout acte médical sur le corps d’une femme ou d’un homme ou d’un enfant quel que soit son âge peut induire de la violence si on ne pose pas un cadre et des règles précises d’intervention, si on explique pas précisément une intervention au préalable. C’est bien pour cela que pour toutes ces choses, vous avez depuis plusieurs décennies maintenant et c’est obligatoire pour les équipes soignantes, des entretiens préalables des patients avec les médecins, les équipes soignantes et des discussions où chacun peut dire tout ce qui l’inquiète, débattre de tous les sujets y compris de ce qui fâche.

            Ce qui n’était pas le cas autrefois.
            Les équipes médicales n’avaient aucune obligation d’expliquer leurs interventions, de rendre des comptes aux patients et leurs familles. Ce n’est plus le cas depuis déjà de très nombreuses années.

            Par contre, persiste le plus souvent chez nombre de patients hommes ou femmes, une peur de discuter d’égal à égal en amont avec les médecins et équipes médicales. Il en résulte souvent une souffrance et des abus qui n’auraient pas lieu s’il y avait verbalisation et échange entre les deux parties au préalable.

            Quand vous avez des rendez-vous possibles et conseillés avec l’équipe médicale avant une intervention médicale importante, pourquoi une majorité de femmes enceintes évitent ces rendez-vous ou restent muettes sur les touchers, les actes, les objets utilisés qu’elles ressentent comme agressifs? Pourquoi faut-il qu’elles attendent le jour J de l’accouchement, de subir des violences et une situation d’urgence pour faire état de ce dont elles auraient dû parler durant le suivi de grossesse?

            Je suis pour le choix des femmes à accoucher comme elles veulent. A condition qu’elles en discutent au préalable et qu’elles n’ignorent pas les risques qu’elles peuvent prendre et faire prendre à leur bébé en cas de non médicalisation. Une sage-femme même très bien formée et présente ne suffit pas toujours à faire qu’un accouchement à domicile ou en maison de naissance se passe bien. Comme je l’ai dit, même avec une grossesse radieuse et sans souci, aucune femme n’est à l’abri d’avoir un bébé qui se présente avec procidence du cordon, par le siège et qu’il n’est pas possible de retourner manuellement. Une femme n’est pas à l’abri d’avoir des problèmes respiratoires, des hémorragies, des détresses physiques multiples que même une très bonne sage-femme libérale ne peut pas soulager seule hors d’un espace médicalisé. D’ailleurs je crois qu’elles ont l’obligation depuis peu, en cas de détresse des femmes et des bébés durant l’accouchement, de les adresser le plus rapidement aux urgences médicales des maternités. Sinon, elles s’exposent à des poursuites pour non assistance à personnes en danger.

            Donc il faut un contexte particulièrement optimal pour pouvoir accoucher sans ou avec très très peu de médicalisation. Ca va concerner très peu de femmes, même si beaucoup en auraient le désir dans l’absolu.

            Personnellement, j’aurais initialement aimé accoucher dans l’eau, ce qui veut dire avec très très peu de médicalisation. Ce n’est pas possible parce que j’ai des problèmes d’hyper vaginisme, d’hypertonie utérine du fait de traumas sexuels, qui rend tout accouchement par voie basse très compliqué, à la fois pour moi physiquement parlant et pour un suivi correct qu’il soit d’une sage-femme comme d’obstétricienne et son équipe.
            Pourtant il y a un super éventail de possibilités d’accoucher sur ma petite ville, y compris une maison de naissance. Mais je suis suffisamment consciente de mes problèmes physiologiques pour ne pas m’entêter dans l’idée d’accoucher dans l’eau, sachant que ça se terminerait mal pour moi comme pour mon bébé et de toute façon à l’hôpital mais dans l’urgence et pas forcément dans le respect de ma personne.

            Donc, j’ai préféré connaissant très bien mes problèmes et mes limites, discuter de tout ça avec l’équipe obstétrique et anesthésiste, réclamer une césarienne sous AG qui n’est pas mon souhait initial d’accouchement mais qui me permettra ainsi qu’à mon bébé un accouchement le moins traumatisant et épuisant possible et dans un environnement le plus sécurisé qui soit. Ce ne fut pas une démarche facile car j’ai dû faire de la pédagogie, expliquer, passer des documents sur la tokophobie primaire chez les femmes victimes d’inceste, parler des viols que j’avais subis dès ma prime enfance. Parler de mon vaginisme, des sueurs froides, des traumas que je garde et des gestes, des objets qui pour moi font écho aux violences sexuelles que j’ai subies.
            Cet échange est une mise à nu pas évidente mais que je sais très utile pour mon confort de femme et pour celui du personnel soignant qui va m’accompagner dans l’aventure. L’équipe médicale sait maintenant tout ce qu’il y a à savoir, évitera tout geste que je pourrais ressentir comme une violence et a pris conscience de ce qu’elle pourra faire, ne pas faire et me demander ou pas. Depuis que j’ai eu ces entretiens, ces discussions constructives sans tabou, je suis très rassurée.

            Si j’avais fui tout échange, tout entretien, si je n’avais pas mis tout à plat sans détours, je ne serais pas aussi zen.

            Je tiens compte des souffrances des autres femmes mais je leur dis aussi qu’elles ne s’en créent pas d’importance le jour J de l’accouchement en fuyant ou restant mutiques durant les entretiens préalables avec l’équipe médicale qui doit intervenir auprès d’elles.

            En tant que personne violée et abusée enfant et adolescente, je ne peux pas assimiler les violences que j’ai subies avec des souffrances dues à des gestes médicaux d’urgence. Ca n’a strictement rien à voir. De même, je ne peux voir ces gestes médicaux d’urgence comme des tortures.
            Ces mots ont un sens et il me parait particulièrement abusif de faire des parallèles aussi terribles qui n’ont pas lieu d’être.

            Les groupes, personnes qui font ce genre de parallèle odieux, je pense notamment aux groupes anti IVG qui assimilent l’IVG et l’IMG, la pilule contraceptive d’urgence à la Shoah, sont dans la manipulation des esprits, le négationnisme et dans une volonté de culpabiliser et les femmes et le personnel médical. Et ils sont aussi dans une posture réactionnaire tout en se revendiquant pour la défense des femmes et des enfants.

            Alors quand je lis le même genre de termes abusifs chez une auteure pro naturaliste, pro Leche League, je saisis très bien tout le réactionnaire et la manipulation qui est faite par ces mots.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Françoise,

            “Je suis pour le choix des femmes à accoucher comme elles veulent. A condition qu’elles en discutent au préalable et qu’elles n’ignorent pas les risques qu’elles peuvent prendre et faire prendre à leur bébé en cas de non médicalisation. ”

            Il se fait ce que sont précisément ces femmes-là qui sont de loin, mais alors là très très loin, les plus informées sur la naissance et qui savent, bien mieux que la plupart des femmes qui accouchent à l’hôpital, l’ensemble des risques que constitue un accouchement. Donc l’image d’idiotes réactionnaires qui n’ont rien compris aux 50 dernières années d’évolution de la médecine est une image totalement fausse et basée sur un préjugé qui démontre une méconnaissance complète de leur combat et leurs revendications.

          • Françoise says:

            J’ai de gros doutes à ce sujet Marie-Hélène que les femmes pour l’absence de la médicalisation soient réellement informées sur les risques qu’elles prennent.

            De celles que je connais depuis quelques années qui y ont eu recours, je peux aisément constater que beaucoup le font essentiellement par idéologie écolo naturaliste, parce que c’est à la mode, parce qu’elles sont très mal à l’aise avec leur sexe, leur corps, qu’elles ne veulent pas accoucher avec les autres femmes (du genre on ne mélange pas les torchons avec les serviettes), parce que la pratique religieuse et la pression du mari font qu’elle peut difficilement envisager un suivi médical…

            La connaissance des risques médicaux pris comme de leur corps restent très très marginal.
            J’ai pu le constater notamment chez une amie proche dont l’accouchement naturel a fini à l’hôpital à cause d’une procidence du cordon, qui a voulu malgré tout enchaîner avec un allaitement pendant plus d’un an et qui a fini à nouveau à l’hôpital dans un état d’épuisement et de dépression et de culpabilisation immense.
            Elle me disait qu’elle avait trahi la cause bio, qu’elle était une mère indigne parce qu’elle n’avait pas été capable de respecter l’engagement qu’elle avait pris d’allaiter sa fille pendant 2 ans.
            Elle était encore dans l’idéologie alors que son corps n’en pouvait plus et son système nerveux idem. Et elle a failli briser son couple en faisant du cododo…
            Tout ce processus de démédicalisation va avec une image sacrificielle des femmes en tant que mères. Et avec une idéologie qui va les ramener sous couvert de bio, de nature, à un statut de femme au foyer dépendantes financièrement entièrement de leurs maris et seulement occupée par les tâches ménagères et éducatives.
            C’est à dire qu’on retourne dans le fantasme patriarcal et la domination masculine sous couvert de mieux-être des femmes. Ce qui est quand même ultra paradoxal.
            Au nom du tout bio, les femmes renoncent progressivement à travailler, allaitent le plus longtemps possible comme si c’était une sorte de st graal pour être une femme honorable, renoncent aux couches jetables, aux petits pots, au biberon, militent pour l’école à la maison parce que l’école à l’extérieur ça pervertit les enfants, se retrouvent complètement confinées chez elles au nom du bien-être de leur famille et de leurs enfants, enferment les enfants dans cette idéologie…Ca devient une vie de femme afghane gouvernée par la peur du monde extérieur, de soi comme de l’autre.
            Et les politiques fachos comme ultra libéraux se frottent les mains: le patriarcat peut continuer de plus belle, les femmes sont retournées d’elles mêmes à la maison qu’elles n’auraient jamais dû quitter.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Vous pensez sincèrement que votre amie écolo-bio aurait été heureuse, épanouie et qu’elle aurait pleinement été respectée si on l’avait forcée à accoucher à l’hopital avec surmédicalisation, interdit d’allaiter et empêcher de faire du cocodo ? Son traumatisme aurait été bien plus grand.

            Elle a agit librement. Elle est libre d’avoir des convictions que ni vous ni moi ne sommes obligées de partager, mais qui sont tout à fait respectables. Vous choisissez la façon qui vous convient le mieux pour accoucher, respectez celle des autres femmes.

          • pétrolleuse says:

            Votre dernier commentaire n’est, ni plus, ni moins qu’un copié-collé du bouquin d’Elizabeth Badinter (le conflit: la mère et la femme…) et suinte, tout comme ce dernier, d’un profond mépris à l’égard des femmes et des choix que certaines d’entre elles peuvent faire. Pour une (prétendue) féministe, reconnaissez que c’est paradoxal. Et l’hypothèse de Badinter, aussi séduisante et bien construite soit-elle, a un tout petit défaut: elle ne peut EN RIEN s’appliquer à la société française actuelle et aux évolutions que cette dernière a connu, évolutions dont vous, les féministes “canal historique” n’avaient absolument pas pris la mesure. Il serait temps de prendre le train en marche, ma pauvre Françoise! Et tous les articles et les commentaires que je lis sur ce blog démentent la vision profondément insultante que vous avez de ces femmes – qui sont au contraire intelligentes et TRES bien renseignées – et qui veulent tout simplement reprendre leur pouvoir sur leur corps. Mais ça, ça vous dépasse, visiblement…

          • pétrolleuse says:

            Je complète ici: le problème, Françoise, c’est que vous vous imaginez toujours vivre dans les années 70. Ce que vous décrivez dans un commentaire ci-dessus – ces femmes « écolo-bobo » qui ne se rendent même pas compte (les idiotes!) qu’elles se livrent pieds et poings liés au patriarcat triomphant – n’est qu’un pur fantasme. Il apparaît clairement dans l’ensemble de vos propos que vos points de vue sur l’accouchement, l’allaitement, la maternité sont en grande partie héritées des années 70, à une époque où la maternité était très souvent vécue, non pas comme un moyen de s’épanouir, mais comme une forme d’aliénation (ce qui était vrai…). Mais les époques changent, Françoise, ce dont vous ne semblez pas avoir conscience. Scoop: on n’est plus dans les années 70! Néanmoins, le féminisme, lui, reste et il y a encore des combats à mener, ce qu’illustrent parfaitement les articles de Marie-Hélène Lahaye. Et si vous ne vous sentez plus en phase avec ces combats, si vous vous sentez davantage en lutte contre ces femmes que vous ne comprenez pas, je ne saurais que vous inviter à passer la main… Le féminisme « première génération » que vous incarnez est malheureusement devenu au fil des années un conservatisme dogmatique qui a une bonne fois pour toute décrété que, pour lutter efficacement contre le patriarcat, la femme DEVAIT travailler à temps plein (indépendance économique avant tout ! Et peu importe si le salariat représente une autre forme d’aliénation et d’exploitation pour une bonne partie des femmes aujourd’hui…), faire deux enfants, pas plus et ne pas se complaire trop longtemps dans la maternité parce que là est la véritable aliénation, accoucher sous péridurale parce que hors de question de se conformer au diktat judéo-chrétien de l’enfantement dans la douleur, refuser de prolonger son congé maternité et sevrer son gamin le plus tôt possible (le mieux étant d’éviter d’allaiter dès le début, parce qu’on n’est pas des vaches, hein ?), prendre son pied à chaque fois qu’elle baise parce que la Révolution sexuelle, c’est pas fait pour les chiens, et gober bien gentiment sa pilule tous les soirs parce qu’il est interdit de cracher sur cette formidable avancée de la médecine moderne arrachée de haute lutte et qui a permis à la femme de se libérer de l’angoisse de tomber enceinte, Bref, ce féminisme-là impose à toutes un modèle auquel on est prié de se conformer, parce que sinon, et sans s’en rendre compte (car la femme est un peu conne, hein? il faut lui répéter longtemps la même chose pour que ça finisse par rentrer…), on devient l’ instrument de notre propre soumission et on mériterait d’être tondues pour ça. Bref, ce que je lui reproche à ce féminisme-là, c’est qu’aujourd’hui, son principal combat, c’est celui qu’il mène contre les femmes elles-mêmes, contre leur liberté individuelle et leurs choix, et prétendument pour leur bien…

            Les femmes de votre génération ont ouvert la voie, certes, et nous vous en sommes infiniment reconnaissantes mais il reste encore énormément de chemin à parcourir. Mais – fort heureusement – ce sont d’autres que vous qui mèneront les combats qui doivent encore être livrés (et ils sont nombreux…). Ne prétendez pas savoir mieux que les femmes de ma génération ce qui est bon/bien/juste/important pour elles (car, manifestement, vous ne le savez pas). Elles sont capables de mener leurs propres luttes, soyez en certaines, et elle n’ont pas besoin de votre approbation !

          • Françoise says:

            A pétrolleuse et Marie-Hélène

            Oui, je pense que mon amie aurait mieux vécu la situation avec un suivi et un accouchement un peu médicalisé (pas surmédicalisé) et moins de pression à l’allaitement. Et elle n’aurait pas encore besoin d’un suivi pour dépression à l’heure actuelle.

            La pression idéologique faite en maison de naissance comme dans beaucoup de groupes liés à la Leche League mais aussi à d’autres groupes naturalistes néo-bio dérivants (il y en a malheureusement pas mal), c’est une vraie entreprise de démolition et d’assujettissement des femmes. Déjà que la plupart des femmes n’ont que très peu de confiance en elles, là, elles atteignent un niveau de renoncement, de mal-être maxi.

            Je l’ai vu sur cette amie, mais je le constate sur d’autres.
            Et c’est pas du tout un progrès pour les femmes, c’est un vrai recul. Et ça a des conséquences aussi sur l’équilibre des enfants et des couples.

            Personnellement quand je vois aujourd’hui des femmes parler de féminisme alors qu’on est dans un essentialisme réactionnaire et un discours naturaliste que ne renieraient pas les groupes anti IVG et les partis d’extrême droite, je suis effondrée.

            Parce que je vois les dégâts tous les jours dans mon métier (je suis prof). Je le vois sur des enfants, des femmes, des couples. Et ça me consterne…J’ai l’impression d’un retour en arrière du temps de ma grand-mère maternelle (née en 1898). Et ça me fait super flipper que des femmes plus éduquées scolairement et plus informées médiatiquement que ma mémé retombent dans cet enfermement.

            Et je suis toute aussi effondrée quand je constate que ça va avec le retour des intégrismes religieux toutes religions confondues. Et que ça va avec le retour des nationalismes et des fascismes.

            J’ai pas eu besoin du bouquin d’Elizabeth Badinter pour constater cette dérive depuis une bonne dizaine d’années.
            Et je n’ai pas son âge et encore moins celui de Gisèle Halimi.

            Je suis dans la petite quarantaine. Mais je suis horrifiée de voir des remugles réacs aussi violents refaire surface et le pire, sous couvert de féminisme et de défense de l’environnement.

            Et avec derrière, l’appui total du néolibéralisme qui y voit une façon d’accélérer la tout privatisation dans différents pays du monde et de casser les souverainetés nationales, les services publics et avec l’appui des ligues fascistes qui y voient le moyen accéléré de remettre les femmes sous domination masculine totale.
            Et bien sûr aussi derrière, les sectes jubilent car c’est un créneau supplémentaire pour capter de nouveaux adeptes notamment chez toute la mouvance New Age, Rebirth et autres délires.

            Je vais régulièrement à des salons bios, écolos et je vois autant de bonnes choses, que de dérives idéologiques graves qui se mettent en place, sans qu’il y ait pour le moment, de filtre efficace pour apprendre aux gens à dissocier le bon grain de l’ivraie. Et les mouvances dérivantes font passer des arguments fallacieux au possible.
            Et font de l’entrisme, de l’instrumentalisation d’associations bios et écolos cleans. Ce qui est encore plus navrant.

            Ma culture féministe universaliste et mon vécu de femme qui sait ce que c’est que l’intégrisme, la domination masculine, le patriarcat, le fascisme, les violences faites aux femmes et aux enfants, fait que je ne peux pas rejoindre des mouvances essentialistes, ce que j’appelle le féminisme de droite pour plaisanter, parce que je vois qu’en réalité, c’est un processus réactionnaire et facho qui ne dit pas son nom et qui n’annonce pas clairement la couleur, qui avance masquée avec le visage du bio et d’un pseudo féminisme.

            Je vous le dis Marie-Hélène à vous qui êtes sur le versant politique écolo dans votre circonscription. Et je vous le dis à vous Pétrolleuse qui êtes certainement dans cette mouvance essentialiste où on va retrouver pêle-mêle la Leche League, les Antigones, les mouvements scientistes et New Age, la Manif pour Tous (avec l’Opus Dei en arrière plan), la mouvance survivaliste, les associations promotionnant l’éducation scolaire à la maison, SOS Papa, etc…
            Tout ça emmené par des lobbys religieux tendance intégriste, des mouvements politiques fachos et néo libéraux atlantistes principalement.

            Pour moi et pour bien d’autres femmes féministes universalistes y compris de mon âge et plus jeunes, cette OPA sur les femmes en leur faisant croire à du féminisme, c’est le comble du patriarcat.
            Et je ne suis pas sûre que même des leader locales politiques femmes issues de ces mouvances réalisent l’entourloupe réactionnaire qu’elles promotionnent. C’est le plus triste dans l’affaire.

            Mais bon, je vois que finalement, en grattant un peu et au vu du message de Petrolleuse, j’avais bien perçu l’objectif politique naturaliste réac qui était à l’oeuvre sur ce blog. Merci de confirmer ma première impression! ;-))

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            “fascisme”, “intégrisme”, point goldwin atteint.

          • pétrolleuse says:

            Je serais donc aux côtés de l’Opus Dei, des lobbys religieux, des sectes, les ligues fascistes? Diantre :)! Comme vous y allez! Il est terrifiant le monde dans lequel vous vivez, Françoise. Mais ce n’est pas le mien. Vous ne me connaissez pas et vous ne sauriez imaginer à quel point je suis éloignée des clichés dans lesquels vous essayez de m’enfermer. Vous avez la tête farcie de préjugés et vos derniers propos, excessifs, insultants et mensongers, disqualifient l’ensemble de votre discours. Et si mes commentaires ont confirmé vos impressions, les vôtres ont confirmé les miennes: vous ne luttez pas pour les femmes, vous luttez CONTRE elles. C’est votre vision du féminisme? Grand bien vous fasse. Mais il me semble complètement dévoyé… Nous arrêterons donc là, Françoise, et c’est pour votre bien, car vous devenez grotesque…

          • Françoise says:

            Pétrolleuse

            Je pense que vous ne mesurez pas du tout quelles mouvances politiques, économiques, religieuses réactionnaires il y a derrière idéologiquement les pratiques que vous défendez. Et quels objectifs poursuivent ces mouvances.

            Pour avoir compris cela très tôt de par mon vécu familial et avoir lutté juridiquement et judiciairement contre ces groupes durant 5 ans, je sais ce qui s’agite à l’arrière-plan sous le vernis féministe essentialiste et écolo-bio.

            Maintenant, libre à vous de ne pas me croire.
            De penser que mon propos tient du préjugé, de la caricature, de l’ignorance.
            Ca vous économise les réflexions et les enquêtes de fond sur ces dérives qui gravitent autour du bio, de l’écologie et du féminisme.

            Peut-être faudra-t-il des évènements graves vous touchant personnellement pour que vous compreniez la manipulation qui est faite sur les femmes actuellement.

            Je ne vous souhaite pas de passer par où je suis passée et où sont passées mes grands-mères, ma mère pour mesurer l’oppression réactionnaire que vous défendez actuellement en croyant dur comme fer que ça va améliorer la condition des femmes et des enfants.

            Personnellement, je suis bien contente d’avoir pu m’extraire de la vie soumise et sacrificielle de mes ascendantes. Et je suis heureuse de toutes les libertés que le mouvement féministe universaliste a pu me permettre d’obtenir, moi née dans les années 70.
            Si je peux vivre le fait d’être femme fontaine sans honte, vivre une vie sexuelle personnelle et de couple épanouie et non subie, c’est grâce à leurs combats.
            Si je peux vivre en union libre sans opprobre public, c’est grâce à ces femmes.
            Si je peux avoir accès à une contraception depuis mon adolescence et ai pu avorter et que je vais pouvoir accoucher sans en mourir et sans douleur, c’est grâce à elles.

            Si j’ai pu avoir accès à une éducation scolaire étendue et un travail qui me plait même si précaire, c’est grâce à elles.

            Si je peux disposer d’un certain confort et d’une prise de parole citoyenne, c’est en partie grâce à elles.

            Si j’ai pu bénéficier de thérapies psy pour me réparer de traumas liés à des violences sexuelles intra familiales, c’est aussi en partie grâce à elles.

            A elles et au Conseil National de la Résistance, à différents mouvements syndicaux et des militants et militantes médecins.

            J’en suis consciente et je les remercie intérieurement tous les jours. Et je n’ai pas envie de voir tous ces conquis sociaux qu’elles ont obtenus disparaître. Ni voir ma génération et les suivantes retomber dans les violences et les douleurs que nos aînées ont combattues.

            Vous pensez que le féminisme universaliste est un féminisme d’arrière-garde. Vous vous trompez. C’est le seul qui a obtenu des avancées partout dans le monde aussi bien politiques, que sociales, éducatives, médicales pour vous comme pour moi et bien d’autres.
            Ce n’est pas l’essentialisme et le naturalisme qui ont au contraire toujours marché main dans la main avec les pires régimes politiques, économiques, religieux et ont maintenu les femmes à la maison et soumises au patriarcat.

        • speedy says:

          Les statistiques montrent que les femmes qui choisissent l’accouchement à domcile sont issues de toutes les catégories socio preofessionnelles, tous types de revenus.
          Avec 2% de femmes qui accouchent à domicile et qui peinent à trouver une sage-femme pour cela, il n’y a aucune volonté de généraliser et encore moins d’imposer, seulement de laisser le choix possible.
          Ma sage-femme pratiquait les tarifs de la secu, remboursés à 100%, avec seulement 200€ de dépassement pour l’ensemble du suivi pre et post natal + accouchement à domicile. Alors oui, l’accouchement à domicile n’est pas réservé aux riches.

          Les maisons de naissance n’existent pas!
          Ayant eu une cesarienne, je respecte les femmes qui en eu et en auront une pour leur bien ou celui de leur bébé. Cela n’empeche pas de respecter le choix de celles qui veulent vivre leur accouchement à 100%, sans SUR médicalisation

          • Miss Niet says:

            Je vais donc vous parler un peu de moi… Je suis en doctorat de biologie et je fréquente de nombreuses personnes travaillant dans le domaine de la santé. J’ai une phobie de l’enfantement et des enfants en général, ce qui me pousse à chercher et à comprendre comment se passent vraiment les choses, comment vit-on la création d’une famille, etc. Je suis aussi féministe, femme et les conditions de grossesse, d’accouchement et de parentalité me semblent inhérente à la condition de femme. Voici pour l’introduction.

            Concernant le suivi médical : il permet de déceler des anomalies de bonne heure et de diminuer le taux de mortalité pendant la grossesse, ou de l’interrompre si la viabilité d l’embryon/foetus est compromise. Pour autant, une femme enceinte n’est pas malade, elle est enceinte. Les contraintes qui pèsent sur une femme enceinte sont énormes à notre époque !! Il faut redonner confiance aux femmes enceintes, elles savent écouter leurs corps, et c’est le début d’une démarche saine qui peut se poursuivre lors de l’accouchement.

            L’accouchement reste un besoin naturel. On n’a effectivement peu besoin d’aide pour vomir, déféquer ou manger. Mais les incidents arrivent parfois dans toutes ces situations banales et là il faut intervenir !! Infections urinaires, fécalomes, fausses routes, toutes ces petites choses peuvent avoir des conséquences qui nécessitent une intervention. Le bon sens commande d’en déduire qu’il en va de même lors des accouchements : la plupart du temps tout va bien. La médicalisation a permis de diminuer la mortalité maternelle et infantile ce qui est formidable. Mais avant ça, nous avons su accoucher pendant des milliers d’années sans un milieu médical. Donc non, 100 de médicalisation ne pèsent pas plus lourds que des milliers d’année sur l’accouchement.
            Ce qui, en conclusion, ne retire rien au fait de pouvoir bénéficier d’assistance et d’une péridurale ou d’une césarienne, car c’est là que réside la beauté de la liberté : dans le choix.

            Enfin, l’allaitement. Mon côté scientifique et biologique se sent obligé de signaler qu’allaiter les 6 premiers mois permet de renforcer le système immunitaire du nourrisson, et de transmettre tout le patrimoine de la mère à l’enfant. Je ne dirai pas que dans un pays civilisé tel que la France c’est indispensable, mais le lait maternel reste quand même le meilleur aliment pour bébé puisqu’il transmet les anticorps essentiels pour se défendre contre les petites maladies. Alors ne pas allaiter ne met pas non plus en danger la vie de son enfant, mais c’est quand même mieux pour lui. Encore une fois, choix = liberté.

            Quant à l’idéologie bobo-écolo que vous semblez haïr passionnément, comment dire… La planète n’est pas inépuisable, nous avons chaque année une dette écologique de plus en plus lourde. Si de petites actions permettent de moins nuire à l’environnement tout en améliorant son confort, pourquoi pas ? J’utilise une coupe menstruelle au cours de mes règles, j’y ai gagné en confort, j’économise depuis 5 ans le prix des protections jetables et je pollue moins. Je ne vous oblige pas à faire pareil. Et les couches lavables ? A l’heure ou chacun possède une machine à laver chez soi, on est bien loin de l’esclavagisme moderne. Cela étant, une collègue y a renoncé avec son nouveau né car elle était trop fatiguée. Elle y est repassée au moment de l’apprentissage de la propreté. Elle n’a jamais culpabilisé (et oui, elle a repris a travaillé 6 mois après avoir accouché, comme quoi…).

            En conclusion : vous nous dites que nous nous enfermons dans des manipulations par des lobbys, mais en fin de compte, vous n’êtes capable que d’ériger en dogme vos propres idées sans considération aucune pour le vécu et le ressenti des autres. C’est bien dommage.

        • Nebullae says:

          Françoise,

          je me sens insultée par vos discours.
          Insultée en tant que femme libre, insultée dans mon intelligence. Et insultée en tant que féministe élevée par une féministe de la première heure, ma grand mère -paix à son âme- qui n’a cessée de me répéter “ne demande pas l’égalité, soit l’égalité… et ne brûle pas ton soutif c’est con parce que c’est bien pratique” (oui ce symbole elle le trouvait débile). Cette femme était née en 1923, avait vécu l’occupation, avait travaillé… et accoucher chez elle de son second par choix parce que -je cite- “plus aucun médecin qu’il soit homme ou femme ne traitera mon corps comme un objet et mon cerveau comme celui d’une dinde”.
          Il m’a fallut un premier accouchement en maternité en passe de labellisation “ami de bébés” pour comprendre ce qu’elle avait voulu me dire… mon bébé a souffert, fait une bradycardie, et a du être extrait aux forceps… parce que les protocoles établis “pour mon bien” y ont simplement mené. Et je ne vous parle pas du total dénie de mon intelligence.
          J’ai allaité, 20 mois. Et j’ai repris le travail tard. Par choix. Parce que être mère n’est pas aliénant quand on l’a choisit. J’ai utilisé des couches lavables parce que c’était meilleur pour mon budget.
          Et vous savez quoi ?? Mon homme me respecte. Il n’attend pas à ce que le diner soit prêt quand il rentre du travail, régulièrement il le prépare d’ailleurs, le week end c’est lui qui se charge du ménage. SANS QUE JE N’AI RIEN A EXIGER !!
          Cela s’appelle le partage des taches… l’Égalité !

          Les féministes françaises pensent que que nous devons devenir des hommes et nient les différences. Et pourtant, quoi qu’on en disent les femmes et les hommes sont différents… Ni inférieurs ni supérieurs, justes différents avec des rôles biologiques différents (le simple fait de la grossesse EST une différence).
          Le fait que cette différence est longtemps été une excuse pour nier nos droits ne doit pas pour autant nous amener à oublier que malgré tout elle existe. Et qu’elle n’empêche en rien l’égalité de droit.
          L’égalité n’est pas gommer les différences… juste les accepter.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci Françoise pour ce long témoignage.

      Je pense qu’il y a un malentendu fondamental: je ne fais pas la promotion de l’accouchement à domicile. Nul part dans le texte je n’ai parlé de cette question. C’est donc une extrapolation de votre part.

      Ma position est de prôner la liberté pour les femmes d’accoucher comme elles le souhaitent: hôpital avec grande médicalisation, hôpital avec une médicalisation minimale, en plateau technique accompagnée d’une sage-femme libérale, en maison de naissance attenante à un hôpital, en maison de naissance classique, à domicile… C’est pour cette liberté que je me bats. Vous souhaitez accoucher par césarienne sous anesthésie générale pour les raisons tout à fait légitimes que vous expliquez. Vous en avez absolument le droit, et je vous souhaite sincèrement que tout se passe pour le mieux. Il se fait qu’aujourd’hui, obtenir une grande médicalisation de son accouchement ne pose généralement aucun problème. Une grande médicalisation est la norme. Les problèmes commencent précisément lorsqu’une femme ne veut pas de médicalisation. La violence commence là. Or, il est tout aussi légitime pour une femme de vouloir accoucher par voie basse dans l’intimité, sans injection ni mutilation. La liberté des femmes à disposer de leur corps est un combat féministe.

      La deuxième chose pour laquelle je me bats en tant que féministe, c’est le respect des femmes et de leur corps. Lorsqu’une femme choisit d’accoucher dans un milieu médicalisé (choix qui est en réalité de plus en plus une obligation), la moindre des choses, c’est qu’elle y soit respectée, qu’on ne lui impose pas d’actes médicaux sans son consentement éclairé (comme tous les actes médicaux), qu’on ne la mette pas dans une situation que le monde médical sait délibérément douloureux (c’est là que commence la torture), qu’elle ne soit pas mutilée contre son consentement (oui, une mutilation – souvent inutile – imposée à quelqu’un est aussi une forme de torture). J’ai constaté qu’il y avait des pratiques contraire aux droits humains fondamentaux imposées aux femmes qui se déroulaient quotidiennement dans les hôpitaux. En tant que féministe, je ne pouvais rester indifférente.

      Ce combat-ci n’empêche bien sûr pas les autres combats féministes.

      • Françoise says:

        Bonsoir Marie-Hélène

        Si vous ne faites pas la promotion de l’accouchement à domicile sur ce blog alors que font les liens qui concernent essentiellement cette promotion de l’accouchement à domicile ? Alors pourquoi cette attaque en règle de l’hôpital public et des maternités publiques, avec des propos plus que diffamatoires étant les comparaisons odieuses que vous utilisez et qui sont d’un mépris sans nom à la fois pour les personnes qui ont réellement subi la torture et subi des violences sexuelles?

        Il n’y a pas d’extrapolation de ma part du tout quant à vos intentions. Il suffit d’aller explorer ce blog et les liens amis que vous avez, mais aussi d’autres articles que vous avez écrit en enquêtant un peu sur vous via différents moteurs de recherche pour comprendre l’objectif naturaliste que vous promotionnez sous couvert de défense des femmes.

        Si je n’avais pas la culture féministe universaliste que j’ai depuis un certain nombre d’années, je pourrais très facilement comme bien d’autres femmes qui vous ont lue me faire duper par votre propos. Mais j’ai cette culture féministe.
        Qui me permet de savoir faire la différence entre un propos naturaliste véhiculé par des lobbys réactionnaires se faisant passer pour féministes et de réelles démarches féministes.

        La liberté d’accoucher en toute sécurité médicalement parlany et en toute liberté a été conquise depuis belle lurette. Ce qui reste maintenant à conquérir, c’est que les femmes s’emparent de ces droits gagnés de haute lutte et ne méprisent pas les conquêtes que leurs aînées.
        Si des femmes adultes majeures françaises avec toutes leurs capacités de réflexion, d’éducation, de compréhension, d’intelligence, sont incapables de quitter un comportement d’éternelle mineure et de soumission et se rendent incapables elles-mêmes de faire valoir leurs droits les plus élémentaires alors qu’elles en ont toutes les capacités et que les hôpitaux publics leur permettent tout le loisir de le faire tout au long d’un parcours de grossesse, se ne sont pas les équipes médicales qu’il faut dénoncer mais l’immobilisme et le mutisme et l’immaturité des femmes.
        Comment pour des actes aussi importants dans une vie qu’un accouchement, une femme peut-elle refuser d’exercer ses droits en amont d’un acte médical qui l’engage dans toute sa personne alors qu’il lui est pleinement proposé de le faire?
        Aucun médecin homme ou femme, aucune sage-femme, aucun personnel soignant hospitalier n’exerce un lien de subordination ni un lien parental d’autorité sur les patients. C’est si vrai que les mêmes personnels comme les établissements de santé publique sont passibles de procès et de mises au pénal en cas de non respect, violences et abus sur patients.
        Il y a donc moyen pour les patients, les patientes d’exercer leurs droits à chaque moment.
        Et à chaque intervention médicale importante, il y a moyen pour les patients et patientes et leurs familles de refuser, de poser leurs conditions et le personnel médical est tenu de respecter sous peine de poursuites pénales.

        La torture ne peut s’exercer que lorsque la victime est privée de ses droits les plus élémentaires par une autorité dictatoriale qui a droit de vie et de mort sur elle.
        En quoi une femme qui a tous ses moyens, tous ses droits, toute sa tête, toute son intelligence, toute latitude, espace et interlocuteurs en milieu médical pour faire respecter ses droits
        peut se prétendre torturée?
        J’aimerais que vous m’expliquiez cela.

        J’aimerais aussi que vous m’expliquiez en quoi il est impossible dans une maternité publique y compris de petite ville de province équipée de ballons, de cordes d’accouchement, de bassins, de personnels formés pour accoucher les femmes dans toutes les positions possibles et imaginables avec ou sans péridurale, l’hôpital public empêche les femmes d’avoir des accouchements peu médicalisés? Sachant en plus qu’il y a des entretiens préalables proposés avec toute l’équipe obstétrique et la femme qui va accoucher pour préparer au mieux dans le respect de la femme et de l’enfant l’accouchement et la naissance.

        Si encore l’offre d’accouchement se réduisait à un seul type d’intervention et obligatoirement ultra médicalisé, je comprendrais votre position et votre article, mais ça fait belle lurette que tous les hôpitaux publics, y compris dans des petites villes de province proposent un éventail d’accouchements divers aux femmes. Du peu médicalisé au très médicalisé.

        Le droit à disposer de son corps ne peut être défendu que si les femmes exercent, investissent réellement ce droit en tant qu’adultes.
        Vous ne pouvez pas accuser le personnel médical de violence, de sadisme, d’agressions quand se sont les femmes qui se taisent, n’exercent pas leurs droits les plus élémentaires et ensuite se posent comme victimes.

        Etre une femme c’est d’abord connaître, exercer et investir pleinement ses droits, les droits que nos aînées ont conquis pour elles-mêmes et pour nous de haute lutte et au prix parfois de leur vie.
        Si les femmes pensent qu’elles n’ont pas à exercer et investir ces droits fondamentaux alors qu’elles ont toute l’opportunité, l’espace et les interlocuteurs pour le faire, elles se méprisent et se piétinent elles-mêmes. Et elles piétinent ainsi les droits de toutes les autres femmes.
        Qu’il soit difficile encore aujourd’hui pour nombre de jeunes femmes d’investir leurs droits fondamentaux et de les exercer même si elles ont la pleine liberté de pouvoir le faire, je le sais.
        Ca vient d’une éducation familiale, de loyautés invisibles au patriarcat, aux religions patriarcales encore très très présentes.

        Mais c’est une étape cruciale dont doivent avoir conscience toutes les femmes qui arrivent à l’âge adulte si elles ne veulent pas se retrouver un jour sans droits, victimes d’abus en tous genres.
        Rien n’est jamais acquis définitivement. Surtout pas les droits fondamentaux humains. Surtout pas les conquêtes sociales. Nous voyons ces droits et ces conquis sociaux bafoués suffisamment encore aujourd’hui.
        Alors ça demande une responsabilisation citoyenne de tous et toutes sur ces questions, un combat pour maintenir ses droits et les conquêtes sociales. Et ça commence par faire respecter et investir ses propres droits individuels et pas les voir comme des trucs inutiles appartenant au passé.

        Si moi qui ai vécu des agressions ultra traumatisantes enfant en l’absence de législation internationale et de droits internationaux, j’ai pu à l’âge de ma majorité, me défendre et faire valoir mes droits et continuer de le faire depuis, je ne vois pas en quoi, à moins d’un handicap physique et neurologique et/ou psychotique profond qui ne permet pas un exercice autonome de ses droits, d’autres femmes adultes avec un parcours beaucoup plus classique se révèlent incapables de poser désirs, refus et limites, d’exercer leurs droits fondamentaux. Que ce soit à l’hôpital ou ailleurs.

        Et il me parait profondément fallacieux d’accuser l’hôpital public de tous les maux quand les femmes refusent de se comporter en adultes et se refusent le droit d’exercer leur volonté pleine et entière.

        Dans votre propos, vous mettez des femmes adultes en positions de victimes et d’éternelles mineures, vous les déresponsabilisez ce qui me semble une attitude plus masculiniste et patriarcale réactionnaire que féministe.

        C’est pourquoi j’ai été profondément choquée par votre propos.
        Comme par ailleurs j’ai été choquée par d’autres articles sur d’autres sujets connexes de vous ailleurs sur le Web.

      • Marie-Hélène Lahaye says:

        Françoise,

        « Si vous ne faites pas la promotion de l’accouchement à domicile sur ce blog alors que font les liens qui concernent essentiellement cette promotion de l’accouchement à domicile ? »

        Les liens renvoient à des blogs prônant la naissance respectée. L’accouchement à domicile n’est qu’une option – très marginale d’ailleurs – parmi beaucoup d’autres. Même si vous ne semblez pas en avoir conscience, il y a une différence entre exiger le respect pour chaque femme lorsqu’elle accouche (quel que soit l’endroit où elle accouche) et promouvoir l’accouchement à domicile. Le seul point commun entre ces deux notions, c’est que les personnes soutenant l’accouchement à domicile le font comme une démarche de respect pour la femme.

        « Alors pourquoi cette attaque en règle de l’hôpital public et des maternités publiques, »

        Je n’attaque pas plus les hôpitaux publics que privés. Où allez-vous chercher cette idée dans mon texte ? J’attaque certaines pratiques qui ont lieu en toute impunité dans certains hôpitaux, tant publics que privés.

        « les comparaisons odieuses que vous utilisez et qui sont d’un mépris sans nom à la fois pour les personnes qui ont réellement subi la torture et subi des violences sexuelles? »

        En quoi est-ce odieux ? Lisez l’article que je viens de poster où je donne l’exemple d’une Mexicaine qui a dû accoucher en détention en étant attachée à la table. Pour moi, menotter une femme qui accouche relève de la torture. Mais alors, les hopitaux qui obligent les femmes à accoucher en étant attachées à la table (ce qui est contraire à toute la littérature scientifique), qu’est-ce que c’est ? L’acte est le même. Pourquoi est-ce de la torture lorsque cet acte est commis dans une prison, mais ne l’est pas lorsqu’il est commis dans un hôpital ? Un autre exemple, une étude israélienne a démontré que pour certaines femmes, accoucher traumatise autant qu’un attentat : http://www.ima.org.il/imaj/ViewArticle.aspx?aId=147 N’est-ce pas une comparaison odieuse avec les personnes victimes d’attentat ?

        « Qui me permet de savoir faire la différence entre un propos naturaliste véhiculé par des lobbys réactionnaires se faisant passer pour féministes et de réelles démarches féministes. »

        Si je comprends bien, pour vous, les femmes prônant la liberté d’accoucher naturellement sont des réactionnaires ? Vous n’acceptez pas que certaines femmes puissent avoir la liberté d’accoucher comme elles le souhaitent, y compris naturellement ? Votre féminisme consiste à imposer à toutes les femmes de se soumettre au monde médical, c’est à dire un pouvoir majoritairement masculin ? Personnellement, je ne le partage pas.

        « La liberté d’accoucher en toute sécurité médicalement parlany et en toute liberté a été conquise depuis belle lurette. Ce qui reste maintenant à conquérir, c’est que les femmes s’emparent de ces droits gagnés de haute lutte et ne méprisent pas les conquêtes que leurs aînées. »

        Une grosse mise au point semble nécessaire. Jamais les féministes européennes continentales n’ont milité pour la médicalisation de l’accouchement. Aucune lutte féministe n’a été menée pour améliorer les conditions d’accouchement et lutter contre la mortalité maternelle et infantile. Si les femmes se sont retrouvées à accoucher dans les hôpitaux, c’est suite à la promotion de ce type d’accouchement par des pouvoirs publics dans les années 1930 dans un but de natalité. Les femmes ont toujours accouché où on leur a dit d’accoucher. Le féminisme ne s’est jamais emparé de cette question. Même concernant la douleur. Si au 19ème siècle, des féministes anglo-saxonnes ont milité pour avoir le droit d’accoucher sans douleur en voulant bénéficier du chloroforme comme l’avait utilisé la reine Victoria, cette lutte n’a jamais été menée par les féminismes du continent. L’accouchement sans douleur leur a été offert dans les années 1950 par Lamaze suite à son retour d’URSS, sans que des mouvements de femmes se mobilisent. A l’époque, la grande question qui mobilisaient les féministes – et à juste titre – c’était le droit à la contraception à l’avortement. C’est à dire le droit de ne pas avoir d’enfant (et donc de ne pas accoucher). Simone de Beauvoir, pour qui je voue pourtant une grande admiration, aborde le sujet de la maternité dans le Deuxième sexe principalement sous un angle négatif, rappelant l’urgence du droit à l’avortement et à la contraception, et soulignant l’aliénation que constitue la maternité pour les femmes. Elle-même n’a d’ailleurs pas eu d’enfant. Est arrivée la péridurale dans les années 1970, qui a été largement adoptée dans les hôpitaux, sans qu’il n’y ait non plus la moindre lutte féministe. Bon nombre de femmes en ont bénéficié, et c’est très bien. Mais aujourd’hui, on arrive à un paradoxe où refuser la péridurale (pour un tas de raisons légitimes qui relève de la liberté de chaque femme) est un combat. Donc l’idée qu’accoucher en toute sécurité dans un contexte médical serait le résultat d’un combat féministe mené depuis belle lurette est historiquement faux. Le combat féministe qui est à mener, c’est de rendre la liberté aux femmes par rapport à l’accouchement, leur permettre de choisir en toute connaissance de cause la façon dont elles veulent accoucher, et faire en sorte qu’une diversité de services soient à leur disposition pour qu’elles puissent choisir celui qui leur convient le mieux. Le second combat féministe à mener est de permettre aux femmes d’être pleinement respectées lorsqu’elles accouchent à l’hôpital (et partout ailleurs), que leur consentement libre et éclairé soit demandé pour chaque acte, qu’elles disposent d’une information la plus objective possible pour faire les choix les meilleurs.

        Je partage votre opinion sur le fait que les femmes doivent prendre leur accouchement en main et ne pas bêtement se soumettre au monde médical (comme quoi, nous pouvons être d’accord sur un point 😉 ). Un des objectifs de mon blog est précisément de susciter ce questionnement auprès des femmes. Comment peut-on inciter les femmes à exercer leur esprit critique par rapport à la médecine et aux actes qui seront posés si part ailleurs, on s’interdit toute critique du monde médical? A la lecture de mon billet, si violent doit-il, j’espère que certaines femmes s’intéresseront d’un peu plus près aux conditions d’accouchement qui leur seront offertes à l’hôpital. Ce blog contribue donc pleinement à cette prise de conscience et l’empowerment nécessaire des femmes.

        « La torture ne peut s’exercer que lorsque la victime est privée de ses droits les plus élémentaires par une autorité dictatoriale qui a droit de vie et de mort sur elle. En quoi une femme qui a tous ses moyens, tous ses droits, toute sa tête, toute son intelligence, toute latitude, espace et interlocuteurs en milieu médical pour faire respecter ses droits
        peut se prétendre torturée?  »

        L’hôpital est un lieu profondément dictatorial. Le discours donné aux femmes est « vous risquez la mort, vous et votre enfant, si vous ne vous soumettez pas aux actes que nous allons vous imposer ». Rien qu’une petite preuve de ce caractère dictatorial est l’autorisation de sortie que fournit un médecin pour libérer une femme après un accouchement. Où, en dehors d’une prison, faut-il une autorisation de sortie pour quitter un lieu ? Si on regarde la situation dans d’autres pays européens, la situation est encore parfois pire. En Irlande par exemple, une femme peut être contrainte de subir une césarienne contre sa volonté, par intervention d’un juge. Dans ce pays, les droits de la femme sont sur papier équivalent aux droits du foetus. Dans les faits, étant donné le poids du catholicisme dans ce pays (qui rappelons-le refuse toujours le droit à l’avortement), un fœtus a plus de droit que la femme qui le porte. Si bien que l’équipe médicale peut imposer une césarienne à une femme par respect des droits du fœtus. Comment ça se passe ? Si la femme refuse, toute l’équipe médicale composées de l’ensemble des médecins entre dans sa chambre pour réitérer leur ordre de pratiquer une césarienne, histoire de l’impressionner. Si elle continue à refuser, un juge est saisi en urgence, et peut imposer une césarienne (ce qu’il fait généralement sur ordre des médecins). Pour moi, cette situation est une question éminemment féministe relevant de droits fondamentaux des femmes et de la libre disposition de son corps, qui ne se résume pas à prôner l’accouchement naturel ou l’accouchement à domicile.

        « J’aimerais aussi que vous m’expliquiez en quoi il est impossible dans une maternité publique y compris de petite ville de province équipée de ballons, de cordes d’accouchement, de bassins, de personnels formés pour accoucher les femmes dans toutes les positions possibles et imaginables avec ou sans péridurale, l’hôpital public empêche les femmes d’avoir des accouchements peu médicalisés? »

        Tous les hôpitaux n’ont pas de telle salle. Et les hôpitaux qui ont une telle salle n’ont pas systématiquement le personnel formé et disponible pour accompagner les femmes souhaitant un accouchement naturel. Notamment une sage-femme formée aux techniques d’accouchement sans douleur ou d’hypnonaissance pouvait rester en permanence avec la parturiente.

        • Sandra says:

          ça n’est pas une question de public ou de privé, les maternités qui offrent un réel accompagnement à l’accouchement naturel sont rares. Pour exemple, aucune dans mon département et rien de mieux dans ma région.

        • Françoise says:

          Les liens renvoient majoritairement à des sites prônant l’accouchement à domicile ou en maison de naissance, l’allaitement longue durée. Il suffit de les explorer pour voir de quoi il retourne. On est dans une démarche politique réac de la femme à la maison et seulement dévouée au foyer sous couvert de féminisme. Et c’est grave.

          J’ai l’impression de retrouver le vieux bouquin réac catho qu’avait ma mère dans les années 50 et qui s’appelait le Code du Bonheur (éditions rurales et ouvrières) avec toutes les indications pour se conformer à être une bonne femme et une bonne mère et une bonne épouse au foyer. Dans une formule revisitée pour rester dans un terme à la mode.

          Personnellement ça m’effare qu’on en soit rendues nous femmes instruites nées entre les années 70 et 90 à ces réacs attitudes.
          Peut-être parce que j’ai vu ma mère femme au foyer vivre les pires horreurs conjugales et familiales, que ma soeur et moi avons vécu un vrai enfermement et des violences intrafamiliales dont notre mère ne pouvait pas nous protéger et dont elle était aussi victime et sans possibilité de s’en sortir (en milieu rural et sans activité professionnelle c’était impossible), je mesure à quel point le combat féministe de de Beauvoir comme de Gisèle Halimi et d’autres a été important pour sortir des tas de femmes de ces horreurs.

          Aussi quand je vois se profiler à nouveau un discours politique sur les bienfaits de la femme et de la mère au foyer faisant tout elle-même et se sacrifiant pour sa famille, sachant bien ce qu’une majorité de mes parentes âgées ont vécu et ce que j’ai vécu de douleurs et de blessures dans ce contexte en tant qu’enfant et ado (pourtant à l’époque où beaucoup de mamans de mes copines travaillaient à plein temps), je mesure parfaitement la portée plus que grave de ce revival réactionnaire sous couvert de féminisme.

          Il me semble que beaucoup de mes contemporaines dans la petite quarantaine et de femmes plus jeunes qui n’ont pas le vécu traumatique familial lié à la femme au foyer, s’illusionnent énormément et fantasment énormément sur une vie idéale (façon images d’Epinal des années 50) qui est en réalité un enfermement religieux, social, conjugal qui amène les pires violences. Je peux en témoigner largement. J’en ai assez souffert au quotidien durant les 17 premières années de ma vie.
          Et j’ai vu mes grands-mères nées respectivement en 1898 et 1908 encore plus abîmées psychologiquement que ma mère par ce mode de vie.

          Donc je ne peux pas y souscrire parce que j’ai vu ce que ça engendre en terme de souffrances immenses chez les femmes.

          J’ai une expérience de ce genre de vie que j’ai vu tous les jours de mon enfance et adolescence et pu constater une fois sortie de cet enfermement familial tous les dégâts psycho-affectifs et les terreurs et les violences que ça a généré sur des générations et dont moi-même j’ai eu toutes les peines du monde à sortir.

          Alors je viens tout ce que l’on veut comme choix. Mais je ne veux pas voir des femmes de ma génération et plus jeunes replonger dans l’enfer réactionnaire et violent que j’ai vécu. Parce que des enfants en sortent polytraumatisés, je suis bien placée hélas pour le savoir.
          Et les femmes sont fracassées à vie.
          Je le vois assez avec ma maman.

          Je n’ai pas dit que la liberté d’accoucher médicalement parlant avait été conquise par les féministes. Mais les femmes y ont majoritairement souscrit parce qu’elles en avaient marre de mourir et de voir mourir des copines lors d’accouchements à domicile ou dans des granges, des arrière cours d’usine. Dès que les femmes ont pu bénéficier de la Sécu et d’une prise en charge médicale remboursée, massivement, elles sont allées à la maternité.
          Je ne remonte pas aux années 30 avec les premières médicalisation parce que seules les bourgeoises pouvaient se payer un accouchement médicalisé. Et encore, c’était très mal vu, une sorte de démission morale des femmes qui devaient souffrir pour être jugées dignes d’être mères.

          Vous invoquez la torture pour une mexicaine au Mexique. Mais vous devez quand même savoir que le Mexique est un pays violent où les droits des femmes n’ont quasiment pas cours et où les femmes restent des éternelles petites filles, tuées, abusées, violentées (affaire de Ciudad Juares par exemple). Alors pourquoi parler de torture en milieu hospitalier français alors que vous vous appuyez sur un exemple mexicain?
          Là on est dans la manipulation…
          Au Mexique et dans bien des pays où règne le chaos politique voire dictatorial, on ne fait pas d’entretien préalable à l’accouchement en milieu hospitalier. On ne prend pas en compte l’avis des femmes et on limite les propositions d’accouchement au strict minimum. Les femmes n’ont rien à dire.

          Ici en France, nous avons un choix, une liberté, une démocratisation sur ces domaines INCROYABLE.
          Il suffit que les femmes se responsabilisent un peu et sortent un peu de la passivité, de l’immaturité pour obtenir un maximum et d’aides, et de soutiens et de méthodes variées dans un respect et un dialogue.
          Le souci des femmes françaises mais pas que, des femmes occidentales en général, c’est qu’elles restent dans un comportement très soumis vis à vis de toute forme d’autorité. Ca dépasse le cadre médical. C’est valable pour l’aspect professionnel et syndical. C’est valable dans les études et dans les parcours de carrière pro où l’autocensure et le sacrificiel marche à plein régime.

          L’hôpital n’est plus un lieu dictatorial depuis déjà une bonne vingtaine d’années. Parce que tout a été mis en place pour qu’il y ait une écoute des patients et une prise en compte de la douleur et du partage avec les équipes médicales.
          Ce qui peut enrayer ce progrès, c’est la baisse des effectifs soignants et justement la destruction de la santé publique pour du tout privé géré par la finance. Ce qui était l’objectif sarkozien de 2007. Et qui n’a pas été remis en cause par Hollande. Et ce processus de destruction de la santé publique et des services publics dans leur ensemble, c’est une demande américaine néolibérale et fortement réactionnaire.
          Alors ça passe par l’idée de liberté de choix, sans qu’on dise aux gens que ça va leur coûter cher, dépendre de mutuelles et d’assurances privées coûteuses et qu’au final, ça ne pourra s’adresser qu’aux plus riches.
          Et que les pauvres (hommes, femmes, enfants) dans leur ensemble retourneront à des situations où ils n’auront plus accès à des soins médicaux sauf dans quelques dispensaires comme la Croix Rouge.
          C’est déjà le cas pour des personnes âgées qui ont de petites retraites et qui doivent choisir entre leurs médicaments et manger. C’est déjà le cas pour des familles qui n’ont pas de mutuelle et qui ne peuvent donc pas accéder à une prise en charge médicale complète. Et qui négligent soins dentaires, ophtalmo, gynécos, etc.
          Pire, je fais partie des femmes qui n’ont pas accès au congé maternité parce que précaire dans l’emploi.
          Et cette situation concerne de plus en plus de femmes.
          Qui arrivent à l’accouchement complètement épuisées et qui doivent reprendre immédiatement le travail si elles ne veulent pas perdre tous leurs jobs et leur indépendance financière.

          Et pour parachever tout cela, on va dérembourser des médicaments en clamant que c’est pour diminuer le trou de la Sécu. Mais la Sécu était bénéficiaire encore en 2002 sous Jospin. C’est depuis la casse du service public de santé progressive sous Chirac et Sarko et qui concerne autant les hôpitaux généralistes que les hôpitaux psy, que les centres IVG qu’on assiste à de multiples catastrophes.

          Alors je ne comprends pas comment des femmes scolarisées, informées peuvent accélérer cette casse de l’accès médicalisé pour tous et toutes, sachant qu’elles sont déjà les premières victimes de cette casse. C’est un non-sens. Une contradiction absolue.

          L’autorisation de sortie, vous l’avez ailleurs qu’en prison et l’hôpital psy ou général. Vous l’avez aussi chez les militaires, vous l’avez aussi dans les internats scolaires pour les sorties du mercredi des ados, vous l’avez aussi pour les sorties scolaires des enfants, vous l’avez aussi chez les religieux vivant dans des congrégations. Vous l’avez aussi sur des sites nucléaires. Vous l’avez aussi pour les congés maladie, vous les avez en maisons de retraite médicalisées ou pas. Dès qu’il y a mise en danger physique, risque, vous avez des autorisations de sortie. Donc vous ne pouvez invoquer un principe d’enfermement et de dictature en assimilant prison et hôpital. Ou ne concernant que les femmes. Ca concerne les deux sexes et à tous les âges de la vie et dans plein de secteurs.

          L’Irlande a été massivement dominée par des mouvances réactionnaires et notamment religieuses catholiques et protestantes qui ont toujours une immense influence politique et y compris dans le secteur médical. Donc c’est un mauvais exemple. Pas du tout représentatif de ce qui se passe en France.
          La Pologne, le Portugal, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche aussi sont dans la même problématique hélas.
          Si nous en France, nous nous sommes débarrassés massivement de l’influence religieuse catho dans les années 70 en milieu hospitalier comme scolaire et qu’on a fermé les bagnes religieux pour enfants et femmes à la même époque (Bon Pasteur, Miséricorde et autres horreurs), ce n’est pas le cas (sauf pour les bagnes religieux) d’encore bien des pays européens. Et c’est un immense problème. Une verrue qui freine les droits des femmes dans ces pays mais aussi les droits des enfants.
          J’espère que ça changera rapidement pour ces pays. Malheureusement ce qui freine actuellement, c’est la dictature de la finance et le poids de la crise que paient les plus pauvres. Ce qui entraîne déscolarisation des enfants qui retournent travailler au noir dès l’âge de 6 ans pour faire vivre leurs familles, une perte de logement, de travail (regardez les taux de chômage en Espagne, Italie, Irlande, Pologne, Grèce)…et toutes les misères possibles pour les femmes.

          Je suis désolée de vous l’apprendre, mais vous avez de plus en plus d’équipes hospitalières formées sur des accouchements différents, variés dans toutes les postures possibles et avec tous les accessoires dont des accouchements peu médicalisés. Et des sages-femmes formées et des obstétriciennes aussi.
          Et des salles même en maternité provinciale, très bien équipées. Le seul hic, c’est souvent que beaucoup de maternités pourtant en pointe mais de proximité ferment simplement pour satisfaire la rentabilité. C’est tout.
          Alors je trouve dommage de continuer cette casse en promouvant des espaces privés payants démédicalisés qui contribuent à faire fermer des maternités et des services publics hospitaliers de qualité et de proximité.

          • mathilde says:

            Françoise, au vu de votre histoire personnelle douloureuse, je comprends d’où vous vient votre haine des femmes et du corps féminin- à vos yeux, forcément monstrueux puisque capable de susciter des désirs hors normes de la part de personnes pourtant proches – et de la vie conjugale (vous avez vraiment eu une vie difficile, vous…). Vous êtes incapable de vous abstraire de votre histoire personnelle, qui est rappelée à chaque ligne de chacun de vos commentaires. Mais comme vous êtes une femme intelligente, vous avez totalement intellectualisé votre vécu de manière à pouvoir le rendre supportable, et vous ne vous rendez même plus compte que vous êtes incapable de voir le monde autrement qu’à travers le prisme de votre traumatisme personnel. Mais je suis au grand regret de vous dire que la majorité des femmes ne partagent pas votre vision des choses. Lorsqu’on a été violée enfant et que son intimité est devenue une zone sinistrée, je comprends qu’on ne puisse imaginer pouvoir vivre un accouchement “naturel” et qu’on ne puisse entretenir une relation apaisée, harmonieuse avec son corps. Mais c’est vous qui entretenez, par la force des choses, un rapport malsain avec ce dernier, pas les femmes qui souhaitent faire confiance au leur et désirent au contraire renouer avec la physiologie. Au vu de votre histoire, personne ne peut vous en blâmer, mais sachez que votre approche des choses, du fait de votre vécu, est on ne peut plus pathologique (pas facile à admettre, certes…) et qu’elle ne peut en aucun cas être transposée à quiconque. Et c’est pas une césarienne sous anesthésie générale qui va vous aider à surmonter vos névroses. Bref, pour résumer en quelques mots: allez vous faire soigner!

          • Françoise says:

            Bonjour Mathilde

            En tant que femme fontaine et ayant une vie sexuelle et intime et conjugale épanouie depuis maintenant l’âge de 23 ans, malgré le passé traumatique que j’ai eu, je peux pas vous laisser dire que je hais les femmes, que je hais mon corps et le corps féminin, Mathilde.
            Alors là, pas du tout.
            Vous êtes totalement à côté de la plaque.
            Je crois que j’ai eu beaucoup de chance au contraire de ne pas, malgré le passé atroce que j’ai eu durant mon enfance et mon adolescence, être mutilée et dissociée comme je vois encore beaucoup de femmes l’être et pas simplement des femmes qui ont vécu un inceste.
            Et je sais que si j’ai échappé à ça, c’est de par une combattivité de tous les instants et d’un refus de la fatalité.

            J’ai surmonté tout ça au fil du temps justement parce que j’ai conscientisé et verbalisé et travaillé sur ces questions. Et me suis responsabilisée. Je n’ai pas attendu que le bien-être me tombe tout cuit dans la bouche. Je me suis investie pour le conquérir et le vivre.

            Et je suis frappée de voir que bien des femmes de ma génération qui n’ont pas ce parcours du tout, ont été au contraire gâtées par la vie, sont elles, beaucoup bloquées que moi dans des postures immatures, soumises, sacrificielles.
            Que ce soit au plan de leur rapport au corps, à leur sexe, que ce soit au plan de leur rapport à l’autorité, que ce soit au plan de leur rapport aux hommes, que ce soit au plan de leur rapport à leurs libertés syndicales, contraceptives, que ce soit au plan des pratiques sexuelles.

            Je vois des contemporaines et des plus jeunes dans une soumission et dans des blocages absolument hallucinants. Et là je me dis, bon sang, comment alors qu’elles ont eu des mères beaucoup plus libérées et heureuses que la mienne, peuvent-elles être aussi en retard dans leur autonomie psycho affective, dans leur rapports relationnels, dans leur rapport à elles-mêmes.

            Ca m’effare de constater cela tous les jours…
            Et pourtant, beaucoup ont fait comme moi des études supérieures, ont des boulots et des vies confortables, ont accès à plein de choses…mais c’est comme si ce confort avait en quelque sorte bloqué mes consoeurs dans leur processus d’émancipation et d’autonomie.
            Ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.

            Pour info, Mathilde, je ne souhaite pas imposer à toutes les femmes un accouchement ultra médicalisé comme celui que j’ai sollicité. En aucune façon. Je ne pense pas que la césarienne sous AG soit la panacée suprême. J’ai précisé d’ailleurs que ce n’était pas mon souhait initial mais que c’était un second choix raisonné par rapport à ma problématique.
            Je ne souhaite pas ça pour toutes les femmes, loin loin de là. Et si elles veulent faire un accouchement sans péridurale sur un ballon, dans un bassin, sur un trapèze, ça me va aussi très bien. Je comprends tout à fait et ça me pose aucun problème. Je respecte ça à fond.

            Mais je dis aux femmes qui voudraient promouvoir uniquement pour toutes un accouchement démédicalisé privé payant, hors d’un service public de santé, ce pour toutes (et c’est le cas de ce blog et des femmes qui majoritairement s’y expriment), qu’elles ne mesurent ni les risques ni les conséquences dramatiques que cela va ramener pour l’ensemble des femmes dans tous les soins génésiques.
            C’est tout.

            La physiologie, le corps, le sexe, on peut y accéder autrement que par l’accouchement.
            On peut nouer avec son corps par la masturbation, la sexualité de couple, le tantra, les pratiques sportives, de relaxation, de la réflexologie, de l’ostéopathie, un vrai contact serein.
            L’accouchement, c’est sans doute le moment le moins facile pour prendre contact positivement avec sa physiologie.
            Et c’est sans doute pas le moment le plus idéal pour pouvoir s’extraire de la vision réac de la maternité véhiculée aussi bien religieusement que politiquement depuis des siècles: tu enfanteras dans la douleur…

            Je suis consternée qu’on en revienne progressivement sous un label bio et pseudo féministe et individualiste, à vanter un accouchement non médicalisé dans la douleur et présenter un discours aux femmes que c’est le seul moyen pour se transcender, s’appartenir à elles-mêmes et être vraiment une femme digne de ce nom. Là on touche le malsain et le masochisme profond. Et c’est grave en 2013.

            Merci pour le conseil de soins. J’ai fait les thérapies qu’il fallait par rapport à mes traumas depuis déjà un bon moment. D’où ma vie épanouie conjugale, sexuelle, affective et pro depuis l’âge de 23 ans.
            Ce qui m’a pris le plus de temps à réaliser, c’est de disposer d’une stabilité financière minimum pour pouvoir me lancer avec mon compagnon dans un projet de famille. Je vais bientôt accoucher d’une petite fille faite dans l’amour et la joie. Donc voyez…je suis loin d’être dans la posture pathologique et sinistrée que vous me prêtez.
            D’autres femmes qui ont eu mon vécu sont malheureusement bien moins sorties d’affaire.
            J’en suis profondément triste pour elles. Je sais que malheureusement, nous ne sommes pas égales face à la souffrance et aux catastrophes de la vie. J’ai eu beaucoup de chance. Mais je me suis également extrêmement mobilisée et responsabilisée pour m’en sortir.
            Je n’aurais pas une vie aussi équilibrée que celle dont je dispose depuis près de 20 ans, si j’étais restée dans la complaisance victimaire et dans la fatalité,dans la procrastination, le dolorisme.

          • mathilde says:

            “je dis aux femmes qui voudraient promouvoir uniquement pour toutes un accouchement démédicalisé privé payant, hors d’un service public de santé, ce pour toutes (et c’est le cas de ce blog et des femmes qui majoritairement s’y expriment)”. Mais OU AVEZ-VOUS LU UNE CHOSE PAREILLE???? Vous nagez en plein délire!! Citez-moi une phrase tirée d’un article de ce blog qui prétende vouloir imposer à TOUTES les femmes le même mode d’accouchement? Militer en faveur de l’AAD ou de l’instauration des maisons de naissance (choix ultra-minoritaire, voire totalement inexistant à l’heure actuelle, en France) ne signifie pas que l’on veuille imposer à toutes d’accoucher à domicile ou en MDN mais qu’on souhaite juste ELARGIR les choix qui s’offrent aux femmes en matière d’accompagnement à la naissance. Vous êtes complètement paranoïaque (les fachos sont parmi nous O_O! ), vous véhiculez des idées absolument fausses et, dans votre délire, vous vous autorisez à prêter aux autres des intentions qui ne sont absolument pas les leurs. La majorité des lectrices de ce blog ne sont pas plus connes que vous – malgré ce que vous semblez suggérer, avec une certaine forme de condescendante, assez puante, il faut bien le dire… – et sont tout à fait capables de faire la part des choses, contrairement à vous…

  18. manganaise says:

    Il est interdit de fumée des substances illicites. ;o) Je suis d’accord que sur une chose, la surmédicalisation d’un accouchement. Maintenant le reste de l’article est à la limite du racolage. Demandez à vos grands-mères et arrières grands mères dans quelles conditions elles accouchaient ? Regardez le taux de mortalité infantile. Si votre enfant était mort né ou intra utérin, qu’elle aurait été votre opinion dans ce cas là ???
    Votre paragraphe “accoucher, s’est facile laissez faire la nature” est digne d’une femme qui soit n’a pas été enceinte ou qui a accouché sans aucune difficulté. J’ai laissé faire la nature pour mon accouchement mais ça ne s’est pas très bien passé. Je ne suis surtout pas la seule. Le col ouvert au max et des fortes contractions, mon bébé a eu beaucoup de mal à sortir et il voulait sortir par l’anus en plus et restait bloqué dans le moyen bassin. L’obstétricien a utilisé la ventouse à 2 ou 3 reprises. Cela a eu des conséquences sur la morphologie de mon bébé et donc sur sa santé. Il a le diaphragme de bloqué dans la cage thoracique comprimant les poumons du à l’effet accordéon de la ventouse qui a lâchée et une dorsale qui bloque un nerf de son petit bras. Il était en souffrance cardiaque et respiratoire. Il a du être sortie en urgence avec cet instrument. Je vous l’accorde c’est violent comme intervention. Sa position dans le bassin ne permettait même pas une intervention par césarienne. Le médecin n’a pas eu d’autre alternative que la ventouse et une épisiotomie. Sans cette intervention mon bébé serait mort sur la table d’accouchement. Donc m’a position pour accoucher n’était vraiment pas la question primordiale sur le moment. Avant l’accouchement, j’étais constamment debout donc bébé aurait pu sortir dans une position « normale” ce qui ne fut pas le cas. Bébé a 3 mois, il voit l’ostéopathe et maintenant il va très bien. Je ne regrette pas cette “violence utile”. Il faut discuter avec le corps médical et je vous assure que tout ce que vous décrivez dans votre article n’est pas ce que pensent la généralité des médecins et des sages femmes. Ils ne font jamais ces interventions là par plaisir. Beaucoup respecte la nature en favorisant justement les positions naturelles pour accoucher. Auriez vous laissé votre enfant mourir lors de l’expulsion parce que ce n’est pas la position naturelle et parce que l’on vous a introduit des forceps ou autre ???? Soyez réaliste et ne faites pas l’autruche, vous auriez fait comme nous toutes.

    Pour ce qui est du 6ème paragraphe sur le “viol et les sévices” s’est un grand n’importe quoi. Définition d’un viol : Fait de forcer, de contraindre quelqu’un contre son gré. =>heu Je crois que les femmes qui ont été violées et qui lisent votre article ne seront pas forcement d’accord avec vous. Et puis si vous ne voulez pas une quelconque intrusion intime ne tombez pas enceinte alors mieux ne faites pas l’amour n’ont plus (ou l’utilisation d’un sextoy, ce n’est pas naturel !!) ou encore ne vous faites pas suivre par un gynécologue, il va introduire son spéculum pour vous examiner et dépister un éventuel cancer de l’utérus. Surtout ne vous déshabillez pas n’allez pas chez le médecin car il va vous demander de tousser de façon non naturel pour écouter vos bronches, … Voyez comme votre article est dans sa grande globalité fermée et très généraliste.

    Ne dites pas que cet article ouvre un débat car votre opinion est fermée et bien tranchée. Ce qui ne laisse pas de place à ce dit débat.

    Et donc pour conclure, je trouve que votre article n’est que du blabla racoleur d’une femme sans expérience ou avec peu de connaissance et de vécu dans ce domaine. Je ne dis pas qu’il faille accepter cette dictature masculine (d’ailleurs il y a beaucoup de femme), moi même étant super féministe, mais il faut faire la part des choses. Et vous, vous ne le faites pas.

    • FatMous says:

      Et si vous arrêtiez de transposer votre vécu sur celui d’autrui?
      Vous aviez eu besoin d’un accouchement médicalisé d’après les circonstances, tant mieux pour vous, ça probablement sauvé la vie de votre bébé, mais je peux vous assurer que toutes les interventions pendant un accouchement ne sont forcément faites pour des urgences vitales.
      Alors quand j’entend des témoignages de mamans primipares autour de moi dire qu’à la même clinique où elles ont toutes accouché (5 témoignages), elles ont TOUTES eu une épisiotomie au bout de seulement 20 min de poussée, voire 30 min, sans nécéssité médicale, car soit-disant, “ça ne va pas asse vite madame, désolée”, non c’est faire l’autruche que de dire que tout les soignants prennent tout le temps les bonnes décisions.
      A les prendre pour des dieux, on oublie qu’ils sont simplement des humains, et que par définition , ils peuvent faire des mauvais choix. Le libre-arbitre devrait profiter au mieux la paturiente, pas forcément pour le confort du praticien, comme ça arrive malheureusement encore souvent (sauf réelle nécessité médicale évidémment, quand il y’a urgence vitale, on fait au mieux, mais je parle pas de cela)

      Il y’a du boulot pour que certaines acceptent tout simplement qu’on ne veuille pas faire comme tout le monde, n’en déplaise.

      Que ça me gonfle.

    • Suzanne says:

      Vos arguments sont consternants… Concernant la définition du viol, voilà ce que dit la loi : “Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.” Un toucher vaginal pratiqué sans le consentement explicite de la patiente, C’EST UN VIOL AU REGARD DE LA LOI. Un toucher vaginal pratiqué après avoir extorqué le consentement de la femme par abus de l’autorité médicale ou en lui faisant croire que son refus va mettre en danger la vie de son bébé, C’EST UN VIOL AU REGARD DE LA LOI. Une épisiotomie pratiquée sans en avertir la patiente et/ou malgré son refus exprimé, C’EST UNE MUTILATION SEXUELLE. Ces pratiques sont tolérées dans notre société parce que réalisées dans un cadre médical et sous le prétexte d’assurer la sécurité des mères et des enfants mais cette tolérance à l’égard de ce qui devrait être qualifié de véritables sévices est UNE HONTE. Savez-vous-même que certains gynécos encouragent leurs étudiants en médecine à pratiquer des TV au bloc opératoire (en cas de césarienne par exemple) sur des patientes endormies, histoire de “se faire la main”… ? Vous appelez ça comment vous ? Et croyez-moi, ce n’est pas une légende urbaine mais bien une réalité que certains médecins n’hésitent plus à dénoncer :
      http://sous-la-blouse.blogspot.fr/2011/06/tu-sauras-jamais.html
      http://www.e-carabin.net/showthread.php?9239-examens-en-stage-s%C3%A9mio

      • Françoise says:

        En tant que femme incestée depuis l’âge de 5 ans jusqu’à 17 ans, je sais parfaitement faire la différence entre un viol (j’en ais subi suffisamment au niveau intrafamilial dès ma prime enfance de la part aussi bien d’une vieille femme que d’un homme) et un acte qui est fait pour sauver la vie d’un bébé et de sa maman en cas de mise en danger de leurs vies.

        Beaucoup des femmes qui se plaignent de maltraitance hospitalière et médicale, ne verbalisent jamais leur souhait d’accouchement avant celui-ci. N’expliquent jamais ni à l’obstétricienne qui les suit ni à l’équipe médicale (anesthésistes et sages-femmes) ce qu’elles souhaitent, ce qu’elles ne souhaitent pas, ce qu’elles n’accepteront jamais. Cette verbalisation doit se faire au minimum 2 mois avant l’accouchement. Sinon, l’accouchement est subi et non vécu correctement.
        Si moi j’ai pu faire de l’information sur ma situation de parturiente victime d’inceste, faire respecter mes préventions et expliquer ma situation, y compris faire de la formation de l’équipe soignante via des documents en pdf de femmes qui ont vécu l’inceste et les violences sexuelles et qui ont besoin d’un accompagnement spécial de leur accouchement, qui ne tolèrent pas certains gestes médicaux mais de par le passé, y voient la résurgence des traumatismes antérieurs subis, je ne vois pas pourquoi d’autres femmes, même sans mon vécu traumatique, ne sont pas capables de le faire.

        Nous sommes des adultes, non des petites filles soumises et muettes quand il s’agit d’un évènement aussi important qu’un accouchement. Même une primipare est capable de parler de tout ça. Certes, c’est embarrassant de parler de notre intimité, des peurs, des répulsions que l’on a face à tel ou tel acte médical mais c’est primordial pour être pleinement respectée et accompagnée médicalement parlant.

        Quand je vous lis parler de sévice à propos d’épisiotomie, de touchers vaginaux, alors que des sévices réels j’en ai subi à l’intérieur même de ma famille y compris une tentative de meurtre par mon père qui m’a violée moi et ma soeur, je suis effondrée.
        Je n’irai pas jusqu’à vous conseiller de vivre véritablement des sévices réels pour comprendre la différence entre un acte médical d’urgence et un viol, mais replacez les choses à leur juste place et non dans une confusion plus que détestable des genres, s’il vous plait.

        C’est comme si vous replaciez mon vécu traumatique d’enfant violée dès le plus jeune âge pour du rien du tout, de la roupie de sansonnet…C’est particulièrement blessant et votre discours banalise les horreurs que j’ai vécues et qu’ont vécu, que vivent bien d’autres hommes et femmes et enfants en terme de violences sexuelles.

        Certes, des touchers vaginaux peuvent être pénibles, comme l’épisiotomie. Mais cela vous pouvez l’empêcher si vous en parlez sans détours avant l’accouchement avec l’équipe médicale, l’obstétricien. Et il y a moyen de négocier un accouchement différent si certains gestes médicaux vous paraissent insupportables et traumatisants.

        Un viol qu’il soit intrafamilial ou conjugal procède d’une véritable entreprise de démolition et de meurtre psychique et sexuel de la victime et il n’y a pas moyen d’y échapper ni de verbaliser. Se rajoute dans le cas de ces viols très particuliers une dimension d’emprise et de culpabilité terrible parce que violence perpétrée par un membre de la famille. J’en sais quelque chose et ai dû faire plusieurs années de thérapie psy pour arriver à soigner et réparer ces traumas…Alors il me parait important de ne pas assimiler un geste médical d’urgence à un viol.
        Que de plus en plus de femmes aient du mal à exposer leur sexe, désirent accoucher différemment de la posture couchée pieds dans les étriers, je le comprends parfaitement et y trouve beaucoup de légitimité (d’autant plus moi qui ai vécu des viols et des sévices dans ma famille dès l’âge de 5 ans). Mais de là à assimiler tout le suivi médicalisé d’accouchement en milieu hospitalier à un viol, c’est proprement insupportable et diffamatoire.

        Et c’est une violence sans nom pour toutes celles et ceux qui comme moi, ont vécu les pires sévices sexuels dès leur enfance.

        • valérie says:

          Je vous soutiens entièrement Françoise, les raccourcis sont faciles et blessants.
          Il est vrai que beaucoup de parturientes n’expriment rien de ce qu’elles veulent ou ne veulent pas car n’ont pas fait de travail sur elles-mêmes : conscience et responsabilisation sont à mille lieux d’elles, et c’est dommage pour les nouveaux-nés; et nous en tant que sages-femmes, nous prenont “en charge” les femmes qui ne se prennent elles-mêmes pas en charge : c’est aussi simple que ça…
          Bon cheminement à vous

          • Sandra says:

            Avez-vous entendu parler de l’expérience de Milgram ?

          • Françoise says:

            Je remarque aussi cela Valérie.
            Je ne suis pas sage-femme mais je l’observe régulièrement chez beaucoup de femmes, amies, proches, voisines, collègues de travail.
            Dans l’affaire ce qui pèse, c’est encore et toujours une éducation familiale qui majoritairement incite encore aujourd’hui les femmes et les filles à la soumission et les menace d’exclusion sentimentale, sociale et professionnelle, relationnelle si elles ne sont pas assez soumises à toutes les formes d’autorité et/ou aux hommes.
            Il faut un grand courage aux femmes, suffisamment d’éducation et d’estime d’elles-mêmes pour oser remettre en question et en cause ces éducations mortifères, se vivre sujet et non plus objet dans tous les aspects de leur vie y compris lorsque cela implique leur intimité.
            J’espère que cela changera au fil des prochaines décennies. Je sais qu’il faut du temps pour qu’il y ait changement profond en terme sociétal. Il reste encore beaucoup d’éducation populaire à faire, de conscientisation. Trop de femmes restent ignorantes des combats des femmes des générations précédentes, des situations vécues par leurs ancêtres. Trop de femmes restent ignorantes des enjeux politiques de destruction des conquis sociaux et du secteur public aussi bien de santé que d’éducation. Ce qui n’aide pas à leur autonomie psycho affective, ce qui ne les aide pas à être pleinement sujets et à se vivre femmes en dehors de la maternité.
            Je souhaite vivement que cela change au fil du temps. Pour toutes les femmes, les jeunes filles et les petites filles.

        • Anne says:

          Je comprends ta souffrance, François. Je comprends vraiment. Mais ce que je ne comprends pas, c’est qu’en lisant certains commentaires, le récits d’expériences d’autres femmes – et je pense en particulier à celui de cette jeune femme enceinte qui ne souhaitait pas d’examen gynécologique que son médecin a menacé d’internement et de gavage par sonde si elle ne se soumettait pas à sa volonté – vous ne fassiez pas un lien entre votre vécu, votre souffrance et celui de ces autres personnes.

          Votre expérience des violences sexuelles, de la contrainte menée par des personnes ayant un pouvoir a certes été plus longue et plus durables que celles d’autres femmes, mais est-ce que cela transforme fondamentalement le caractère anormal, maltraitant et abusif des expériences vécues par ces femmes ? Vous dites que “c’est des gestes médicaux, donc c’est fondé, donc vous n’avez pas à vous sentir mal”

          Vous qui reprochez à l’auteur la violence de ses propos, réalisez-vous la violence des vôtres ? Vous êtes tout simplement en train de dire qu’une femme qui n’a pas subit une expérience aussi traumatisante que la vôtre ne peut prétendre avoir été violée ou abusée sexuellement.

          • Françoise says:

            Je ne dis surtout pas ce que vous voudriez me faire dire. Loin loin de là.

            Quand j’ai été agressée sexuellement, j’étais une petite fille et une ado mineure coincée par l’autorité familiale et avec des agresseurs familiaux, l’un était mon propre père, l’autre une de mes grandes tantes âgée de 75 ans. Je ne pouvais pas négocier ni m’opposer ni dénoncer leurs agissements parce que j’étais une enfant dépendante financièrement, matériellement entièrement de ces proches. Autre facteur lié au contexte et à cette époque: les droits internationaux de l’enfant n’existaient pas, il n’y avait pas le 119, je vivais en milieu rural dans un tout petit village et il n’y avait personne pour me protéger et empêcher et dénoncer ces violences.
            Donc j’étais dans un rapport totalement inégalitaire qui me mettait moi, ma soeur également mineure à la merci totale de ces agresseurs intrafamiliaux. Pire, mon père me menaçait de tuer ma mère si je parlais des violences qu’il me faisait subir. Il m’a fallu une hospitalisation dans un état grave à 17 ans pour que je puisse dénoncer ces agissements à un psy pro qui a à l’époque négocié mon émancipation pour que je ne sois plus violentée ni contrainte.

            A contrario:
            Une femme qui va accoucher est une adulte qui rencontre d’autres adultes aussi égaux qu’elle en droits, en devoirs. L’équipe médicale qui aide à l’accouchement ne dispose pas d’une autorité parentale qui empêche et interdit à la femme qui va accoucher de parler de ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas pour son accouchement.
            La femme qui va accoucher est majeure, pas mineure. Le personnel médical n’exerce aucune autorité supérieure pour lui imposer tel ou tel acte médical.

            Si vous dites ce que vous voulez et ne voulez pas avant un acte médical complexe (opération, accouchement, examen intrusif, traitement chimio lourd), le médecin est tenu de respecter votre volonté sinon il risque le procès et l’hôpital aussi. Vous n’êtes pas donc à sa merci comme peut l’être un enfant face à un agresseur sexuel adulte qui est aussi son responsable légal. Vous avez l’opportunité, l’âge, l’égalité et les droits et les devoirs et le statut, l’éducation pour refuser ou accepter et dire votre souhait clairement.
            Et vous pouvez négocier votre accouchement.
            Vous avez toute latitude de le faire et des moments précis pour le faire.

            Si vous ne dites rien, par peur, attendez le dernier moment par soumission servile à l’équipe médicale, par peur de passer pour une chieuse et qu’au dernier moment on vous impose quelque chose qui vous violente, vous ne pouvez que vous en prendre à vous-même parce qu’il y a eu le temps nécessaire avant, la disponibilité des intervenants, des rendez-vous spécifiques pour parler ensemble de tout ce qui fâche, de tout ce qui blesse de tout ce que vous ne voulez absolument pas. Parce que vous avez l’égalité en droit, l’indépendance, vous ne dépendez pas financièrement ni matériellement des médecins. Vous n’êtes pas mineure mais majeure.

            Si vous n’avez rien dit, si vous avez méprisé les entretiens préparatoires avec l’équipe médicale, négligé de signaler des situations de santé invalidantes, des dégoûts, des terreurs, des blocages, un vécu traumatique, en cas de violence et d’abus, le médecin peut vous dire: qui ne dit mot consent et personne ne vous a prise en traître. On vous a demandé de vous exprimer, de préparer avec nous votre accouchement, de dire les choses que vous souhaitez et ne souhaitez pas et vous n’avez rien dit, rien manifesté. Ce qui veut dire que vous avez laissé carte blanche, toute latitude d’intervention, même la plus invraisemblable comme si l’équipe médicale était toute puissante telle une dictature.
            Une femme adulte n’est même pas dans un lien de subordination avec son médecin comme elle pourrait l’être avec un employeur. Elle peut le révoquer et en changer quand elle veut s’il ne lui convient pas.

            J’ai le regret de vous dire que si une femme s’est tue au mépris d’elle-même alors qu’elle pouvait exprimer et exercer sans restriction tout au long de son suivi de grossesse sa volonté pleine et entière et faire valoir ses droits, c’est qu’elle n’est pas une adulte au plan comportemental et psycho-affectif. Et ça me parait grave alors que nous sommes dans un pays où on ne refuse pas que les femmes s’expriment. Aucune femme n’arrive à la maternité ni au suivi obstétrique de grossesse avec un baillon sur la bouche et un garde chiourme qui la frappe pour l’empêcher d’exercer son droit à la parole et à la contestation.
            Chaque femme peut parler, dénoncer, proposer, négocier ce qu’elle veut et ne veut pas avant tout acte médical quel qu’il soit. Ca fait partie des droits les plus élémentaires que vous pouvez invoquer à tous moments et exercer.

            On n’est pas du tout sur le même plan avec des violences sexuelles intrafamiliales sur enfant et ado.
            Pas du tout dans le même rapport relationnel.

            Donc on ne peut pas assimiler une femme adulte à qui on a proposé d’exercer tous ses droits, de préparer son accouchement avec l’équipe médicale mais qui s’est tue et qui subit son accouchement et des violences, avec des enfants violés par des adultes qui ont pouvoir de vie et de mort et dont l’enfant est dépendant pour sa survie physique et psychique.

            Si la situation que vit une femme pendant un accouchement qu’elle n’a pas préparé, pas dit, pas revendiqué ni négocié, peut être d’une grande violence, elle ne peut être comparable de par la différence d’âges, de droits, de force avec des violences sexuelles sur mineurs perpétrés par des adultes parents ayant toute autorité légale sur eux.

            Tenter de faire ce raccourci, c’est très grave, c’est banaliser le viol des mineurs et faire passer les femmes adultes pour d’éternelles mineures, ce que nous ne sommes pas du tout légalement et constitutionnellement parlant.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Françoise,
            En l’occurrence, de nombreuses femmes ont émis des souhaits particuliers à l’équipe médicale concernant leur accouchement, souhait dont il n’a pas été tenu compte. Encore une fois, vous avez choisi la façon d’accoucher qui plait le plus au monde médical: césarienne avec anesthésie générale, sans provocation aucune, c’est non seulement ce que chirurgiens préfèrent, mais en plus c’est ce qui rapporte le plus à l’hôpital (au frais du contribuable). Mais encore une fois, libre à vous et je vous soutiens pleinement dans votre démarche. Par contre, une femme qui se présente à l’hôpital et qui souhaite avoir une sage-femme rien que pour elle qui l’accompagne tout au long de son accouchement entièrement naturel, ne l’aura pas. Ni la sage-femme en permanence (pour ça, il faut prendre les services d’une sage-femme libérale, et trouver un hôpital qui lui donne accès au plateau technique, c’est très rare), ni l’accouchement naturel, çad sans cateter, avec un monitoring intermittent, et personne qui vient la déranger.

          • Françoise says:

            Marie Hélène

            Il m’a été difficile au contraire de négocier un accouchement par césarienne avec anesthésie générale car pour l’hôpital public où je vais accoucher, c’est quelque chose qui ne va pas de soi, qui relève pour les équipes médicales du caprice.
            Il a fallu que j’explique sur plusieurs rendez-vous avec des documents de formation sur la tokophobie primaire des parturientes victimes d’inceste destinés aux personnels soignants que j’ai récupérés sur le site de l’AIVI, et d’un témoignage personnel précis avec tous les détails des abus et viols que j’avais subis intrafamiliaux pour que ma demande soit acceptée, agréée par l’équipe médicale obstétrique après délibérations et discussions multiples.

            Donc non, un accouchement ultra médicalisé comme celui que j’ai sollicité n’est pas la généralité loin de là. Peu de femmes peuvent y avoir accès sauf en cas de grave problème de santé ou de situation traumatique profonde comme la mienne, preuves à l’appui.

            Plein de femmes ont tenté et tentent d’avoir une césarienne avec anesthésie générale et ne l’ont pas eue, ne l’auront jamais. Il faut des situations bien particulières pour l’obtenir et ce dans nombre d’hôpitaux publics.
            Même chose pour la césarienne classique sous anesthésie locale.
            Ce qui est le plus couramment proposé en maternité publique, c’est un accouchement par voie basse dans toutes les positions possibles et sous différentes manières avec ou sans péridurale.
            Pour le reste des interventions ultra médicalisées, il faut des raisons graves, sérieuses.
            Parce que ça nécessite un plateau technique important et une mobilisation plus grande du personnel qu’en cas d’accouchement classique par voie basse, que c’est plus cher. Donc on ne les accorde pas à toutes les femmes, loin de là.

            Je vois énormément de femmes accouchées se plaindre d’agressions, de violences mais qui avant l’accouchement, n’ont rien dit aux équipes sur ce qu’elles souhaitaient ou pas.
            Pire, une majorité a soigneusement évité les rendez-vous avec les anesthésistes, les équipes médicales obstétriques, n’ont pas précisé des problèmes de santé importants, des peurs, des traumas et après se scandalisent de problèmes rencontrés post accouchement ou lors de l’accouchement.
            Et quand j’ai demandé à ces femmes (pour certaines des amies de longue date), pourquoi elles n’avaient pas voulu faire ces démarches élémentaires pour justement faire valoir leurs droits élémentaires de femmes et de citoyennes, elles m’ont répondu qu’elles n’allaient pas exposer leur intimité et leurs problèmes de santé, leurs peurs, leurs complexes à des femmes médecins et infirmières et sages femmes, qu’elles avaient honte et que ça ne les regardait pas.
            Sauf que lorsqu’il s’agit d’un évènement aussi important qu’un accouchement qui implique l’intimité des femmes, c’est quelque chose dont il faut justement parler sans détours pour justement éviter des drames et de vivre ce moment important très mal.

            Si déjà ces femmes ne parlent pas pour défendre et exercer leurs droits pour leur propre santé, comment peuvent-elles défendre leurs droits syndicaux, professionnels si elles fuient, refusent toute entrevue, démarche qui leur permettraient d’exercer leur liberté individuelle et d’assurer leur protection?

            On marche sur la tête…

            Si vous souhaitez des hôpitaux publics avec des sages-femmes disponibles individuellement pour chaque patiente, alors demandez que notre état français cesse la politique de privatisation des hôpitaux publics et finance réellement à nouveau les dits hôpitaux publics.

            D’autant qu’il y a moyen de financer du personnel en plus, d’offrir des soins encore plus diversifiés, si les biens immobiliers somptuaires qu’occupent gracieusement tous frais payés pas mal de cadres de santé et d’administratifs (ce qui fait que leur salaire déjà élevé est de l’argent de poche), tous les hôpitaux étaient vendus. Cela en ferait de l’argent pour recruter et payer des personnels dignement et améliorer encore plus les soins pour tous les patients.
            Et s’il y avait nationalisation des cliniques privées, je peux vous dire qu’il y aurait là encore de quoi payer largement du personnel supplémentaire.
            Vous devriez aussi défendre la Sécurité Sociale et pas défendre le tout privé et libéral comme vous le faites.
            Car ce n’est pas ce qui permettra à toutes les femmes d’avoir accès aux meilleurs soins de santé.
            Seules les femmes aisées pourront se payer le privé et le libéral. Car celui-ci ne fonctionne pas sur la sécurité sociale mais sur la rentabilité financière privée.

            Or il me semble que le combat féministe se place non pour la défense d’intérêts particuliers et privés régis par la finance, mais pour la défense d’intérêts collectifs pour TOUTES les femmes sans distinction de fortune, de classe sociale, etc et cette défense inclut la solidarité et la préservation des conquêtes sociales du CNR.

            Gisèle Halimi vous le dirait mieux que moi.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Françoise,

            « Il m’a été difficile au contraire de négocier un accouchement par césarienne avec anesthésie générale car pour l’hôpital public où je vais accoucher, c’est quelque chose qui ne va pas de soi, qui relève pour les équipes médicales du caprice. »

            Oui, mais vous l’avez obtenu. Aujourd’hui, en France, une femme qui veut, pour les mêmes raisons que vous, accoucher dans une maison de naissance ou à domicile, ne peut pas. Il y a des femmes qui, justement après des abus, veulent se réapproprier leur corps en accouchement naturellement et en étant pleinement respectée par les intervenants médicaux. Un exemple dans ce reportage radio ici : http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-naitre-et-mourir-14-%C2%AB-les-eaux-d%E2%80%99annie-%E2%80%93-dans-les-remous-de-l%E2%80%99aquatique-prena

            Or, aujourd’hui, ces femmes ne peuvent pas voir leur demande rencontrée.

            « Si vous souhaitez des hôpitaux publics avec des sages-femmes disponibles individuellement pour chaque patiente, alors demandez que notre état français cesse la politique de privatisation des hôpitaux publics et finance réellement à nouveau les dits hôpitaux publics. »

            La situation n’est pas meilleure dans les hôpitaux privés. L’Etat complique encore les choses en fermant les maternités de proximité, en refusant de valoriser le statut des sages-femmes et en laissant pourrir la situation des sages-femmes libérales qui ne peuvent plus payer les assurances délirantes (20 fois supérieures que dans les autres pays européens). Il y a un combat social à mener dans ce domaine. Mais pour ça, il faut réformer de font en comble ce qui se passe dans les hôpitaux. D’où mes propos dans ce blog.

            « Vous devriez aussi défendre la Sécurité Sociale et pas défendre le tout privé et libéral comme vous le faites. »
            Où ai-je défendu le tout libéral ?

            « mais pour la défense d’intérêts collectifs pour TOUTES les femmes sans distinction de fortune, de classe sociale, etc et cette défense inclut la solidarité et la préservation des conquêtes sociales. »
            Oui, exactement. Où ai-je dit le contraire ?

    • Suzanne says:

      Vos arguments sont consternants et vous disqualifient d’emblée… Concernant la définition du viol, voilà ce que dit la loi : “Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.” Un toucher vaginal pratiqué sans le consentement explicite de la patiente, C’EST UN VIOL AU REGARD DE LA LOI. Un toucher vaginal pratiqué après avoir extorqué le consentement de la femme par abus de l’autorité médicale ou en lui faisant croire que son refus va mettre en danger la vie de son bébé, C’EST UN VIOL AU REGARD DE LA LOI. Une épisiotomie pratiquée sans en avertir la patiente et/ou malgré son refus exprimé, C’EST UNE MUTILATION SEXUELLE. Ces pratiques sont tolérées dans notre société parce que réalisées dans un cadre médical et sous le prétexte d’assurer la sécurité des mères et des enfants mais cette tolérance à l’égard de ce qui devrait être qualifié de véritables sévices est UNE HONTE. Mais trom nombreux sont encore celles qui, comme vous, continuent d’accepter d’être traités comme de vulgaires morceaux de viande, sans broncher, allant même jusqu’à faire preuve de gratitude envers leurs tortionnaires. Bonjour le syndrome de Stockholm ! Savez-vous-même que certains gynécos encouragent leurs étudiants en médecine à pratiquer des TV au bloc opératoire (en cas de césarienne par exemple) sur des patientes endormies, histoire de “se faire la main”… ? Vous appelez ça comment vous ? Et croyez-moi, ce n’est pas une légende urbaine mais bien une réalité que certains médecins n’hésitent plus à dénoncer :
      http://sous-la-blouse.blogspot.fr/2011/06/tu-sauras-jamais.html
      http://www.e-carabin.net/showthread.php?9239-examens-en-stage-s%C3%A9mio

    • Tuxedo says:

      Définition d’un viol : Fait de forcer, de contraindre quelqu’un contre son gré.

      Non ma chère, je vous invite à rechercher vous-même la définition du viol qui inclut tout acte de pénétration imposé par la force, la menace, la contrainte ou la SURPRISE. « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise »

  19. berkana says:

    bonjour, je n’ai pas encore terminé de lire l’article mais je ressens le besoin de m’exprimer des à présent sur le sujet.
    Je ne peux que reconnaitre que oui, accoucher est naturel, et l’expulsion est naturellement prévue pour se faire, c’est physiologique.
    Cependant, avant de dériver vers des propos tels que torture etc, il faut également reconnaitre une chose importante qui influe beaucoup :
    désormais, la grande majorité des femmes font le choix de ne plus souffrir de leur travail de couche, et l’anesthésie qui les “libere”, inhibe également dramatiquement leurs sensations, et leurs reflexes de poussées. Quand on ne sent plus ses contractions, on ne sait plus non plus quand ni comment pousser.
    De plus, concernant le fait qu’on ne devrait intervenir que dans les cas pathologiques, et bien il se trouve que très souvent, il y a nécessité d’intervenir. Nécessité vitale, pour le bébé le plus souvent, et parfois aussi pour la mère.
    Sachez que je suis une femme multipare, que j’ai accouchée la premiere fois sous peridurale et que ce fut un calvaire, je me suis sentie rabaissée, inutile et incapable, handicapée même!
    c’est pourquoi pour la suite, j’ai accouché naturellement, sans anesthésie, à genoux, et qu’effectivement c’était merveilleux, je n’ai écouté que moi, mais j’ai conscience que j’ai eu de la chance et que dans un relativement fort pourcentage, il y a besoin d’assistance.
    En d’autres temps, on laissait les femmes accoucher tranquilles, et leurs bébés mouraient souvent, et elles aussi.
    Malgré qu’elles soient assistées, guidées et pas toujours libres, les mamans sont la plupart du temps reconnaissantes d’avoir été accompagnées, et que le personnel hospitalier soit intervenu lorsqu’il était nécessaire…

  20. Cromaline says:

    Je suis un peu perplexe… j’ai eu le lien vers cet article par ma soeur fraichement enceinte… Je n’ose imaginer les bouffées d’angoisses qu’elle a du avoir en lisant tout ça! Pour ma part j’ai un petit garçon de 19 mois, et ce que vous décrivez dans ce texte n’est absolument pas ce que j’ai vécu pour l’accouchement de mon fils!
    Oui il y a des choses à revoir, mais tout n’est pas à jeter non plus! Votre texte reflète les témoignages de femmes ayant soufferts et je comprend! Néanmoins, on raconte plus volontier un accouchement “boucherie” qu’un accouchement “bisounours”. Les femmes ayant souffert ont besoin d’exteriorisées ce qu’elles ont vécu de négatif, et finalement celle pour qui ça c’est bien passée, ne disent pas grand choses. Voilà pourquoi on a tous autour de nous des récits catastrophes, et voilà pourquoi, moi, je raconte à qui veut bien l’entendre, que mon accouchement a été tel que je l’imaginais. J’ai eu la péridurale, mais j’ai quand même senti mon bébé passé. Mon dieu la péridurale! Oui mais je vous dirai aussi quand vous vous faites arracher une dent, vous le faites sans anesthésie?? J’ai très bien poussé car il a rapidement été là. Je n’ai pas eu d’épisio mais j’ai quand même été déchiré (mince! vous disiez que la nature était bien faite!). Pendant l’attente du grand moment, on nous a proposer d’éteindre la lumière, et de mettre de la musique.
    Et pourtant j’ai accouché dans un hopital public! Toute l’équipe médicale a été adorable.
    Votre texte dénonce des abérrations sur lesquelles je suis d’accord, mais je le trouve également terriblement anxiogène pour les futures Mamans…

    • Romane says:

      Chère Madame, je ne vois pas comment vous pouvez rendre la Nature responsable de votre déchirure… Car elle était où, la Nature, dans votre accouchement sous péridurale, avec la médicalisation que cela entraîne (perf’ d’ocytocine, sondage urinaire, immobilisation forcée…), avec expulsion dans une position gynéco classique (mais pas du tout physio) et avec une poussée très probablement dirigée…? Quant à comparer la douleur de l’accouchement avec celle qu’on éprouve lors de l’extraction dentaire à vif, c’est une comparaison qui n’est absolument pas pertinente. Quand on accouche physiologiquement, la douleur ressentie, c’est celle du corps qui travaille, qui accomplit un effort énorme (comme dans le cadre d’une épreuve sportive, par exemple) alors que lorsqu’on se fait arrachement une dent, on est totalement passif et à la merci des instruments du dentiste…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Cromaline “j’ai eu le lien vers cet article par ma soeur fraichement enceinte… Je n’ose imaginer les bouffées d’angoisses qu’elle a du avoir en lisant tout ça! ”

      Mon blog doit-il être lu par des femmes enceintes ? C’est une question qui m’a régulièrement été posée, et pour laquelle je n’ai pas de réponse définitive. D’un côté je ne veux pas qu’une femme arrive à son accouchement en étant stressée et angoissée. Donc décrire la réalité brutale de ce qui se passe dans beaucoup de maternité et les conséquences d’actes médicaux qui sont généralement tues n’est pas recommandé, surtout à une semaine d’un accouchement. D’un autre coté, je ne voudrais pas non plus qu’une femme enceinte vienne me dire après son accouchement qui a mal tourné “tu savais, pourquoi ne m’as-tu rien dit ?”.

      Bref, je n’ai pas de réponse définitive. Quand une amie demande “tu penses que c’est judicieux que je transmette ton blog à une collègue enceinte?”, je réponds “oui, mais préviens-là qu’elle pourra lire des choses choquantes”.

  21. mariesf says:

    A l’heure actuelle, les sages-femmes réalisent la majorité des accouchements en France, et pourtant, pas UN SEUL mot à leur sujet dans ce texte. C’est dire son degré de réalisme… Un pavé dans la mare, comme vous dites, ça peut être utile, à condition de ne pas tordre le cou à la vérité…

  22. comaline says:

    Romane, je ne rend pas ka nature responsable de ma déchirure, je dis que c’est réducteur de dire que tout notre être à été conçu pour accoucher. Sinon on serait toutes fertiles, on aurait toutes des bassins larges, les bébés ne se présenteraientre pas en siège… Bref ce serait un monde où tout serait parfait. Hors ce n”est pas le cas. Personnellement j”ai eu un super accouchement et un enfant en parfaite santé. Et c’est le principal. La péridurale ne m’a pas déposséder de mon corps, puisqu’elle était bien dosée.

  23. pousseverte says:

    La violence est conternante. Ce texte est violent. Il est consternant.
    Lorsqu’on veut faire avancer des choses, changer des mentalités, c’est avec la non violence, la parole,( je suis partisante de la non violence éducative, forcément…)
    parler, écouter, c’est comprendre. Comprendre qu’est ce qui est mal vécu, s’en rendre compte, et améliorer ses pratiques dans un soucis de prendre soin de l’autre.
    Une céasarienne sous AG en raison d’une terrible histoire de vie, je n’y avais pas pensé. Mais je trouve cela logique. Un accouchement à domicile car tout se présente bien et que l’on est serein , je trouve cela tout aussi logique. Un TV qui permet de deceler une procidence de cordon (le cordon qui sort avant le bébé, donc qui n’oxygene plus le bébé) et tout fini en césa, c’est logique. Vouloir un péri, car on a peur, ben … c’est entendable aussi. Et on n’est pas une mauvaise mère car on ne veut pas sentir la douleur, ou qu’on a peur de ne pas tenir.
    Je suis bien conciente qu’il y a bcp d’abérations (céarienne prévue lundi car l’obstétricien part en congé mardi, pere non accepté en salle de césa parce que c’est pas dans le protocole, …). Et il faut les souligner, il faut se battre contre. Il y a beauuuuuuucoup de travail à faire encore.
    Il y a 40 ans, à Paris, dans de nombreuse maternités de l’APHP il était inconcevable d’allaiter, on donnait quelque chose pour stopper la lactation sans demander l’avis de la mère, on laissait le nouveau né à jeun strict pendant 24h et on lui donnait juste 10ml d’eau le 2eme jour. Loin de sa mère et de son père, bien souvent interdit de s’approcher de l’enfant les premiers jours. Et on le laisser brailler car “ça faisait les poumons”. Ma belle mère, ancienne infirmière m’a raconté cela avec bcp de fierté (oui oui, je vous assure) , car elle avait appris qu’on faisait comme ça (et donc pas autrement),.
    Ca fait froid dans le dos.
    Mais ce qui est magnifique, c’est que cela a changé, vraiment changé. Il y a de plus en plus de choix et de respect dans le choix de mode de vie, donc d’accueil de sa maternité. Ce n’est pas encore optimum, loin de là, je vous le concede. Il faut continuer. Il y a 10 ans, l’idée des maisons de naissance étaient inconcevables, maintenant on en parle et elles vont certainement voir le jour.
    Pendant que certains insultent, d’autres agissent. Merci à eux.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Effectivement, il y a encore beaucoup de travail à faire. Si il y aura peut-être une maigre avancée sur les maisons de naissance en France (la loi n’est pas encore adoptée), ce n’est qu’à titre expérimental pour une période de 5 ans. L’auteure de la loi estime qu’il y en aura maximum 10. En parallèle, les sages-femmes voient leur statut se détériorer et l’accouchement à domicile sera dans les faits devenu impossible en raison d’une assurance démentielle qui leur sera demandée (20 fois plus en France qu’en Belgique).

      Concernant la violence, je considère qu’il y a une différence entre la violence des écrits et la violence physique. La violence physique, celle qui est courante dans les hôpitaux et dénoncée par mon texte (certes violent), est – à mes yeux – nettement plus grave.

      Enfin, concernant la violence pour faire avancer ses idées, je rappelle que le droit de vote des femmes a été obtenu suite à des combats d’une grande violence menée par les suffragettes britanniques. Le droit de vote pour les femmes n’aurait pas pu être obtenu par la parole douce et l’écoute.

  24. pierranthony says:

    merci de ce texte
    enfin je comprends le sens du mot “liberté”

    pourtant encore plus ici qu’ailleurs : LES HUMAINS NAISSENT LIBRE ET ÉGAUX EN DROITS….

  25. ViviSF says:

    Pour introduction car cela n’a pas été rectifié : l’accouchement à domicile n’est pas réservé aux classes aisées, et le suivi par une sage-femme libérale est remboursé à 100%. Les dépassements d’honoraires sont rares. Donc merci d’éviter de crier au complot patriarcal extrême droitiste de torpillage du service public.

    A Françoise

    Votre vécu est très dur. Votre enfance a été saccagée. Vous avez du expliquer et faire preuve de pédagogie envers les soignants… (déjà cela est paradoxal, je suis sage-femme et le livre “Etre parents après l’inceste” est dans la bibliothèque depuis mon diplôme). Vous avez eu la force de parler, d’expliquer… pour vous préserver.
    Comprenez que d’autres n’ont pas cette capacité encore à surmonter cela. Qu’on leur a bourré dans le crâne qu’il fallait subir/obéir et qu’elles n’ont pas rencontré les bonnes personnes qui leur auraient permis de faire reconnaître leurs droits, de se reconstruire. Accuser des femmes victimes de lâcheté car elles ne se sont pas expliqué pendant la grossesse avec l’équipe médical, c’est cruel. Car toutes n’ont pas les moyens de le faire.
    Certaines personnes ont subi des abus sexuels, ont développé une tokophobie et n’ont pas les moyens d’accoucher par voie basse. Comme vous, visiblement.
    D’autres n’ont pas les moyens de parler, de se défendre.
    Surtout quand l’équipe soignante joue sur la culpabilisation. “si vous refusez vous mettez la vie de votre bébé en danger”. Est-ce toujours vrai ? Non. Mais dans le doute, on cède, car on veut le meilleur pour son enfant. Quitte à souffrir au passage. Et quand le geste est dans l’action, quand la douleur, la souffrance d’un travail long s’en mêle, quand les frontières se brouillent… oui les femmes peuvent devenir vulnérables pendant la grossesse (tant de choses se jouent au niveau de l’identité ! vous l’avez vous-même ressenti), pendant le travail, pendant l’accouchement.
    Ce n’est pas être réactionnaire, dévouée au patriarcat, que d’énoncer cela.
    Mon boulot de sage-femme est de permettre aux femmes d’accoucher. De leur bébé, mais aussi d’elles-même. Certaines auront besoin d’être très guidées, car ont peu confiance en elle, il faut respecter cela. D’autres sentiront cette fierté de sentir que oui, elles ont été capables de se dépassement. Mais même les femmes peu sûres d’elles se sentiront forcément valorisées par le chemin qu’elles auront réussi à faire, y compris dans la voie de la médicalisation.
    En effet, la violence, et la torture, existent dans le monde médical. Je l’ai heureusement très peu cotoyée, mais les témoignages affluent. Et je me rappelle, cette patiente d’une trentaine d’année, un peu “grande gueule”, blêmir soudainement quand le médecin de garde est entré dans la pièce. Pendant que le médecin s’adressait à une autre patiente, elle m’a suppliée “je vous en prie, ne le laissez pas me toucher”. Elle était terrorisée. C’est un médecin qui était connu pour être particulièrement bourrin dans ses touchers vaginaux. Cette femme n’a pas connu votre enfance. Mais elle était terrorisée. Est-ce normal ? Est-ce la médecine qui sauve des vies, quand elle crée aussi tant de souffrances ?
    Il faut bien distinguer aussi douleur et souffrance. La douleur, physique, on peut passer outre. Mais la souffrance, elle rentre en nous. Elle fait traumatisme. Elle peut avoir une origine physique, mais c’est souvent quand notre personne a été niée, quand on se perd soi-même, quand on a été humilié, chosifié…
    Du temps de nos grands-mères, l’accouchement à domicile était la norme mais en effet ce n’était pas tout rose. Car c’était imposé. C’était risqué. Et dans ces conditions, la douleur peut plus souvent faire entrer dans la souffrance. J’ai vu ces sentiments-là dans un CHU togolais. De la peur, de la résignation, de la souffrance.
    Le progrès, de nos jours, ce n’est pas avec ou sans péridurale, à la maison ou en position gynécologique, une césarienne programmée ou pas.
    Le progrès, ce qu’il devrait être, c’est la lutte contre la souffrance.
    Sous toutes ses formes.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour ce témoignage plein d’humanité.

    • Françoise says:

      Bonjour ViviSF

      Vous savez, j’ai eu beau avoir un vécu dur, je m’en sors bien parce que je ne suis pas entrée dans le déni face à ce vécu. Je l’ai affronté, traité, assumé, pris toutes les mesures pour progressivement traiter mes problématiques même si j’ai encore des blocages à faire sauter et à dépasser. J’ai fait cela pour ne pas que mes agresseurs puissent se féliciter de m’avoir détruite et aussi parce que j’ai toujours, chevillé au corps et au coeur, un appétit de vivre heureuse malgré tout.
      Concernant la pédagogie que j’ai dû faire auprès de l’équipe soignante durant les entretiens préalables de préparation à l’accouchement médical, c’est logique dans une petite ville de province où la prise en charge de patientes ayant vécu l’inceste n’est pas courante, parce que la plupart des femmes ayant vécu comme moi ces horreurs n’en parlent généralement pas. Et encore moins quand elles sont enceintes et vont accoucher.
      Seules les grandes villes vont avoir des médecins et des équipes soignantes un peu informés sur ces questions mais très peu formés au final. En plus , rares sont les femmes concernées par l’inceste qui parlent de ces sujets, même en très grande ville. Quand vous savez déjà que seulement 2% des victimes d’inceste portent plainte, ça vous donne une idée du peu qui peuvent parler de ce qu’elles ont subi (et encore, nous femmes osons plus parler que les victimes hommes qui ont été incestés). Donc du coup, l’ignorance perdure dans le milieu médical comme psy d’ailleurs sur ces traumatismes. Ce qui n’améliore pas le suivi des parturientes comme des femmes en général qui ont vécu l’inceste.
      N’étant pas bégueule et consciente du problème de méconnaissance large des médecins , infirmières, personnels médicaux de province sur ce sujet (mais aussi du tabou de parler de ce sujet encore aujourd’hui), j’ai donc pris les devants et bien m’en a pris car l’équipe a du coup appris énormément de choses sur le sujet. Je sais donc que maintenant, parce que j’ai fait l’effort de faire de la pédagogie, les équipes obstétriques de la maternité pourront mieux recevoir les femmes incestées, violées (dans la mesure où bien sûr quand même, ces femmes parlent un tout petit peu) qui viennent accoucher. Et je m’en réjouis beaucoup. C’est comme ça aussi que le monde peut avancer et faire avancer les droits humains fondamentaux. Et je sais que lorsqu’on parle de ces sujets clairement, ça a plus d’impact sur les esprits et les pratiques qu’un bouquin qu’on consulte dans une bibliothèque.

      Je peux comprendre tout à fait que toutes les femmes n’iront pas jusque là. Mais il y a un minimum de partage et de décision à organiser avec l’équipe soignante si on ne veut pas le jour de son accouchement, se retrouver au pied du mur avec des soignants qui en l’absence de verbalisation initiale de la femme (peu importe son vécu), vont poser des gestes, des actes qui peuvent constituer pour elle des violences.
      Donc oui, les femmes ont à se responsabiliser. Ne doivent pas attendre de l’équipe médicale qu’elle les devine implicitement sans rien dire. Il faut dialoguer préalablement avant l’accouchement, dire les choses les plus importantes y compris et surtout celles qui fâchent. Sinon on orchestre soi-même les conditions optimales d’un abus et donc aussi de violences qui ne devraient même pas arriver.

      La majorité des femmes qui accouchent n’ont absolument pas mon vécu traumatique, mais se taisent, évitent les entretiens avec l’équipe d’accouchement comme si elles n’en avaient pas besoin et que tout allait aller de soi le jour J. Et puis le jour J, tout ne se passe pas comme l’idée fantasmatique qu’elles s’en faisaient et là c’est le drame. Mais l’urgence, le contexte ne permet plus le dialogue comme ça pouvait être le cas en entretien préalable. Et là, le malaise, la souffrance et le ressenti de violence, de mépris par le corps médical de sa personne et de ses désirs chez la femme peut être maximum. Et c’est lamentable…alors que toute cette souffrance et cette violence auraient pu être évitées en parlant dans les entretiens préalables avec l’équipe médicale.
      Donc la prise de parole et assister à des entretiens préalables avec le personnel médical et obstétrique est primordial.

      Ces entretiens préalables font partie de la démarche d’accouchement à soi-même. Si on les zappe ces entretiens, on se maintient dans une posture infantile, immature et de fait de soumission vis à vis du corps médical.

      Beaucoup de femmes n’en ont absolument pas conscience. Autant la plupart mesurent que l’accouchement est une rencontre avec leur bébé, sont focalisées sur ça, autant elles ne prennent pas conscience (ou alors après plusieurs accouchements qui se sont mal passés parce qu’elles n’ont rien dit) que c’est une étape (hélas souvent la seule) d’accouchement à elles-mêmes.

      Une femme qui a fui l’accouchement à elle-même ne pourra pas aider ses enfants garçons ou filles à s’accoucher à eux-mêmes. Elle leur véhiculera de la défiance, de la peur qui les handicaperont à leur tour dans leur vie.

      Si notre génération de femmes malgré les avancées et les conquêtes féministes tous domaines confondus depuis les années 60-70 n’est toujours majoritairement pas sortie de la peur du sexe, de la sexualité, de la peur des hommes, si elle n’est pas sortie d’une certaine immaturité psycho-affective, ça vient en grande partie de cette peur constante de s’accoucher à elles-mêmes et de la méconnaissance de leur corps, de leur féminité.
      Elles résument d’ailleurs souvent la féminité à la seule maternité, ce qui est une vision totalement faussée et largement amputée de la féminité.

      Et c’est ça qui doit changer. Personne ne peut faire ce travail d’accouchement à soi-même à la place des femmes. Mais elles peuvent se faire accompagner par un psy pro qui peut les aider franchir cette étape durant la grossesse. Tous les moyens, les offres de soins et de suivis les plus divers sont disponibles aujourd’hui pour leur permettre de faire cette démarche essentielle, y compris en province et petite ville. Alors pourquoi s’en priver?

      Du temps de nos grands-mères (soit pour moi avant 1947), l’accouchement à domicile avec médecin de famille ne concernaient que les femmes qui avaient les moyens financiers de faire venir le dit médecin et de s’arrêter de travailler. Mais beaucoup de femmes accouchaient sur leur lieu même de travail (exploitation agricole, usine) et souvent avec l’aide de leur mère, de leur fille, d’une voisine et dans des conditions très souvent insalubres. Et même quand c’était le médecin de famille qui pouvait venir accoucher la femme à son domicile, il y avait très souvent des accidents, et de nombreuses femmes mourraient, leurs bébés aussi. C’est pour ça que massivement, dès qu’elles l’ont pu et notamment après la mise en place de la Sécurité Sociale, soit entre 1945 et 1947, une majorité de femmes est allée à la maternité pour avoir une prise en charge médicale de leur suivi de grossesse et de leur accouchement qui évite cette mortalité et les risques. Et on peut constater que ça a été dès la loi Veil, la même chose pour ce qui concerne l’acte de l’IVG qui auparavant se pratiquait avec des sondes dans le meilleur des cas, sur une table de cuisine chez une voisine ou dans un cabinet médical dans des conditions d’hygiène et de douleurs atroces…
      Peu à peu, on est arrivé grâce à la médicalisation à moins de souffrances pour tous ces actes et à une prise en charge de la douleur à tous niveaux qui perdure, pas seulement pour les accouchements et les IVG mais pour toutes les opérations. Les centres anti douleurs se multiplient et c’est une très bonne bonne chose.

      Et c’est toujours une grande préoccupation au sein des hôpitaux publics, même si ça a baissé depuis les protocoles et la T2A. Je dirais que c’est moins une préoccupation en clinique privée et ce n’est pas non plus la préoccupation première d’un accouchement en maison de naissance et à domicile. Parce qu’en clinique privée, c’est la loi du fric qui domine et en maison de naissance et à domicile, c’est l’idéologie qui prime. La femme doit être capable d’accepter la douleur. C’est en quelque sorte le sésame pour qu’elle soit véritablement considérée comme une future bonne mère et une vraie femme. Et mine de rien, c’est une vision très réac. Et très sacrificielle aussi sous couvert de bio, d’écologie, de nature.
      Et on voit cette dynamique de la douleur obligatoire se prolonger avec les incitations à l’allaitement longue durée sur plusieurs années même si c’est douloureux.

      Je ne dis pas pour autant que cette notion de renoncement à elles-mêmes des femmes et de douleur est absente en hôpital public, mais ce n’est plus l’idéologie qui domine. Ca l’a été longtemps jusque dans les années 80-90 (on considérait la femme parturiente comme une enfant qui devait tout supporter pour son bébé), notamment lorsque les métiers d’obstétrique étaient encore très masculins. Ca l’est de moins en moins avec la féminisation du secteur et une vraie prise en charge de la douleur.

      La lutte contre la souffrance passe par la lutte contre la douleur physique et psychique. Mais ça ne dispense pas les patients hommes et femmes de participer à cette lutte. Ce n’est pas qu’une responsabilité médicale. Ca doit aussi être une responsabilité des patients. Et cette responsabilité ne peut être investie que par la parole dans les entretiens préalables à des interventions médicales.

  26. Sandra says:

    Pour celles que ça intéresse, voici un reportage axé sur ce qu’est une VRAIE maison de naissance, en Suisse. Pas de violence hospitalière et oh, comme c’est étrange, des naissances qui se passent bien (pourtant à en croire l’idée répandue que seul l’hôpital offre la sécurité, on devrait constater un nombre hallucinant de complications graves !), des femmes épanouies et émancipées, qui ont fait le CHOIX d’accoucher dans le respect de LEURS propres besoins ET de ceux de leur bébé (non les femmes qui accouchent naturellement ne sont pas de pauvres petites choses victimes de je ne sais quels mouvement, lobby, pression ou secte).
    http://www.rts.ch/emissions/temps-present/sante/5243425-accouchement-naturel-le-grand-retour.html

  27. bibou says:

    @ Francoise,
    Vous dites “Du temps de nos grands-mères (soit pour moi avant 1947), l’accouchement à domicile avec médecin de famille ne concernaient que les femmes qui avaient les moyens financiers de faire venir le dit médecin et de s’arrêter de travailler. Mais beaucoup de femmes accouchaient sur leur lieu même de travail (exploitation agricole, usine) et souvent avec l’aide de leur mère, de leur fille, d’une voisine et dans des conditions très souvent insalubres. Et même quand c’était le médecin de famille qui pouvait venir accoucher la femme à son domicile, il y avait très souvent des accidents, et de nombreuses femmes mourraient, leurs bébés aussi. C’est pour ça que massivement, dès qu’elles l’ont pu et notamment après la mise en place de la Sécurité Sociale, soit entre 1945 et 1947, une majorité de femmes est allée à la maternité pour avoir une prise en charge médicale de leur suivi de grossesse et de leur accouchement qui évite cette mortalité et les risques.”

    Ma grand-mère, paysanne, vivant dans une ferme, dans un coin paumé de l’Anjou, a mis au monde ses 6 enfants à la maison, aidé par le docteur Machin, (ça ne s’invente pas !). Le dernier est né en 1956 ! Cet accouchement a effectivement failli lui couter la vie, car, selon la “légende familiale”, il avait un cordon trop court … en vérité, il pesait 6 kg, c’était un vrai macrosome, elle devait souffrir de diabète gestationnel non diagnostiqué. Elle a été transporté à l’hôpital, a subi une césarienne, l’enfant, mon oncle, est né en état de mort apparente, il a été réanimé, elle-même a été veillé par les soeurs en cornette, durant un mois. La sage-femme, soeur, connaissait ma grand-mère et savait que si l’enfant n’était pas sauvé, elle mourrait. Ma grand-mère n’était pas une femme riche, loin s’en faut. Ma mère avait 10 ans à l’époque, elle se souvient que le “train est venue chercher maman”.

    Vous dites que vous êtes une femme fontaine, épanouie sexuellement, pourtant, bien en amont, vous expliquez que vous ne pouvez supporter l’idée que quelqu’un s’approche de votre sexe …. Tout ceci me laisse perplexe..

    Vous avez vécu quelque chose d’atroce, ça, je crois, nous pouvons toutes le comprendre et respecter votre point de vue quant à votre approche de la maternité. Je partage votre opinion sur le combat qui a été mené pour que la naissance soit la plus sécurisé possible, je rajoute que je milite aussi pour que l’avortement le soit également ! Quel que soit le choix d’une femme, ce dernier doit être entendu et respecté, point barre ! Mais ne mélangez pas tout sous prétexte des vôtres, choix, justement.

    Dans un même paragraphe, vous relevez que les femmes victimes de violence fuient les entretiens préalables avec le personnel soignant de la structure, tout en pointant du doigt que si ça se passe mal, c’est parce que la parole n’a pu être libérée. A moins d’être grand-gourou-visionnaire, je ne vois pas comment le personnel pourrait anticiper quelque chose qu’il méconnait. Cela dit, et je suis sure que les sages-femmes pourront en témoigner, certaines expressions corporelles donnent l’alerte, permettent de prendre en charge plus particulièrement ces femmes là, en salle de naissance.

    Oui, je suis désolée, il est possible d’être accompagné dans son accouchement, même en milieu hospitalier, par des sages-femmes formidables, de changer d’idée au milieu de son accouchement, de réclamer une péri si on le souhaite, d’accepter de lâcher-prise, ou pas ! On peut aussi avoir envie de vivre une naissance autrement, à la maison, encore une fois avec une sage-femme, qui saura parfaitement aider la parturiente à vivre ce moment. Non, ce n’est pas l’idéologie qui prime dans ce choix là, c’est avant tout une démarche personnelle, une envie de se prouver qu’on peut y arriver, envie qu’on peut vivre et éprouver aussi en maternité, en clinique privée !!! Bordel, faut arrêter les clichés là !! J’ai accouché de mes 4 enfants en maternité privée, j’ai connu les déclenchements, des péridurales, forceps, épisio, une naissance prématurée … j’ai accouché à chaque fois différemment, en fonction de mon cheminement de femme, en connaissant mieux mon corps. Mon dernier accouchement s’est déroulé dans cette même maternité privée, sans péridurale, sur un ballon, accroché au corps et aux mains de mon mari et de la sage-femme, Corinne, qui a été très à l’écoute de mon projet de femme, qui m’a soutenu à un moment ou je perdais un peu pieds, qui a su trouver les mots justes au moment opportun et m’a permis d’aller au bout du bout de cette naissance. J’ai un col qui ne lâche pas, je n’aurais pas accoucher chez moi, parce que mon mari ne le souhaitait pas, parce que moi-même, je ne le souhaitais pas, mais j’ai eu l’accouchement que je voulais, en structure !! La douleur d’un accouchement, “le mal joli” comme disaient nos grands-mères, est quelque chose de particulier, qui ne ressemble à aucune autre douleur, qui ne s’inscrit pas dans notre mémoire comme celle d’une brulure, ou d’une fracture. Cette douleur là, elle s’accompagne, elle s’apprivoise, pour autant qu’on l’ait compris, qu’on ait envie de l’apprivoiser. Cela dépend essentiellement de sa capacité à s’ouvrir à sa nature animale. Chaque femme vivra cet événement si particulier et si miraculeux (parce que donner la vie est miraculeux, quand on regarde d’un peu plus près toute la chimie qui s’opère pour fabriquer un être humain) à sa façon, il n’y en a pas de moins bonne ou de meilleure, c’est propre à chacun.

    Il me semble que c’est ça qu’il faut retenir, et inviter les futurs parents à se projeter en amont et non en aval, comme on le fait trop systématiquement. Oui, inviter le couple et la femme en particulier à réfléchir sur ce qu’elle a envie, ou pas est surement primordial, mais tant qu’elle n’a pas vécu ce moment, tout restera de l’ordre de la théorie. D’où le travail de la sage-femme, qui saura, elle, très vite, si la dame est en capacité ou pas d’aller plus loin, de trouver les mots qui rassurent, de poser les actes qui soulagent, d’ouvrir la voie pour une autre fois, autrement, ou pas !

    Et dernier point, la féminisation de la profession (je suppose que vous parlez des gynécologues, parce que les sages-femmes sont depuis toujours de femmes, elles ont même, dans une lointaine époque, payer chèrement, le savoir) n’apporte pas plus de progrès ! Certains gynécos homme sont des crèmes, certaines gynécos femmes, des putes !! et puisque vous aimez les références à l’Histoire, il me déplait d’y faire référence, mais les chiennes de Buchewald ont laissé un triste souvenir de ce que peut faire la gente féminine, quand elle est déchaînée !!

  28. bibou says:

    ah, dernier point également, parce que là encore, faut arrêter les clichés à la con !! l’allaitement prolongé ne peut pas se faire dans la douleur !!! ou alors c’est du masochisme, mais ça, c’est du ressort du psy ! Et tout simplement parce que la douleur inhibe le réflexe d’éjection. Donc, encore une fois, avant d’écrire, plutôt que de donner l’impression de maîtriser votre sujet, il serait bon de vivre les choses, et/ou, de vous rapprocher d’études sérieuses, et pas simplement vous contentez de relayer les propos des copines ! Parce que je connais aussi des copines qui ont eu des allaitements infernaux “tu comprends, j’avais pu d’lait, ça s’est tarit tout seul, il ne faisait pas ses nuits, j’ai donné un biberon et il a dormi, le médecin il a dit que …..”

    J’ai allaité 10 ans non stop mes 4 enfants, je suis animatrice en allaitement, j’accompagne des femmes dans leur projet, quel qu’il soit !! Si la dame veut sevrer, encore une fois, mon travail est de l’accompagner sur ce chemin là, non sans en avoir discuter avec elle, proposer des options, afin qu’elle fasse son choix en toute conscience et connaissance.

  29. Julie says:

    @ Sandra : les maisons de naissance n’acceptent que les femmes sans aucun facteur de risque, et transfert leurs patientes à la moindre pathologie décellée. Il est donc logique que les accouchements là bas se déroulent bien. Mais que fait-on pour les autres femmes? Celles pour qui cela se passe mal, celles pour qui la nature a été moins généreuse? On laisse faire la selection naturelle ou on accepte que la médicalisation, malgré sa prise en charge peu humaine, permette de sauver des vies?

    • Sandra says:

      Refuser une médicalisation lorsque tout va bien, ce n’est absolument pas refuser la médicalisation tout court. Sauf exception (il y en a dans tous les domaines) l’immense majorité des personnes ayant conscience de la iatrogénie d’une médicalisation inutile n’est pas pour autant hostile à cette médicalisation quand elle est nécessaire ! Pourquoi nous coller cette étiquette d’extrêmistes ? Encore un préjugé ! Faut-il dire merci aux médias qui ne montrent que des exceptions totalement hors des réalités (il faut bien faire de l’audience), qui font penser à l’opinion publique que c’est comme ça pour toutes les personnes qui font des choix qui sortent de la “norme” ?
      Pour revenir aux maisons de naissances, c’est effectivement le principe de celles qui existent dans les autres pays européens, ainsi que les accouchements à domicile en France et ailleurs : la /les sages-femmes n’y prennent en charge que les grossesses à bas risque, sans pathologie. Donc oui, les accouchements s’y déroulent bien, mais pas que pour cette raison : sinon, comment expliquer que les 80 à 90% des accouchements sans pathologie de grossesse présentent plus de complications “courantes” quand ils sont pratiqués en structure que dans les maisons de naissance ou AAD ? Il est grand temps que les soignants français et l’opinion publique ouvrent les yeux sur des pratiques et protocoles qui ne font pas leurs preuves et qui font de nous un des pays européens (même niveau sanitaire) parmi les plus mauvais…
      Concernant les grossesses durant lesquelles une pathologie est détectée (diabète, hypertension, pré-éclampsie, placenta inséré anormalement etc), le savoir-faire des médecins est primordial et nous avons la chance d’être en France dans ce cas ! Mais là encore, l’humanisation de la prise en charge des grossesses et accouchements pathologiques peuvent nettement être améliorés.

  30. Mowgouaille says:

    Je n’ai rien à dire sur le fond. Chacun fait ce qu’il veut. j’ai accouché à l’hopital dans des conditions formidables avec une équipe médicale qui asauvé la vie de ma fille. Mais je conçois que ce n’est pas pareil pour tout le monde. De là à comparer l’accouchement à une torture… Faut pas déconner non plus: http://lanouvelleeloise.blogspot.fr/2013/11/accouchement-et-tortures.html

  31. lili says:

    Je vous conseille de lire le livre “Sage-femme, quel beau métier ! L’envers du décor” aux éditions Bénévent de Valérie JOSSE
    Ce livre entre tout à fait dans votre débat sur la défense du respect de la femme et de la naissance

  32. Julie says:

    Écoutez, j’ai accouché deux fois, dans deux hôpitaux différents. On ne m’a jamais obligée à rester allongée, tant que je n’avais pas la péridurale que J’avais réclamée parce que, quelque soit la position que je prenais, j’avais mal, et même en marchant. On ne m’a pas imposé de position pour l’expulsion des enfants et j’ai même pu accoucher sur le côté pour ma fille. On ne m’a pas fait d’épisiotomie. Pour les touchers vaginaux, je n’en ai pas eu de la part de dizaines de personnes juste des sages-femmes qui me suivaient au moment dit. Je n’ai pas eu de lumière aveuglante ni de cris ni de bruit assourdissant pour aucune de mes accouchement, juste des femmes qui m’ont rassurée et qui m’ont aidée.

    Et je le redis, je n’étais pas en maison de naissance ni dans une maternité spéciale, j’étais dans des hôpitaux publics … Je suis féministe, pour la défense des droits des femmes et la lutte contre les violences faites aux femmes. Pour que chacune accouche comme bon lui semble et absolument contre toute forme de culpabilisation. Mais je ne comprends pas le but de votre article qui réunis ce qu’il y a de pire et qui assimile l’accouchement à l’hôpital à de la torture …

    • Nebullae says:

      Et pourtant ce qu’elle décrit je l’ai subit, en 2009, dans une maternité publique…
      Bien sûr il y a des endroits respectueux, mais ils ne sont pas légion alors qu’ils devraient être la norme.

  33. Legrand Geneviève says:

    MERCI

  34. Mila says:

    Tortures est un mot un peu dur quand même non? Le non respect de la femme serait plus appropriée je trouve mais c’est la seulement mon humble avis. Je fais confiance au corp médical, du moins comme dans tout dans ce monde il n’est pas parfait et des erreurs sont commises tous les jours.
    Quand au droit d’accoucher comme ont veut ça me dérange un peu, sachant qu’un accouchement n’est pas anodin, ce n’est pas réellement un vomissement comme il est caricaturé ici, c’est l’expulsion d’un être humain, c’est la séparation de deux corps qui peut entraîner des complications. Être entouré de spécialistes est important.
    Maintenant je suis d’accord avec le faîte qu’on doit respecter le souhait (s’il est censé et s’il respecte la sécurité de la mère et de l’enfant ) de la mère concernant la position, épisiotomie ou pas.

  35. Blandine says:

    Merci pour cet article, je partage.

  36. Mila says:

    J’ai lu les commentaires et je dis Qu’entre les maternantes et les féministes il y a celles qui ont trouve l’équilibre et qui ont compris qu’on deviens mère en élevant nos enfants et que personne a part nous même n’est capable de les élever mieux que nous. Les beaux discours des bienfaits du maternage et les discours désobligeants des sois disantes mauvaises mères sont une perte de temps et d’énergie.
    Les deux frollent lextremisme.
    Pour ma part jeduque et je mets au monde mes petits comme cela me convient. Si pendant l’accouchement on est pas sympa avec moi j’ai assez de caractère pour remettre les choses en place.

  37. Marie-Hélène Lahaye says:

    Je mets ici le lien vers deux blogs où, en réaction à ce billet, des femmes ont eu le courage de témoigner en racontant leur accouchement. Comme à chaque fois, je suis sidérée de la violence qui règne dans les hôpitaux et qui dépasse tout entendement.

    Le blog de Cranemou: http://www.cranemou.com/2013/11/souffre-en-silence/
    Le blog de la Loutre: http://mamanloutrebxl.wordpress.com/2013/11/26/et-betement-je-me-suis-excusee/

  38. Cindy says:

    Voici un lien pour celles qui sont d’accord avec cet “article”.
    Il s’agit d’un rapport de l’OMS sur la mortinaissance dans les pays pauvre (autrement dit les pays pauvre en hôpitaux et personnel soignant)

    http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2011/stillbirths_20110414/fr/

    Je copie quelques paragraphes pour faire court :

    ” Près de la moitié des mortinaissances, soit 1,2 million, surviennent au moment du travail. Ces décès sont directement liés au manque de soins qualifiés à ce moment critique pour la mère comme pour l’enfant.

    Les deux tiers surviennent en milieu rural, où il n’existe pas toujours de personnel obstétrical qualifié – en particulier des sages-femmes et des médecins – pour prodiguer les soins essentiels au cours de l’accouchement et pour les urgences obstétricales, y compris les césariennes. (……)

    D’après le Dr Carole Presern, Directeur du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, et elle-même sage-femme qualifiée, «si toutes les femmes avaient accès à un personnel obstétrical qualifié – sage‑femme et, si nécessaire, médecin – pour recevoir des soins essentiels et pour des actes tels que les césariennes d’urgence, nous enregistrerions une baisse spectaculaire du nombre de mortinaissances». ”

    Maintenant ma question est la suivante :
    D’après vous que pense ces 1.2 million de mères ????

    * “Mon bébé est mort, mais j’ai accouché de façon naturelle, la vie a fait son oeuvre, c’est la selection naturelle. »
    OU
    *”Si il y avait eu un hôpital (oups pardon je voulais dire : camp de torture), si il y avait eu du personnel soignant (oups pardon je voulais dire : des tortionnaires), s’ils m’avaient aidé avec des forceps (oups pardon je voulais dire : violé avec des tenailles), ou s’ils m’avaient pratiqué une césarienne (oups pardon je voulais dire : arraché sauvagement mon bébé du ventre)…… Alors peut être aurais-je eu une chance de tenir mon bébé vivant dans mes bras……

    Vous parlez des “sévices” subit par les femmes, mais vous occultez volontairement un point important : combien de mères et d’enfants sont vivant grâce à ces “monstres de tortionnaire” ????? C’est facile de ne voir que la partie visible de l’iceberg, mais parfois il faut voir plus loin que le bout de son nez, j’avoue qu’il arrive que ça se passe mal, mais de la à généraliser comme vous le faites et manquer de respect à des personnes qui sauvent des vies…….

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Si vous aviez pris la peine de lire plusieurs de mes autres billets, vous auriez compris que je ne remets pas en question les bienfaits de la médicalisation, ni le rôle fondamental de la médecine pour sauver les vies des femmes et des bébés.

      Si vous aviez pris la peine de vous renseigner un peu plus sur les questions que je soulève sur mon blog, vous auriez très bien compris que je vise ici les violences et humiliations inutiles et inacceptables que doivent subir un grand nombre de femmes dans les hôpitaux, alors qu’au départ leur accouchement ne présente pas de risque particulier, mais finit par tourner mal précisément à cause de ces violences.

      Pour vous épargner des recherches, je me contente de vous renvoyer à un seul autre billet: http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2013/10/13/tu-mets-ta-vie-et-celle-de-ton-bebe-en-danger-idiote/

    • Sandra says:

      La France n’est pas le Nigéria ou l’Inde.
      Un accouchement naturel n’est pas un accouchement sans sage femme ou professionnel qualifié, votre définition est à revoir.
      Je vis en France, dans un pays développé. Cela doit-il m’empêcher d’attendre le respect du monde médical sous prétexte que l’accès à ce monde est impossible ailleurs ?

    • Sandra says:

      “Les cinq principales causes de mortinaissance sont les complications lors de l’accouchement, les infections de la mère pendant la grossesse, les troubles comme l’hypertension ou le diabète chez la mère, le retard de croissance intra-utérin et les anomalies congénitales.”

      4 des causes citées peuvent être dépistées grâce au suivi dont nous bénéficions en France.
      Comment comparer ce qui n’est pas comparable ?

  39. Henriette says:

    Je découvre ce billet, 9 mois après “mon” accouchement. Pour avoir eu la malchance d’avoir un bébé en siège, j’ai du renoncer à un accouchement physiologique. Ayant refusé la péridurale, j’ai été piquée de force. Etant arrivée col dilaté à “9” (j’étais bien chez moi, je pensais que ça faisais mal!) j’ai été violée direct par une inconnue (l’obstétricienne stressée par mon cas), tenue par des infirmières, des sages femmes, j’ai eu une péridurale de force alors que je la refusais (pour que j’arrête “de me débattre” selon l’obstétricienne masquée et inconnue qui m’enfoncais sa main bien profondément et douloureusement, personne ne m’ a parlé, rien demandé, personne ne répondait à mes questions, et au final je suis partie en salle de césarienne et j’ai attendue 2 heures là bas, les bras attachés en croix, des inconnus venant régulièrement me trifouiller et faire des blagues autour de moi, sans répondre à mes questions. Finalement l’obstétricienne est venue et a sorti mon enfant par césarienne: elle m’a parlé: “on va vous faire une césarienne”. Sous anesthésie générale parce que j’ai crié quand ils m’ont pincé la peau pour voir si j’avais mal. Je sentais, mais je n’avais pas mal. J’ai eu peur. Personne ne m’avait expliqué ce que je pouvais éventuellement ressentir et ce qui était normal. Ensuite je suis restée deux heures seule avec une femme qui me disais d’arrêter de pleurer, de faire des caprices, et qu’il fallait que j’apprenne à partager (mon enfant avec le papa).
    C’est l’expérience la plus abominable et la plus cruelle de toute ma vie, j’ai énormément de mal à m’en remettre. Je ne comprend pas comment ce genre de torture est possible dans un pays civilisé. Quoique. Beaucoup de femmes à qui j’en ai parlé considèrent que ce que j’ai vécu est “normal”.
    et après ça, essaye d’aimer ce bébé, cet inconnu qu’on te remet quand tu as fini par te taire et arrêter de pleurer, quand tu as abandonné tout espoir, toutes question, quand tu es bien matée, et tu dois dire merci: il est défiguré par les gouttes dans les yeux, habillé. à qui est-il? et toi? refaire un autre bébé un jour? C’est du masochisme….
    Merci pour ce billet qui me fait me sentir moins seule à penser qu’accoucher en France dans bien des endroits, c’est de la domination, du masochisme (même venant de femmes) et de la torture.

  40. Henriette says:

    Je trouve aussi très dommage dans tous ces commentaires, qu’on ne laisse le choix qu’entre la mort et la médicalisation. Les conditions actuelles d’hygiène et de soins pré et post partum sont suffisamment bien faits de nos jours pour que la naissance de manière générale ne soit plus un “danger”. Les femmes enceintes sont assez bien entourées et respectées le temps de leur grossesse de manière générale!

    La preuve, en France aujourd’hui, des femmes peuvent accoucher chez elles, entourées de sages-femmes formées, qui observent du coin de l’oeil, rassurent et diagnostiquent un éventuel besoin de médicalisation. Et c’est même possible à l’hopital, sur des plateaux techniques ou dans des salles dites “nature”, ou avec des professionnels vraiment bien formés….

    Il y a des hopitaux (Besancon) ou le taux d’épisio est de moins de 5%, alors que dans la majorité des autres CHUs c’est plus de 20, 30%! Si ce n’est pas un manque de respect par rapport aux femmes, de ne pas TOUT faire pour leur éviter ce geste chirurgical important?

    Il n’y a pas de “petite” ou de “grosse” torture. On ne peut pas comparer la torture d’une femme accouchant dans de mauvaises conditions en France à la torture politique ou de guerre.
    Il y a, dans chaque cas, des femmes qui sont écoutées ou non (dans leurs besoins quels qu’ils soient), respectées ou non, malmenées ou non, et ce, à un moment extrêmement crucial de leur existence. Et qui doivent s’en remettre, après, dans l’angoisse et la douleur psychique, alors qu’elles devraient être entièrement à l’accueil de leur bébé, et qui au lieu d’être dans la joie et la tendresses, cauchemardent chaque nuit, font des insomnies, se refont le film de leur vécu traumatique, en boucle….. c’est surtout triste, extrêmement triste.

    • josse says:

      Je suis d’accord sur le fond de votre pensée mais ce n’est pas exact de parler d’accès à un plateau technique très très rare en France, quand aux salles natures elles ont toutes été fermées dans les années 1990, aujourd’hui le gouvernement veux en ré-ouvrir en les nommant “maisons de naissances” (qui n’en seront pas). quand vous parler de preuves, vous devez en apporter !!!
      Et je ne parle pas des chiffres de mortalité et de morbidité maternelles et infantiles de la France (qui prouvent là un véritable problème sous-jacent)

  41. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci Henriette pour ce témoignage révoltant.
    Effectivement, les traumatismes peuvent être très grands et plusieurs études démontrent que les femmes qui ont été malmenées pendant leur accouchement développent un stress post-traumatique équivalent à des personnes victimes d’attentat ou des soldats revenant de la guerre. Tout ça dans l’indifférence générale, sans le moindre soutien, avec un nouveau-né à prendre en charge.

  42. Rachel 30 says:

    Juste un petit bémol :

    “Lorsque les femmes accouchent dans de bonnes conditions, la douleur est tout à fait soutenable, parfois même accessoire voire inexistante.”

    J’ai accouché 2 fois dans de très bonnes conditions. Beaucoup de préparation, Yoga, respiration, préparation mentale à l’accouchement naturel etc. J’ai accouché dans des maternités classiques où le personnel m’a laissé “dans ma bulle”.
    Les deux accouchements sans péridurale, sans anesthésie.

    MAIS : J’ai eu très mal. La douleur fait partie de l’accouchement, elle est controlable mais elle est tout de meme horrible. Je n’ai jamais eu autant mal de ma vie que pendant les contractions et “l’expulsion”. Pourtant j’étais très zen et convaincue de mon choix d’accoucher sans péridurale.

    Je pense qu’il faut arreter d’opposer l’accouchement médicalisé “douloureux”, à l’accouchement non-médicalisé “à douleur soutenable, parfois meme inexistante”.

    C’est un leurre, et c’est dangereux de faire croire à des femmes enceintes que l’accouchement peut etre presque indolore. C’est une douleur à laquelle il faut se préparer, pour mieux la gérer le jour J, et rester forte dans son choix…Parceque, oui, je pense aussi que l’accouchement est surmédicalisé, et une fois que l’on a accepté la péridurale, on n’est plus vraiment maitre à bord…Mais tout de meme, l’accouchement meme le plus naturel du monde, est franchement à 99 % douloureux..
    C’est faux de vouloir faire croire le contraire…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Je pense qu’à conditions égales, la douleur est très variable d’une femme à l’autre. Pour ma part, j’ai accouché sans péridurale et je n’ai ressenti à aucun moment de la douleur (énormément d’intensité et de puissance, oui, mais pas de douleur). J’ai rencontré un certain nombre de femmes qui m’ont dit la même chose (pas de douleur, ou une douleur très supportable et bien moindre que ce qu’on en dit et ce à quoi elles s’attendaient). Je ne suis pas certaine de ton chiffre quand tu dis 99% des accouchements sont douloureux. Je pense que tant la douleur “objective” que la perception subjective de celle-ci varie beaucoup trop d’une femme à l’autre.

    • Tout comme il est faux de faire croire que la douleur est la même pour tous. J’ai accouché avec péridurale (très très tardive) une fois, et sans deux fois. La douleur était très importante, voir insoutenable la première fois (en hôpital, sans accompagnement), et elle a été aussi très forte les deux autres fois (mais réellement accompagnée je l’ai vécu très différemment). Et elle a quand même été différente les 3 fois. Mais ce que j’en conclu, c’est que les douleurs post accouchement n’ont rien eu à voir. Je trouve très réducteur de limiter la question de la douleur au moment même de l’accouchement, il y a aussi après, mais cela est très rarement pris en compte. Il est plus facile de “minimiser” les douleurs de l’accouchement même quand celles-ci ont une fin. Mais quand on continue de souffrir après, ou tout simplement de ne pas pouvoir se déplacer, faire pipi sans avoir mal (merci la sonde! ), etc… cela devient encore plus insoutenable, et force est de constater que cela arrive bien plus souvent après une péri que sans (on en remet une couche sur l’épisio ou bien? ). Donc bon, est ce vraiment faux de faire croire que l’accouchement physio, bien accompagné, rend plus soutenable la douleur ? Je ne crois pas, non.

  43. Marie-Hélène Lahaye says:

    Amnesty International Urugay a sorti une vidéo sur les violences obstétricales: https://www.youtube.com/watch?v=glwP60-g77A

    Un premier pas pour la prise en compte par les associations de défense des droits humains de ces violations des droits fondamentaux.

  44. Louis says:

    Bonjour,

    j’ai lu votre billet quand ma femme était encore enceinte. Je dois dire qu’il m’a paru assez caricatural. Maintenant qu’elle a accouché, je dois dire qu’il me semble un ton en deça

  45. Louis says:

    …en deçà de la réalité que nous avons vécu.

    Nous avons résisté peu ou prou à cette torture ordinaire et échappé de justesse à une césarienne injustifiée.
    Nous avons par miracle sauvé notre petite fille d’une batterie d’agressions “standard” tout aussi inutiles.
    Ce comportement nous a valu un signalement pour refus de soin ; auprès de l’équipe PMI qui a saccagé notre AAD…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Merci pour ton témoignage Louis. Comme à chaque fois, je pense que j’ai été extrême dans mes billets, puis je reçois des témoignages qui me disent que la réalité est encore bien pire.

  46. Louis says:

    Nous vous devons un grand merci, à vous et à toutes les personnes qui font prendre conscience de ces réalités dérangeantes.

    Quand je me réveille en sursaut et en sueur la nuit
    – parce que oui, je rêve encore que si je m’endors on nous volera notre fille et que ma femme se fera éventrer en plus de s’être fait violer –
    après quelques secondes de détresse et de rage, je me souviens que ça c’est bien fini et je peux les regarder dormir saines et sauves ; grâce à vous en partie.

    Certes, dans l’ignorance et après une césarienne, j’aurais chaudement remercié la médecine moderne ultra-médicale d’avoir sauvé ma femme et ma fille.
    Je me serais raccroché à ça comme tant d’autres.
    Et puis, nous n’aurions pas eu à souffrir tout ça…

    Mais voilà : vous n’avez causé aucune souffrance, vous en avez révélé quelques unes,
    vous les avez portées à la conscience (ou si près) de ceux qui les vivent et les causent.

    Continuez !

  47. سئو says:

    I do agree with all of the ideas you have offered on your post. They’re very convincing and will certainly work. Still, the posts are very quick for novices. May just you please extend them a bit from next time? Thank you for the post.

  48. Lisa says:

    Ha j’ai connu ça, la sf qui m’a “aidée” à accoucher m’a tellement stressée par des phrases à la con, des injonctions, des humiliations et un toucher quasi continu que ça a fini par ralentir mes contractions, ce qui m’a valu l’injection, puis une ventouse et une épisio.
    Alors que… juste avant que cette femme ne débarque, j’étais avec une autre sage femme, et j’étais tellement calme, à gérer toutes les contractions moi même sans péri et sur le côté, que le service croyait réellement que j’allais accoucher seule…
    Bien sûr, on me fait croire aujourd’hui que le personnel était forcément bienveillant, et que c’est moi qui ai mal interprété, mal compris, ou qui n’ait pas su exprimer mes besoins… C’est tellement plus facile comme ça. Sauf que moi je me souviens très bien de son attitude, dès le premier “toucher” elle m’a fait tellement mal que j’ai hurlé en lui disant stop et en lui saississant le bras. Vous savez ce qu’elle a fait ? Elle a continué à regarder ailleurs, et a fait comme si elle n’avait rien entendu, et a poursuivi son exam… Ca annonçait la couleur, pourtant, je lui ai quand même laissé le bénéfice du doute… J’aurais pas du, mais a-t-on vraiment le choix ? Bah non, on est complètement soumis à eux et à leur bon vouloir dans les faits, il est là le problème, on a besoin d’eux, surtout quand c’est la première fois, mais au final, c’est bien eux qui décident, pas nous. Après, il y a plein de sites qui disent : oh mais parlez, osez, faites des projets de naissance ! Tu parles, j’ai fait tout ça, mais quand la personne en face de toi est butée ou s’est levée du pied gauche, qu’est-ce que ça peut bien changer…

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