Cette semaine, deux épisodes de l’émission « Les Pieds sur Terre » de France Culture ont été consacrés à des témoignages de violence obstétricale.
Dans le premier épisode Accoucher dans la violence 1/2, Estelle détaille l’accumulation de contraintes, vexations et réprimandes qu’elle a vécues comme seul accompagnement de son accouchement. L’événement a pris une tournure encore plus violente après la naissance de son bébé lorsque la future maman a subi une révision utérine sans anesthésie, ce qui s’apparente à un acte de torture. Malgré l’opposition de l’anesthésiste tentant de s’interposer, l’obstétricien a persisté à introduire la main dans son utérus pour en racler l’intérieur, sans le moindre égard pour la souffrance infligée et sans aucune nécessité médicale. S’en est suivi une hémorragie interne et des traumatismes profonds pour cette jeune mère.
Lorsqu’Estelle demande son dossier médical, l’obstétricien devient odieux en s’accrochant au sempiternel « je vous ai sauvé la vie », puis en lui écrivant une lettre pathétique, presque risible, dans laquelle il se pose en victime de patientes ingrates. « Cela devient désespérant d’exercer cette profession lorsqu’on a le sentiment d’avoir tout mis en œuvre pour que ça se passe pour le mieux. Fort heureusement la plupart des patientes sont encore reconnaissantes ». Il s’agit d’une illustration parfaite du mécanisme de domination exercé par un médecin dans un contexte patriarcal, qui consiste à inverser les rôles : d’agresseur, il se transforme en victime, et accuse sa victime de lui faire du mal en cherchant à la culpabiliser. Cette méthode accusatoire est très efficace pour faire taire les femmes et maintenir le tabou qui pèse sur ces violences infligées dans les salles d’accouchement.
Le deuxième épisode Accoucher dans la violence 2/2 illustre d’autres situations de violence obstétricale, moins gores que la précédente, mais très intéressantes pour démontrer les mécanismes subtiles d’emprise sur le corps des femmes et de leur dépossession de ce moment fondamental de leur vie.
Ainsi, Cécile doit faire face à une obstétricienne froide, qui nie ses moindres initiatives, piétine son projet de naissance, la menace de césarienne et va jusqu’à lui imposer la façon de placer ses genoux et de respirer. L’accouchement se termine aux spatules que la professionnelle n’utilise pas selon les règles de l’art, provoquant un œdème vulvaire. S’en suivent, pour la jeune mère, des troubles s’apparentant aux syndromes de stress post-traumatique et des rapprochements de plus en plus évidents avec le viol.
Hélène souhaitait accoucher sans péridurale. Elle s’est retrouvée confinée dans un espace exigu, l’empêchant de bouger, avec pour seul soutien une sage-femme entrant dans la pièce toutes les 40 minutes en lui demandant à chaque fois : « Alors, ça va ? Toujours pas de péri ? ». La future mère a fini par craquer au moment de la phase de désespérance, et a alors accepté la péridurale. Dès cet instant, probablement en raison d’une analgésie surdosée, elle s’est sentie dépossédée de l’événement. Pour sa deuxième grossesse, elle a choisi un accompagnement global de la naissance et a vécu toute la puissance d’une naissance respectée.
En écoutant ce dernier témoignage, j’ai été interpellée par les conditions matérielles que notre société impose aux femmes qui accouchent. Pour le moindre événement heureux, que ce soit un réveillon, une fête d’anniversaire ou un dîner en amoureux, un minimum de confort et de décorum est mis en place pour magnifier l’événement, depuis les bougies jusqu’au choix méticuleux du lieu des festivités. En revanche, pour un événement aussi intense et exceptionnel dans la vie d’une femme qu’est la naissance de son enfant, personne ne voit d’inconvénient à lui imposer un espace inférieur à un mètre carré coincé entre un mur et une table médicale, dans lequel elle peut à peine bouger. Cet exemple montre à lui seul tout le mépris que les soignants et les institutions hospitalières éprouvent pour la naissance.
La diffusion de ces témoignages sur France Culture contribue à faire entendre la parole des femmes et à briser peu à peu le silence sur ce qui se passe réellement dans les maternités. Merci à la documentariste Charlotte Bienaimé pour cette très bonne initiative qui permet de conscientiser la population et faire évoluer les pratiques.
Pour réécouter l’émission, en voici les podcasts :
Merci à vous de mener ce combat avec toutes vos compétences et votre belle humanité, merci de dire, de dénoncer, de démontrer, de lutter afin d’ouvrir les consciences….pour ma part, vous m’avez aidé à comprendre et à nommer avec clarté le traumatisme que l’on m’a fait vivre . Merci à vous.
C est exactement la question que je me posais. Peux t-on penser qu une femme puisse bénéficier dune consultation de médecine légale comme dans le cadre d un viol ? Ce la afin d attester des actes de violences ?
Excellent article comme toujours ! Je souhaite que ces témoignages qui s’accumulent conscientisent toute une société toujours dans le déni des violences faites aux femmes durant la grossesse et l’accouchement. Il faut changer d’abord la mentalité qui consiste à croire que l’on risque la mort.
Je réalise depuis quelques jours tout ce mépris qu’a la société vis-à-vis cet événement si unique, important qui est la prolongation de sa vie sexuelle. Que ce soit en imposant par la peur ou par le manque de choix l’hôpital/ maternité aux femmes, par la dénaturation totale d’un acte à priori naturel, en ridiculisant nos demandes et désirs durant l’accouchement, en évacuant toute intimité, toute sensualité, toute sexualité et toute tendresse mais surtout en perpétuant des croyances fautives qui s’apparentent à des rituels tribaux barbares datant d’une autre époque, on asservie et soumet la femme. L’ on évacue de nos vies cet accomplissement si fort, si important, on nous vole une force intérieure que l’on devait découvrir. Malgré toute la volonté que l’on puisse avoir de le vivre pleinement quand l’on t’a imposé tant de contraintes , ça devient tout simplement impossible! Ne soyez pas sévère envers vous même. Ne vous dîtes pas j’ai craqué, c’est absurde dîtes vous j’ai tenue tant d’heures sous l’injonction d’immobilité et l’effet d’hormones de synthèse et la torture psychologique….
« Cela devient désespérant d’exercer cette profession lorsqu’on a le sentiment d’avoir tout mis en œuvre pour que ça se passe pour le mieux. Fort heureusement la plupart des patientes sont encore reconnaissantes ».
Ce type de commentaires n’est pas l’apanage des médecins. On les retrouve dans la bouche de sages-femmes aussi. Mais dans ce cas, on considère généralement que la sage-femme est la victime et la mère le bourreau… Si seulement on pouvait être aussi libre de s’exprimer sur les “irrégularités” dans la pratique des sages-femmes… Mais là, c’est LE tabou suprême.
Merci pour l’article.
Victime aussi d’une sage-femme pas sympa du tout – à l’étranger en plus, dans un pays où “il ne faut pas crier ni parler pendant l’accouchement”… Je vous laisse imaginer la pénibilité du moment. Et d’un gynéco qui clairement n’avait pas envie d’être là (oui bon à minuit il avait ptêtre envie de dormir, m’enfin…), qui lui aussi est venu me racler le fond de l’utérus avec sa main au lieu de me laisser faire la délivrance moi-même.
Presque un an et demi plus tard, j’ai toujours beaucoup de colère liée à cet accouchement, que je vois comme le seul de ma vie car je n’ai aucune envie de réitérer.
Merci à vous pour le travail de sensibilisation que vous faites, c’est essentiel…
Se sentir moins seule me fait du bien et du mal à la fois car cela conforte mon opinion, trop de souffrances persistent.
J’ai connu un suivi de grossesse et un accouchement horrible. Première grossesse celle qui interroge qui inquiète et les réponses: humiliation, aucune écoute, solitude, privée de mon mari, sur médicalisation, manque de personnel, déshumanisation, j’en reste profondément marquée psychologiquement et corporellement. Mais ça ce n’était que le début… 8 mois et demi après rien à véritablement changé. Je me demande où allons nous? Pourquoi sommes nous encore victime de genre d’actes? Dans ce pays qui aime tant la masturbation intellectuelle finalement elle n’a de bon que pour d’autres…. je voudrais juste crier, lancer un appel vous les femmes qui êtes majoritairement présentes dans ces services, luttez contre cette institution qui vous oppresse, vous déshumanise! Vous avez choisi un métier magique et magnifique, il est temps d’accepter le cri, de l’accompagner sans le juger, pour qui finalement propose t’on la péridurale? Pour vous ou pour ces femmes qui donnent la vie? apprenez à écouter qui sais mieux ce que son corps lui dit que la personne elle meme… ce corps qui appartient à une personne a besoin d’être respecté. Les vas et viens incessants de personnes inconnues, pas de bonjour ni de présentation, pas de dialogue, pas d’explication. On regarde la montre, le moniteur, puis la montre et ce qui se passe à l’intérieur… sans voir que ce vagin est une femme qui avait une intimité que l’on profane à chaque instant de mépris.
Beaucoup de colère résident et raisonnent en moi, la cicatrice s’estompe mais la douleur est encore vive!
Juste un petit mot pour, comme bien d’autres avant et après moi, vous remercier de votre blog. Je le suis depuis quelques temps à présent (heu, en fait, depuis que je suis enceinte, soit presque 9 mois;)) et n’ai jamais commenté. Faute d’avoir “quelque chose d’intéressant” à dire ou à ajouter à votre propos et aux commentaires, cela me semble important, et la moindre des choses, de vous dire combien vos écrits font du bien. Ils ont largement contribué à me faire sentir pleinement actrice de ma grossesse et de mon accouchement. Mais au-delà, votre blog m’a permis une véritable prise de conscience, bien plus large, je n’avais pas réalisé à quel point la façon dont sont traités grossesse et l’accouchement est révélatrice, centrale, symptomatique – je ne sais pas quel est le bon terme – du fonctionnement d’une société, des rapports de pouvoir qui la régissent, de ses croyances, rapports de pouvoir, etc.
Bonjour,
Merci pour votre blog et pour le lien vers ces émissions sur les violences gynécologiques faites aux femmes.
Dernière visite à l’hôpital avant mon 2e accouchement, prévu « en plateau technique » (suite à un 1er accouchement un peu trop mécanique à mon goût : position imposée, épisiotomie sans avoir été prévenue) : le gynécologue semble de bien mauvaise humeur et désapprouve mon projet de naissance en maugréant.
Il me demande de m’installer sur la table d’examen pour une « dernière vérification ». Pensant qu’il allait se contenter d’écouter le cœur du bébé, je ne me suis pas déshabillée. Il baisse alors ma culotte sans un mot pour me faire un toucher vaginal, sans me prévenir, ni demander mon consentement. Il me fait mal et je le lui fait savoir. Il ne me répond pas. Puis il prend le stéthoscope pour écouter le cœur du bébé, mais n’arrive pas à l’entendre. Il s’agace, s’agite. Toujours sans un seul mot à mon adresse. Je suis tétanisée. Il me dit qu’on va passer en salle d’échographie car il n’arrive pas à localiser les battements. Après une rapide échographie, il semble rassuré et me renvoie chez moi.
Je me sens très mal. De retour à la maison, je suis prise de frissons, puis de nausées. Je pleure sans vraiment comprendre ce qui se passe en moi. J’ai l’impression d’avoir été brutalisée. Violée. Mais je n’ose pas prononcer le mot car je crois que mon entourage ne me comprendrait pas. J’appelle alors ma sage-femme pour lui faire part de cette mauvaise expérience. Elle est révoltée.
Mon bébé est très agité et, contrairement à ce qui se passe d’habitude, je n’arrive pas à le calmer. Le rythme de nos cœurs, à l’unisson, s’emballe. Je passe une mauvaise nuit. Le lendemain, je ne sens plus mon bébé bouger. Je n’ose pas penser au pire. Je m’allonge, je reste aux aguets. Ma sage-femme me conseille alors de me rendre à l’hôpital, car j’habite tout près, pour un enregistrement.
Quelques minutes plus tard, on m’annonce que le cœur de mon bébé a cessé de battre.
J’ai longtemps réfuté le lien entre cette brutale consultation et la mort in utéro de mon enfant. Je n’ai bien sûr aucune certitude quant à l’existence d’une relation de cause à effet, mais cela reste embrouillé et j’ai bien du mal, aujourd’hui encore, à faire la part des choses. Par peur de faire des amalgames, je n’ai pas porté plainte contre ce médecin.
Je voudrais malgré tout souligner aussi l’écoute attentive dont j’ai bénéficié de la part des sages femmes, à qui j’ai parlé de cette brutalité, qui nous ont accompagnés avec douceur et professionnalisme lors de mon accouchement, dans ce même hôpital, pour accueillir notre petite fille née sans vie.
J’ai appris plus tard que le contrat de ce gynécologue n’avait pas été renouvelé… Je n’étais apparemment pas la première femme à en parler !
Pour notre 3e enfant, nous avons dû nous battre pour que nos choix soient respectés et pour refuser le suivi hyper-médicalisé et stressant que l’hôpital aurait voulu nous imposer (échographies hebdomadaires, déclenchement, etc.) suite au décès in utéro de notre fille (pour cause de collier cervical) . Mais nous avons trouvé sur notre parcours des médecins et des sages femmes attentifs/ves et courageux/euses, qui nous ont indiqué des voies de contournement, afin que nous puissions vivre cette grossesse selon nos souhaits. Lors de cette grossesse, j’ai refusé tout toucher vaginal et mon choix a été respecté.
Le jour de l’accouchement, alors qu’on nous avait prédit un suivi hyper rapproché, l’équipe de la maternité était débordée et devait faire face à un grand nombre d’accouchements simultanés. Tandis que j’avais fait savoir très tôt que je souhaitais une péridurale (j’avais l’impression que je n’allais pas être capable de gérer à la fois la peur et la douleur), on m’annonce que les salles sont déjà occupées et qu’il va falloir patienter. L’attente me paraît interminable et les contractions s’intensifient… une sage-femme fait des allers retours rapides entre la salle d’accouchement et la salle d’attente où je me trouve. J’ai peur. Mon compagnon aussi. Nous avons été très marqués par la naissance sans vie de notre fille, 18 mois plus tôt. J’ai besoin de la présence d’une sage-femme à mes côtés, mais personne n’est disponible à ce moment-là. La sage femme est stressée par mes appels incessants car elle doit, en même temps, assurer en salle d’accouchement. L’hôpital manque cruellement de moyens, c’est l’occasion de le rappeler ! Affolée et impuissante, elle me dit que j’exagère, que mes contractions ne sont pas si fortes que ça, que j’exagère, qu’il faut que je me promène dans les couloirs pour me détendre un peu. Mais moi, je sens que tout va très vite et que le bébé descend dans mon bassin. Lorsqu’on vient enfin, au bout de plus de 2h d’attente et de peur, me dire que la salle d’accouchement s’est libérée et qu’on va pouvoir me soulager, je sens déjà que c’est trop tard, que le bébé est là. J’aurai à peine le temps de marcher, puis d’être jetée sur la table d’accouchement… On me dit d’attendre, de ne pas pousser tout de suite… Mais je ne peux pas ! Une intense douleur me déchire. C’est aussi une libération. Notre petit garçon est là. Il est posé sur mon ventre. Et il vit. Je l’entends : il crie !
Puis je comprends que le placenta ne vient pas. Afin de procéder à une révision placentaire, on place sur mon visage un masque d’azote à inhaler, car je n’ai pas eu le temps d’avoir de péridurale. Entre deux bouffées délirantes, je demande si mon bébé va bien, s’il est bien en vie. C’est la tempête. Je ne comprends plus grand chose. On m’a laissé mon garçon sur le ventre. J’essaie de le serrer contre moi, mais j’ai l’impression qu’il m’échappe. Je demande à ce que son papa puisse le prendre avec lui car je me sens complètement shootée. Cet accouchement, finalement heureux, est resté longtemps traumatisant. Trop vite, trop seule, trop de peur, trop de flou…
Voilà. C’est un extrait du parcours d’une femme. Complexe. A la fois merveilleux et douloureux. D’une femme parfois brutalisée, parfois accompagnée avec bienveillance et respect, dans un monde médical en pleine mutation, où les restrictions de moyens obligent parfois le personnel à faire l’impasse sur l’essentiel, mais où les professionnels, j’en ai été témoin, se posent aussi des questions et prennent courageusement position en faveur de la cause des femmes.
Je me permets de vous répondre pour vous dire que votre témoignage est magnifique et votre parcours très courageux. Je trouve moi aussi cette troisième naissance très difficile, surtout évidemment après le décès de votre fille. Merci aussi de faire la part des choses et de parvenir à souligner que certains professionnels vous ont vraiment été d’un grand secours dans votre parcours.
J’ai, en 1991, mis au monde ma 3ème petite fille dans des conditions épouvantables.
Je n’ai jamais pu, jusqu’à peu, en parler totalement pensant que personne ne pourrait me croire.
Il m’ a fallu 25 ans pour l’évoquer avec ma mère qui en avait été témoin et avait dit à l’époque au service qu’elle “n’aurait jamais imaginé que l’on puisse accoucher comme ça à notre époque”.
Ma fille est née inanimée, dans mon lit d’hôpital. Septicémie, poumons brûlés et détresse respiratoire. Tout ne fut que succession de douleurs, d’irrespect, de mots durs…. Aucune empathie, aucune gentillesse..et même des renvois de culpabilité. Leurs mots sont gravés au fer rouge dans ma mémoire. Jusqu’au cordon ombilical qui, mal clipsé, s’est déployé en tournant comme un tuyau d’arrosage et m’a aspergée de minuscules gouttelettes de sang.
J’ai mis plus de 4 ans avant de retourner consulter une gynécologue. J’ai cauchemardé pendant des années, pleuré pendant 20 ans à chaque fois que j’évoquais sa naissance.
Il y a 2 ans une psychologue m’a dit que je ne m’en remettrai sans doute jamais, que je vivrai avec mais surtout elle m’a expliqué, pleine de colère, que j’étais une VICTIME et que j’avais été MALTRAITEE.
Et enfin tout a changé… J’ai compris que je n’avais plus à chercher de raisons, d’explications, à me remettre en question. Je n’y étais pour rien. J’avais subi.
Et c’est cette petite fille âgée aujourd’hui de 26 ans qui m’a transmis le lien de cet article.
Merci pour tous vos témoignages. Je ne vous réponds pas individuellement, mais sachez que je les lis toutes attentivement. Je suis persuadée que c’est en témoignant que nous finirons par changer les choses.
Il faut que j’arrive à 68 ans pour savoir qu’on m’a fait une révision mais endormie, qui m’a laissée une légére douleur au ventre pendant des années, et bien sur j’ai eu les spatules, sans anesthésie et avec une épisio c’est effectivement une véritable torture (imaginez cela à froid dans la vie normale ça rend dingue), c’est devenu mon étalon pour la douleur autant dire que je me suis endurcie – mon fils à 35 ans né en 1981-j’avais pourtant été suivi par un ponte parce que je ne tombais pas enceinte, mais au dernier moment on ne l’a jamais vu, il m’a laissé avec les internes; Je dirais que je suis totalement traumatisée (je ne peux toujours pas regarder un accouchement à la télé). Le second accouchement, en 1985) ce fut la sage femme qui refusait qu’on me fasse la péridurale, donc je ne l’ai pas eu, et elle me sautait dessus pour appuyer sur le ventre : quand je vois des femmes autorisées à accoucher debout dans les tribus dites primitives, je les envie. Bien sur une seconde épisio. Mon mari présent aux deux accouchements.
Bonjour Marie Hélène Lahaye,
Je soutiens votre lutte contre ces violences obstétricales, j’ai été aussi le témoin
de quelque chose que je ne comprenais pas à l’époque vraiment d’irrespectueux pendant l’accouchement d’une personne (une épisiotomie à la première naissance).
Les hôpitaux font-ils payer des actes médicaux supplémentaires sans nécessité pour les patients afin d’augmenter leurs bénéfices ? cela ressemble à ces scandales d’opérations chirurgicales qui n’ont pas lieu d’être.
Il n’y a pas que le domaine de la médecine qu’il faut remettre en cause, c’est toute
la société du profit forçant des actes sans le consentement des personnes: marchands, institutions publiques, privées… se permettent tout et n’importe quoi à l’insu
des gens dans une toute puissance sans être inquiété par les autorités.
J’ai une longue liste de noms mais le système de la Justice n’est pas accessible pour les plus modestes pourtant contribuables, alors j’attends ce jour de la libéralisation de la civilisation.
Vous êtes quelqu’un de très courageuse, c’est aux professionnels de santé de faire
ce travail de dénonciation parce que malheureusement nous sommes tous dépendants de la médecine tôt ou tard et ça fait peur.
Nous vivons une grave crise de confiance: école, accouchement… à la maison
en augmentation.
Témoin de violences et de comportements honteux dans une Faculté de Médecine…
Bonjour votre commentaire me fait un bien incroyable à lire! En fait, personnellement je ne comprends même pas pourquoi les femmes ne se revoltent pas et se laissent faire encore ! Désinformation oui c’est vrai mais déni également. La vérité c’est que la naissance a été brisée et même détruite. L’aliénation mentale qu’une femme en couche est faible vulnérable et risque la mort même si elle est en bonne santé est extrêmement ancré dans nos mythes. Et les professionnels de la santé le sont tout autant sinon plus.
Maintenant, c’est mon opinion, vu que l’argent mène le monde, que notre gouvernement est en fait une holligarchie de multinationales, je me demande quel intérêts financiers maintient cette culture du silence, de banalisation devant tout ces actes ignobles infligés aux femmes. Un accouchement hospitalier est très lucratif ne le cachons pas. Je suis cynique un peu, mais quand c’est rentable pour la société on intègre les femmes écoute leur revendications égalitaires par exemple notre intégration au marché du travail. Mais quand ça l’est moins comme les questions de genres on passe vite fait. Mais quand c’est une perte économique tel qu’une industrie pharmaceutique ou obstétricale alors là il en est pas question de changer les mentalités ! On maintient et renforce même les mythes et l’aliénation!
Je suis dans mon 6 ème mois de grossesse et je préfère de loin la maison pour donner naissance. Au fil de nombreux témoignages et suite à ma première expérience d’accouchement à l’hôpital, j’en viens à la conclusion que je ne veux pas y aller puisque je veux tout simplement éviter d’être mutilée et les complications qu’ils créent eux-même. Mais biensûr certaines n’ont pas le choix d’être suivie en maternité, c’est pour cela qu’en plus de revendiquer la naissances comme un acte d’amour, physiologique, naturel et sexuel , que l’on doit être sans peur, sans tension ,detendue, en transe et en maîtrise de soi, il faut dénoncer et s’attaquer aux violences obstétricales.
20 MN Santé du 12/12/2016
Les taux d’épisiotomie par maternité sont un secret bien gardé parce que l’acte n’est pas tarifiant pour la Sécurité Sociale, donc souvent mal renseigné par les soignants
65 % des femmes prendrait en compte cette information pour choisir où accoucher
Je ne comprends pas cette information parce que j’ai constaté une prise en charge des réparations du périnée par la S.S. après l’accouchement.
Il faut obliger la transparence sur cet acte chirurgical par tous les Hôpitaux.
merci pour cet espace de parole. Je réalise à quel point l’accouchement (et tout ce qui va avec, avant, après) est une zone interdite: pas d’écoute de ce que les femmes ont à dire, aucun relai dans le monde féministe sur ces questions (comme si seuls l’avortement, la contraception, la sexualité et l’égalité des salaires valaient qu’on s’intéresse), et des conditions d’accouchement qui font frémir: actes relevant d’un terrorisme physique et psychique, de la torture médicalisée, institutionnalisée, oui, on peut le dire, et d’une prise de pouvoir absolu du corps des femmes au moment où elles sont dans la plus grande vulnérabilité.
Le problème, entre autres, est que chaque femme vit son accouchement comme un cas personnel, quelques en soient les conditions; on assume sa souffrance comme le prix à payer, normal, du privilège de donner la vie. Une vieille culpabilité, bien entretenue, une vieille dés-appropriation, soumission, bien ancrée, une vieille habitude de se mettre au second plan des priorités et de laisser la décision à d’autres, le tout en milieu médical???quelle explication à tout cela? Multiple probablement.
A travers cette porte ouverte aux témoignages, les femmes peuvent lire autre chose: la certitude qu’elles ne sont pas seules et que leur vécu n’est pas illégitime, qu’il est partagé, quoique variable, unique et inédit à chaque fois. Un sentiment collectif se met à émerger, qui n’a, jusqu’à maintenant, aucune voix ailleurs que sur des blogs et forums…
à suivre.
Je suis d’accord les femmes doivent témoigner sans répit sur ce qu’elles subissent pour permettre aux femmes qui n’ont pas encore accouché ( moi en l’occurrence merci ) de faire évoluer les choses et les améliorer
@lenversdudescorps
Effectivement on se sent obligé d’obéir d’avoir un suivi ou même un spécialiste présent le jour J. Nous avons oublié en fait qu’un accouchement met en scène normalement 2 acteurs la mère et son bébé. Je me souviens d’un commentaire lors de ma précédente grossesse lorsque je disais ne pas avoir confiance en l’hôpital qui fût : “Mais tu n’as pas le choix de leur faire confiance “. Cela résume bien nos croyances et la culture dans lequel on baigne qui nous enseigne que notre corps est défaillant, que l’on ne sait pas mettre au monde un enfant, qu’on doit s’en remettre aux autres. En fait oui tu as le choix de ne pas leur faire confiance et de le faire seule en vrai et de prendre un risque. Toutes les femelles du règne animal le font seule et parviennent à mettre leurs petits dans l’écrasante majorité du temps sans complications simplement car elles ont confiance en elle-même et aucune peur! Alors tout commence par soi, un travail sur soi, se donner les moyens d’avoir confiance en ses capacités, il faut se reapproprier cet événement en établissant le lien logique qu’il n’y a que soi qui puisse avoir la maîtrise sur soi-même puis que tu es la seule personne qui donne naissance à ce moment précis. Même si il y a un accompagnateur quelquonque, personne ne devrait pouvoir le faire pour toi et ne peut ressentir ou être à ta place… Dans ce cas cette expérience intense est une reconnection avec ce moi profond et devient enrichissante .
Bonjour,
J’ai subi une révision utérine à vif, 6h après mon accouchement… Donc plus de péridurale et pas d’anesthésie à cause d’une mésentente entre l’obstétricienne et l’anesthésiste. Mon conjoint qui était dans la salle d’à côté a entendu mes hurlements, j’ai cru mourir tellement la douleur était insupportable. L’obstetricienne, une machine, sans aucune empathie ni considération m’a crié dessus pour que j’arrête de bouger, j’étais terrorisée. les sages femmes ont fini par m’attacher les jambes sur les étriers et m’ont maintenu les bras pour m’empêcher de me débattre. Le geste a été d’une telle violence que j’ai fini par m’évanouir au bout de la troisième penetration avec son bras. Je me suis débattue de toutes mes forces pendant les 2 premières fois. Cela a duré 10 minutes au total, les plus longues de ma vie…
A la fin de l’intervention, j’ai repris mes esprits. Toute l’équipe a réalisé ce qu’il venait de se passer et certaines auxiliaires et sages femmes se sont effondrées. Elles étaient complices “malgré elles” de cet acte de barbarie. Une d’entre elle a été en arrêt de travail dès le lendemain tellement elle a été choquée.
L’obstetricienne m’a dit que je devais être surveillée pendant les prochaines 24 h et qu’il était possible que je refasse une hémorragie et qu’elle devrait recommencer si tel était le cas… Une vraie sadique. Je vous laisse imaginer la peur que j’avais lorsqu’on venait appuyer sur mon utérus pour vérifier que tout était normal…
J’ai eu du mal à créer le lien avec mon bébé, je n’arrivait pas à changer ses couches, à le laver, à m’en occuper tout simplement.
Je voudrais entreprendre quelque chose pour que ce médecin (mon bourreau) soit puni. J’ai demandé mon dossier médical que j’ai reçu ce jour. Quelqu’un pourrait-il m’aider pour m’orienter ?? Comment faire reconnaître le préjudice physique et psychologique ?
Merci pour votre aide.
Fanny
Bonjour,
J’ai subi une révision utérine à vif, 6h après mon accouchement… Donc plus de péridurale et pas d’anesthésie à cause d’une mésentente entre l’obstétricienne et l’anesthésiste. Mon conjoint qui était dans la salle d’à côté a entendu mes hurlements, j’ai cru mourir tellement la douleur était insupportable. L’obstetricienne, une machine, sans aucune empathie ni considération m’a crié dessus pour que j’arrête de bouger, j’étais terrorisée. les sages femmes ont fini par m’attacher les jambes sur les étriers et m’ont maintenu les bras pour m’empêcher de me débattre. Le geste a été d’une telle violence que j’ai fini par m’évanouir au bout de la troisième penetration avec son bras. Je me suis débattue de toutes mes forces pendant les 2 premières fois. Cela a duré 10 minutes au total, les plus longues de ma vie…
A la fin de l’intervention, j’ai repris mes esprits. Toute l’équipe a réalisé ce qu’il venait de se passer et certaines auxiliaires et sages femmes se sont effondrées. Elles étaient complices “malgré elles” de cet acte de barbarie. Une d’entre elle a été en arrêt de travail dès le lendemain tellement elle a été choquée.
L’obstetricienne m’a dit que je devais être surveillée pendant les prochaines 24 h et qu’il était possible que je refasse une hémorragie et qu’elle devrait recommencer si tel était le cas… Une vraie sadique. Je vous laisse imaginer la peur que j’avais lorsqu’on venait appuyer sur mon utérus pour vérifier que tout était normal…
J’ai eu du mal à créer le lien avec mon bébé, je n’arrivait pas à changer ses couches, à le laver, à m’en occuper tout simplement.
Je voudrais entreprendre quelque chose pour que ce médecin (mon bourreau) soit puni. J’ai demandé mon dossier médical que j’ai reçu ce jour. Quelqu’un pourrait-il m’aider pour m’orienter ?? Comment faire reconnaître le préjudice physique et psychologique ?
Merci pour votre aide.
Fanny
juste un mot de soutien pour votre démarche; vous pouvez commencer par écrire très précisément, fait après fait, ce qui s’est passé, pour bien décrire et faire comprendre la situation, les faits, le détail,les gestes, et leurs conséquences. Et faire un courrier à la direction de l’hôpital et au directeur de l’ARS (agence régionale de santé)
et copie au comité des usagers de l’hôpital, aux associations (Planning familial ou autres), au maire et président du département concernés; à chaque fois vous annoncez aux gens à qui vous envoyez copie. Déjà cette démarche est trés forte, elle va déranger, elle est rare,elle oblige à une réponse, et ce serait de votre part un témoignage de courage trés important d’agir de la sorte. Ensuite vous pouvez vous adresser à des juristes, avocats et associations d’aide dans ce domaine, histoire d’aller plus loin. Vous aurez d’autres réponses certainement à ce sujet, par des gens compétents.
Ne vous taisez pas! Pour vous, pour les autres femmes, pour tous. Même si le médecin a du flipper un max car il a une responsabilité énorme, et cela peut expliquer une attitude aussi insensée et brutale mais en aucun cas la légitimer: rien n’excuse qu’on traite les femmes de cette façon, rien ne peut justifier cette violence physique et morale sur une personne en situation de fragilité et de vulnérabilité, Rien.
alors bravo pour votre courage et votre détermination.
Merci merci pour ce blog trés eclairé et bien documenté. Je commence ma premiere grossesse et mon compagnon et moi souhaitons une grossesse non medicalisée et un accouchement dans l’eau à domicile. Aprés avoir été effrayé par les professionnels de santé, je me suis mise a douter du bien-fondé de notre démarche, puis j’ai décidé de faire mes propres recherches. Aprés tout c’est mon corps, mon accouchement et mon enfant…Il existe tellement de methodes alternatives. Je crois que pour toute les femmes quels que soient leur choix, accoucher a l’hopital ou non, péridurale ou non…il est bon de pouvoir s’informer librement, et surtout de pouvoir lire les expériences et temoignages d’autres femmes, de mieux comprendre nos droits et la réalité des choses, et surtout de comprendre que NOUS AVONS LE CHOIX. Alors encore un grand merci pour votre travail et votre partage. Tous ces articles éveillent un peu plus ma conscience de femme, je vais les partager sans modération.
Très contente de vous lire☺
La clé pour mener à terme votre projet bien se préparer psychologiquement au phénomène de l’accouchement et à son intensité. Marie-Hélène propose une belle liste de lecture à cet fin. C’est un événement que l’on vit qu’une ou peu de fois et qui mérite d’être vécu pleinement et qui à mon sens doit être satisfaisant et bien vécu sinon il devient un traumatisme ou une frustration. À mon avis, c’est ce que j’ai fait, soit tellement prête et confiante vis à vis toi-même que tu serais capable de le faire seule…car réellement une seule personne donne naissance et c’est toi. Tu dois trouver tes solutions et tes outils de préparation. Bonne continuation et laisse nous des nouvelles de ton accouchement. C’est important de témoigner et surtout lorsque c’est une expérience positive. Sois sûre de toi ne laisse pas les autres en douter
Merci ! 🙂
L’annonce de cette descision n’a pas été évidente pour certains membres de ma famille qui sont issus du milieu médical (-et si il y a une détresse respiratoire ?? – oui papa, et si on arretait d’avoir peur de tout ?) je me documente activement (et oui, merci Marie-Hélène pour les nombreux articles et références) et ai la chance d’avoir une maman hypnothérapeute qui a accepté avec joie de m’aider à me préparer durant ma grossesse et de m’accompagner lors de l’accouchement. La crainte et la peur ne doivent pas avoir de place dans cette belle aventure, aprés tout il faut se faire confiance et écouter son corps, avec bien sur comme tu le dis la préparation adéquate. Bref, il est bon de se sentir comprise et soutenue, cela me fait du bien de savoir que cette communauté existe et s’active pour faire évoluer les mentalités. Je ne manquerai pas de vous faire savoir comment s’est deroulé mon accouchement qui est prévu pour le mois de mai.