Fausse couche: et le respect des femmes ?

Crédits : Leemage – AFP (photo reprise du site de France Culture)

Il y a exactement un an, je perdais mes deux tout petits à quatre mois de grossesse. J’ai fait le choix d’éviter toute médicalisation inutile et de prendre le temps de vivre cet événement douloureux chez moi, entourée de mes proches. Mes tout petits sont nés à la maison, en douceur, comme je l’ai souhaité. Je les ai accompagnés jusqu’au bout, à la fois pour vivre un deuil sans violence et, d’une certaine façon, pour célébrer la vie. Je vous ai raconté cette histoire il y a quelques mois dans mon billet « Pour en finir avec le tabou des fausses couches ».

France Culture a montré de l’intérêt pour ce que j’avais vécu et m’a proposé de témoigner à la radio dans la série de récits sur les violences obstétricales, afin de montrer qu’il était possible de vivre une fausse couche autrement qu’à travers des gestes médicaux standardisés. Vous pouvez m’écouter en podcast via ce lien : « Les Pieds sur terre – fausse couche ».

Mon témoignage est suivi de celui d’Iris qui, en contre-pied à l’accompagnement bienveillant de ma fausse couche, raconte la succession de violences qu’elle a subies lors de son interruption médicale de grossesse.

Alors qu’elle était sous le choc de la découverte du handicap du petit qu’elle portait, et dans l’immense tristesse de la situation, cette future mère a été entraînée dans un protocole qui lui échappait, au cours duquel les médecins lui infligeaient des actes douloureux sans la moindre information, en passant outre son consentement et en ne lui laissant aucune alternative.

Au lieu d’une main tendue ou une oreille compatissante, la jeune femme a dû faire face à un gynécologue odieux ayant une attitude qui frôlait presque le sadisme. Cherchant désespérément un peu d’empathie auprès des soignants, elle a subi l’indifférence de l’équipe médicale jusqu’au regard vide d’une aide-soignante. Elle n’était plus qu’un corps que les médecins maltraitaient en enfonçant une aiguille dans son ventre et en déclenchant des contractions insoutenables comme seul accompagnement de cet événement émotionnellement douloureux.

Face à un tel témoignage, il devient évident que dans le cadre de la maternité, les femmes sont réduites à leur corps de la façon la plus brutale. Elles ne sont plus qu’une enveloppe charnelle que les médecins s’acharnent à vider au plus vite, sans le moindre égard pour leur qualité d’être humain, afin les rendre disponibles pour une nouvelle tentative de reproduction. Il s’agit de la manifestation la plus barbare de l’appropriation par les hommes des capacités productives et reproductives des femmes si chère au patriarcat, ce qui démontre à quel point la lutte contre les violences obstétricales, en ce compris lors des fausses couches, est un enjeu féministe.

Pour écouter l’émission :

Les pieds sur Terre – Fausse couche

 

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9 Responses to Fausse couche: et le respect des femmes ?

  1. Marie-Hélène Lahaye says:

    Voici le témoignage d’une femme qui a vécu des violences pendant sa fausse couche, initialement publiée sur la page facebook de Paye Ton Gynéco, qu’elle m’autorise à publier ici.

    =========
    Bonjour,

    Mon témoignage concerne une fausse couche due à de la négligence professionnelle et ayant entraîné des violences obstétricales.
    Je précise de suite qu’il est assez long.

    Enceinte de 2 mois et demi, je consulte le gynéco qui me suit pour des saignements, écho endo-vaginale, examen du col, tout va bien.
    Une semaine plus tard, les saignements se poursuivent, et s’ajoute à cela des douleurs abdominales. Je reconsulte, de nouveau écho interne, TV, frottis, du moins j’imagine car mon gynéco ne m’explique jamais ce qu’il me fait…
    Je lui explique que j’ai des douleurs très violentes qui me réveillent la nuit et me causent des élancements jusque dans les jambes.
    Réponse: c’est le développement normal de l’utérus…
    Je lui explique que c’est quand même ma seconde grossesse et que je n’ai jamais souffert comme ça à la première. “Tout va très bien, ça va passer tout seul, 80 € s’il vous plaît”…

    3ème visite, je perds du sang presque noir, les douleurs sont de plus en plus violentes et me réveillent la nuit. Il me dit:
    -“de toute façon vous ne travaillez pas”
    -“si je travaille” “mais vous n’êtes pas arrêtée?”
    -“Non puisque vous ne m’avez pas arrêtée”.
    Là son visage change, il n’est pas content. J’ai l’impression qu’il me le fait payer lors de l’examen. Comme d’hab, écho interne, speculum, examen du col, le tout sans informations ni recherche du consentement, et durant l’un de ces examens, il me fait très mal.
    “Oh vous êtes sensible vous”.
    Aucune réponse à mes questions, sauf à la fin où il s’énerve et me dit en criant “mais vous voyez bien que votre bébé va bien, qu’est-ce qu’il vous faut de plus?”.
    Il m’arrête quand même 10 jours. Je rentre chez moi, j’ai cru que j’avais une hémorragie, et j’ai passé une nuit blanche à souffrir et à avoir des saignements très abondants. J’hésite à partir aux urgences, mais vu la douleur, et dans la mesure où je sortais de chez un gynéco dont la visite m’avait fait plus de mal que de bien, je décide d’attendre le lendemain.

    Le lendemain matin, les douleurs et saignements se sont espacés. Au bout de l’arrêt de 10 jours, je l’appelle pour l’informer que je souffre toujours de douleurs et de saignements, même s’ils sont moins importants. Par téléphone, il me dit que je peux reprendre le travail, ça va passer…
    Mon généraliste m’envoie alors aux urgences de l’hôpital (mon gynéco étant en clinique).
    De nouveau, batterie d’examens, interrogatoire “Par qui êtes-vous suivie? qu’a t’il dit? pourquoi venez-vous ici?” et d’autres questions plus étranges type “avez-vous eu des rapports sexuels particulièrement violents?” (3 fois cette question, que m’a donc fait l’autre? je ne sais pas…).
    Finalement je n’ai aucune réponse à mes inquiétudes, mais on me prescrit un ovule à prendre, après beaucoup de tergiversations (Je vais vous prescrire quelque chose, quoique vous en êtes au 4ème mois – j’étais arrivée jusque là – je ne vais peut-être pas vous le prescrire, quoique ça fait combien de temps que les symptômes durent? ah oui 1 mois et demi quand même, je vais peut-être quand même vous le prescrire, attendez je vais voir avec mon responsable).
    Finalement, il revient m’annoncer que son responsable est d’accord pour qu’on me prescrive cet ovule…

    De retour chez moi, je regarde la notice: ne surtout pas prendre durant le 2nd trimestre, risque de fausse couche…je ne le prends pas.

    5 jours plus tard, les douleurs se déclenchent à 17h et ne cesseront plus, je ressens des coups de couteau non stop dans le ventre, ça ne s’arrêtera pas.

    A 23h, je perds tellement de sang que je décide de retourner aux urgences. J’arrive à minuit, après avoir passé le trajet dans la voiture sur les genoux car je ne supportais ni la position assise ni la position allongée.

    Je suis reçue par une sf adorable et un gynéco monstrueux, pas bonjour, il demande à la sf en parlant de moi:
    “qu’est-ce qu’elle a? pourquoi elle tremble comme ça?” sur un ton presque colérique… Il me fait une échographie, je vois que le bb ne bouge plus, il ne parle pas, je lui demande “alors?”
    “ben y a plus de liquide amniotique”…
    Il passera ensuite sa tête par l’entrebâillement de la porte pour annoncer à mon homme “elle est en train de le perdre” sur un ton sec…(oui mon copain est prié de sortir à chaque fois que Mr le gynéco rentre…).
    Apparemment la poche des eaux s’était fissurée et j’avais infection urinaire et vaginale (décollement des membranes provoquée par l’examen très douloureux?).

    Il ne me parle toujours pas. Je finis par lui demander ce qu’il va se passer.
    “ben vous faites une fausse couche!” toujours sur un ton agréable, et je lui réponds que oui j’avais bien compris, mais est-ce que j’allais accoucher?
    “Mais non, je vais vous faire un curetage!” (genre vraiment qu’elle est bête celle-là).
    Là-dessus, il me demande si j’ai bu ou mangé quelque chose, oui j’ai bu dans la voiture, j’avais très soif. Je me fait engueulée :
    “mais on ne boit pas avant une anesthésie enfin!”
    à quoi je lui réponds “je n’étais pas partie non plus pour avoir une anesthésie”.
    Quand même il s’excuse. Il va discuter avec la sage-femme, puis ils reviennent tous les 2 et me bloquent les jambes, et là pendant qu’il me fait horriblement mal, alors que j’étais déjà en pleine souffrance (c’était un décollement du placenta, et ces douleurs violentes n’avaient fait qu’augmenter depuis 5h de l’am), il explique à la sf (très jeune et apeurée devant son comportement violent) que comme j’ai le col entièrement fermé, il l’ouvre à la main, comme ça j’accoucherais plus vite…
    Je me souviens qu’à un moment j’ai pensé “dégâts irréparables” tellement je souffrais, je lui criais d’arrêter, j’avais trop mal, il continuait de parler à la sf, sans me regarder, sans me parler, sans explications pour moi ni quoi que ce soit.

    Au final j’ai eu la péridurale 3h plus tard, j’ai accouché en suivant puis on m’a mise en chambre au service maternité, où j’ai pu entendre les bébés pleurer et avoir sous les yeux table à langer et baignoire pour bébé…

    Voilà le respect qu’une maman enceinte de 4 mois et perdant son bébé a eu. A aucun moment, on n’a pris en compte ma douleur émotionnelle, physique ou psychologique… Cela a entraîné des troubles type syndrome de stress post-traumatique, 3 ans d’insomnies et 3 ans de dépression sévère, je ne remercierai jamais suffisamment ces 2 médecins qui m’ont bousillée et ma fille aussi.
    Pour le dernier, je ne doute pas que je l’ai emmerdé avec ma fausse couche à minuit alors qu’il devait dormir, j’en suis désolée, mais moi 6 ans après j’y pense encore tous les jours.

  2. Colombier says:

    Wahou, quel magnifique témoignage….
    J’en pleure…

  3. Myriam says:

    Une réflexion qui me vient d’une de mes lectures récentes.

    Personne n’oserait casser une coquille d’oeuf pour aller en chercher le poussin à l’interieur avant qu’il ne soit prêt. Personne n’oserait déchirer la chrisalide d’un papillon. Pourtant un oeuf et une chrisalide sont des membranes vides qui deviendront bonnes pour les ordures après leur utilisation unique. Mais pourtant on ose traiter les femmes moins bien qu’une coquille ou un cocon, en les vidant en cas de fausses couches, en les découpant en césarienne souvent pour rien et en oubligeant ce cher oeuf qu’est l’utérus à se contracter au delà de ses forces souvent avant qu’il ne soit prêt . Nous ne sommes pas des membranes, mais une personne humaine et vivante qui transporte cet enfant. Et puis portant les bébés sont souvent moins bien qu’un “vulgaire” insecte que l’on ose écraser sans remords, qu’un poussin qui nous servira de repas une fois engraissé, en les privant de leurs derniers moments pour se former bien au chaud et en sécurité dans le ventre maternelle sans raison valable, ou en les privant d’une chance d’éviter de devenir un embryon ou un foetus inanimé…

  4. Bérengère says:

    Cela me ramène quelques années en arrière…
    Nous avions déjà 2 enfants et en souhaitions un 3e.
    Fausses couches sur fausses couches, j’ai eu l’occasion d’expérimenter le traitement infligé aux femmes dans cette situation à plusieurs reprises.
    Je me suis faite engueuler comme du poisson pourri aux urgences d’une clinique par le gynéco de garde ce jour là car je faisais une fausse couche sans savoir que j’étais enceinte… Je me souviens encore de son ton condescendant et désagréable : mais enfin madame quand on essaye d’avoir un enfant on fait attention à la durée de ses cycles….
    La pire expérience fut après un oeuf clair décelé à l’échographie des 12 semaines par une échographe qui a pris le temps de m’expliquer ce qu’il se passait elle… Suivie par mon gynéco de l’époque qui me préconise une “évacuation” médicamenteuse. OK… je préfère rentrer à la maison et vivre ça tranquillement… Oui sauf que mal informée des risques (oui oui ça va saigner beaucoup c’est normal) je me retrouve à ne pas être sure que cette hémorragie ne soit pas normale… En pleine nuit des spasmes affreux des quantités de sang hallucinantes… Mais bon c’est normal de saigner beaucoup… La nuit passe, j’emmène les enfants à l’école… Cela continue, empire… J’appelle le 15… La médecin conseil m’écoute, et me dit qu’elle m’envoie immédiatement une ambulance… Les ambulanciers appelent le gynéco qui leur dit de m’amener … à son bureau…
    J’étais hors de moi, une file d’attente monstrueuse devant le bureau les ambulanciers ne sachant que faire… Je leur demande de m’amener aux urgences que je me vide de mon sang…. Et en effet hémorragie … curetage en urgence.. J’ai cru que j’allais y passer…
    Le gynéco à considéré qu’en tant que bonne femme j’en faisais surement des tonnes pour pas grand chose.
    Comme quoi se faire confiance malgrè l’inconsidération d’une partie du corps médical c’est très difficile…

  5. Guillot says:

    Forcément très touchée par tous ces témoignages, maman de 3 petites filles, attendant la 4ème pour novembre, les violences faites aux femmes, j’en ai eu ma dose : décollement des membranes fait malgré mon refus (un sentiment de viol que je ressent encore 8ans après…), la péridurale imposée (et ratée ..) la tentative d expression abdominale, la Gyneco qui refuse de m’expliquer les réactions du corps à l’arret De la pilule car j’ai l’age De sa fille et qu elle ne se verrait pas grand mère (!?!?), le point du mari (merci à la sage femme qui me l’a ôté 5 jours après l’accouchement limitant grandement les dégâts..) etc bref, des « anecdotes » j’en ai trop vécues.
    Mais aujourd’hui, pour la première fois sur les réseaux sociaux, je vais raconter ma fausse couche .. cette boucherie ….
    Je suis donc enceinte, 9mois après la naissance de mon aînée. Après 2 ans de traitement pour ma première, cette grossesse spontanée, j’ai envie de la garder quelques jours pour moi..comme un trésor. Je suis encore en rééducation du périnée. Je préviens ma sage femme que je refuse la stimulation électrique, certes sans lui confier mon secret. Mais j’insiste, je n’en veux plus. Je fais mes 2 séances hebdomadaires, et à la fin de la seconde elle me regarde tout sourire, alors l’electricite On ne la sens pas hein .. je panique. Je me sens trahis, je suis en colère. Elle me dit qu elle a l’habitude de ces femmes inquiètent d avoir mal mais qu en fait sa ne fais rien, donc malgré mon refus et à mon insu, j’ai eu droit à 2 séances avec électricité à environ 2 mois de grossesse. Je pars.
    1 semaine plus tard, vers 20h je dis à mon mari que c est finis, la grossesse est terminée. Comment je le sais, je ne sais pas vraiment mais c est une certitude.
    Le lendemain vers 7h je commence à saigner, avoir des contractions et souffrir, je ne tiens plus debout.
    Mes beaux parents sont là (on sort d une fête de famille). Mon mari est déjà au travail.
    J’explique la situation à ma belle mère, qui me réponds que sa va tirer un jour ou 2 et ils rentrent chez eux. Me laissant me vider de mon sang avec ma fille de 10 mois …
    Finalement me vidant et ayant de plus en plus mal mon conjoint rentre et m’ammene A la clinique près de chez nous ..
    Après 3 h a attendre dans une salle d attente remplie de femmes enceintes, pliée par la douleur j’accede au bureau du Gyneco qui me fait une échographie, tourne l’ecran Vers moi et me dira : ah ben oui, vous étiez enceinte, il reste un bout de truc là. Va falloir l’enlever car vous faites une hémorragie. Il me montre un outil, une curetre et m’explique qu il va racler les parois de mon utérus pour tout enlever.
    Merci pour l’explication respectueuse et le choc.
    Comme 3h plus tôt mon conjoint m’a forcé à avaler une bouchée de pain, le Gyneco s opposé à l’ag malgré l’avis favorable de l’anesthesiste, j aurais donc une rachianesthésie.
    A partir de là personne ne me parle, les infirmières qui viennent prendre ma température me donner la betadine pour la douche etc.. pas un regard pas un mot …
    Vient la personne qui m’amene Au bloc, qui m’explique que j’ai de la chance j’ai Déjà un enfant et que sa femme en a fait une alors qu elle n’a pas d enfant que c est plus dur. Je ne réponds pas.
    On m’installe, l’infiermiere Présente essaye de me parler, maladroitement, mais son envie de me rassurer me fait du bien. L’anesthesiste, rassurant aussi, me fait la rachi, se prépare à m’aloonger.. et LA mon calvaire commence. Oui, seulement la.
    Le Gyneco arrive, il est tard et veut rentrer chez lui. On m’allonge. Pour info, une rachi mets environ 15 minutes à faire effet.
    Malgré les reproches de l’anesthesiste, le Gyneco débute immédiatement, à vif, le curetage (pas par aspiration pour rappel). J’hurle, je suis attachée à la table, je vois ce qui se passe dans la lampe du bloc, et je souffre…
    J’entends l’anesthesiste Crier, le Gyneco répondre : mais c est bon sa prends que quelque secondes elle va se calmer.
    J’hurle toujours en suppliant d arrêter .. je vois l’anesthesiste Il me demande de me concentrer sur ses yeux et j’apercois Une seringue et je sombre, il m’a endormie.
    Je remonte 3 h après en chambre. Mon conjoint n’a pas était mis au courant, il a attendu sans savoir pourquoi je ne remontais pas. Il était plus de minuit. Il m a juste dit que je dormais encore, et que je pleurais en dormant.
    Le lendemain matin, le Gyneco passe, avec des internes ? Bref, ils ne se présentent pas de toutes façons. J’entends que je suis venue pour une fausse couche hémorragique, que j’ai eu un curetage qui c est bien déroulé. Puis il me regarde et me dit : on a pu enlever le truc qui restait, c est envoyé à l’autopsie, mais n’en attendait rien. Vous rentrez chez vous. Je saignais encore beaucoup, j ose lui demandais si c est normal. Réponse cinglante : mais qu est ce que vous croyez sa va saigner encore un moment. Il est partit.
    J ai quitté la clinique, me suis enfermée pendant 2 jours dans ma chambre, sans manger ni quasiment parler ni pleurer.
    Et puis petit à petit je me suis occupée de ma fille, et la routine a repris le dessus.
    Mais je ne m’en remettrais jamais vraiment. Ni physiquement (depuis l’intervention de ce monsieur j’ai un énorme ectropion qui saigne régulièrement lors de rapports ou d examens. Et surtout, il y a des cicatrices à l’interieur De mon utérus qui ont provoquées des saignements important sur lors des grossesses suivantes.)
    Quand je suis allez voir une sage femme, pour parler, quand elle m’a demandé le nom du Gyneco’ qui avait fait mon curetage .. elle m’a alors regardée plein et de tristesse et m’a dit : mon dieu, il est connu pour être un vrai boucher… je confirme ….

  6. KatMarieChant says:

    Je lis les témoignages et je suis traumatisée. J’ai fait une fc il y a un an et demi environ, et jamais on ne m’a traité de façon si brutale. Certes, parfois certains intervenants étaient moins délicats que d’autres, mais vraiment, cette façon de traiter les femmes est honteuse.

  7. Kelly says:

    Je me retrouve dans ces témoignages. Pas forcément complètement -j’ai appris ma fausse couche sans savoir que j’étais enceinte- mais dans l’indifférence des médecins, dans le peu de suivi proposé. Après une matinée de douleurs horribles (moi qui pensais que mes règles y allaient fort ce coup-ci), la venue d’un médecin, j’ai fait un tour aux urgences. Impossible de savoir si c’était une fausse couche ou un décollement, et après 48h00 d’attente et une nouvelle prise de sang, on m’appelle pour me “balancer”, parce qu’il n’y a pas d’autre terme, un “Bon. c’était bien une fausse couche, voilà, bon dimanche/bon après-midi (je ne sais plus)”. 5 secondes, ça a duré.

    Alors le lundi, 8h00, on se retrouve devant son ordinateur au bureau sans avoir vu un psychologue, à essayer de traiter des dossiers dont on ne pige rien, le monde va trop vite tout autour et avec soi la sensation qu’on a rien compris : il s’est passé quoi déjà ?

    Coup de fil du médecin qui m’a envoyé aux urgences le lendemain, soulagé que ce ne soit pas une grossesse extra-utérine, et puis les fausses couches sont tellement courantes hein, faudrait pas non plus s’appesantir sur un fait aussi banal.

    Sensation de n’avoir été qu’un corps. Ma psychologie, mes bouleversements, on s’en tape, puisque “je vais bien”. j’ai écris à l’hôpital, pour leur raconter mon point de vue, leur dire que j’aurais aimé qu’on me propose ne serait-ce qu’un peu de temps avec un psychologue, que je comprenais qu’ils en voyaient beaucoup par jour, des cas comme le mien, mais que pour une femme cela pouvait être vécu comme un cataclysme, que j’aurais aimé qu’on fasse attention à mes ressentis, à moi en tant que personne. Un amas de cellules pour eux, un bébé pour moi…

    Pas de réponse. Ma vie, on s’en fout.

    Les conséquences ? 9 mois après, à 29 ans et une envie d’enfant qui pointe le bout de son nez (avant cet épisode je n’en voulais pas), j’ai la trouille, une trouille immense que ça ne marche pas, de perdre -peut être- le bébé qui va arriver, et de retomber sur des professionnels froids qui me “nieraient” une nouvelle fois.

    Merci à tous ces témoignages de femmes et pour ce blog, merci d’essayer de faire bouger les choses.

  8. Lili says:

    A toutes celles qui ont témoigné ici : merci infiniment. Je n’oublierai jamais vos mots.
    Je suis horrifiée par la façon dont vous avez été traitées… et je suis désolée pour vous que vous ayez eu à traverser ça. Je vous souhaite de vous rétablir et d’être entourées par des proches bienveillants.
    Je suis aussi extrêmement en colère que des personnes sadiques puissent continuer à exercer.
    Je suis à l’hôpital et je viens de subir un curetage après avoir découvert que ma grossesse s’était arrêtée. Pas une partie de plaisir, loin de là, mais des soignants qui essaient, parfois maladroitement et parfois avec succès, d’être empathiques. Je m’estime chanceuse, mais on sait toutes que tout ça ne devrait pas reposer sur de la chance ou de la malchance…
    Apres un accouchement traumatisant il y a 4 ans, oui, je me sens chanceuse de ne pas être traumatisée à nouveau… simplement en deuil.
    Je suis heureuse d’avoir partagé ma grossesse puis ma fausse couche avec ma famille et des amis chers, qui me soutiennent aujourd’hui. On nous dit que faire part de sa grossesse avant 3 mois, c’est trop tôt. C’est un choix absolument personnel et qui dépend de nombreux paramètres, mais pour ma part, je ne vois pas pourquoi (et comment) je devrais taire une grossesse, et pourquoi je devrais taire ma fausse couche.
    J’envoie mes pensées à toutes celles qui traversent ça et leur dis : vous n’êtes pas seules.
    Merci pour ce site, ses ressources, ses témoignages

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