Michel ODENT est un chirurgien et obstétricien, auteur d’un grand nombre d’articles scientifiques et d’ouvrages liés à la naissance. Il a tout au long de sa carrière questionné les conditions d’accouchement et d’accueil du nouveau-né. Unanimement reconnu pour sa rigueur scientifique, il est aujourd’hui devenu une référence incontournable dans les milieux de la naissance respectée.
C’est donc avec beaucoup de bonheur que j’ai rencontré Michel ODENT qui m’a fait l’honneur de répondre à quelques questions.
Pouvez-vous raconter votre parcours en quelques mots ?
Je suis devenu gynécologue par accident. Chirurgien de formation, j’ai commencé à exercer ma profession dans les années 50, à l’époque où la technique de la césarienne s’est considérablement développée. A ce moment-là, les gynécologues n’avaient pas de formation en chirurgie et étaient tributaires des chirurgiens pour effectuer cette opération. J’ai commencé à pratiquer des césariennes lorsque j’étais médecin interne. En 1958, j’ai effectué mon service militaire en Algérie où j’ai également réalisé des césariennes parmi les nombreuses situations d’urgence auxquelles j’ai été confronté.
En 1962, j’ai intégré, toujours comme chirurgien, l’hôpital de Pithiviers qui comportait une petite maternité. Comme il n’y avait pas de médecin attaché à celle-ci, j’y effectuais les césariennes et j’y ai fini par diriger l’équipe des sages-femmes. Je me suis alors intéressé à l’effet inhibiteur de l’environnement hospitalier sur les accouchements, ce qui nous a amené à réaménager les salles pour les rendre plus conviviales. Nous les avons transformées en pièces d’une maison, puis nous avons introduit un piano, jusqu’à aboutir à la possibilité d’accoucher dans l’eau. En très peu de temps, nous sommes passés de 200 à 1000 accouchements par an.
Après ma carrière hospitalière, j’ai fondé à Londres le Primal Health Research Centre, un centre de recherche qui étudie les corrélations entre la période primale (de la conception à la première année de vie) et la santé ultérieure ainsi que la personnalité future des personnes. En parallèle, j’ai été impliqué dans l’accompagnement des accouchements à domicile.
Comment s’est déroulée la découverte de l’accouchement dans l’eau ?
Au départ, je cherchais un moyen de diminuer l’utilisation de médicaments pour lutter contre la douleur. Connaissant les propriétés bénéfiques et relaxantes de l’eau, j’ai eu l’idée d’installer une piscine de jardin gonflable dans la salle d’accouchement à la maternité de Pithiviers. Détendues, les parturientes voyaient chuter leur taux d’adrénaline et donc augmenter leur taux d’ocytocine, cette « hormone de l’amour » indispensable à l’accouchement. Non seulement les douleurs des contractions diminuaient, mais en plus la naissance était facilitée.
En 1983, le journal médical The Lancet a publié le premier article sur l’utilisation des piscines d’accouchement basé sur mes observations et résultats. Les journalistes s’en sont emparés et ont diffusé cette information dans le monde entier. Des femmes ont alors afflué de toute la France, des pays voisins et même des États-Unis pour accoucher à la maternité de Pithiviers.
Accoucher dans l’eau est devenu un projet de naissance pour certaines futures mères, mais au départ il ne s’agissait que d’une méthode permettant de réduire le recours aux médicaments.
Quelles devraient être les conditions idéales de l’accouchement ?
Les femmes devraient pouvoir accoucher dans un lieu intime et silencieux, dans la pénombre, où la température est suffisamment élevée et où elles ne se sentent pas observées. Ce sont les conditions idéales, équivalentes à celles d’une relation sexuelle, qui permettent la mise en veille du néocortex afin de libérer les hormones indispensables à l’accouchement que sont l’ocytocine et les endorphines, et d’assurer le fonctionnement optimal du corps.
Malheureusement, malgré leur validation scientifique, ces conditions d’accouchement ne sont pas respectées en raison de conditionnements culturels. La croyance principale est que les femmes ne savent pas accoucher par elles-mêmes. Dans chaque culture, des rituels périnataux ont été mis en place avec pour objectif de rendre nécessaire la présence active d’une tierce personne auprès de la parturiente. Par exemple, dans les sociétés pratiquant l’excision, les cicatrices de la mutilation empêchent le passage du bébé, ce qui exige la présence d’une sage-femme pour sectionner le périnée. Un autre rituel consiste à couper le cordon immédiatement après la naissance et de séparer au plus vite le bébé de sa mère, ce qui implique également l’action d’un tiers. Tant dans les milieux médicaux que ceux de la naissance naturelle, on n’imagine pas une femme accoucher autrement qu’entourée de quatre ou cinq personnes.
Pourtant, idéalement, la parturiente ne pourrait être accompagnée que d’un seul professionnel qui tricoterait silencieusement dans un coin de la pièce. La pratique du tricot, en tant qu’activité calme et répétitive, permet de faire baisser le niveau de stress et donc d’adrénaline à son minimum, ce qui évite toute contagion de cette hormone antagoniste à l’ocytocine à la femme en train de mettre son enfant au monde.
Votre célébrité vous amène à parcourir le monde. Constatez-vous des différences et similitudes dans les façons d’accompagner la naissance ?
Les conditions d’accouchement sont très similaires partout dans le monde. Je constate par exemple l’utilisation massive d’ocytocine de synthèse dans les maternités, y compris dans des pays pauvres comme le Bengladesh. Il en est de même pour le nombre de césariennes qui ne cesse de s’élever sur l’ensemble de la planète.
Il y a partout un conditionnement culturel, une socialisation de l’accouchement, qui se traduisent par une volonté de domination de la nature et de contrôle du corps des femmes. La médicalisation n’est qu’une variante moderne de cette socialisation, avec toutefois des moyens beaucoup plus puissants. Dans le passé, on utilisait des herbes. Aujourd’hui, on utilise de l’ocytocine de synthèse ayant des effets bien plus importants sur l’organisme.
Cette situation m’interroge sur l’avenir de l’espèce humaine. L’épigénétique montre que, parallèlement à l’évolution des espèces par sélection naturelle ayant lieu sur de longues périodes, des modifications au cœur du génome peuvent se produire en une ou deux générations, sous l’influence de l’environnement et de l’histoire de chaque individu. Ces changements sont très visibles chez les animaux sauvages qui sont domestiqués. Dès lors, qu’en sera-t-il de la capacité des femmes à mettre leur enfant au monde dans une ou deux générations si plus de la moitié des femmes accouchent aujourd’hui par césarienne ? Au moment de la naissance de leur enfant, les femmes produisent un pic d’ocytocine jamais égalé au cours de leur vie. Dans la plupart des salles d’accouchement, cette production hormonale naturelle est inhibée par des injections d’ocytocine artificielle. Que deviendra notre humanité si, dans les prochaines décennies, les individus ne sont plus capables de produire eux-mêmes cette hormone de l’amour ?
Vos recherches et vos questionnements incitent à modifier radicalement les pratiques actuelles autour de l’accouchement. Comment êtes-vous perçu par vos collègues obstétriciens ?
Je n’ai pas de problème avec mes collègues obstétriciens. La plupart d’entre eux sont indifférents à mes travaux et à mes publications, y compris à mes articles dans les journaux médicaux prestigieux tels que le British Medical Journal dont je suis reviewer. Ils ne les rejettent pas. Ils ne s’y intéressent tout simplement pas.
Globalement, j’ai de bonnes relations avec les médecins. Ils adhèrent à la démarche scientifique et peuvent être convaincus par les résultats de la recherche. La grande difficulté pour eux est d’ensuite mettre en œuvre les recommandations de ces études. Ils ne parviennent pas à se libérer du poids culturel et des traditions autour de l’accouchement.
En revanche, j’ai plus d’embarras avec les milieux de la naissance naturelle. Les militants de ces mouvements ne comprennent pas la logique scientifique et estiment pouvoir se passer de la science. Je voyais encore récemment la vidéo d’une femme accouchant dans une rivière. Toutes les conditions étaient réunies pour que la naissance se passe mal : la parturiente était en pleine lumière, exposée à la vue de tous, suivie par une personne qui la filme, avec un enfant circulant dans les parages. Même si ce n’était pas son premier accouchement, cette femme a finalement dû demander de l’aide pour mettre son enfant au monde. Il règne dans ce milieu une grande ignorance de la physiologie du corps et des besoins de la parturiente.
Quels sont les leviers qui permettront de faire évoluer les conditions d’accouchement ?
C’est la science qui fera évoluer les conditions d’accouchement. La plupart des gestes et actes pratiqués aujourd’hui lors de la naissance reposent sur des rituels et des croyances. La recherche démontre pourtant que les femmes sont capables d’accoucher par elles-mêmes. Les études ont découvert que ce dont le bébé a le plus besoin à la naissance est tout simplement sa mère. L’observation scientifique établit que la femme qui vient d’accoucher développe un instinct maternel protecteur agressif à l’instar des primates. Tout ce que notre culture s’empresse de contrarier et d’inhiber.
Aujourd’hui, la difficulté n’est plus l’accès à la connaissance. La difficulté est la digestion des connaissances qui contredisent les traditions.
Ça ne va pas être très constructif mais…
“Clap clap clap !”
Souvent les précurseurs ne sont pas reconnus ! Ou tardivement ! Je suis toujours émerveillée de voir ou t’entendre ces hommes parler si bien des femmes, de leur grossesse et de leur accouchement. Je forme le voeux que les femmes se réapproprient leur instinct et leur puissance de femme pour prouver, de concert avec les observations scientifiques, qu’elles sont capables d’accoucher naturellement.
Merci pour cet interview enrichissante.
Très bel article, espérons que ses recherches seront de plus en plus connues et que les pouvoirs publics obligeront les hôpitaux à les mettre en oeuvre vu qu’ils ne semblent pas décidés à le faire de leur propre chef ! Je crois qu’un travail de fond est nécessaire pour éradiquer la peur de l’accouchement et faire prendre conscience aux femmes qu’elles sont capables d’accoucher, leur corps sait comment faire !
Ce Monsieur , très charismatique au demeurant , a fait de nombreuses victimes à la maternité de Pithiviers avant sa fermeture et l’exil du gourou en UK. Des hôpitaux parisiens ont pu sauver des utérus déchirés , des accouchées en septicémie etc… Mais fi des bébés trop loin de Paris pour une chance de survie. Il n’est pas précurseur mais archaïque et d’un égo meurtrier au mépris de la souffrance des femmes lors d’un accouchement par le siège sans antalgique , sans péridurale, sans monitoring, sans césarienne à temps, sans assistance néonatale…Dans l’attente improbable de la fameuse ocytosine naturelle !? Ce Monsieur est le pire misogyne jamais rencontré et défenseur de la sélection naturelle comme un certain moustachu célèbre. Sauvons les bébés avec tout ce que les progrès de la vraie médecine nous offre !
PS : Nous ne sommes pas Dr. mais victimes de Michel Odent mon bébé et moi-même.
Je ne veux pas remettre en question le fait que vous ayez vous-même eu de graves problèmes lors de votre accouchement et que vous soyez dès lors très critique par rapport à Michel Odent.
Ceci dit, vous lancez des accusations graves. Avez-vous des chiffres de mortalité infantile de Pithiviers ? Des résultats d’enquête ? Parce que tous les chiffres que je trouve démontrent que la mortalité et la santé postpartum de la mère et de l’enfant sont nettement plus favorables dans les lieux prônant la naissance respectée, que ce soit à domicile, en maison de naissance ou en accompagnement de sages-femmes s’inspirant des travaux d’Odent, que dans les grosses structures hospitalières pour ce qui concerne les accouchements à bas risque.
Vous évoquez un accouchement par le siège. Pas plus tard qu’hier, j’ai reçu le témoignage d’une femme traumatisée par le traitement qu’elle a subit dans un hôpital où, en raison de la présentation par le siège, les médecins lui ont imposé une césarienne contre sa volonté, après avoir pratiqué des actes qui ont aggravé la situation. Bien évidemment sur fond de menaces en tout genre et de douleurs physiques qui lui ont été délibérément infligées. Mais c’est vrai qu’elle ne doit pas se plaindre, pour sa césarienne forcée, elle a eu droit à une anesthésie générale. Merci la médecine moderne.
Vous prétendez qu’Odent est un gourou, mais je trouve que contrairement à la plupart des obstétriciens, il s’appuie sur la science, la recherche médicale et les vrais progrès qu’elle offre. Je suis sidérée de voir à quel point la plupart des obstétriciens pratiquent toujours par routine des actes considérés comme nocifs par l’organisation mondiale de la santé et par la communauté scientifique depuis 15 ans, uniquement par habitude, confort personnel et ignorance.
Sinon, avez-vous des sources qui démontrent qu’il est défenseur de la sélection naturelle ? Parce que je n’ai rien lu de tel dans ces écrits, ni entendu dans ses propos. Quant à sa prétendue misogynie, pour avoir parlé à plusieurs reprises avec lui et avec un certain nombre de gynécologues, j’ai un avis très différent du vôtre. Si j’ai bien rencontré des personnes sexistes, misogynes, paternalistes et condescendantes, c’est bien plus du côté des gynécologues.
Ceci dit, j’entends que vous avez vécu une très mauvaise expérience, qui malheureusement peut arriver. J’ai moi aussi dans mon entourage une amie proche qui a perdu son bébé à la naissance, alors qu’elle avait choisi un accouchement naturel avec une sage-femme pourtant de grande expérience. Je ne suis bien sûr pas contre la médecine et tous les progrès qu’elle apporte. Mais je suis contre la société actuelle qui impose une soumission totale des femmes aux médecins, qui les prive de toute autonomie et liberté, et qui ne voit aucun problème à ce que des milliers d’entre elles sortent de l’hôpital en ayant vécu la même déshumanisation et les mêmes traumatismes que les victimes de tortures ou que les soldats revenant des tranchées.
J’habite Nancy et je suis allée accoucher à Pithiviers .Le gynécologue m’avait dit que la tête était engagée et que j’allais accoucher, alors je lui ai répondu “je pars à Pithiviers!” Mon fils a 35 ans maintenant.. Je voulais vivre un bel accouchement naturel…Ce qui a été le cas. Un jour merveilleux. Je suis reconnaissante à Michel ODENT pour sa présence et son humanité. Et aussi pour le chant et Marie Louise Aucher. C’est un art qui fait aussi parti de ma vie depuis. Merci à vous!!
Ce passage à Pithiviers est resté gravé en moi.Il y avait Marie Louise Aucher au piano. Depuis je me suis intéressée au chant!
Merci pour cette interview de ce grand homme ! comment avez vous eu la chance de le rencontrer? Habite il toujours à Londres?
Je suis passionnée par ses recherches et sa logique que je trouve terriblement humaine et intéressante.
Etant psychologue en maternité, je suis catastrophée des protocoles et des attitudes des professionnels face aux couples parentales et aux bébés. Etant militante personnellement et jeune maman, c’est assez dure pour moi de ramasser parfois les pots cassés des obstétriciens, quand angoisse et mal être se déclenche face à une demande d’allaitement maternelle refusée ou non soutenue par l’équipe par exemple. Bref il y a du travail pour que la mère soit respectée et surtout informée correctement sans prise de position ni jugement de l’équipe médicale.
Restons positif comme Michel Odent!
Pour répondre à votre première question: oui Michel Odent vit à Londres, mais il voyage beaucoup et est régulièrement de passage en France.
J’ai moi-même eu 2 suivis de grossesse et accouchements avec Monsieur Odent à Pithiviers (je venais exprès de l’Allemagne) et je dois dire que c’est un grand Monsieur; tout c’est très bien passé avec beaucoup de sérénité, d’amour et de confiance; je ne voulais pas de péridurale, je voulais garder mon bébé dés le départ et faire les premiers soins, je voulais aller dans l’eau pour me soulager…. bref, tout a été respecté avec beaucoup de gentillesse. Vraiment un trés grand Monsieur d’une extrème bonté et qui a si bien sa place dans les moments si importants dans la vie d’une femme et de l’humain en général au commencement de sa vie.
Bonsoir,
J’ai été suivi durant toute ma grossesse par Mr Odent.
C’est ub Monsieur admirable, très intelligent, humain à souhait, qui respecte non-seulement le bébé, mais aussi le bien-être de la maman, ce qui est loin d’être le cas avec les accoucheurs traditionnels.
Ma fille, a aujourd’hui 31 ans, et se porte à ravir.
Je garde un souvenir impérissable de mon pré-accouchement et de ma césarienne, pour laquelle ni ma fille(qui est née d’un geste plus tendre que médical, ), ni moi n’avons souffert.
Il est scandaleux de tenir des propos, tels que ceux de Florence Beday.
Elle n’a même pas fait l’expérience d’accoucher avec Mr Odent, et en plus elle est archaïque.
Donc taisez-vous s’il vous plaît, et ne salissez pas la réputation prouvée de Mr Odent.
Mesdames, les futurs mamans, n’ayez pas peur de sortir des sentiers battus, et de vous inspirer de l’expérience, à travers ses livres et son émission”Le bébé est une personne”pour mettre au monde vos enfants. Ce n’est que douceur.
Bonjour
Je vois cet article par hasard…et je voudrais témoigner de ma satisfaction d’avoir choisi Pithiviers pour la naissance de mon fils en 82. Tout s’est passé à merveille très facilement et très rapidement. Une 1° naissance à 34 ans le tout terminé en 2H15….L’expulsion étant très facilitée par la position accroupie. Je conçois que certaines personnes n’aient pas le même sentiment en cas de naissance difficile. Mais cela aurait -il été mieux dans un hôpital conventionnel?
Le succès rencontré par cette méthode prouve son efficacité. Qui serait allé accoucher à Pithiviers dans le cas contraire…?
Merci à toutes pour vos témoignages.
Je suis née à Pithiviers, j ai accouchée de mes 2 enfants à Pithiviers et je travaille dans cette maternité depuis bientôt 10 ans.
Demain nous allons de nouveau dans la rue défendre notre maternité car malheureusement depuis début mars elle est menacée de fermeture…Nous trouvons cela tellement injuste de vouloir fermer notre structure qui fait + de 500 accouchements encore en 2015…. LA MATERNITÉ DE PITHIVIERS DOIT VIVRE ! Si seulement un miracle pouvait se produire… si seulement Mr Michel Odent pouvait nous apporter son soutien.
Je suis enchantée d’avoir, après force recherche, trouver le moyen de m’exprimer car je voudrais aider une jeune femme à accoucher de belle façon. En 1960 j’ai accouché dans les meilleures conditions dans une clinique ordinaire, à Chatou (78)pas toujours bien reçue ! MAIS j’avais suivi la méthode d'”accouchement sans douleur” du Dr Odent. J’ai surpris les personnes soignantes qui m’ont reçue … par le calme que je vivais !!. Puis j’ai bénéficié de cette pratique lors des contractions : en effet, quand je ne pratiquais plus la respiration consciente je commençais à souffrir et dès que je reprenais, tout allait si bien que je m’assoupissais, parfois, et SANS aucun médicament ou produit! Lors de mon accouchement, est née une belle petite fille, forte, et même avec un bras sur la tête (donc un passage périlleux!) et l’on discutait très naturellement autour de moi…Je n’eus pourtant aucune déchirure. A mon retour, une femme, compagne de chambre et à la clinique depuis 4 jours, avec piqûres, médicaments etc… a insisté pour que je l’aide. Alors que j’étais fatiguée par l’événement de la naissance que je venais de vivre, à chaque fois que je la guidais et qu’elle respirait, elle ne souffrait plus. .Je souhaite au plus haut point que cette méthode simple, efficace soit publiée, proposée, expliquée et qu’on forme les personnes spécialisées dans l’accouchement à cette méthode qui abolit les médicaments, piqûres, formatages (dus peut-être à ce que le Texte dit : tu enfanteras dans la douleur) d’où vient cette pensée? Qui l’a glissée dans Le Livre? Peut-être de la misogynie? De quel accouchement s’agit-il dans un livre sacré? De l’accouchement, pas facile, de connaître Dieu, la Conscience, le Divin en nous et autour de nous ? Voir les sages et les saints…! Merci Docteur Odent.
Merci pour votre témoignage 🙂
Ce qui fait plaisir (même si ça n’est pas une réelle bonne nouvelle), c’est que ce médecin parle de … médecine. Pas de culte de la “naissance naturelle”, ni “de capacité naturelle de la femme à accoucher” (genre c’est un Don de la Nature/Dieu…) bref un essentialisme pénible. Le corps des femmes a un processus chimique parfaitement scientifiquement connu qui permet d’accoucher, et comme tout corps humain il peut avoir des difficultés (pathologie) qui empêchent, limitent, … l’accouchement. Cette approche parfaitement scientifique fait du bien, parce que la lutte contre la sur-médicalisation se transforme parfois en dogme anti-médical ou d’un naturalisme très naïf… La prochaine fois qu’on me dit que “l’accouchement non médicalisé c’est du romantisme dangereux”, je pourrais sortir ça…
Oups pardon ce qui n’est pas une réelle bonne nouvelle c’est la guéguerre entre ce médecin et les tenants de “l’accouchement naturel” alors qu’ils devraient plutôt se rejoindre…
Le Dr Michel Odent a l’immense mérite d’insister sur la nécessité, encore aujourd’hui, de rendre accessibles à un très large public les connaissances sur la physiologie de la gestation et de l’accouchement, et de montrer combien l’attention soutenue et la présence affective sécurisante dont un nouveau-né doit ensuite pouvoir bénéficier pendant toute sa première année sont fondatrices de sa santé; tout ceci dans le seul but d’assurer à l’avenir la santé de la communauté au sens le plus large.
Je suis née à Pithiviers, en 80, par césarienne des mains de Michel Odent. Ma mère a fait 3 bébés césariennes avec Michel Odent, avant cela elle avait fait 3 fausses couches avec d’autres gyneco. J’ai moi même mis au monde mon premier bébé par césarienne, puis j’ai cheminé dans ma vie et mes 3 autres enfants sont nés par voie basse, sans actes médicaux, parfois à la maison. En 2016 lors d’une formation doula, j’ai rencontré Michel Odent. J’allais surtout pour le rencontrer lui, ces mains qui m’ont sortie du ventre de ma mère. J’étais émue, et j’ai réussi à me signaler à lui. …Biensur il ne souvenait pas de ma mère, ni de moi. Mais moi je me suis sentie enveloppée d’une douce bienveillance, d’une qualité d’écoute et de présence. Je lui ai raconté mon histoire de résilience, la boucle est bouclée. C’est un grand homme ! je suis fière de moi, de lui, de la vie !