« Si je n’avais pas accouché à l’hôpital, je serais morte et mon bébé aussi ». Ah bon ?

L’obstétrique repose sur une croyance : en se substituant aux fonctions physiologiques de la femme qui accouche, la médecine diminuerait les risques pour la mère et l’enfant. C’est ainsi que les femmes ont été réduites à la passivité, couchées sur le dos les pieds dans les étriers, alors que les médecins s’affairaient sur leur corps pour en extraire le bébé. Des protocoles hospitaliers de plus en plus invasifs ont été mis en place, avec l’idée qu’ils diminuaient la mortalité maternelle et infantile. Bon nombre de jeunes mères sortent de la maternité violentées et mutilées, mais convaincues qu’elles-mêmes ou leur bébé seraient morts si elles n’avaient pas subis ces assauts dans leur chair. Pourtant, en examinant de plus près les causes de décès périnataux, il n’est pas si évident que cette avalanche d’actes médicaux ait réellement contribué à la réduction de la mortalité.

Dans mon billet « Il y a deux siècles, je serais morte en couches ». Vraiment ?, je démontrais que l’effondrement de la mortalité en couches vers 1950 était bien plus le résultat de l’amélioration des conditions de vie et des progrès de la médecine en général, que de la mise en branle d’une armada obstétricale au moment de l’accouchement. Sans surprise, les progrès réalisés depuis 1950 jusqu’à aujourd’hui reposent sur une même logique.

En 1950, la France comptait 86 décès maternels pour 100.000 naissances. De nos jours, il n’y a plus que 10 décès pour 100.000 naissances, soit huit fois moins. Ces chiffres ne se limitent pas à l’accouchement, mais englobent toute la grossesse et la période de 42 jours qui suivent la naissance. Contrairement aux idées reçues, la diminution de la mortalité s’est principalement opérée pendant la grossesse et non au moment de l’accouchement.

Dans l’immédiat après-guerre, les trois principales causes de décès étaient la fièvre puerpérale (26 décès pour 100.000 naissances), les complications de l’hypertension (22 pour 100.000) et les complications de l’avortement (17 pour 100.000). La fièvre puerpérale, si meurtrière durant des siècles, est très vite sortie des statistiques avec la généralisation complète des normes d’hygiène et d’asepsie. Les décès liés à l’hypertension visent la pré-éclampsie et l’éclampsie, c’est-à-dire des complications qui surviennent au moment de la grossesse et qui ont progressivement diminué grâce à un suivi adéquat des femmes enceintes et à une prise en charge particulière au moment de l’accouchement. Quant à l’avortement, il ne tue plus depuis 1975, à partir de l’entrée en vigueur la loi Veil qui a permis aux femmes de ne plus mettre fin à leur grossesse dans les dangereuses conditions de la clandestinité.

Paradoxalement, et contrairement au discours prônant la médicalisation outrancière comme bouclier contre la mortalité en couches, les complications fatales directement liées à l’accouchement n’ont que peu diminué au cours des 60 dernières années. Aujourd’hui, les hémorragies de la délivrance (2 décès pour 100.000 naissances) et les complications obstétricales (2,5 pour 100.000) restent les deux principales causes de décès pour les 10 femmes sur 100.000 qui vont mourir entre le début de leur grossesse et les six semaines qui suivent leur accouchement. En outre, dans ces sanctuaires protecteurs que sont sensés être les hôpitaux, plus de la moitié de ces décès sont le résultat de soins non optimaux, c’est-à-dire non conformes aux recommandations de pratiques et aux connaissances actuelles.

Néanmoins, ces décès maternels sont de nos jours extrêmement rares. Dès lors, pourquoi tant de femmes sont-elles convaincues qu’elles seraient mortes si elles n’avaient pas accouché à l’hôpital ?

L’obstétrique véhicule une conception misogyne des parturientes en considérant que les femmes sont par nature dangereuses pour elles-mêmes et leur bébé, et qu’elles sont inaptes à assurer la fonction que leur anatomie a pourtant prévue, à savoir mettre leur enfant au monde. Dès leur arrivée à l’hôpital, les femmes subissent des gestes médicaux perturbant leur accouchement. Ces gestes en appellent d’autres, provoquant ainsi, tout au long du processus, une cascade d’actes de plus en plus violents allant jusqu’à mettre en danger la femme et le bébé, pour aboutir à une naissance in extremis avec instruments tranchants et personnel médical sur les dents.

Ainsi, une arrivée en catastrophe à la maternité, puis un accueil désagréable suivi d’un toucher vaginal intrusif peuvent provoquer un stress entraînant une hausse d’adrénaline, hormone antagoniste à l’ocytocine indispensable à l’accouchement. Les contractions sont alors ralenties, ce à quoi la sage-femme de service répond par une injection d’ocytocine de synthèse en intraveineuse. Celles-ci deviennent alors violentes, rapprochées et surtout très douloureuses, laissant à peine la possibilité à la parturiente de reprendre son souffle dans l’étau qu’est devenu son ventre. L’anesthésiste est appelé à la rescousse pour poser une péridurale et apaiser chimiquement la future mère. Cet analgésique engourdit la zone du bassin, perturbant la progression du fœtus jusqu’à provoquer une dystocie. C’est alors qu’arrive l’obstétricien muni de forceps ou ventouse pour, en sauveur, extraire le bébé de force, puis à colmater tant bien que mal une hémorragie de la délivrance provoquée par les injections d’ocytocine intempestives durant tout le travail.

Un autre déroulement classique consiste à provoquer l’accouchement pour d’obscures questions de dates, ce qui entraine des contractions insoutenables exigeant l’intervention de l’anesthésiste ainsi qu’un contrôle permanent du rythme cardiaque du fœtus contraignant la future mère à l’immobilité. Ces entraves perturbent la progression de l’enfant dans les voies vaginales, tout en l’emprisonnant dans un utérus sur-stimulé. S’en suivent des signes de souffrance fœtale obligeant d’abréger en catastrophe l’accouchement au bloc opératoire par une césarienne impromptue, suivie d’une réanimation en urgence d’un bébé à l’article de la mort.

Les études démontrent que chaque geste médical dispose d’une liste d’effets secondaires et présente des risques particuliers, induisant autant de combinaisons de complications et d’enchaînements de problèmes auxquels les hôpitaux sont bien organisés pour faire face par un catalogue de gestes médicaux standardisés. C’est ainsi que les 30 dernières années ont connu une progression constante d’actes, notamment un nombre de césariennes qui est passé en France de 10% en 1980 à 20% en 2010 sans faire baisser significativement la mortalité périnatale. Inversement, dans les lieux promouvant la naissance respectée, que ce soit à domicile ou en maison de naissance, toutes données égales par ailleurs, les femmes courent quatre fois moins de risque de voir leur accouchement se terminer en césarienne, sans pour autant conduire à une augmentation du nombre de décès tant pour les mères que pour les bébés.

Et pourtant, combien de femmes ayant accouché à l’hôpital sont convaincues que la césarienne qu’elles ont subie était due à une déficience de leur corps plutôt qu’au déroulement aveugle de protocoles hospitaliers ?  Combien sont-elles à croire que les praticiens ont sauvé leur enfant en l’extrayant avec instruments de leur utérus dangereux ?

Les progrès de la médecine et de l’obstétrique permettent aujourd’hui de faire face à bien des complications fatales. Malheureusement, en troquant leur blouse blanche contre la tenue de pompiers-pyromanes, les praticiens transforment des accouchements qui se présentaient parfaitement en une succession de complications, entraînant chez les jeunes mères des séquelles au corps et à l’âme. Face à ce dévoiement des principes fondamentaux de la médecine, bon nombre de femmes ne devraient plus dire «  je serais morte si je n’avais pas accouché à l’hôpital », mais plutôt « à l’hôpital, on a failli me tuer ».

Sources :

Jérémie Belghiti, Gilles Kayem, Corinne Dupont, René-Charles Rudigoz, Marie-Hélène Bouvier-Colle, Catherine Deneux-Tharaux, « Oxytocin during labour and risk of severe postpartum haemorrhage: a population-based, cohort-nested case–control study », BMJ Open, 2011.

Marie-Hélène Bouvier-Colle, Emmanuelle Szego, « La mortalité maternelle en France depuis 1945 », La population de la France, Tome II, 2005, pp.  373-384.

Sarah J. Buckley, « Epidurals: risks and concerns for mother and baby », Mothering No.133, 2005, traduit par Stéphanie Dupras, « Les risques cachés de la péridurale (ou épidurale) ».

Association Césarine, « Evolution des taux de césarienne ».

Melissa Cheyney, Marit Bovbjerg, Courtney Everson, Wendy Gordon, Darcy Hannibal, Saraswathi Vedam, « Outcomes of Care for 16,924 Planned Home Births in the United States: The Midwives Alliance of North America Statistics Project, 2004 to 2009 », Journal of Midwifery & Women’s Health, Vol. 59, pp. 17–27, janvier-février 2014.

Rebecca Dekker, « What is the evidence for pushing positions? », Evidence Based Birth, 2012.

France Laurendeau, « La médicalisation de l’accouchement », dans Francine Saillant et Michel O’Neill, « Accoucher autrement », École des sciences infirmières, Université Laval, 1987, pp. 138 et suivantes.

Haute autorité de santé, « Recommandations pour la pratique clinique, hémorragies du post-partum immédiat », novembre 2004.

Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), « Mortalité maternelle : diminution de la mortalité par hémorragies », novembre 2013.

McCarthy F., Kenny L., « Induction of labor », Obstetrics, Gynaecology & Reproductive Medecine, volume 21, issue 1, January 2011, pp. 1–6.

James W. Mold, Howard F. Stein, « The Cascade Effect in the Clinical Care of Patients », The New England Journal of Medicine, 1986.

Annick Monod, « Un médecin le dit : la maison de naissance fait mieux que l’hôpital », association des Médecins du canton de Genève, 30 septembre 2010.  Étude complète : « L’accouchement en maison de naissance plus physiologique : 4 fois moins de risque d’y accoucher par césarienne ! ».

Peggy Peck, « Preinduction Cervical Ripening Significantly Increases Risk of Cesarean », Medscape, 30 April 2003.

Marianne Philibert, Fabien Boisbras, Marie-Hélène Bouvier-Colle, « Epidémiologie de la mortalité maternelle en France, de 1996 à 2002 : fréquence, facteurs et causes », Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire n° 50, 2006, pp. 392-395.

John D. Yeast, Angela Jones, Mary Poskin, « Induction of labor and the relationship to cesarean delivery: A review of 7001 consecutive inductions », American Journal of Obstetric and Gynecology, 1998.

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76 Responses to « Si je n’avais pas accouché à l’hôpital, je serais morte et mon bébé aussi ». Ah bon ?

  1. Melanie Dewart says:

    MERCI! pour cet article tellement bien écrit, tellement complet et documenté! Merci pour cette réponse appropriée à cette remarque si fréquemment entendue !!

  2. claire says:

    Bonjour,
    Je suis en train de parcourir vos articles. Je trouve le tableau manichéen.
    J’ai vécu un accouchement traumatisant, j’ai tendance à penser que cela aurait pu se passer moins violemment si je n’avais pas demandé la péridurale (péridurale->ralentissement du travail->ocytocyne en intraveineuse->souffrance foetale->forceps->dechirures->KO).
    Je me demande si mon accouchement se serait dramatiquement déroulé pour mon enfant si elle n’avait pas été extraite en vitesse.
    Dans votre articles, vous argumentez du fait que la mortalité maternelle n’a pas beaucoup bougé depuis la généralisation des accouchements hypermédicalisés. Mais vous ne parlez pas des bébés : quid du taux de mortalité périnatale ? et des lésions dûes à une naissance difficiles ?
    Je suis partagée et je trouve que vos écris gagneraient à traiter la périnatalité.
    Parce que je veux bien me faire charcuter, malmener, traumatiser si la vie de mon enfant est en jeu.
    Je ne saurais sans doute jamais, et cela me mine car si j’ai la chance d’avoir un autre enfant, ce doute m’amènera peut être à refaire le même choix : laisser l’équipe médicale “m’accoucher” et me retrouver sur le carreau à nouveau. Putain, je veux pas…

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Pour répondre très simplement: charcuter, malmener et traumatiser une femme ne lui sauve jamais son enfant.

      Pour répondre plus longuement, j’ai effectivement tenté d’analyser l’impact des pratiques médicales sur les bébés au fil des siècles et je me suis heurtée à des difficultés de disponibilité de chiffres exploitables.

      Déjà, en me basant sur les chiffres officiels de Peristat, je constate que la France occupe une très mauvaise place concernant la mortalité périnatale: http://www.academie-medecine.fr/publication100036230/ Donc justifier la violence obstétricale omniprésente en France par un effet positif sur la mortalité périnatale est une erreur.

      Ensuite, pour pouvoir faire le même exercice que ci-dessus avec la mortalité infantile, il me fallait des données sur les causes de mortalité des foetus et nouveaux-nés, ce que je n’ai pas trouvé. Il fallait également une uniformité de critères pour comparer ces chiffres. Dans certains pays, un enfant peut par exemple être déclaré mort-né s’il a un certain poids (500 gr) alors que dans d’autres pays, il ne compte qu’à partir d’1 kg. Sans compter les changements de législation où dans un même pays, les critères pour enregistrer le décès d’un foetus, d’un enfant mort-né ou d’un bébé, sont modifiés à partir d’une certaine date, ce qui rend les comparaisons encore plus difficiles.

      De plus, si, pour les mères, la plupart des hôpitaux et des pays tiennent à jour une base de données reprenant les causes de décès, c’est rarement le cas pour les fœtus ou des enfants morts-nés.

      Enfin, dans certains pays, les parents sont plus enclins à pratiquer des dépistages de maladies et malformations qui entrainent des avortements thérapeutiques, là où dans d’autres, ils sont plus nombreux à poursuivre la grossesse jusqu’à terme, mais avec de plus grands risques de décès à la naissance ou dans les jours qui suivent.

      Bref, c’est le flou le plus total en matière de données pour les bébés. Et les seuls éléments scientifiques que j’ai réussi à glaner sur la mortalité périnatale ne sont que des hypothèses posées par les chercheurs (incidence du tabagisme, augmentation de l’âge des mères, variations importantes du suivi de la grossesse par pays/par milieu social, etc).

      En résumé, si les médecins prétendent que c’est pour sauver la vie de l’enfant qu’ils violentent la femme qui accouche, il faut savoir que ce n’est démontré ni par les chiffres, ni par les résultats d’études scientifiques sur les effets des actes médicaux.

      Enfin, si tu envisages un deuxième enfant, je te conseille de bien t’informer sur l’accouchement et sur les alternatives à l’hôpital. Je rencontre de nombreuses femmes dans ton cas qui, après avoir vécu le traumatisme d’un accouchement surmédicalisé, se sont dirigées vers la naissance respectée pour leur deuxième enfant, et pour réparer tout ce qui avait été cassé en elle par cette première mauvaise expérience.

      • Claire says:

        je suis plus convaincue avec cette réponse. Je vais discuter avec des sage-femmes. C’est dur de réaliser que cet accouchement, qui a été traumatisant pour moi et mon compagnon, l’a été pour de mauvaises raisons. Et je ne parle pas de l’anesthesiste qui m’a traitée comme une merde (bah, je lui ai bien rendu).
        En tout cas, merci,

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Je sais que c’est une prise de conscience très difficile et très douloureuse. D’ailleurs beaucoup de femmes préfèrent refuser de voir cette réalité et continuent à défendre le monde médical avec un certain aveuglement précisément pour cette raison. Je ne leur en veux absolument pas. Si dire qu’on a souffert pour sauver son enfant donne un sens à son traumatisme, et l’essentiel à mes yeux est qu’elles parviennent à se reconstruire.

          Mon but n’est évidemment pas d’augmenter la souffrance des femmes, mais de faire en sorte que ces pratiques inacceptables cessent dans les hôpitaux. Mais j’ai conscience que mes textes peuvent parfois faire très mal.

          Je rencontre également un certain nombre de femmes qui, après avoir vécu un accouchement traumatique, s’engage par des actions militantes et politiques pour la naissance respectée. La résilience a de nombreuses facettes et certaines blessures peuvent aussi donner beaucoup d’énergie pour rendre le monde meilleur.

  3. Tiffany says:

    Bonjour Marie-Hélène,
    Merci pour votre blog, vos tickets sont extrêmement intéressants, même pour des nullipares.
    Je me posais la question de la présentation en siège : une amie a accouché par césarienne, obligatoire car son fils se présentait par le siège.
    Je me demande si c’est une réelle obligation ou un vieille “croyance” qui pourrait être abolie (désolée si je ne suis pas très claire…)
    Un grand merci d’avance si vous me répondez 🙂

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Ce que je sais de l’accouchement en siège, c’est qu’il présente un petit pourcentage de risque supplémentaire par rapport à un accouchement par voie vaginale. Du coup, l’écrasante majorité des obstétriciens font une césarienne. Non pas parce qu’elle est indispensable, mais juste “au cas où”. Toujours avec ce dogme du “zéro risque” (alors qu’il n’y a jamais zéro risque, pas même à l’hôpital).

      De plus, la plupart des obstétriciens n’ont pas appris à accompagner un accouchement en siège. Comme ils ne savent pas quoi faire, bah, c’est simple, ils font une césarienne. C’est fait en un quart d’heure et ça leur rapporte beaucoup.

      Du côté des sages-femmes, même topo, la plupart sont embrigadées dans l’idéologie du tout médical et n’ont pas non plus appris à accompagner des accouchements en siège.

      Reste les sages-femmes libérales, qui, elles, s’intéressent à la question et ont une vision beaucoup plus respectueuse de la naissance et de la capacité des femmes à mettre leur enfant au monde. Le problème, c’est qu’elles sont déjà menacées dans l’exercice de leur métier quand il s’agit d’accompagner des femme à bas risque. Elles ne veulent donc pas encore plus s’exposer à des poursuites en acceptant de suivre des femmes ayant le moindre truc qui sort de la normale (jumeaux, présentation en siège, AVAC, etc).

      Pour avoir discuté avec des sages-femmes sur comment on fait quand le bébé est en siège, c’est très simple: surtout on ne fait rien. On laisse la femme accoucher toute seule, en lui permettant de bouger et se mettre dans les positions de son choix, et en l’encourageant à se mettre à quatre pattes parce que c’est la position où le bassin est le plus ouvert. Et surtout on ne tire par sur l’enfant quand il apparait, et de préférence on ne le touche même pas. Dans l’écrasante majorité des cas, le bébé nait sans problème, mais ça peut être plus fatigant et plus douloureux pour la mère.

      Mais comme il y a un petit risque supplémentaire (dystocie, etc) et qu’ils ne savent pas comment faire, les obstétriciens préfèrent découper les femmes.

      Si tu veux voir un accouchement naturel en siège, essaye de te procurer le film “Birth Story” sur l’histoire d’Ina May Gaskin (qui a justement donné son nom à la “manoeuvre de Gaskin”, c’est à dire le truc tout bête qui consiste pour une femme qui accouche sur le dos à se retourner et à se mettre à quatre pattes afin d’agrandir le passage pour le bébé). Plus d’info ici sur ce documentaire: http://watch.birthstorymovie.com/

  4. Louis Bougdour says:

    Bonjour Marie-Hélène,

    à la lecture de votre article et des échanges qui ont suivi, je me demande de plus en plus, à quelques jours de l’accouchement, comment le futur papa que je vais être va s’y prendre pour faire respecter les choix de sa moitié.

    Quand le surmédical et le personnel hospitalier s’est fixé une opinion, que vaut mon refus intimé par celui de ma compagne ? Suis-je comme je le pense actuellement celui qui sait ce qui est le mieux pour la personne qu’il aime, en position de vulnérabilité ?

    Pour ma part je m’oppose de toutes mes forces à l’épisiotomie, après m’être longtemps renseigné, et avoir pesé les pour et les contre.

    Comment faire valoir un tel choix ? Que faire s’il n’est pas respecté ?

    Je précise que je suis français au Québec et que l’approche obstétrique est bien plus à l’écoute à mon avis que tout ce à quoi j’ai pu assister en France.

    Je vous remercie d’avance pour votre aide.

    Louis.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Bonjour Louis,

      Ce n’est pas simple. En tant que juriste, je vous répondrais qu’il faut écrire un projet de naissance, y indiquer très clairement les actes que votre femme refuse, et leur dire gentiment, respectueusement, mais fermement que vous irez en justice si une épisiotomie était effectuée et si, de façon générale, un acte médical était posé sans votre consentement. Les médecins sont tenus de respecter la loi de 2002 sur le consentement libre et éclairé du patient.

      Certains hommes que je connais ont joué les gros bras dans la salle d’accouchement. Si un médecin s’approche avec une paire de ciseaux pour pratiquer une épisiotomie, c’est un cas de force majeure où la légitime défense est d’application pour éviter les blessures volontaires infligée à soi ou à ses proches. Dès lors un coup de poing dans la figure du praticien peut être envisagé. C’est malheureux d’en arriver là, mais devant la violence obstétricale la plus extrême et les risques de mutilation génitales, la défense physique est parfois le dernier recours.

  5. Ingliche Titcheur says:

    Wow! Donc en gros, vous prônez de mettre un coup de poing dans la figure d’un médecin qui oserait décider de pratiquer une épisiotomie?
    Qu’on ait du mal avec l’idée d’épisiotomie, je comprends. Personne n’a envie de se faire découper là. Après, qu’on m’explique en quoi c’est mieux d’être déchirée n’importe comment par la tête du bébé à cet endroit… mais à la limite, soit, admettons. La patiente refuse l’épisiotomie et est prête à prendre le risque d’une déchirure du vagin à l’anus.
    En quoi est-ce lui rendre service que de conseiller à son mari de s’en prendre physiquement à son médecin pendant l’accouchement? Parce qu’il peut gagner lors d’un procès?? Pour un accouchement apaisé, on aura vu mieux. Pas sûr que la patiente ait mentionné cela dans son projet de naissance (entre la musique douce et le bain à remous…).
    Et peut-être faut-il aussi rappeler qu’un projet de naissance n’est absolument pas contraignant, les médecins vous l’expliquent dès le départ. Vous pouvez émettre des souhaits, mais ceux-ci ne pourront pas toujours être respectés. Un accouchement, ce n’est pas un séjour en SPA à la carte.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      L’épisiotomie, non seulement ne prévient pas les déchirures mais en plus les aggrave. Je vous renvoie aux recommandations du Collège Nationale des Gynécologues et Obstétriciens français: http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PURPC_14.HTM

      Si une personne veut pratiquer une mutilation génitale sur une femme par routine ou par ignorance, je ne vois pas d’autres solutions que d’empêcher physiquement cette violence extrême. Le médecin pourra se remettre du poing dans la figure. La femme ne se remettra pas de la mutilation de son sexe. Je prône donc le moindre mal.

      • Ingliche Titcheur says:

        Evidemment que l’épisiotomie ne prévient pas les déchirures. Elle les remplace! Plutôt que de laisser la tête du bébé tout déchirer n’importe comment (avec à la clef de gros problèmes de cicatrisation), elle permet de guider la “déchirure” et de créer une ouverture propre et facile à recoudre (et donc à cicatriser).
        Ce n’est pas une mutilation. Ou alors la tête du bébé qui déchire la peau en est une aussi.
        Je suis tout à fait d’accord que certains médecins la pratiquent bien trop volontiers et qu’il faut savoir s’imposer, mais je ne trouve pas que recommander la violence à ce moment là précisément soit une solution 1) légale 2) conforme au désir d’un accouchement “magique”…

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Justement, c’est le contraire que les études démontrent:
          1. L’épisiotomie ne prévient pas les déchirures graves et les aggrave.
          2. La mutilation d’une épisiotomie est plus difficile à cicatriser qu’une déchirure.
          http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8885744

          Donc forcément, à partir du moment où il n’y a aucune raison pour effectuer une épisiotomie, ça ne peut être que considérer comme des coups et blessures volontaires. Dans ce cas, la légitime défense est de mise.

        • Céline says:

          L’épisiotomie coupe en biais dans le muscle, c’est beaucoup (mais genre VRAIMENT beaucoup) plus long à cicatriser. MAIS, c’est plus facile à recoudre. Alors le bien-être des femmes, ou le côté pratique pour le gynéco ? Ben pour le gynéco voyons !!!
          La position GYNÉCO est le meilleur exemple : il n’existe AUCUNE position qui soit PIRE que celle là pour passer une contraction, et on oblige les femmes à s’y plier TOUT L’ACCOUCHEMENT pour le pur confort du gynéco !!! Pas de la femme. Elle, tant qu’elle est à peu près en vie à la fin, tout est permis.

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Encore une chose, vous dites “Vous pouvez émettre des souhaits, mais ceux-ci ne pourront pas toujours être respectés. Un accouchement, ce n’est pas un séjour en SPA à la carte.”

      Et pourquoi donc ? En accouchant, une femme vit un des moments les plus exceptionnels de sa vie. Pourquoi ne devrait-elle pas le vivre dans le confort le plus absolu, en fonction de ses désirs et souhaits ? Pourquoi n’aurait-elle pas accès aux médecins et aux progrès médicaux uniquement en cas de problème ou en fonction de ses propres conceptions ? Refuser aux femmes de vivre cette expérience inoubliable dans de bonnes conditions matérielles et émotionnelles revient à les priver d’une liberté fondamentale et d’exercer sur elle une grande violence. Il s’agit d’une domination extrême sur les femmes. C’est précisément ce que je conteste.

      • Ingliche Titcheur says:

        Là encore toujours pour les mêmes raisons: parce qu’on ne peut pas prévoir ce qu’il peut se passer.
        Des femmes veulent accoucher dans l’eau, ce n’est pas toujours possible.
        Parfois il faut une césarienne, et pas forcément pour le confort des médecins…
        Parfois il faut aider le bébé à sortir (ou la maman à pousser) avec une ventouse, pas parce que ça ne va pas assez vite, mais parce que quand le bébé a passé plus de 30 minutes la tête engagée et compressée, il est en souffrance et il faut faire vite.
        Parfois la péridurale ne marche pas et les douleurs sont atroces. Et l’accouchement de rêve se transforme en cauchemar.
        Je dois citer tous les cas de figure où le projet de naissance pourrait être modifié?
        Toutes les femmes souhaitent accoucher dans les meilleures conditions, c’est évident, mais il faut être réaliste.
        Qu’on fasse en sorte que l’accouchement soit au plus près des désirs de la femme, c’est évidemment ce vers quoi il faut tendre. Mais faire croire aux femmes que parce qu’elles ont décidé que ça se passerait comme ça, alors c’est ce qui se passera le jour J et que tout autre alternative est impossible, c’est mensonger. Entre les accouchements prématurés et les complications possibles pendant l’accouchement, on ne choisit pas toujours forcément tout et il faut aussi savoir faire confiance aux médecins le moment venu. Mais dans notre société de consommation où tout désir doit être absolument satisfait, ça a l’air de poser problème.
        Encore une fois, l’accouchement peut être magique, mais au final ce n’est qu’un accouchement, ce n’est pas le but en soi. Ce qui compte au bout c’est le petit bébé dont il faudra s’occuper pour le reste de sa vie. C’est ça l’objectif de l’accouchement non?

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          Manifestement vous n’avez qu’une idée stéréotypée de l’accouchement, c’est à dire celle qui se passe dans un hôpital, avec tout l’inconfort que ça implique pour la femme, et les situations qui tournent aux complications généralement à cause de gestes inutiles et dangereux posés sur les femmes.

          Si vous vous intéressiez un peu plus à l’accouchement, vous apprendrez qu’il est possible, pour l’écrasante majorité des femmes, d’accoucher dans un lieu qui ressemble en effet à un spa, et de vivre la naissance de leur enfant de façon bien plus agréable. Par exemple, jetez un oeil sur le documentaire Orgasmic birth:
          https://www.youtube.com/watch?v=6_P9KZrLYII
          https://www.youtube.com/watch?v=h5bm9-B6Ec4

    • Céline says:

      Mon khiné-gynécologue (il a la double casquette), m’a demandé, lors du premier rdv :
      “C’est qui le patron dans cette pièce ?” J’étais outrée, j’ai répondu sèchement “c’est MOI !”
      “Bonne réponse ! Je ne peux pratiquer aucun geste si vous n’êtes pas d’accord. Mettons que vous ayez donné votre accord, mais que je vous fasse mal, que devez-vous me dire ?” “Heu, aie ?”
      “Mauvaise réponse, car si je me moque de votre douleur, si je juge que vous êtes “douillette” ou tout simplement que mon examen est plus important, je ne m’arrêterai pas. Il vaut mieux dire STOP !”
      “Et si jamais la personne en face continue quand même ?”
      “Alors, c’es le coup de pied dans les dents. Nombre de mes collègues ont besoin d’être éduqués à la dure.”
      Donc voyez, même les médecins réellement compétents le disent …

  6. Lorinda says:

    Merci pour ce très belle article.

    En vous lisant, je cicatrice de l intérieur de mon accouchement traumatisant.

    Votre article me rassure et m aide à envisager une seconde grossesse !

  7. Marfa says:

    C’est exactement ça. Je pense qu’on a failli me tuer. Alors que pour tout mon entourage on m’a sauvé la vie. Ces opposés ne se vivent pas de la meme façons et le non soutien sur cet aveu est dur. J ai l impression d etre galilee à penser seule que la terre est ronde en etant sûre d avoir raison sans que personne veuille me croire. Merci de rendre ce sujet un peu moins tabou et de mettre des mots sur des ressentis difficiles à avouer.

  8. Jessica says:

    Je pense qu’il faut savoir faire la part des choses. Grâce aux progrès de la médecine les femmes peuvent aujourd’hui accoucher sans douleur avec la péridurale par exemple. Personnellement je n’aurais pas pu envisager un accouchement sans…
    Oui il y a bcp de progrès à faire et l’hypermedicalisation n’est sûrement pas bénéfique mais il ne faut pas dire que tout est mauvais dans le “médical ” en ce qui concerne l’obstétrique.
    Le problème aujourd’hui en France c’est que les femmes n’ont pas le choix. Rares sont les sages femmes qui font des accouchements à domicile, problème d’assurance entre autres…
    Mais j’ai bon espoir que les choses changent petit à petit…

  9. Nelly says:

    Bonjour,
    Merci pour cet article passionnant. 3 fois césarisée (à 18, 21 et 24 ans), je sais aujourd’hui que j’aurai pu accueillir mes fils dans d’autres conditions.
    J’ai longtemps cru en être la seule responsable : Pas assez ceci, trop cela … Aujourd’hui, je pense que si on m’avait regardé, si on avait exploré mon histoire perso, psychique, si on m’avait donné le choix durant la grossesse, je serai pleinement responsable.
    Je me dis que c’est en amont que ça commence : Au collège, en primaire même ! Expliquer aux enfants (filles et garçons) ce qu’est un accouchement, les possibilités pour accoucher, faire des piqûres de rappel au collège, au lycée puis bien entendu : Communiquer dans les familles.
    Je pense aussi que les mentalités changent, que le libre-arbitre se développe doucement mais sûrement 🙂 J’ai d’ailleurs eu la joie d’accompagner ma sœur de cœur à mettre son bébé au monde au milieu de son salon il y a un mois.
    Des articles comme le vôtre vont dans le sens du développement de la libre-pensée, de la verbalisation, de l’autonomie et de l’indépendance … Merci.

  10. Amelie says:

    Bonjour,
    Je suis un peu horripilée par cet article et les réponses qui s en suivent.
    Qui êtes vous pour tenir des propos pareil ?
    Comment pouvez vous dire que “les médecins préfèrent couper les femmes lorsque l enfant se présentent par le siège car l accouchement par le siège presente un petit peu plus de complications “?
    Alors déjà il faut savoir qu un petit peu plus de complications, c est un oephemisme.
    En fait ce qu il se passe quand vous êtes enceinte d un enfant se présentant par le siège, c est que le risque majeur est : la tete est plus grosse que le bassin, et à ce moment là on a l air bête lorsqu on a le corps du bébé dehors et la tete coincée à l intérieur … On fait quoi à ce moment là ?
    C est pourquoi on propose à la femme d’une radio du bassin, et qu en fonction on voit ce qui est possible.
    A peu près 50%des femmes qui ont le choix d accoucher voie basse ou par césarienne choisissent la césarienne.

    Ensuite je crois que vous N êtes pas allée dans le bon hôpital.
    Je suis sage femme depuis 10 ans, et J ai travaillé dans 5 établissements différents, et jamais J ai vu ce que vous décrivez. Alors je ne mets pas en doute votre parole, J ai entendu parler de certaines cliniques ou ca se passe comme vous décrivez, mais s il vous plait ne généralisez pas.

    A l heure d internet, on trouve beaucoup d info sur les établissements… Et tant que les femmes choisiront d aller accoucher dans ces établissements elles entretiennent le système.

    Rien N est tout noir ou tout blanc. Prenez l épisiotomie.
    Je suis d accord avec vous en tout point, mais il n empêche que des fois pour X ou Y raisons on a pas le choix. J ai fais 5 épisiotomies dans ma vie, 10 ans de salle de naissance. Mais ces 5 n étaient pas négociables pour moi.
    Il y a une relation de confiance qui s établit au fur et à mesure du travail, on discute de ce qu il y a de mieux pour la femme. Les perfusion d ocytocine sont de moins en moins utilisées et le consentement est toujours nécessaire.

    Je ne vous parlerais même pas de la péridurale, dans votre récit on dirait qu elle est imposée aux femmes…
    Alors accompagner sans péridurale ca veut dire que l équipe médicale doit être presente avec la femme tout le long pour l accompagner et malheureusement c est souvent impossible, manque de personnel…

    Un accouchement peut être très traumatisant, mais ne généralisez pas ce que vous avez pu voir dans une structure. Nous aussi on se bat pour arrêtez les mutilations et les violences. On se bat aussi pour accompagner les femmes au mieux, pour être le plus auprès d elles.
    Merci de ne pas mettre tout le monde dans le même panier.

    • gazlen says:

      Merci, merci, merci de ce commentaire !! Sage-femme également, je ne reconnait aucun des établissements dans lequel j’ai travaillé. Diverses expériences m’ont également montré qu’il existait une désinformation importante sur le réel travail des équipes hospitalières pour répondre au mieux aux souhaits des patientes. Il reste encore beaucoup à faire, mais les mentalités ont évolué ! Je trouve ça tellement désolant de voir que les femmes puissent avoir de telles informations extrémistes. De plus, vous parlez de la mortalité périnatale, mais aucun mot sur la morbidité néonatale. Ne rien faire et se retrouver avec un enfant vivant mais avec de graves séquelles neurologiques n’est pas moins dur à vivre qu’un décès néonatal…

      • Zab says:

        Vous ne reconnaissez aucune des structures dans lesquelles vous avez travaillé ? Grand bien vous fasse. Mais la parole des femmes se libère, et celles qui ont vécu tout ce qui est décrit dans le billet (et récemment) disent la vérité. La maltraitance obstétricale n’est heureusement pas universelle, mais c’est une réalité, et pas une réalité marginale.

    • Nelly Logez-Descchamps says:

      Je vous encourage de tout cœur à lire (ou relire) Michel Odent.

  11. Marfa says:

    Ce qui compte ce n est pas QUE le petit bébé dont il faudra s occuper toute sa vie. C est aussi laisser la maman en bon etat physique et surtout moral pour qu elle puisse justement s en occuper ne serait ce qu au debut de sa vie… Or les traumatismes laissés par des actes , des mots , la depossession de soi, sont longs à guerir et ne permettent justement pas de bien prendre soin de son enfant. Sous prétexte que l enfant va bien on oublie le reste. Mais c est un tout “maman – bébé “

  12. Chloé says:

    Je suis sage femme et votre article me laisse sans voix…

    Nous faire passer pour des “misogynes” est une insulte à notre profession! J’aime mon métier au point de ne pas prendre le temps de manger faire pipi avant 16h parfois alors que je suis de garde de 8h30 à 21h; et vous osez dire que je “troque ma blouse blanche contre la tenue de pompiers-pyromanes” ! Les femmes seraient donc elles également dans le déni puisqu’elles nous REMERCIENT d’avoir été là pour ce magnifique moment! Extrêmement curieux qu’on nous offre des chocolats! Il y a deux semaines j’ai reçu une orchidée, une bouteille et une carte dont les mots m’ont fait pleurer … Alors croyez vous sincèrement que l’on considère tous et toutes que les “femmes sont par nature dangereuses pour elles-mêmes et leur bébé”! Arrêtez de diaboliser les hommes et femmes qui donneront toute leur carrière pour que les couples vivent un des plus beaux moments de leur vie.
    Arrêtez de nous faire passer pour des personnes qui “violent et mutilent” le corps des femmes car le parallèle est extrêmement dangereux ! Les violeurs existent mais ils n’ont pas fait 5 ans d’études et n’ont pas “l’amour” des femmes que nous avons. Non vraiment je ne pense pas.
    L’obstétrique n’est pas une spécialité de la médecine qui n’évoluerait pas contrairement à toutes les autres. L’obstétrique est continuellement remise en cause comme toutes autres spécialités. Pour celles qui font le choix d’un accouchement sans péridurale (et contrairement à ce que vous nous faites croire ce n’est pas la majorité des femmes!) la majorité des hôpitaux ont créé des “salles natures” et JAMAIS une sage femme IMPOSERA à une femme de prendre l’option de la péridurale!
    Et oui quand une femme arrive on lui pose la question : souhaitez vous la péridurale? Pourquoi 8 femmes sur 10 nous disent oui? Je ne sais pas! Beaucoup d’études ont traité ce sujet et je ne crois pas que le problème ne vienne que de la structure hospitalière mais d’un problème plus plus complexe que vous ne voulez le faire croire à vos lecteurs! L’accouchement sans péridurale doit être d’une volonté sans faille car la douleur a bien été reconnue comme une des plus intenses que le corps puisse endurer alors oui certaines “craquent” et finissent par la vouloir mais cela les rend elles coupables (ou les sage femmes?) ? Clairement non! Le problème est peut être également dans la relation que la femme entretient avec son corps et la confiance qu’elle a en elle pour se dire “oui je suis capable de le faire, cela va être douloureux mais je peux le faire”. Ce qui importe pour le professionnel c’est de respecter cela et d’être capable de dire à ces femmes “nous allons y arriver ensemble, nous allons être là car je sais que vous pouvez le faire” bien qu’elles aient face à elle une femme qui souffre.
    Et je peux dire sans prétention que chaque sage femme exerce dans la bienveillance et qu’à chaque instant elle se pose la question de ce qui est le mieux pour la santé de la mère et de l’enfant. Alors oui parfois nous discutons avec l’obstétricien sur la nécessité d’une césarienne et oui il/elle finit par la faire car l’obstétrique n’est pas une science exact. Qui serions nous pour prendre le risque de laisser l’hypoxie fœtale (qui ne peut être iatrogène) s’installer et donner la vie certes sans césarienne mais aussi AVEC handicap psychomoteur ou mort…?
    Et puisque vous affirmez à juste titre que les hémorragies restent la deuxième cause de mortalité, je pense que vous n’avez donc j’aimais vu une femme se “vider de son sang” (pardonnez moi l’expression) pour pensez que ce genre de situation puisse être “sauvée” à l’extérieur d’un hôpital que vous appelez “sanctuaires protecteurs”! Cette complication, parfois la plus imprévisible qui soit, est soumis à un protocole dans chaque hôpital et personne n’est capable de “sauver” une patiente qui perd 1 litre en 3 minute sans l’aide d’un obstétricien, d’un anesthésiste ou d’une sage femme! Nous ne sommes pas des sapeurs pompiers mais des soignants qui n’ont aucune envie de rentrer le soir avec l’idée qu’ils ont tués une femme ou rendu un enfant handicapé à vie! Croyez moi il y a des métiers plus lucratifs et moins contraignant que le métier de sage femme! Si nous n’avions pas cette fibre humaine je m’occuperais de votre compte en banque ou de
    Nous ne sommes pas des supers héros parfois nous nous trompons car oui nous ne savons pas tout de l’obstétrique mais à chaque instant nous nous demandons ce qui est le mieux pour la bonne santé de la mère et de son enfant. Alors j’ai le regret de vous annoncer que lorsque je suis de garde mon unique but n’est pas de “mettre en danger la femme et le bébé”… Je ne met pas non plus de l’ocytocine sur une femme qui n’a pas un péridurale et oui!!! Etrange que je ne veuille pas qu’elle vomisse tellement les contractions sont intenses! Et tout le déroulement après cela que vous faites dans votre article est tout juste digne de quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds dans une salle de naissance…
    Il me faudrait des pages et des pages pour expliquer à vos lectrices la VRAIE vie de l’obstétrique et sur notre VRAIE façon de vous aidez à donner la vie.
    Venez passez 12 heures avec mes collègues ou moi et peut être que vous comprendrez à quel point j’ai pu me sentir blessée par votre article car vous êtes loin de la réalité en écrivant cela… Mais vraiment très loin…

    Une sage femme parmi tant d’autre

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Chloe,

      Je suis surprise que mon article vous laisse sans voix. Je pense sincèrement que vous ne vous êtes jamais renseignée sur la question. Oui il y a des femmes qui sont très satisfaites de leur accouchement et qui vous offrent des fleurs. Mais il y a aussi des femmes qui en sortent traumatisées, parce que leur accouchement n’a été qu’une succession de contraintes, de pressions, de violences, voire d’humiliation. Il vous suffit tout simplement de lire les témoignages de femmes qui prennent la peine d’écrire sur mon blog. Une petite recherche sur internet vous permettra aisément d’en trouver beaucoup d’autres. Je suis surprise que vous n’ayez aucune connaissance de ces témoignages.

      Sur la péridurale:
      “la majorité des hôpitaux ont créé des « salles natures » et JAMAIS une sage femme IMPOSERA à une femme de prendre l’option de la péridurale!”
      D’abord les salles natures ne suffisent pas en soi à se passer de péridurale si les sages-femmes ne sont pas formées à accompagner des accouchements sans péridurale, et si le service ne prévoit pas la présence d’une telle sage-femme en permanence auprès de la parturiente. Différents retours que je reçois démontre que les “salles natures” sont plus utilisées pour le marketing de l’hôpital que pour réellement accompagner les femmes qui veulent un accouchement physiologique. C’est très bien que ces salles natures existent (c’est d’ailleurs dans une salle nature que j’ai accouché), encore faut-il qu’elles puissent être utilisées à bon escient.

      Quant au fait d’imposer la péridurale, oui, de nombreux témoignages vont dans ce sens. Il ne s’agit pas de contraintes physiques directes, mais d’un manque d’accompagnement, des contraintes en tout genre qui augmentent la douleur (les plus évidentes étant d’imposer la position gynécologique, ou de déclencher l’accouchement), voire des pressions psychologiques où une sage-femme passe voir toutes les heures une parturiente en lui demandant si elle ne veut toujours pas la péridurale, en insistant bien sur le fait que la douleur va terriblement s’accroitre et que l’anesthésiste ne sera plus là. Toutes les femmes qui témoignent en ce sens mentiraient-elles ?

      “souhaitez vous la péridurale? Pourquoi 8 femmes sur 10 nous disent oui? Je ne sais pas! ”
      La réponse est très simple: parce que vous ne lui proposez pas d’alternative.
      Vous-même, dans ce que vous écrivez, semblez incapable d’accompagner une femme qui accouche sans péridurale. Quand vous dites ceci ” L’accouchement sans péridurale doit être d’une volonté sans faille car la douleur a bien été reconnue comme une des plus intenses que le corps puisse endurer alors oui certaines « craquent » et finissent par la vouloir mais cela les rend elles coupables (ou les sage femmes?) ? “, ça me semble tellement éloigné de l’expérience des sages-femmes qui accompagnent les accouchements naturels. C’est tellement éloigné de ces professionnelles qui font prendre conscience aux femmes de leur capacité intrinsèque à mettre leur enfant au monde, qui connaissent les conditions qui rendent un accouchement plus douloureux (stress, manque d’intimité, faim, soif, contraintes en terme de position, etc) et qui font tout pour les éliminer, et qui maitrise tous les outils émotionnels qui permettent aux femmes de passer par cette épreuve en utilisant leurs sensations comme autant de guides. Il ne s’agit en aucun cas d’une “volonté sans faille” mais d’un lâcher prise qui permet de se connecter à son corps pour enfanter.

      Plus loin vous dites ” Alors oui parfois nous discutons avec l’obstétricien sur la nécessité d’une césarienne et oui il/elle finit par la faire car l’obstétrique n’est pas une science exact.”
      Et la discussion avec la femme ? Et son consentement libre et éclairé ? C’est pourtant la première personne avec qui il faut discuter pour s’assurer qu’elle soit bien informée sur ce qu’elle vit et qu’elle puisse émettre un consentement lucide. C’est tout simplement la loi.

      Vous me reprochez de ne rien connaitre à votre métier. Comme si le fait d’être une femme, qui a accouché qui plus est, me rendait illégitime à parler sur ce sujet. Comme si, parce que je n’avais pas fait 5 ans d’études dans votre domaine, j’étais incapable de lire les résultats d’étude scientifiques, les statistiques, les recommandations des instances de santés et l’éclairage des nombreuses autres disciplines sur la naissance. Si vous êtes aussi attentives aux femmes que vous le prétendez (et je suis sûre que vous êtes sincère en le disant), je vous invite à lire les nombreux témoignages de femmes qui se sont senties brutalisées pendant leur accouchement et qui en sont sorties meurtries. Je vous invite également à vous renseigner auprès de vos consœurs qui ont pris conscience des violences intrinsèques du système hospitalier et qui proposent des formes plus respectueuses d’accompagnement des accouchement sans pour autant mettre les femmes et les bébés en danger.

      • Chloé says:

        Suivez moi 12h et vous verrez que je fais des accouchements sans péridurale. Oui je suis CAPABLE de les accompagner et de les soutenir c’est pour cela que j’ai écrit “Ce qui importe pour le professionnel c’est de respecter cela et d’être capable de dire à ces femmes « nous allons y arriver ensemble, nous allons être là car je sais que vous pouvez le faire » bien qu’elles aient face à elle une femme qui souffre.” Je suis aussi capable de lui proposer des alternatives et je ne vais pas lui demander s’il elle veut une péridurale toutes les heures. S’il faut je ne mangerais pas de la garde mais je serais là avec elle pour l’accompagner essayer de diminuer la douleur en faisant massage, ballon….ect!
        Je travaille dans le 93 avec 2 sages femmes pour 2400 accouchements par an alors oui je ne dis pas que cela est simple tous les jours mais encore une fois nous faisons TOUT notre possible pour respecter le choix des femmes qui viennent pour donner la vie. Et oui je suis convaincu de la capacité intrinsèque des femmes à enfanter sinon je n’aurais pas choisi ce métier!
        Suivez moi 12h et vous verrez que je fais des accouchements sur le coté ou à “quatre pates”avec ou sans péridurale.

        Je n’ai pas besoin de lire les commentaires sur vos blogs pour savoir que certaines femmes ont vécu un accouchement traumatisant car certaines me le disent et je les crois! CERTAINS médecins ou sage femme ont effectivement des comportements que je ne cautionne pas mais combien? Moi aussi ça me révolte d’entendre par exemple qu’un professionnel n’a pas demandé l’avis de la patiente avant de l’examiner! En effet les exemples ne manquent pas et j’encourage les femmes à PARLER de tout ça et même dire non lorsque cela ce produit mais vos propos tendent à laisser penser que nous sommes TOUS comme cela! La généralisation et l’extrémisme sont un danger!

        Sur le consentement libre et éclairé: même dans l’urgence d’une césarienne nous allons expliquer en quelques secondes pourquoi nous devons faire la césarienne! Et une femme qui saigne ou dont le coeur du bébé est en train de ralentir ne nous dira jamais non! Et une fois l’évènement passé nous répondrons à toutes les questions. Il faut comparer à aux autres urgences vitales des différentes spécialités de la médecine! Mais croyez moi le paternalisme est une époque révolue!

        Ce qui m’a laissé sans voix ce sont des mots tels que “viol” et “mutilation” que vous avez utilisé pour décrire mon métier… Je serais un agresseur au même rang qu’un violeur… N’y a t’il pas de quoi se sentir blessée? Peut être parce que j’ai eu en face de moi une femme enceinte violée et une autre battue dont je garde en mémoire le visage. Alors peut être que vis à vis d’elle et toutes les autres, vos mots m’ecoeurent… Accepteriez vous d’être qualifiée de la sorte?

        Loin de moi l’idée de vous prendre de haut du haut de mes 5 ans d’étude le propos n’était pas là et vous lisez aussi bien que moi les études! Vous êtes mère et moi pas mais je suis une femme alors vos mots me blessent… Ma légitimité ne tient pas au fait que je sois sage femme si ce n’est que je sois confrontée tous les jours à des femmes. Comme je vous l’ai dit l’obstétrique n’est pas un monde figé nous nous remettons continuellement en question et je suis d’accord parfois sur une médicalisation à outrance. Des progrès restent à faire j’en conviens mais vous ne pouvez pas dire qu’on meurt à l’hôpital.

        Alors mon invitation est sincère, venez passer 12 heures avec moi pour voir que je ne maltraite pas les femmes (comme la plupart de mes collègues) et qu’il est insupportable d’être assimilé à quelques professionnels indignes de la profession quand on aime autant ce métier que je puisse l’aimer.

        • Zab says:

          Je vous cite : “Moi aussi ça me révolte d’entendre par exemple qu’un professionnel n’a pas demandé l’avis de la patiente avant de l’examiner! ”
          J’ai dû attendre mes 33 ans et mon troisième enfant avant qu’on me demande mon avis avant de pratiquer un TV (je ne parle même pas de demander si j’étais prête, le jour où c’est arrivé j’en suis restée sans voix !).
          Une amie qui a 42 ans et à qui j’en parlais m’a dit la même chose ; on ne lui a jamais demandé son avis à elle non plus (et elle est médecin, certes pas gynéco, mais elle a fait des stages en gynéco pendant ses études).
          Que sommes-nous, des anomalies statistiques ?

          • Zab says:

            Je complète : si vous êtes réellement bienveillante et non-interventionniste, alors le billet ci-dessus ne parle pas de vous. Point barre.
            Si vous vous sentez visée, demandez-vous pourquoi.

        • Brigitte says:

          Bonjour Madame,

          Je comprends ce que vous ressentez parce que pour la naissance de mon enfant, je suis tombée sur une sage femme comme vous. Elle m’a suivie pendant les 3 visites de grossesse, a répondu très humainement à toutes mes questions et m’a laissée lui dire ma seule préoccupation : “je n’ai aucune peur d’accoucher et ne veux aucune péridurale, ce que j’ai c’est une peur horrible que le personnel médical fasse du mal à mon enfant”. Je ne savais pas encore à cette époque pourquoi je ressentais une peur aussi puissante, car je n’avais pas encore revécu la violence de ma propre naissance.

          Elle m’a écoutée et elle m’a parlé comme une amie. J’avais une confiance totale en elle. Oh oui, elle aimait les mères. J’étais incapable d’imaginer sans terreur d’accoucher avec quelqu’un d’autre, les cauchemars éveillés de violences sur mon enfant m’envahissaient à cette idée.

          Elle n’a pas essayé de me raisonner, elle a bien compris que je ne pouvais expliquer l’origine de ma terreur. Elle m’a simplement donné son planning pour que je sache ses jours et nuits de garde et elle m’a promis que si j’arrivais dans ces dates là elle me prendrait.

          J’ai parlé à mon enfant et il a été d’accord avec mon plan. Donc un matin je suis allée au marché en courant et le soir à 23h la poche des eaux s’est rompue et le travail a commencé,je m’endormais entre les contractions, mon bébé était parfaitement calme. Il restait encore deux journées où j’étais sûre de la trouver. Je suis partie le lendemain à 11h pour accoucher, quand les contractions étaient espacées de 4 minutes : je ne voulais pas moisir en salle de pre-partum, sans ma sage femme. Dès mon arrivée je l’ai fait prévenir.

          Elle est venue souriante avec toute sa délicatesse, malgré ses lourds horaires, et elle m’a emmenée en salle d’accouchement. Notre dialogue a continué pendant la naissance, rapide, de mon enfant, qui lui a dit quelque chose comme “ah c’était donc toi !” lorsqu’elle l’a pris dans ses bras pour me le donner. Il nous a fait rire.

          C’était en 1983 à l’hôpital-usine Antoine Béclère de Clamart. Une très belle personne pour qui j’ai beaucoup de reconnaissance encore aujourd’hui, qui a complètement respecté ma volonté. Je n’oublierai jamais son nom : elle s’appelait Hélène de Gunzburg.

          Cordialement,
          Brigitte

    • Emilie says:

      “JAMAIS une sage femme IMPOSERA à une femme de prendre l’option de la péridurale!” –> Comment pouvez-vous en êtes sûre ?! Pour mon 1er accouchement, je suis arrivée à la mater dilatée à 9 cm. Dès que je suis entrée en salle de naissance, j’ai perdu les eaux. J’ai eu beau supplier, la sf m’a obligée à m’allonger sur le lit. J’étais tellement déstabilisée que je ne me suis plus fait confiance. Je n’avais pas de péri mais je lui ai demandé de me dire quand j’avais une contraction (ce qu’elle pouvait voir avec le monito) pour savoir quand pousser. Elle m’a répondu en ricanant : “Sans péri vous allez les sentir les contractions !”
      Bien sûr, allongée sur le dos, je n’arrivais à rien et la poussée a dû durer au moins 1h, pendant laquelle la sf m’a demandé 3x si j’étais sûre de pas vouloir de péri. Je rappelle que j’étais arrivée dilatée à 9cm ! A la 3e fois, elle m’a dit : “Bon bah maintenant c’est soit la péri soit l’ocytocine !” Heureusement, j’ai finalement réussi à sortir ma fille sans aucune “aide”.
      Et ça c’était dans une mater connue pour son approche du naturel, avec baignoires dans les chambres, etc. !

      En ce qui concerne votre faculté à accompagner les femmes sans péri, permettez-moi d’émettre un doute. A peu près 75% des accouchements que vous accompagnez se font sous péri, donc vous êtes quand même plus habituée à ça.
      Je ne mets bien sûr par en doute vos bonnes intentions, mais vous ne pourrez jamais accompagner comme le fait une sf AAD pour qui c’est le quotidien, qui connaît sa patiente depuis le début de sa grossesse, et qui est là à chaque instant de son accouchement.
      Je parle encore par expérience car pour ma 2e, je ne voulais pas non plus de péri, mais je suis arrivée dilatée à 6-7, sans avoir dormi de la nuit, très stressée car elle est née 6 jours après terme. Cette fois-ci, j’avais un projet de naissance. J’ai été très bien accueillie et je sais que les sf ont fait du mieux qu’elles pouvaient, me proposant bain, massage, me permettant de bouger malgré le monito, se contorsionnant pour me permettre de rester assise lors du TV, etc. Mais malgré tout, je les sentais un peu démunies. Je les remercie de n’avoir jamais évoqué la péri. Mais lorsque je l’ai demandée, ça a été un soulagement pour elles !
      Et une fois la péri posée, la sf me dit : “Si ça n’avance pas d’ici x temps, on fera une injection d’ocytocine.” A ce moment-là je me suis sentie comme prise à mon propre piège. Heureusement, ça n’a pas été nécessaire, et finalement ça s’est bien fini, mais avec un goût amer pour moi quand même…

      Je finirai en disant exactement pareil qu’un autre commentaire : si vous n’êtes pas le genre de praticien décrit dans l’article, pourquoi vous sentez-vous visée ?

  13. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci Marfa, Jessica et Nelly pour vos témoignages. 🙂

    Amelie et Gazlen, je constate une fois de plus à quel point des sages-femmes refusent d’entendre la voix des femmes et s’enferment dans leurs croyances qu’en tant que professionnelles, elles ne peuvent faire que du bien.

    Concernant l’accouchement par le siège, je mets toute la France au défi de trouver une maternité où il est possible pour une femme de donner naissance par le siège de façon physiologique, sans la moindre intervention médicale. En d’autres termes, permettre à une femme d’accoucher dans une ambiance sereine, juste accompagnée d’une sage-femme qui la soutient émotionnellement, en lui laissant toute liberté de mouvement, et en ne pratiquant aucun acte médical (ni perfusion, ni monitoring en continu, ni touchers vaginaux à répétition, ni péridurale).

    Déjà, les chiffres de césarienne programmée en cas de siège ne sont pas de 50%, mais 67,8 % (http://www.em-consulte.com/en/article/115191). Puisque vous réduisez le problème à quelques mauvais hôpitaux qu’il suffit pour les femmes de détecter grâce à internet (c’est vrai quoi, ces idiotes qui choisissent d’accoucher n’importe où sans se renseigner un minimum, c’est un comble qu’elle se plaignent), je pousse le défi de trouver un hôpital où c’est possible d’accoucher physiologiquement en siège uniquement sur base des informations que les hôpitaux mettent à disposition sur internet.

    Sur l’épisiotomie vous dites “Je suis d accord avec vous en tout point, mais il n empêche que des fois pour X ou Y raisons on a pas le choix. J ai fais 5 épisiotomies dans ma vie, 10 ans de salle de naissance. Mais ces 5 n étaient pas négociables pour moi.”
    Vous venez clairement d’écrire que vous avez imposé une mutilation génitale à cinq femmes qui n’ont pas donné leur consentement, ou que vous soyez passé outre leur consentement. Puisque “non négociable”. Rien que cette phrase en dit long sur le maque de prise en compte de l’avis des parturientes, et sur la violation de la loi kouchner sur le consentement libre et éclairé.

    Ensuite, quand je vois que le taux d’épisiotomie est encore à 30 % en moyenne en France, votre témoignage sur “5 épisiotomies en 10 ans dans 5 maternités différentes” me laisse songeuse. Soit vos collègues en font énormément pour compenser, soit vous travaillez dans des lieux en marge de la société.

    Quoi qu’il en soit, les enquêtes qualitatives auprès des femmes sont encore plus alarmantes: en 2013, en France, 29% des femmes qui ont accouché disent ne pas avoir reçu d’information sur l’épisiotomie. Concernant le consentement, c’est la catastrophe: 85% des femmes qui l’ont subie disent qu’on ne leur a pas demandé leur avis. Pire encore, des femmes rapportent avoir été coupées de force malgré leurs refus ou protestations. (source: http://www.episio.info/mes-droits/eviter-episiotomie/)

    “Je ne vous parlerais même pas de la péridurale, dans votre récit on dirait qu elle est imposée aux femmes…”
    Beaucoup de femmes témoignent en effet de la pression qu’elles ont subies pour accepter la péridurale. Ensuite, comment peut-on considérer que les femmes sont entièrement libres par rapport à la péridurale quand elles n’ont aucune autre alternative et qu’elles doivent se plier à l’organisation du service hospitalier qui ne prévoit pas d’accompagnement spécifique à défaut de personnel soignant en suffisance ?

    Quant à mettre tout le monde dans le panier, je connais beaucoup de sages-femmes conscientes des violences que le système hospitalier classique inflige aux femmes. Elles se battent aux cotés des femmes pour que les choses changent, et apprécient énormément mes billets qui contribuent à remettre toutes ces pratiques en question. Dommage que ce ne soit pas votre cas et que vous ne nous rejoigniez pas.

  14. Lola says:

    En tant que future sage femme je comprends que certaines femmes vivent mal leurs accouchements du fait des protocoles hospitaliers. Malgré tout il faut faire la part des choses, il est quand même regrettable de vous entendre dire que nous ne savons pas prendre en charge une femme sans péridurale, que nous ne proposons pas d’alternatives alors que vous dites vous même qu’il s’agit d’un problème de structure et d’organisation. Beaucoup de pays prône l’accouchement au naturel certes mais vous ne parlez pas de la morbidité neonatale. Moi je veux bien accoucher toutes les femmes sans monito, sans episio, sans césarienne, sans perfusion mais en retour est ce que les femmes sont toutes d’accord pour accueillir un enfant porteur de handicap dans le cas ou je ne peux surveiller le bien être de leur enfant? La France possède encore peu de structures adaptées a ce jour en comparaison a d’autres pays européens. Trouvez moi des chiffres qui montre que l’accouchement au naturel ou a domicile fait baisser la morbidité neonatale et je suis prete a revoir ma copie. Je pense que tout n’est pas bon a jeter dans l’obstetrique d’aujourd’hui et qu’il y a des choses a améliorer c’est certain. Mais votre discours est un peu trop général a mon gout. J’adore mon métier et j’aspire a accoucher les femmes comme elle le souhaite, mais il faut faire confiance a l’équipe qui vous accueil parce que nous ne sommes pas la pour vous violenter ou vous mutiler.

    • Zab says:

      Vous feriez bien de vous renseigner : l’Australie par exemple, qui médicalise beaucoup moins la grossesse ET l’accouchement, a des taux de morbidité et mortalités péri-natales bien plus bas que les nôtres.
      En réalité, vous ne faites pas ce que vous faites pour sauver des femmes et des bébés, vous le faites “parce qu’on a toujours fait comme ça”.

    • MB says:

      Juste une précision, qui finalement en dit long: ce sont les femmes qui accouchent, ce n’est pas vous qui les accouchez…

  15. Lola says:

    Citez moi vos sources dans ce cas! Je fais mon métier comme on me l’a apprit et en étant a l’écoute de chacun et sans jugement… Notre métier evolue et évoluera encore longtemps. Ne soyez pas si sévère envers cette profession car tous le monde n’est pas comme vous le decrivez et nous pouvons biensur nous améliorer.

    • Zab says:

      Vous voyez, vous le dites vous-mêmes : vous faites votre métier comme on vous l’a appris… Et c’est comme ça que les maltraitances persistent, parce qu'”on a toujours fait comme ça”.
      Je ne suis pas sévère envers les sages-femmes en général, mais quand je vois autour de moi le nombre de femmes qui ont gravement souffert – et je dis bien souffert, pas “eu mal” – pendant leur accouchement, et ce à cause d’un accompagnement inexistant dans le meilleur des cas, néfaste dans le pire, je me dis qu’on ferait tout de même mieux de se poser de vraies questions au lieu de “faire comme on a appris” !

    • Nelly Logez-Deschamps says:

      Heuuuu, c’est moi ou toutes les sources sont lisibles au bas de l’article ? oO

  16. Myriam says:

    Bonjour Chloé,
    J’ai cette même difficulté de discuter avec mes parents qui travaillent en milieu hospitalier lorsque je leur parle de mon accouchement et de la violence que j’ai subi inutilement. D’abord aux dires de ma mère je pouvais avoir un accouchement naturel en milieu hospitalier, ce dont je doute très fortement après expérience et après avoir discuter avec de nombreuses mères et après avoir consulté les statistiques…Et oui nous sommes toutes différentes et certaines aiment être très encadré médicalement mais un nombre non-marjinalisé préfèrent respecter leur corps et sa fonction biologique pour lequel il a d’ailleurs été conçu…Pourquoi ces femmes sont-elles considérées comme des sadomasochistes, des déséquilibrées et des irresponsables et qu’au final on ne les considère pas et ne respecte pas leur choix ? Et cela malgré les avancés des recherches en ce sens. Alors oui je crois qu’il y a une culture mysogine et de croyances qui datent de très loin.
    Mes parents sont certes touchés dans leur “ego” et je le comprends parfaitement c’est très dur à entendre je le conçois,mais après de longues discussions et avec le temps nécessaire pour la digestion de mon récit, ils sont maintenant sincèrement en accord avec moi et même mon père l’était dès le début et il est maintenant parfaitement dégoûté et touché par le milieu hospitalier. Infirmier passionné et très humain il est aux clients et se donne coeur et âme à ses patients mais il m’avoue toute la surcharge de travail à laquelle il est confronté et aux ingérences de ses patrons gestionnaires qui ne connaissent rien à son travail et comme si ce n’était pas assez il doit se soumettre à un protocole élaboré hors situation. Et oui il est très dégoûté de comment l’on traite les personnes âgées dans notre société au Québec. Il donne ce qu’il peut et ce donne corps et âme, mais avoue tous les manques d’humanismes à son travail.

    Bref si vous sentez attaqué personnellement je peux le comprendre mais vous ne devriez pas puisque ce qui est à blamer c’est la gestion et les protocoles de nos hôpitaux. Que vous croyez bien faire votre travail est tout à fait légitime et je vous crois sur parole et comprends votre irritation face à notre discours. Justement si cela vous touche c’est peut-être parce que vous recentez la vérité et êtes consciente de ses injustices de tous les jours. Certes vous travaillez fort et arrivé en morceaux et apeuré chaque soir, j’en suis convaincue le personnel de la santé travail fort et est confronté à la misère humaine, posez-vous la question qu’elle est la source de cet épuisement. .. au final ne portez pas sur vos épaules le poids d3 ces violences et injustices faites aux femmes, les employés ne sont pas réellement responsable de tout cela. Je vous suggère de réfléchir à mon commentaire et de prendre conscience de cet engrenage”d’aliénation” dans lequel vous nagez malgré vous chaque jour et d’être plus critique face à ce système…et ne vous culpabilisez pas de faire de votre travail et de votre mieux.

    Je n’en veux pas personnellement aux employés mais à quelque part à la “société” qui préconise la productivité, la médicalisation, favorise les pharmaceutiques au nom de la supposée sécurité et brime au final les femmes et leur enlève toute liberté sur ce qui “t’appartient” le plus: ton corps et ton jugement. Ils nous volent notre confiance en nous en jetant le plus immense des messages d’incompétence d’être mère, mais ils nous volent aussi un des moments les plus importants de notre vie et qui est selon moi l’un des plus noble :celui de donner la vie à un petit être.

  17. Myriam says:

    Bonjour Chloé,
    J’ai cette même difficulté de discuter avec mes parents qui travaillent en milieu hospitalier lorsque je leur parle de mon accouchement et de la violence que j’ai subi inutilement. D’abord aux dires de ma mère je pouvais avoir un accouchement naturel en milieu hospitalier, ce dont je doute très fortement après expérience et après avoir discuter avec de nombreuses mères et après avoir consulté les statistiques…Et oui nous sommes toutes différentes et certaines aiment être très encadré médicalement mais un nombre non-marjinalisé préfèrent respecter leur corps et sa fonction biologique pour lequel il a d’ailleurs été conçu…Pourquoi ces femmes sont-elles considérées comme des sadomasochistes, des déséquilibrées et des irresponsables et qu’au final on ne les considère pas et ne respecte pas leur choix ? Et cela malgré les avancés des recherches en ce sens. Alors oui je crois qu’il y a une culture mysogine et de croyances qui datent de très loin.
    Mes parents sont certes touchés dans leur “ego” et je le comprends parfaitement c’est très dur à entendre je le conçois,mais après de longues discussions et avec le temps nécessaire pour la digestion de mon récit, ils sont maintenant sincèrement en accord avec moi et même mon père l’était dès le début et il est maintenant parfaitement dégoûté et touché par le milieu hospitalier. Infirmier passionné et très humain il est aux clients et se donne coeur et âme à ses patients mais il m’avoue toute la surcharge de travail à laquelle il est confronté et aux ingérences de ses patrons gestionnaires qui ne connaissent rien à son travail et comme si ce n’était pas assez il doit se soumettre à un protocole élaboré hors situation. Et oui il est très dégoûté de comment l’on traite les personnes âgées dans notre société au Québec. Il donne ce qu’il peut et ce donne corps et âme, mais avoue tous les manques d’humanismes à son travail.

    Bref si vous sentez attaqué personnellement je peux le comprendre mais vous ne devriez pas puisque ce qui est à blamer c’est la gestion et les protocoles de nos hôpitaux. Que vous croyez bien faire votre travail est tout à fait légitime et je vous crois sur parole et comprends votre irritation face à notre discours. Justement si cela vous touche c’est peut-être parce que vous recentez la vérité et êtes consciente de ses injustices de tous les jours. Certes vous travaillez fort et arrivé en morceaux et apeuré chaque soir, j’en suis convaincue le personnel de la santé travail fort et est confronté à la misère humaine, posez-vous la question qu’elle est la source de cet épuisement. .. au final ne portez pas sur vos épaules le poids d3 ces violences et injustices faites aux femmes, les employés ne sont pas réellement responsable de tout cela. Je vous suggère de réfléchir à mon commentaire et de prendre conscience de cet engrenage”d’aliénation” dans lequel vous nagez malgré vous chaque jour et d’être plus critique face à ce système…et ne vous culpabilisez pas de faire de votre travail et de votre mieux.

    Je n’en veux pas personnellement aux employés mais à quelque part à la “société” qui préconise la productivité, la médicalisation, favorise les pharmaceutiques au nom de la supposée sécurité et brime au final les femmes et leur enlève toute liberté sur ce qui “t’appartient” le plus: ton corps et ton jugement. Ils nous volent notre confiance en nous en jetant le plus immense des messages d’incompétence d’être mère, mais ils nous volent aussi un des moments les plus importants de notre vie et qui est selon moi l’un des plus noble :celui de donner la vie à un petit être.
    Respectueusement Myriam

  18. Myriam says:

    Desolé pour le double post

  19. Lola says:

    Mais on ne m’a en aucun cas appris a maltraiter les gens c’est bien la que vous vous fourvoyez… Effectivement s’il y avait une sage femme par patiente il est sur que le soutien pourrait etre de meilleur qualité mais le soutien moral ne fait pas tout! Il ne faut pas se voiler la face quant aux complications d’un accouchement. Nous sommes la aussi bien pour vous soutenir que pour depister le danger. Beaucoup de femmes souffrent parce que l’accouchement dont elle revait ne correspond pas a la realité du terrain… Parfois la cesarienne est necessaire! Pareil pour les extractions sinon nous ne les ferions pas. Je suis tout a fait d’accord sur le fait qu’il faut respecter le corps des femmes et je suis d’accord qu’il existe une sur medicalisation de l’accouchement. Je suis aussi totalement d’accord qu’une femme qui veut accoucher sans peridurale doit accoucher sans peridurale dans la mesure ou tout ce passe bien!! Mais il faut aussi laisser le soin aux professionnels d’evaluer le bien etre et de l’enfant et de la mere… Vous parlez souvent de l’episiotomie mais elle est de mouns en moins pratiqué donc nous progressons dans cette voie! Et une dechirure peut faire aussi voire plus mal qu’une episio…
    Je soutiens totalement les femmes qui souhaitent accoucher le plus naturellement possible mais je maintiens que la volonté seule ne peut enlever la part d’inconnu lors d’un accouchement.

    • Zab says:

      Mais je ne vous dis pas que la volonté peut empêcher tous les problèmes, pas du tout ! Je ne vous parle pas de petites fleurs et de bisounours, nom d’un chien ! Je vous dis simplement que les protocoles hospitaliers causent autant de problèmes qu’ils en préviennent. Le nombre de femmes que je connais et qu’on a forcé à vivre leur travail allongées sur le dos, position totalement anti-physiologique sans parler de la douleur, on en parle ? Du coup travail ralenti – tu m’étonnes – et voilà l’ocytocine ! Contractions très fortes, dures à supporter, et voilà la péri, qui peut empêcher la femme de pousser correctement. Et voilà l’extraction instrumentale (ou l’expression abdominale, et ne me dites pas que ça n’arrive plus, je l’ai vécue, et pas il y a 10 ans !)
      Dites-moi que tout ça aurait été nécessaire sans l’application aveugle de protocoles contraires à l’accouchement physiologique..?
      Vous savez bien que c’est faux.

  20. Myriam says:

    Une phrase me marque “Beaucoup de femmes souffrent parce qur l’accouchement dont elle rêvait ne correspond pas à la réalité du terrain”

    Excusez-moi mais bien que le fond soit vrai, j’ai énormément de difficulté à entendre cette phrase toute faite…comme lorsque l’on me sort:”ha mais c’était un premier accouchement, c’est toujpurs lui le plus pénible” C’est bien là le problème, mais quel accouchement ? Je n’ai jamais accoucher, je regarde ma fille parfois et recent un vide incroyable et une sensation de vertige, j’ai très mal de cela. Et non être branché aux hormones et se vidé violemment l’utérus de contractions ARTIFICIELLES ce n ‘est pas un accouchement…je ne peux meme pas savoir ce que l’on recent lorsque c’est ton jour J, que tu as de vraies contractions qui commencent, de pouvoir serrer mon amoureux durant ce moment là car j’etais confinée à la passivité allongé…j’arrête car ça me fait mal…s’en suit tout le coktail de violence qui vient avec…Et l’on me sort un peu l’argument que j’etais une idéaliste rêveuses qui s’est réveillée? Si j’aurais réellement accouché que ça aurait été MON travail sans trop de perturbations du monde extérieur et non LEUR travail pré-programmé et qu’il aurait plus ardu que je l’imaginais alors dans ce cas oui votre phrase tiendrait la route…

  21. Louis says:

    @Lola
    “on ne m’a en aucun cas appris a maltraiter les gens”

    pas plus qu’à vous rendre compte de ce qui constitue une maltraitance selon chaque femme que vous accompagnez (sauf à ce que vous exerciez l’accompagnement global, l’omniscience et la clairvoyance en même temps).

    “Effectivement s’il y avait une sage femme par patiente il est sur que le soutien pourrait être de meilleure qualité mais le soutien moral ne fait pas tout !” non, l’information loyale et le respect de la parturiente et de ses décisions sont tout aussi nécessaires.

    “Il ne faut pas se voiler la face quant aux complications d’un accouchement.”
    Exact : exercice du jour : Quels sont les fréquences et gravités des hémorragies de la délivrance lors des accouchements hors hôpital ? Quels sont les poids de l’asthme et de l’obésité post césarienne par rapport au gain en termes de morbidité/mortalité à court, moyen et long terme ? Quel est le risque infectieux et sa gravité lors d’un accouchement sauvage/lors d’un accouchement encadré, quelle est l’évolution de ce risque en fonction du nombre de touchers vaginaux, combien de cancers du sein sont causés par l’ocytocine de synthèse ? Demain on aborde les relations dépossession/dépression…

    “Beaucoup de femmes souffrent parce que l’accouchement dont elle rêvait ne correspond pas a la réalité du terrain…”
    C’est peu dire, mais je doute que le “splotch” du placenta (vous savez, l’arbre de vie…) dans un sac poubelle ou se faire prendre pour une dinde, farcir et découper (dans un décors digne d’un abattoir) comme des poulets de Bresse paraplégiques shootés aux opiacés (même avec humanité et le plus grand respect du monde) corresponde à une réalité du terrain rêvée par beaucoup de femmes…

    “Parfois la césarienne est nécessaire!”
    Et quand elle est effectuée, le plus souvent elle n’est pas nécessaire.

    “Je suis aussi totalement d’accord qu’une femme qui veut accoucher sans péridurale doit accoucher sans péridurale dans la mesure ou tout se passe bien!! ”
    Sans parler de ce qui en général fait que ça se passe mal, il n’y a qu’à voir les taux de péridurale dans à peu près n’importe quel hôpital pour se rendre compte de la désinformation qui règne en la matière. La péridurale ne devrait être (pro)posée (en terme de bénéfice/risque) que lors de 10 à 15% des accouchements. S’il y a 80% des femmes qui se pointent à l’accouchement en réclamant d’emblée la péri, c’est qu’elles n’ont, pour la majorité, pas reçu les bonnes informations. La faute à qui ? (faites confiance aux professionnels VS soyez responsables)

    “Mais il faut aussi laisser le soin aux professionnels d’évaluer le bien être et de l’enfant”
    Dans la mesure où tout est fait pour que la femme qui accouche en soit rendue inapte, c’est évident.

    ” et de la mère… ”
    Cette incapable ignorante de ce qui est le mieux pour elle…

    “Vous parlez souvent de l’épisiotomie mais elle est de moins en moins pratiquée donc nous progressons dans cette voie!”
    Alors là… ça fait plus de 20 ans qu’on sait que ce geste est une magistrale connerie dans plus de 98% de ses indications originelles (il reste un doute sur les plus rares…) et on “progresse dans cette voie”. Vous entendez pas comme le murmure des quelques 4 000 000 de françaises mutilées inutilement ces 20 dernières années vous siffler aux oreilles quand vous écrivez ça ? à moins que vous ayez des actions chez un vendeur de protège slips ?

    “Et une déchirure peut faire aussi voire plus mal qu’une épisio…”
    Mais c’est très rare si la personne qui recoud enlève ses moufles.

    “Je soutiens totalement les femmes qui souhaitent accoucher le plus naturellement possible”
    C’est dans le “possible” que se trouve le problème. AUCUNE femme n’a la possibilité d’accoucher de manière naturelle en structure en France.

    ” mais je maintiens que la volonté seule ne peut enlever la part d’inconnu lors d’un accouchement”
    La volonté seule ne peut rien en quoi que ce soit sans action. Quand l’action -comme c’est le cas dans l’immense majorité des actes d’obstétrique- consiste à troquer le faible risque d’un grave danger non maitrisé contre la certitude d’une nuisance minime associée au faible risque d’un grave danger connu et maitrisé, c’est une hérésie ; si en plus ça se fait aux dépens des libertés (voire des choix) d’une femme qui accouche, c’est un crime.

  22. Gaga says:

    Hello !
    Merci pour ce très bon article (et commentaires) extrêmement bien documentés 🙂
    Ça me conforte dans notre choix d’avoir accouché au Vanuatu, pays ne proposant pas la péridurale plutot que de voyager quelques semaines avant et d’attendre à l’étranger et non chez soi, sous pretexte que “oh là là mais c’est trop dangereux, en plus c’est ton premier !”. Au final, la naissance de notre fils s’est super bien passé et ce fut le meilleur choix et les meilleures conditions, avec une sage femme qui nous a suivi avant et après, une chambre (l’unique) perso avec toilettes privées et possibilité pour le papa de mettre un matelas par terre, et un retour à la maison dès le lendemain, sans superflu 🙂 Bon, après, ce fut relativement long et pas forcément agréable mais je pense qu’on s’en est tous super bien sortis 😀 En comparaison avec des récits de copines ayant accouché en France en milieu sur-médicalisé pour au final, une expérience plutot traumatisante, ça ne me donne pas trop envie..

  23. Louis says:

    Très bien senti d’aller accoucher ailleurs. C’est simple et pour le coût d’un AAD, ça fait de super vacances en plus. Quelle preuve de bon sens, merci de l’idée !

  24. Myriam says:

    Merci Louis pour tes commentaires très bien articulés. Félicitation Gaga ça me fait plaisir d’entendre ça ! Et oui on est souvent mieux traité à l’étranger que chez soi dans un pays censé être le “top du progrès ” J’ai cette idée pour mon 2eme bébé également ton témoignage me rassure avec le peu d’inquiétudes que j’ai.

  25. Zab says:

    De ce que j’en comprends, Gaga n’est pas partie pour ça, elle habite là-bas mais elle a refusé de partir en France pour accoucher.

  26. Louis says:

    En relisant les posts je m’aperçois (merci Zab) que j’ai lu de travers. Je vous présente mes excuses.

  27. Myriam says:

    J’ai trouvé le terme idéal pour décrire ce que j’ai vécu ça veut tout dire, je n’ai jamais accoucher j’ai subi une IMG (Interruption Médicale de Grossesse). Très évocateur et vrai puis ça fait réfléchir dit de cette façon. Mon bébé était à terme alors on ose appeler ça accouchement mais c’est faux on l’a exproprié…

  28. Nadège says:

    Allez! encore un commentaire d’une sage-femme!
    Et oui, une sage-femme donc une profession où on ne s’occupe que de la physiologie mais où on est à même de dépister la pathologie pour “passer le relais” à un obstétricien.(et ce n’est qu’une infime partie de notre travail bien sûr car souvent nous passons plus de temps à discuter, accompagner, soutenir, blaguer et rire avec nos patiente!!)
    Je ne sais pas où certaines ont accouché et je suis sincèrement désolée des violences qu’elles ont pu subir. J’espère que la relation qu’elles ont avec leur enfant ou leur conjoint n’en est pas perturbée…
    Juste quelques précisions : mes collègues qui effectuent des accouchements à domicile savent très bien dépister les pathologies, les dangers possibles, les risques et n’acceptent d’accompagner des futures mères à domicile que quand tous ces risques semblent faibles ou inexistants. Pas par peur du procès sans assurance professionnelle, non, mais pour le bien être de tous. De ce fait, oui tout ce passe bien dans la très très grande majorité des accouchements en structure physiologique (maison, maison de la naissance etc…) et ça parce que sage-femme et femme se connaissent et que ma collègue sage-femme a bien fait son boulot. De même pour une maternité de niveau I (lieu où je travaille avec grand plaisir actuellement) où l’accompagnement est le plus global possible, par la même sage-femme, le plus respectueusement possible envers les choix du couple et où on peut accoucher dans la position souhaitée, accompagné par acupuncture, homéopathie, massage, bain, déambulation etc.. Où on explique les choses en prenant notre temps (parce qu’on l’a). Et OUI je travaille à l’hôpital! Par contre nous ne vivons pas au pays des bisounours! Quand nous dépistons pendant la grossesse un soucis, une pathologie, nous rapprochons la surveillance, nous sommes parfois amenés à déclencher l’accouchement après avoir pesé la balance bénéfices-risques avec les parents et l’obstétricien. Parfois même nous décidons (toujours avec accord des parents!) de ne pas accompagner ce couple chez nous mais de transférer la mère et l’enfant avant l’accouchement dans une autre structure de soins qui possède des moyens de surveillance plus complets que les nôtres. Nous ne le faisons que quand c’est nécessaire bien sûr. Dans ces structures, on se retrouve à accompagner des couples où la grossesse ne se déroule pas “comme prévu” donc il y aura plus de risque de devoir intervenir, forcement! Donc plus de risque de devoir faire une césarienne par exemple. La faute à cette structure? Non, puisqu’ils sont là pour ça. Je comprends par contre que mes collègues se sentent profondément blessés par certains commentaires (moi aussi je l’ai parfois été) car les sages-femmes sont les gardien(ne)s (je pense à mes collègues masculins) de la physiologie et avec beaucoup de bienveillance accompagnent les couples du mieux qu’ils/elles peuvent. Oui du mieux qu’ils/elles peuvent car en ont-ils tous les moyens? La réponse est Non! La faute aux sages-femmes? La réponse est de nouveau Non. Pas assez de personnel, trop de médicalisation parfois (mais ne généralisons pas!), la gestion de l’hôpital par des administratifs qui n’ont jamais mis les pieds dans un service, la gestion par des ministres qui ne connaissent même pas notre profession!!
    Alors, c’est très bien que les langues se délient! L’avenir est quand même au regroupement des structures en de mégas structures, des futures usines à bébés!!! Alors faite remonter ces infos pour empêcher ça! Nous aussi, sages-femmes nous allons vous remercier!!

  29. Louis says:

    @ Nadège

    Votre commentaire est précieux à de multiples égards.
    1) il dépeint avec précision la bonne volonté de la majeure partie de la profession.
    2) il met en évidence l’intérêt commun : tout le monde veut être respecté (les sage-femmes aimeraient pouvoir faire un métier où la personne humaine prime, les femmes choisir ce qu’elles veulent) dans ses spécificités.
    3) il met en évidence le fait que la gestion des naissances devient purement économique et anti-humaine au détriment de celles qui accouchent et des soignants.
    4) Enfin, il y a dans votre post l’essence même de l’interventionnisme : la rhétorique de la peur (vous devez côtoyer trop de gynécos !). “DÉCONSTRUIRE L’ACCOUCHEMENT : ÉPISTÉMOLOGIE DE LA NAISSANCE, ENTRE EXPÉRIENCE FÉMININE, PHÉNOMÈNE BIOLOGIQUE ET PRAXIS TECHNOMÉDICALE” de Stéphanie Saint Amand est éclairant à ce sujet.
    5) Le plus gros souci à mes yeux est que votre profession d’ici une dizaine d’années s’apparentera plus à celle de contrôleur des machines que sage-femme, un peu comme les médecins-prescriptuers en somme. Vous en souffrez, les femmes qui accouchent en souffrent encore plus et cela doit rendre leurs critiques encore plus dures à accepter (bien que critiquer soit vain) pour vous qui faites votre possible .
    Il n’en demeure pas moins que la majeure partie des protocoles que vous suivez relèvent majoritairement de la superstition, sont purement et simplement barbares et loin d’être indispensables ; ce qui doit là encore être très dur à accepter. La base de la relation Sage-femme/Parturiente est invariablement une relation de soumission/domination. (Même les SF AAD, les plus respectueuses n’accepteraient jamais de suivre un accouchement sans intervenir et sans – la plupart des femmes exprimant clairement l’absence ou la présence de risques, ce n’est pas une question de risque sauf à nier leur ressenti !- un suivi complet, sans cette confiance réciproque qui n’est au fond qu’une soumission tacite imposée de la parturiente aux actes et décisions de ses soignants). Comment rendre aux femmes une liberté dont on ignore les priver ?

  30. Marie-Hélène Lahaye says:

    Merci pour vos différents échanges ! Je pensais ajouter un commentaire, mais je vois que la plupart des arguments ont été échangés (donc je vais aller profiter du soleil 🙂 ).

    Juste un point, sur le terme “viol” qui choque certains professionnels. J’ai commencé à utiliser ce terme après l’avoir entendu de la bouche de femmes racontant leur accouchement. Oui, la violence subie pendant l’accouchement, du fait de sa localisation au niveau sexuel et ayant lieu dans un contexte de domination, d’humiliation et de menaces, s’apparente pour beaucoup de femmes à un viol. Pas plus tard que la semaine dernière, on peut lire un nouveau témoignage sur internet dans lequel la femme a qualifié son accouchement de “viol collectif” (et on y retrouve pêle-mêle l’absence de consentement, les gestes médicaux invasifs et iatrogène, la pression pour imposer une péridurale, etc) : http://www.oummi-materne.com/violences-obstetricales/

    • Alison says:

      Pour rebondir sur ces échanges avec des sages-femmes remontées, c’est ma propre sage-femme de préparation à l’accouchement qui lors de mon récit d’accouchement avait les larmes aux yeux et m’a dit que ce que j’avais vécu était proche du viol. En tant que professionnelle elle en avait été elle-même heurtée : devoir poser des forceps sur une femme qui a une péri inefficace, la tenir et lui plaquer un masque sur le visage pour détendre son corps, c’est effectivement un viol. Pour moi c’était comme assister à un accouchement sous GHB, sauf qu’il s’agissait de mon propre corps.
      Donc ce mot est choquant mais approprié, malheureusement. Il m’avait aussi heurtée dans un premier temps. Puis finalement je me dis qu’elle n’avait pas tort, surtout vu l’impact que ça a sur la vie sexuelle des femmes qui subissent ce genre de chose, c’est d’autant plus adapté. Merci pour ces mots et tant pis pour celles qui en sont choquées, la prise de conscience doit avoir lieu, même si elle est violente. C’est à l’image de ce qu’on a vécu.

  31. Céline says:

    Je me demande bien quelle formation d’obstétrique vous avez pour faire un article pareil.
    Vraiment. Avez-vous déjà mis les pieds dans une maternité?
    Pensez-vous vraiment que toutes les femmes peuvent accoucher naturellement au milieu d’un champ?
    Signé une sage-femme choquée.

    • Zab says:

      Je me demande quelle formation vous avez pour lire ce texte et y voir un appel à “accoucher au milieu d’un champ”. On ne vous apprend pas à lire un article, en école de sage-femme ?
      Signé une femme choquée.

      • Dile says:

        On ne vous apprend pas l’amabilité, la politesse et surtout le bénéfice du toute à l’école de la vie ?
        Signée une femme ET une sage-femme choquées elles-deux!

        • Dile says:

          du doute* pardonnez moi, tous ces commentaires me font perdre mon bon sens

          • Zab says:

            Vous n’avez pas compris que mon commentaire était symétrique à celui auquel il répondait ?
            Si oui, dites-moi en quoi j’ai été plus malpolie que cette sage-femme qui fait un commentaire complètement à côté de la plaque, qui ne répond en rien au texte qu’il prétend commenter…
            Renvoyer l’agressivité là d’où elle vient est une technique d’autodéfense légitime, à mes yeux.

  32. Louis says:

    @ Céline

    “Pensez-vous vraiment que toutes les femmes peuvent accoucher naturellement au milieu d’un champ?”
    Savez-vous vous laver les mains ?

  33. Gla gla says:

    Et face à un placenta acreta on fait quoi quand on est à la maison avec sa sage femme?

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Soit il est repéré avant l’accouchement, et c’est une raison d’exclusion de l’accouchement à domicile.
      Soit il y a une hémorragie pendant l’accouchement à domicile, et la sage-femme procède comme toute hémorragie du post-partum: injection d’ocytocine pour contracter l’utérus et limiter l’hémorragie le temps du transfert à l’hôpital.

  34. Nuage says:

    Votre article qui se veut scientifique est malheureusement pourri par l’idée que vous voulez défendre. Toute votre argumentation, et cela est la gangrène dans le monde scientifique actuel, tient presque de la pétition de principe. Vous avez une opinion et vous allez faire une étude pour prouver sa véracité au mépris d’une certain rigueur de recherche. La preuve en est que je peux vous trouver un grand nombre de contre-articles qui vont précisément prouver le contraire de ce que vous avancez. Je ne dis pas qu’ils sont plus dans le vrai plus que les vôtres, mais mais un peu de relativité dans les vérités, étiquetées « scientifiques » ne fait pas de mal.

    Dans le fond je suis d’accord avec ce que vous dites : oui il y a des hostos qui abusent de la médicalisation des soins, oui il y des soignants qui se mettent derrière l’oreille l’avis des patients, oui il y a de la violence dans les soins. Mais il y a une autre vérité que vous omettez totalement et c’est en ça que votre article n’est pas scientifique : oui il y a des hostos qui sont à l’écoute des volontés, oui il y a des soignants qui s’investissent à 100 % auprès de leurs patients.
    Le problème est que vous vous faites le porte-drapeau de la rigueur scientifique mais votre article est pourri par des tournures de phrases et des mots qui n’ont rien à faire dans un article médical, des termes subjectifs, des adjectifs de dévalorisation et valorisation.(« invasif », « violent », « des femmes soumises », « conception misogyne », « des actes violents »…)
    Bref, quand je vois un article comme ça je fuis car je me dis que c’est un article qui cherche à me faire adhérer à une idée plutôt que de me laisser juge.

    Par ailleurs il y a quelque chose de hautement contradictoire dans ce que vous avancez :
    « Aujourd’hui, les hémorragies de la délivrance (2 décès pour 100.000 naissances) et les complications obstétricales (2,5 pour 100.000) restent les deux principales causes de décès pour les 10 femmes sur 100.000 qui vont mourir entre le début de leur grossesse et les six semaines qui suivent leur accouchement. »
    Et donc, par rapport à la question des hémorragies, vous voulez convaincre les femmes que c’est plus sûr d’accoucher à domicile qu’à l’hôpital alors que, comme vous le dites, c’est l’une des principale cause de décès ? A la fin de votre article ou commentaire, je ne sais plus, vous dites qu’en cas d’hémorragie à domicile, la sage-femme injecte de l’ocytocine pour limiter les saignements puis transfère la personne à l’hôpital. Donc, autant y être déjà non ?

    Oh je viens de voir une belle autre contradiction !

    « puis à colmater tant bien que mal une hémorragie de la délivrance provoquée par les injections d’ocytocine intempestives durant tout le travail. »

    « Soit il y a une hémorragie pendant l’accouchement à domicile, et la sage-femme procède comme toute hémorragie du post-partum: injection d’ocytocine pour contracter l’utérus et limiter l’hémorragie le temps du transfert à l’hôpital. »

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Il n’y a aucune contradiction dans mes propos. Je rappelle donc l’état de la science:

      1. L’injection d’ocytocine PENDANT le travail (c’est-à-dire quand le bébé est toujours dans le ventre) augmente le risque d’hémorragie de la délivrance.
      2. En cas d’hémorragie de la délivrance (c’est-à-dire APRES que le bébé soit sorti), une injection d’ocytocine permet de contracter l’utérus et de bloquer momentanément une hémorragie.

      Il s’agit de deux usages différents de l’ocytocine:
      – Un usage inutile et dangereux pratiqué dans les hôpitaux pour accélérer les accouchements et optimiser la rotation des femmes dans les salles d’accouchements
      – Un usage utile pour sauver une vie pratiqué par les sages-femmes dans le cas d’accouchement à domicile ou en maison de naissance.

      “A la fin de votre article ou commentaire, je ne sais plus, vous dites qu’en cas d’hémorragie à domicile, la sage-femme injecte de l’ocytocine pour limiter les saignements puis transfère la personne à l’hôpital. Donc, autant y être déjà non ?”
      Pourquoi y être déjà ? Dans l’écrasante majorité des accouchements à domicile, il n’y a pas d’hémorragie de la délivrance. On ne va à l’hôpital qu’en cas de soucis. Comme pour tout dans la vie. Vous trouvez normal que les gens aient uniquement des relations sexuelles à l’hôpital au cas où un des partenaires ferait un arrêt cardiaque ?

      Quant aux prétendus articles contraires à mes propos, j’attends vos sources.

  35. Louis says:

    Cher nuage,

    De votre message suinte un sentiment de supériorité qu’il conviendrait, faute de sources notamment, de revoir à la baisse.

    Après, humainement, je ne vous connais pas, mais les efforts que vous déployez à protéger votre affect blessé par cet article me font dire que vous devriez en discuter avec un psychologue et qu’il y a urgence.

    Pour ce qui est des hémorragies https://www.bebecyto.org/viewtopic.php?t=36 et… les amis de Jacquemier…

  36. lenvers says:

    “Un autre déroulement classique consiste à provoquer l’accouchement pour d’obscures questions de dates, ce qui entraine des contractions insoutenables exigeant l’intervention de l’anesthésiste ainsi qu’un contrôle permanent du rythme cardiaque du fœtus contraignant la future mère à l’immobilité. Ces entraves perturbent la progression de l’enfant dans les voies vaginales, tout en l’emprisonnant dans un utérus sur-stimulé. S’en suivent des signes de souffrance fœtale obligeant d’abréger en catastrophe l’accouchement au bloc opératoire par une césarienne impromptue, suivie d’une réanimation en urgence d’un bébé à l’article de la mort.”
    Sans avoir de statistiques scientifiques, ce processus ainsi décrit me semble en effet particulièrement fréquent ; de nombreuses femmes pourraient en témoigner; il est extrêmement difficile de refuser un déclenchement si on vous dit que l’enfant est en danger, mais toute la suite est impactée et un accouchement “normal” devient presque impossible. Bref, ça finit en césarienne et en catastrophe, donc forcément dans de mauvaises conditions, avec une femme épuisée, affolée, éperdue de douleur, surtout si la péridurale (systématique dans ce cas) ne marche pas!
    Je rejoins totalement ce qui est évoqué ici: l’augmentation de la médicalisation ne se fait pas au service d’un accouchement plus sûr, plus doux, plus heureux et au bénéfice des enfants comme des femmes. C’est bien dommage puisque cette même médicalisation peut être fort utile et sauver des vies. Il est encore plus dommage que le recul nécessaire des soignants et la réflexion à ce sujet laisse place à des cris scandalisés comme si on les mettait en doute fondamentalement en tant que personne: on met en doute et en question des pratiques, des protocoles, des fonctionnements dont ils sont parfois eux-mêmes les victimes. Pourquoi en faire une crise d’ego quand on est sage femme ou gynéco-obstétricien?
    Sur l’accusation de vouloir faire “accoucher dans un champ” qui serait l’alternative à l’hôpital, ça me rappelle les climatosceptiques qui accusent les écologistes de vouloir revenir à la grotte et à la bougie. Navrant.

  37. Emilie Oum Kalthoum says:

    Bonjour,

    Que pensez-vous du décollement du placenta ?
    J’ai une amie qui a accouché dernièrement (1er bébé). Au début, elle comptait rester le plus longtemps à la maison avant de se rendre à l’hôpital, mais elle a eu peur car elle a perdu beaucoup de sang, et ce durant tout le travail. Les contractions étaient insoutenables alors qu’elle n’était qu’à 3cm. Elle a donc pris la péridurale. Sa fille avait du mal à descendre et est restée haute jusqu’à la fin. Elle a poussé pendant 30min. Finalement, la petite est sortie et toutes les 2 vont bien, mais ils ont dû aller chercher le placenta qui s’était déchiqueté.
    Je ne sais pas trop ce qu’on lui a donné exactement comme explications, mais elle est persuadée que tout ce sang et ces douleurs étaient causés par un décollement du placenta.
    Du coup, je me demande à quoi ça peut être dû, sachant qu’elle a eu une grossesse idéale, a une bonne hygiène de vie (alimentation équilibrée, marche plusieurs km par jour, et ce jusqu’au jour de l’accouchement).
    Avez-vous une explication ?
    Et pour un prochain bébé, doit-elle forcément accoucher à l’hôpital ?

    Merci pour tout vos articles et votre respect pour les femmes.

  38. Damaris says:

    Merci pour votre article, il explique exactement ce que j’ai vécu, malheureusement, pour mon premier accouchement à l’hôpital.

    Le stress d’aller à l’hôpital, c’est à dire devoir changer de lieu, voir des inconnus, des odeurs, des lumières et du bruit trop fort.
    Ensuite, tous les actes médicaux « anodins » pour le personnels médicales, toucher vaginal, monitoring, questions, etc…
    Font monter l’adrénaline qui fait stopper ou ralentir le travail…

    Bref, cela a bien entendu fini en forceps et épisiotomie…
    Comme vous le dite si bien, au début je pensais que l’hôpital m’avait sauvé moi et mon bébé. Mais après quelques années, en réfléchissant aux différents actes médicaux que l’on m’a fait, que je pensais « juste », j’ai réalisé que cela n’a fait que empirer ma détresse.
    Déjà le simple fait de percer la poche des eaux !!!
    Heureusement aujourd’hui beaucoup d’hôpitaux ont arrêté cet idioties, en Suisse.

    10ans plus tard, j’ai eu la grâce d’accoucher à domicile et ce fut tellement beau et incroyable.
    Mon corps a accoucher par lui-même, j’ai vécu le « réflexe d’expulsion », le lendemain je marchais et après deux semaines déjà plus de saignements.

    Voici une étude faite par des maisons de naissances en Suisse.

    http://www.naissance-zoe.ch/documents/Etude_Borel.pdf

    • Myriam says:

      Merveilleux! Si le coeur vous en dit n’hésitez pas à raconter votre accouchement à domicile, c’est important que les femmes qui formulent ce souhait est des histoires positives et des témoignages réels relatants aussi la puissance du moment malgré parfois une ou deux difficultés “normales”.

      L’important de ces expériences négatives je trouve c’est de ne pas se laisser abattre et se sentir accomplie peu importe la façon qui nous guérie. Et surtout il faut continuer de dénoncer. Félicitation encore.

  39. Myriam says:

    Bonjour
    Je me reconnais dans ce que vous dites mais pour ma part dès le début j’ai eu le sentiment qu’on m’a volé mon accouchement.
    J’avais un projet de naissance d’accouchement physiologique et je me suis retrouvée à passer la nuit à l’hôpital car j’avais dépassé le terme de 4 jours. Aucun signe de détresse chez mon bébé et aucune autre explication. On me pose un ballonet pour la nuit afin de déclencher l’accouchement mais rien n’avance. Ensuite on m’injecte un produit pour déclencher. Je gère bien les 1res contractions qui n,étaient pas fortes. Mais bébé en détresse donc on commence à me parler de péridurale (chose que je ne voulait pas du tout) donc on me l’a imposée. Quand l’anesthésiste arrive il m’engueule me traitant d’irresponsable et que ce n’est pas pour mon confort mais pour sauver mon bébé ! Je suis tétanisée par tout ce qui arrive et je n’ai pas le répondant. On me fait la péridurale et la je ne sens plus mes jambes et ne peut plus les bouger (une poupee de chiffon). Le travail n’avancera pas bcp plus du coup ça se fini par une césarienne en urgence. Après la césarienne je met 4h pour retrouver mon corps qui est totalement anesthésié. Ma fille est séparée de moi jusqu’au lendemain donc aucun peau a peau juste un bisou furtif après être sortie.
    Aujourd’hui après un peu plus de 2 ans je reste en colère et persuadée que l’hôpital a fait + de mal. Quand je dis ça on vient le dire qu’il ne faut pas penser comme ça sud c’était pour le bien être de mon bébé. On me culpabilise clairement. Je ne fais plus confiance en la médecine et aux soignants, je me sens totalement incomprise dans mes choix et idées sur la nature est bien faite et qu’à vouloir intervenir à tout prix n’est pas la solution. Je dirais même que mon accouchement a des conséquences sur l’état de stress de ma fille sur le fait qu’elle s’accroche et n’arrive pas à se détacher.

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