Affaire Cottrez : quand la violence accouche du pire

Dominique Cottrez vient d’être condamnée à neuf ans de prison pour infanticides commis sur huit nouveau-nés. Après les premiers moments de stupeur et d’incompréhension, le sentiment qui domine au fur et à mesure des auditions et plaidoiries, est celui d’un étau judiciaire patriarcal enserrant une femme terriblement seule face au contrôle des naissances. Aucune part de responsabilité n’est invoquée ni pour le mari absent qui imposait des relations sexuelles à son épouse, ni pour la sage-femme odieuse qui l’a rendue phobique des médecins suite à des maltraitances pendant son premier accouchement.

Obèse depuis son enfance, Dominique Cottrez a 24 ans lorsqu’elle s’apprête à accoucher pour la première fois. Elle a déjà choisi le nom de sa fille, Emeline. Ce qui aurait dû être un des plus beaux jours de sa vie, la naissance de son enfant, vire à l’horreur sous les humiliations d’une sage-femme abjecte. La future mère est nue, allongée sur la table de travail, dans la fragilité émotionnelle extrême liée à l’enfantement, à la merci des soignants. Les mots de la sage-femme fusent : « Gros boudin ! », « je suis obligée d’écarter la graisse », « si t’as pas maigri la prochaine fois, ça va mal se passer », « il faut retirer le gras du passage », « pour le prochain tu tâcheras de pas revenir si t’as pas perdu 30 kilos ». L’obstétricien est appelé. Il pose les ventouses sans un bonjour, sans un mot, sans un regard, sans égard. La future mère n’est qu’ « une bête », un tas de viande, ou plutôt de graisse, duquel les médecins extirpent un nouveau-né, manifestant envers la femme tout le mépris que leur dicte leur aversion pour les personnes en surpoids. Une attitude inconcevable de la part de professionnels dont la mission est d’apporter soin et veiller à la santé des patients.

La jeune mère sort traumatisée de l’épreuve. A partir de cet instant, elle développe une phobie du monde médical et va jusqu’à espacer la prise de ses médicaments contre l’épilepsie pour éviter d’aller trop souvent chez le médecin.

Terrorisée à l’idée de revoir une sage-femme, elle cache sa deuxième grossesse. Sa seconde fille naîtra dans une autre clinique où Dominique Cottrez est conduite après que sa poche des eaux s’est rompue. Devant les assises, son mari est incapable de dire à quel moment il s’est rendu compte que sa femme était enceinte, tantôt vers six ou sept mois, tantôt au moment de la perte des eaux. Une illustration parmi tant d’autres de l’indifférence qu’il manifeste envers son épouse. Pour les huit grossesses suivantes, elle donnera naissance seule, dans les toilettes. A chaque fois, prise de panique, elle étranglera le nouveau-né.

C’est aussi seule qu’elle comparait devant les assises. Aucune charge n’est retenue contre son mari, le père et géniteur de tous ces bébés, qui semblait ne rien voir ni des grossesses de son épouse, ni de sa solitude, ni de la présence de cadavres dans la chambre conjugale. Il savait que sa femme n’avait pas de moyen contraceptif, mais n’y attachait aucune importance lorsqu’il lui imposait des relations sexuelles. « C’est une affaire de femmes », a-t-il maugréé devant les jurés. Dominique Cottrez était emmurée à la maison. A l’exception de sa famille, personne ne l’a jamais invitée à dîner. Elle faisait tout, le ménage, le linge, la cuisine, les comptes, la gamelle de son mari. Quand il ne travaillait pas, il sortait avec ses copains, et invoque, au procès, les effets de l’alcool pour expliquer ses trous de mémoire et ses confusions. Dans l’intimité, c’est lui qui prenait l’initiative des rapports charnels, malgré les refus de son épouse. Il l’a prenait deux fois, trois fois par semaine, par derrière. Elle lui demandait d’arrêter, il attrapait alors ses épaules, il devait finir. Ces viols conjugaux sont décrits et étalés aux assises, en toute impunité. Seule Dominique Cottrez est sur le banc des accusés.

A la barre, les experts se sont succédés pour tenter de percer le mystère de la personnalité de cette dame, donnant pour beaucoup l’impression de passer à coté de l’évidence. Dominique Cottrez ne désirait pas d’autres enfants. Ces grossesses étaient pour elle « une catastrophe ». Elle avoue avoir tué ses nouveau-nés parce qu’elle n’avait pas d’autre choix.

Il suffit de se mettre un instant à sa place pour se demander quelle solution se présenterait pour éviter d’être enceinte à l’issue d’une relation sexuelle imposée, tout en ayant la phobie des médecins. Elle ne prenait plus la pilule depuis son premier accouchement parce qu’elle ne pouvait plus affronter un examen gynécologique. Elle n’a pas envisagé l’IVG parce qu’elle ne voulait pas « aller voir quelqu’un de médical ». Elle était dans un isolement extrême et tentait d’oublier sa grossesse, espérant « un miracle », jusqu’à ce que les premières contractions lui rappelle la réalité. Quelle autre possibilité pouvait-elle envisager que d’utiliser le néonaticide comme moyen ultime de contraception ou d’avortement ?

Malgré les maltraitances pendant son premier accouchement, considérées comme « centrales » pour expliquer son geste, aucune charge n’est retenue contre le monde médical. Les violences obstétricales présentes dans bon nombre d’hôpitaux sont encore taboues, voire socialement admises. Elles entraînent pourtant des dommages physiques et psychologiques chez de nombreuses femmes qui accouchent, dont parfois des traumatismes profonds ayant des conséquences graves sur la santé mentale des mères. L’affaire Cottrez n’en est qu’un dramatique exemple. Puisse ce jugement mettre en lumière l’importance d’un accompagnement bienveillant des femmes enceintes et de la promotion d’une naissance respectée.

Malgré les viols infligés à son épouse dont il connaissait l’absence de contraception, le mari n’a pas eu à répondre de la moindre faute. La société tout entière considère que la maîtrise de la fécondité repose sur l’accusée malgré tous les obstacles qui se sont dressés devant elle. Cette condamnation démontre qu’en 2015, la responsabilité du contrôle des naissances pèse toujours exclusivement sur les femmes. Certaines en payent le prix fort, jusqu’à être jetées en prison.

Sources :
Twitter, #Cottrez du 25 juin au 3 juillet 2015.
Ondine Millot, « Procès Cottrez : «Que cette femme, enfin, sorte des larmes, de la souffrance’ », Libération, 2 juillet 2015.
Pascale Robert-Diard, « Procès Cottrez : l’intelligence et l’indulgence d’un verdict », Le Monde, 4 juillet 2015.
Maud Vallereau, « Procès Cottrez : le poids des mots », Metronews, 29 juin 2015.
Yaaf, « grossophobie et santé », l’écho des sorcières, 30 juin 2015.

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48 Responses to Affaire Cottrez : quand la violence accouche du pire

  1. Blandine says:

    Merci pour cette analyse toute en finesse et en humanité.
    Et combien encore de femmes comme Dominique en France ?

    Une amie, obèse morbide, avait eu droit à “si vous cassez la table, vous payez !” … “si vous tombez, comment voulez vous qu’on vous relève ?” et autres douceurs, dans une clinique parisienne …

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Oui, c’est ce que je me suis dit durant tout le procès. Dominique Cottrez a été poursuivie parce qu’elle conservait les corps de ses nouveau-nés et qu’ils ont fini par être découverts. Mais combien de femmes dans la même situation sont-elles acculées au néonaticide sans que personne n’en sache rien ?

      Quant à la grossophobie du monde médical, j’ai cité dans les sources un billet très pertinent sur ce sujet: http://lechodessorcieres.net/grossophobie-et-sante/

  2. Caroline says:

    Absolument honteux ce que cette femme a subi. Et vous avez raison, la maltraitance des femmes au moment de l’accouchement est bien réelle. Je ne peux repenser au mien qu’en me disant que j’aurai du envoyer bouler ceux qui osaient me parler comme ça

    • Zab says:

      Pendant un accouchement on a rarement la force nécessaire pour se défendre. De fait, on ne devrait pas en avoir besoin…
      Je n’aime pas lire “j’aurais dû me défendre”, “j’aurais dû les envoyer bouler”, parce que ça met un peu de la faute sur la victime. De mon point de vue, ils n’auraient pas dû vous parler comme ça surtout dans un moment comme celui-là. Point.

  3. Savané says:

    Merci Marie pour ce partage. Je comprends tellement mieux le parcours de cette femme à présent, je suis Dominique cottrez car moi aussi je suis obèse et moi aussi j’ai été insulter sur la table d’opération et moi aussi j’ai pensé a défenestré mon nouveau né de 2 jours . Il ya maintenant 5 ans de cela , plusieurs fois j’ai pensé a tuer mon enfant et a me tué. Maintenant je suis suivi par une psy et mon fils va fêter ces 5 ans en Août . C’est un petit garçon geai et joyeux !!! Encore aujourd’hui je garde les stigmates de mon accouchements , au programme : viol, lui l’action et injure à caractere raciale et grossophobe. J’ai eu un autre enfant par la suite , encore cesarisé mais cette fois ce fut dans le respect , cette césarienne la m’a aidé à me réconcilier avec mon histoire . Cette histoire montre qu’en 2015 aucune femmes de ce monde n’est respecté et ya pas besoin d’aller au Pakistan ou Afghanistan pour voir une femme se faire violer et la justice qui n’interviens pas. Combien de mari abusent de leurs femmes et combien de ces maris sont condamnés ??? Combien de médecins violent leur patientes ( toucher vaginale) et combien sont condamné ??? Il ya une sorte de malédiction sur la femme. Et seule la femme pourra l’enlever . Nous sommes toutes Dominique Cottrez !!

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Votre témoignage est glaçant. Merci de l’avoir partagé. A force de témoigner, une prise de conscience s’opérera et les choses finiront par changer.

      • Lenaïg says:

        Bonjour,

        c’est la première fois que je lis qu’un toucher vaginal est un viol. C’est cependant ce que j’avais écrit dans mon projet de naissance pour expliquer pourquoi je refusait ce geste. Projet de naissance dont aucun des personnels hospitaliers n’a tenu compte. Il a d’ailleurs été volé de mes documents personnels lorsque j’était à la maternité. En outre, un des personnels s’est servi de cette phrase (entre autres) pour essayer de me faire perdre la garde de mon nouveau-né en prétendant que cela montrait bien que je suis folle et/ou incompétante. Personne qui, lorsque je lui ai demandé pourquoi il voulait faire tel ou tel geste sur mon nourrisson, m’a répondu “Parce que tout le monde le fait”. Cet individu, aujourd’hui, à encore le droit d’exercer.

      • Mariam says:

        Merci à vous Marie – Hélène, votre blog est juste Formidable !

        Au nom de toutes les femmes , merci

  4. Pauline says:

    Merci pour ce billet.
    Merci pour cet éclairage, nouveau et humain, sur une affaire que je n’ai fait qu’entrevoir dans les médias.
    J’en suis retournée.

  5. Quand le lis votre commentaire sur l’affaire Cottrez, je comprends mieux votre position. Nous nous en étions expliqué il y a un an à propos d’un article que j’avais inséré dans “La Libre”. Mais enfin, tous les gynécos, toutes les SF ne sont pas les abrutis que vous décrivez? Ne faut-il pas nuancer? La médecine scientifique a sans doute un peu oublié son aspect “humain”, mais c’est quand même elle qui a apporté la sécurité.
    Evitons les caricatures!! Bien à vous, Dr Bayot

    • Marie-Hélène Lahaye says:

      Non, ils ne le sont pas tous. Mais pourquoi ne sont-ils pas plus nombreux à s’insurger face aux pratiques inacceptables de leurs confrères et leurs consœurs ? A part l’expert médical appelé à la barre qui a expliqué à quel point les maltraitances étaient banales dans les salles d’accouchement, je n’ai entendu aucun, je dis bien aucun, médecin s’insurger contre le comportement odieux de la sage-femme et du gynéco dans cette affaire. Je n’ai pas entendu le moindre ordre professionnel prendre position face à ce jugement. Je n’ai pas entendu le conseil national des sages-femmes déclarer que le comportement de cette sage-femme était inacceptable et qu’une remise en question des pratiques devaient avoir lieu pour garantir le respect des droits fondamentaux de toutes les femmes dans les maternités. Silence de toute part. Circulez, il n’y a rien à voir. Et quand un gynéco (un peu plus éclairé que la plupart) passe sur mon blog, y compris après un témoignage glaçant d’une autre femme qui a été maltraitée, c’est pour me dire de nuancer mes propos. Vous ne trouvez pas qu’il y a un petit problème quand même ?

      Pourquoi faut-il accepter les maltraitances extrêmes commises en toute impunité par des médecins, au nom du fait que quelques chercheurs et scientifiques ont permis des progrès considérables en médecine (dont certains n’étaient même pas médecins d’ailleurs, il suffit de penser à Pasteur) ? C’est comme si on ne condamnait plus aucun chauffard pour conduite dangereuse parce que la voiture est une belle invention qui permet à tous de mieux se déplacer. C’est un non sens d’utiliser cet argument.

      • Louis says:

        Tiens, nuançons :
        Non, tous ne sont pas des abrutis mais, de bonne ou mauvaise volonté, force est de constater que l’immense majorité des gynécos/sf sont d’une incompétence crasse en matière de physiologie et que la plupart n’ont pas le recul nécessaire pour s’abstenir de projeter leurs opinions personnelles en situation de stress notamment. L’avantage avec les grosses/pauvres/végétariennes/croyantes/marginales/mineures/… c’est que les montrer du doigt redonne de la cohésion à l’équipe. c’est un phénomène bien trop connu et répandu.

    • Trouble says:

      Je ne supporte pas ce genre de commentaire “oui mais pas tous!” ca me rappelle les “#NotAllMen” qu’on voit regulierement fleurir sur les débats a propos des viol, agressions sexuelles ou harcelement de rue.
      Personne n’a dit que tous les medecins et personnel médicals étaient des méchants, ce qui a été dit c’est qu’une grosse proportion d’entre eux le sont.
      Et plutot que d’essayer de noyer le poisson et d’éloigner le débat du sujet en chouinant “oui mais pas tous!” peut etre qu’il serait bien d’écouter ce que les victimes disent (en l’occurence les patients) et de prendre ca en considération.

      Une derniere chose, ou deux: le fait que vous soyez un medecin mais pas un crevard est normal, ca ne sers a rien de s’en vanter, c’est la base, le minimum syndical, faut pas vous attendre a ce que les gens vous felicitent et vous donnent des tapes dans le dos, surtout quand vous refusez d’écouter ce que les gens ont a dire.
      Sur ce, je suis pas medecin donc je supose que je ne “peux pas comprendre”. Je suis “juste” une féministe, et une des nombreuses victimes de medecins maltraitants.

  6. Augustissime says:

    Il faut avoir une étrange vision de la société pour en arriver à mettre au même plan la question de qui s’occupe de la contraception… et des assassinats !

    Sans doute ce monsieur n’attire-t-il pas la sympathie pour sa conception de la place de la femme dans la société et des questions de contraception, mais il n’a tué personne. La justice pénale se prononce sur des faits réprimés par le code pénal, or le crime de “ne pas s’occuper de la contraception dans un couple” n’existe heureusement pas. Voulez-vous le créer ? Voulez-vous aussi faire condamner la femme qui laisse à son mari le soin d’acheter des préservatifs ?

    Pour le viol vous pouvez avoir raison, si l’homme a effectivement imposé une relation non consentie à son épouse. J’imagine tout de même mal le parquet se lancer dans des poursuites alors que ni l’accusée ni sa défense n’évoquent ce mot.

    Mais il est difficile de comprendre quelle faute vous estimez que la société voudrait faire supporter à cet homme, tant est sans commune mesure ce que vous lui reprochez en matière de contraception, et ce qu’a fait son épouse.

    • Mariam Savané says:

      Sache que la culpabilité incessante que la femme doit supporter lorsqu’elle se refuse le soir au lit à son mari, La culpabilité de se sentir responsable des naissances à naitre ou à éviter est DESTRUCTRICE !!! Suffit de voir la culpabilité pesante qu’une femme subit dans certaines communauté culturel et /ou religieuse lorsque celle-ci tarde à avoir un héritier (c’est juste hallucinant) ! et j’en sais quelque chose mon mari m’en a presque voulu d’avoir mis 2 ans (après notre mariage) pour avoir notre premier enfant (je ne prenais pas de contraceptif et pourtant mère nature à décidé autrement) . Mon mari lui même était pressé comme un citron par sa famille (En tant que Fils ainé, c’est inacceptable de rester 2 loooongue années sans enfants) Bah celle qui c’est tout pris dans la gueule , c’est moi !!! Imagine la violence morale que je subissais chaque jours …. (Et si tu fais une fausse-couche …ouuuf accroches toi ).
      Et bien Augustissime toute cette culpabilité est destructrice voir MEURTRIÈRE !!! Et si tu rajoutes à ça les violences obstétricales … Mon Dieu faut être une sainte pour survivre à tout ça ….

      Donc si tu ne vois toujours pas la culpabilité du Mari de D. Cottrez , c’est que tu vis dans un monde de bisounours ou alors tu nie la condition féminine qui en 2015 et aussi désastreuse qu’au moyen age mais elle est juste mieux caché… (Travail de la femme , maquillage, liberté sexuelle …) Ce ne sont que des cachent misère …. Nous sommes encore les ” choses ” de ces messieurs…

      Donc pour moi Mr Cottrez est autant responsable d=que son épouse et même plus encore il a enclenché le détonateur ou le disjoncteur.

      • Lana says:

        Son mari plus coupable qu’elle?! Ça n’est pas lui L’ASSASSIN, dans l’histoire. Myriam Badaoui a été violée, battue, prostituée, est-ce que ça excuse le carnage d’Outreau? C’est pas de sa faute si elle a violé et vendu ses gosses, si elle a menti, elle pouvait pas faire autrement?

        A ce tarif-là, on excuse à peu près tous les criminels et on ne condamne plus personne. On ne devient pas criminel pour le fun, parce qu’on ne sait pas quoi faire de sa journée, c’est pareil pour tout le monde. Reste que cette femme est coupable d’un octuple assassinat, ce qui n’est pas rien quand même.

        • Mariam says:

          Je te comprends mais je pense quand même qu’une éducation foireuse avec une enfance foireuse (viol, coups, insultes …) ne peut faire que des adultes tarés.

          Une enfance malheureuse prépare un terrain dépressif à l’âge adulte. Cela ne justifie pas tout mais l’explique.

          Je parle pas de la claque de maman ou papa pour avoir fait une connerie mais des vrais sévices corporels .

        • Mariam says:

          J’oubliais une chose : Je suis d’accord que l’on condamne D.Cottrez , je ne suis pas contre les condamnations, (j’irais même plus loin en disant que je suis pour la peine de mort dans certains cas …) mais dans ce cas soyons juste jusqu’au bout et condamnons les SF et les médecins pour violences.

          Ne minimisons pas l’impact psy des violences obstétricales car elles ont pour conséquences, la maltraitance de l’enfant et parfois même l’infanticide…..

          • Lana says:

            Je ne pense pas que maltraitance et meurtre puissent être liés si facilement aux violences obstétricales. Quand on pète un câble à ce point, il s’agit d’un tout, et on ne peut pas refaire l’histoire, alors on ne saura jamais si cette femme aurait quand même assassiné ses enfants sans ces histoires de gynéco (mais encore une fois, elle aurait pu se débrouiller autrement pour prendre la pilule, et donc là qu’on n’aille pas faire porter la responsabilité à d’autres, c’est elle qui a foiré).

            Il y a des choses qu’on ne comprendra jamais. Pareil pour Outreau. Pour que les médecins soient attaqués, par contre, ne faudrait-il pas qu’elle porte plainte? Je n’y connais rien en justice, mais j’ai l’impression que quelles que soient les “découvertes” affreuses, si les victimes ne portent pas plainte, ça ne mène à rien (dans le procès de DSK, les propos d’une prostituée ont par exemple montré que DSK est un violeur, or aucune attaque en justice sur ce plan-là, j’ai été outrée, on a préféré se concentrer sur les choses qui n’existaient pas, c’est-à-dire le proxénétisme).

      • Augustissime says:

        Vous ne devriez pas accepter ce genre d’attitudes de la part de votre mari. Non seulement vous n’êtes pas plus responsable que lui du fait que vos rapports soient fertiles, mais d’une manière générale vous n’avez pas à être traitée comme il semble le faire. Je sais que c’est facile à dire, mais la lutte contre les attitudes inacceptables se passe dans chaque foyer tout autant que sur ce type de blogs.

        Pour le reste, je pense que vous confondez les expressions imagées et la réalité. “Détonateur”, “Disjoncteur”, “Culpabilité meurtrière”… Pour éviter de condamner les gens sur des images ou des analogies, la loi cible ceux qui ont commis des actes graves, ceux qui ont été sciemment leurs complices et ceux qui ont directement incités à commettre de tels actes, pas ceux qui ont fait quelque chose dont vous estimez que cela a conduit quelqu’un d’autre à faire un crime. Heureusement, car sinon nous pourrions vous et moi facilement nous retrouver en prison sur ces considérations bien subjectives. C’est pourquoi le mari de Madame Cottrez n’a commis aucun crime (si l’on ne retient pas le viol évoqué ci-dessus).

        Votre indignation vous aveugle d’autant plus que, en l’occurrence, le mari de Madame Cottrez n’a pas souhaité ces naissances. Il s’est désintéressé de la question de la contraception, considérant à tort que sa femme s’en occupait. Un crime c’est autre chose qu’un désintérêt.

        • Nicole says:

          «Vous ne devriez pas accepter ce genre d’attitudes (sic) de la part de votre mari.»

          Affirmer cela revient à rejeter la faute sur la victime, tout comme quand on dit d’une femme qui a été violée qu’elle l’a cherché, de part son métier, ses choix vestimentaires, les endroits qu’elle fréquente ou même simplement le fait de rentrer seule le soir, à pied.

          Je ne vous tiens pas totalement pour fautif (ou fautive, on ne sait jamais), Augustissime. C’est un problème de société de manière générale, et vous êtes victime de son mauvais enseignement, aussi. Je vous souhaite d’ouvrir un jour votre coeur et d’avoir le courage d’ouvrir en grand vos yeux pour voir que ce n’est pas la victime qu’il faut faire culpabiliser mais bien l’agresseur qu’il convient de condamner, moralement si non pénalement.

          Paix et sérénité,
          Nicole

    • Suze Araignée says:

      “Pour le viol vous pouvez avoir raison, si l’homme a effectivement imposé une relation non consentie à son épouse. J’imagine tout de même mal le parquet se lancer dans des poursuites alors que ni l’accusée ni sa défense n’évoquent ce mot.”

      Le viol étant un crime, ce n’est ni à la victime ni à sa défense de porter plainte et de lancer des poursuites, mais au/à la Procureur-e. Et ce quelque soit la capacité ou non de la victime de nommer les faits et/ou d’avoir le courage de porter plainte.

      En cas de meurtre, on n’attend pas que la victime nomme le crime et/ou porte plainte pour lancer des poursuites, et heureusement ! C’est sensé être pareil pour les viols, qui sont aussi des crimes, seulement culture du viol oblige, la majorité des viols ne sont du coup jamais jugés… et encore moins punis (98% des violeurs en France restent impunis !). Ce qui ne fait qu’entretenir la banalisation et la culture du viol.

      Et sinon, il me semble que l’article de Marie-Hélène Lahaye n’a pas pour but de dénoncer le fait que D. Cottrez a été condamnée (effectivement elle a commis des meurtres, ce dont elle doit répondre), mais de dénoncer le fait qu’elle est seule condamnée, tandis que son mari, coupable de crimes de viols et les soignant-e-s qui l’ont maltraitée, et qui sont donc responsables de sa phobie médicale, ne soient, eux/elles, absolument pas jugé-e-s ni condamné-e-s.

  7. Lana says:

    Je ne comprends pas toute cette commisération, commisération qu’il me semble y avoir eu lors de son procès aussi vu la peine qui a été décidée, franchement légère. Serait-ce parce qu’il s’agit d’une femme? En tant que féministe, je trouve ça assez insupportable de voir cet argument du “pauvre petite chose fragile” ressassé à chaque fois qu’on parle de ce cas. Personne ne l’a forcée à devenir une meurtrière, laisser entendre qu’elle n’avait pas d’autres solutions est honteux. La pilule, elle aurait très bien pu la prendre sans aller chez le gynéco, on peut se la faire prescrire par un généraliste, sans même être visitée (au pire, pour la compatibilité, une prise de sang suffit). Pourquoi n’y a-t-il pas eu autant de commisération pour un Fourniret, pour un Dutroux, pour une Myriam Badaoui (qui contrairement à cette dame n’a tué personne)? Je prends les exemples les plus pourris qui me viennent à l’esprit juste pour dire qu’un criminel, quel qu’il soit, a toujours un passé douloureux derrière lui, un truc qui cloche, une faille, il y a toujours une explication, or expliquer ne veut pas dire excuser. Ce qu’a fait cette femme n’est pas excusable, personne ne lui a forcé la main pour qu’elle assassine des nouveau-nés. Quant à son mari, il devrait être condamné pour ce qu’il a fait, à savoir ces viols, mais certainement pas pour le sang qu’a sa femme sur les mains et qui ne concerne qu’elle. Être féministe, c’est aussi arrêter ce poncif du “pauvre petite chose fragile”. Et pour ces mensonges que cette femme a racontés sur son père, vous les expliquez comment?

  8. Louis says:

    Il n’y a pas eu autant de commisération pour les affaires que vous citez pour faire un exemple des exécutants et montrer que les commanditaires sont bien à l’abri.
    Ensuite pour ce qui est de la “petite chose fragile” c’est une position de victimisation assez pesante dans laquelle bien trop de femmes sont engluées. Mais sortir de ce biais ne se fait pas nécessairement en sur-responsabilisant, surtout à posteriori.

    Pour ce qui est de son mari, même responsabilité. Il a, à plus d’un titre la paternité de ces huit cadavres.

    1-d’un point de vue biologique
    2-alcoolo, niveau soutien y’a mieux comme conjoint
    (c’est pas sa faute si c’est une maladie mais ça se soigne, j’en sais quelque-chose)
    3-il n’a pas pris de contraceptif malgré plusieurs infanticides.
    4-il n’a rien fait d’autre pour faire arrêter ce massacre en cours de route (genre appeler la police).

    L’avènement de la castration chimique (pardon, la pilule) semble avoir fait rentrer dans les mœurs de certains hommes et femmes que la contraception est une affaire de femmes en supprimant de l’esprit de certains alcoolos que même saouls on assume les conséquences de ses actes. Ce n’est certainement pas en déresponsabilisant les hommes que les femmes vont être libres. Ce fonctionnement en rend juste certaines esclaves d’irresponsables.

    • Augustissime says:

      Euh, il n’était pas au courant des infanticides, comment auriez-vous voulu qu’il les arrêtât par une dénonciation ?

      Sinon oui, il a bien la paternité biologique des cadavres mais j’espère que ça n’est pas un critère pour déclarer les gens coupables à vos yeux. Sinon les parents des victimes de meurtres sont tous à coffrer d’urgence.

      • Louis says:

        Et quoi ? le fait qu’il n’en ait pas pris conscience ne joue pas en sa faveur, bien au contraire. Violer sa femme et n’en avoir rien à faire de la contraception puis venir dire qu’il a oublié parce qu’il était drogué…
        En droit, il y a un adage qui dit “nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes” et il ne devrait pas se limiter pas à madame Cottrez.

        • Louis says:

          Erratum : et il ne devrait pas se limiter qu’à madame Cottrez.

          • Augustissime says:

            Ben si, en droit, le fait qu’il n’ait pas pris conscience des assassinats joue en sa faveur.

            L’article 121-3 du code pénal indique :
            “Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre.”

            Où est l’intention, concernant Monsieur Cottrez ?

            S’il avait eu connaissance des crimes, il en serait complice et donc passible des mêmes peines. Dans le cas présent, comme il n’avait pas davantage conscience que vous de ce qui se passait, il n’est pas davantage que vous accessible à une sanction pénale. Ce n’est tout de même pas compliqué à comprendre.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Il est coupable de viol. La défense a fortement plaidé pour qu’il soit poursuivi pour viols, mais le procureur a refusé de suivre cette voie. Je rappelle que c’est suite à ces viols conjugaux infligés à son épouse dont il connaissait l’absence de contraception que ces bébés ont été conçus. J’ai beau retourner les choses dans tous les sens, je ne vois pas comment on peut nier une part de responsabilité du mari dans cette affaire. La seule façon de la nier, c’est adhérer à la société patriarcale actuelle qui repose sur la culture du viol qui consiste à tout mettre en place pour protéger les violeurs et condamner leur victime. Personnellement, ce n’est pas le modèle de société que je prône.

          • Augustissime says:

            “Il est coupable de viol” : avec vous il n’y a pas besoin de procès, vous savez qui est coupable de quoi rien qu’à lire les journaux !

            La défense aurait très bien pu se porter partie civile si elle était convaincue d’obtenir une condamnation. Le procureur n’a pas poursuivi, la défense non plus… Du reste, même à supposer qu’il y ait effectivement eu viol, cela n’excuse pas huit assassinats.

            Qu’est-ce qui vous permet de dire que M. Cottrez savait que sa femme n’utilisait pas de moyen contraceptif ?

            Qu’est-ce qui vous permet de dire que notre société repose sur la culture du viol ? Où voyez-vous que tout est mis en place pour protéger les violeurs ? Ils bénéficient d’une assistance juridique gratuite, de gardes du corps, de décorations, d’une pension à vie ? Votre propos est inconsistant à force d’être excessif.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            “« Il est coupable de viol » : avec vous il n’y a pas besoin de procès, vous savez qui est coupable de quoi rien qu’à lire les journaux !”

            Il suffisait de suivre les échanges pendant le procès. Il était à plusieurs reprises question de rapports sexuels non consentis, imposés à son épouse alors qu’elle ne les souhaitaient pas. C’est la définition du viol.

            “Qu’est-ce qui vous permet de dire que M. Cottrez savait que sa femme n’utilisait pas de moyen contraceptif ?”
            Au procès, il a subi un interrogatoire sur la question de l’absence de contraception de sa femme en lien avec ces relations sexuelles imposées. Un peu cerné par ces questions, il s’est contenté de répondre “c’est une affaire de femme”. Il n’avait manifestement rien à faire de l’absence de contraception de son épouse quand il lui imposait des relations sexuelles.

            “La défense aurait très bien pu se porter partie civile si elle était convaincue d’obtenir une condamnation. Le procureur n’a pas poursuivi, la défense non plus…”
            Donc pour vous, il n’y a viol que si une plainte est déposée ? Si quelqu’un vous dérobe votre ordinateur et que vous ne déposez pas plainte, il n’y a pas de vol ?

            “Qu’est-ce qui vous permet de dire que notre société repose sur la culture du viol ? Où voyez-vous que tout est mis en place pour protéger les violeurs ? Ils bénéficient d’une assistance juridique gratuite, de gardes du corps, de décorations, d’une pension à vie ? Votre propos est inconsistant à force d’être excessif.”

            La culture du viol est une culture d’une société où des viols ont lieu, et dans laquelle prévalent des attitudes et des pratiques tendant à tolérer, excuser, voire approuver le viol. Voici une série d’articles qui expliquent, avec moult exemples, ce qu’est cette culture du viol:

            Comprendre la culture du viol: http://www.crepegeorgette.com/2013/03/20/comprendre-culture-viol/
            Je veux comprendre… la culture du viol: http://www.madmoizelle.com/je-veux-comprendre-culture-du-viol-123377
            Culture du viol: http://www.entreelibre.info/culture-du-viol/
            Oui, nous vivons dans une culture du viol: http://www.huffingtonpost.fr/jocelyne-robert/culture-du-viol-rehtaeh-parsons_b_3131797.html
            Viols en réunion : pourquoi la parole des victimes est toujours mise en doute: http://leplus.nouvelobs.com/contribution/652240-viols-en-reunion-pourquoi-la-parole-des-victimes-est-toujours-mise-en-doute.html
            Verdict de Créteil: où en est la culture du viol en France? http://www.huffingtonpost.fr/johanna-jacquotalbrecht/viol-collectif-fontenay-sous-bois-verdict-creteil_b_1965266.html

            Et beaucoup d’autres articles sont disponibles sur ce thème. Votre façon de chercher à tout prix à dédouaner le mari et condamner cette femme (et uniquement elle) relève de la culture du viol. Libre à vous d’y adhérer. Personnellement, en tant que femme et féministe, je combats cette culture du viol.

      • Dans toutes les affaires de dissimulation, qu’il s’agisse de drogue, d’armes, d’explosifs, de produits interdits d’importation -ou de cadavres, le conjoint/concubin/compagnon/compagne est au moins soupçonné(e). J’aurais mieux accepté l’issue du procès si Mr Cotterez avait été au moins mis en examen au début. Déjà j’ai un peu de mal à croire qu’il n’était pas au courant des naissances, huit fois de suite quand même. Mais quand on parle de cadavres cachés sous le lit conjugal, excusez-moi, mais au bout d’un moment ça doit sentir un peu mauvais.
        C’est comme les paquets de drogues qui circulent dans les valises, le propriétaire de la valise n’était jamais au courant. Dans les douanes, ce style d’argument passe de moins en moins bien, paraît-il.
        Je comprends bien qu’on ne condamne pas sans preuves suffisantes. Mais qu’il ne soit même pas mis en examen, quand même…

  9. Louis says:

    L’article 121-3 du code pénal non limité à son alinéa premier…

    “Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre.

    Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a délit en cas de mise en danger délibérée de la personne d’autrui.

    Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.

    Dans le cas prévu par l’alinéa qui précède, les personnes physiques qui n’ont pas causé directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, sont responsables pénalement s’il est établi qu’elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles ne pouvaient ignorer.

    Il n’y a point de contravention en cas de force majeure.”

    Un conjoint n’est-il pas tenu entre autres au respect et à l’assistance ? Obligations légales que Monsieur Cottrez semble “négliger” avec persévérance. Soutenu qu’il est par une complaisance sociétale lamentable. Peut-on raisonnablement ignorer qu’en violant sa femme tout en sachant qu’elle ne prend pas de contraceptifs – et sans en prendre soi-même – on risque entre autres de détruire sa femme à ce point et à minima de faire naître des enfants qui porteront à jamais le fardeau d’être nés d’un viol ? Cela ne constitue-t-il pas une “faute” ?
    L’inconséquence n’a rien à voir avec l’irresponsabilité.

    • Augustissime says:

      La loi pénale est d’interprétation stricte, c’est-à-dire qu’on ne condamne que ce qui est expressément visé par les textes. Donc exit la mise en danger d’autrui, puisque M. Cottrez ne savait pas que les bébés existaient. Et pour ce qui concerne la négligence, vous avez beau tirer le texte par les cheveux, on ne voit pas trop quelle obligation légale il a violé qui justifie votre interprétation. Avec votre approche, on pourrait faire condamner pour négligence une femme qui trompe son mari, si ce dernier se suicide en l’apprenant (car la fidélité est une obligation légale). Non ce n’est pas possible. La fidélité, la contraception, etc. ne sont pas des obligations de “prudence et de sécurité”.

      Ceci dit vous avez un peu progressé, puisqu’au début vous jugiez le mari aussi responsable que la femme et que maintenant vous ne lui imputez plus qu’un simple délit, alors qu’elle a pour sa part commis un crime, et même huit assassinats.

  10. Lily says:

    Tout à fait d’accord avec les commentaires de Louis et de Finlandaise1EnVacances.

    D’une part quant à la culpabilité du mari concernant strictement l’acte d’infanticide, c’est vraiment prendre l’ensemble des jurés pour des c*** que de prétendre n’avoir jamais soupçonné la moindre grossesse (ok, Madame Cottrez était obèse, mais tout de même), ne s’être jamais rendu compte qu’elle accouchait (je veux bien qu’il ait été absent à plusieurs reprises, mais huit fois ? Un accouchement, pour une femme seule, sans aide, ça ne se fait pas en 5min et il y a quand-même quelques traces de ci de là, hein…), et encore plus de n’avoir jamais remarqué que des cadavres de nourrissons pourrissaient sous son lit. Comme si bien dit dans le commentaire précédent, à un moment, “ça doit sentir un peu mauvais”.
    Donc même si on ne peut le considérer comme “techniquement” coupable d’infanticide, il était au minimum indispensable de le mettre en examen pour non-dénonciation de crime. Cette responsabilité prévue par l’article Article 434-1 du code pénal indique : “Le fait, pour quiconque ayant connaissance d’un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende” ; le conjoint fait partie des exceptions à ces dispositions, sauf dans le cas de crimes commis sur mineur de moins de quinze ans… huit mineurs de moins de quinze ans, en l’occurrence. Dont plusieurs auraient probablement pu éviter la mort si cet homme avait voulu l’éviter.
    Tout à fait d’accord également avec le fait qu’on ne l’aurait peut-être pas condamné sans preuves suffisantes, mais je suis assez ahurie par le fait qu’il n’ait jamais, à aucun moment, été inquiété.

    Et d’autre part, bien sûr, sur le fait qu’il est proprement scandaleux qu’il n’ait pas été jugé pour viol conjugal.

    On ne peut pas dé-responsabiliser Madame Cottrez pour ses crimes, qui restent injustifiables. Cela n’explique pas que ni son époux ni les professionnels qui l’ont maltraitée n’aient pas été mis en examen pour leurs actes, mis en évidence par le jugement de Madame Cottrez.

    • Augustissime says:

      C’est étonnant cet acharnement.

      Vous croyez que le procureur a de la tendresse pour M. Cottrez ? Qu’il a renoncé à la poursuivre parce qu’il lui est sympathique ? Ou bien tout simplement parce qu’il n’y a pas de preuve suffisante pour l’inquiéter, sa femme elle-même n’ayant jamais dit qu’il était au courant de quoi que ce soit ?

      Pour ce qui du viol, si vous aviez été jurée d’assise, vous auriez vraiment condamné un homme à aller en prison sur la seule foi du témoignage de son épouse, tueuse en série et qui a reconnu à l’audience avoir accusé de viol, à tort, son propre père ?

      • Finlandaise1 says:

        Excusez-moi, mais je ne vois pas d’acharnement, juste un échange de commentaires… Désolée si le ton paraît rude, je n’ai pas voulu m’acharner ! Non, je ne pense pas que le procureur ait eu de la tendresse. Mais je vois que les tribunaux sont saturés, donc il faut faire comme on peut, sommairement.
        Il y a apparemment beaucoup de juristes parmi les commentateurs de ce blog. Moi par contre, je ne suis pas juriste, je fais juste quelques réflexions sur des détails que j’ai trouvé étonnants. Je n’arrive toujours pas à comprendre en quoi une dissimulation de cadavre de bébé serait tellement différente de toute autre dissimulation (affaire “Air Cocaïne”… Je ne sais pas ce que ça aurait donné devant une juridiction française…ça ne sent même pas aussi fort qu’un cadavre).

        Je rajouterais que d’un point de vue purement moral et humain (et non pas juridique, j’y connais rien), le comportement de Mr Cotterez est totalement immoral. Il y avait des cadavres sous le lit, et soi-disant il ne le savait pas ! Ca veut dire qu’il ne fait jamais le ménage, et qu’il ne ramasse même les petits objets qu’il fait tomber. Il se peut qu’il n’ait pas d’odorat, s’il a été en contact avec des produits chimiques très forts, ça existe… Mais qu’on lui pose au moins la question, ça serait la moindre des choses.

        Je suis mère de quatre garçons, les plus grands arrivent à l’adolescence, et je leur ai déjà expliqué que chaque fois qu’un homme fait l’amour avec une femme sans mettre de préservatif, il est potentiellement père, avec tout ce que cela implique. Un homme ne peut pas dire qu’on lui a fait un enfant dans le dos, c’est inacceptable, ce n’est pas vrai. Déjà on ne force pas son partenaire, c’est du viol, plainte ou pas, et puis si on ne sait pas si on veut des enfants, on met le préservatif, c’est tout. Tout comme vous, je n’accepte pas l’image de la femme comme une pauvre petite chose fragile, mais je n’accepte pas non plus l’image de l’homme comme un brave couillon à qui on fait plein de choses à son insu. D’ailleurs mon aîné veut devenir pilote d’avion, il a commencé à prendre des cours, et là au moins heureusement, on apprend la notion de responsabilité. S’il ne fait pas le check-list, tant pis pour lui. Il ne pourra pas dire qu’il était bourré et que ce n’était pas son affaire. Il faut rester maître de la situation et ne pas se laisser entraîner dans n’importe quoi, comme les mecs d’Air Cocaïne.

        • Marie-Hélène Lahaye says:

          “Il y avait des cadavres sous le lit, et soi-disant il ne le savait pas ! Ca veut dire qu’il ne fait jamais le ménage, et qu’il ne ramasse même les petits objets qu’il fait tomber. Il se peut qu’il n’ait pas d’odorat, s’il a été en contact avec des produits chimiques très forts, ça existe… Mais qu’on lui pose au moins la question, ça serait la moindre des choses. ”

          On lui a posé la question, et il a répondu “je n’ai rien senti parce que l’odeur de mes pieds est très forte”. Voilà, puisque monsieur pue des pieds, c’est normal qu’il ne remarque pas la présence de cadavres en décomposition dans sa chambre. Mais oui. Affaire classée.

        • Augustissime says:

          “Un homme ne peut pas dire qu’on lui a fait un enfant dans le dos, c’est inacceptable, ce n’est pas vrai. ”

          L’arrêt du préservatif est souvent un choix conjoint dans un couple. Il s’accompagne du passage à une autre technique de contraception et dans l’état actuel de la médecine il n’existe pas de méthode réellement réversible pour les hommes, ce qui fait que la plupart des couples s’appuient sur la contraception féminine. Dans ce contexte, si une femme assure à un homme qu’elle prend la pilule et qu’elle ne le fait pas, elle lui fait bel et bien “un enfant dans le dos”.

          Ce sont des situations qui arrive réellement. Sans vouloir verser dans la caricature, il n’est même pas impossible pour une femme de s’auto-féconder à partir de sperme récupéré dans un préservatif, d’intenter une action en reconnaissance de paternité, de demander la garde de l’enfant et d’obtenir une pension alimentaire.

          Vous pouvez demander à votre fils d’incinérer ses préservatifs usagés et de ne jamais faire confiance à la femme qui partagera sa vie. Je pense que ce serait dommage. Il vaudra mieux qu’il affronte de son mieux un vrai problème pour les hommes : ne pas pouvoir maîtriser leur fécondité autrement que par le préservatif, qui présente beaucoup d’inconvénients, ou la confiance, qui est parfois trahie.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            Les pauvres hommes, ces éternels victimes des méchantes femmes…

            Je connais des hommes qui, voulant être certains de ne pas avoir d’enfants, utilisent des préservatifs, puis en détruisent le contenu, précisément pour éviter un auto-insémination par la femme. Oui, ça existe des hommes responsables et clairvoyants.

            Malheureusement, c’est tellement plus simple d’être irresponsable et se poser en victime. De toutes façons la société est du côté des hommes et les protégera quoi qu’il arrive. A ma connaissance, aucun homme ne s’est vu imposer contre sa volonté 9 mois de grossesse, un accouchement et plusieurs mois de nuits où il est réveillé pour s’occuper du bébé. Aucun homme ne vit cette situation contre sa volonté.

            En revanche, dans mon entourage direct, j’en connais plusieurs qui se sont barrés en apprenant la grossesse de leur compagne. J’en connais d’autres qui sont partis quelques semaines/mois après la naissance de leur bébé.

            Alors vraiment, cette histoire d'”enfant dans le dos”, désolée, mais c’est soit une légende, soit des hommes qui n’assument pas leurs choix.

          • Augustissime says:

            “Les pauvres hommes, ces éternels victimes des méchantes femmes.”
            Ce n’est pas parce que la plupart des sociétés jusqu’à aujourd’hui sont marquées par la domination masculine que les hommes ne sont jamais des victimes.

            Si vous connaissez des hommes qui, dans une relation de couple stable, utilisent pendant dix, trente ou cinquante ans des préservatifs et qui après chaque rapport les détruisent (comment ?), vous devriez leur conseiller de consulter un psychiatre. Et de le faire en urgence s’ils sont en train d’épuiser leurs nuits à vérifier que leur partenaire avale ou recrache bien dans un évier (nettoyé immédiatement) leur sperme après une fellation ou s’il n’y a pas un trou d’épingle dans chaque préservatif.

            Ces hommes seront sans doute plus heureux en faisant confiance à leur partenaire qu’en adoptant des attitudes de défiance sinistres.

            Si vous niez ces réalités, si vous faites semblant d’ignorer que beaucoup de couples font le choix CONJOINT d’arrêter le préservatif, c’est que vous voulez absolument qu’il soit dit qu’une femme ne peut pas trahir la confiance d’un homme. Ben si, elle peut, les enfants dans le dos ça n’est pas une légende. Les femmes seraient-elles à vos yeux incapables d’être autre chose que des victimes ?

            Je ne comprends par ailleurs pas à quoi correspond votre histoire de grossesse imposée. Une femme ne peut pas faire un bébé dans le dos mais un homme peut imposer une grossesse ? Je pourrais vous servir le même discours que vous : une femme responsable sait se refuser, porter plainte en cas de viol, utiliser la pilule du lendemain, avorter, … mais je pense que vous faites allusion à des pressions psychologiques comme si elles n’existaient que dans le sens des hommes vers les femmes. Là encore vous avez une vision totalement biaisée de la société. La manière dont fonctionne la justice familiale est par exemple un bon exemple de domination inversée. Les femmes y sont favorisées de manière souvent scandaleuse.

            Pour finir, est-il parvenu à vos oreilles que des hommes se réveillent à part égale avec leur partenaire pour nourrir un bébé ?

            Vous affichez un féminisme qui se nourrit de l’idée que les hommes sont mauvais et oppressent les femmes : lisez Bourdieu par exemple, pour comprendre en quoi la domination masculine résulte d’un système global, que les femmes portent aussi, et non simplement de la méchanceté des hommes.

          • Marie-Hélène Lahaye says:

            S’il est évidemment souhaitable que dans un couple il y ait une confiance réciproque, aucun homme ne peut se voir imposer une grossesse contre sa volonté.

            Comment expliquez-vous que des hommes quittent leur compagne quand elles sont enceintes ? Personne ne peut les forcer à accompagner la grossesse de leur femme, à être en permanence à leur soin, à assister à l’accouchement et à assurer les premiers soins du nouveau-né, s’ils ne veulent pas de cet enfant. C’est impossible, tant juridiquement que physiquement.

            De même, il existe bon nombre d’hommes qui ne se réveillent pas la nuit pour leur bébé, ne s’en occupent pas la journée, et ne contribuent pas au ménage. Personne ne peut les forcer à prendre leur part de responsabilité dans ce domaine.

            Donc non, un homme ne peut pas se voir faire un enfant dans le dos. La réalité est beaucoup plus souvent celle d’une femme qui se retrouve enceinte et se voit larguée au moment de l’annonce de sa grossesse. Certes, elle fait le choix de garder l’enfant (ou pas), mais elle ne peut rien imposer à l’homme.

            De même, cette justice, de façade si favorable aux femmes (parce que reposant sur l’idée sexiste que seules les femmes peuvent bien s’occuper des enfants), ne produit pas ses effets réels puisqu’elle ne parvient pas à imposer aux hommes qu’ils payent effectivement leur part financière dans l’éducation des enfants. Bon nombre de familles monoparentales dont la mère est à la tête, vivent sous le seuil de pauvreté à cause de la non participation financière du père des enfants.

            Quant au viol, pour lequel il serait selon vous si simple de déposer plainte et de faire condamner le violeur, les statistiques de criminalité montre que moins de 5% des victimes portent plainte (http://www.slate.fr/story/65729/75000-viols-an-chiffres ), et lorsque ce plaintes aboutissent finalement à un procès, moins de la moitié des violeurs sont condamnés (http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/statistiques-de-la-police-et-de-la-55516 ). Pourquoi si peu de plaintes ? Précisément parce que notre société repose sur la culture du viol qui réduit les victimes au silence, en les accusant d’être responsables de ce qui leur arrive et en dédouanant le violeur. C’est exactement ce que vous faites dans vos propos sur le fait que le mari n’a aucune part de responsabilité dans l’affaire Cottrez et que malgré le fait qu’il reconnaisse les rapports sexuels imposés à son épouse (c’est la définition du viol) il ne faut pas les considérer comme tel. Vous remettez en doute la parole de la victime et défendez le violeur malgré le fait qu’il avoue lui-même les viols. Vous êtes en plein dans la culture du viol.

            Mon féminisme ne se nourrit pas de l’idée que les hommes sont mauvais ou méchants. Mon féminisme repose sur le constat que nous vivons dans une société patriarcale où les hommes ont des privilèges. Mon féminisme vise à abolir ces privilèges pour faire en sorte que nous parvenions à une égalité complète entre les hommes et les femmes. En revanche, vous semblez totalement soutenir les privilèges des hommes, en les faisant passer pour les victimes des femmes et en défendant bec et ongles la société patriarcale.

          • Augustissime says:

            « Un homme ne peut pas se voir imposer une grossesse contre sa volonté.” : euh oui, c’est la nature. En revanche un homme peut se voir imposer une reconnaissance de paternité – il n’y a pas pour lui l’équivalent de l’accouchement sous X.

            « Donc non, un homme ne peut pas se voir faire un enfant dans le dos. » Là vous êtes dans le déni le plus complet. Ce n’est pas possible… parce que vous ne voulez pas que ça soit possible ! On peut vous expliquer dans tous les sens que c’est possible, vous convenez bien qu’un couple repose sur la confiance, qu’elle peut être trahie, mais non, vous bloquez toujours sur la conclusion. Si vous y tenez tant que ça, persistez dans cet aveuglement, mais je vous assure que vous n’avez pas besoin de vous réfugier dans derrière des postures aussi irrationnelles pour être une bonne féministe.

            Je ne sais pas de quelles statistiques vous tirez votre analyse suivant laquelle les hommes quittent souvent leur partenaire au moment de la grossesse. Je n’ai pas vu grand-chose sur le sujet, mais peut-être pourrez-vous m’éclairer. A noter qu’on peut bien imposer quelque chose à un homme (ou à une femme) : une pension alimentaire. La loi « patriarcale » est d’ailleurs sur le sujet particulièrement sévère, puisque c’est le seul cas où le non paiement d’une créance est un délit et peut conduire en prison !

            Vous confondez donc la loi et la situation qu’on observe dans la société actuelle, où il est vrai qu’une proportion importante de pensions ne sont pas payées.

            Pour ce qui est de l’affaire Cottrez, je n’ai vu nulle part que le mari avait avoué avoir violé sa femme. Si l’avait fait je rejoindrais bien sûr votre position, mais vous avez lu cela où ? Tout ce que je trouve sur le sujet c’est ce passage sur le site de Libération : « Si elle a pu dire à son mari qu’elle trouvait «difficiles» ses demandes très fréquentes de rapports sexuels. [Madame Cottrez répond] «Non.» »

            Je ne comprends pas pourquoi tous les commentateurs ici éludent le fait que les filles de l’accusée ont comme le mari évoqué une odeur (modérée), en indiquant qu’elles pensaient qu’elle avait une autre cause. Sont-elles aussi responsables des assassinats, ou coupables de non-dénonciation d’une criminelle ? Je ne comprends pas non plus pourquoi est passé sous silence le fait que Madame Cottrez a reconnu avoir fait croire qu’elle avait ses règles.

            Faut-il donc absolument que le mari soit coupable à vos yeux pour que vous ne reteniez que des éléments à charge contre lui ?

            Enfin, pour ce qui concerne la « culture du viol », pouvez-vous être plus précise ? Qui dédouane le violeur ? Qui accuse les victimes ? Les femmes sont sans aucun doute trop peu incitées à porter plainte, les procès sont trop souvent correctionnalisés, mais votre propos est tout à fait excessif. C’est patent quand vous écrivez « lorsque ce plaintes aboutissent finalement à un procès, moins de la moitié des violeurs sont condamnés ». Non, ceux qui ne sont pas condamnés sont innocents aux yeux de la société l C’est comme cela que fonctionne la justice dans un état de droit. C’est parfaitement faux et scandaleux de décréter que toute personne poursuivie en justice pour viol est par principe « un violeur ».

            Toutes ces approximations et exagérations sont bien regrettables, parce que je partage tout à fait votre point de vue sur la répartition des travaux ménagers, sur la trop faible part que prennent les hommes au soin des jeunes enfants et sans doute sur bien d’autres critiques à propos de ce que notre société conserve de patriarcal. Dommage que cela soit noyé sous tant d’excès – et je vous l’écris avec beaucoup de bienveillance.

  11. Augustissime says:

    Je ne sais pas pourquoi il vous semble tellement évident que ces cadavres puaient et que le procureur est un imbécile, ou un type tellement débordé qu’il ne renvoie pas devant la cour d’assise un criminel (alors qu’il lui suffirait d’ajouter quelques lignes à son ordonnance de renvoi), ou encore un tel suppôt de la domination masculine qu’il préfère laisser courir les complices d’assassinat plutôt que d’envoyer un mâle en prison (où, c’est bien connu, il n’y en a pas).

    Personnellement je n’ai pas accès au dossier. Vous, je ne sais pas. Le procureur, oui. Il sait ce qu’ont constaté les enquêteurs quand ils sont arrivés (par exemple : la maison puait-elle la mort jusque dans la rue ?). Il sait si les sacs plastiques étaient fermés hermétiquement (ah ben oui, s’ils sont étanches, il n’y a pas d’odeur, c’est bête ça). Il sait ce qu’a fait Madame Cottrez pour dissimuler ses assassinats. Bref il a des éléments d’appréciation que vous et moi n’avons pas.

    Ce que je vois ici, c’est juste une interprétation à partir de récits d’audience partiels issus des journaux, dont on extrapole un complot masculino-judiciaire. Après tout, pourquoi pas, qui sait ? Mais je ne vois rien de convaincant en ce sens. Vous pouvez être surprises que le mari n’ait pas été mis en cause davantage, mais rien de ce qui est communiqué sur cette affaire établit qu’il aurait pu l’être.

    A l’inverse, il semble difficile d’imaginer que devant huit cadavres de nourrissons, ce procureur ait laissé passer une occasion de “se faire” le mari et que la défense ait renoncé facilement à l’ incriminer pour alléger la culpabilité de la mère.

    Et puis, pour me répéter : même si tous les gynécologues de la Terre l’avaient insultée, même si son mari l’avait violée tous les soirs, c’est elle qui a tué ses enfants, et présenté une défense mensongère. Pas eux.

  12. MissNiet says:

    Je suis hyper choquée des commentaires que je lis depuis quelques temps.

    Je pense qu’il est essentiel de bien prendre conscience que Mme est aussi une victime de la situation, pas uniquement une abominable coupable.

    D’un point de vue sociétal nous vivons à une époque où la femme est toujours tenue pour responsable de plus ou moins tous les maux. En économie certains soutiennent la thèse que de les renvoyer au foyer permettrai d’avoir du travail pour les hommes. Pour les viols et les violences, c’est la tenue, la vie sexuelle débridée, l’alcoolisation de la victime, ou le fait d’avoir été chez son violeur pour une soirée. Pour la contraception c’est encore la responsabilité des femmes, et M. l’a même dit à la barre !! Pardon mais les hommes que j’ai fréquenté se sont toujours inquiéter de savoir ce que j’utilisais et fait savoir que si soucis il y avait ils seraient présents (qu’ils s’agissent d’accompagner les démarches pour l’IVG ou d’assumer une grossesse).

    En plus, tant qu’on n’a pas été soumis-es à des violences médicales il est très difficile d’évaluer nos réactions potentielles. Victime d’une ophtalmo et malgré une grave myopie, il m’a fallut 3 ans sans consulter pour me remettre. S’il s’agissait de contraception en 3 ans j’aurais eu largement le temps de tomber enceinte, et si j’avais peur des obstétriciens je ne vois pas comment j’aurais pu envisager une IVG.

    Il faut donc bien comprendre comment la société permet d’isoler une victime et de la laisser sur le carreau tout en la rendant responsable. Il me semble qu’ici on est dans un cas typique où un ensemble de facteurs a conduit à des drames.

    Cette femme n’a sans doute pas besoin d’une peine de prison mais bien d’une aide psychologique. La condamner à un suivi en la plaçant dans un milieu sain (loin de l’homme en partie responsable de la situation) m’aurait sembler plus adapté.

    La prison sert à éloigner les gens dangereux de la société et la privation de liberté à les punir. Ici il est presque certain qu’eloigner de son mari cette femme n’ira pas tuer d’autres bébés et un suivi médical évitera d’autres grossesses non désirées !!
    Du coup, honnêtement, quelle est l’utilité d’expédier une personne dont le pouvoir de nuisance est centré sur elle-même en prison ?… Le danger pour la société est de 0.

    En condamnant cette femme comme dans certains commentaires, le message que j’y lis est le suivant : femme tu es responsable de ce qui t’arrive et la société ayant échoué à t’aider et te protéger nous te mettons en prison pour t’empêcher de récidiver. Merci quoi…

    • Augustissime says:

      J’entends vos arguments, d’ailleurs je pense que les jurés, qui sont des citoyens comme vous et moi, les ont entendus aussi en prononçant une peine clémente.

      Mais franchement, personnellement, vous auriez relaxé cette dame ?

      La justice pénale et toujours un délicat équilibre entre compréhension et sanction. Pour ma part, sur la base des éléments dont la presse s’est fait echo, j’aurais prononcé une peine similaire.

      Parce que, certes, Madame Cottrez a été confrontée à un environnement défavorable, mais cet environnemnet n’implique pas ces assassinats. La plupart des gens dans la même situation n’auraient pas agi de même. Elle a sa part de responsabilité propre, que du reste elle ne nie pas.

      La plupart des criminels ont, comme Madame Cottrez, mal protégés par leur famille et par la société, de manière souvent bien plus dramatique, et pourtant ils sont en prison tout de même. Même si le risque de récidive est nul. Parce que la justice évalue leur responsabilité propre et qu’elle doit protéger la société.

      • Louis says:

        Que le code pénal soit d’interprétation stricte est une évidence, qu’il s’applique à madame Cottrez est aussi une évidence. S’il est normal que monsieur ne soit pas condamné pour l’acte d’homicide, il n’est par ailleurs pas équitable qu’il ne soit pas même inquiété pour avoir généré une situation si propice au passage à l’acte de sa femme que la condamnation de celle-ci a été “clémente”.
        Je maintiens qu’il a la paternité de ce massacre et la même responsabilité que sa femme.
        Je ne pense pas qu’avec le même vécu la majorité aurait agi différemment, je suis même persuadé du contraire. N’en déplaise à l’idéalisme juridique qui imagine – pour dédramatiser l’acte de détruire la vie déjà bien ravagée d’une personne – que l’atrocité est l’apanage d’une minorité. S’il convient de condamner cette criminelle c’est bien pour exorciser l’horreur sociétale qui sous-tend le drame de son vécu et non pour faire justice.
        Que ni son mari ni les sf/gynécos n’aient été inquiétés alors qu’ils ont activement contribué à créer une si grave situation montre bien qu’on s’inquiète des symptômes et non des causes.
        Une telle justice (fut-elle rendue avec intelligence) passe complètement à côté de l’enjeu crucial de la répression de la violence sexuelle.

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